• Une lumière dans les ténèbres (3)


    Manoir de Vladislaus Straud, deux mois plus tard…

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    Et c’est ainsi que deux mois plus tôt, je m’étais fait un nouvel ami. Vladi était très sympa et nous avions pas mal en commun. Même si nos intérêts divergeaient. Lui, il adorait les sciences, alors que moi, mon truc, c’était plutôt la littérature et le théâtre. Et j’adorais l’art, surtout la photographie. A croire que le gène scientifique des Faust avait sauté une génération. Enfin, c’était normal qu’on soit copains. J’étais quelqu’un de très drôle et sociable après tout. Je m’étais fait un tas d’ami à l’hôpital avec qui je gardais contact malgré la distance, que ce soit par lettre, carte postale, mail ou skype. Je pouvais passer des heures au téléphone. J’adorais parler.

    Du coup, j’avais beau être médium, je ne me suis pas du tout attendu à ce qui s’est produit lors de ma rentrée à l’école de Windenburg, après 4 années de déscolarisation. J’étais le petit nouveau dans un groupe qui se connaissait déjà. Toutes mes tentatives pour aller vers les autres s’est soldée par un échec cuisant. Tout le monde parlait dans mon dos. J’étais pour eux Faust, le fils du directeur. Une grande asperge chétive, tout le temps fatigué avec mes cernes de trois mètres de long. Il n’a pas fallu longtemps à certains gars de l’école pour me prendre pour cible, histoire de bien faire les beaux devant les filles populaires. Ils se pensaient bien plus fort que moi. Et ça ne s’est pas arrangé avec Latifah qui était tout le temps sur mon dos. Même au manoir de tonton Vlad, il fallait qu’elle me colle. Pire que de la glu… Un jour, Albrecht Faust se l’est promis : elle finirait pendue par les pieds dans le vide. Ça me tentait terriblement.

    - Faust, reviens ici tout de suite !
    - (soupir) Elle me fatigue.
    - Faust !!! Je finirai de toute façon par te mettre la main dessus !
    - Bon, puisque c’est comme ça, je vais passer la seconde.
    - Hey mais… (souffle) comment il fait pour être aussi rapide ? Je suis morte…
    - A toute Latifah.
    - Toi !!!

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    - Bonjour Tonton. Tu joues à l’orgue. Serais-tu contrarié ?
    - Pas du tout. J’avais envie de m’entraîner un peu. Alors, cette première semaine à l’école ?
    - Je n’ai pas vraiment envie d’en parler.
    - Ah… Ton cœur bat très vite Albrecht.
    - J’ai couru pour échapper à Latifah un peu. D’ailleurs, il faudrait lui faire comprendre qu’elle doit me lâcher. Je vais finir par lui montrer qui est le véritable Albrecht Faust.
    - Je préfère que tu t’en abstiennes. Elle serait capable de copier ta forme de veilleur et s’en servir. Et ça la tuerait très certainement.
    - Et ce serait mal ?
    - Mon garçon. Voyons.
    - Je viens d’y réfléchir et je ne vois pas en quoi c’est mal qu’elle retourne de l’autre côté. Après tout, nous venons tous de là.

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    - Faust !!! Plus jamais tu ne me fais courir ! Ça a ruiné ma beauté naturelle ! Je suis en sueur !
    - (chuchote) Ce qu’il ne faut pas entendre.
    - Bonjour Latifah.
    - Oh désolée tonton chéri. Tu vas bien ?
    - Si vous pouviez éviter de venir avec le cœur battant la chamade, je vous en serai gré. J’aimerais éviter la tentation de me nourrir sur vous.
    - On ne recommencera plus, c’est promis ! (chuchote) Toi et moi, on va avoir une petite discussion.
    - Pas la peine de chuchoter. Tonton Vlad est un vampire. Il nous entendrait même chuchoter à l’autre bout de Forgotten Hollow.
    - Je vais te faire comprendre qu’à Windenburg, je suis la reine et toi… tu n’es rien, ok ? Alors tu seras gentil de faire comme si toi et moi, on ne se connaissait pas.
    - Alors pourquoi tu viens tout le temps me chercher ?
    - Parce que j’ai un standing à tenir et que ce standing, je vais le garder en te malmenant. Tu comprends ?
    - Je ne suis pas stupide. Si tu crois que je vais t’obéir au doigt et à l’œil, c’est mal me connaître. Albrecht Faust n’écoute personne. Je n’écoute que p’pa. Lui seul, ainsi que mes aïeuls, ont autorité sur moi.

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    - Tu te fiches de moi en plus. Pour qui tu te prends le morveux. C’est MOI l’aînée. Tu me dois le respect.
    - Et encore quoi ? Tu t’es prise pour Charlie ou quoi ? Si je lui ris au nez quand c’est lui qui fait son petit chef, tu penses bien que je ne vais pas m’abaisser devant toi.
    - Je te jure que d’ici lundi, je vais trouver comment me venger. Tu vas morfler.
    - Tu me menaces là ?
    - Albrecht mon garçon… Du calme…
    - Je crois que je vais faire courir une rumeur croustillante sur toi. Et toute l’école le croira.
    - J’ai bien entendu. Elle me menace. Malheureuse. Je peux me venger tonton ?
    - Non… Tu restes tranquille. Tu as la santé fragile, ne l’oublie pas.
    - Tu as entendu ? Tu es trop faible Faust et tu le seras toujours. Alors comment pourrais-tu te venger, sérieusement ? Tu ne pourras rien me faire avec tes petits bras. Bon, ce n’est pas tout ça, mais « Latifah Massouf » va retrouver sa nouvelle grande copine.
    - Parce que tu as réellement des amis ? Tu les paies pour t’aimer à mon avis.
    - Tu vas vraiment souffrir lundi… J’ai toujours plus d’amis que toi, ça c’est certain. Bye le squelette. J’ai mieux à faire que de discuter avec toi.

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    C’est sûr… Tout le monde aime les gens qui brillent. Personne ne pourrait aimer un veilleur. Personne ne pouvait aimer Albrecht Faust. J’étais certainement condamné, dans quelques années, à passer le reste de ma vie seul, à la maison, sans femme et sans enfants pour m’attendre après ma journée de travail. Ça me rendait tout triste d’un coup et, en même temps, j’étais très en colère. J’étais en train de me demander pourquoi l’Univers m’infligeait tout ça pour ma toute dernière incarnation.

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    - Al chéri, ne l’écoute pas. Tu en as peut-être peu, mais ce sont de vrais amis. Dis donc jeune homme, tu as la tête des grands jours. Tu me fais penser à ton père quand tu fais la tête.
    - Oh ça va, je sais que je ressemble à p’pa. Tout le monde me le dit tout le temps. D’autant plus depuis qu’il m’a fait couper les cheveux. J’aimais bien mes cheveux longs.
    - Quelle humeur.
    - Un jour, je me vengerai de Latifah. Foi d’Albrecht Faust.
    - Mon garçon. Latifah est encore jeune. Laisse-lui le temps de mûrir et de devenir une meilleure personne.
    - Tu es sûr qu’elle va changer père ?
    - Si Charles a pu s’adoucir un tant soit peu, j’ai espoir pour elle également.
    - Je n’ai plus la patience père. J’ai déjà assez donné de ma personne. Je te laisse t’en charger. Allez viens à côté de moi chéri, on va parler tous les deux. Viens me raconter ce qui te tracasse.

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    - Je n’ai rien à dire.
    - ça fait une semaine qu’on ne s’est plus vu. Tu as bien quelques petits trucs à me raconter. Par exemple, l’école.
    - Je n’ai pas envie d’en parler. Je ne veux plus jamais y retourner !
    - Tu as fait des pieds et des mains pour retourner à l’école auprès de ton père, parce que tu voulais te faire plein de copains.
    - Justement, l’école c’est nul. Tout le monde se moque de moi. J’ai réfléchi, je me suis remis en question et je n’ai toujours pas compris pourquoi ils étaient tous méchants avec moi. Je n’aime pas ne pas comprendre…
    - Ah… ça s’est si mal passé que ça ?
    - Je crois qu’ils savent.
    - Savoir quoi chéri ?
    - Qu’Albrecht Faust est un veilleur.
    - Enfin chéri… Bien sûr qu’ils ne le savent pas.
    - Au fond d’eux, oui. Personne n’aime les veilleurs. Tout le monde en a peur. C’est la seule explication que j’ai trouvée à leur comportement envers moi.
    - Tu sais très bien que ce n’est pas vrai. Nous, on t’aime. Tu en as parlé à ton père ?
    - Oui et il m’a dit que je devais les laisser faire et les ignorer. Seulement moi, j’ai envie de montrer que je suis plus grand et fort qu’eux. Ça leur apprendrait l’humilité de se faire refaire le portrait par un gamin chétif de 8 ans…
    - ça ne fait qu’une semaine que tu as repris l’école. Laisse-toi le temps de te faire des copains. Je suis certaine qu’il y aura au moins une personne dans ta classe pour venir te parler et devenir ton ami.
    - Hmm…

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    - Hey Dja’. Euh… Il est arrivé quoi à tes cheveux ?
    - Tu veux vraiment savoir ?
    - Bah ça m’intéresse oui. Il y a encore une semaine, tu me disais que tu voulais qu’ils poussent encore pour te faire des rastas.
    - Les rastas vont devoir attendre et je peux dire merci à ma petite sœur pour ça !
    - Laquelle ?
    - Charlie, c’est toi l’abruti aujourd’hui. Lati ! Tu veux que ce soit qui d’autres ? Sorena ? Elle s’occupe plus de construire des colliers de nouilles à m’man. Lati a vidé mon shampooing et elle y a mis de la glu dedans. De la glu !!!
    - Ah… Tu as tué ta frangine ?
    - Non, mais je me vengerai, je le jure ! Je compte lacérer ses fringues de marque. Comme ça, elle n’aura plus rien à se mettre. M’man a fait ce qu’elle a pu pour rattraper le massacre. J’ai dû couper tout le reste. J’ai envie de pleurer.
    - ça va repousser Dja’, t’inquiète. Surtout chez toi. J’ai toujours trouvé impressionnant la vitesse à laquelle tes cheveux poussent.
    - Bah j’espère que t’as raison, parce qu’on dirait un gamin de 14 ans comme ça. Fini les cheveux ondulés et le bandeau. Je vais draguer comment moi maintenant ?
    - En montrant ta musculature… Vois le bon côté des choses. Toi au moins, tu as ça pour toi. Moi je n’ai rien. Je suis obligé de donner mon nom de famille pour me faire des filles. Allez viens. On va voir Al. Il va te remonter le moral.
    - En se moquant de moi je parie.
    - Tu le connais. Il aime taquiner. Ce n’est pas un Faust pour rien.

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    - Ah bah, c’est mort. Al a l’air remonté. Je ne pense pas qu’il soit d’humeur pour me remonter le moral. Je peux encore dire merci à ma sœur pour ça. Quand est-ce qu’elle va arrêter de lui chercher des noises constamment ?
    - (soupir)
    - ça va Charlie ?
    - J’aimerais tellement avoir là, tout de suite, le pouvoir de mon grand-père.
    - Pourquoi ?
    - Pour rien…

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    - Bonjour mes garçons.
    - Salut Tonton.
    - Je suis content de voir que malgré vos âges, vous venez encore me voir.
    - On aime bien venir ici. Et puis, ça nous permet de tous nous voir. On se retrouve tous dans des villes différentes maintenant.
    - Ouais… Moi je fais ma dernière année d’apprentissage au garage à Newcrest. Charlie est à la fac à San Myshuno et Al est retourné à l’école. Et Caleb travaille pour le moment. Pff, ça me fout encore plus le bourdon.
    - ça se passe bien à l’université Charles ?
    - ça va…
    - Mon garçon, pourquoi tu ne dis pas à ton père que tu veux entrer en fac d’histoire de l’art ?
    - Le deal, c’était que j’aie un super appart’ si je faisais au moins un an en fac d’économie. Je vais la faire, la réussir et puis, je ferai ce que je veux en le mettant un jour devant le fait accompli.
    - Tu comptes ne pas lui dire ?
    - Tu as tout compris Jamal. Tu vois quand tu veux. Il saura que j’ai fait art quand je lui mettrai le diplôme sous le nez.
    - Tu me désespères mon garçon…

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    - Oh non, pas elle...
    - Vanessa t’appelle encore ?
    - Oui. Méchant comme j’ai été en plus, je ne comprends même pas pourquoi elle s’accroche. C’est dingue ça. A croire que les femmes, elles aiment les enfoirés. Je ne vois que ça comme explication. (soupir) allez, je l’ignore. J’ai mieux à faire. Elle finira par comprendre toute seule et se consoler dans les bras d’un autre.
    - C’est dommage. Elle était mignonne Vanessa.
    - Bien sûr qu’elle est mignonne. Pour m’amuser, autant que je choisisse les filles les plus mignonnes.

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    - Bah alors pourquoi tu l’as larguée ?
    - Le physique ne suffit pas Jamal. Pour que je m’accroche à une femme, il faut qu’elle ait de la personnalité et de la conversation.
    - Il n’y a pas de mal à s’attacher à quelqu’un mon garçon. Même si un jour, tu devrais effectivement te marier à une éveillée.
    - Tu m’as déjà bien regardé ? Moi suivre des règles ? Très peu pour moi.
    - (soupir) Avec un peu de chance, Jacques Villareal finira par faire sauter cette règle. Il m’en a parlé la dernière fois que l’on s’est vu.
    - J’attends de voir. Je n’ai pas confiance. Ils finiront par nous la mettre à l’envers. Les gens ne changent pas tonton Vlad.
    - Que veux-tu dire par là ?
    - Que le monde a toujours chassé les êtres hors norme et qu’ils le referont un jour dès qu’ils en auront l’occasion.
    - Jacques Villareal n’est pas comme ça.
    - Je te crois, mais les autres sont comme ça. Sinon ils ne feraient pas partie de cette organisation. Enfin, faites comme vous voulez après tout. En attendant, moi je me prépare en cas d’affrontement avec eux. Je vais d’ailleurs mettre à profit mon année sabbatique en fac d’économie pour étudier à fond. J’ai envie de m’améliorer avec mon pouvoir.
    - Bah, si dans tes bouquins, tu as une recette magique pour devenir hyper fort et hyper rapide, tu me la donnes hein. Ce sera toujours mieux que mes boucliers que je lance n’importe comment.

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    - ça va mieux chéri ?
    - Oh oui, bien mieux depuis que j’ai noté quelque chose de TRES intéressant.
    - Sur moi ?
    - ça te concerne oui. Charlie n’arrête pas se retourner sur toi.
    - Ah bon, Charles est là ?
    - Oh, je vois…
    - Quoi ?
    - J’adore quand tu fais genre que tu ne comprends pas. Moi je crois qu’un jour, vous allez vous sauter dessus. Vu comment vous êtes fiers tous les deux, je me demande combien de temps ça va encore prendre.

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    - A ta tête, je vois que j’ai raison. (chuchote) Ne t’inquiète pas. Je ne lui dirai pas que tu l’aimes.
    - Je ne l’aime pas du tout !
    - C’est pour ça que tu as fait la coiffure qu’il aime bien, que tu portes le collier qu’il t’a offert il y a des années et que tu portes une robe très sexy d’ailleurs. Même Albrecht Faust a dû mal à faire autre chose que t’admirer. Pourtant, même si tu es très belle Lilith, tu n’es pas mon genre.
    - Parce que tu as un genre ? Tu as 8 ans chéri. A ton âge, on ne s’intéresse pas aux filles.
    - J’ai peut-être 8 ans et demi, mais je sais dire quand une fille est belle ou qu’elle me plaît. C’était sympa de discuter avec toi Lilith. Je vais bien mieux. Je t’aime très fort Lilith !
    - Moi aussi mon chéri.

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    - Charlie !
    - Salut Al. Alors l’école ?
    - Tout baigne. Ton bracelet est hyper cool !
    - Ah ça ? Tu le veux ? C’est un truc que j’ai trouvé en soirée. Allez, je te le donne.
    - C’est vrai ? Je vais trop avoir la classe avec ça !
    - Je n’en doute pas.
    - Par contre, il est trop grand pour le moment. Je vais devoir attendre pour le porter.
    - Hey, elles sont comment les filles de ta classe ?
    - Quelconque. Pourquoi ?
    - Je ne te parlais pas intérieurement. Il y en a au moins une jolie dans le tas.
    - Toutes les femmes sont jolies et méritent d’être choyées comme un trésor précieux.
    - Tu sais quoi Charlie ? Je crois qu’on devrait demander à Al de nous donner des cours pour pécho les filles.
    - Je n’aurais pas la patience de parler aussi bien que lui pour embobiner les femmes.

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    - Jamal chéri. Tu as coupé tes cheveux ?
    - Ne me rappelle pas des souvenirs douloureux s’te plaît… On va dire que c’est un accident de parcours.
    - C’est dommage. Moi qui attendais pour te faire tes rastas.
    - Bah je sais. Ça devra attendre que ça repousse. Enfin si j’y arrive… avec une sœur pour me mettre des bâtons dans les roues.
    - Tu n’auras qu’à lui dire que tu veux avoir le crâne rasé. Je suis certain qu’elle te mettrait du fertilisant dans le shampooing pour qu’ils poussent plus vite.
    - Ah, pas bête tiens.
    - Sinon, j’en connais une qui a aussi changé de coiffure et… cette tenue... Tu sors avec quelqu’un ?
    - Non, pourquoi ?
    - Tu sortirais avec moi ce soir ?
    - Non plus.
    - Donc tu t’habilles chic et sexy pour faire le ménage chez toi en gros.
    - Voilà tu as tout compris.
    - Et en plus, tu te fiches de moi. Vampirette, tu vas avoir de gros problèmes.

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    - Puisque c’est comme ça, c’est moi qui vais te faire attendre maintenant.
    - Je ne vois pas de quoi tu parles.
    - Ben voyons… Il me semblait pourtant avoir été assez clair sur mes intentions.
    - Je ne suis pas ton jouet Charles.
    - Je n’ai jamais dit que tu l’étais !
    - Vu ta manière de considérer la gente féminine, je préfère passer mon chemin.

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    - Et si vous mettiez tous les deux votre fierté de côté ? Parce que l’inévitable finira tout de même par se produire.
    - De quoi tu parles Al ?
    - Vous savez très bien. J’ai peut-être 8 ans, mais j’ai bien vu votre petit manège à tous les deux. Ça fait d’ailleurs un moment que ça dure.
    - Tu t’imagines des choses chéri.
    - (rire) Comme vous voulez. Continuez comme ça le temps que vous voulez. Ça me divertit de vous voir patauger dans la semoule.
    - Mais de quoi vous parlez ?
    - Ce qui est bien avec toi nounours, c’est que tu ne remarques jamais rien. Oh mais dis donc ! Moi je dis qu’il y en a un qui a eu un petit incident avec ses cheveux. Pas trop dur le deuil ?
    - Petit enfoiré…

    Centre de Windenburg, Quelques jours plus tard…

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    Finalement, Lilith n’avait pas eu tort. Il y avait bien une personne qui s’était donné la peine d’être gentille avec moi depuis ma rentrée à l’école. Elle s’appelait Luna Villareal. Ça me posait quand même un sacré problème de conscience. Luna était la fille du président actuel de l’ordre Oméga. Donc, une future inquisitrice à n’en pas douter. Autant dire qu’on n’était pas censé être potes elle et moi. Pour son bien, j’avais décidé d’être distant avec elle pour la décourager. Mais j’avais beau faire, elle me suivait partout comme un petit toutou. Elle me rappelait Fifi… et je détestais ça. Surtout qu’elle avait le profil d’une gentille petite fille de bonne famille, un peu sainte nitouche, toujours à porter ses couettes, qui aimait les paillettes, le rose bonbon et les licornes. Seules les couettes et le côté petite fille me plaisaient bien. Je trouvais ça touchant. Pour le reste… Je déteste les paillettes, le rose bonbon et les licornes… Il n’aurait plus manqué qu’elle aime les chats et le tableau était complet. Albrecht Faust le veilleur en avait des frissons d’horreur.

    - Attends ! Tu as oublié ça. Albrecht ?
    - (soupir) Qu’est-ce que tu me veux Lulu ? Tu n’en as pas marre de me suivre tout le temps comme ça ?
    - Tu avais oublié ton collier. Il était tombé au pied de ta chaise. (souffle) Tu marches vite.
    - Merci pour le collier, mais tu n’as toujours pas répondu à ma question. Albrecht Faust n’aime pas quand on ne lui répond pas.
    - Oh euh…

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    - C’est que…
    - (soupir) Arrête d’être aussi timide. Je ne vais pas te manger. On dirait que je te fais peur.

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    - Oh non, tu ne me fais pas peur. Tu es juste impressionnant. Tu es très grand et tu fais plus vieux. Même quand tu parles, on sent que tu es mature. De toute façon, je suis timide avec tout le monde.
    - Tu ne devrais pas. Il faut t’affirmer, sinon tu vas finir par te faire marcher sur les pieds.
    - Tu me dis ça, mais… pourquoi tu ne t’affirmes pas à l’école alors ?
    - P’pa m’a dit de les laisser faire et de les ignorer. Comme ça, ils finiront par se lasser.
    - Le souci, c’est qu’ils ne s’arrêteront jamais. Crois-moi, j’en sais quelque chose. Je les ai vus pousser d’autres enfants à changer d’école.
    - Tant mieux. S’ils se concentrent sur moi, ils ne feront pas de mal à d’autres. Si ça peut leur faire plaisir.

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    - Merci du conseil. A demain Lulu. Non mais quoi encore ? Tu vas encore me suivre longtemps ?
    - Je ne peux pas venir avec toi ? Je n’ai rien d’autres à faire en attendant que mon papa vienne nous chercher mon frère et moi.
    - Reste avec ton frangin alors.
    - Disons que lui et moi, on ne s’entend pas vraiment depuis qu’il est entré au collège.
    - Lulu, toi et moi, ce n’est pas possible, ok ?
    - Mais…
    - Tu dois savoir qui je suis non ? Ton papa a dû te parler de tout ça. Je l’ai vu te disputer la dernière fois où il a remarqué que tu étais avec moi. Il t’a certainement dit que j’étais le fils de Meinhard Faust, éveillé et médium.
    - Oh oui, mais moi, ça ne me pose pas de problème du tout. Pour moi, tu es comme moi. Et puis, j’adore la magie !
    - (soupir) Tu vas avoir de gros problèmes si tu traînes avec moi. Autant avec ta famille qu’avec les gens de l’école. Va plutôt au parc avec les autres. Salut…

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    - Au revoir. A demain Albrecht !

    Malgré tout ce que j’avais pu lui dire, mademoiselle Villareal est revenue à la charge le lendemain… et le surlendemain… et tous les jours qui ont suivi. Elle a même été jusqu’à venir chez moi, frapper à la porte pour demander si je voulais jouer en ville avec elle. Ce qui n’a pas manqué d’amuser mon père qui voyait déjà en elle ma toute première petite copine. Je me suis demandé si elle était folle ou déterminée. J’en ai déduis que, dans l’un ou l’autre cas, elle était cool et avait de la personnalité. Elle était certes trop rose bonbon, mais finalement, je me suis dit que ça la regardait et que ça ne devait pas entrer en ligne de compte pour une possible entente amicale. Et puis, si j’arrivais à supporter mon grand frère Charlie, je suppose que je pouvais supporter quasiment au quotidien une Luna Villareal. Elle était bien moins pénible que lui, cela va sans dire. Elle était même tout le contraire. Elle était adorable en tout point, avec tout le monde. Sa présence rendait mon âme moins sombre. Elle était comme une petite lumière qui venait illuminer mes ténèbres. En somme, elle me faisait du bien et je me sentais apaisé et mieux dans ma peau quand elle était près de moi. Comme si en sa présence, j’avais réussi à atteindre un équilibre entre ma propre part de lumière et de ténèbres.

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    Alors ce jour, quand elle m’a encore suivi jusqu’au parc, j’ai pris une décision. Je me suis dit que j’allais arrêter de la repousser et voir ce que pouvait donner une amitié entre un éveillé et une inquisitrice. Au mieux, ça ferait une inquisitrice de moins dans les rangs d’Oméga. D’autant plus que son papa était lui-même très ouvert d’esprit et ami de tonton Vlad. Au pire, elle me trahirait plus tard et je serais alors contraint de la supprimer. Ce qui ne me donnait absolument aucun problème de conscience. Albrecht Faust fera toujours ce qui doit être fait, pour le bien des personnes qui comptent le plus pour moi. Et ce qui compte plus que tout, c’est ma famille.

    - Tu es encore tout seul ? Tu lis quoi ?
    - Toi… Évidemment. Tu es pire que de la glu. Je lis un livre écrit par Lovecraft.
    - ça parle de quoi ?
    - Crois-moi, tu ne veux pas savoir... Tu en ferais des cauchemars. Qu’est-ce que tu me veux ?
    - Je peux m’asseoir à côté de toi sur le banc ?
    - Il n’y est pas écrit Albrecht Faust, donc oui, tu peux t’y asseoir.
    - Tu ne veux pas que je reste avec toi ?
    - Pourquoi tu tiens tant à me suivre partout ? J’aimerais bien comprendre…

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    - Je trouve que personne ne devrait rester tout seul. Tout le monde devrait avoir des amis.
    - J’en ai des amis, ne t’inquiète pas. Ils sont presque tous plus âgés que moi par contre.
    - Ah, je comprends mieux pourquoi tu parles comme un plus grand. Ce sont des éveillés eux-aussi ?
    - Des éveillés et des vampires.
    - Pourquoi vous restez entre vous ?
    - Peut-être parce qu’on est souvent rejeté par les humains lambdas.
    - Tu ne veux pas que je devienne ton amie ?
    - (sourit) Albrecht aime ta détermination. La question n’est pas de savoir si je te veux bien comme amie, mais si tu veux vraiment être mon amie.

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    - Bien sûr que je veux être ton amie.
    - Soyons clair. Je suis un éveillé et toi, une inquisitrice.
    - Oh euh…
    - Je veux bien tenter une amitié entre factions ennemies, mais si jamais tu me trahis, je serai obligé de prendre les mesures qui s’imposent.
    - Je ne te trahirai jamais, je te le jure. Sur ce que j’ai de plus cher ! Je le jure sur Cracotte !
    - Cracotte ? Ne me dit pas que c’est un chat…
    - Oh non, c’est mon petit lapin bélier. Elle est super mignonne. Je te montrerai si tu v… Oh, mais… papa ne voudra jamais que tu viennes à la maison…
    - Ce n’est pas grave. Avec l’école, c’est un peu comme si on vivait ensemble. On se voit toute la journée quasi tous les jours.
    - Sinon, j’aime les chats aussi. Et puis, tous les animaux ! Surtout ceux qui ont de la fourrure ou des poils tout doux.
    - Tu n’as pas peur de te faire punir par ton père s’il te voit avec moi ?
    - Pourquoi il me punirait ? Je ne pense pas qu’il ferait ça. Mon papa aime bien ton papa. Il me dit souvent que c’est quelqu’un de très bien.
    - Bien sûr qu’il est bien. P’pa, c’est le meilleur papa de l’univers tout entier.

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    - Allez viens. On bouge. Dites-moi mademoiselle Villareal, vous voulez faire quoi de votre après-midi au parc ?
    - Je ne sais pas.
    - Tu choisis ce que tu veux. Du moment que ça m’amuse, je m’en fous.
    - Vraiment tout ce que je veux ? Oh euh… Je n’aime pas choisir.
    - Si tu ne choisis pas, je vais devoir le faire pour toi.
    - Mais je n’aime pas imposer.
    - On va faire un deal. Tu choisis une première activité et moi, je t’en propose une deuxième. Comme ça, l’un n’aura rien imposé à l’autre.

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    - ça ne te dérange pas de jouer dans le vaisseau spatial avec moi ?
    - Ahhhhhh.
    - J’ai dit quelque chose ?
    - Tu n’avais pas une activité un peu moins… enfantine ?
    - Tu ne joues jamais à l’astronaute ? Ou même au pirate ? Ou au toboggan ? Ou à la balançoire ?
    - J’ai délaissé le toboggan pour le grand plongeoir des falaises.
    - Mais c’est super haut !
    - Super haut et super fun. J’aime bien les sensations fortes. Bon, va pour le vaisseau spatial.
    - Mais tu n’aimes pas.
    - Tant que ça te plaît, c’est le principal.

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    - (ricanement) Faust le pestiféré. Je suis tellement heureux de tomber sur toi.
    - Tiens Wolfie.
    - Je m’appelle Wolfgang.
    - Pour moi, ce sera Wolfie. Tu ressembles plus à un petit toutou qui suit son maître partout. Tu vois de quoi je veux parler…
    - Quand John va savoir que tu traînes avec Luna, il va te refaire le portrait.
    - Luna est assez grande pour choisir avec qui elle a envie de « traîner » comme tu dis.

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    - Les baffes que tu t’es déjà pris ne t’ont rien appris ?
    - Oh si. Ça m’a appris que ça me divertit. Continuez, vous ne tapez même pas assez fort.
    - Tu es complètement taré.
    - Tant que vous me frappez moi, vous n’irez embêter personne d’autre. Si je dois subir ça durant des années pour que vous foutiez la paix aux autres, c’est un sacrifice que je suis prêt à consentir.
    - Tant mieux. On adore te malmener.
    - Quand j’aurai trouvé comment me venger de Junior, il finira sa vie dans un asile de fou. Passe-lui le message.
    - Et à moi, tu me feras quoi ?
    - Oh rien… Tu n’es qu’un sous-fifre. Tu ne m’intéresses pas. L’Univers viendra un jour frapper à ta porte et te donner l’occasion de te racheter pour toutes tes mauvaises actions… Wolfie.
    - Arrête de m’appeler comme ça !
    - Je trouve que ça te va très bien. Comme un parfum de prédestination. Pas que je m’ennuie avec toi, mais c’est tout comme. Pense à faire un bisou de ma part à Junior en lui disant que je l’aime très fort.
    - Je n'y manquerai pas.

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    - ça va Albrecht ?
    - Très bien. Par contre, Lulu… Si tu veux qu’on soit ami, il faut que tu m’appelles Al.
    - Pourquoi ?
    - Al, ça fait Al Capone. Ça fait Badass. J’aime bien. Voilà pourquoi.
    - Mais tu fais quoi ?

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    - Des acrobaties. J’adore ça.
    - Mais arrête, tu vas tomber !
    - Mais non, t’inquiète. Je gère.
    - Tu as appris ça où ?
    - Tout seul. P’pa voulait m’inscrire à un stage au cirque cette année, parce que selon lui, je suis un petit singe. Mais j’ai préféré choisir l’escalade, le théâtre et la musique.
    - Tu vas au solfège ?
    - Ouais. Et j’ai commencé le saxo.
    - Oh, c’est pour ça que je t’ai déjà croisé après les heures de cours. Moi, je fais de la danse classique. Mais j’ai beau m’entraîner, je ne suis pas aussi souple que toi.

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    - Mademoiselle Villareal. Veuillez descendre du vaisseau je vous prie et me suivre. Albrecht Faust va vous montrer quelque chose.
    - Hihi, tu es drôle.
    - C’est par là mademoiselle.

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    - Nous y sommes. Tu vois, ce n’était pas bien loin.
    - Oh euh.
    - Je vais t’apprendre à faire des acrobaties.
    - Oh non, tu ne veux pas me voir faire ça.
    - Mais si voyons. Ça va être marrant.
    - Pour toi oui, sûrement. Quand tu m’auras vu m’écrouler par terre lamentablement.
    - Je te promets que je ne me moquerai pas si tu tombes.
    - De toute façon, je ne sais pas faire…
    - Tu n’as jamais joué sur l’échelle ?
    - Non…

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    - Tes parents ne t’amènent jamais au parc pour t’amuser et faire des trucs marrants comme ça ?
    - Non pas vraiment. Ils sont tout le temps occupés.
    - Je comprends mieux pourquoi tu étais gauche en grimpant. Ça se voyait bien que tu n’avais jamais fait ça ou alors, que ça te faisait peur.
    - J’avoue que ça me fait un peu peur.
    - Pourtant, ce n’est pas bien haut. Je te montre les bases. Tu agrippes au fur et à mesure les barreaux, donc il faut de la force, mais aussi le mouvement. Tu dois donner des coups de hanche pour t’aider. Comme ça. Tu vois, c’est facile.
    - Si tu le dis.

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    - Tu fais le trajet retour avec moi ?
    - Euh…
    - Allez, juste une petite fois. Après on arrête. On ira faire autre chose. Je vois bien que ça ne te plaît pas.

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    - Bah voilà, tu vois que tu y arrives. Tu n’es même pas loin derrière moi.
    - C’est parce que tu y es allé doucement. Je parie que tu traverses ça plus vite.
    - Plutôt oui. Je suis maigrichon, mais je suis agile et rapide. Allez donne-moi ta main, on va monter en haut.
    - Oh non ! J’ai le vertige.
    - Mais ce n’est pas si haut et puis, je serai à côté de toi. Tu ne crains rien. Viens.

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    - Ohlala, c’est haut.
    - Si tu as peur de faire le funambule comme moi, déplace-toi assise doucement. Tu vois, tu n’es pas tombée. On a une vue imprenable sur le parc. Mon grand-père venait de temps en temps ici avec son meilleur ami pour jouer aux échecs.
    - Il est comment ton grand-père ?
    - Mort.
    - Ah… Tu l’as déjà vu ?
    - Oh oui, et même très souvent.
    - ça ne fait pas peur de voir des morts ?
    - Pour moi, non, mais je ne pense pas être une référence. Je n’ai peur de rien.
    - Moi, je crois que je serais terrifiée. Al ?
    - Oui ?
    - Je pourrai me mettre à côté de toi à l’école demain ?
    - Si tu veux. Ça te dit d’aller boire un milkshake au Harry’s ? J’ai très faim et j’ai déjà mangé tout mon goûter…
    - Oh euh, c’est que… je n’ai pas d’argent sur moi.
    - Tu n’auras rien à payer. Albrecht Faust est un gentleman. Je te l’offre.


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  • Une lumière dans les ténèbres (2)


    Forgotten Hollow, 7 ans plus tôt…

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    - Tu vas où ? Reste avec nous.
    - Tu m’as bien regardée ? Moi, traîner avec des bébés ? Plutôt mourir…
    - Tu as quel âge toi ?
    - J’aurai bientôt 11 ans, cet été. J’entre au collège l’année scolaire prochaine. Autant dire dans pas longtemps.
    - Oh la chance. Tu as entendu Vladimir ? Elle va entrer au collège ! Qu’est-ce que j’aimerais y aller moi aussi.
    - A moins d’être un génie, ce dont je doute fort vu ta dégaine, tu devras attendre encore 3 ans.
    - Pourquoi tu es si méchante ?
    - Je ne suis pas méchante, je suis réaliste. Tu es une belle poupée, mais dans la cervelle, ça doit être bien moins beau… J’espère pour toi que tu vas tout miser sur ton physique pour réussir ma pauvre.

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    - Ne vous disputez pas les filles. On a bien le temps d’aller au collège Sonia.
    - Tu es très intelligent Vladimir. Je pense que tu pourrais déjà y aller.
    - Bof… Je suis bon élève, mais pas un surdoué, loin de là. Je dois travailler beaucoup pour avoir les résultats que j’ai.
    - Un intello premier de la classe. Moi qui pensais que les Gothik étaient plus cool que les Faust…
    - Tu connais les Faust ?
    - Un peu que je les connais. Je suis obligée de me coltiner le simplet de la famille au nom imprononçable.
    - Albrecht. Ça ne me semble pas imprononçable. Ma tante parle souvent de lui. Je ne l’ai encore jamais vu.
    - Tu ne rates rien. Enfin, si tu as de la chance, tu le croiseras peut-être. Il a accompagné mon frère et le grand gourou du contrôle mental à San Myshuno. Doués comme ils sont, ils ont dû finir écrabouillés en essayant de porter un canapé.
    - Oh Vladi. Tu me promets qu’on ira voir San Myshuno un jour, ensemble ?
    - Si tu veux.

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    - Vladi… Comme c’est meugnon. On dirait que mademoiselle la pin-up est amoureuse.
    - Moi amoureuse ? Mais pas du tout ! Vladimir et moi, on se connaît depuis qu’on est tout petit ! C’est tout !
    - Tu te coltines ce premier de la classe depuis la maternelle ? Moi qui pensais que ma vie était un enfer… Mais non, je viens de croiser quelqu’un qui vit bien pire.
    - Je serais très flatté si une fille comme Sonia s’intéressait à moi. Mais je suis réaliste. Ça ne risque pas d’arriver.
    - Pourquoi tu dis ça ? Tu es très mignon.
    - Pff, mignon ? Je pense que tu dois consulter ma grande. Des lunettes triple foyer sont de rigueur.
    - C’est toi qui devrais porter des lunettes.
    - J’en ai figure-toi, mais je préfère m’en passer.
    - Arrête de t’en passer, tu verrais plus clair.

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    - On fait quoi pour passer le temps pendant que nos parents sont en réunion ?
    - Je vais étudier les coups que Dracula m’a appris aux échecs.
    - Dracula ? Comme LE Dracula.
    - Lui-même. Il est ami avec ma tante Agnès.
    - Une vampire psychique et un vampire originel qui s’entendent bien. Pourquoi je ne suis pas étonnée… D’ailleurs, c’est quoi ton pouvoir à toi l’intello ?
    - Je manipule l’espace-temps. D’ailleurs, si tu m’énerves trop, tu risques de te retrouver sous les crocs d’un Tyrannosaure.
    - Tu bluffes…
    - Je te jure que non.
    - Et toi la miss ?
    - Je peux charmer les gens.
    - Oh non, encore un gourou du contrôle mental… Décidément…
    - Et toi, tu fais quoi ?
    - Je suis métamorphe. Je peux prendre l’apparence de qui je veux, humain, animal ou même créatures surnaturelles, à partir du moment où j’ai été en contact avec l’un d’entre-eux. J’obtiens les mêmes capacités que l’être que j’ai copié.
    - Waw ! Impressionnant ! Tu as entendu Vladi ?
    - Hmm…
    - Je crois qu’on l’a perdu dans sa partie d’échecs.

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    - (chuchote) Dis Latifah. Tu t’y connais en garçon ?
    - Bien sûr que oui ! Pourquoi ?
    - J’ai besoin de conseils pour plaire à un garçon que j’aime beaucoup.
    - Il ne serait pas en train de jouer à une partie d’échecs par hasard ? Allez, tu peux me le dire. Je n’irai pas lui répéter.
    - Euh…
    - Attends que ça l’intéresse un tant soit peu. A son âge, les garçons ne s’intéressent pas vraiment aux filles. Ils sont plus préoccupés par les copains, le football ou une bonne partie de jeu vidéo. Des trucs de mecs en somme.
    - Ah…
    - Mais après, je pense que tu pourras tenter le coup. Après tout, s’il dit non à une aussi jolie fille que toi, moche comme il est, c’est qu’il est très bête.
    - Il me choisirait par dépit ?
    - Tu vois que tu es intelligente quand tu veux.
    - Tu es vraiment méchante… J’espère qu’Albrecht est plus gentil que toi.
    - Il est bien plus méchant que moi. C’est un assassin. Il a tué sa maman, ainsi qu’un copain de classe en maternelle.
    - Je ne te crois pas…
    - Crois ce que tu veux. Mais je trouve bizarre que son cher papa l’ait retiré de l’école pile le lendemain où ce petit garçon est mort… A toi de déduire. Enfin, je te laisserai te faire ton opinion. Bon, au lieu de parler de sujets qui fâchent, ça te dit de parler mode et garçons ?
    - Oh oui !

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    - Ah enfin rentré. On va pouvoir s’empiffrer comme des malades chez tonton Vlad. Ce déménagement m’a donné une faim de loup.
    - Fais gaffe. Si ça se trouve, tu vas devenir un garou garou et hurler à la lune. Au moins, tu serais raccord avec ton tatouage.
    - Qu’est-ce que tu racontes Al ?
    - C’est la pleine Lune gros nounours.
    - Houla… Euh, j’espère que Dominic et Siobhan sont bien attachés hein… Je n’aimerais pas finir dévoré par l’un d’eux.
    - T’inquiète Dja. Au fait, merci à vous de m’avoir donné un coup de main.
    - Bah de rien. Je voulais trop voir ton appart’. Il est ouf ! T’en as de la chance.
    - Tu n’auras qu’à venir t’installer avec moi l’année prochaine.
    - Pff non, c’est bon. Crois-moi, on finirait par s’étriper à force de vivre ensemble. Mon côté bordélique ne te plaira pas du tout.
    - Je ferai une pendaison de crémaillère quand j’aurai fini de tout retaper dedans de toute façon. Vous me ferez le plaisir d’être là tous les deux. Ça va être une teuf de folie.
    - Je ne pense pas que Meinhard ser…
    - J’en suis bro’.
    - Tu vas voir. Je vais demander à mes potes d’amener leurs petites sœurs. Tu pourras draguer.

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    - M’enfin Charlie. Al n’a que 8 ans…
    - Bah alors. J’ai embrassé une fille pour la première fois au même âge… J’avais même proposé à Lilith d’essayer avec moi, mais je me suis fait rembarrer.
    - Naaaan !
    - Si… Donc tu vois, il n’est pas trop petit.
    - Oui, mais toi, tu es un cas spécial Charlie.
    - Mais non, regarde. Il est grand, il fait plus vieux que son âge, il a du bagout. Il est beau gosse en plus. Je suis certain qu’il pourrait pécho une fille ou deux.
    - Non merci Bro’. Ça ne m’intéresse pas. La fille que j’embrasserai pour la première fois, ce sera ma future femme.
    - (rire) Tu peux nous la refaire celle-là ?
    - Albrecht Faust ne donne pas son cœur à la légère.
    - On ne te parle pas de sentiments. On te parle d’expérience.
    - …
    - Tiens, on a réussi à te clouer le bec. C’est étonnant ça…
    - Je réfléchis à ce que tu viens de dire, mais je ne vois pas l’intérêt de prendre une fille comme sujet d’expérience… Je pense que je profiterais mieux d’un bisou si je suis vraiment amoureux.
    - Tu es vraiment bizarre comme petit gars frangin.
    - Je sais. C’est cool d’être étrange. Ça veut dire que je suis un vrai Faust.
    - Ah pour ça, y’a pas de doute possible.

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    - Charles, si tu pouvais éviter de nous débaucher le petit. Qu’il reste encore mignon et innocent pour un moment. Déjà que le voir grandir, ça me donne un coup de vieux…
    - « Un coup de vieux ». Mais tu es éternellement jeune Lilith…
    - Il n’en reste pas moins que j’ai passé le demi-millénaire.
    - Hmm, pour être vieille, ça tu l’es. Ça a des répercussions sur ta force vampirique…
    - Je ne vois pas ce que tu veux dire Charlie.
    - Moi je vois très bien. Tu n’as porté AUCUN carton, ni aucun meuble. On a dû tout se coltiner à trois. Heureusement que Al en a dans les biscottos malgré son physique d’asperge.
    - Je t’avais dit que je voulais bien voir ton appartement, mais que pour le reste, tu te débrouillais. Je ne suis pas ton déménageur personnel.
    - Comme si ça allait te demander des efforts… Vu ta force et ta vitesse, tu aurais pu tout faire toute seule et en un temps records. On aurait pu faire une virée tous les quatre en ville au lieu de peiner comme des abrutis. Je dis que tu te ramollis vampirette.
    - Tu veux qu’on refasse le déménagement pour te prouver que je ne me ramollis pas et que je me nourrisse sur Jamal et toi après, c’est ça ?
    - Euh non merci… Je tiens à ma vie…
    - Pourquoi pas…
    - Pardon ? Tu peux répéter ?

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    - Tu as très bien compris ce que j’ai voulu dire…
    - Chéri… Je t’ai dit de revenir me dire ça quand tu aurais 20 ans…
    - Tu ne vas pas chipoter pour deux ans quand même. Si ? Tu vois, tu es tellement têtue que j’en ai le sourire crispé…
    - Ce n’est pas parce que monsieur se met une barbiche pour faire vieux que je vais tomber dans le panneau.
    - Si je mets une barbiche, c’est pour cacher mes lèvres ignobles ! Il a fallu que père me les refile… Je m’en serais bien passé figure-toi. Et ne change pas de sujet s’il te plaît. J’ai dit « tu chipotes », donc tu chipotes. Je finirai par toute façon être plus vieux que toi. Du moins physiquement.
    - Je ne comprends rien à votre dispute… J’suis perdu…
    - Moi j’ai bien compris. Ahhhhh, tout cet amour entre-vous, ça m’émeut.
    - (en chœur) On ne s’aime pas !
    - Inutile de nier. Albrecht Faust voit tout et sait tout.
    - Tu triches, tu es médium aussi…
    - Ah non, ce n’est pas de la médiumnité, mais de l’observation. Ce n’est pas pareil.
    - Bah moi, je n’ai toujours rien compris, mais alors rien, nada.
    - Bravo nounours, tu connais le mot Nada. On va enfin pouvoir faire quelque chose de toi.
    - Je lui ai appris. A force de lui crier dessus, il y a des mots qui finissent par entrer dans son petit cerveau.
    - Pff, enfoirés… Je vous retiens tous les deux.

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    - Bon, moi je rentre au manoir. Père et Caleb doivent être en train de m’attendre. J’espère que vos pères ne se sont pas encore donnés en spectacle. Ça nous ferait des vacances.
    - Oh ça, je compte sur eux pour s’être encore lancé des mots d’oiseaux. A tout à l’heure vampirette…
    - C’est ça oui…
    - C’est bizarre que p’pa et Jacques ne s’entendent pas. Pourtant nous, on s’entend très bien.
    - Je parie que tu sais pourquoi.
    - Moi ? Naaaaan.
    - Ton air innocent ne trompe personne Al. Un jour, je finirai par savoir pourquoi ils ne peuvent pas se voir. Je parie que c’est à cause d’une femme tout ça.
    - Une nana ? Ah bon ? Tu crois.
    - Crois-moi Jamal. Quand des mecs se prennent le chou, c’est souvent pour une nana. Tu ne veux toujours rien nous dire frangin ?
    - Je t’ai dit que je ne savais rien.
    - Mouais… Pas grave, j’irai dire à Latifah que tu en pinces pour elle.
    - Tu veux ma mort ou quoi ? Moi et Latifah ? Plutôt mourir ! Dans un monde parallèle et encore… ça me rendrait malade si je savais qu’une partie de mon âme aimait une teigne pareille.
    - Hey, on ne parle pas comme ça de ma petite sœur.
    - Dja, tu le dis toi-même que c’est une peste.
    - Ouais bah, je suis son grand frère, j’ai le droit.
    - Alors Al ?
    - Si tu crois que je vais parler sous la menace. Puis, dis-lui. Je m’en fous royalement. Je l’aurai de toute façon sur mon dos. Dès qu’elle me voit, elle me fonce dessus et elle me met la misère.
    - Hmm, j’ai comme l’impression que c’est plutôt elle qui en pince pour toi.
    - Han nan, ne parle pas de malheur.
    - Boh rassure-toi. Une peste comme ça ne peut aimer personne. Allez, on bouge. Moi aussi j’ai la dalle.

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    - Hey mais vous êtes là. Tonton Vlad vous a laissé sortir ?
    - C’est Caleb qui nous a fait sortir. Jacques et Faust était à deux doigts de s’étriper et Tonton Vlad n’était pas vraiment d’humeur. Si vous voyez ce que je veux dire.
    - Père me gonfle.
    - Caleb n’est pas venu avec vous ? Super le protecteur.
    - Tu sais comment il est. Les gamins, ça le gonfle autant que moi.
    - En même temps, c’est normal qu’ils se disputent. P’pa aime bien chercher Jacques. Ça l’amuse.
    - Qu’il s’amuse autrement… D’un coup, je n’ai pas très envie d’aller au manoir finalement. C’est lourd de devoir faire tampon entre deux personnes qu’on aime.
    - Nan, tu as dit que tu aimais ton père ? Il va pleuvoir je crois.
    - Je n’ai pas dit ça…
    - J’ai entendu pareil que nounours. Tu peux le dire que tu l’aimes et c’est normal. C’est ton papa.
    - Si vous répétez ce que j’ai dit, je vous jure que je me vengerai…
    - Hou j’ai peur.
    - On fait quoi du coup ? On reste là avec les petits ?
    - Pff, non on va y aller, parce que sinon, je crois que tonton Vlad va finir par commettre un meurtre. Tu viens frangin ?
    - Non, j’ai un truc à faire. Partez sans moi, je vous rejoins.
    - Tout seul ? Tu es sûr. C’est pleine lune ce soir Al.
    - T’inquiète. Si un garou devait me courir après, il ne m’attrapera jamais.

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    - Hey salut.
    - Sa… Salut.
    - Moi, c’est Al. Et toi ? Hmm attends, ne dis rien. Vladimir Gothik ! Premier de la classe… Passionné de sciences ? Je pense que tu t’entendrais bien avec p’pa alors. Son truc, c’est la physique quantique. Comme toi d’ailleurs. Pas de copains à l’école… Tu joues d’un instrument ? J’entends du piano.
    - Euh oui… C’est bien ça.
    - Attends, je cherche encore des trucs… (chuchote) et tu es amoureux de la fille qui est assise là-bas.
    - Pas de doute, tu es bien Albrecht Faust. Alors, tu es médium comme ton père ?
    - Et comme ma mère aussi. Et comme l’étaient mes grands-parents et mes arrière-grands-parents.
    - Que des médiums ?
    - Eh ouais.

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    - C’est marrant que ce soit le même pouvoir qui revienne dans votre famille. Chez moi, mes aïeuls sont nécromanciens, mais je ne le suis pas du tout.
    - Tu fais quoi comme truc toi ?
    - Je manipule l’espace-temps.
    - ça doit être hyper cool. Tu peux avancer dans le temps, choper les questions d’un contrôle et puis revenir largement en arrière pour étudier les questions et avoir une super note.
    - Euh, je n’y avais jamais pensé…
    - C’est parce que tu es trop honnête. Mon grand-père, il m’a appris pleins de trucs de filou.

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    - Il n’est pas mort ?
    - Si. Mais il vient me voir parfois. On parle et il m’apprend des trucs. Notamment des tours de passe-passe. Mon grand-père aimait bien surprendre les gens avec des tours.
    - Tu dois tricher à mort à l’école.
    - Je ne vais pas à l’école. Et puis Albrecht Faust est très intelligent. Je n’ai pas besoin de tricher.
    - Ah bon ? Ton papa te fait l’école à la maison ?
    - En quelque sorte. Je vais souvent à l’hôpital.
    - Tu as une maladie grave ?
    - Grave, je ne sais pas. Mais incurable, ça oui. Je suis comme ça pour l’éternité. Mais c’est cool. J’aime être ce que je suis.
    - A vie tu veux dire. Ça ne doit pas être facile pour se faire des copains.
    - Bah ça va. Je me suis fait des copains à l’hôpital. Et puis, je m’entends super bien avec Charlie, Jamal et Caleb. Si ça se trouve, je me ferai vite des copains à l’école. J’ai demandé à mon père d’y retourner l’année scolaire prochaine et il a dit oui.
    - Tu es sympa. Ça ne devrait pas être difficile de te faire des amis. Moi, je n’ai pas d’amis, sauf Sonia. C’est la seule qui me parle. On est ami depuis la maternelle.

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    - Si tu veux, je veux bien devenir ton ami.
    - C’est gentil, mais on habite loin.
    - Et alors ? Il y a internet. On pourra rester en contact avec skype.
    - Je ne sais pas si mes parents voudront bien.
    - Parce que tu fais toujours ce que tes parents te disent de faire ?
    - Oui.
    -Tu es trop sage Vladimir. Je crois que ça ne te ferait pas de mal d’amener un peu de fantaisie dans ta vie bien rangée. Il faut t’amuser un peu. La vie est faite pour s’amuser et expérimenter pleins de trucs.
    - Je vais t’étonner, mais jouer aux échecs, ça m’amuse.

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    - ça tombe bien. Moi aussi ça m’amuse beaucoup.
    - Hey, mes pions.
    - Relax, je les replace. On va jouer ensemble. Après tout, je n’ai rien de mieux à faire.
    - Tu es sûr de toi ? Je suis très fort. J’ai appris à jouer avec mon père et Dracula.
    - Dracula hein… Moi, c’est le grand Cornélius Faust qui m’a appris. On va voir lequel des deux est le meilleur professeur…
    - Tu ne gagneras jamais.
    - Un petit pari, ça te dit Vladi ?


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  • Une lumière dans les ténèbres (1)


    Maison des Faust, 12 ans plus tôt…

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    - Oh non. Il pleut dehors Fifi. J’aime bien jouer dehors moi. J’entends kaboum kaboum dans le ciel et ça fait plein de lumière, c’est joli. Fifi ?
    - Mraou…
    - Tu joues à cache-cache ? Tu n’aimes pas quand ça fait kaboum ? A quoi je vais jouer moi … Hmm… Les nanimaux de la forêt ! Viens Fifi, on va jouer.
    - Mraou…
    - Fifi est un froussard. Un Méphisto ne devrait pas avoir peur. Un veilleur n’a peur de rien. Un veilleur est courageux et fort.
    - Mraou…
    - C’est vrai que Fifi n’est qu’un chat après tout. Mais comme les veilleurs, tu protèges. Tu protèges maman. C’est pour ça que je t’aime beaucoup beaucoup. C’est pour ça que je vais te prêter mon lit, pour te cacher. Comme ça, les couvertures vont te rassurer et tu auras moins peur.

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    - Tant pis, Albrecht va jouer TOUT seul ! Ohhhhhh, je n’avais jamais vu cette poupée. Elle est jolie. Elle est orange, comme mamy !

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    - (chuchotement) Luciole… Luciole…

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    - Albrecht a vu une jolie Luciole. Toute triste, mais jolie ! Toute orange, comme mamy Céleste. Albrecht aime les lucioles ! Ça brille dans la nuit et ça rassure. Petite poupée, je vais t’appeler Luciole ! Ça te va bien. Comme dans les histoires, je vais te sauver du méchant et te faire un bisou. Ce sera notre jeu.

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    - Hmm alors, qui va être le méchant ? Hmm un dragon ? Non. Un dragon, ce n’est pas méchant. Pourquoi les humains pensent que les dragons sont horribles Fifi ? Tu sais toi ? Pff, un extraterrestre…. Bah non, ce n’est pas méchant non plus… Fifi, tu veux faire le méchant ? Tu portes le nom d’un veilleur quand même. Oh… mais je suis un veilleur. Ça veut dire que je suis méchant Fifi ? Maman, quand elle parle toute seule, elle dit qu’un jour, je porterai le mal en moi. Albrecht méchant… Pas de bisou de la princesse Luciole. Elle ne voudra jamais d’un méchant comme moi. Les princesses, elles aiment les gentils princes… ou les anges… Tout le monde a peur des veilleurs. Je me sens tout triste d’un coup… Moi j’aime bien les bisous…

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    - (ronronne)
    - Tu es gentil Fifi. Moi aussi je vais te faire un câlin. Je promets d’arrêter de te faire entrer dans le petit train pendant quelques jours. Après, on recommencera à jouer à Tetris grandeur nature ensemble !
    - Miou ?
    - Si tu arrives à rentrer en entier dans le petit train, on testera quelque chose de plus petit encore. On battra le record du monde ensemble mon Fifi ! Et je t’aimerai toujours autant, même avec une patte ou deux en moins. Et même si tu me fais éternuer tout le temps.
    - Mwaw
    - Tu es un brave Fifi. Oh regarde. L’orage est parti. On va pouvoir jouer dehors. Viens, on va chercher maman.

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    - Maman, maman, maman !!!
    - …
    - Maaaaa-MAN ! Tu fais quoi ?
    - Je réfléchis.
    - Tu réfléchis à quoi ?
    - Arrête de te comporter comme si tu étais un petit garçon normal avec tes questions. Tu as déjà le mental d’un enfant bien plus âgé.
    - Il fait beau dehors. Tu devrais sortir maman.
    - Je suis mieux ici… Toute seule… Je préfère être seule…

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    - Maman est triste. Albrecht va rester avec maman.
    - J’ai dit que je voulais être seule.
    - Quand on est triste, il ne faut pas rester seul.

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    - Et quand on est triste, il faut faire des câlins.
    - Je n’aime pas les câlins.
    - Tu mens ! Je sais bien que oui !
    - J’ai dit non.
    - Mais Albrecht veut des câlins ! Je veux des câlins !
    - Laisse-moi…
    - Maman, je veux aller dans tes bras !
    - Dégage !!!

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    - Je… Va voir papa au jardin. Il a préparé une surprise pour toi.
    - Je veux rester avec maman.
    - Maman a besoin d’être seule. Va voir papa.
    - Fifi, je te laisse avec maman. Fais-lui beaucoup de câlins. Maman ?
    - Oui…
    - Regarde. Je t’ai fait un dessin. Je te le laisse.

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    - Je m’en veux tellement de lui avoir parlé comme ça. J’aimerais tellement pouvoir être la maman aimante que je retiens à l’intérieur de moi. J’en souffre autant que toi, si tu savais mon petit ange. Mais IL me l’a dit. Je ne dois pas m’attacher à toi. Tu lui appartiens. Et si je ne fais pas ce qu’il a dit, j’ai peur qu’il te tue. Mais combien de temps je vais encore pouvoir résister… Tu es tellement adorable.

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    - Ce dessin est si beau et empli de joie. Tu as définitivement pris mon talent artistique mon petit ange. Petit ange… Comment peux-tu être un veilleur alors que tu es si lumineux mon fils. Tu es tellement joyeux, dynamique et toujours souriant. Je ne devrais même pas accrocher ce dessin. Rien que cet acte montre à quel point je tiens à toi.

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    - Papa !
    - Al, mais… maman n’est pas avec toi ? Tu ne dois pas descendre les escaliers tout seul. C’est dangereux. Ni aller au jardin seul. Il y a l’étang.
    - Albrecht est un grand maintenant ! Il sait descendre les escaliers TOUT seul ! Et Albrecht sait qu’il ne doit pas approcher l’étang car il pourrait se noyer.
    - Ah ça pour être grand, tu l’es. Je serais bien curieux de savoir de combien de tête tu vas dépasser tes camarades à l’école en septembre.
    - Oh oui, je veux aller à l’école. Je veux des copains.
    - (soupir) J’espère que tu en auras des copains, mais… non rien, j’allais dire n’importe quoi.
    - Papa aussi pense qu’Albrecht parle trop ?
    - Pourquoi tu me dis ça ?
    - J’ai parlé à maman et elle m’a dit « Dégage ». Je crois qu’elle a voulu me dire que je parlais trop.
    - (soupir) il va falloir que j’aie une petite discussion avec maman. Cette attitude ne peut plus durer… Tu vas finir par en souffrir…
    - Albrecht va bien papa. C’est maman qui est triste. Papa devrait la consoler.
    - Je fais de mon mieux fiston.

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    - Ohhhh, un toboggan ! Il est joli !
    - J’ai fini de le monter pendant l’orage. J’ai essuyé la pluie dessus. Tu vas pouvoir t’amuser dans le jardin avant de manger.
    - Je peux inviter Chacha pour jouer papa ?
    - Je pense que Charles est trop grand pour jouer au toboggan avec toi.
    - On n’est jamais trop grand pour s’amuser.
    - (rire) Tu as raison. Mais le temps que Jacques le conduise, tu auras déjà mangé et puis, au lit mon grand.
    - Oh non, je ne veux pas dormir. IL vient m’observer quand je dors.
    - Qui ça ?
    - Méphisto.
    - Je pense que Fifi veut veiller sur toi, à sa manière.
    - Je ne parle pas de Fifi, mais de Méphisto.
    - Méphisto ne vient pas t’observer.
    - Si !
    - Non Al… C’est la règle. Tu ne le verras pour la première fois que lorsque tu devras… enfin… quand je serai de l’autre côté…
    - Et moi je te dis qu’il vient me regarder.
    - Allez, va faire du toboggan. Un enfant de 3 ans devrait s’amuser au lieu de penser à des choses d’adulte.

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    - (chuchote) Il faudra que je pense à demander à Méphisto qui vient te voir. Ça ne me rassure pas du tout.
    - Tu disais papa ?
    - Rien… Allez grimpe.
    - Hihi, c’est rigolo la hauteur.
    - Non Al, pas debout pour glisser. Mets-toi assis.
    - Mais debout, ce serait rigolo.
    - J’aimerais éviter que tu te fasses mal. Tu as la santé assez fragile comme ça.

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    - Vas-y, papa va te rattraper.
    - C’est bon papa. Je gère !
    - « Je gère » ? Je suppose que c’est Charles qui t’a appris à dire ça… Me voilà avec un micro-adolescent à la maison maintenant.
    - Recule papa. Regarde comment Albrecht est grand et fort !

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    - Tadam ! Veuillez applaudir le grand Albrecht Faust !
    - (rire) Bravo mon fils.
    - Albrecht Faust vous salue bien bas.
    - Al, il faut que tu perdes cette habitude de parler de toi à la troisième personne.
    - Pourquoi ?
    - Parce que ça fait longtemps que ça ne se fait plus.
    - J’adore mon nom ! Il est beau !
    - J’espère que tu diras toujours ça quand tu connaîtras les moqueries. Entre ta façon de parler et ta manie des chapeaux… Maman et moi ne t’avons pas gâté avec ce prénom je crois…
    - C’est Lilith qui m’a offert mon TOUT premier chapeau ! J’y tiens très très fort ! Albrecht Faust sans chapeau, ce n’est plus Albrecht Faust.
    - (rire) tu es un vrai petit clown. Je pense que maman et moi, on devrait t’inscrire au cirque ou au théâtre. Tu ferais fureur.
    - Au théâtre, je pourrais saluer comme ça !
    - (au loin) A table ! Le dîner est prêt !

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    - Allez Fifi, viens faire un tour de toboggan avec moi.
    - Mraou…
    - En plus d’être froussard, Fifi est très paresseux papa. Vous lui avez mal choisi son nom avec maman.
    - Je crois qu’il fait le mort pour éviter de servir encore de sujet d’expérience.
    - Dommage… Albrecht voulait voir si Fifi pouvait voler si je l’élançais assez fort sur le toboggan.

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    - Al… Fifi est un être vivant, pas un jouet.
    - Albrecht sait ça.
    - Alors pourquoi tu t’obstines à faire avec lui ce qui pourrait le mettre en danger, ainsi que toi par la même occasion.
    - Parce que je ne peux pas l’ouvrir avec un couteau pour voir l’intérieur si je veux ?
    - J’ai déjà dit non. Si tu fais ça, tu vas le tuer. Et maman en serait très triste.
    - Alors, je peux faire ça sur des humains ?
    - Encore moins… Sinon, tu seras le premier veilleur de l’histoire à finir en prison.
    - Pff, Albrecht est intelligent, je ne me ferai jamais prendre.
    - Al, que tu te fasses prendre ou pas, c’est mal.
    - Albrecht ne comprend pas le bien et le mal. Il va falloir m’expliquer.
    - Je… J’avoue que je suis largué. Je crois qu’on va voir ça avec Vladislaus. Il t’expliquera peut-être ça mieux que moi…
    - Albrecht veut une réponse maintenant.

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    - Ce qui est bien fiston, c’est tout ce qui nous rendra fier, moi et tes aïeuls. Et ce qui est mal, c’est tout ce qui pourrait nous décevoir.
    - Albrecht promets que vous serez fiers !
    - Je suis déjà fier mon fiston. Tu es un bon garçon.
    - Albrecht aime papa. Albrecht aime aussi maman, mais maman ne m’aime pas.
    - Si elle t’aime, c’est juste que… elle ne sait pas comment te le montrer.
    - Ce n’est pas grave si elle me déteste. Albrecht aime quand même maman.

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    - Alors ce toboggan ?
    - Comme prévu, ça lui a bien plu. N’est-ce pas fiston ?
    - Ouuuuuuuuuui, c’était rigolo ! Encore du toboggan !
    - Tu y joueras demain.
    - Avec Fifi cette fois ? J’aime bien m’amuser avec Fifi.
    - Tu demanderas à Fifi s’il veut jouer avec toi.

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    - Ouuuuui, des pâtes ! Albrecht a très faim ! Merci maman.
    - Tu as pensé à appeler Vladislaus Méni ? Pour voir comment on s’organise à la rentrée avec le petit.
    - Écoute, on a encore le temps pour ça. Et si tu prenais à ton tour un congé parental plutôt. Je pense que ce serait une bonne idée.
    - Je ne resterai pas sans travailler Méni. Je t’ai déjà dit que c’était non. Qui tiendra la boutique de ta mère si j’arrête ?
    - On peut toujours trouver un employé et tu passerais à la boutique pour la gestion.
    - Ce serait trop compliqué. Et puis, je n’aurais pas confiance.
    - Sinon, on n’a qu’à faire comme ma mère à l’époque où j’étais petit. Tu prends Al au magasin avec toi.
    - S’il avait été un enfant comme les autres, peut-être. Là, c’est hors de question.
    - Écoute Sysy, j’ai arrêté de travailler durant presque 3 ans pour rester le plus possible avec Al.
    - Au moins, tu as pu passer ton concours pour être directeur. Vois le bon côté des choses.
    - Justement, je vais prendre mon poste dès la prochaine rentrée. Avec le salaire que j’aurai, tu peux te permettre d’arrêter le magasin si tu veux.
    - Pourquoi tu insistes autant pour que je passe du temps avec le petit ?

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    - (soupir) Écoute Sysy, ça comm…
    - C’est TROP bon ! Albrecht aime beaucoup beaucoup ! J’en veux encore !
    - Al, tu viens d’avoir exactement la même quantité dans ton assiette que maman et moi.
    - Mais j’ai faim papa.
    - Ce n’est pas grave Méni. Je vais le resservir. Il a besoin de beaucoup d’énergie pour vivre. Vladislaus nous avait prévenus.
    - Je sais Sysy, mais je ne m’attendais pas que ce soit à ce point-là.
    - Merci maman !
    - Ses cheveux commencent à blanchir aussi, comme les tiens. Je suppose qu’il finira avec les cheveux argent comme ton amie Agnès, à force de voler de l’énergie autour de lui.
    - Agnès n’est pas mon amie Sysy.
    - Vous vous entendez bien pourtant. Ça ne me gêne pas Méni. J’ai toujours su que ce que je pouvais ressentir ne me serait jamais rendu. Je pense que tu mérites de trouver quelqu’un qui te corresponde mieux.
    - C’est qui Agnès ?
    - Écoute, on reparlera de tout ça une fois qu’Al sera couché…

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    - Je peux avoir un dessert ?
    - Ce sera un fruit pour ce soir. Tu as eu assez de sucrerie pour la journée.
    - Mais j’aime les gâteaux. Surtout ceux au chocolat. Albrecht aime les gâteaux de papa.
    - Tu me passes l’assiette du petit Méni ? J’ai oublié de la prendre et j’ai déjà les mains dans l’eau.
    - Bien sûr.

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    - ça ne va pas Sysy ?
    - C’est juste que le petit te ressemble tellement.
    - Tu trouves ? Tout le monde n’arrête pas de dire qu’il est tout le portrait de sa maman.
    - Vous avez le même profil.
    - Ah ça… Je ne sais pas s’il va me remercier de lui avoir refilé mon nez de fouine ou s’il va me maudire plus tard. Mis à part ça, il a pris tout le reste de toi. Vous avez les mêmes yeux et la même bouche.
    - Il a tes yeux verts.
    - Peut-être, mais pour la forme et la douceur dans le regard, c’est tout toi. Par contre, pour la taille, il faudra qu’un jour on nous explique d’où ça vient. Tout le monde est petit, autant dans ta famille que dans la mienne.
    - Albrecht sera très très grand !
    - Je n’en doute pas. Je suis ravi de savoir que tu vas très vite me dépasser… Comme si je ne vivais pas assez mal le fait d’être petit… Allez au bain bonhomme.
    - Oh non, je veux regarder un peu la télévision avant. S’il te plaît.
    - (soupir) Juste un petit peu, après c’est bain et au dodo.

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    - Tu as vu Al. Il a l’air bon le gâteau. Je te ferai le même, j’ai noté la recette.
    - Albrecht voit surtout que s’ils n’éteignent pas le feu, les cuisiniers vont cuire.
    - C’est une mise en scène fiston. Ce n’est pas pour de vrai.

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    - Quel intérêt de faire pour de faux papa ?
    - Parfois, ça peut être utile. Tu demanderas ça à ton grand-père s’il vient te voir.
    - Pourquoi je dois demander ça à papy ?
    - Parce que, pour moi, ça reste le meilleur artiste du « pour du faux ». Il était même passé maître.
    - Pourquoi il faisait ça ?
    - Pour en mettre plein la vue quand la vérité ne suffisait pas. Ça marchait assez bien pour lui avec les filles d’ailleurs.
    - Parce que les filles, elles aiment qu’on leur mente ?
    - Euh… pourquoi cette question d’ailleurs ? Ça t’intéresse déjà de le savoir ? Ma parole, tu es un Faust vrai de vrai.
    - Il faut faire quoi pour être un vrai Faust ?
    - Être trop bavard… Être fier d’être étrange… Aimer taquiner les autres… Avoir beaucoup de petites copines.
    - Alors je ne serai jamais un vrai Faust. Je ne veux pas pleins d’amoureuses. Une princesse me suffit.
    - Tu me rediras ça quand tu seras plus grand.

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    - Fifi, n’aie pas peur. Papa a dit que ce n’était pas un vrai feu. Papa ?
    - Oui fiston ?
    - J’ai réfléchi et je ne vois toujours pas l’intérêt de mentir à une fille. Même si c’est pour la courtiser.
    - Courtiser ? Mais tu tiens ce mot d’où ?
    - Il ne faut pas mentir Albrecht, jamais.
    - Mais… alors maman, je mens tout le temps en cachant qui je suis.
    - C’est différent. Si on te dit de cacher qui tu es, c’est pour que personne ne puisse te faire du mal.
    - Pourquoi on me ferait du mal ? C’est parce que, comme maman me le dit, je suis un monstre ?
    - Je…
    - Euh fiston, non, ce n’est pas pour ça. Disons que parfois, les êtres humains peuvent être méchants avec ceux qui sont différents d’eux. A la maison, tu peux être toi. En dehors, tu fais comme si tu étais un petit garçon comme les autres.
    - Alors, je dois dessiner des gribouillis et parler comme un bébé quand j’irai à l’école ?
    - Peut-être pas le cacher à ce point-là. Ne montre pas ta forme de veilleur et n’utilise pas tes pouvoirs. Ce sera déjà très bien.
    - Et je peux dire que je vois les morts ?
    - Non Albrecht…
    - Mais pourquoi ?
    - Je vais finir par t’appeler monsieur « pourquoi »… Allez au bain et au lit gentilhomme. Dis bonne nuit à maman.

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    - Bonne nuit maman.
    - Qu’est-ce que tu veux petit ?
    - Je veux faire un bisou à maman, pour que je passe une bonne nuit et maman aussi.
    - Tu sais bien que c’est non. Je n’aime pas ça.
    - Pourquoi tu mens maman ? Tu viens de me dire qu’il ne fallait jamais mentir.
    - Ecoute, j’ai encore des choses à faire pour le repas de demain. Va rejoindre ton papa au bain.
    - Fifi, tu restes avec maman. Elle a besoin de réconfort. Je compte sur toi.
    - Je pense que Fifi va vouloir te suivre partout, comme il le fait tous les jours.
    - Fifi doit protéger maman.
    - Fifi veut te protéger avant tout.
    - Il faut que tu lui dises qu’il n’y a pas besoin. Albrecht Faust se protège tout seul. Je suis un veilleur.
    - Je sais ça…
    - Bonne nuit maman ! Ne veille pas trop tard !

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    - (chuchote) Bonne nuit mon ange.

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    - Je vois que le toboggan et le bain ont fini par t’achever. Papa a enfin réussi à vaincre le petit prince des ténèbres.
    - Albrecht veut dormir avec papa.
    - Albrecht va dormir tout seul comme un grand dans son lit.
    - Je suis encore tout petit papa.
    - Tu es tout petit quand ça t’arrange. Petit clown.

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    - Je peux avoir Teddy pour dormir papa ?
    - Si tu veux. J’espère juste pour toi que Fifi n’a pas mis ses poils dessus, sinon tu vas éternuer toute la nuit.
    - Albrecht aime Teddy. Il chasse les méchants qui veulent me faire du mal.
    - Al… Aucun esprit ne te veut du mal, crois-moi. Je sais que ça peut faire peur et…
    - Oh non, Albrecht n’a pas peur. Et je sais que les esprits sont gentils. Mais celui qui vient n’est pas un esprit. C’est un veilleur.
    - Il faut que tu arrêtes avec ça Al… J’ai demandé à Méphisto tout à l’heure. Ce n’est pas lui qui vient te voir. Il ignore d’ailleurs qui ça peut être.
    - C’est un veilleur.
    - Et lui me dit que non.
    - C’est un menteur alors.
    - Méphisto n’est pas un menteur, crois-moi. Tu veux une histoire fiston ?
    - Oh oui. J’aimerais apprendre à lire papa !
    - On verra ça un peu plus tard. Si tu viens à lire à 3 ans, on va te faire sauter des classes après ça. J’aimerais que tu sois le plus normal possible aux yeux des autres. Tu passeras mieux inaperçu.

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    - Tu veux quoi comme histoire ?
    - Une histoire de prince qui sauve la princesse.
    - Décidément, tu as l’esprit chevaleresque. Qu’est-ce que tu aimes dans ces histoires ?
    - Le bisou que fait la princesse au prince. Ça me rend triste parfois.
    - Pourquoi ? Ça fait du bien d’avoir des bisous pourtant.
    - ça me rend triste parce que je suis un veilleur, pas un prince. Il n’y a que les gentils princes qui peuvent avoir des bisous.
    - Al… Il faut que tu arrêtes de penser que les veilleurs sont méchants. Ce n’est pas le cas du tout. Crois-moi. Ils sont liés à une énergie sombre, mais ce sont les protecteurs des humains. Pourquoi tu penses être méchant ?
    - Parce que maman me dit que je suis un monstre.
    - (soupir) ça commence à devenir problématique. Je te promets de trouver une solution. En attendant, si ça peut te rassurer, tu es mon petit prince.
    - Même si tu n’es pas vraiment mon papa ?
    - Oui… même si je ne suis pas vraiment ton papa…
    - Il est comment mon vrai papa ?
    - C’est un bon veilleur, qui est très humain avec les gens qu’il côtoie. Il a tenté par tous les moyens d’arrêter notre ancêtre qui nous a maudits. Il ne fait pas respecter le pacte de gaité de cœur.
    - Pourquoi il ne rompt pas le pacte alors ?
    - Parce que même les veilleurs doivent, parfois, suivre des règles bien précises. Seul notre aïeul pourra rompre ce pacte quand il se réincarnera.
    - Hmm… Dis papa, je crois que j’ai vu ma princesse aujourd’hui.
    - Ah oui ? Je suis curieux. Raconte-moi ça.
    - Je jouais avec une poupée, qui me faisait penser à mamy Céleste. Et puis, j’ai eu des images d’une petite fille aux cheveux orange, comme mamy. Elle était toute triste, comme si elle avait perdu quelqu’un qu’elle aimait très fort. Elle était si belle.
    - (rire) On dirait que tu as eu le coup de foudre. Si ça se trouve, tu as eu cette image car tu as un message à lui apporter.
    - Mais je ne sais même pas où elle habite et puis, elle est plus vieille que moi ! Tout ce que je sais, c’est qu’elle s’appelle (baille)…

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    - … Luciole…
    - Dors bien fiston. Allez zou Fifi, on laisse Albrecht dormir.
    - Mraou !
    - Non non non, tu sors… Tu dormiras avec Sysy et moi. Et ne me crache pas dessus, je te préviens. Il faut que tu comprennes que plus tu vas rester avec Albrecht, plus tu vas l’empêcher de se régénérer en énergie sombre. Je crois qu’il a déjà assez fréquenté l’hôpital comme ça en trois ans…


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    - Univers, j’ai besoin d’un signe. J’aimerais tellement savoir quoi faire. J’ai très envie de rendre l’amour que me donne mon fils. Je le voulais tellement. C’est pour ça que j’ai accepté cette union avec le veilleur. Méni ne m’aurait jamais touchée… Je ne pensais pas que ma vie deviendrait un tel cauchemar en obtenant ce que je désirais le plus au monde. Univers, protégez mon fils. Il peut m’arriver les pires choses, mais faites qu’il soit en sécurité. Qu’il puisse grandir entouré de gens lumineux et qui l’aideront à faire face au destin tragique qui risque de croiser son chemin. Même s’il est étrange et qu’il n’a aucune notion de bien et mal, mon fils est un ange tombé du ciel. Je vous en conjure. Protégez-le pour qu’il ne devienne pas le mal incarné sur terre. Il mérite mieux que ça.

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    - Mon petit artiste. Tu es vraiment doué petit ange. Tu as appris rien qu’en m’observant dessiner et peindre. Je me demande ce que tu feras comme métier plus tard, si ton père et moi arrivons à prendre assez soin de toi pour que tu survives. Si ça se trouve, tu aimes tellement ta grand-mère que tu reprendras son magasin. Ou alors, tu seras un grand auteur de bande-dessinée. Ou tu voudras devenir astronaute pour observer une partie de l’Univers.

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    - Bonne nuit petit cœur. A partir de maintenant, je ne ferai plus mes bisous en cachette. Je vais me rapprocher de toi. Ça me fait mal au cœur de te savoir triste à cause de moi. Je trouverai un moyen avec Vladislaus et Jahia de te protéger de ce monstre qui t’a choisi pour s’incarner. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour empêcher ça. Je prendrai soin de toi avec ton père pour que tu vives très longtemps et profitent des bonheurs de ce plan avant de partir chez les veilleurs. Maman est fière de toi. Tu es le plus courageux des petits garçons.
    - Mmm…
    - Je vais m’esquiver avant de te réveiller. Pour une fois que tu dors si bien…

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    - 5h du matin seulement… Tant pis, je ferai la sieste en même temps que mon fils tout à l’heure si le sommeil finit par me gagner. J’ai des choses plus importantes à faire. Où est mon carnet ?... Te voilà. Il faut absolument que je consigne tout ce que je sais pour aider Albrecht plus tard, si jamais je devais mourir… Et qu’il puisse comprendre, quand il sera plus grand, pourquoi j’ai été si distante durant les premières années de sa vie.

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    - Bonjour Sybille…
    - Que… Que faites-vous ici ? Vous n’avez rien à faire chez nous. Partez. Pourquoi vous me tourmentez comme ça ?
    - Je vous avais prévenu… Le corps de cet enfant sera un jour à moi.
    - Jamais !
    - Si ce n’est pas lui, ce sera un autre veilleur incarné Sybille. J’ai tout mon temps pour me venger de Lucifer et tous ses fidèles… Il paiera pour m’avoir enfermé et votre fils en sera l’instrument.
    - J’espère que vous allez pourrir pour l’éternité dans votre prison.
    - Je finirai par sortir. Tout n’est qu’une question de temps… Et je pourrai enfin reprendre ma place de Roi du Bas-Astral et renvoyer Lucifer là où il aurait dû rester. Un ange n’a rien à faire dans le royaume des ombres.
    - Le monde se porte bien mieux depuis qu’il s’est sacrifié pour prendre votre place il y a des millénaires de cela.
    - Oh, madame Faust défend son petit veilleur chéri. Comme c’est adorable. Mais vous savez ce qu’il va se passer. Je vous avais prévenu.
    - Vous ne prendrez pas mon fils !
    - Vous l’avez pourtant condamné en vous rapprochant de lui. Recevoir trop d’amour le rend beaucoup trop humain. Ça compliquera notre fusion.
    - Je préfère mourir plutôt que vous le touchiez ! Seul Méphistophélès a le droit de fusionner avec lui.
    - (rire) A votre guise. On va faire un petit jeu tous les deux… Je vous laisse 24 heures. Dans ce délai, vous vous tuez… ou alors je tue Albrecht Faust. Lucifer finira bien par refaire un autre veilleur incarné à un moment donné pour renforcer son royaume.
    - Je ne vois pas de quoi vous parlez.
    - Je sais qui est le vrai père d’Albrecht, Sybille. On ne peut rien me cacher. Je sais tout. Ma vengeance n’en sera que meilleure. Je me délecte d’avance. Tic Tac Sybille… Tic Tac… 23 heures et 59 minutes.

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    - Mraou !
    - Bonjour Fifi. Je t’ai dit de dormir avec maman. C’est elle que tu dois protéger. Albrecht sait se protéger tout seul.
    - (ronronne)
    - Tu es un gentil chat Fifi. Viens, on va voir papa.

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    - (chuchote) Papa dort encore. Tu as vu. Grand-Grand papy Bernie veille sur lui.
    - Miou !
    - Chut Fifi. Oh maman est réveillée. Elle n’est plus à côté de papa. Viens avec moi, on va lui faire une surprise.

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    - Et voilà. Albrecht Faust sait s’habiller TOUT seul ! Je sais même fermer le zip de mes chaussures. Je gère ! Maman sera peut-être contente de moi si je sais faire tout seul. Maintenant, je vais pouvoir choisir mes vêtements. Oh j’allais oublier Fifi. Le chapeau ! Voilà, comme ça, c’est mieux. Alors, je suis beau comme ça Fifi ?
    - Mraou !
    - Merci Fifi. Toi aussi tu es beau. On va rejoindre maman.
    - Mraou !
    - Ne t’inquiète pas. J’ai un truc pour descendre les grands escaliers tout seul comme un grand.

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    - Coucou Maman ! Tu vas être contente maman. Albrecht sait s’habiller comme un grand ! Regarde ! Fifi m’a même dit que j’étais très beau !

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    - Maman ?

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    - Al, c'est papa. Al ? Arrête de jouer à cache-cache. Al ? Mais… Que fait Sysy dehors ? Oh non, faites qu’elle n’ait pas fait de mal à …
    - MAMAN !!!
    - AL ?
    - PAPA !!! C’EST TOUT ROUGE AUTOUR DE MAMAN !!!

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    - Par l’Univers, viens-là Al. Chut, ça va aller. Ne regarde pas.
    - Maman… Maman…
    - C’est donc son esprit que j’ai vu près de l’étang… Pourquoi je n’ai rien pu prévoir ? Je suis tellement désolé Sysy…
    - Albrecht HAIT maman !
    - Ne dis pas ça.
    - SI ! Elle m’a abandonné ! Elle m’a laissé TOUT seul !
    - Elle sera toujours là pour veiller sur toi. J’en suis certain.
    - Je ne veux plus d’elle ! Ni de Fifi ! Fifi est un vilain chat ! Il n’a pas protégé maman !!!
    - Fifi n’y peut rien Al. Ce n’est qu’un chat.
    - NON ! Pour avoir failli à sa tâche, je le tuerai !

    Quelques jours plus tard, au manoir de Vladislaus Straud, Forgotten Hollow

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    - Dis Charlie ? Pourquoi on ne peut pas aller à l’enterrement de tante Sysy ? Tu sais toi ?
    - Moi je pouvais y aller, mais j’ai préféré rester avec vous, plutôt que de me coltiner la mauvaise humeur de père. Ça me rappelle trop de mauvais souvenirs de toute façon d’aller au cimetière.
    - Oh euh, je suis désolée Charlie.
    - Je me demande comment ça a pu arriver tout ça. J’ai du mal à croire qu’elle ait pu faire ça. Il y a un truc qui cloche.
    - Elle s’est …
    - Ne dit pas le mot Jamal ! Et tu me feras le plaisir de te taire devant Al. Il est trop petit pour qu’on doive lui expliquer ce genre de choses.
    - Il paraît que c’est lui qui l’a trouvée en premier.
    - Que ce soit le cas ou pas, je m’en fiche. Tu la fermes et je ne veux plus t’entendre parler de tout ça devant lui. Sinon, je te jure que tu vas faire la marionnette pendant au moins un bon mois au collège.
    - Mais on a dit qu’on n’utilisait pas nos pouvoirs entre potes !
    - Je vais me gêner…

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    - Les garçons, arrêtez de vous disputer.
    - De ta faute, on s’est fait engueuler. Tu es content j’espère…
    - Mais je n’ai rien fait ! Pourquoi c’est toujours moi qui m’en prends plein la tronche ? A la maison, c’est pareil. Lati fait des caprices, mais c’est moi qui me fais remonter les bretelles.
    -Tu me désespères Dja’…
    - Tu es un menteur grand frère ! Je suis toujours sage !
    - C’est cela oui… Tu nous prends pour des billes ou quoi ? Ton air innocent ne trompe personne.
    - Tu es un vilain toi de toute façon. Je ne te parle pas…
    - Tant mieux. Continue à jouer toute seule à la marelle. Ça me fera de l’air. Elle a de la chance d’être ta frangine, parce que je n’ai qu’une envie : la pendre par les pieds en haut du toit de tonton Vlad si j’avais le pouvoir de le faire…
    - Hihi, Latifah pendue par les pieds, c’est rigolo ça Lilith !
    - Ce n’est pas rigolo Al.
    - Si ! Tu crois qu’elle deviendrait toute rouge si on la laissait longtemps comme ça ? Un jour, je testerai quand je serai plus grand.
    - Arrête de dire des bêtises petit chenapan. Tu es pire que Charles. Que va-t-on faire de toi ?
    - Pourquoi Caleb n’est pas là ?
    - Caleb n’aime pas les… enfin… Il préférait s’isoler.
    - Parce que Caleb est triste ?
    - Oui, voilà…

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    - Lilith aussi est triste. Albrecht va lui faire un câlin.
    - Tu es mignon. Mais je ne suis pas triste. Tout va bien.
    - Albrecht aime Lilith très très fort !
    - Moi aussi je t’aime très fort. On t’aime tous très fort.
    - Parle pour toi Lilith. Moi je ne l’aime pas ! Il prend toute l’attention…

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    - C’est normal qu’il ait besoin de plus d’attention Latifah. Il est plus petit que toi.
    - Je parie que c’est lui qui a tué sa maman. Ça se voit qu’il n’a pas toutes les cases au bon endroit, comme tous ses ancêtres.
    - Hey, Lati, qu’est-ce qui te prend ?
    - Toi la princesse, tu vas t’excuser auprès d’Al et tout de suite…
    - Sinon quoi le gourou ? Tu vas me faire déguiser en clown jusqu’à la fin de mes jours ? Tu es une grande gueule, mais tu ne fais jamais rien.
    - Ne me cherche pas.
    - ça suffit les enfants !
    - Mais…
    - Toi aussi Charles… Tu es le plus grand, c’est à toi de montrer l’exemple aux plus petits.
    - Très bien… Puisque c’est comme ça…
    - Chacha fait la tête je crois.
    - Il fait toujours la tête quand on ne va pas dans son sens. Venez les enfants. Je vous emmène sur la place. Ça vous changera de l’atmosphère lourde du manoir. En plus, il fait beau. Autant que vous en profitiez.

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    - On part devant ! Le dernier arrivé est une poule mouillée ! Moi je parie que ce sera « Queeen Latifah » !
    - Hey, je ne suis pas une poule ! Et encore moins mouillée ! Ça ruinerait toute ma coiffure…
    - Tu resteras toujours moche de toute façon.
    - Méchant ! Je vais le dire à papa et maman.
    - Viens Al. Tu me donnes la main ?
    - Lilith… Je peux rester avec tonton Vlad ?
    - Mon père n’est pas là Al. Il est… enfin…
    - Tu peux dire qu’il est avec maman. Albrecht le sait bien.
    - Pourquoi tu demandes si tu le sais ?
    -Latifah n’aime pas Albrecht je crois. Ça veut dire qu’elle va partir de l’autre côté, comme maman ?
    - Mais… non enfin. Latifah est là et ta maman… euh…
    - Maman m’a abandonné… Et Fifi est un méchant chat !
    - (soupir) Al, fait attention. A force de t’énerver, tu vas prendre ta forme sombre.
    - Tant mieux. Je veux que tout le monde sache ! Je ne veux plus me cacher. Maman disait que mentir, c’est très mal !
    - Tu ne mens pas. On a peur de la réaction des autres s’ils savent que tu es un veilleur. En attendant, ce sera notre petit secret avec ton papa, tonton Vlad et moi, d’accord ?
    - Pourquoi Caleb, vous ne lui dites pas ?
    - Allez monsieur « pourquoi », on va au parc. Tu iras jouer avec les autres.
    - Je suis trop petit. Personne ne veut parler ou jouer avec Albrecht.
    - Mais si voyons. Moi, je jouerai avec toi.

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    - On fait quoi Charlie ?
    - Je ne sais pas. Il faut qu’on trouve un jeu pour occuper Al.
    - Oh non, pff…
    - Quoi encore ?
    - Mais on est au collège. Pourquoi on doit jouer avec un petit garçon de trois ans ? On n’a qu’à laisser Lati s’amuser avec lui.
    - On va jouer avec lui Dja’… parce que nous sommes les grands et qu’on doit prendre soin de lui… Voilà pourquoi… ça ne va pas te tuer de faire un effort. De toute façon, tu veux qu’on fasse quoi pour s’amuser à Forgotten Hollow ?
    - ‘Sais pas… On peut aller au cimetière lire les pierres tombales. Ça pourrait être drôle !

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    - Lire une épitaphe n’a rien de drôle…
    - Une quoi ?
    - Tu me désespères Jamal. Je parlais des inscriptions sur les tombes. Ça s’appelle une épitaphe.
    - Ahhhh d’accord. Mais si, ça va être drôle ! J’en ai déjà vu des tordantes. Tu verrais les tr…
    - Celle de ma mère n’est pas drôle à lire… Alors ça ne m’intéresse pas de lire les tombes des autres.
    - Oh bah… j’suis bêta… Désolé Charlie.
    - ça va. Ça fait 8 ans maintenant. Je m’en suis remis. Ça ne me fait plus rien…

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    - Chacha est triste. Albrecht va lui faire un câlin.
    - Merci Al, mais ça va. Vraiment…
    - Albrecht aime son grand frère très très fort !
    - Moi aussi je t’aime p’tit frère.
    - Chacha va mieux ?
    - Je t’ai dit que ça allait.
    - Si Chacha va mieux, Albrecht est content. C’est que le câlin t’a soigné.

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    - Tu veux jouer à quoi Al ?
    - Je veux faire ça là-bas !
    - Les échecs ? C’est marrant, ton grand-père adorait les échecs. Il était même très fort. Il y jouait très souvent avec mon grand-père.
    - Je veux apprendre !
    - Pas que je ne veuille pas t’expliquer, mais tu es encore trop petit je crois.
    - Oh non, Al est grand maintenant !
    - Bien sûr, mais c’est un jeu de très très grands les échecs.
    - Alors j’y jouerai très bientôt, car je serai très très grand.
    - Laissez les garçons, je vais m’occuper de lui. Allez jouer aux échecs ensemble.

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    - Bonne idée. Allez Dja’, tu commences.
    - Euh, je n’ai jamais joué aux échecs. C’est comme les dames ?
    - Pas vraiment.
    - C’est plus facile ? Ah ça va alors, parce que les dames, je trouve ça trop dur. Je me fais battre à chaque fois.
    - Pourquoi j’ai l’impression que j’aurais mieux fait d’apprendre à jouer à Al… J’ai comme l’intuition qu’il s’en sortira mieux que toi.
    - Mais non, je vais y arriver. Tu vas m’expliquer et ça va rouler tout seul.

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    - Viens mon chéri, je vais te faire apprendre des mots.
    - Pff…
    - Tu ne veux pas ? C’est rigolo pourtant.
    - Albrecht connaît déjà tout ça. Ça m’ennuie…
    - Tu aimerais faire quoi alors ? L’alphabet ? Ou les nombres ?
    - Je crois que Lilith pense qu’Albrecht n’est pas intelligent.
    - Voyons chéri, je ne pense pas ça du tout.
    - Si, tu penses au mot « bibi » alors que je sais déjà dire « biberon ».
    - Dis-moi ce que tu veux faire alors ?
    - J’aimerais voir l’intérieur des gens, pour comprendre comment les humains sont faits.
    - J’ai peur de comprendre.
    - Albrecht pense que Lilith a très bien compris et que ça te fait peur. Je le sens.
    - (chuchote) Chéri, les autres vont finir par avoir la puce à l’oreille si tu continues à parler de cette façon. Surtout Charles… Il est très malin.
    - Albrecht sait ça.
    - Je suis perdue…
    - C’est rigolo. Mon papa dit ça très souvent.

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    - (soupir) On va tenter quelque chose. Et si tu jouais un peu avec Latifah. Elle est un peu plus grande, mais je pense que vous pouvez trouver un jeu pour vous amuser ensemble.
    - …
    - J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ?
    - Latifah n’aime pas Albrecht.
    - Mais tu l’aimes toi.
    - Non…
    - Tu ne l’aimes pas ?
    - Non…
    - Tu l’aimes ou tu ne l’aimes pas ? C’est oui ou c’est non chéri…
    - Pour moi, elle n’existe pas. Donc la réponse n’est ni oui, ni non. Comment je pourrais aimer ou ne pas aimer quelqu’un qui n’existe pas ?
    - D’accord…
    - Dja’, non pas ça ! Je t’ai dit de bouger ce pion. Tu es nouille sérieux !
    - Mais arrête de crier. Oh et puis, ça m’énerve. C’est trop compliqué ton jeu-là…
    - Tu ne fais pas d’effort non plus !
    - Excuse-moi d’être bête !
    - Je n’ai jamais dit ça…
    - Puisque c’est comme ça, je vais faire un tour !
    - Pas trop loin Jamal… D’accord ?
    - Oui Lilith…
    - Et Al chéri. Fais-moi plaisir. Essaie de faire un effort pour jouer avec Latifah. Si ça se trouve, vous vous entendrez bien…
    - C’est bien parce que Lilith me le demande et que je veux te faire plaisir.

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    - Tu as laissé tomber aussi avec Al à ce que je vois.
    - Les apprentissages ne l’amusent plus. Il sait déjà tout. C’est une vraie éponge qui mémorise tout. Par contre, toi Charles… Tu manques clairement de patience.
    - C’est Jamal qui ne fait pas d’effort.
    - Si tu devais être le roi, ce serait celui de la mauvaise foi. Tu lui cries dessus dès qu’il n’arrive pas à faire ce que tu lui dis.
    - J’aime bien qu’on s’exécute de suite dès que je dis quelque chose et puis… je n’aime pas me répéter. J’ai l’impression de perdre mon temps.
    - Tu me rappelles Antoine… Ton arrière-grand-père.

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    - Il était comment ? Je veux dire au même âge que moi.
    - Il n’était pas très drôle.
    - Comme père alors.
    - Euh,… en pire… ça a toujours été quelqu’un de très sévère et très susceptible.
    - Rien à voir avec moi en somme. Moi, je suis très drôle.
    - Oui, mais tu es terriblement susceptible chéri.
    - Chéri… On dirait ma mère quand tu parles comme ça. Hmm, au fait Lilith ?
    - Oui ?
    - Je trouve que tu es très belle avec tes cheveux comme ça.
    - ça fait un moment que je porte cette coiffure.
    - Hmm et sinon, tu as un petit copain pour le moment ?
    - Pourquoi cette question ?
    - Pour savoir si tu voulais bien être ma nouvelle petite amie.
    - (rire) Tu dis ça comme si tu en avais eu beaucoup.
    - J’en ai embrassé un tas, mais ce sont des gamines. Elles finissent par m’ennuyer terriblement. Je ne peux discuter de rien de sérieux avec elles. Avec toi, je peux parler de tout. C’est pour ça que je te propose l’infime honneur d’être la future madame Beaumont. Tu es la seule qui me mérite.
    - Ben voyons… Tu me rediras ça quand tu auras quoi… le même âge que celui où j’ai été transformée ?
    - Et tu avais quel âge ?
    - 20 ans.
    - Tu oserais me faire attendre ? Tu sais qu’il y a un tas de filles qui me courent après à l’école ?
    - Tant mieux, il y en aura peut-être une pour te plaire vraiment. Je n’ai pas dit que je te dirais oui quand tu seras plus vieux, surtout si tu es aussi pénible que Lucien, ton grand-père…
    - Je me vengerai vampirette, je te le promets…
    - Vampirette ? C’est nouveau ce surnom.
    - Je trouve qu’il te va très bien. Et je sens que je vais bien m’amuser dans quelques années… Ce sera notre petit jeu… ça me divertira de te faire tourner en bourrique.
    - Attention de ne pas te faire prendre à ton propre jeu chéri…
    - ça ne risque pas. Je suis bien trop intelligent.

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    - Quoi ? Tu as un problème le nabot ?
    - Je ne suis pas petit. Je suis très grand !
    - Écoute, tu vas seulement entrer en maternelle, tandis que moi, je vais être dans la cour de ceux qui sont vraiment grands.
    - Albrecht va faire un effort, parce que Lilith me l’a demandé. Latifah veut jouer avec Albrecht ?

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    - Écoute le nabot. Imagine une seconde qu’une de mes copines d’école passe ici et qu’elle me voie jouer avec toi. Je serais la risée de toute l’école. Désolée, mais c’est non. J’ai un standing à tenir et tu ne fais pas partie de ce standing.
    - Tant pis. Albrecht jouera tout seul.
    - Ne sois pas triste le nabot. Tu trouveras bien un pigeon pour te faire la conversation.
    - Oh non, je ne suis pas triste. Albrecht sait très bien jouer tout seul. Par contre, Latifah va s’ennuyer. Un jour, Albrecht aura des amis et Latifah sera toute seule.

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    - Redis-moi ça pour voir !
    - « Toute seule »…
    - Faust, j’espère que tu cours très vite… Parce que je vais te mettre la misère pour oser te moquer de moi.
    - Ohoh, Albrecht a encore trop parlé…

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    - Reviens ici FAUST !!!
    - Latifah, du calme. Il est petit.
    - C’est ça oui, il va payer pour ce qu’il a dit et le sourire narquois qu’il a au coin des lèvres.
    - Dis donc, Al court vite quand même malgré ses petites jambes. Latifah peine à le rattraper.
    - C’est vrai. C’est drôle.
    - Tu crois qu’on doit intervenir Lilith ?
    - Ils se débrouilleront bien tout seuls. Vois le bon côté des choses. Au moins, ça les occupe et nous sommes tranquilles.
    - Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que ce jour inaugure de nombreuses disputes entre Al et Latifah.
    - Qu’est-ce qui te fait dire ça chéri ?
    - L’intuition Lilith… L’intuition.


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  • Cabinet d’avocat Beaumont & Fils, San Myshuno

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    - Jacques ? Mon garçon ?
    - Hmm…
    - Jacques ?
    - QUOI ?
    - (d’une petite voix) Désolée de vous déranger dans votre travail mais…
    - C’est moi qui m’excuse Britanny. J’ai été surpris. Quand je suis concentré, je n’aime pas trop quand on me dérange. Vous savez comment je suis…
    - Vous êtes sur quel dossier ?
    - Un cas de divorce. Rien de bien passionnant. Si j’avais une baguette magique pour réconcilier les parents et éviter à des enfants de souffrir… Mais malheureusement, ça ne fait pas partie de mon pouvoir. Enfin je veux dire… Je ne peux pas faire ça…
    - J’espère que ce n’est pas ce dossier que votre père veut là, maintenant, tout de suite sur son bureau.

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    - Père veut me voir maintenant ?
    - Il m’a appelé pour vous dire de passer le voir à son bureau.
    - Il ne sait pas venir me chercher tout seul au lieu de vous envoyer ? Son bureau est à deux pas… Il exagère. Il croît que vous n’avez que ça à faire, franchement ? Il m’énerve à prendre toujours les gens pour ses bonniches…
    - C’est que… il veut le dossier Mc Gregor sur son bureau.
    - Hmpf… Je vais lui emmener, si ça lui fait plaisir. Merci Britanny.
    - De rien mon garçon.
    - Je vais lui en toucher deux mots de vous déranger dans votre travail.
    - Non mon petit, c’est gentil, mais c’est mon travail de…
    - Non, ce n’est pas votre travail. Vous avez assez à faire avec la mise au propre des dossiers.
    - Écoutez mon petit. N’allez pas vous disputer avec votre père pour si peu.
    - Croyez-moi… Je n’ai pas besoin de ça pour me disputer avec lui…

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    - (rire) « Britanny, mon amour, je parlerai à mon père »
    - (rire) Je crois que notre petit stagiaire est amoureux de notre secrétaire.
    - Tu nous avais caché que tu aimais les vieilles Beaumont.
    - C’est ça, marrez-vous…
    - On comprend mieux pourquoi on ne te voyait jamais avec une femme. Tu aurais trop honte d’exhiber tes conquêtes.
    - On pensait que tu aimais les hommes, mais non, ce sont les vieilles. Je ne sais pas ce qui est le pire.
    - J’ai 23 ans… J’ai le temps de me marier.
    - N’attend pas trop longtemps. Britanny risque de mourir avant que tu n’oses te déclarer.
    - (soupir)
    - Oh Beaumont, on rigole.  ça t'arrive de te détendre ?

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    - Il n'a aucun humour... Vous lui demandez l'impossible. Monsieur se croît supérieur à nous de toute façon.
    - Je ne me sens supérieur par rapport à personne... Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
    - Tu ne donnes pas à penser le contraire avec ton attitude.
    - Je suis quelqu'un de réservé. Aller vers les autres, c'est compliqué pour moi. C'est mon caractère. Je suis comme ça. Rien à voir avec de la suffisance.
    - Bien sûr... Tu n’as pas ta place ici. Ni les compétences pour réussir le barreau.
    - Je pourrais savoir pourquoi tu ne m’aimes pas depuis que je suis stagiaire au cabinet ?
    - Pourquoi ? Tu es pistonné parce que tu es « le fils de ». Alors que nous, on n’a dû galérer pour travailler dans un cabinet prestigieux comme celui-ci.
    - Je travaille dur. En plus de mes cours, j’abats beaucoup de travail pour des dossiers en cours.
    - (rire) Des dossiers de divorce… ou de petits délits sans importance.
    - Quand tu travailleras comme nous sur des dossiers d’entreprise ou des homicides, tu viendras en reparler.
    - Je suis stagiaire… C’est normal que je travaille sur des dossiers en apparence plus faciles. Mon grand-père me demande d’être rigoureux et je dois recommencer si ce n’est pas fait comme il veut. Il est aussi exigeant avec moi qu’avec vous. J’aurai des dossiers plus importants quand il jugera que c’est le moment.
    - Crois-moi qu’à l’examen, être un Beaumont ne va pas te faire décrocher ta licence.
    - (silence)
    - C’est tout ce que tu as à dire ?
    - (rire) il va aller pleurer chez papa maintenant.

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    - Je n'ai pas besoin de pleurer. Je me laisse le plaisir de virer vos tronches de ma vue quand je dirigerai le cabinet avec mon père. Ce sera mon premier plaisir. Et quant à toi Williams, tu as de la chance.
    - Tu ne peux pas virer le meilleur employé de la boîte…
    - Je vais me gêner. Tu as de la chance à l’heure où je te parle que je ne sois ni mon grand-père, ni mon père. Sinon ça ferait un moment que je t’aurais collé au plafond la tête à l’envers pour t’apprendre le respect. Je suis peut-être jeune et « pistonné », mais je suis travailleur et plus capable que tu ne le seras jamais. Tu veux avoir le barreau ? Passe-le… On verra qui de nous deux l’aura en premier… Sur ce, je prends congé. Marre de voir vos sales tronches !

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    - Père, je peux entrer ?
    - Bien sûr. Vous avez le dossier que je vous ai demandé ?
    - Oui. Je l’ai fini il y a un moment. J’espère que grand-père sera satisfait cette fois…
    - Mais… Jacques… Qu’est-ce que c’est que cette tenue !
    - Une tenue propre et décente. Pourquoi ?
    - Jacques. On vient travailler en costume. Combien de fois on vous l’a dit avec votre grand-père !
    - Bof…
    - Comment ça bof ? On se doit d’être irréprochable pour les clients.
    - Je ne les vois pas les clients de toute façon, alors quel intérêt de s’habiller en pingouin. Je préfère être à l’aise.
    - J’abandonne… Que vais-je faire de vous...

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    - Vous pouvez le déposer ici. Profitez-en pour reprendre celui-là.
    - Je dois le donner à la secrétaire ?
    - Et encore quoi ? Pour que vous alliez lui compter fleurette et la déconcentrer de son travail ?
    - Vous n’allez pas commencer à me vanner comme les autres crétins ? C’est bon, j’ai eu ma dose pour aujourd’hui.
    - Détendez-vous Jacques. Je blaguais.
    - Ce n’est pas drôle…
    - J’avoue que je serai rassuré quand je verrai une femme à votre bras. Vous pouvez me le dire si vous aimez les hommes. Ça ne me ferait pas plaisir, mais bon…
    - Mais non !
    - Vous avez déjà eu une copine au moins ?
    - Ça ne vous regarde pas père…
    - J’aurais dû vous laisser plus souvent avec tonton Cornélius. S’il a su apprendre à Méni à collectionner les filles, il aurait pu le faire avec vous aussi.
    - Les femmes ne sont pas des trophées père. Cette conversation commence à m’énerver… Je vous préviens...
    - Jacques.
    - Bon, je fais quoi du dossier ?
    - Vous allez y travailler dessus à la maison.
    - C’est une blague ?
    - J’ai l’air de rire ?
    - Mais… Je dois travailler mes cours et…

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    - Ne discutez pas. Votre grand-père est déjà assez sur mon dos à me rabâcher que le cabinet va couler à cause de moi. Alors, faites un effort pour le rassurer sur vos compétences.
    - (marmonne) de toute façon, ce n’est qu’un vieux rabougri acariâtre…
    - Un peu de respect pour vos aînés Jacques !
    - Oui oui … C’est tout ? Je peux y aller ?
    - Tant que je vous ai sous la main, ne prévoyez rien samedi… Je suis bête… C’est vrai que vous ne sortez jamais. Pour ça, il vous faudrait des amis… Samedi soir, j’organise un dîner avec votre oncle Cornélius et tatie Céleste. Je compte sur vous pour être présent.
    - Pas de problème.
    - Meinhard sera là également.

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    - Mein… Meinhard ? Oh non…
    - Il y a un problème Jacques ?
    - Vous me faites de nouveau une blague ?
    - …
    - Père, vous savez que je le hais !
    - C’est pourtant un garçon charmant et cultivé. Si vous faisiez un petit effort pour apprendre à vous connaître.
    - Ah ça non ! Plutôt retourner de l’autre côté !
    - Jacques !
    - A chaque fois que l’on se voit, il prend un malin plaisir à me chercher !
    - Si vous étiez malin et mettiez de côté votre susceptibilité pour changer…
    - C’est vous qui me dites ça ?
    - Jacques…
    - Mais…
    - Ce n’est pas une option Jacques. Meinhard sera là et vous me ferez le plaisir d’être agréable le temps d’une soirée. Ne me faites pas honte !

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    - Vous ai-je déjà fait honte une seule fois père ?
    - (silence)
    - Pas de réponse, bien évidemment… Je me demande encore pourquoi je suis étonné. Je vous dis à ce soir.
    - Vous ne rentrez pas avec moi ?
    - Non. Je vous ai assez vu pour le moment. J’ai besoin d’être seul…
    - Jacques… Attendez !

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    - Jacques ! Revenez !
    - (silence)
    - J’ai gagné le pari. Ils se sont disputés.
    - Pff, tiens voilà tes 50 dollars.
    - Fermez au moins cette porte !!!
    - Levez votre cul de votre chaise et fermez-la vous-même ! ça vous changera !
    - Jacques !!!

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    - Ce qui est bien dans ce cabinet, c’est que c’est toujours mouvementé.
    - (à chœur) A vous, vos gueules !
    - (chuchote) Ce qui est bien aussi, c’est que père et fils réagissent pareil.
    - Matthews, je crois que c’est mieux pour toi si tu te tais…

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    - Jamais vous ne m’avez fait honte. Au contraire, j’ai toujours été fier de vous. C’est de moi dont j’ai honte. Je vous ai enchaîné à une vie qui ne vous convient pas… comme je l’ai été… J’espère qu’un jour, vous pourrez me pardonner…

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    - « Ne me faites pas honte ». Tout ce qu’il ne faut pas entendre ! Pourquoi je suis né dans cette famille ? Pourquoi j’ai choisi cette famille avant de m’incarner ? Je me le demande encore… Et je vais encore entendre du « et Meinhard par-ci… et Meinhard par-là… et Meinhard il est doué… Et Meinhard, il parle cinq langues… Et Meinhard, il est beau et pas vous… Et Meinhard a été prix de science… Et Meinhard est un mage doué… Et Meinhard, il sait y faire avec les femmes lui, il a eu un harem…» Je le HAIS ! Mais je le hais ! Si seulement j’avais les mêmes pouvoirs que mon père et mon grand-père, je l’enverrais valser dans un endroit dont il ne reviendrait plus jamais, pour que je puisse enfin briller à mon tour.

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    - Aïe !
    - Oh, excusez-moi mademoiselle ! Je v… ve…vous ai fait mal ?
    - Non, ça va merci. C’est moi qui suis désolée. Je suis tellement perdue que je ne regardais pas où j’allais.
    - Et moi j’étais tellement énervé que… je ne regardais pas non plus. Je ne vous ai pas vue. Je…
    - Ne faites pas cette tête. Je vais bien vraiment.
    - C’est… que… enfin…
    - Oui ?
    - Rien… Hmm… Bonne soirée mademoiselle…
    - Oh non, attendez ! Vous pourriez me renseigner avant de partir ? Enfin, si vous avez le temps.

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    - Vous cherchez quelque chose ?
    - Je cherche l’université de San Myshuno. Mon père est professeur là-bas. Je dois l’y retrouver. Je viens d’emménager dans la région, donc je ne connais rien du tout. J’ai suivi ses indications mais… j’ai un terrible sens de l’orientation. C’est déjà un miracle si je ne me suis pas perdue dans le métro. Et… Ohlala non non non ! Je suis terriblement en retard ! Il va me tuer…
    - Si vous lui dites que vous vous êtes perdue, il ne vous en tiendra pas rigueur.
    - Vous ne connaissez pas mon père…
    - Ah… Vous en avez un aussi horrible que le mien ? Bienvenue au club… (soupir) Si vous voulez, je peux vous y accompagner. Ce n’est pas très loin.
    - Merci, vous êtes gentil. Mais… Je ne veux pas vous faire perdre du temps.
    - Je viens de quitter mon travail. J’ai tout le temps du monde.

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    - Je m’appelle Élise.
    - Hmm oui…
    - Et vous ? Vous vous appelez comment ? Ce serait plus sympa de se présenter et de parler un peu, vu qu’on fait le chemin ensemble.
    - Jacques… Vous parlez souvent de façon aussi familière aux inconnus ?
    - Je dois vous ennuyer. J’ai toujours tendance à trop parler.
    - C’est moi qui suis trop taiseux. J’ai toujours été comme ça. Je trouve juste qu’une jeune fille devrait faire attention à qui elle parle. Les hommes ne sont pas tous gentils vous savez.
    - Hmm oui… Vous êtes sûr que ça ne vous dérange pas de m’accompagner ?
    - Non. J’allais au musée me vider la tête. Il n’est pas loin de l’université.

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    - Vous voyez, on est déjà au musée. L’université se trouve non loin derrière. La ville n’est pas si grande.
    - C’est moderne. Je n’avais jamais vu un tel bâtiment. J’adore les musées ! Il est bien ?
    - Plutôt oui. Toutes les époques sont représentées, mais les deux grosses spécialités du musée sont l’art précolombien et l’art moderne. Sans compter l’atelier de restauration et d’expertise.
    - Deux disciplines plutôt opposées, c’est amusant. Généralement les musées se spécialisent sur l’antiquité, le moyen âge ou l’art moderne.
    - L’université possède plusieurs chantiers de fouilles au Mexique et en Amérique du Sud. Pour le reste, San Myshuno regorge d’artistes et de galeries d’art. C’est tout naturellement que le musée a fait acquisition de certaines œuvres.
    - Vous étudiez l’art ? Vous avez l’air de vous y connaître.
    - Non pas vraiment. Je finis mes études de droit. Dans ma famille, on est avocat de père en fils.

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    - Et vous n’aimez pas ça.
    - Pas vraiment. Disons que je n’ai pas vraiment eu le choix.
    - On a toujours le choix, non ?
    - Peut-être… Je ne sais pas… Je n’y ai jamais vraiment réfléchi… Disons que je fais ce qu’on attend de moi… Je me suis toujours dit que si je me pliais au désir de mes parents, peut-être qu’un jour, ils finiraient par m’aimer un tant soit peu…

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    - C’est bizarre, mais vous me semblez familier. Comme si je vous connaissais depuis toujours.
    - C’est peut-être parce que je suis un éveillé comme vous.
    - Je ne suis vraiment pas douée. Vous êtes la deuxième personne à me le dire et moi, je suis incapable de reconnaître quelqu’un comme moi.
    - Une deuxième personne ? Vous avez rencontré qui ?

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    - Un charmant gentleman, très drôle et qui parlait beaucoup. C’est bête, mais j’aime bien les garçons qui parlent beaucoup. Il avait un prénom pas très commun.
    - Oh non… Vous avez rencontré Faust…
    - Oui voilà ! Meinhard Faust !
    - Misère…
    - Je suis dans la même classe que lui au lycée de Windenburg.
    - Bah tiens… L’univers me hait…
    - C’était le seul à être gentil avec moi d’ailleurs. Enfin, je ne peux pas les blâmer. Une fille qui étudie les sciences, c’est un peu vu comme un ovni.
    - Ah bon, pourquoi ?
    - Pour eux, une femme ne peut pas être douée dans ce domaine là.
    - Les gens sont cons vraiment, avec leurs préjugés débiles…
    - J’étais contente de le rencontrer. Ça m’a sauvé ma journée.
    - J’imagine bien oui… Meinhard le sauveur… Comme s’il n’avait pas assez de qualités comme ça… Il ne manquerait plus qu’il débarque là, maintenant, tout de suite tiens…
    - Il y a un problème ?

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    - (marmonne) Non, pas du tout…
    - Vous êtes amusant quand vous faites la tête.
    - Je ne fais pas la tête…
    - Oh si. C’est mignon. Ça vous va bien. Ça vous donne un certain charme.
    - Hmpf…

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    - Voilà on y est. C’est l’université.
    - C’est énorme ! Mon père va certainement se plaire ici. Merci de m’avoir accompagnée Jacques.
    - C’est moi qui vous remercie.
    - J’espère que je ne vous ai pas trop ennuyée, à parler tout le temps.
    - Du tout. Votre compagnie était même plutôt agréable.
    - Je resterais bien plus longtemps à parler, mais mon père m’attend.

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    - Hmm… Élise ?
    - Oui ?
    - Vous faites quelque chose samedi ?
    - (rire) vous m’invitez quelque part ?
    - Comme vous êtes nouvelle en ville, avec vos parents, je me suis dit que ça pouvait être une bonne idée si mon père invitait votre famille à dîner. Histoire de faire connaissance, entre éveillés. Je n’aimerais pas que vous interprétiez mal… enfin…
    - J’en parlerai à mon père mais… pour qu’il vous donne sa réponse, il me faut un numéro.
    - Ne vous inquiétez pas de ça. Je suppose que Vladislaus a déjà toutes les informations nécessaires. Il suffira que mon père les lui demande.
    - Votre vampire sait toujours tout sur tout ? Il sera au dîner ?
    - Ce n’était pas prévu mais… pourquoi pas… Bonne soirée Élise.
    - Au revoir Jacques. Je suppose qu’on se reverra samedi alors…

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    - J’espère bien…


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  • 27. Le secret des Vatore


    Outre-Tombe, Forgotten Hollow

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    - Bon, autant briser la glace. On attend comme des cloches depuis quinze minutes dans ce brouillard épais. A toi aussi on a posé un lapin ?
    - Il faut croire. Cette journée est gâchée…
    - Je ne peux pas te contredire. A l’heure qu’il est, je devrais faire mon job au lieu de traîner dans cette boîte. J’espère qu’elle est bien au moins.
    - A vrai dire, je n’en sais rien. Quelqu’un m’y a invitée.

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    - Ne dit surtout rien. John Huntington ?
    - Tu le connais ?
    - Pas vraiment. Je suis nouvelle sur le continent. On a fait connaissance hier et il a insisté pour que je vienne avec son numéro de lourdaud dragueur.
    - C’est tout John ça. Il aime bien avoir une cours de belles nanas autour de lui.
    - Dont tu fais partie à ce que je vois.

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    - Ah ça non ! Si je suis ici, c’est uniquement parce qu’il a gâché ma fête d’anniversaire !
    - C’était quand ?
    - J’étais censé faire ma fête ce soir, chez moi, en l’absence de mes parents. Il a tout cafté ! J’ai dû annuler ma fête et je vais être la risée de l’école…
    - Je parie qu’il a fait ça parce que tu as refusé de sortir avec lui.
    - Je vois que tu as bien cerné le personnage. Au lieu de ma fête, mes parents m’ont mis sous la garde de ma grand-mère.
    - A qui tu as faussé compagnie.
    - J’avoue que j’ai un peu honte d’ailleurs de faire ça à la grand-mère qu’il me reste…
    - Pour voir ce John et te venger ?
    - Non, j’espérais y voir quelqu’un d’autre, mais je n’ose pas entrer seule dans cette boîte.
    - Parce que tu crois vraiment que tu vas rentrer ? Même si tu es magnifique, maquillée pour faire femme, crois-moi, ils vont voir tout de suite que tu as quoi… 15 ans à tout casser ?
    - oui…
    - Par indiscrétion, tu comptais voir qui dans ce fief à vampire ?
    - Pardon ?
    - Non rien, oublie la fin de ma phrase… Tu espères voir qui ?

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    - Albrecht Faust.
    - Tiens donc…
    - Tu le connais aussi ?
    - Du tout. Le lourdaud m’en a parlé. Il est comment ?
    - Tout le contraire de John.
    - C’est-à-dire ?
    - Il est très charmant, à tout point de vue. Ça fait un moment que je l’aime bien, mais…
    - Il a une tonne de nana à ses pieds, c’est ça ?
    - Je ne sais pas… A l’école, c’est le souffre-douleur. Je n’ai jamais été méchante avec lui, mais je n’ai jamais tenté d’être son amie non plus. Pourtant, il est marrant… et gentil… et stylé… et il a de ses yeux… Il m’a toujours intimidé. J’ai fini par oser l’inviter à mon anniversaire pour être mon cavalier. Mais il m’a dit sortir avec des amis plus âgés, alors je me suis dit qu’il serait peut-être dans cet endroit glauque.
    - C’est un mec glauque ?
    - Un peu… Il dit parler aux morts. Je n’ai jamais su si c’était une blague, s’il était fou ou s’il parle réellement aux morts.

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    - Enfin, vu le type d’endroit où il traîne, j’élimine l’hypothèse où il blague. Il traîne tous les samedis au cimetière de San Myshuno. Tu… Tu crois qu’on peut vraiment parler aux morts ?
    - Ce n’est pas à moi qu’il faut demander ça ma chérie. Enfin, si j’étais à ta place, je ne prendrais pas le risque de rester seul à seul avec un taré psychopathe. Rassure-moi… Ce n’est pas lui le meilleur parti de tout San Myshuno ? Parce qu’entre le lourdaud et le médium taré, autant aller se pendre.
    - En terme de « parti », tu penses à un bel homme ou plutôt à un homme riche ?
    - Honnêtement, plutôt un homme bien dans sa tête et ses baskets ; ni goujat, ni niais à mourir ; ni criblé de dette, ni riche ; ni trop cultivé, ni trop con…
    - On n’a pas ça ici. Le mec le plus riche de la ville est connu pour être un goujat de première et du genre à étaler sa culture.
    - Super… Où je suis tombée… Je crois que je vais prolonger mon célibat. Vaut mieux être seule que mal accompagnée. Ça évite les complications.
    - ça ne te manque pas ?
    - Le fait d’être en couple ? Pas le moins du monde. J’aime ma liberté. Quand je me mets avec quelqu’un, je finis toujours par étouffer de toute façon. Je n’ai besoin de personne pour me sentir accomplie. Tu verras quand tu auras mûri un peu.
    - Peut-être…
    - Au fait, moi c’est Isad… euh Isabella.
    - Tu es italienne ?
    - Non, je suis hollandaise. Mais ma mère était d’origine italienne. Et toi, ton petit nom ?
    - Elsa.
    - Bon sang, avec un prénom pareil, tu dois te prendre des vannes à longueur de journée.
    - Ne m’en parle pas ! Tout le monde chante « libérée, délivrée » ou me surnomme la reine des neiges… C’est saoulant à la fin… Bon… Toujours pas de John Huntington. On tente de rentrer toutes les deux ?

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    - Désolée, mais s’il ne vient pas, je ferai autre chose de ma soirée. Je te conseille d’en faire autant. A moins que tu ne veuilles tomber sur des personnes… disons peu recommandables et qui pourraient profiter d’une jolie jeune fille naïve comme toi.
    - C’est que… si John ne vient pas, je n’ai aucun moyen pour rentrer chez moi.
    - Dommage pour toi. Essaie de rentrer avec ton look de jeune fille romantique, mais j’ai des doutes. Par contre, cette nana là-bas, elle a le look requis. Sacrée bombasse. Ça me rendrait presque lesbienne dis donc.
    - Ohlala, mais je vais faire quoi moi ?
    - Espérer que John arrive. Surtout pour lui. Parce que s’il me pose un lapin, je te jure que je lui colle mon genou dans son service trois pièces pour qu’il ne puisse jamais se reproduire.
    - Je donnerais tout l’or du monde pour voir ça. Je rêve de voir quelqu’un le remettre à sa place.
    - Je te ferai ce plaisir sans problème.

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    - Tiens, salut…
    - Salut. L’outre-tombe est fermée ?
    - Du tout. On attendait des gens.
    - Moi j’en rejoins. Peut-être que vos potes sont déjà à l’intérieur.
    - Et tu comptes rejoindre qui ici ?
    - Albrecht Faust, entre-autre. Et tout le reste de la bande. C’est eux que vous cherchez ?

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    - Du tout, mais par contre, cette information intéressera ma copine Elsa.
    - Al est ici alors ?
    - Oui, sans l’ombre d’un doute. Il m’y a invité.
    - Vous êtes amis ?
    - C’est surtout le meilleur ami de mon mec. Et toi ?
    - Hmm, disons que je suis une copine de classe.
    - Ah tu es du coin alors. Moi, je viens de Willow Creek. La galère pour venir jusqu’ici… J’ai cru que je n’y arriverais jamais.
    - Tu crois qu’on va rentrer facilement ?
    - Si Luna, sa nana culcul la praline, a réussi à rentrer, je pense que toi aussi.
    - Tu connais Luna ?
    - Pas vraiment, mais je l’ai vue il n’y a pas longtemps. Au pire, tu viens me chercher et je te charme le videur avec mes pouvoirs de sorcière.
    - Bon, je vous laisse. Je vais un peu m’amuser. C’est mon anniversaire après tout. A la prochaine Isabella !
    - Ouais… Peut-être…

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    - Tu n’as pas l’air maline toi…
    - Pardon ?
    - Exposer devant cette nana que tu es une sorcière, franchement.
    - Et tu es ?
    - Qui je suis ne te regarde pas. Par contre, moi je sais maintenant que tu es un des éveillés du coin. T’inquiète beauté, je n’ai rien contre les sorciers.
    - J’espère bien pour toi. Parce que je suis peut-être jeune et « pas maline » comme tu dis, mais toi aussi tu es une éveillée. Tu es nouvelle ici ?

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    - Excuse-moi ?
    - Plus on vieillit et mieux on ressent les énergies. Je suis loin d’être la plus sensible de mon âge à ça, ni la plus douée, mais tu me sembles familière. Comme si je te connaissais. Donc, tu en es très certainement.
    - Même pas en rêve !
    - Alors comment ça se fait que tu connais le monde des éveillés ? A moins que tu ne sois un nouveau vampire ou un garou en ville, ce qui est toujours possible. Ça expliquerait pourquoi tu traînes juste en face de chez les Vatore.
    - Pardon ?
    - La maison là. C’est celle des vampires du coin, avec plus loin le manoir de Vladislaus.
    - Tu as l’air de connaître le coin.
    - Pas vraiment. Je ne viens pas très souvent. Si tu veux une visite guidée, il faut mieux demander aux éveillés du coin. Je parie qu’ils n’auront rien contre faire un tour du propriétaire à la nouvelle.

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    - Tu es bouchée ou bien ? Je t’ai dit que je n’étais pas une éveillée.
    - Ah je vois. Madame est en plein déni.
    - Mais pas du tout !
    - Comme tu veux… Enfin, si tu n’es ni éveillée, ni vampire, ni garou. Alors tu es de chez Oméga. Et dans ce cas de figure, on n’a rien à se dire.
    - Je n’ai rien à voir avec ces fous fanatiques non plus !
    - J’espère pour toi. Si tu veux un conseil, évite-les comme la peste. Il vaut mieux traîner avec nous qu’avec eux. Ce n’est pas tout ça, mais moi je vais m’amuser avec mes pouvoirs.
    - Une éveillée… Pff, ridicule.

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    - Alors vampirette, on continue sa chasse au bar ?
    - J’ai assez mangé ce soir. Je tâte le terrain pour la prochaine fois.
    - Tu te nourris beaucoup en ce moment.
    - Pas plus que d’habitude.
    - Bien sûr que si et tu le sais très bien. Tu m’expliques ce qu’il se passe ? Ou je vais devoir insister comme un lourdaud ?
    - Je te dis que tout va bien. J’ai juste usé un peu plus de mes pouvoirs qu’habituellement, c’est tout.
    - Moui…

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    - Je vois que Cal’ est en bonne compagnie.
    - Ouais, elle est pas mal.
    - Pas mal ? Tu es difficile vampirette. Elle est carrément bien faite oui. Je la valide celle-là.

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    - Il me semblait que tu n’aimais pas les cheveux roses.
    - Avoue que sur celle qui t’a servi de repas, c’était très moche. Et donc la prochaine, c’est cette fille ?
    - Peut-être. Je ne sais pas encore. Je peux me nourrir autant sur un homme qu’une femme. Je ne fais pas vraiment de différence.
    - Je préfèrerais les filles quand même…
    - Serais-tu jaloux ?
    - N’exagère pas non plus… Sinon, tu ne m’as toujours pas dit pourquoi tu te nourrissais davantage pour le moment. Parce que Cal’, apparemment, ses besoins n’ont pas augmenté alors qu’il est pourtant passé en forme sombre. Ce qu’il fait rarement. J’attends toujours l’explication.
    - Puisque je te dis que tout va bien.
    - Moui… Erika ? Mets-nous deux cocktails maison.
    - Tu devrais arrêter de boire chéri.
    - Certainement pas. Je compte te faire boire pour obtenir l’information que je veux entendre.
    - Tu finiras à terre avant moi tu sais.
    - Ouais, je sais… Dans quel domaine tu n’es pas plus forte que moi ?
    - Hmm, j’en vois bien un.
    - Lequel ?
    - Faire la tête. A ce jeu-là, tu resteras toujours le meilleur.
    - ça va se payer ça vampirette.
    - Dommage que ce ne soit pas ce soir.
    - Sauf si je réussis à convaincre Mini-Lune de dormir avec son chéri et que je réussis à se faire se rapprocher Blondie et Cal’. Mais monsieur fait son difficile. D’ailleurs, il faut que je trouve un moyen non-magique de convaincre la petite inquisitrice… Al m’a demandé de plaider sa cause.
    - Méfie-toi chéri. Tu vas finir avocat comme ton père si ça continue.
    - Ne parle pas de malheur…
    - Si tu veux un conseil, essaie de toucher son côté enfantin et sensible.
    - Et c’est à moi que tu demandes ça ? On n’est pas sorti de l’auberge… D’ailleurs, ils sont où ?
    - Juste derrière chéri.

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    - Ah, je vois que monsieur Faust est encore en bonne compagnie. Hey Faust, arrête de draguer ! Laisses-en pour les autres un peu !
    - Mais je ne drague pas Ana enfin !
    - Chéri, laisse le petit tranquille un peu.
    - J’aime bien l’asticoter. Ça me permet de me venger pour tous les mauvais coups qu’il me fait. Et puis, de toute façon, Cal peut en témoigner. Il a toujours une cours de nana autour de lui depuis qu’on l’emmène avec nous en boîte.
    - Je confirme. Je ne compte plus le nombre de femmes qu’il m’a piquées sous le nez.
    - N’importe quoi. Ne les écoute surtout pas Luna. Ce n’est pas vrai !
    - Ah tiens, mais que fais Elsa ici ?

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    - Bonsoir Zaza… Quelle surprise… Tu n’avais pas une fête d’anniversaire de prévue chez toi ?
    - Euh si, mais…
    - Ah je vois. Junior a encore semé la zizanie et le chaos. Joyeux anniversaire tout de même. Par contre, c’est moche de donner des somnifères à mère-grand pour sortir fêter comme il se doit ses 15 ans. Très moche. J’ignorais que tu avais un côté Bad Girl.

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    - Comment tu sais tout ça ?
    - Je te l’ai déjà dit. Je parle avec les morts.
    - N’écoute pas ce qu’il dit. Il blague.
    - Je suis plus que sérieux.
    - En tout cas, je suis contente que le videur ne soit pas très regardant. J’ai pu rentrer sans problème. Et je vois que ça a été aussi le cas pour toi Luna. Je suis étonnée de te voir ici.
    - C’est ma copine. C’est normal que je l’emmène. En plus, elle vit chez moi maintenant. Mon père est son tuteur.

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    - Si ça ne tenait qu’à moi, je ne serais pas ici. Et si ton père l’apprenait ?
    - Puisque je te dis qu’il est au courant. Tu peux l’appeler pour vérifier si tu veux.
    - J’ai du mal à imaginer Meinhard Faust comme étant cool.
    - Ouais, je sais. Il est plutôt rabat-joie comme directeur. Mais comme père, il est cool. Au fait, Zaza, je te présente Ana.
    - C’est une amie à toi Albrecht ?
    - Une copine de classe on va dire.
    - Oui voilà…
    - Bon sang, on a l’impression d’être en plein Disney. S’il y a Ariel la petite sirène qui se ramène, je vous préviens. Je me casse.
    - Hey Beaumont, on ne t’a pas sonné… Toujours à écouter les conversations de tout le monde celui-là.

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    - Tu pourrais nous présenter à ta copine au moins… mignonne comme elle est.
    - C’est Zaza, une copine de classe j’te dis. D’ailleurs, dis-lui bon anniversaire.
    - Tu nous as caché qu’il y avait des canons dans ta classe. Ça te fait quel âge miss ?
    - 15 ans.
    - Ah ouais… Bon Cal’, on dirait que Jamal, toi et moi, nous sommes hors concours.
    - Une seule petite année de plus et j’aurais tenté ma chance.
    - Non mais vous allez arrêter oui ! Vous la mettez mal à l’aise.
    - En vrai, nous sommes des gentils. Relax et amuse-toi bien. Je vais même être généreux. Je t’offre un verre, mais un seul !
    - Hmm merci. Au fait, il y a quelqu’un que j’ai croisé en haut qui vous connaît tous. La voilà justement.
    - Sonia ? Vladi va me tuer s’il apprend que je traîne sa nana en sortie.
    - Tu te débrouilles Al. Tu le savais bien qu’elle lirait le message avant lui, mais tu as quand même tenté d’amener le binoclard ici.
    - Dans ma tête, je l’ai vu dans le cimetière de la crypte. Par contre, je ne sais pas pourquoi il y était en pyjama…
    - Tu t’es gouré en interprétant tes images, voilà pourquoi.
    - Ah ça non ! Je suis formel !
    - Si tu le dis… Venez tous boire un soda, c’est ma tournée.
    - Han, pas un seul verre de cocktail ?
    - Pour les demoiselles, certainement pas ! Et pour toi, encore moins ! Et ne râle pas, ce n’est pas tous les jours que j’offre des verres.
    - Bof, de toute façon, je ne bois pas alors le soda, ça m’ira très bien.

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    - Sonia, quelle…
    - Si tu dis le mot « surprise », je ne te croirai pas une seconde.
    - C’est sûr que je ne peux rien cacher à une fille intelligente comme toi.
    - C’est du sarcasme ?
    - Non, je le pensais vraiment. Ce n’est pas parce que des gens cons pensent que tu es bête que c’est le cas. L’avis des autres, je m’en suis toujours foutu et tu devrais faire pareil. Ça change la vie. Alors, première fois à l’outre-tombe ?

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    - C’est géant ! J’adore cet endroit ! C’est…
    - Ouais, tu vas dire glauque…
    - Non, c’est superbe ! C’est sombre et romantique !
    - Bon, Cornélia n’a pas voulu que Vladi vienne je parie.
    - Je n’en sais rien.
    - Comment ça ? Tu n’as pas transmis mon message à Vladi ?
    - Euh… Ah non… On s’est fait surprendre par Agnès ce matin et il était en pleine séquence engueulade avec la vieille peau.
    - Tu es mauvaise avec Agnès… Elle est cool.
    - Mouais… Je suppose qu’il a dû lire ton texto depuis ce midi. De toute façon, sa mère n’aurait jamais laissé sortir son fils chéri.
    - ça pouvait se tenter. Je l’inviterai à nouveau plus tard. Il faut qu’il apprenne à sortir la tête de ses bouquins.
    - C’est ce que je fais tous les jours !
    - Ah ça, je me doute que tu arrives très bien à le distraire.
    - Je vais pouvoir jouer avec mes pouvoirs. Je suis tellement contente.
    - Euh… Moi à ta place, j’év…

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    - Parce que pour toi, avoir des pouvoirs, c’est un jeu ?
    - Euh… bonsoir Caleb.
    - Je pourrais savoir ce qu’une jeune fille de ton âge fait ici ?
    - Luna a le même âge que moi et elle sort aussi.
    - Elle est venue avec nous. Elle est sous bonne garde. Ce qui n’était pas ton cas jusqu’à ce que tu arrives ici. Tu es folle de te balader seule dans les rues, avec l’ordre qui surveille nos moindres faits et gestes. Dans cette tenue en plus !
    - Ma robe est très bien.
    - Tu n’as rien retenu de ce que j’ai dit l’autre jour apparemment.

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    - Tu vas le dire à mes parents ?
    - ça, c’est à toi de voir. Tu vas rester avec nous, parce qu’il est hors de question que j’écourte ma soirée pour raccompagner mademoiselle. Quand on aura fini, je te reconduis chez toi. En espérant pour toi que tes parents ne remarqueront pas ton absence, parce que là, je te préviens. Je ne te couvre pas. Tu te débrouilles toute seule.
    - Mais….
    - Amuse-toi en attendant. Et… Sonia ?
    - Oui ?
    - On ne s’amuse pas avec des pouvoirs. On apprend à les utiliser pour les mettre au service d’autrui. Pas pour son plaisir personnel. Si tu le fais lors de cette soirée et que ça tourne mal, tu assumeras toute seule les conséquences. J’ai autre chose à faire que de jouer les chevaliers servants.

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    - Quel rabat-joie... Petite, je l’idolâtrais parce que je le croyais hyper cool.
    - Il est cool. C’est juste qu’il ne peut pas s’empêcher de jouer au papa poule.
    - Tu veux dire quoi par là ?
    - Il fait genre qu’il n’aime pas les gamins, mais il garde tout le temps un œil dessus. Tu le verras toujours débarquer en cas de problème. C’est un peu l’ange gardien des temps modernes. Tu chantes Sonia ?
    - Je préfère danser.
    - Ah zut, j’aurais bien fait un petit tour de chant de plus. Zaza, Ana, ma petite Lune ? Vous venez avec nous ?

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    - Oh euh, non. Personne ne veut me voir danser.
    - Tu m’avais promis d’essayer de t’amuser.
    - Sauf que danser et chanter, ça ne m’amuse pas. Je préfère te regarder.
    - Et rester comme un piquet sans rien faire ? Faut te lâcher un peu ma petite Lune.
    - Oh j’ai une idée. Viens Luna. On va demander un truc à Charles.
    - Tu as quoi en tête ? Oh je vois. Bonne chance. S’il te dit oui, c’est qu’il est de très bonne humeur.

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    - Tu vas lui demander quoi ?
    - J’ai vu qu’il y avait des jeux dans la salle au fond. Il y a des fléchettes et un babyfoot. Je me suis dit que ça te plairait peut-être.
    - Oh, je ne sais pas jouer à tout ça.
    - Ce n’est pas grave. Tu vas apprendre et puis, entre nous, je ne suis pas très douée non plus. On sera deux comme ça. On va demander à Charles de nous accompagner, comme ça, on le déloge du bar.
    - Je ne crois pas qu’il va dire oui.
    - J’ai un plan. Et ce plan s’appelle Lilith.

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    - Charles ?
    - Tu me veux quoi Blondie ? Si au lieu de me les briser, tu allais plutôt faire ce que je t’ai demandé ?
    - Ce n’est plus possible depuis qu’il a lu dans mes pensées.
    - C’est parce que tu as fait n’importe quoi ! Si tu avais joué de tes charmes, il ne se serait rendu compte de rien. En gros, je ne peux même pas te confier une petite mission de rien du tout.
    - Je fais ce que je peux… ça te dit de faire une partie de fléchettes ou de babyfoot ?
    - Pff, tu ne vois pas que je suis occ…
    - Du babyfoot ? J’en suis ! J’y joue tout le temps avec Cal’ ! Je vais vous atomiser !
    - Je parie que tu le savais Blondie… Je le savais que ce serait mauvais pour moi si vous deveniez copines…
    - Allez chéri, viens avec nous. Ce sera toujours mieux que de rester au bar.
    - Arrêtez de me faire ces regards de biche toutes les trois. Ça ne marche pas.
    - Dis-oui… Tu me dois bien ça.
    - Depuis quand ?
    - J’accepte de me marier avec toi pour éviter que tu te maries à n’importe qui, je te le rappelle.
    - Je te signale que je me marie avec toi pour que tu ne retournes pas en Pologne. Nous sommes à égalité. (soupir) Tu as gagné. Je viens, parce que sinon, je sens que tu vas insister lourdement pour le reste de la soirée. Je te fais ce plaisir et après, vous me foutez la paix.
    - Vois le bon côté des choses chéri. Tu auras trois jeunes femmes pour toi tout seul.
    - Mouais… Pourquoi j’ai l’impression que la soirée va mal se terminer d’un coup…

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    - Mais pourquoi j’ai accepté de vous suivre…
    - Parce que nous sommes trop mignonnes ?
    - Comme si j’étais perméable à ça, sincèrement… Tu n’as pas d’autres bêtises à dire vampirette ?
    - A ta réaction, je remarque que j’ai touché un point sensible.
    - C’est cela oui…
    - Ohlala, je crois que je vais tout faire tomber.
    - Hmm, on dirait que ça va tenir. Tu te débrouilles bien Luna.
    - Pourtant, je n’y ai jamais joué.
    - ça s’appelle la chance du débutant mini-Lune.
    - Alors, je me la réserve pour jouer au babyfoot avec moi. Elle va me porter chance.
    - Comme si tu avais besoin de ça pour gagner… L’autre fois, on était à deux contre un et tu nous as fichu la pâtée avec Jamal. Mais un jour, je te promets que je te fais mordre la poussière.
    - Bonne chance chéri.
    - Ouf, ça a tenu.
    - Tu vois ? Je crois plutôt que c’est moi qui vais tout faire tomber. Ça n’a plus l’air trop stable.

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    - Oups… Je l’avais dit…
    - Bah bravo Blondie. Adresse zéro ! J’espère que tu es au moins douée pour quelque chose.
    - Tu es méchant !
    - Je sais. Pff, on va devoir tout remettre en place pour rejouer.
    - Je vous le fais rapido si vous voulez. Ça me prendra un quart de secondes.
    - Non c’est bon. J’en ai ma claque. Je veux ma revanche au babyfoot vampirette.
    - Bon. Qui joue avec qui ?
    - On laisse Ana et Luna ensemble ? Elles s’entendent bien après tout.
    - C’est que je ne sais pas jouer non plus.

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    - Tu voulais Luna. Je prends Blondie avec moi. Tu as intérêt à me porter chance.
    - Tu as plutôt intérêt à être mignon pour une fois. Sinon, je te jure que je te colle une gifle si tu es méchant à nouveau.
    - Essaie pour voir.
    - Ohlala, ça a l’air compliqué. Déjà que je ne comprends rien au foot... Je m’ennuie.
    - Tu veux faire quoi Mini-Lune ?
    - J’aimerais bien rentrer. Je suis désolée… J’essaie de m’amuser mais…
    - Je comprends ce que tu ressens. Ne te force pas dans ce cas. Je vais aller chercher Al pour que vous retourniez chez Lilith et Cal’.
    - Non surtout pas !

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    - Enfin, je veux dire…
    - Tu as peur de te retrouver seule avec lui ?
    - Non pas du tout. Je suis souvent seule avec lui. Ce n’est pas le problème. Il est adorable. Je veux juste qu’il puisse profiter de sa soirée. Il le mérite bien avec tout ce qu’il doit gérer au quotidien. J’essaie de le suivre mais je n’aime pas les mêmes choses que lui. J’ai l’impression d’être la plus ennuyeuse petite amie du monde. Il n’y a que la magie qui nous rapproche.
    - Mini-Lune. Je connais Al. S’il te trouvait ennuyeuse, il ne perdrait pas son temps à sortir avec toi. Et pour ma part, je ne perdrais pas mon temps à essayer de te remonter le moral.
    - Ah… On dirait que tu as réussi à lui rendre un peu le sourire chéri.

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    - Il va pleuvoir. C’est un miracle…
    - Tu insinues quoi exactement ?
    - Que tu dois faire plus souvent pleurer les filles que les faire rire.
    - Tu peux répéter ?
    - ça va, je n’ai rien dit…
    - J’aime mieux ça ! Au lieu de dire n’importe quoi, joue. J’ai une revanche à prendre sur vampirette avant qu’une possible catastrophe nous tombe sur le coin de la figure.
    - Pourquoi tu vois toujours le mal partout ?
    - Comme ça, je ne suis jamais déçu. Entre Al qui joue avec sa vie et Caleb qui est instable émotionnellement, je préfère rester sur mes gardes. Il peut se passer n’importe quoi, n’importe quand.

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    - Non, je n’y crois pas. Tu es venue !
    - Ne t’excite pas le lourdaud. Tu es en retard.
    - C’est elle la fille dont tu m’as parlé ? Hmm mouais… Il me semblait que tu avais invité Elsa à la soirée.
    - C’est ce que j’ai fait. Je vois qu’elle n’est pas ici… Elle va me le payer cette sainte nitouche. On ne pose pas de lapin à John Huntington.

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    - Ce qu’il ne faut pas entendre ! Je t’ai attendu une plombe figure-toi. C’est l’hôpital qui se fout de la charité ! D’ailleurs, je ne sais pas ce qui me démange de t’en coller une, là, maintenant, tout de suite !
    - Oh c’est bon. J’ai de la route à faire je te signale.
    - J’en ai eu plus que toi et j’étais à l’heure. Pour ta gouverne, la jolie petite blondinette est à l’intérieur. Bien mieux là avec son ami Albrecht, qu’à t’attendre toute seule, proie idéale pour le premier vampire qui passe. Tu es inconscient !
    - Elle est avec Faust ? Mais qu’est-ce qu’elles ont toutes avec lui pour le moment ?
    - Des vampires ? Comme de vrais vampires ? Si oui, ce serait méga cool et ça donnerait un intérêt à ma sortie dans ce lieu pourri.
    - Vampires, vampires… C’est vite dit. C’est juste un nom de code pour des mecs en manque de nanas.
    - Ah, il n’est pas au courant.
    - Non… C’est un pote de classe. Il n’est pas de chez nous.
    - Au courant de quoi exactement ? Bof, de toute façon, je suis trop déprimé de savoir que Faust est là. Ça me gâche ma soirée.
    - Je te l’avais dit Wolfgang. Il avait rendez-vous ici à l’Outre-Tombe.
    - Sauf que là, il est avec ses potes. Ils le défendront.
    - Accompagné ou pas, j’en fais mon affaire. Ce soir, il meurt pour de bon.
    - Pardon ? Tu comptes supprimer ce garçon ? Tu es dingue ma parole ! Si tu tues quelqu’un ici, dans un lieu public, il y aura enquête. Tu es complètement abruti. Je ne vois même pas pourquoi je traîne ici avec toi ce soir.
    - Tu sais très bien pourquoi tu traînes avec moi ce soir.
    - J’espère pour toi que la personne que je cherche y est, sinon je te colle réellement mon poing dans la figure. J’ai dû faire la conversation à une sorcière tout à l’heure pour passer le temps. Bien que je n’aie strictement rien contre eux, je m’en serais bien passé.
    - Sorcière, c’est un nom de code pour « jeune femme incroyablement sexy », c’est ça ?
    - Je vois que ton copain blond peroxydé est plus intelligent que toi.

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    - Vous allez vous la fermer tous les deux à la fin ? On rentre dans cette boîte. Toi, tu fais ton job et toi, tu t’occupes de Faust avec moi.
    - Non désolé, mais c’est sans moi. J’en ai marre…
    - Quoi ?
    - Hmm, ça sent la mutinerie. Finalement, je vais rester pour écouter cette conversation croustillante.
    - Tu ne peux pas me faire ça ? Tu es mon pote !

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    - Écoute John. Tu es sympa et tout, mais là, j’en ai marre.
    - Dis plutôt que tu as peur.
    - Je n’ai peur de rien ni personne. Ma propre mort ne me fait pas peur. Je n’en ai rien à foutre en fait. J’en ai juste marre de ta vendetta contre un gars qui ne t’a strictement rien fait.
    - Il me nargue depuis qu’il est à l’école de Windenburg, voilà ce qu’il y a !
    - Tout ça à cause de Luna ? Cette fille insipide ? Si j’étais toi, je me chercherais une nana beaucoup plus sexy à te mettre sous la dent. Ça se sent que Luna est juste bonne à rentrer chez les nonnes. Faust ne doit pas s’amuser beaucoup avec elle si tu veux mon avis.
    - Il m’a piqué ma nana !
    - Techniquement, il ne t’a piqué personne. Vous n’avez jamais été ensemble. Si elle t’intéressait vraiment, tu ne t’amuserais pas à gauche et à droite avec toutes les nanas qui passent.
    - En gros, tu me laisses tomber.
    - Si tu veux t’amuser, boire comme un trou, faire des trucs de barges, je suis ton pote. Mais pour le reste, ce sera sans moi. Ma mère serait triste si je finissais en maison de correction.
    - Ta mère est une moins que rien.
    - Attention à ce que tu dis John ! J’aime ma mère ! Je lui en fais voir depuis que mon père nous a abandonnés, mais personne n’a le droit de dire quoique ce soit de mal sur elle, ni sur mes frères. Ma famille compte plus que tout. Tu m’as gavé grave. J’ai besoin d’un verre.
    - Ne compte pas sur moi pour t’en payer ! Lâcheur…
    - Je vais voir ce que fait le fils du dirlo ici. S’il traîne dans un lieu glauque, finalement, il est plus cool que ce que je pensais.

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    - Hey Dja’. Regarde qui j’amène ?
    - Sonia ? Mais tu fiches quoi ici ? Vladimir est là aussi ?
    - Nan. Il ne sait même pas qu’elle est ici.
    - Et ton autre copine, c’est qui ?
    - Je te présente Zaza. Une copine de classe. C’est son anniversaire. Zaza, mon pote Jamal.
    - Salut.
    - Ah bah joyeux anniversaire alors. Tu n’as pas réussi à avoir Ana et Luna à ce que j’vois.
    - Nan… Luna ne veut rien faire… Ana l’a emmené jouer au babyfoot avec Lilith et Charlie.
    - Il a dit oui ?
    - Affirmatif.
    - Sérieux ? Il se ramollit. Manquerait plus qu’il devienne gentil maintenant.
    - Ne parle pas de malheur. Moi je l’aime bien le méchant Chacha. Il est marrant.

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    - Alors la pêche est bonne ce soir Nounours ? Tu restes cloîtré ici depuis qu’on est arrivé.
    - J’aime bien danser. C’est toi qui a mis un temps dingue à venir me rejoindre. D’habitude, tu ne quittes pas la piste de danse. Et Lilith et Cal’ finissent par venir. Là, nada. Personne. J’suis dèg’.
    - Désolé, nounours. J’étais occupé ailleurs.
    - Ah ça oui, je t’ai entendu chanter en bonne compagnie. C’était qui ?
    - J’ai fait un tour de chant avec Ana. Elle chante magnifiquement bien.
    - Mouais, pour une blonde, ce n’est pas si mal.
    - Comme tu es fermé nounours. La prochaine fois, invite ta brunette. Tu seras moins aigri.
    - Je ne vois pas de qui tu parles.
    - Ah moi, je vois très bien et ça me suffit. D’ailleurs, elle n’a pas trop peur de se retrouver à travailler entourée de deux vampires ? Fais gaffe de ne pas te la faire piquer sous le nez par Dracula. Ce qui risque d’arriver si tu ne te dépêches pas de lui déclarer tes sentiments.
    - Y’en a marre que tu saches tout. C’est agaçant à la fin. Faut que tu arrêtes ça !
    - ça m’amuse trop pour que j’arrête. Je crois que même chez les veilleurs, je continuerai à titiller mon petit monde. Je me demande si Charlie s’amuse bien.
    - Avec trois femmes rien pour lui, j’espère bien qu’il s’amuse. D’ailleurs, fais gaffe que le charme Beaumont ne finisse par agir sur ta petite copine.
    - Je crois qu’à ce niveau-là, je n’ai aucun souci à me faire. Le DJ fait trop bien son taf ce soir.
    - J’avoue. On n’a même pas eu besoin de demander à Charlie de lui ordonner de changer la musique. Hey mais j’ai une idée ! Faudrait que je lui demande son numéro et combien il prend pour faire un mariage.
    - Tu comptes te marier nounours ?
    - Mais non, pas moi. Pour Charlie et Anastasia. A défaut d’apprécier de voir mon pote se lier pour la vie à une blonde, autant qu’on ait de la bonne musique.
    - Faut que tu arrêtes Nounours. Ana est super sympa.
    - Je ne dis pas le contraire, mais elle serait encore plus sympa si elle laissait sa place à Lilith. De toute façon, la seule autre fille sur terre qui aurait mérité se marier avec mon pote, c’était Vanessa. Charlie allait bien avec Vanessa… Elle était tellement gentille cette nana. C’est bien la seule avec Lilith qui réussissait à le calmer.
    - ça fait un bail que c’est fini entre eux Nounours.
    - Ouais, je sais… Je n’ai jamais compris pourquoi il l’a laissé tomber du jour au lendemain. Il avait l’air vachement amoureux d’elle.
    - Tu ne comprends jamais rien Nounours, c’est ça qui est bien avec toi.
    - Moque-toi ! Tu as l’avantage qu’il te dise tout.
    - A l’époque, j’avais 8 ans, alors tu penses bien qu’il ne m’a rien confié sur ses sentim…

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    - Al ? Al, ça va ?

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    - (chuchote) Aidez-moi…

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    - (chuchotement) Myri…

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    - Al ? Tu reçois des infos c’est ça ?
    - Ouais… J’ai du mal à me concentrer ici. Il y a des éléments que je n’arrive pas à décoder. J’ai l’image de quelqu’un que je n’ai jamais vu. Je sais juste que … l’impression de suffoquer. Comme s’il ne respirait plus. Je ressens quelqu’un en détresse, qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Il faut que je sorte d’ici pour m’isoler un peu.
    - Je viens avec toi.
    - ça ne va pas Albrecht ?
    - Tout baigne Zaza… J’ai juste envie de faire autre chose de ma soirée.

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    - (chuchote) Il se passe un truc ? Tu as l’air mort de fatigue.
    - Parce que je suis mort de fatigue… Dis-moi Sonia. Vous avez une fille dans votre école, d’à peu près votre âge, qui serait… de la même taille que Lilith à peu près, de longs cheveux bouclés châtains ? Elle ressemble à une poupée. Elle porte un bracelet en forme de chat, en manchette sur le bras.
    - Pourquoi tu me demandes ça ?
    - Parce que j’ai une image de Vladi avec elle.
    - Vladichou avec une autre fille ?
    - Ne fais pas ta jalouse, ce n’est pas le moment. J’ai juste besoin que tu répondes à ma question.
    - Oh ça va, ne sois pas aussi directif. Euh… non, je ne connais personne dans notre entourage qui corresponde à la description.
    - Oh non. Junior et son acolyte Wolfie. Accompagnés d’une bien jolie fille. Je me demande qui c’est… P’tain, je suis trop crevé pour demander des infos sur elle. Ça me saoule. Je me fais un dernier tour de chant, je vais chercher Luna et je vais aller dormir. C’est ça où je vais finir par vider quelqu’un de son énergie…

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    - Huntington… Je déteste cette famille. Qu’est-ce que ce gamin fait ici ?
    - S’amuser, comme nous tous.
    - Mouais… Y’a un truc louche. On ne l’a jamais vu ici. Ce lieu est connu pour accueillir des év… euh des gens comme nous.
    - Des gens uniquement Sympas ?
    - Exactement. Et Huntington n’en fait pas partie.
    - Oh c’est bon Jamal. Je crois qu’on peut lui dire que nous sommes des sorciers. Je crois qu’elle le sait.
    - Euh pardon ?
    - Sonia !
    - Quoi ?
    - Tu l’ouvres à tort et à travers comme ma sœur. Mais elle a une excuse. Elle n’a que 10 ans ! C’est quoi la tienne ?
    - Tout le monde sait que Forgotten Hollow est un repère à vampires gros balourd. Tout le monde connaît la légende du comte Straud dans le coin.
    - Je ne suis pas un balourd ! Et… Euh… bah ce n’est qu’une légende !
    - Des vampires ? Je vois que Al n’est pas le seul à être étrange…
    - Ton Al, c’est un sorcier et surtout un démon. Autant que tu le saches avant de chercher à aller plus loin avec lui.
    - Sonia !!!
    - Arrête de me crier dessus ! Tu n’es pas mon père.
    - Peut-être, mais là, je suis à deux doigts de prendre ma voiture pour te ramener par la peau des fesses à Willow Creek !
    - Ohlala, tu es aussi rabat-joie que Caleb. Faut vous détendre un peu. Qu’est-ce que ça va être quand vous aurez 10 ans de plus, pff…
    - On sera toujours aussi cool dans 10 ans, ne t’inquiète pas pour ça. Toi par contre, j’espère que tu auras pris du plomb dans la cervelle. J’suis énervé maintenant. Je vais boire un verre au bar tiens.

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    - Zaza, tu veux venir chanter avec moi ? Je parie que tu as une belle voix.
    - Pas vraiment.
    - Tu devrais arrêter de te déprécier. Je suis certain de ce que j’avance.
    - C’est vrai ce que ta copine m’a dit ?
    - Sonia ? Elle t’a dit quoi ?
    - Que vous étiez des sorciers… J’ai toujours cru que tu blaguais chaque fois que tu affirmes parler aux morts, mais j’ai comme un doute maintenant.

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    - Je parle bien aux morts, mais je n’ai rien d’un sorcier, je t’assure. Il y a des tas de médium dans les quatre coins du monde. Certains sont des charlatans, d’autres ont vraiment ce don. C’est une capacité que tous les êtres humains ont en eux. Mais ce monde cartésien nous déconnecte de nos capacités. Tu as certainement des dons cachés toi aussi qui ne demandent qu’à éclore et s’épanouir.
    - Donc, les sorciers, ça n’existe pas.
    - Bien sûr que non.
    - Donc, tu n’es pas un démon non plus.
    - Mais qui t’a dit ça ?
    - Sonia.
    - (chuchote) je vais la pendre par les pieds en haut de la tour du manoir de tonton Vlad…
    - C’est qui Tonton Vlad ? Tu parles du manoir en haut de Forgotten Hollow ? Mais il me semblait qu’il était inhabité ?
    - Je vais aller chanter…
    - Mais… Depuis quand il se défile pour répondre ? Ce n’est pas son genre…

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    Pretty Vicious – Are you Ready for me now

    - C’est Albrecht qui se déchaîne comme ça ?
    - Tant mieux. S’il s’amuse comme ça, ça évitera qu’il le fasse autrement. On ne peut jamais savoir ce qui peut lui passer par la tête.

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    - Tu as réussi à entrer ? Je suis impressionnée. Elsa ? Houhou…
    - Hmm ? Oh, tu es là. Ça veut dire que John est arrivé.
    - Mouais. Tu as l’air subjuguée.
    - ça fait bizarre de le découvrir sous un autre angle. Il me plaît encore plus.
    - C’est lui Albrecht Faust je suppose. Hmm oui, pas mal du tout. Je m’attendais à voir un gamin imberbe. Il plairait bien à ma petite sœur. Elle a toujours eu un faible pour les grands ténébreux. Je suppose que tu vas rester plantée là au lieu de m’accompagner boire un verre au bar.
    - Merci, mais je n’ai pas soif. Quelqu’un m’a déjà offert un verre tout à l’heure.
    - Comme tu veux.

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    - Oh, excuse-moi. Je n’ai pas fait attention.
    - Ce n’est pas grave. Par contre, je crois que je n’ai pas le plaisir de vous connaître. J’espère que je ne vous ai pas fait mal.
    - Il m’en faut plus pour ça. Il me semble qu’on a dû se croiser une ou deux fois.
    - ça m’étonnerait. Je n’oublie jamais une belle jeune femme, d’autant plus avec une chevelure aussi particulière.
    - Ta mémoire doit te jouer des tours si ça se trouve.
    - J’ai une excellente mémoire.
    - Je n’en doute pas.
    - Si on s’est croisés, on ne s’est jamais présenté.
    - Isad... Isabella Morino.
    - Caleb Vatore.

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    - Désolée, mais je ne préfère pas te serrer la main. Je suis plutôt asociale.
    - Je connais ça. J’ai un pote qui est comme ça, avec un fichu caractère de cochon. Mais je l’aime quand même. Je ne vais pas vous forcer si vous ne voulez pas. Je vous offre un verre à la place ? Histoire de faire connaissance.
    - Non merci. J’aurais l’impression de te devoir quelque chose après.
    - C’est amusant…
    - Quoi exactement ?
    - Si je fermais les yeux, j’aurais l’impression de parler à ma sœur.
    - Elle a le même caractère que moi ?
    - Non, c’est pour votre voix. Vous avez quasiment la même voix qu’elle. Je…

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    - C’est impossible…
    - Pardon ? Il y a un problème ?
    - Je vais paraître indiscret, mais j’aimerais bien savoir où vous avez eu ce collier. C’est bientôt l’anniversaire de ma sœur et j’aimerais lui offrir le même.
    - Désolée, mais c’est impossible. C’est un héritage familial.

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    - Un héritage familial…
    - C’est ma mère qui me l’a donné quand j’étais petite. Je ne m’en sépare jamais.
    - Je comprends que ça soit important.
    - Pas que je m’ennuie avec toi, mais j’ai d’autres personnes à voir. Salut…
    - Bonne soirée… Où est Lilith ? Il faut que je lui parle avant qu’elle ne voie le collier au cou de cette fille et qu’elle le lui arrache. C’est le seul souvenir qu’il nous reste de papa. J’en profiterai pour demander l’avis de Charles. Cette fille est une éveillée. J’en mettrais ma main à couper.

    Manoir de Vladislaus Straud, Forgotten Hollow

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    - On est en route. Meinhard m’accompagne. Il en profitera pour parler à Albrecht. Il a tenté d’avoir des informations, mais il ne reçoit rien. Il se peut aussi que seule Lucy puisse avoir cette vision.
    - ça ne nous arrange pas. Il faut que vous parliez à Lilith et Caleb. J’aimerais savoir à quoi correspond ce collier pour retrouver ces enfants. Si Lucy a eu la vision, c’est qu’il est important qu’on les retrouve et qu’on les sauve.
    - Écoute Vlad. Tu es juste à côté. Tu as plus de chance que nous de parler à Lilith et Caleb.
    - Je suis coincé au manoir Agnès. Je dois éviter un maximum que l’on me voie. Votre sécurité à tous en dépend. Si jamais l’ordre ou les chasseurs découvrent que je suis ici, ça vous met tous hors-la-loi.
    - Je crois que dans les circonstances présentes, on s’en fiche Vlad.
    - Ah là, je suis bien d’accord !
    - Si tu pouvais arrêter de parler Méni...
    - Méni ? Depuis quand tu donnes des petits surnoms à tes amants ?
    - Est-ce que je me mêle de ce que tu fais avec tes conquêtes ? Non. Alors, tu te tais !
    - On a passé le stade de « conquête » quand même. Tu as eu droit à un « je t’aime » et tu as même versé une larme.
    - Méni !
    - Agnès, je dois couper. Je sens une présence par ici.
    - D’accord. Je passerai certainement au manoir avant de ramener Sonia à ses parents.
    - Les Faust vont finir par me donner des cheveux blancs alors que j’ai la jeunesse éternelle… Quel autre vampire peut venir chez Vladislaus ?

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    - Bonsoir Hippocrate.
    - ça faisait longtemps que tu n’étais plus venue me rendre visite…

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    - … Lilith.
    - Depuis à peu près un demi-millénaire. Je suis désolée. Je passerais volontiers plus de temps en ta compagnie, mais je suis pas mal occupée.
    - Je me doute bien.
    - Je sens que tu n’es pas seul. Hmm… C’est Vlad.
    - Tu veux que je lui demande de nous laisser seul ?
    - Non. Ce sera l’occasion pour lui de me rencontrer. Après tout, vous êtes amis. Tu lui confies tout, je me trompe ?
    - Il sait beaucoup de choses, mais pas tout. Tu sais combien je suis réservé.
    - Je pense que tu peux lui faire confiance. De son vivant, c’était un fin stratège. Son point de vue d’ancien chef de guerre pourrait t’être utile.
    - Tu tombes plutôt bien je dois dire. Nous traversons des moments difficiles.
    - Vous n’êtes malheureusement pas les seuls.
    - Je craignais que tu me dises ça… Ton mari n’est pas venu avec toi ?
    - Caïn est parti de son côté voir comment se débrouillaient d’autres originels et éveillés. Nous nous sommes partagés la tâche. Une chance que les lois humaines vous mettent à l’abri contre un génocide massif. Ça ne passerait pas inaperçu. Vous commencez à devenir trop nombreux. Mais au besoin, Caïn et moi allons mettre des éveillés à l’abri.
    - Soyez prudents. Si jamais l’ordre vous voit…
    - Nous ne sommes que des légendes pour eux. Si votre petit médium n’a pas réussi à me voir, il n’y a peu de chance que l’ordre apprenne mon existence.
    - Tu as vu Albrecht ?
    - Oui… Disons que je suis… tombée sur lui…
    - Tu le surveilles, n’est-ce pas ? Pourquoi ?
    - J’aimerais comprendre pourquoi tu souhaites le transformer.
    - Comment tu le sais ? Écoute, je ne suis pas le seul à voir son potentiel. Vlad aimerait le transformer aussi.
    - Alors, laisse-le-lui. Transformer Albrecht Faust te mettrait hors-la-loi Hippocrate.
    - Je le sais, mais c’est un sacrifice que je suis prêt à consentir.
    - Mais est-ce que tes enfants sont prêts à devenir la proie de chasseurs de vampire ?
    - J’en ai parlé avec eux récemment. C’est un sacrifice qu’ils sont prêts à consentir.
    - En ce cas, je me permets un petit conseil. Ce serait une regrettable erreur de forcer ce jeune homme à la transformation.
    - Je ne le f..
    - Bien sûr que si Hippocrate et tu le sais très bien. Il a émis le souhait de laisser l’Univers décider de son destin. Si tu le forces, tu n’arriveras jamais à gérer sa soif de sang. Il n’est pas arrivé à maturité. De plus, son alignement pose problème. Il est entièrement dévolu à l’ombre.
    - Albrecht est un jeune homme plein de bonté.
    - Je n’ai jamais dit le contraire. S’il y avait eu le moindre problème, je l’aurais éliminé sans l’ombre d’un doute et tu le sais.
    - Oui… Lilith, je ne veux pas le forcer. Je ne veux pas qu’il meure.
    - Fais-lui confiance, ainsi qu’à l’amour que lui porte le groupe, pour le maintenir en vie. Si c’est le seul veilleur incarné à avoir vécu plus de quelques mois sur terre, c’est qu’il y a une raison.
    - (soupir) D’accord. Je prendrai en compte ton conseil. Je crois que Vlad a remarqué ta présence.

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    - Bonsoir… Vlad Basarab…

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    - Tu es obligé de faire autant de brume quand tu apparais ?
    - C’est pour le style.
    - (soupir) Tu me désespères.
    - Quelle invitée que voilà. Je vous ai déjà vue… Quelques instants avant que je ne meure sur le champ de bataille… Je suis certain que c’était vous. Je n’oublierai jamais ces yeux-là.
    - C’était bien moi.
    - J’ai toujours voulu savoir qui vous étiez. J’ai enfin l’occasion de vous le demander.
    - Vlad, je te présente Lilith.
    - Tu reçois la première éveillée et vampire originelle ? Eh bien… Tu m’avais caché que vous vous connaissiez tous les deux.
    - On se connaît même plutôt bien. J’ai toujours apprécié la compagnie d’Hippocrate. Que ce soit de son vivant ou après sa mutation.
    - Ah, parce qu’en plus, tu la connaissais quand tu étais un simple mortel ? Manquerait plus que tu me dises que vous avez eu une aventure tous les deux. Si oui, je te tire mon chapeau, parce qu’elle est divinement belle.
    - Voyons Vlad. On ne parle pas de ce genre de choses devant une dame.
    - Il est au courant que je suis mariée depuis des millénaires à Caïn ?
    - Grand bien vous fasse. J’ai déjà du mal à rester plus d’un siècle avec la même femme… Alors des millénaires à me prendre la tête… Je pourrais savoir pourquoi vous m’êtes apparue avant que je ne mute ?
    - On peut le lui dire ?
    - Si tu veux. Je lui fais pleinement confiance.
    - Lilith observe les potentiels originels durant leur vie et leur apparaît juste avant la transformation.
    - Dans la majeure partie des cas, je sers de guide durant un temps après la mutation pour leur apprendre leur nouvelle condition et les aider à gérer, entre autre, leur soif de sang.
    - Mais j’ai dû me débrouiller tout seul ! Je ne comprenais même pas ce qui m’arrivait !
    - J’ai jugé que tu avais les qualités pour faire ton apprentissage en solitaire. Preuve en est que je ne me suis pas trompée. Tu es devenu un des meilleurs originels évoluant sur Gaïa.

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    - Un des meilleurs ? Tu as entendu ça mon ami ?
    - Ne commence pas à te vanter s’il te plaît.
    - Mais je ne me vante pas. C’est elle qui l’a dit. Dis-moi, tu as eu droit à tes petits cours particuliers toi ?
    - Lilith m’a accompagné quelques temps oui. C’était compliqué pour un médecin comme moi, qui sauvait des vies, de me retrouver à vouloir dévorer tout ce qui bouge.
    - Je n’ai jamais eu aucun scrupule à tuer, même si je ne le fais plus aujourd’hui.
    - Moi, j’en ai eu. Et pourtant, à présent, je n’ai aucun scrupule à tuer si l’envie m’en prend. Finalement, je me suis endurci, pendant que monsieur l’empaleur s’est assagi.
    - Je n’ai pas empalé tant de gens que ça. La légende a beaucoup exagéré ce trait. De toute façon, ceux que j’ai empalés l’ont amplement mérité. Ils avaient fait bien pire que moi, crois-moi.
    - Si tu le dis.
    - Je comprends mieux pourquoi tu gardes une statue à l’effigie de dame Lilith chez toi et dans tout Forgotten Hollow.
    - Euh…

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    - Parce que c’est moi ça ?
    - Euh, disons que…

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    - Je ne ressemble pas du tout à ça !
    - A une époque, tu étais habillée bien plus simplement et tu portais les cheveux lâchés.
    - J’étais aussi mal fagotée ? On dirait une souillon. Par l’Univers… Tu me feras le plaisir de virer cette horreur de chez toi et de tout Forgotten Hollow !
    - ça va être compliqué, d’autant plus que certains de mes éveillés ont aussi une statue de toi chez eux. Je crois que Jahia Massouf en a une dans son sanctuaire.
    - ça me donne juste l’impression qu’on me voue un culte. Je déteste ça.
    - En même temps, tu es la première éveillée. C’est normal qu’ils te rendent hommage.
    - Un hommage pareil, je m’en passerais bien. Caïn ricanerait en voyant ça… Tu as intérêt à ce qu’il ne l’apprenne jamais.
    - Je ne dirai rien si je le croise. Par contre, Vlad…
    - Je sais garder un secret !
    - Bien sûr. Tu as dit à Meinhard et Agnès que je m’appelais Hippocrate il y a deux semaines. Tu veux que je te le rappelle ?
    - Je pensais qu’ils le savaient. Tu me critiques, mais je suis un taiseux à côté des Faust. Ils ne savent pas passer une seconde sans ouvrir la bouche…

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    - J’ai cru remarquer oui. C’est assez amusant d’ailleurs. Enfin,… je dois constater que Cornélius Faust ne l’a pas ouvert à mauvais escient à l’époque.
    - Oui… Il craignait pour nos vies à tous. Il savait que tout cela allait arriver.
    - Tu as été bien avisé de l’écouter et de former les plus jeunes.
    - Et l'entraînement porte ses fruits. La plupart commencent à développer un second pouvoir.
    - Comment cela ?
    - Récemment, j’ai pu observer une hausse des pouvoirs chez les plus jeunes. Charles Beaumont est en train d’acquérir la télékinésie. Albrecht Faust peut projeter sa conscience. Jamal Massouf peut lever les sorts avec son bouclier. Malheureusement, je ne sais pas si c’est une nouveauté chez lui, ou si c’était déjà le cas auparavant.
    - Hmm… Intéressant. Lilith, Caleb et Lucy ont développé de nouvelles capacités ? Ils sont vampires. La mutation exacerbe leurs pouvoirs.
    - Pas que je sache. Je suppose que l’un ou l’autre m’en aurait fait part.
    - Pareil de mon côté. Lucy a toujours beaucoup souffert de ses visions depuis sa mutation. S’il y avait le moindre changement chez elle, elle m’appellerait. Enfin, je crois… J’avoue qu’elle me fait un peu la tête…
    - Pourquoi l’as-tu contrainte ? Nos pouvoirs ne doivent pas servir des fins égoïstes.
    - Comment vous savez ça ? Écoutez, je ne veux que…
    - « son bien » ? Ou le tien ? Bref… Si j’étais toi, je ferais bouger ta fille et ton amante de Londres. Tu es inconscient de les laisser livrées à elle-même.
    - Mina et Lucy se débrouillent très bien. Elles n’ont jamais vraiment eu besoin de moi.
    - Je te rappelle que ce ne sont que des vampires majeurs… Elles sont très puissantes certes, mais elles peuvent mourir. Ce n’est qu’un conseil. Tu en fais ce que tu veux. S’il y a le moindre problème pour elles, je ne serai peut-être pas dans le coin, ni mon mari, pour les sortir d’un mauvais pas.
    - Vladislaus a réussi à obtenir une immunité pour elles. Il n’y a que moi qui risque ma peau.
    - Depuis quand tu crois aux mensonges de l’ordre ? Tu te ramollis chef de guerre…

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    - Ne fais pas cette tête. Tu as appris ce qu’était l’amour en t’occupant de Lucy et Mina. Maintenant, il est temps d’intégrer toutes les parties de toi-même pour révéler le grand Dracula au monde. N’oublie pas d’où tu viens et qui tu as été. C’est ta force. Je crois avoir tout dit. Je vais vous laisser. J’ai encore beaucoup de travail.
    - Attendez. Je pense que vous devriez rester. Ce que vous venez de me dire m’aide à réfléchir. Je pense que cela pourrait aider Caleb.
    - Vlad…
    - Aider Caleb ? Il y a un problème.
    - Un peu oui.
    - Vlad !
    - Oh… Un problème d’intégration entre sa part de lumière et d’ombre, c’est ça ?
    - Tu sais toujours tout.
    - Je suis le plus vieux vampire vivant au monde Hippocrate. Tu penses bien que j’ai eu le temps de développer le plein potentiel de la plupart de mes capacités.
    - J’avoue être perdu avec lui. Les crises sont rares.
    - Rares parce qu’il refuse d’utiliser sa forme sombre. Que se passerait-il s’il la prenait tout le temps comme Lilith ? Dis-moi…
    - Je ne sais pas… Plus il la prend et plus il devient fort. Je pense que Vlad et moi réunis aurions du mal à en venir à bout la prochaine fois que ça va arriver.
    - Il faut que tu lui fasses confiance et qu’il se fasse confiance. Et qu’il se raccroche à ce qu’il a de plus important pour lui.
    - J’avoue que je ne sais pas ce que ça peut être. Caleb est très secret. Il me parle assez peu de choses qui le tracassent.
    - C’est pourtant évident Vladislaus. Le plus important pour Caleb, c’est sa famille. Notamment sa sœur. Il ne la quitte jamais. C’est pour ça qu’il a accepté de muter. Pour rester avec elle. Pas parce qu’il voulait être un vampire. Elizabeth le voulait de toute son âme. Elle a toujours été faite pour ça. Elle le sentait. Lui, il ne s’en est jamais senti capable.
    - Tu crois que j’ai fait une erreur en le transformant ?
    - Ce n’était pas une erreur. Les choses sont ce qu’elles sont Vladislaus. C’était son choix. Retiens bien ça. Vivre dans la culpabilité ne t’aidera pas à régler son problème.

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    - Tu vois mon ami. J’ai bien fait de mettre le problème sur le tapis.
    - Oh ça va. Ne commence pas. A t’entendre, tu fais toujours tout bien.
    - Avoue que tu ne lui aurais rien demandé.
    - J’aime bien me débrouiller tout seul.
    - Oui, mais là, tu te débrouilles très mal.
    - Si tu dis un mot de plus, ça va mal se finir Vlad.
    - Tu oserais me combattre ?
    - Crois-moi, tu y perdrais des plumes.
    - Vous êtes mignons à vous disputer. On dirait un vieux couple.
    - C’est bizarre. Avec cet air malicieux, elle ne te fait pas penser à ta fille ?
    - J’espère bien qu’il y a un air de ressemblance. Elizabeth est ma descendante. J’aurais été triste de constater la disparition de nos gênes à Caïn et moi.

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    - Quel silence d’un coup.

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    - Elizabeth et Caleb sont les descendants de Caïn et Lilith ?
    - Comment dire…
    - Ah, tu ne lui avais pas dit ?
    - Non.
    - Je n’y crois pas !

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    - Depuis tout le temps qu’on se connaît, tu n’as même pas été fichu de me dire ça ?
    - Tu sais bien que je suis un brin secret.
    - C’est le moins que l’on puisse dire ! Tu sais bien que j’aurais gardé ma langue sur ça. Je ne l’aurais jamais dit à tes sorciers !
    - Je sais, je sais. Écoute, je ne suis pas parfait. Je dois encore faire un travail sur mon côté réservé et taiseux.
    - Taiseux… Je vais t’en donner moi des taiseux. J’ai couru après ton fils l’autre jour pour éviter qu’il ne tue tout sur son passage. S’il descend d’eux, ça ne m’étonne pas qu’il m’a botté les fesses comme il faut ! Il descend de la première éveillée !
    - Je pensais que tu arriverais à le gérer, puissant comme tu es.
    - Ils le savent au moins tes enfants qui ils sont ?
    - Je leur ai dit récemment. Quand Caleb était en forme sombre dans son cercueil… Ils encaissent encore la nouvelle…
    - Bravo ! Tu le sais depuis quand qu’ils sont ses descendants ?
    - Quand elle m’a demandé de les recueillir et de veiller sur eux à la mort de leurs parents. J’avais alors déjà la responsabilité des descendants de Mélisandre de Beaumes. Je les ai tous élevés ensemble.
    - Monsieur en a profité pour en faire ses enfants. Profiteur !
    - Je n’avais pas prévu de m’attacher à eux. Tu ne vas certainement pas me faire des leçons là-dessus. Tu as toi-même transformé Lucy parce que tu ne voulais pas la voir mourir.
    - Je suis dégoûté. Tes enfants seront toujours plus puissants que les miennes.
    - Depuis quand c’est un concours entre nous ?
    - Une chose est certaine. J’espère que la jeune Lilith n’est pas du genre à péter un plomb. Parce que je te préviens. Ce ne sera pas moi qui irai l’arrêter ! J’ai déjà eu ma dose avec Caleb !
    - Je dois te redire que je suis désolé ?
    - En plus, mais tu es inconscient ! A cause de toi, une grande lignée de sorciers est éteinte ! Tu te rends compte du nombre de sorciers puissants qu’auraient pu donner Lilith et Caleb ?

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    - Je ne m’en ferais pas pour ça si j’étais vous. Ma lignée n’est pas prête de s’éteindre.
    - Que voulez-vous dire par là ? Oh… Elle est déjà partie… Elle semble insaisissable, comme le vent.
    - Elle m’a toujours impressionné.
    - Tu m’étonnes. Tu as côtoyé une légende vivante mon ami. Chanceux ! Et Caïn, il ressemble à quoi ?
    - Tu verras bien.
    - Il faut vraiment que tu travailles ton côté taiseux…
    - Un bon verre de vin rouge, ça te dit ? J’ai besoin d’un bon remontant.
    - Je te suis… Crois-moi, le remontant, j’en ai plus besoin que toi.

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    - Tiens donc… Regardez qui traîne autour du manoir de Vladislaus.
    - Lilith, quelle surprise.
    - Ne fais pas celui qui est surpris, ça te va mal. Tu savais que j’étais là.
    - Les veilleurs savent tout, ou presque. Toi par contre, tu me sens toujours autant.
    - Ce serait malheureux de ne pas ressentir l’énergie d’un ancien amant.
    - Je suis peiné d’entendre le mot « amant ».
    - Ce serait te donner trop d’importance que de te donner le qualificatif de « premier amour ».
    - Tu devrais pourtant être heureuse de faire partie des rares qui peuvent me voir. Je ne donne pas ce privilège à tout le monde.
    - Je peux savoir ce que tu fais par ici ?
    - Je te retourne la question.

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    - Pas de nouvelles amantes ces derniers temps ?
    - J’adore comment tu changes de sujet.
    - Tu as toujours eu un faible pour les humaines, quelque soit ton alignement.
    - Et toi, tu passes trop de temps à te préoccuper de ta grande famille.
    - Elle n’est pas si grande que ça. J’ai le droit de voir si Lilith et Caleb vont bien.
    - Apparemment, ce n’est pas trop le cas.
    - Tu veux dire quoi par-là ?
    - Chez les veilleurs, on est au courant du petit problème de Caleb Vatore. Méphistophélès en a parlé avec Meinhard Faust. Quant à la jeune Lilith, il semble qu’elle doive faire face à des petits soucis énergétiques.
    - Comment ça ?
    - Tu sais ce que ça signifie. Tu l’as toi-même vécu, mais en tant que mortelle.
    - Alors, je vais rester un peu plus longtemps dans le coin. Elle aura peut-être besoin de mes conseils pour traverser ça. Je pensais qu’après autant de siècles, elle ne développerait plus de pouvoirs.
    - Comme quoi, même la sage Lilith peut se tromper.
    - Je ne suis pas infaillible. Une chance d’ailleurs. J’en deviendrais ennuyeuse.

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    - Maintenant que j’ai répondu à ta question, tu vas répondre à la mienne.
    - Je traine, c’est tout.
    - (rire) Toi aussi tu surveilles ta descendance.
    - Jacques et Charles Beaumont ne sont pas mes descendants. Ce sont juste des descendants de mon grand amour. Nuance.
    - Je ne parlais pas d’eux…
    - Je ne vois pas de quoi tu parles.

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    - Ne me prends pas pour une profane Lucifer… Tu sais que ça a le don de me mettre hors de moi.
    - (soupir)
    - Je connais la vérité. Tu peux le cacher aux éveillés et au principal intéressé si ça te chante, mais si tu penses me tromper, tu fais fausse route.

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    - Je sais comment ça se passe dans le bas-astral. Tu es le seul qui est habilité pour engendrer des enfants. Tu ne me feras pas croire que Méphistophélès a reçu un privilège pour faire un enfant à Sybille Faust…
    - Tu insinues quoi exactement ?
    - Je n’insinue pas. J’affirme qu’Albrecht Faust est ton fils.
    - Ridicule.
    - Lucifer… ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Vous avez exactement la même taille, la même carrure, le même regard fixe et sans émotion, les mêmes moues et le même charisme. Et puis, excuse-moi, mais s’il était vraiment le fils de Méphistophélès… Même si j’adore notre ami commun, ce jeune homme serait d’une mocheté sans nom… Peu importe les beaux gênes qui traînent dans cette famille.
    - (soupir) Pourquoi je ne peux rien te cacher ?
    - Peut-être parce que nous partagerons toujours un lien toi et moi, quoiqu’il arrive. Après tout, je t’ai connu alors que tu étais encore un ange…
    - J’ai changé en endossant mon rôle de chef des veilleurs.
    - Peu importe ton alignement. Tu resteras toujours Lucifer pour moi.

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    - Comment ça se fait que personne ne soit au courant ? Tout le monde croit, y compris lui et son père, qu’il est le fils de Méphistophélès.
    - Seule Sybille était au courant. Elle a emporté le secret de l’autre côté quand elle s’est sacrifié pour lui.
    - Pourquoi elle ne l’a jamais dit à Meinhard Faust ?
    - ça vaut mieux que personne ne sache la vérité, crois-moi. Albrecht aurait encore plus de problème qu’il n’en a actuellement. Je fais de mon mieux pour veiller sur lui avec Méphistophélès et le protéger.
    - A un moment donné, il faudra lui dire qu’il peut potentiellement être ton successeur. Tu ne crois pas ? Lucifer… Je sais que si tu fais des enfants avec des humaines, ce n’est pas uniquement par plaisir, mais parce que tu as besoin que quelqu’un prenne ta place. Ce que j’aimerais comprendre, c’est pourquoi ? Tout le monde te respecte là-bas, ainsi que dans ce plan. Les éveillés ont un énorme respect pour toi.
    - Certains veilleurs, dans leur cœur, sont encore loyaux à Abaddon. Il faut quelqu’un avec un alignement neutre pour me succéder. Quelqu’un qui suscitera assez de crainte et de respect pour mener les veilleurs. Et puis, je suis las… J’aimerais retourner à la place qui était la mienne. Ça fait bien trop longtemps que j’endosse un rôle qui ne devrait pas être le mien. Ce sacrifice me pèse…
    - Mais enfin… Tu es au courant que pour retourner dans le haut-astral, tu vas devoir t’incarner ici sur terre ?
    - Bien sûr. Et ça me donnera une chance de retrouver Mélisandre.
    - Tu as choisi ce garçon pour être ton successeur n’est-ce pas ? C’est pour ça que tu restes dans le coin. Lucifer, il ne veut pas aller là-bas.
    - Il n’est pas prêt d’y aller pour le moment. J’y veille. Il n’est pas arrivé à maturité et tu le sais aussi bien que moi. Tu l’observes toi aussi.
    - C’est mon droit. Il est… intéressant… A la fois veilleur et ange… N’est-ce pas merveilleux.
    - Anciens amants ou pas, amis ou pas, je te sommerai d’arrêter de tourner autour de mon fils.
    - Comme si tu pouvais m’ordonner quoique ce soit. On verra ce que le destin aura décidé pour lui Lucifer. Que le meilleur gagne…

     


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