• 26.2 Prémonitions


    Appartement de Mina Murray et Lucy Westenra – Londres

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    - Elle a eu combien de visions depuis ce matin ?
    - Je ne les compte plus. Elle insiste uniquement sur une vision par rapport aux autres. Celle où elle voit deux enfants en danger. Elle suppose qu’ils doivent être pas très loin de toi. L’ensemble des visions semble se rapporter à Vladislaus et ses éveillés.
    - Les seuls enfants ici, c’est la petite sœur de Jamal et son ami qu’elle traîne tout le temps avec elle. Les autres sont adolescents et plutôt matures pour la plupart. Elle te les a décrits ?
    - Surtout la jeune fille. Elle est plutôt petite, des yeux gris très clairs et perçants, ainsi que de longs cheveux bouclés châtains.
    - Alors là, ça ne me dit strictement rien.
    - Tu es certain ?
    - Si j’avais eu une jeune fille comme ça dans mon entourage, je ne l’aurais certainement pas manquée.

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    - Tu ne peux pas t’empêcher… C’est plus fort que toi…
    - De quoi tu parles ?
    - Dès qu’on te parle de jeunes filles, tes hormones s’emballent. Voilà ce qu’il y a.
    - Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit ! Avec une chevelure pareille, elle m’aurait fait penser à toi.
    - Bien rattrapé…
    - Je dis la vérité Mina. Il faut que je te le dise combien de fois qu’il n’y a rien eu avec Anastasia !
    - Parce qu’elle s’appelle Anastasia…
    - Si tu me laissais t’expliquer, je…
    - Je ne veux rien savoir.
    - Tu es bornée ! Mais tu vas m’écouter cette fois ! C’est une éveillée que j’ai emmenée à Vladislaus pour qu’elle se marie avec un éveillé de chez lui. Voilà, tu es contente ? D’ailleurs, le mariage est prévu en juillet. Si jamais tu veux venir…
    - Non, je ne t’accompagnerai pas au mariage. Surtout avec Lucy coincée à Londres.
    - Tant pis pour toi ! J’irai avec quelqu’un d’autre !
    - Je n’en doute pas. Écoute, si je t’appelle, c’est pour aider du mieux que je peux.
    - Avec si peu de détails, je ne peux pas les retrouver.
    - Lucy a dit de demander aux Faust.
    - Ben voyons… C’est non pour qu’elle le contacte. Et encore quoi !
    - Toi aussi tu es borné. De toute façon, dans l’état où elle est, elle ne peut appeler personne, même pas Cornélius Faust.
    - C’est vrai qu’il y a le grand-père qui rôde autour d’elle aussi. Et ça, je ne peux strictement rien y faire. Ça m’agace... S’il pouvait rôder maintenant, ça nous aiderait. Il ferait le lien avec Meinhard ou le gamin. Parce que l’un et l’autre vont m’envoyer bouler. Le père s’amuse très certainement avec Agnès au moment où je te parle.
    - Ah, tu ne dois pas être content alors. Tu l’as toujours considérée un peu comme ta fille.
    - Effectivement, ça ne me plaît pas. Et le gamin, il est sorti en boîte. Alors, si je vais le chercher par la peau du cou pour une séance de voyance, autant dire qu’il va me rire au nez.
    - Selon les conversations que Lucy a eu avec Cornélius, Albrecht adore son pouvoir. Ça ne devrait donc pas le déranger.
    - Oui, mais…
    - Tu te l’es mis à dos. Je me trompe ?
    - Ce n’est pas de ma faute ! Ce gamin est rebelle, borné et il l’ouvre à tort et à travers !
    - Comme toi en somme.
    - Je ne suis pas rebelle ! Et je ne l’ouvre pas à tort et à travers !
    - C’est cela oui… Monsieur le vampire qui a refusé de suivre le traité et qui n’hésite pas à dire aux autres ce qu’il pense sans prendre de gants.
    - Si j’avais respecté ce fichu traité, Lucy et toi ne seriez pas là pour en parler figure-toi ! Jamais on ne m’aurait accordé de vous transformer. Bon, va voir Lucy, parce qu’il me faut autre chose pour retrouver les enfants.

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    - Je suis désolée, mais je ne peux pas lui en demander autant. Elle est vraiment mal en point Vlad.
    - Je me doute…
    - Attends, une chose me revient. Lucy m’a parlé d’un collier qu’elle voyait tout le temps.
    - Et à quoi il ressemble ce collier ?
    - Hmm… Elle m’a parlé d’un cœur rouge ailé transpercé d’une épée. Le bijou est en argent et semble important. Lucy a eu chaud au cœur. Elle pense donc à quelque chose qui se transmet de génération en génération. D’un souvenir de famille très précieux.
    - Les Vatore auraient des descendants ?
    - Pourquoi tu penses aux enfants de Vladislaus ?
    - Lilith porte un pendentif semblable à la description. Elle n’a jamais eu d’enfants et en souffre beaucoup d’après ce que m’a dit mon ami. Caleb n’a jamais été père non plus, du moins pas que l’on sache… Ou alors, leur père a eu des enfants illégitimes ou d’un précédent mariage ? J’ignore tout de l’histoire des Vatore. Je ne sais pas si c’était le père ou la mère qui était éveillé, ou les deux. Je vais aller en parler à Vladislaus. Lilith est très proche de lui et se confie souvent. Elle a dû lui parler de son passé.
    - Tu penses vraiment que ça a un rapport ?
    - J’ai vu Lilith ne porter que quelques rares bijoux : sa bague de fiançailles et son alliance de son mariage, un collier que son amoureux actuel lui a offert il y a des années et celui décrit par Lucy. Elle a tendance à ne porter que des choses auxquels elle tient. Ça colle avec les ressentis de ma petite étoile. Je vais devoir te laisser Mina. Moins je perdrai de temps, mieux on pourra sauver ces petits.
    - Je vais retourner veiller Lucy.
    - Embrasse-la très fort de ma part.

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    - Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Miss Murray !

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    - Bonjour Madame Pickett. Vous devriez crier moins fort. Je doute que les voisins soient ravis de se faire réveiller de la sorte un dimanche matin.
    - Je ne crierais pas si je n’avais pas une raison de le faire.
    - Un problème ?
    - Qu’est-ce que c’est que cette plaque à côté de votre porte d’appartement !
    - Oh ça ? Lucy a décidé de mettre ses dons de médium à profit. Elle s’est demandé pourquoi elle n’y avait pas pensé plus tôt.
    - Il est hors de question qu’elle arnaque les gens dans mon immeuble !
    - Sauf votre respect, l’appartement est à nous. Tant que nous ne nuisons pas au bien-être des voisins, vous ne pourrez pas y faire grand-chose.
    - Je lui mettrai tout le monde ici à dos !
    - Bonne chance alors. Parce que tous les voisins adorent Lucy. Ils n’ont jamais eu à se plaindre de nous depuis que nous vivons ici.
    - Cette petite sotte écervelée commence à m’agacer !
    - Alors que vous ne la côtoyez que depuis un petit mois. Qu’est-ce que cela va donner sur le long terme… Enfin, ça ne me dit pas ce que vous faites à notre porte si tôt.

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    - Je suis venue voir pourquoi vous ne venez pas donner de votre temps au secours populaire ce dimanche. Les autres bénévoles m’ont dit que vous n’aviez jamais raté un seul dimanche depuis votre installation dans le quartier. J’espère que vous avez une bonne raison pour faire passer les démunis après votre confort personnel.
    - Mes raisons ne regardent que moi. Nous avons fini ? J’ai des choses importantes à faire.
    - Très bien. Mais je vous ai à l’œil vous et votre amie, Miss Murray.
    - Grand bien vous en fasse. Votre vie doit être bien ennuyeuse pour chercher la petite bête chez les autres. Je suppose que vous arrêterez quand vous vous en lasserez. Ou que vous aurez une autre cible… Bon dimanche à vous.

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    - Doux Jésus !
    - Vous n’allez pas bien ?
    - Je… Non, c’est… Tout va très bien !

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    - Vous êtes sûre ? Vous avez tous les symptômes de quelqu’un qui fait une crise de panique. Je peux vous ausculter vite-fait pour m’assurer qu’il n’y ait rien de grave.
    - Ne… Ne m’approchez pas. Enfin, je veux dire… Non, ça ira Miss Murray. C’est gentil à vous de vous en préoccuper, mais ma santé va très bien.
    - (soupir) C’est la journée. Je vais sonder votre esprit pour savoir ce qu’il se passe.
    - Je…
    - Oh je vois. Évidemment, madame la fouine a remarqué un petit détail gênant. Je suis désolée, mais je vais devoir m’occuper de ce problème en changeant vos souvenirs…
    - Non, ne…

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    - Nous avons fini madame Pickett ?
    - Très certainement Miss Murray. Je vous souhaite un bon dimanche.

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    - En espérant que cela suffise. Sinon, je vais devoir m’occuper du problème Pickett de manière beaucoup plus radicale…

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    - Pitié ! Arrêtez ça ! Je vous en prie… Je n’en peux plus…

    Chez les Galantome, Willow Creek

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    - Oracle, mais tu fais quoi sur la rue ? On t’a déjà dit que tu ne devais pas sauter la haie.
    - (aboie)
    - Mince, je n’avais pas vu l’heure ! Désolé mon pépère, j’ai totalement zappé la promenade et tes croquettes. Je parie que c’est pour ça que tu viens me voir gros pataud. Faut pas m’en vouloir. Je m’entraîne dur pour garder ma bourse d’études. Je ne suis pas très doué pour toutes les matières intellectuelles, alors il faut bien que je me rattrape avec le sport. Allez, suis-moi. Croquettes et on finira par un tour vite-fait du quartier avant d’aller au dodo. Je te ferai une grande promenade au parc demain pour me faire pardonner.

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    - Tiens, c’est encore allumé dans la chambre de Sonia. A ce que je vois, elle galère autant que moi avec les devoirs. Courage sœurette, encore 3 ans à tirer. Et tu seras libérée. Si seulement maman et papa voulaient bien la laisser faire ce qu’elle veut. Belle comme elle est, je suis certain qu’elle deviendrait un mannequin célèbre. Tu n’es pas d’accord avec moi pépère ? Bah quoi, tes croquettes ne te plaisent pas ?

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    - (gémissements)
    - Mais… Où tu vas comme ça ? Hey ! Tu vas te pr… Il a défoncé la porte, je n’y crois pas. Mais enfin, qu’est-ce qui lui a fait peur comme ça ?

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    - Ah, c’est quoi ce truc ! J’ai dû faire trop de basket. Je dois rêver. Et ça me fonce dessus ! Hallucinations ou pas, je me barricade dans la maison !

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    - Sonia ! Il faut que… Regarde par la fenêtre ! Tu ne vas jamais me croire… J’ai l’impression que je suis taré. Il y a une espèce de gros truc mi plante, mi je ne sais quoi dans le jardin !

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    - Sonia ? Je sais, j’aurais dû frapper comme je le fais d’habitude. Bon, ok, c’est vrai, je n’ai pas toqué la dernière fois où tu étais avec Vladimir dans ta chambre. Je m’excuse… Voilà, tu es contente ? Allez, arrête de me faire la tête un peu. Je t’assure que je dis vrai. Faut que tu viennes voir. Bon, désolé, mais réponse ou pas, je rentre dans ton dressing. Et tant pis si tu es à poil. Après tout, tu es ma soeur...

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    - Elle n’est pas là. Ah la sale garce ! Elle a fait le mur, encore une fois. Papa et maman vont me passer un savon. Comment vont-ils me faire confiance si je n’arrive même pas à veiller correctement sur ma petite sœur ? J’espère qu’elle est chez son copain. Bien que je ne l’apprécie pas, elle sera plus en sécurité avec lui qu’ailleurs. En espérant que je ne me trompe pas. Sinon, elle est peut-être dans le ventre de cette bestiole bizarre.

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    - Oracle ! La porte bon sang ! Papa a autre chose à faire que de réparer tes dégâts. Tu es mort de peur. Ça veut donc dire que je ne rêve pas. Je ne vois rien de la fenêtre de Sonia. J’espère que ce monstre n’ouvre pas les portes, sinon on est mal. Viens Oracle, on retourne en bas voir où elle est. Il ne manquerait plus que les voisins voient ça. On passe déjà assez pour des gens zarb’ avec la passion de maman pour la méditation, le yoga et les trucs New Age. Bon… je vais descendre tout seul dans ce cas.

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    - J’aimerais que ce moment ne s’arrête jamais. Merci mon amour pour cette belle soirée. Ça faisait longtemps.
    - Je suis désolé. J’ai été très pris au journal ces derniers temps. Je sais que je t’ai négligée toi, et les enfants aussi.
    - 20 ans de mariage Bruno. Tu te rends compte un peu. Je me souviens que nos parents ne croyaient pas du tout en notre couple. Personne d’ailleurs.
    - On ne peut pas leur en vouloir. Entre le latino rationnel et ambitieux, et la belle brune spirituelle et à la main verte… Nous avons pu leur prouver que les différences rapprochent. 

    - Pourquoi tu ris chéri ?

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    - Parce que malgré mon esprit cartésien, c’est ton côté sorcière qui m’a plu chez toi.
    - Ah… Ah bon ?
    - Je t’imaginais bien faire des rituels dans ta chambre pour invoquer le grand amour.
    - Je n’ai jamais fait ça et… même maintenant, je ne fais pas ça ! Je t’assure !
    - « Même maintenant ? » Tu veux dire quoi par-là chérie ?
    - Euh… Disons que si je pouvais enchaîner Sonia par magie à la maison, je le ferais. Ça sonne mal dans la bouche d’une mère. J’ai un peu honte de dire ça.

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    - Tu t’inquiètes pour rien Jocaste.
    - Je sais… J’aimerais juste qu’elle fasse attention à elle. Elle est tellement insouciante. Nous n’avions pas ce genre de problème avec Mika. Il a toujours été raisonnable.
    - Nos enfants sont grands maintenant. Dans même pas 3 ans, nous allons nous retrouver seuls à la maison. Mika et Sonia seront à l’université.
    - Je l’espère… Mais vu leur amour pour les études, j’ai de gros doutes. Pour ça, ils sont pareils l’un comme l’autre.

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    - Qui t’appelle à cette heure ?
    - C’est Mika. Je n’aime pas ça. Il n’appelle jamais quand on sort.
    - Laisse sonner. On ne va pas tarder à rentrer de toute façon.
    - S’il appelle, c’est que c’est important. Oui chéri ?
    - Maman… Je ne savais pas qui d’autre appeler… Je suis désolé de gâcher votre soirée.
    - Qu’est-ce qu’il se passe ? Ta voix est bizarre.
    - J’ai l’impression de devenir dingue. Voilà ce qu’il y a.
    - Tu n’es pas dingue Mika. C’est quoi cette nouvelle lubie ?

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    - Si voir un gros monstre à la fois plante et vache, avec une énorme gueule et des crocs en train de me fixer par la fenêtre de la cuisine, ce n’est pas devenir taré… Maman ?
    - Miséricorde.
    - Ah, je suis donc bien dingue. Bah va falloir m’interner. Et Oracle aussi, parce qu’il est cloîtré dans la chambre de Sonia tellement il a peur.
    - Passe-moi Sonia.
    - ça c’est le deuxième petit problème de la soirée. Sonia n’est pas là…
    - Comment ça « elle n’est pas là » ?
    - J’ai débarqué dans sa chambre pour lui montrer la bestiole qu’il y a dans ton jardin et … Je suis désolé maman, je ne l’ai pas vue sortir…

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    - Je ne sais pas où elle est maman. Peut-être chez Vladimir ?
    - Je vais demander à ton père de passer chez les Gothik. Nous ne sommes pas loin de chez eux.
    - Il se passe quoi chérie ?
    - Sonia a fait le mur.
    - Bon sang, elle n’en rate pas une pour le moment.
    - Je suppose que Marguerite n’a pas eu à manger.
    - (en chœur) Marguerite ? Qui est Marguerite ?
    - Un à la fois ! Mika… Je vais te demander d’être très courageux et je ne doute pas que tu le sois. Tu vas aller dans le frigo et prendre un paquet que j’ai préparé pour … le monstre.
    - Parce que tu connais ce truc ? Maman !
    - Ah, ne crie pas Mika !
    - Un monstre ? Il parle d’Oracle ?
    - Une minute Bruno ! Tu prends le paquet et tu lui donnes. C’est son offrande de ce soir. Sonia a dû oublier de la lui donner avant de jouer les filles de l’air.
    - Parce que Sonia est au courant aussi pour ce truc ? Ça fait combien de temps que « Marguerite » est dans notre jardin ? Maman, je veux une réponse…
    - Un peu plus de 10 ans ?
    - …
    - Mika ? Écoute, fais ce que je te dis. Normalement, elle ne te fera rien.
    - Comment ça normalement ? Ça me rassure beaucoup ce que tu me dis !
    - Écoute, donne-lui ça et j’arrive. Je… Je t’expliquerai tout. Promis.
    - Fais vite maman.

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    - Donner à manger à ce machin ? Mais elle a craqué maman. Mais qu’est-ce qu’elle a fichu pour avoir ça dans son jardin ? Elle a fait un mélange d’engrais chimique pour gagner le concours du plus beau potager et ça a donné une plante mutante ? Si moi je dois arrêter de faire trop de sport, faut que maman lâche le jardinage. Mine de rien, ça peut être dangereux.

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    - Il y a un problème ?
    - C’est une catastrophe.
    - Jocaste, pourquoi tu pleures ?
    - Ma vie parfaite vient de valser en l’air, voilà ce qu’il y a !
    - Tu ne crois pas que tu exagères ? On va retrouver Sonia saine et sauve. Elle est certainement chez Vladimir.
    - Je ne pense pas. Sinon Cornélia m’aurait appelé pour vérifier que je lui ai bien donné la permission d’aller chez eux. On s’était mis d’accord toutes les deux, pour éviter les débordements au maximum entre les deux amoureux.
    - Je vais quand même aller vérifier. Sincèrement, il vaut mieux qu’elle soit là-bas avec lui. C’est un bon garçon.
    - Je sais… Il… Il faut que je rentre aider Mika.

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    - Tu peux m’expliquer ce qu’il se passe à la maison exactement ?
    - Je… Ce sera plus facile à expliquer quand tu seras rentré. Avec ou sans Sonia.
    - Tu me fais peur chérie.
    - Je dois avouer que je me fais peur moi-même depuis quelques temps. En espérant que tu me pardonnes pour tout ça Bruno…
    - Chérie, on va retrouver notre fille, je te le promets. Tu ne dois pas te sentir coupable pour ça.
    - Je me demande juste où elle a pu aller

    Outre-Tombe, Forgotten Hollow

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    - Lilith et Charles forment un joli duo. J’ignorais qu’il chantait bien.
    - Charles est doué pour tout de toute façon. Si on excepte le sport.
    - Il doit bien y avoir d’autres choses qu’il ne sait pas faire.
    - Tant que ça met son cerveau à contribution, il sait tout faire. Bon, Ana, il va falloir qu’on arrête ça.
    - Arrêter quoi ?
    - Tu me colles non-stop depuis que nous sommes arrivés dans cette boîte. Ne te méprends pas. C’est très agréable de passer ma soirée avec une très jolie femme, intelligente de surcroît. J’aimerais juste savoir pourquoi.
    - J’aime bien ta compagnie.
    - Bien que je ne doute pas une seconde que ça soit le cas, il y a autre chose. Ne me force pas à aller vérifier dans ta jolie petite caboche.
    - Tu ne ferais pas ça !
    - C’est mon passe-temps favori et je n’ai aucun problème de conscience à faire ça. Par contre, je me pose une question existentielle. Tu es censée être immunisée à toute tentative surnaturelle contre toi. Alors pourquoi je peux lire tes pensées ?
    - Peut-être parce que tu ne le fais pas dans un but malfaisant ? C’est peut-être comme ça que fonctionne mon pouvoir.
    - Tu n’as toujours pas répondu à ma question.
    - J’aime ta compagnie, je te l’ai déjà dit ! C’est toi qui noie le poisson pour essayer de me faire parler !

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    - Je n’y crois pas ! Tu le fais parce que Charlie te l’a demandé. Il n’a pas confiance en moi.
    - Caleb ! Arrête de fouiller dans ma mémoire. C’est agaçant à la fin !
    - Si vous souhaitez que je m’isole dans un cercueil pour le reste de l’éternité, faut le dire tout de suite !
    - Bien sûr que non. Où tu vas chercher ça ?
    - Où ? Charlie t’ordonne de me suivre comme un toutou en cas de problème avec grand méchant Caleb. Donc, il ne me fait pas confiance.
    - Moi, je te fais confiance.
    - Mouais…
    - Je t’assure. Je me dispute sans arrêt avec lui parce que je préfère le coller lui.
    - Le contraire m’aurait étonné.
    - Tu insinues quoi exactement ?
    - Que ça t’arrange bien de devenir madame Beaumont finalement. Je te préviens Ana. Si ma sœur souffre, ça risque de mettre fin à notre amitié naissante. Je t’aime beaucoup, mais ma sœur passe avant tout le reste.
    - Je ne compte pas faire du mal à Lilith…
    - Je l’espère pour toi. Je vais chasser. Alors à moins que tu ne veuilles tenir la chandelle entre moi et ma future conquête, je te conseille de faire plutôt autre chose.
    - Comme tu veux…

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    - Salut Caleb !
    - Erika ! C’est toi qui tiens le bar à cette heure ?
    - Eh oui. Toujours à traîner dans ce bouiboui pourri pour payer mes études. Vivement que j’aie fini et que je me trouve un vrai boulot.
    - Tu exagères pour le bouiboui pourri.
    - (rire) J’avoue.

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    - C’est vrai que sans ça, on ne se serait jamais rencontré. Je ne sais pas qui je dois remercier pour ça.
    - Dieu ? Le destin ? L’univers ? Tout dépend de ce en quoi tu crois. Je vais te décevoir Erika. Je ne suis pas un homme auquel on met la corde au cou.
    - Mais celui qui aime mordre le cou. Tu m’as laissé un beau souvenir la dernière fois. Je n’avais plus eu un suçon pareil depuis des années.
    - J’ai toujours été doué pour ça.
    - J’ai hâte de voir à qui tu vas faire cette fameuse marque, même si ça doit me rendre un peu jalouse.
    - Ne sois pas triste. Une chic fille comme toi trouvera très vite quelqu’un de bien.

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    - Merci chéri. Ça faisait longtemps qu’on n’avait plus chanté ensemble.
    - Longtemps ? Tu te fiches de moi ? On passe les journées où on est ensemble à ça.
    - Je parlais à un karaoké…
    - Ah… Je n’aime pas me donner en spectacle, mais si ça peut te faire plaisir.
    - Tout ça m’a donné soif.
    - Je peux t’accompagner dans ta chasse ?
    - C’est déjà fait chéri… Je parlais d’une boisson de mortel…
    - Je suis déçu. Un jour, il faudra que j’assiste à ça.
    - Hmm, si tu t’assagis, un jour peut-être, tu m’accompagneras.
    - ça veut dire jamais en somme…
    - Tout ne dépend que de toi Charlie.

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    - Comment tu le fais tourner en bourrique Lilith.
    - J’avoue que je prends un malin plaisir à faire ça. A force, je finirai bien par le canaliser un peu pour en tirer le meilleur. Salut Erika !
    - Bonsoir Lilith. Tu es ravissante dans cette tenue.
    - Merci.
    - Comme d’habitude ?
    - Oh tu es trop mignonne. Tu m’as déjà préparé mon cocktail préféré. Il faudra que je pense à te remercier un jour… A ma façon.
    - J’y suis passé avant toi sœurette.
    - ça ne me dérange pas d’être le second choix. Elle est mignonne.
    - Ne le dis pas trop fort, Charlie va t’entendre. D’ailleurs, sur qui tu t’es nourrie ce soir ? Que je ne me jette pas sur la même personne.

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    - Elle vient de s’installer juste à côté de toi.
    - Lilith… Tes goûts changent… Tu me déçois !
    - Hey, je ne devais pas trop faire la difficile figure-toi. J’étais à deux doigts de repasser sous forme humaine.
    - La méditation n’a pas suffi. Tu te dépenses beaucoup en énergie je trouve. C’est bizarre. Tu es certaine que tu vas bien ?
    - Très bien. Encore mieux depuis que j’ai goûté à son sang. Je n’ai eu aucune difficulté à la séduire.
    - Euh Lilith ?

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    - C’est fou le nombre de filles bisexuelles à l’heure actuelle. Enfin, ça me facilite les choses.
    - Euh, oui m…
    - Enfin, celle-ci n’était pas trop à mon goût. Que ce soit physiquement ou comme repas. Je vais plutôt tester la petite barmaid la prochaine fois. Je suis certaine qu’on s’amusera bien toutes les deux.
    - Lilith…
    - Quoi ?
    - Si tu m’avais laissé parler, je t’aurais dit que…
    - Oh non, Charlie a tout entendu, c’est ça ?
    - Je suis juste à côté de toi. Le nombre de choses intéressantes que je peux apprendre en laissant traîner mes oreilles. Tu te ramollis vampirette. Tu ne m’as même pas senti.
    - Et zut…
    - Il a raison sœurette. Quand je te disais que tu n’étais pas en forme, je n’étais pas très loin de la vérité.

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    - Salut…
    - Qu’est-ce que tu as à me regarder comme ça ?
    - Pas trop mal au cou ?
    - C’est une nouvelle technique de drague ? Désolée, mais j’aime les filles.
    - T’inquiète, je suis déjà au courant. Et voilà. Une prétendante de moins dans le coin.
    - Tu ne risques rien chéri voyons.
    - Mouais… Je savais bien que j’aurais des mecs à tenir à distance, mais pas que j’allais devoir sélectionner les nanas qui te tournent autour.
    - Sélectionner ?
    - Si je peux en profiter, crois-moi, je vais sélectionner ! Une fille blonde avec les pointes roses. Je sais que le ridicule ne tue pas, mais quand même. Jamais tu ne verrais ça chez les Beaumont, je te le garantis !

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    - Tiens, on dirait que Charlie a enfin remarqué le petit secret de Lilith.
    - Lequel ?
    - Elle aime aussi les filles.
    - Ah bon ?
    - Eh ouais. Cal’ et Lilith sont bi.
    - On en apprend des choses. Moi qui pensais que Caleb ne séduisait que des femmes. Je me demande quel type d’homme il aime.
    - Moi, j’ai bien ma petite idée. Mais celui-là, je crois qu’il ne l’aura jamais.
    - C’est bizarre quand même. Comment on peut aimer à la fois des hommes et des femmes ? Enfin, ça ne me dérange pas du tout, mais je ne comprends pas.
    - ça ma petite Lune, c’est parce qu’ils sont attirés par une âme et non par un corps.
    - ça te dit qu’on aille chanter Luna ? Lilith et Charles m’ont donné envie tout à l’heure.
    - Oh euh…
    - Allez ma petite lune. Amusez-vous toutes les deux. Vous le méritez bien après tout ce que vous avez traversé chacune.
    - Vous ne voulez pas m’entendre chanter.
    - (en chœur) Mais si !

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    - Oh non. Je suis désolée Ana, mais… je ne peux pas.
    - En ce cas. Ma petite lune, tu me donnes la permission d’accompagner Ana ?
    - Oh euh, pourquoi tu veux la permission ?
    - Parce que je ne veux pas faire de la peine à ma petite lune en passant du temps avec une autre fille. Voilà pourquoi.
    - Qu’il est adorable. Tu as tiré le gros lot Luna.
    - Bien sûr que tu peux. Tu n’as pas besoin de ma permission pour ça. Ana est mon amie. Je ne m’en offusquerai pas.
    - Mademoiselle Assinov. A vous l’honneur de choisir la chanson. Après vous.
    - Et galant avec ça. Bien monsieur Faust.

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    - J’ignorais qu’Al chantait aussi bien.
    - Il a toujours été doué pour la musique. A se demander de qui il tient ça. Il me fait penser à maman… C’est con ce que je dis. Il n’y a aucune raison à ça.
    - Ana chante magnifiquement bien aussi.
    - Oh oui. Je crois avoir trouvé ce qu’on va faire d’elle…
    - Tu disais ?
    - Rien Mini-Lune. Ça gâcherait ma surprise.
    - Je n’ai rien compris.
    - Une Jamal numéro 2. Tu sais quoi Mini-Lune ? Reste comme tu es. Ça deviendra moins drôle si tu changes.
    - Oh euh… oui…

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    - Ana, je tiens à te remercier pour ce bon moment.
    - C’est moi qui te remercie. Je ne pense pas que j’aurais eu le cran de venir chanter seule.
    - ça aurait été dommage. Ta voix est comme du cristal. Tu en as ébloui plus d’un.
    - Mais non.
    - Cette chanson scelle notre amitié. Dorénavant, Albrecht Faust jurera de te protéger, jusqu’à la mort s’il le faut.
    - Je t’interdis de mourir pour moi.
    - Personne ne décide pour moi Ana. Je suis le maître et le responsable de mon propre destin. Et je compte bien en profiter avant d’avoir à partager mon corps avec un autre veilleur.

    Maison des Faust, Windenburg

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    - J’ai le droit de poser une question indiscrète ? Si tu ne veux pas répondre, je comprendrais très bien.
    - J’aime les questions indiscrètes. D’habitude, c’est moi qui les mets sur le tapis. Une sortie de zone de confort ne me fera pas de mal.
    - J’aimerais beaucoup entendre l’histoire de cette marque. Cette partie de ton corps me fascine.
    - Si tu veux. Ça ne me dérange pas du tout d’en parler. Ça fait partie de moi. Tout a commencé à la mort de mon père.
    - Tu es certain de vouloir remuer tout ça ?
    - Bof, ça fait 16 ans qu’il est mort et ce n’est pas comme si on n’était plus en contact lui et moi. La médiumnité a des avantages. Ça me permet de rester proche des gens que j’aime. Du moins, ceux avec lesquels j’ai le droit d’être en contact.
    - Il t’arrive de voir Elise ?
    - ça ne m’est arrivé qu’une seule fois… il n’y a pas très longtemps d’ailleurs. La veille où Al a dévoilé qu’il était un veilleur. Je pense qu’après ça, je ne la reverrai plus jamais. Pas avant de passer de l’autre côté.

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    - Par contre, elle visite beaucoup Al. Elle était venue me voir parce qu’il le lui avait demandé. Il pensait que ça me ferait du bien.
    - Et ça a été le cas ?
    - (rire) Oui et non. Ça m’a bouleversé, mais il y a des choses qui m’ont amusé aussi. Figure-toi qu’elle m’a fait une crise de jalousie.
    - Ah bon ? Pour tes nombreuses conquêtes ?
    - C’est de toi qu’elle est jalouse. Je parie qu’elle doit bondir de l’autre côté à l’heure où je te parle. Ce qui est amusant, c’est qu’elle était déjà jalouse de toi à l’époque où elle et moi, on vivait ensemble à San Myshuno. Avant que notre conte de fée ne se termine avec son mariage avec Jacques…
    - Ah bon ? Pourtant, il ne s’est jamais rien passé entre nous à l’époque. J’étais d’ailleurs mariée de mon côté et bien plus âgée que toi. Quoique, je sois toujours plus âgée que toi.
    - Elle voyait qu’on s’entendait bien et je crois que ça lui faisait peur.
    - Elle s’est imaginé des choses.
    - Sysy m’avait fait la même réflexion quand on était jeunes parents. Elle me disait qu’elle comprendrait que je veuille faire ma vie avec quelqu’un qui me corresponde mieux. Elle pensait justement à toi.

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    - Comment on en est venu à parler des deux femmes de ta vie ?
    - Ne me dit pas que tu es jalouse Agnès ?
    - Certainement pas. Ce mot ne fait pas partie de mon vocabulaire. Surtout à mon âge. Disons que je m’intéresse plus à ton histoire à toi qu’à ce que tu as pu vivre avec elles.
    - Si tu veux savoir ce que ça fait que d’avoir cette marque… ça dépend de quel moment tu parles. On parle de l’époque où je l’ai reçu ou de maintenant ?
    - A toi de voir ce que tu veux me confier.
    - En un mot, ça se résumerait à ça pour mon cas : résignation.
    - Je ne te suis pas.
    - Ce n’est un secret pour aucun de mes proches de toute façon. Je n’ai jamais aimé être médium et je n’aime toujours pas ça, même si je m’en accommode maintenant. Être éveillé a toujours été un poids pour moi. J’aurais pu batailler pour tenter vainement de fuir l’inévitable, mais je ne voulais pas finir comme mon père.

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    - Il est mort à cause de la fusion avec le veilleur ?
    - Mon père n’a jamais voulu de cette fusion. C’était une chance que mon grand-père ait vécu si longtemps. Sinon, je crois que mon père serait mort bien avant ça. Il était résistant à la fusion. Il faisait tout pour faire sortir le veilleur de son corps. Du coup, Méphistophélès devait insister et ça a épuisé mon père. Il a pris un coup de vieux énorme en 4 ans et son cœur s’est fatigué. Il est mort d’une crise cardiaque. Je crois que mon père est le Faust qui a tenu le moins longtemps la fusion.
    - C’est pour ça que tu t’es résigné ?
    - Ma vie entière ne tourne autour que de ça de toute façon. J’ai dû me résigner à voir la femme que j’aime se marier à un autre… A être impuissant en apprenant sa mort… A voir la naissance d’un fils veilleur sans que je puisse y faire quoique ce soit… A voir ma femme dépérir, puis mourir… Sans compter les visions reçues que je ne pouvais changer. C’est le plus compliqué, surtout quand on « voit » la mort de personnes ou un destin tragique.
    - ça ne me rassure pas ce que tu me dis là.
    - Et encore, tu ne m’as pas encore vu en fusion avec Méphistophélès. J’espère que ça ne te fera pas peur si ça arrive.
    - Ne t’inquiète pas de ça. Je suis solide et le monde des veilleurs m’est plutôt familier. C’est pour Albrecht que je m’en fais. Quand tu vas mourir, il va lui arriver quoi tu crois ?

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    - Je ne sais pas…
    - Tu lui as parlé de tout ça au moins ? De la façon dont ça va se passer pour lui une fois que tu seras passé de l’autre côté ?
    - Bien sûr. Seulement, crois-moi, on n’est jamais préparé.
    - Meinhard, tu connais ton fils. Tu sais comment il est. De qui il tient dans la famille.
    - Je sais… C’est un mini Cornélius en plein. Dieu merci, il tient beaucoup de Sysy aussi, ce qui adoucit un minimum le caractère. J’ai le secret espoir que son sens du sacrifice l’emporte sur sa soif de liberté. Mon fils saura ce qu’il convient de faire pour tenir son rôle de protecteur comme il l’a toujours fait jusqu’ici. Même si les autres ne se rendent pas encore compte de tout ce qu’il a pu faire pour eux dans l’ombre.

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    - Alors ne t’inquiète pas outre-mesure pour lui. Laisse plutôt son vieux père se faire des cheveux gris.
    - Tu as déjà les cheveux gris Meinhard.
    - Merci de me le rappeler.
    - Par contre, tu n’es pas vieux.
    - Oh si Agnès. Je prends soin de moi, comme un Faust a si bien appris à le faire, mais je me sens terriblement vieux à l’intérieur. Comme brisé en mille morceaux.
    - Je crois… Je crois qu’on devrait arrêter de se voir Méni.

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    - Je rêve où tu m’as appelé par mon petit surnom ? Vous vous ramollissez mademoiselle Ladentelle.
    - Pourquoi faut-il que tu taquines alors que j’aborde un sujet sérieux ? Tu es insupportable.
    - Je sais. Agnès, je n’ai aucune intention d’arrêter de te voir. Maintenant, je ne peux pas te forcer si tu n’en a plus envie.
    - Ce n’est pas ça…
    - Alors c’est quoi le problème ?
    - Je n’en ai peut-être pas les crocs, ni la force ou la vitesse, mais je suis vraiment un vampire. Notre proximité va finir par te tuer.
    - Je t’assure que non. Je serai mort bien avant que tu ne puisses me vider de mon énergie, ne t’inquiète pas pour ça.
    - Pourquoi tu es si serein en parlant de ta mort ?
    - Je n’ai pas peur. Je sais que ce n’est qu’une transition. Je serai toujours là et toujours aussi insupportable, tel que l’univers a voulu que je sois.
    - Si tu meurs avant moi, je ne le supporterai pas.

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    - Mais tu pleures ?
    - Non…
    - Agnès. Si je meurs avant toi, sache que je serai toujours à tes côtés. Ne fais pas comme ma mère à te laisser dépérir, alors qu’il y a des gens autour de toi qui auront terriblement besoin de toi. Ta sœur a besoin de toi. Ton filleul. Et mon fils aussi. Il aura besoin de quelqu’un avec beaucoup de poigne pour éviter qu’il ne parte en vrille.
    - Élise ou Sybille auraient été meilleures que moi pour ça. Elles étaient maternelles et douces. Tout le contraire de moi en somme…
    - Tu es aussi belle qu’elles ne le sont Agnès. Je suis heureux que l’Univers ait mis sur ma route celles qui ont été les trois femmes les plus importantes de ma vie. Celles sur qui je peux me reposer et avec lesquelles j’ai envie de me poser. Je t’aime Agnès.
    - Oh non, ne me dis pas ça s’il te plaît.
    - Je ne te le dis pas alors. Je vais plutôt te le montrer. J’ai toujours été meilleur avec les actes qu’avec les paroles de toute façon.

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    - Mon téléphone sonne Méni.
    - Laisse sonner. On est occupé là. Je compte bien continuer ma nuit de façon agréable.
    - Tu m’as dit « je t’aime » juste pour ça ?
    - Ne me confonds pas avec mon père s’il te plaît. Je n’ai pas la manipulation dans le sang. Heureusement pour toi, je tiens de ma mère. Si je dis « je t’aime », c’est que je le pense.
    - Vlad insiste.
    - Comment tu sais que c’est lui ?
    - J’ai une sonnerie différente pour chaque contact. Comme ça, je sais si je dois répondre en priorité ou non.
    - Ah… Je n’ai jamais pensé à faire ça.

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    - Une troisième fois ? Dis donc, tu es très demandée.
    - (soupir) Qu’est-ce qu’il me veut à cette heure ? J’espère qu’il ne s’ennuie pas, sinon autant que je ne décroche pas. On pourra dire au revoir à notre nuit torride.
    - Ce serait dommage en effet. Moi, je crois que ton ami a une alarme anti Faust.
    - C’est possible oui. Sans offense pour toi et Albrecht.
    - Bof, qu’il m’aime bien ou pas, je m’en fiche un peu à vrai dire. Jacques me suffit comme ami.

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    - Tu as dit quoi là ?
    - Euh, que j’avais assez d’amis ?
    - Non, tu as dit que « Jacques » était ton ami et que ça te suffisait.
    - Je te jure que si tu le répètes, je demande à Al de te faire hanter !
    - Les Beaumont et les Faust doivent avoir un ancêtre commun quelque part, ou je ne m’appelle plus Agnès Ladentelle.
    - Mais non voyons. Ils sont français et nous, allemands. Et puis, nous ne sommes pas du tout pareil.
    - S’il est ton ami, tu m’expliques pourquoi vous nous cassez les bonbons à vous disputer tout le temps comme ça ?
    - C’est lui qui me déteste depuis que nous sommes enfants. Moi, je l’aime bien. Je n’ai juste jamais compris pourquoi il me haïssait, jusqu’à ce qu’il m’en parle à l’enterrement de Jacques Villareal. Tout ça à cause de problèmes père/fils.
    - Depuis, vous êtes amis ? Eh bien… ça va nous faire des vacances de ne plus vous voir vous sauter à la gorge.
    - Il ne faut pas exagérer non plus. Je ne compte pas pour autant arrêter mon activité favorite.
    - Tu es incorrigible. Pourquoi tu le titilles alors que tu sais qu’il aime sa tranquillité et qu’il va bondir à la moindre pique ?
    - C’est ça qui est drôle justement.
    - Je comprends mieux de qui ton fils tient ça…
    - De moi ? Non, tu crois ? Ah, la sonnerie change.
    - C’est ma sœur. Désolée, mais ça, c’est une urgence.
    - Je comprends.

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    - Oui Cornélia ?
    - Désolée de te déranger si tard. Je sais que tu voulais passer une soirée tranquille avec Meinhard.
    - Ce n’est pas grave. C’est Gunther ?
    - Non ça va. J’ai Bruno à la maison.
    - Bruno…
    - Le mari de Jocaste.
    - Ah. Il fait quoi chez nous à cette heure ?
    - Il est venu voir si Sonia était avec Vladimir.

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    - Mais pourquoi a-t-il fallu qu’un garçon aussi intelligent que mon neveu se mette avec une fille comme ça ?
    - J’en suis la première désabusée… Agnès, on ne sait pas où elle est...
    - Et tu veux que j’y fasse quoi sincèrement ?
    - Vladimir pense qu’elle est peut-être à l’Outre-Tombe. En voulant appeler Sonia, il a vu un sms d’Albrecht qui l’invitait à y aller avec Sonia. Le texto était déjà lu... certainement par elle. Je ne me permettrais pas de fouiller le téléphone de mon fils.
    - Je vais la chercher… Je vais demander à Vlad d’aller sur place jeter un œil en attendant que je sois là-bas. Dès que je mets la main sur cette petite écervelée, elle va passer un sale quart d’heure ! Je te le garantis !

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    - Il se passe quoi ?
    - Mademoiselle Sonia semble être de sortie à l’Outre-Tombe. Avec ton fils…
    - Ah bon ? Il ne faut pas s’inquiéter alors. Al va veiller sur elle. Que le mari de Jocaste ne se fasse pas de souci.
    - Méni, Sonia n’a que 15 ans ! Si tu laisses ton fils sortir s’amuser, grand bien t’en fasse. Mais je pense que Jocaste et Bruno aimeraient récupérer leur fille.
    - Tu ne peux pas plutôt laisser Dracula la ramener chez elle ?
    - Pour que Bruno fasse une attaque en voyant un vampire aux yeux rouges en compagnie de sa fille ? Il n’est pas au courant qu’elles sont des éveillées. S’il l’apprend comme ça, je suis certaine que Jacques va se retrouver avec un divorce sur les bras. Enfin, il sera content tu vas me dire.
    - Oh non Agnès, tu ne vas pas me faire ça. J’étais hyper motivé pour cette nuit.
    - ça devra attendre… une autre fois.
    - Parce qu’en plus, tu ne reviens pas ici passer la nuit avec moi ?
    - Ne me fait pas ces yeux de chiens battus. Ça ne marche pas sur moi.
    - Je ne fais pas les yeux de chiens battus. Je suis déconfit !
    - Écoute, j’habite loin. Je me vois mal ramener Sonia à Willow Creek et refaire le trajet en sens inverse dans la nuit.

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    - (soupir) En ce cas, tu ne me laisses pas le choix. C’est moi qui conduis.
    - Tu tiens tellement à ta nuit avec moi ?
    - Tu n’as pas idée.
    - Je file m’habiller et on y va.
    - Prends un peu ton temps. J’ai quelqu’un à qui je dois parler avant.
    - Abrège la conversation alors. Parce que j’aimerais mettre la main sur cette petite sotte très vite. Elle m’a gâché ma soirée.
    - Ne parle pas trop vite. Je suis certain qu’on va pouvoir la finir comme il faut.
    - Je l’espère pour elle… Sinon, je te jure que je la tue pour que Vladimir ne puisse jamais l’épouser.
    - Outch, la porte a claqué… Une chance qu’Agnès ne soit pas la mère de Vladimir. Hmm, papa ? J’ai à te parler. Je suis sûr que tu es dans le coin. Papa !

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    - Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as vu l’heure ?

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    - Tu… dormais ? Tu ne crois pas que tu as autre chose à faire de ta vie de l’autre côté ?
    - Hey ! C’est plus fatiguant que tu ne le crois là-bas. On doit courir partout pour veiller sur une ribambelle de personnes. Dont certains n’écoutent même pas les signes tellement ils sont bouchés…
    - Ah… Tu es guide durant ta période de transition ?
    - Oui… Crois-moi, j’en ai une qui me donne du fil à retordre pour le moment. Elle voit les signes, mais elle est incapable de prendre une décision. Elle reste comme ça à attendre qu’une catastrophe arrive pour bien comprendre le message.
    - Tu parles de Luna ?
    - L’Univers m’en garde, je ne suis pas son guide. Elle finirait par me taper sur le système. Je ne sais pas comment mon petit-fils fait pour la supporter. Elle est fade.
    - Tu exagères papa…
    - Ouais, peut-être un peu. Disons que j’ai mes préférences.
    - Je me doute, mais ce n’est pas toi qui choisis. Al fait ce qu’il veut de sa vie amoureuse.
    - Si j’étais lui, je profiterais de toutes les jeunes femmes qui lui tournent autour sans ménagement avant de se poser comme je l’ai fait avec ta mère.
    - Luna et Lucy… ça ne fait pas beaucoup comme jeunes femmes…
    - Il y en a d’autres qui le regardent amoureusement, mais il est soit trop niais pour s’en rendre compte, soit il fait l’autruche exprès…

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    - Bon, qu’est-ce que tu me veux ? Que je puisse retourner vite-fait auprès de ta mère.
    - Comment va maman ?
    - Très bien, ne t’inquiète pas. Méni, ne mets pas dix ans à me parler. Ça m’exaspère.
    - Tu vas devoir remettre à plus tard ta soirée avec maman figure-toi. J’ai besoin que tu ailles voir Al.
    - Ah ça non ! J’ai autre chose à faire.
    - Je me doute bien. J’étais occupé avec Agnès aussi et on va devoir partir à cette heure pour chercher Sonia.
    - Sonia ? Qui c’est celle-là ?
    - La fille de Jocaste Galantome… La petite amie de Vladimir, le neveu d'Agnès ? Tu suis un peu ce qui se passe ici ou bien ?
    - Je ne suis que les personnes qui m’intéressent figure-toi. Si je ne sais pas qui c’est, c’est qu’elle n’en vaut pas la peine. Vous êtes nombreux dans le coin je te signale.
    - Tu peux bien faire ça pour moi quand même. Tu préviens juste Al qu’Agnès et moi on arrive, histoire que Sonia se prépare à se faire tirer les oreilles… dans le meilleur des cas.
    - Tu veux que j’aille lui parler pour ça ? Non mais ça ne va pas la tête ! Qu’elle se débrouille et assume un peu ses bêtises.
    - Donc tu vois très bien de qui je parle si tu sais qu’elle a fait une bêtise… Je me disais aussi qu’une jeune fille aussi belle ne passerait pas inaperçue… Être de l’autre côté ne te rend pas plus cool…
    - Et toi, tu l’es trop !

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    - Arrête de me rappeler à quel point j’ai été un fils décevant, loin de tes attentes. Tu sais quoi ? Al aurait dû s’incarner avant moi. Au moins, tu aurais été content d’avoir le fils que tu voulais. A mon âge, j’en ai ma claque de me prendre dans la tronche que je ne suis pas assez bien pour monsieur Cornélius Faust.

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    - Tu crois vraiment que je pense ça de toi ?
    - Tu ne m’as jamais donné à penser le contraire. De toute façon, tu préfères Al… ça se voit.
    - Mais non enfin !
    - Tu passes tout ton temps avec lui plutôt qu’avec moi. De ton vivant, et même sans lui, c’était déjà pareil de toute façon…
    - Mais tu étais collé à ta mère H24 !
    - Ah ne commence pas avec maman ! Si je me suis autant accroché à elle, c’est parce que tu n’as jamais pu passer du temps avec moi sans me dire une parole rabaissante.
    - Mais je ne te rabaissais pas. Je te tirais vers le haut. C’est différent. Si je ne l’avais pas fait, tu serais resté sur tes facilités. Grâce à mon exigence, tu es devenu directeur Méni. Tu as eu la meilleure carrière de tous les Faust réunis.
    - Je m’en fiche de ma carrière…
    - C’était bien ça le problème Méni. Tu t’en fichais de tout. Si je n’avais pas été aussi dur avec toi, tu te serais laissé vivre sans te poser de question. Sans travailler tes points forts et réduire tes points faibles.
    - Un peu d’encouragement de temps en temps, ça ne m’aurait pas fait de mal.
    - Il y avait ta mère pour ça.
    - ça ne me suffisait pas !

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    - ça fait combien de temps qu’on ne parle pas ? Je sais que je suis mort et que j’ai tout le temps du monde, mais ce silence me paraît interminable.
    - Bien trop longtemps pour des Faust… Je vais me préparer. Agnès doit être en train de m’attendre.
    - Méni ?
    - Oui ?
    - Je sais que j’ai été un père tyrannique et exigeant, mais sache que quoique tu ais fait dans ta vie, quels qu’aient été tes choix, j’ai toujours été fier de toi. J’aurais dû te le dire plus souvent…
    - C’est bien. Ton séjour de l’autre côté commence à être profitable.
    - (rire) Oui, on en apprend tous les jours. Ne fais pas comme moi. N’attend pas d’être mort pour dire à ton fils à quel point tu l’aimes et que tu es fier de lui.
    - C’est ce que je fais papa. Tous les jours. Je me démène surtout pour qu’il ne lui arrive pas la même chose que toi.
    - De quoi tu parles ?
    - Chaque jour que l’univers fait, et au vu de son caractère, j’ai bien peur que la fusion avec Méphisto ne le tue.


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    • Episode 26 (1) Hantise

      Maison des Galantome, Willow Creek

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      - Rhaaaaa, je n’y arriverai jamais !

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      - C’est trop difficile. Vladichou a raison. Il y a un temps pour s’amuser et un pour travailler. La prochaine fois que j’irai étudier chez lui, je le ferai sérieusement. Sinon, je vais finir par redoubler à cause des maths. Encore trois ans à tirer avec cette fichue matière qui ne me sert à rien.
      - Sonia ?
      - Tu peux entrer maman…

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      - Je t’ai entendu t’énerver toute seule. Il y a quelque chose qui ne va pas ?
      - Oh, pas grand-chose. Juste le besoin d’évacuer du stress.
      - Ce n’est pas ton genre de crier comme ça.
      - (soupir) Je déteste les maths. Voilà ce qu’il y a. C’est obligé de passer le bac maman ? Je crois que je ne tiendrai jamais 3 ans de plus avec cette matière pourrie.

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      - Tu n’étais pas censée faire tes devoirs ce matin avec Vladimir ?
      - Tu es très jolie dans cette tenue maman. Papa va être ébloui.
      - Ne change pas de sujet…
      - Disons que le devoir de biologie nous a pris plus de temps que prévu. Alors j’ai dit à Vladi de ne pas s’en faire et que je me débrouillerai pour faire mon exo de math toute seule.
      - Il est hors de question que tu ailles chez lui ce soir pour finir des devoirs qui auraient dû être fini depuis longtemps.
      - De toute façon, ses parents sont là. Tu sais bien que sa mère ne m’aime pas…
      - Hors de question de le faire venir ici en notre absence à ton père et moi. Bien que je l’aime beaucoup et que je trouve qu’il soit un garçon bien, je ne veux pas que tu perdes de vue tes priorités.

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      - Lesquelles ?
      - Avoir ton diplôme ma chérie.
      - Maman… Moi, ce que je veux faire, c’est être mannequin.
      - Tu as 15 ans. Il est temps d’arrêter de rêver.
      - Mais maman !
      - Sonia, nous sommes des éveillées. Imagine que tu deviennes un mannequin connu et que l’on finisse par remarquer ta particularité.
      - Mon pouvoir ne se voit pas. Je ne risque rien.
      - Tu n’as donc rien retenu de la réunion où nous sommes allées.
      - J’étais coincée avec Caleb je te rappelle. Je n’ai rien suivi de ce qui s’est dit.
      - Je me demande d’ailleurs ce que tu faisais avec lui.
      - Rien maman… Il n’aime pas les gamines de 15 ans de toute façon…
      - Sonia !
      - Relax maman. J’aime Vladimir. Tu le sais ça.
      - Moi, je le sais. Vladimir le sait. Mais il y a des hommes qui pourraient n’en avoir rien à faire Sonia. J’aimerais que tu fasses attention…
      - Pourquoi tout le monde me dit ça ! Au pire, si un homme me fonce dessus, je le charmerai avec mon pouvoir.
      - Ce que tu viens de dire prouve à quel point tu n’as pas compris comment il fonctionnait. Tu n’es pas Charles Beaumont. Tu charmes. C’est différent du contrôle mental.
      - Parce que toi, tu sais mieux que moi utiliser ton pouvoir peut-être ? Tu as amené un esprit de la nature et des fées dans notre jardin je te signale.

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      - Je n’ai pas la prétention de tout savoir et si Marguerite est venue à nous, c’est qu’il y a une raison.
      - Avoue quand même que ce n’est pas pratique de la dissimuler à Papa et Mika.
      - D’ailleurs, en parlant de plante vivante, tu me feras le plaisir de la nourrir ce soir.
      - Tu veux que je meure maman ?
      - Elle ne te fera rien du tout. Par contre, si tu oublies de la nourrir, on risque d’avoir un petit problème et surtout, devoir parler de tout à papa et ton frère. Je préfère qu’ils restent ignorants de tout ça. Surtout ton père…
      - Maman, s’il apprenait que tu es une sorcière, il n’irait jamais l’écrire pour le publier dans le journal local. Il t’aime trop pour ça.
      - Mais peut-être pas assez pour accepter quelque chose qui le dépasse. Ma chérie, ne discute pas et nourrit Marguerite ce soir.
      - (soupir) Il faudra penser à lui demander comment elle s’appelle vraiment ta plante. Parce que Marguerite, ça fait un peu ridicule.
      - Quand j’aurai le traducteur intégré, je te le ferai savoir.

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      - Au pire, tu invites les Faust ici à dîner et tu leur demandes son vrai nom. Je parie qu’ils peuvent le savoir.
      - Je n’inviterai pas ici quelqu’un qui se fera un plaisir d’exercer ses talents devant notre famille.
      - Tu parles d’Al ? Il est juste fier d’être médium. Il n’y a pas de mal à ça.
      - C’est non Sonia !
      - Dommage. Il me plaît bien… J’avoue que si Vladimir n’existait pas… Arrête avec ce regard sévère. J’ai le droit de dire si un homme me plaît quand même. Il est charmant, drôle et sûr de lui.
      - Il ne faut pas toujours se fier aux apparences. On peut porter le masque du sourire et souffrir grandement intérieurement. Je te laisse avec ton frère. Je vous fais confiance pour rester seul à la maison.
      - Ne t’inquiète pas maman. Nous serons sages comme des images !
      - C’est ça qui me fait peur…
      - Bonne soirée maman ! Profites bien avec papa.

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      - « Tu n’as pas compris comment fonctionnait ton pouvoir ». Ah c’est comme ça…

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      - Mika, on y va. Passez une bonne soirée mes chéris. Et… tenez-vous loin de mon jardin !
      - ça va maman. Personne ne va abîmer ton précieux jardin d’Eden. Tu n’as pas besoin que j’arrose ?
      - Non surtout pas !
      - Calme-toi maman. Il suffisait de me dire non.
      - Par contre, si tu pouvais promener Oracle avant qu’il fasse nuit, ce serait gentil mon chéri.
      - Pff, Sonia ne peut pas le faire ?
      - Sonia finit ses devoirs.
      - Chouette, comme ça, je ne la verrai pas de la soirée.
      - Sois gentil avec ta sœur et ne la dérange pas…
      - Oui papa. A tout à l’heure… Maman est relou avec son jardin. On ne peut jamais y mettre les pieds sans qu’elle soit là. Je me demande bien pourquoi…

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      - C’est parfait. Avec cette tenue, je vais pouvoir tester les limites de mon pouvoir. Il n’y a plus qu’à trouver un moyen d’aller à Forgotten Hollow sans me faire remarquer de mon frangin.

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      - Outre-Tombe, me voilà !

      Centre-Ville de Windenburg

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      - Chouchoute, il n’y a pas un chat… Tu es certaine de ne pas plutôt vouloir aller à San Myshuno.
      - Pour que ton père apprenne que je t’ai emmenée dans son dos en sortie ? Je préfère éviter les ennuis. La boîte vient d’ouvrir. Laisse le temps aux gens d’arriver. Regarde, il y en a qui picolent déjà au bar.
      - S’ils savaient seulement ce que l’alcool fait à leur esprit et à leur corps… Crois-moi, ils n’en boiraient plus jamais !
      - Ce qui m’étonne Lati, c’est que tu ne sois jamais tombée dans l’alcool pour rentrer dans le moule.
      - Justement parce que je ne suis pas dans le moule. Je suis tout en haut, c’est différent. L’avantage quand on est une Queen, c’est que l’on peut tout se permettre. Les suiveurs suivront toujours, même si je décidais de devenir nonne.
      - Si tu le dis. Tu as déjà essayé de ne pas être dans le haut du panier ?
      - Je suis moi uniquement avec toi et ça me suffit. Je calmerai mon tempérament de tyran dans ma prochaine incarnation.
      - Tu n’as pas peur du karma ?
      - Je devrais ? Je suis militante contre la souffrance des animaux, je ne fume pas et je ne bois pas. Tout le contraire du grand gourou du contrôle mental. Alors crois-moi, je risque d’accumuler un meilleur karma que lui.
      - Tu as vraiment une dent contre lui. N’empêche, s’il était là, on aurait de la bien meilleure musique.
      - Avec mon tact légendaire, je peux t’assurer que je vais obtenir ce que je veux également.

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      - Salut ! Il n’y pas foule ce samedi.
      - Je ne te le fais pas dire… Enfin, le mois de juin est toujours plutôt calme. Tous les étudiants restent chez eux.
      - La preuve que non. Il faut savoir s’amuser de temps en temps. Au fait, j’adore ta couleur de cheveux ! Très tendance.
      - J’ai cédé au Pastel Hair, mais je le regrette déjà. Quand on a les cheveux foncés comme les miens, la repousse se voit tout de suite.
      - Ta veste est sympa. Tu l’as trouvée où ?
      - Dans une petite boutique de créateur à Magnolia. On y trouve pleins de choses d’inspirations japonisantes.
      - Cool, il faudra que tu me donnes l’adresse.
      - Si tu veux.
      - Tu es super sympa. Je peux te demander une faveur ?
      - ça dépend…
      - J’ADORE Jain. Tu pourrais me mettre une musique d’elle s’il te plaît ? De toute façon, il n’y a personne d’autre que moi sur la piste.
      - Si tu veux. Au point où j’en suis. Amuse-toi bien toi et ta copine.
      - Tu es au top !

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      - Et voilà le travail !
      - Je suppose que tu ne pensais strictement aucun mot que tu lui as dit…
      - Bien sûr que non. Sa coiffure est has been et la couleur des cheveux, je ne parle même pas du raté. Quand on veut obtenir quelque chose, il faut s’adapter à son interlocuteur. Même s’il faut mentir pour ça.
      - ça ne m’étonne pas que tu es devenue métamorphe.
      - En attendant, on va pouvoir danser ! Regarde, même les gens qui étaient au bar commencent à venir. C’est qui la reine des tendances ? Queen Latifah !

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      JAIN - MAKEBA

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      - Bonsoir segniorine. Puis-je me joindre à vous ?
      - La piste est à tout le monde…
      - Tu n’es pas d’ici, je me trompe ?
      - Je suis italien. Je suis venu à San Myshuno pour faire mes études. Je ne vous ai jamais vues là-bas. Ça m’étonne. Je n’aurais pas pu manquer des beautés comme vous.
      - Nous ne sommes pas à la fac. Je travaille et mon amie est encore au lyc…
      - Je suis des cours à l’école de stylisme. La mode, c’est mon truc.
      - Lati !
      - Quoi ?
      - Il n’y a pas que la mode que vous connaissez. La musique semble aussi être votre rayon. Vous avez fait bouger tout le monde du bar.
      - On a la classe ou on ne l’a pas…

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      - Vous êtes tout simplement ravissante.
      - C’est… C’est vrai ?
      - Comme une fleur qui vient d’éclore au printemps. Les filles, actuellement, sont tellement fades. C’est rare de voir une vraie femme, fière d’être ce qu’elle est.
      - (chuchote) Par l’Univers… Un beau parleur…
      - Arrête, tu vas me faire rougir.
      - (chuchote) Super… Je sens que je vais tenir la chandelle si ça continue…
      - Tu… Tu es très beau aussi.
      - Pitié Lati !
      - Quoi ?
      - (chuchote) Enfin, entre Albrecht et lui, il y a un monde quand même !
      - (chuchote) Tu m’as dit de l’oublier et de me remettre en selle. C’est ce que je fais.
      - (chuchote) Mais pas avec n’importe qui ! Tu ne le connais même pas. Si ça se trouve, c’est un gros pervers psychopathe ! Al, au moins, c’est un mec bien ! Même Charles, avec son caractère de cochon, serait un meilleur choix que ce plouc qui fait genre qu’il a un accent.
      - (chuchote) Arrête de voir le mal partout chouchoute…

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      - Un problème ?
      - Aucun… euh… je ne connais pas ton nom.
      - Paolo.
      - Enchantée Paolo. Moi, c’est Latifah. Et mon amie, c’est Siobhan.
      - Je vous offre un verre pour fêter notre rencontre et qui sait, d’autres sorties ensemble à venir.
      - J’en serais ravie. Je vais commander tout ça. Ils font un cocktail sans alcool du tonnerre ici. Tu vas aimer.
      - Sans alcool ?
      - Je ne bois jamais. Par… Disons conviction religieuse.
      - C’est louable. Je suis moi-même proche de Dieu.
      - (chuchote) Ce qu’il ne faut pas entendre…
      - Je vous fais confiance pour ce cocktail. J’aime découvrir de nouvelles choses.
      - S’il te plaît, tutoie-moi. Bon, vous venez tous les deux ?

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      - Attends une minute le bellâtre ! J’ai à te parler.
      - Siobhan, c’est ça ?
      - Je vais être claire avec toi. Je ne te sens pas du tout. Mon intuition ne me trompe jamais. Je ne te ferai donc jamais confiance. Latifah est une chic fille, malgré ses airs de princesse pourrie gâtée, alors mollo avec elle. Elle est malheureuse pour le moment et en plein désespoir amoureux. N’en profite pas…
      - Peu importe son âge, ses origines ou ce qu’elle fait dans la vie, elle me plaît.
      - Si tu lui fais le moindre mal, je te jure que tu vas regretter de m’avoir sur ton chemin.

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      - Il n’y a aucune crainte à avoir. Je n’ai que des intentions louables…

      Maison des Vatore, Forgotten Hollow

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      - Cal ?
      - Ah enfin ! Tu en as mis une plombe pour te préparer. Tu es au courant que tu possèdes une super vitesse ?
      - Et tu es au courant qu’un brushing, que je sois mortelle ou vampire, ça prend le même temps ?
      - Parce que tu as fait un brushing là ? On dirait que tu es décoiffée.
      - Un décoiffé maîtrisé très cher.
      - Sûrement oui. Et les gars, ils fichent quoi ? Charlie met autant de temps à se préparer qu’une nana, c’est dingue ça. Oh non, je comprends mieux… Vu ton regard, il a fait autre chose que simplement prendre sa douche.
      - Je t’assure que non. J’étais occupée avec Anastasia.
      - J’ignorais que tu aimais bien les blondes. La dernière fille avec qui tu es sortie était brune si je me souviens bien.
      - Je ne veux pas sortir avec elle crétin. Je l’ai aidée à se préparer pour sortir. Ana ?

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      - Je… Je préfère ne pas me montrer.
      - Mais si. Caleb ne va pas te manger.
      - Même si je voulais, je ne peux pas de toute façon avec son pouvoir.
      - Très rassurant…
      - Ana…
      - D’accord… Je viens…
      - Admire mon chef-d’œuvre.
      - C’est vite dit. J’ai l’impression de ne ressembler à rien dans cette tenue.
      - C’est… Anastasia ça ?
      - Je crois que Caleb n’aime pas du tout.
      - Mais si. Quand ça le laisse sans voix, c’est que ça lui plaît bien.
      - Lilith, c’était enfant qu’il fallait jouer à la poupée. Pas maintenant que tu as 500 ans.
      - Avoue que j’ai un don. Dommage que Luna n’ait pas voulu se laisser faire.
      - Ana, tu ne le prendras pas mal si je te dis le fond de ma pensée ?
      - Au point où j’en suis.

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      - Tu es tellement sexy que le méchant Caleb pourrait repointer le bout de son nez sans même que je ne m’en rende compte.
      - C’était un compliment Ana.
      - (rire) J’avoue que je suis un peu mal à l’aise là-dedans.
      - Tu as un don soeurette. Tu as réussi à nous la transformer en femme.
      - ça veut dire qu’habituellement, je ressemble à un homme, c’est ça ?
      - Pas du tout. Habituellement, tu ressembles à une lycéenne lambda de 17 ans. Là au moins, on voit la vraie Anastasia. Charlie l’a déjà aperçue ?
      - Non, il était encore sous la douche.
      - Tu prends vraiment des risques avec ton homme. S’il ne reluque pas Ana de haut en bas, je ne m’appelle plus Caleb Vatore.
      - Je sais comment est Charlie. Depuis le temps qu’on se le coltine. Tant qu’il regarde sans toucher, ça m’ira très bien.

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      - Ah bah te voilà toi. On ne t’attendait plus.
      - (chuchote) Je suis resté plus longtemps sous la douche, histoire de détendre mes courbatures.
      - Tu as fait du sport ?
      - On va dire ça.
      - Ah, je crois avoir compris ! C’est comment avec un vampire ?
      - Tu n’as pas idée. Je crois que je ne pourrais plus jamais faire ça avec une mortelle. Je m’ennuierais.
      - Tu t’ennuyais déjà Charlie.
      - Pas faux. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que cette soirée va être terrible.
      - Terrible dans quel sens ?
      - Je ne sais pas encore, mais ça sera terrible parce que je l’ai décidé.

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      - Tu ne comptes pas t’amuser avec ton nouveau pouvoir, rassure-moi s’te plaît.
      - Jamal… Mais enfin, tu ne vas pas t’y mettre toi non plus.
      - Ils m’ont tous dit que tu faisais voler les objets maintenant.
      - Ils ont eu la berlue.
      - Méni, Jacques, tonton Vlad, Luna, Lilith, Ana… ça fait beaucoup de personnes qui ont la berlue quand même.
      - ça s’appelle de l’hallucination collective.
      - Moi j’appelle ça de la mauvaise foi. Tu pourrais les écouter au moins.
      - J’écouterai Lilith plus attentivement quand je l’aurai ce soir en petite tenue dans mes bras.
      - Même la tenue d’Ana ne t’aiderait pas à parler ?
      - Blondie ? Vu ses tenues de jeune fille de bonne famille… Je suis déjà étonné que Al ne lorgne pas sur elle.
      - Là, elle ne fait plus DU TOUT fifille de bonne famille. Euh… Charlie ? Tu vas où ?
      - Je vais vérifier tes dires, voilà ce que je fais.

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      - (siffle)
      - Te voilà toi. Tu es pire que Al pour te préparer.
      - J’avais besoin d’une longue douche, mais je crois que je vais y retourner. C’est quoi cette tenue blondie ? C’est à Lilith ça…
      - Elle m’a fait confiance pour l’habiller pour notre soirée en boîte.
      - Une carrière dans le relooking semble s’imposer. Très réussi. Hmm… Par contre, fais gaffe de ne pas trop te pencher Blondie, on voit ton soutif blanc en dentelle… ça gâche tout le côté femme, sombre et rockeuse.
      - Si tu mets encore tes yeux dans mon décolleté, ou que tu me siffles, je te jure que je te colle ma main dans la figure.
      - Tu crois que voir des sous-vêtements de petite fille, ça m’intéresse ?
      - Goujat !
      - (chuchote) Nonne…

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      - Rha, tu… Petit con !
      - Hey, tu vas te calmer tout de suite. C’est moi l’aîné ma grande !
      - Aîné de rien du tout. Si je deviens ta femme, je suis ton égale ou rien du tout !
      - Et puis quoi encore ?
      - Tyran !
      - Idéaliste !
      - Ils n’en ont pas marre de se disputer, sérieux ? On dirait un frère et une sœur qui se chamaille.
      - Tu ne connais pas le fameux adage « L’amour commence par une dispute » ? Si ça se trouve, on est en plein dedans.
      - Si Charlie tombe amoureux d’Ana, je romps notre amitié. Une blonde, ce n’est pas possible mec.
      - Qu’est-ce que tu peux être fermé Jamal. A force de dire ça, tu vas finir marié avec une blonde.
      - Ne parle pas de malheur. Hmm, il fait étrangement calme. Oh, mais Al n’est pas là ? Il est où ?
      - Parti tout seul, la tête dans les nuages… Luna a fini par le suivre. Je crois qu’elle avait peur de rester seule avec moi…
      - En même temps, tu peux te transformer en mister Hyde n’importe quand et Luna, elle ne peut pas se défendre.
      - Super, merci Jamal. Merci de me rappeler que je suis un dangereux psychopathe… Je me demande quand même ce qu’il a le gamin. Il n’est pas dans son état normal. Il n’a même pas tenté une seule taquinerie avec moi. Je trouve ça suspect...

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      - Ah tu es là. Je te cherchais.
      - Luna ?
      - Je t’ai fait peur ?
      - Non, mais je suis surpris de te voir te balader seule dans Forgotten Hollow.

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      - Disons que je préférais te chercher plutôt que rester seule avec Caleb.
      - Luna… J’ai grandi avec lui autour de moi. Tu ne seras jamais mieux en sécurité qu’avec lui.
      - Malgré son problème de forme sombre ?
      - Franchement, ça m’étonnerait qu’il te fasse quelque chose. Caleb est quelqu’un de très protecteur. Il faisait genre qu’il s’en fichait de nous quand on était gamins, mais il n’arrêtait pas d’être dans les parages. Lilith nous collait, tandis que Cal’ était plutôt discret. Il nous laissait de la marge, mais si on se mettait en danger, il était là en une seconde.
      - Oui, mais si jamais il perd les pédales de nouveau, tu peux te défendre. Qu’est-ce que je fais s’il se met en forme sombre et qu’il veut me mordre ?
      - Tu te laisses faire. Il ne te videra pas. Il prendra l’équivalent d’une grosse prise de sang. Sauf si tu te révèles être un danger pour le groupe. Là, il pourrait te tuer.
      - Je préfère ne pas rester seule avec lui.

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      - Et tu restes seule avec moi ? Je suis plus dangereux que Caleb ne le sera jamais !

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      - Arrête avec cette voix ! Tu me fais peur !
      - Mais enfin Luna. C’est ma voix de veilleur.
      - Ta voix fait peur !
      - Ah bon ? P’pa m’a dit que je ferais fureur avec les nanas si je l’utilisais, parce que ma voix de veilleur était plus sensuelle que ma voix humaine.
      - Oui, mais… non… C’est sensuel oui, mais il y a un côté inquiétant. C’est difficile à expliquer.
      - M’enfin ma petite lune, je n’allais rien te faire. Tu es en sécurité avec moi. Sauf si tu me trahis. Là, tu as intérêt à ce que je ne te retrouve jamais.
      - Tu me blesserais ?
      - Non, je te tuerais…
      - Hein ?
      - Je t’avais prévenu quand on était gamins. Tu te souviens ? Tu me collais comme une sangsue pour être pote avec moi. Je t’ai dit texto que si tu me trahissais, je ferais ce qu’il faut sans l’ombre d’un remords.
      - Mais je ne pensais pas que tu parlais de me tuer !
      - Maintenant au moins, tu as compris.
      - Et tu comptes me faire quoi si je n’apprends pas bien mes leçons de magie ? Me torturer ?
      - Ce n’est pas en blessant quelqu’un, que ce soit physiquement ou psychiquement, qu’on lui apprendra mieux quelque chose… Là, tu remets en cause mes aptitudes à enseigner. Je vais me vexer ma petite Lune, j’te préviens !

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      - C’est parce que tu es vexé que tu es venu t’isoler ?
      - Non, j’avais besoin de remettre en place les pièces d’un puzzle.
      - Une vision que tu as reçue ?
      - Pas à proprement parler. En fait, je ne sais pas trop ce que j’ai vu ce matin chez Jacques. Ke me pose des questions. Je ne sais pas si j’ai vu un esprit ou autre chose…
      - Où ça ?
      - Pendant que j’étais dans la bibliothèque de Jacques, je cherchais dans son ordinateur la trace d’une base de données et quelqu’un a chuchoté mon prénom à mon oreille. Bien que je ne sois pas clairaudient depuis ma naissance, je suis certain que c’est une personne physique qui m’a parlé. Mais ce qui est anormal, c’est que je ne l’ai aperçue qu’une fraction de secondes.
      - C’était une femme ?
      - Vu la voix oui. A un moment donné, j’ai même cru que c’était Lilith. Cette femme avait à peu près le même timbre de voix qu’elle. Tout ce que j’ai comme élément, c’est sa voix et son énergie, c’est tout. Je n’ai pas pu voir son apparence. Elle était aussi insaisissable qu’un courant d’air.
      - Tu penses qu’on est en danger ?
      - Je ne crois pas. Elle semble être une amie. Elle m’a donné un bouquin à lire.
      - Et c’est quoi ?
      - « Encyclopeadia Vampyrica ». A savoir pourquoi, je l’ignore. Je suppose que j’en saurai plus quand j’en commencerai la lecture. Je l’ai pris dans mon sac. Je te le montrerai quand on rentrera de soirée.
      - Tu comptes le lire ?
      - Vu que je ne vais pas dormir, autant passer le temps. A moins que tu ne préfères que je te tienne éveillée toute la nuit à parler. A toi de voir.
      - Si tu as besoin de parler, je serai toujours là mon chouchou. Mais ce soir, je dors avec Lilith et Ana.
      - Ah… Dis donc, tu as l’air frigorifiée.
      - C’est que… ça s’est un peu rafraîchi. Je n’ai pas pensé à prendre une veste.
      - Viens près de moi. Je vais te réchauffer.

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      - Ça va mieux ?
      - Oui, bien mieux. Tu es tout chaud.
      - Ah ça, j’ai rarement froid. Ma petite lune ?
      - Oui ?
      - Chez Lilith et Caleb, ce n’est jamais chauffé. Donc si jamais tu as froid, je ser…

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      - Vous voilà tous les deux. Encore à vous compter fleurette, comme d’habitude.
      - Non mais… tu fiches quoi ici ?
      - On vous cherchait ! Lilith et Cal sont déjà partis à l’Outre-Tombe. On y serait déjà si vous ne vous isoliez pas pour fricoter.
      - On ne fricotait pas. On discutait.
      - Votre langue servait à autre chose qu’à parler il n’y a même pas quelques secondes. D’ailleurs, si vous pouviez arrêter, ça m’arrangerait. Quelle idée de tout le temps s’afficher comme ça…

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      - Non mais de quoi je me mêle Beaumont !
      - Oh mais il va se calmer Faust Junior. T’as vu comment tu me parles ?
      - Je te parle comme je veux. Si je veux embrasser Luna, je l’embrasse. Si ça ne te plaît pas, tu vas voir ailleurs si j’y suis !
      - Je vais où je veux monsieur Faust !
      - Ne me cherche pas. Tu m’as empêché de parler à Luna figure-toi.
      - Pour lui dire quoi ? La demander en mariage comme l’a fait ton copain Vladimir avec Sonia ? Alors remercie-moi, parce que vous êtes trop jeunes pour vous mettre la bague au doigt.
      - Tu as intérêt à courir, LOIN !
      - Hou, j’ai peur.

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      - Vous n'en avez pas marre de vous disputer ?
      - Pff, Ana n'a pas tort. Je ne vois même pas pourquoi je perds mon temps à discuter avec toi, tellement tu as mauvaise foi...
      - Genre !
      - Je trouve que Al t’imite bien.
      - Toi Blondie, je ne t’ai pas sonné.
      - ça ne m’empêchera pas de penser que vous avez un sacré air de famille quand vous faites la tête. Je m’étais déjà fait cette réflexion ce matin en voyant Al prendre la mouche. Vous devez avoir un ancêtre commun. Ça expliquerait bien des choses.
      - D’ailleurs, tu fiches quoi ici. Tu étais censée rester avec Caleb je te rappelle. Tu as déjà oublié ce que je t’ai demandé ?
      - Je préfère rester avec vous. Si l’un de vous se fait attaquer magiquement, je ferai office de bouclier avec Jamal.
      - Sauf que si Cal’ entre en forme sombre, tu es la seule à l’empêcher de faire un carnage. Donc, tu écoutes ce que je te dis. Tu le colles et puis c’est tout ! Et ne discute pas. C’est moi le chef maintenant.
      - (chuchote) Chef de pacotille.
      - Tu disais ?
      - Rien rien…
      - J’aime mieux ça. Pour ta gouverne, j’ai une très bonne ouïe. Je passerai sur ce que tu as dit pour aujourd’hui.
      - Comme si ça allait m’empêcher de parler... Viens Luna. On va rejoindre Caleb et Lilith. Ils seront de meilleures compagnies.
      - Mais je fais comment pour entrer dans la boîte ?
      - Ne t’inquiète pas. J’ai déjà demandé à Caleb de nous hypnotiser le videur. On va passer sans problème.

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      - Non mais je rêve. Elle me plante là. Blondie, tu reviens TOUT DE SUITE !
      - TU PEUX TOUJOURS COURIR !
      - Le caractère de ouf qu’elle a. Comment elle t’a snobé Charlie.
      - Ah ça, on avait pu voir qu’elle avait du tempérament avec p’pa le premier jour où on l’a rencontrée.
      - Elle m’a snobé… Je n’y crois pas !
      - Jolie tenue en tout cas. Je comprends mieux pourquoi tu lui as dit que tu jetais l’éponge sur son insolence. Le décolleté devait y être pour quelque chose.
      - Mais pas du tout !
      - Elle te rabat le caquais et elle a Cal’ à ses pieds. Moi je dis qu’elle est bien partie pour te prendre ta place de chef dans quelques années.
      - Tu veux rire j’espère Dja ? Une femme, commander ?
      - Ne fais pas ton Antoine Beaumont s’te plaît… ça te va mal. Je parie que tu kifferais de voir Lilith nous faire marcher tous à la baguette.
      - Sauf qu’elle n’y arrivera jamais. Nous sommes trop rebelles pour nous abaisser à ça, même si on l’aime. Et si au lieu de parler de n’importe quoi, on allait s’amuser un peu.

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      - Je m’amuserai si et seulement si je peux dormir avec Luna ce soir.
      - V’là autre chose. Monsieur Faust qui me fait du chantage maintenant.
      - Si tu ne nous avais pas interrompu, je l’aurais manipulée pour qu’elle dorme avec moi ce soir figure-toi.
      - C’était à ça que tu étais occupé ? Je pensais que tu allais encore l’ouvrir pour être honnête et lui parler de mademoiselle la rouquine.
      - Mademoiselle la rouquine ? Mais vous parlez de qui ?
      - (en chœur) De rien Jamal…
      - Si je fais ça, je vais dormir en votre compagnie à nounours et toi. Bien que je vous aime, je ne tiens pas à me coller à vous pour un câlin… J’ai oublié Ted à la maison…
      - Et tu veux que je fasse quoi sincèrement pour qu’elle te serve de doudou pour la nuit ? C’est ton problème.
      - Non, c’est le tien aussi figure-toi. Tu peux dire aurevoir à une fin de nuit torride, puisqu’elles vont dormir toutes les trois dans la chambre de Lilith.
      - Pff, mais non.
      - Ah bah si. Allez, Charlie. Utilise le contrôle mental sur Luna. Tu me dois bien ça. C’est de ta faute si elle ne veut pas dormir avec moi !
      - Non mais t’es taré. Je n’utilise pas le contrôle mental pour ça !
      - Genre ! Je parle de dormir, pas de me la faire. Pour ça, je n’ai pas besoin de toi et de ton pouvoir.
      - J’ai dit NON !
      - Allez !!! Charlie, mon grand frère que j’aime tant, s’il te plaît.
      - Ah la vache. Comment il fait bien les yeux de chiens battus. Il est trop mignon. Charlie, dis-lui oui, sérieux. Regarde-le, il fait trop de la peine.
      - Pff, comme si j’allais être touché par sa détresse. Allez, vends-moi du rêve frangin.

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      - Quand j’ai dit n… Arrête de me regarder comme ça !

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      - Je vais voir ce que je peux faire, mais je te préviens. Ce sera sans le contrôle mental ! N’exagère pas non plus !
      - Merci Bro. Je te revaudrai ça dans quelques temps.
      - Je ne vois pas comment…
      - Oh moi je vois très bien. N’oublie pas que je suis médium. J’ai un petit avantage sur toi.
      - Et arrête avec ton regard charmeur. Ah la vache, mais comment tu fais ? Comment il a fait ça … sur moi !
      - Si ça n’avait pas marché, j’aurais testé mes charmes sur Cal’ de toute façon.
      - Parce que tu crois vraiment qu’il va entrer dans ton panneau ?
      - Si je lui faisais miroiter une nuit torride avec moi, crois-moi que j’aurais réussi.
      - T’as entendu comme moi Dja ?
      - Je crois bien oui…
      - Vilain faux-jeton manipulateur ! Comme son grand-père… Un démon caché par une belle gueule d’ange et un sourire innocent. On a notre arme ultime. Qui peut lui résister, sérieux ?
      - Même pas toi, c’est pour dire.
      - Dja, si tu répètes ce qui vient de se passer à qui que ce soit, je…
      - Je sais, tu feras de moi ton pantin durant des mois… Je connais le refrain à force.
      - Motus et bouchue cousue. Ma légitimité de chef en dépend…
      - Bon, vous venez ? J’ai une envie folle de danser et chanter.
      - Charlie, si moi je tais, par contre, ce ne sera pas le cas de Al…
      - AL ! REVIENS ICI TOUT DE SUITE !!!

      Appartement de Mina Murray et Lucy Westenra – Londres

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      - ça commence à devenir ridicule. On ne va pas rester fâchées pour une bête histoire de mec quand même. Je vais régler ça une bonne fois pour toute.

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      - (frappe) Lucy ? Je peux entrer ? Lucy, ça commence à devenir ridicule. Tu vas me faire la tête combien de temps comme ça ?
      - Pour l’éternité.
      - Ne sois pas bête. Tu ne vas pas rester cloîtrée dans ta chambre éternellement à écouter Florence and the Machine.
      - Je fais ce que je veux.
      - (soupirs) Écoute, j’aimerais me réconcilier avec toi avant d’aller au secours populaire.
      - Non, tu y vas avec Madame Pickett ? Tu me remplaces par cette vieille peau ? Je préfère encore arrêter de te faire la tête plutôt que de te voir main dans la main avec cette harpie. Tu peux entrer.

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      - Écoute, je ne passe pas du temps avec madame Pickett. On fait juste partie de la même paroisse.
      - J’espère bien. C’est moi ta meilleure amie. Même s’il t’arrive de me trahir…
      - Tu es dure Lucy. Je ne t’ai pas trahi.
      - Bien sûr que si. Même si c’était pour « mon bien » comme tu dis, tu n’avais pas à faire ça.
      - Combien de fois vais-je devoir te dire que je suis désolée ?
      - Pas besoin de me le répéter, je le sais que tu l’es. Ça se voit à ton air déconfit. Ce que je ne comprends pas par contre, c’est que tu t’obstines à continuer à aller à l’église depuis que tu connais la vérité sur les éveillés et tout ce qui va avec.
      - Aussi bizarre que cela puisse te paraître pour une scientifique, vampire de surcroît, j’ai toujours cru en Dieu.
      - L’idée d’avoir un vieux papy barbu et aux longs cheveux blancs qui veillent sur nous et décident de tout, ça ne me parle pas.
      - Mais tu crois au père Noël…
      - C’est le seul vieux barbu aux cheveux blancs que je tolère. Parce qu’il m’apporte des cadeaux lui au moins !
      - Qu’on l’appelle Dieu ou l’Univers, au fond, nous croyons tous en la même chose.
      - Je suis d’accord, mais l’Univers, c’est plus beau qu’un vieux papy barbu. Arrête de faire cette tête Mimi, tu vas finir par attraper des rides d’expression.

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      - Qu’est-ce que tu trafiques sur ce téléphone ?
      - Mais rien du tout !
      - Lucy, je te connais par cœur. Tu détestes les nouvelles technologies et là, tu passes ta vie dessus.
      - Tu promets de ne pas me faire la morale si je t’en parle ?
      - Ce n’est pas mon genre.
      - C’est exactement ce que tu as fait la dernière fois quand tu m’as dit qu’on ne pouvait pas tomber amoureux de quelqu’un du jour au lendemain.

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      - ça concerne encore ce garçon ?
      - Al chou !
      - Les petits surnoms, ce n’est pas mon truc.
      - C’est sûr que tu n’as jamais été sentimentale. Si tu mettais ta fierté de côté aussi pour te rabibocher avec ton homme…
      - Et après c’est moi qui fait la morale.
      - Je ne te fais pas la morale, je dis la vérité. J’ai tort ?
      - Non, mais en même temps, j’en ai un peu marre de subir son tempérament séducteur.
      - Tu le savais avant de te mettre avec lui. Tu croyais vraiment que tu arriverais à le changer ? C’est toi qui devrait déterminer pourquoi tu attires ce type d’hommes aussi… Ce n’est pas comme si c’était le premier dans ta vie qui avait tendance à voir ailleurs si l’herbe est plus verte.
      - Et si on parlait plutôt de ton Al chou. J’espère qu’il est exceptionnel pour que tu te décides à enfin tomber amoureuse de quelqu’un.

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      - Lucy ? Ça va ? Tu es toute pâle d’un coup.
      - Je… Je ne me sens pas très bien… Ma tête…
      - Oh non, ne me dit pas que c’est une crise liée à tes visions. Ça fait des années que tu n’en as plus eues.
      - J’ai besoin de m’allonger.

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      - (écho) Pourquoi vous faites ça ? On vous faisait tous confiance !

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      - Lucy ?
      - J’ai tellement mal au crâne que ça me donne envie de vomir.
      - Tu veux que je t’amène un thé ?
      - Non, pas tant que je n’aurai pas eu l’ensemble des visions. Je pense que ce n’est que la première d’une longue série…
      - Qu’est-ce que tu as vu ?
      - Une jeune femme. Il fait nuit. Dans une demeure… je dirais de nanti. Ils ont l’air d’être riche. Elle est bouleversée. Comme si elle avait perdu quelqu’un à qui elle tenait. Elle se sent trahie… Quelqu’un qu’elle pensait être un ami leur fait du mal. Il y a quelqu’un qui gît au sol et beaucoup de sang.

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      - J’aimerais que ça s’arrête.
      - Tu vois quoi d’autres ?
      - Lilith, la fille de Vladislaus. Elle est en larmes. Inconsolable. Je sens la perte… de la douleur chez les personnes qui restent. Je…
      - ça ira Lucy. Je suis là.
      - Je vois des jeunes gens, dont quelques-uns très jeunes. Deux d’entre-eux ne sont pas des éveillés. Ils font… une évocation. Je vois… un veilleur… Il est grand, altier, à la fois beau et inquiétant. Ils l’ont appelé pour retrouver… Une personne, voire plus ? On dirait qu’ils ne savent pas s’ils sont morts ou vivants. Le veilleur dit qu’il veut récupérer celui qu’il a choisi pour lui succéder. Son… fils. Je vais vomir Mina. Ça fait mal…

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      - Il faut prévenir papa.
      - Tu te reposes. Je vais m’en occuper et expliquer tout ce que tu m’as rapporté. Je vais appeler pour dire que j’ai un empêchement ce matin.
      - Mais…
      - Écoute, il y a pleins de bénévoles à la paroisse. Ils pourront se passer de moi pour une fois.
      - Je…
      - Quoi ?
      - Je vois deux… enfants ? Enfin, l’une est entre l’enfance et l’âge adulte. Elle a des yeux magnifiques et les mêmes cheveux bouclés que toi. Ils fuient, ils sont poursuivis. Ce sont des éveillés, mais ils ne le savent pas. Comment c’est possible Mina ?
      - Je n’en sais rien.
      - Il faut les prévenir ! Sinon, ils vont leur faire du mal ! Ils sont trop jeunes et… je ressens qu’ils ont déjà tellement soufferts. Ils portent un fardeau énorme sur leurs épaules.
      - Qui ça ?
      - Je n’en sais rien !!! Je me sens si impuissante !
      - Écoute, je vais appeler tout de suite Vlad et je vais demander si les médiums de là-bas peuvent nous aider. On va voir ce qu’on peut faire.
      - Mina. J’aimerais tellement que tout ça s’arrête. Je vois du sang partout. Je ressens une peine incommensurable. Ça fait si mal.
      - Dans ces moments-là, je me dis que notre immortalité est plus une malédiction qu’un bienfait.
      - Tu crois que je pourrai empêcher que tout ça arrive ?
      - Je n’en sais rien Lucy. Je l’espère… du fond du cœur.

     


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    • 25.2 Traîtrise (2)

      Église de la Sainte-Trinité, San Myshuno

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      - Bah alors Blondie. Tu rêvasses ?
      - Le cimetière est si triste et beau à la fois. Il est presque poétique. C’est pour ça que tu viens peindre ici ?
      - Je viens parce que, comme ça, je suis proche de ma mère. Elle est enterrée de l’autre côté de l’église.
      - Elle te manque ?
      - Il n’y a pas un seul jour sans que je ne pense à elle. Je suppose que tu peux le comprendre. Tu ressens certainement la même chose pour tes parents.
      - Oui…
      - Ils sont morts comment ? Si ce n’est pas indiscret. Tu n’es pas obligée de me répondre.
      - Dans un accident de voiture. Il n’y a que moi qui en ai réchappé. Je n’avais qu’une ou deux égratignures alors que mes parents sont morts sur le coup. C’est tellement injuste.
      - Ah… Je suis désolé.
      - Je crois que nous sommes beaucoup à plaindre. Toi tu as perdu ta maman ; Luna ses parents et son frère ; Albrecht sa maman. Il lui est arrivé quoi d’ailleurs ? Je n’ai pas osé lui demander.
      - Elle s’est tuée quand il avait 3 ans… Elle était en dépression. C’est dommage. Tante Sysy était vraiment adorable, tellement douce. Je n’arrive même pas à lui en vouloir d’avoir rejeté Al. Je pense qu’elle l’aimait au fond d’elle, mais qu’elle vivait mal la situation de la famille Faust. Ça ne doit pas être facile de voir son mari possédé par un veilleur.
      - Comment fait-il pour être aussi serein ? Il dort comme si rien ne le touchait.
      - ça le touche, crois-moi. Tous les samedis, je l’emmène avec moi ici, pour qu’il puisse dormir un peu. Être avec quelqu’un, ça le rassure. Tous les jours, depuis des années, il souffre d’insomnie, parce qu’il angoisse. Mais il ne l’avouera jamais. Je suppose que la présence de Luna chez lui doit lui faire beaucoup de bien.

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      - C’est fou comme tu prends soin de lui.
      - Je n’ai pas su prendre soin de mon petit frère, alors je me rattrape avec lui. Dès qu’il est né, je ne sais pas… Je me suis senti le devoir de m’occuper de lui, comme s’il était mon petit frère.
      - Tu es mignon en fait, même si tu ne le montres pas.
      - Hey, n’exagère pas. Je ne suis pas mignon ! La prochaine fois que tu redis ce mot, tu vas avoir de gros problèmes Blondie.
      - N’empêche, je suis rassurée de voir Albrecht tenir Luna contre lui comme ça.
      - Pourquoi ?
      - Luna s’inquiétait car il était un peu taiseux et bizarre depuis quelques jours.
      - Bah, ça lui passera. C’est un truc de mec. Quand on a un souci en tête, on préfère rentrer en nous pour faire le point. On trouve la solution et après, ça va mieux.
      - C’est marrant. C’est exactement ce qu’Honorine a dit.
      - Toujours écouter Honorine. C’est la voix de l’expérience. Elle m’a appris pleins de choses.
      - Comme cuisiner et tenir une maison ?
      - Entre-autre. Tu sais, Honorine, ce n’est pas la boniche du domaine. C’est un peu… comme la sœur de mon père. Mais je l’ai plutôt considérée comme ma grand-mère, vu que je n’ai jamais connu la mienne. Il paraît que c’était une femme très bien. Elle était médecin et empathe. Incroyable pour une Beaumont hein.

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      - Tu es vraiment déroutant comme garçon.
      - Ah bon ? Pourquoi ?
      - Tu as sale caractère, tu sembles blasé de la vie, et en même temps, tu l’abordes avec une grande sensibilité.
      - Je tiens ça de ma mère faut croire.
      - Ton père a l’air d’être quelqu’un de très sensible, à sa manière.
      - Je n’en sais rien. Père et moi, on ne se connaît pas tant que ça. On a plus passé notre temps à faire du bras de fer qu’autre chose. Je n’ai pas été un fils facile à élever. J’ai toujours été très tourmenté, depuis tout petit. Même quand ma maman était vivante.
      - Et maintenant ?
      - Je le suis un peu moins. Me préoccuper de mes potes m’a amené un but, en quelque sorte. Me faire nommer chef, ça a donné un sens à ma vie. Je me demande si tonton Vlad ne m’a pas choisi exprès pour que je ne finisse pas par me foutre en l’air.
      - Tu y as déjà pensé ?
      - J’y pense en permanence. C’est pour ça que j’aime me mettre en danger. Je me dis qu’un jour, je finirai par avoir satisfaction et que ma vie prendra fin.
      - Et Lilith là-dedans ?
      - Elle a déjà survécu à la perte d’amants. Elle survivra à la mienne. Je suis remplaçable. Il y aura toujours un Charlie Beaumont quelque part.
      - Albrecht cherche aussi à mettre fin à sa vie ? Il se met souvent en danger.
      - Ce n’est pas pareil. Lui, il aime vivre. Il préfère le faire pleinement, en essayant de ne pas être limité par sa faiblesse physique. Il a toujours eu une santé fragile. Je ne compte plus ses séjours à l’hôpital. Quand on allait le voir, il avait beau être très malade, il avait toujours la pêche et le sourire. Je le trouve très courageux. J’aimerais avoir la moitié de son mental.

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      - (rire) Ce nuage ressemble à un petit chaton, comme Moustache.
      - Hmm, ouais. Quand il est en mode attaque sur mes pieds dans le lit le matin.
      - Oh désolée, je t’ai réveillé.
      - Non c’est bon, je me suis réveillé tout seul.
      - Tu dois en avoir marre que je me pose sur toi. Je fais pareil la nuit pour dormir.
      - Pff, crois-moi, je dors bien mieux comme ça. J’aime bien entendre les battements de ton cœur et sentir ton souffle. Ça m’apaise. Par contre, les ronronnements de ton chat, je m’en passerais bien… Il faudra que tu lui apprennes à ne pas me coller pour dormir. Sinon, il va finir comme descente de lit…
      - (rire) Je crois qu’il t’aime bien.
      - Hmm…
      - Je vous trouve tellement mignon ensemble. On dirait un papa avec son bébé.
      - Pour moi, un animal n’est pas un substitut d’enfant, ni une poupée à cajoler.
      - Je suis désolée… Je vous ai imposé Moustache à ton père et toi. J’ai bien vu qu’il ne pouvait pas me dire non.
      - Pff, mon père adore les chats. Il cajolait Fifi tout le temps quand on l’avait encore. Tu sais, si ça te permet de trouver du réconfort et traverser un deuil, je peux supporter cette boule de poil le temps qu’il vivra.
      - Je m’en occuperai tellement qu’il vivra très vieux !
      - Ne parle pas de malheur s’il te plaît…

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      - Je pourrais passer des heures à regarder les nuages.
      - Et moi je pourrais passer une éternité comme ça, sans bouger, avec toi contre moi. C’est apaisant.
      - Je me demande quelle texture a réellement un nuage. Si c’est si doux et cotonneux que ça paraît d’ici.
      - Tout ce que je sais, c’est qu’en touchant les nuages, on se rend plus proche de l’Univers. Parfois, j’aimerais être un atome et me balader pour admirer les paysages de l’espace infini.
      - C’est joli ce que tu dis.
      - Peut-être parce que l’Univers est magnifique. Rempli de planètes toutes plus belles et différentes les unes des autres, de satellites, d’étoiles, de couleurs resplendissantes. A se demander comment tout ça évolue et vis. P’pa me sortirait son blabla scientifique pour tout m’expliquer, mais il aura beau dire. Pour moi, tout ça relève de la magie.
      - Je me demande s’il y a d’autres planètes comme la nôtre.
      - Tu demanderas à Vladimir. C’est lui le spécialiste de la cosmologie. Moi, ce que je me demande, c’est si notre vie est pareille dans tous les mondes et univers parallèles.
      - Tu aimerais avoir une autre vie ?
      - Au contraire, je ne l’échangerais pour rien au monde. Ma vie est ce qu’elle doit être. Lâcher-prise, c’est la meilleure façon de bien vivre son incarnation et profiter de chaque instant, sans jugement, sans tristesse, sans regret.
      - (rire) Je vais te surnommer Al le sage. Tu parais tellement vieux quand tu parles comme ça.
      - Parce que je suis une vieille âme, voilà pourquoi.
      - Tu crois que je suis moi aussi une vieille âme ?
      - Je ne sais pas ma petite lune. Seule toi peux le savoir.
      - Tu m’apprendrais tout ça ?
      - Si tu veux, mais ce n’est pas dit que tu y arrives. Ce n’est pas aussi facile que ça en a l’air. Ça demande des années de méditation et de voyage intérieur.
      - Je n’arrive pas à méditer. C’est difficile de ne penser à rien.
      - Le truc, ce n’est pas d’avoir l’esprit vide, mais de laisser venir ce qui vient et de rentrer en soi. Quand on y arrive, c’est quelque chose de magnifique, parce qu’on a l’impression d’être en communion avec le cœur de l’Univers. C’est une expérience qui bouleverse et qui te fait voir la vie autrement.

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      - ça ne va pas Luna ?
      - Mes parents et mon frère me manquent. Parfois, je me dis le soir, avant d’aller dormir, que tout ça n’est qu’un cauchemar. Et que lorsque je me réveillerai, je serai chez moi, à entendre mes frères se bagarrer comme si de rien n’était et voir mes parents s’ignorer mutuellement comme ils le faisaient ces dernières années. Et moi, je continuerais à cacher ce que je ressens pour toi, parce que… c’est en quelque sorte interdit par ma famille.
      - Là, c’est sûr. Tu peux faire tout ce que tu veux. Personne ne peut plus rien t’interdire. N’empêche, ça aurait été marrant de se voir en cachette. Surtout que j’aurais pu rentrer à n’importe quel moment dans ta chambre sans que personne ne le voie.
      - Hmm…
      - Moi qui pensais que ça te ferait sourire. Tu t’en fais pour Max ?
      - Comment tu sais ? Ah, je suppose qu’on te l’a dit.
      - Non, je te connais bien Luna. Ça fait 7 ans qu’on traîne tout le temps ensemble.
      - Ce n’est pas comme si on s’était réellement entendu auparavant. On se tolérait tout au plus. Là, il me déteste.
      - J’aurais aimé te contredire, mais je crois que c’est effectivement le cas. Mais si ça peut te rassurer, l’amour et la haine sont des sentiments très proches. Qu’il te haïsse, ça prouve qu’il t’accorde de l’importance.
      - C’est triste de me dire que je me retrouve toute seule, sans famille.

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      - Tu nous as, mon père et moi.
      - Oui, c’est vrai. Je ne sais pas ce que je serais devenue si vous ne m’aviez pas recueillie chez vous.
      - Ne pense pas à ça. Tu es en sécurité à la maison, d’accord ?
      - J’ai peur d’aller chez le notaire pour la lecture du testament de mes parents. Les Huntington vont très certainement tenter tout ce qu’ils peuvent pour me reprendre chez eux.
      - ça n’arrivera pas, d’accord ? Je ne laisserai personne te faire du mal. Jamais.
      - Tu es tellement adorable.
      - Si seulement c’était vrai…
      - Mais c’est vrai. Tu es adorable.

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      - Luna, il faut que tu arrêtes avec ça. Tu es au courant que je suis un veilleur quand même.
      - Oui et alors ? Ça veut dire que les veilleurs sont méchants, c’est ça ?
      - Je n’ai pas dit ça, mais dire que je suis adorable, c’est très loin de la réalité. Je ne peux pas te mentir là-dessus. Je suis noir à l’intérieur. Je pense à des choses horribles en permanence.
      - Je pense que tu exagères.
      - Tu sais que mon idole, c’est Jack l’éventreur ? Que je prends un malin plaisir à regarder les émissions sur les grands psychopathes de l’histoire ? Et que je n’ai même pas une once de peur en regardant les pires films d’horreur ? Ça me fait marrer. Voir les gens souffrir me fait marrer. Je me nourris de ça.
      - ça ne fait pas de toi quelqu’un de mauvais pour autant. Je t’ai toujours vu être gentil avec tout le monde, surtout avec les personnes qui le méritent.
      - Peut-être, mais je dois surtout cacher qui je suis Luna. Si je pouvais commettre des meurtres, je le ferais, sans la moindre once de regrets. Si je ne le fais pas, c’est parce que j’ai un contrat tacite moral qui me lie à la famille qui m’a accueilli dans cette incarnation. J’ai une profonde admiration pour mes aïeuls et il serait certainement très déçu si je bafouais leur nom.
      - Tu dis tout ça pour… m’éloigner de toi ?
      - Non Luna, je veux juste que tu saches que même si tu es en sécurité avec moi, même si je ferai tout pour te protéger, je ne suis pas sain d’esprit ! Mon but à l’heure actuelle, tu sais que c’est de faire interner John Junior dans un asile de fou ?
      - Mais pourquoi ?
      - Parce que ce mec est une nuisance pour la société. Si la loi du karma ne se charge pas très vite de son cas, je le ferai. Il rackette, frappe les gens et il a tué une nana de l’école Luna !
      - C’était un accident lors d’une soirée qui a mal tourné.
      - Tu le crois vraiment ? Qu’est-ce que tu peux être naïve. Il savait ce qu’il faisait. Pour lui, les femmes sont des objets dont il doit disposer selon son bon plaisir. Tu crois qu’il va te faire quoi si tu continues à le repousser ? Je ne le laisse plus t’approcher et crois-moi, c’est pour ta sécurité.
      - Il se fait beaucoup influencer par Wolfgang.
      - C’est le contraire crois-moi. Wolfgang traîne avec Junior parce que ce dernier est pété de thune, qu’il peut sortir à l’œil et puis, il a tendance à se mettre du côté du plus fort. Il a malheureusement très mal choisi. Je serai plus fort que Junior ne le sera jamais.
      - John a toujours été gentil avec moi. Il ne m’a jamais forcée à rien.
      - Tu t’es déjà retrouvée seule avec lui ?... Réponds-moi…
      - Non, je…
      - Ne te mets jamais en situation où tu seras seule avec lui. Pas avant que je ne t’ai appris à te défendre grâce à la magie.

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      - ça aura le mérite d’être honnête. J’ai toujours apprécié cette qualité chez toi.
      - Je… Luna… A vrai dire, ça fait quelques jours que je ne suis pas honnête avec toi. Et ce n’est pas bien. Tu mérites mieux que ça.
      - Qu’est-ce qu’il se passe ? J’ai fait quelque chose ?
      - Non, tu es parfaite Luna. Parfaite telle que l’Univers t’a créée. N’en doute jamais. C’est… Il faut que je te dise quelque chose. Parce que je ne peux pas envisager de faire toute ma vie avec toi si je ne suis pas honnête avec la femme que j’ai choisie pour partager ma vie.
      - Je t’écoute.
      - Luna, je…
      - Al noooooon, ne fait pas ça !!!

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      - (essoufflé) Tais-toi !
      - Non mais tu écoutes les conversations maintenant ? Et depuis quand tu cours ?
      - Depuis que je dois t’empêcher de… faire ce que tu allais faire !
      - Excuse-le Luna. Parfois, Charlie est un peu con… Mais… Aïe ! Tu me frappes la tête si tu veux, mais fais gaffe à mon chapeau, j’y tiens !
      - Redis-moi ça pour voir et je te réduis ta précieuse casquette en bouillie. Luna, tu connais Al, c’est un pitre. Il dit souvent n’importe quoi ! (essoufflé) Je te jure que si tu me refais courir, je te tue. Tu es prévenu.
      - Non mais genre… Bon tu vires là ? Luna et moi, on discutait de choses importantes. Donc, ce que je voulais dire…

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      - Oh non, Al, tu n’as pas fait ça ?
      - Euh, fais quoi ?
      - Je sais ce que tu vas me dire.
      - Ah… bah… Écoute, ça ne change strictement rien ent…
      - Ne me dis pas qu’on va sortir en boîte ce soir.
      - Euh… oui, mais ce n’est pas ce que je voul…
      - Al voulait te faire la surprise, mais tu le connais. Il ne sait pas tenir sa langue.
      - Mais… vous allez me laisser parler tous les deux ou bien ?
      - (chuchote) Al, tu vas tourner 1000 fois ta langue bien pendue dans ta belle gueule d’ange et tu vas ravaler ce que tu voulais dire.
      - (chuchote) Mais je ne peux pas lui mentir sur Miss Westenra ! Elle va finir par le savoir !
      - (chuchote) Si tu omets, tu ne mens pas. Si tu lui dis, tu vas te retrouver célibataire mon gars. Finis les petits bisous passionnés et le pelotage le soir.
      - Mais je ne la pelote pas le soir ! Tu me prends pour qui ?
      - Oh non chouchou, je ne suis pas prête pour ça. On en a pas parlé mais… Ohlala, c’est gênant. Finalement, je crois que je vais dormir avec Ana et Lilith ce soir. Ça vaudra mieux.

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      - Charlie, je vais te tuer très lentement pour la honte que tu viens de m’infliger… et pour les câlins de ce soir qui vont m’être sucrés…
      - De rien, c’était cadeau.
      - Enfoiré…
      - Tu aurais pu me dire que tu comptais me faire sortir ce soir. Je pensais qu’on allait juste rendre visite à Lilith et Caleb. Que va dire ton père ?
      - Qu’on doit profiter de notre jeunesse. Luna, faut te détendre un petit peu. Tu ne vas pas mourir parce que tu vas te déhancher sur la piste de danse ou chanter au karaoké.
      - Oh non, tu ne veux pas me voir danser ou m’entendre chanter, crois-moi.
      - Luna, tu fais de la danse classique. Tu danses sûrement très bien.
      - Oh non non non, crois-moi, c’est une catastrophe !!! Ma prof de danse prie tous les jours pour que j’arrête. Elle me met toujours derrière au gala de danse pour qu’on ne me voie pas ! Si je reste, c’est uniquement pour les copines.
      - Luna, on s’en tape que tu danses bien ou mal. Le principe, c’est de s’amuser, de prendre du bon temps. Ça nous fera du bien.
      - Je préfère encore tenir compagnie à Vladislaus et Dracula. Je peux rester avec eux ?
      - Tu préfères être avec Dracula plutôt qu’avec moi ? Non mais je rêve là… Ce maudit vampire met déjà le bazar dans mon couple…
      - (chuchote) Sa fille a bien mis le bazar aussi ceci-dit.
      - Charlie ?
      - Oui ?
      - Ta gueule !

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      - Luna, à moins que p’pa vienne te rechercher, ce qui semble compromis parce qu’il va certainement s’amuser bien comme il faut avec Agnès, tu es coincée. Tu viens avec nous à l’outre-tombe.
      - Mais… Ils ne me feront jamais rentrer. Tu as vu comment je suis habillée ?
      - Lilith va t’habiller et te maquiller pour la soirée. T’inquiète.
      - Mais tu as vu ce qu’elle met ?
      - Vampirette s’habille très bien. Dis tout de suite qu’elle est …
      - Sexy. Avoue-le Charlie. Même moi qui ne suis pas attiré par elle, je la trouve sexy et je me rince l’œil à chaque fois tellement elle est bien faite.
      - Mais je ne veux pas être sexy moi !!!
      - (soupir) Au pire, tu mettras ta robe avec les licornes pour ce soir, ça ira très bien.
      - Mais je ne l’ai pas prise !
      - J’y ai pensé pour toi. Je savais que tu ne voudrais pas des affaires de Lilith. Charlie n’aura qu’à user du contrôle mental pour te faire entrer et ça ira très bien.
      - Hey, je n’ai pas dit que je le ferais ! Tu me prends pour qui ?
      - Pff, comme si tu ne l’avais jamais fait pour toi et Nounours quand vous étiez adolescents. Vu la honte que tu m’as fichu, tu as plutôt intérêt à faire ce que je dis ! Sinon, je te dématérialise et te lâche dans le vide ! Et crois-moi, ce n’est pas une menace en l’air.

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      - Quel caractère. Vous êtes certains de ne pas être frères tous les deux ?
      - J’ai des doutes parfois… Si ça se trouve, je suis le fils de parrain et c’est moi qui vais me faire posséder par Méphistophélès une fois qu’il sera mort.
      - Sinon, hmm… dis-moi… Tu n’aurais pas sauvé Albrecht d’une situation très embarrassante ?
      - C’était si évident que ça ?
      - Un peu oui. Il lui cache quoi exactement ?
      - Crois-moi, tu ne veux pas savoir et ce n’est pas important. Bon, pas que je m’ennuie, mais c’est tout comme. On se rentre à l’appart’, on mange vite-fait et on décolle pour Forgotten Hollow. On retrouvera Cal, Dja’ et Lilith là-bas.
      - Je suppose qu’on doit te dire « A vos ordres chef ! »
      - C’est bien, tu comprends vite Blondie. Al, Luna, on décolle !
      - Ouais ouais, on arrive.

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      - Allez viens ma petite lune. Sinon, Charlie va piquer sa crise.
      - Al ?
      - Oui ?
      - Tu… Tu ne vas pas me quitter si… enfin si on ne… enfin… si ce soir…
      - Si on ne fait pas l’amour ? C’est ça que tu veux dire ?
      - Euh… oui voilà. Ohlala, c’est gênant.
      - Luna… Je ne suis pas avec toi pour ça. Tu le sais ça quand même ?
      - Oui, mais… Enfin… Ce n’est pas que je n’y ai jamais pensé, à tout ça, mais… j’ai peur et…
      - Écoute, j’attendrai des années, voir le mariage s’il le faut. Ça ne changera rien entre nous. Ça se passera quand ça sera le bon moment pour toi. Et pas tant que je n’obtienne ta permission.
      - Ma permission ?
      - Jamais je ne manquerai de respect à une femme. Chacune mérite d’être choyée comme un trésor précieux.
      - C’est tellement mignon. D’où te vient ce profond amour des femmes ?
      - J’ai été élevé comme ça. Chez les Faust, le respect des femmes passe avant tout. Et ça le sera toujours. Par contre, tu me feras plaisir sur une chose ce soir.
      - Euh, je dois te promettre quoi ?
      - De lâcher-prise et de te permettre de t’amuser ce soir. Tu mérites bien ça après tout ce que tu as traversé. Promets-moi d’essayer au moins.
      - Je… c’est promis… J’essaierai…

      Pied-à-terre d’Isadora Van Helsing, Quartier de la mode, San Myshuno

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      - Voilà, ce sera la tenue parfaite pour ce soir. Assez stylée pour une sortie et assez confortable pour un éventuel combat avec Dracula. Même si je doute très fortement qu’il y soit… Ce n’est pas grave. Ça me donnera l’occasion de mettre mon poing sur la tronche de cette tête à claque. Je parie que je recevrai une médaille pour ça.

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      - ça fait tellement d’années que tu es morte maman. Tout ce qu’il me reste de toi, c’est ce collier. Tu aurais dû le donner à Myria ou à Lorenz. Je me ferai certainement tuer très jeune comme toi ou comme papa si ça continue. Est-ce que notre haine des vampires vaut vraiment la peine ? Moi-même je ne suis pas normale. Je le sens. Comme ces cheveux qui sont devenus argent sans que je comprenne le pourquoi du comment… Je ressemble à une vieille. C’est peut-être le signe que je dois faire ma dernière chasse et arrêter, avant qu’il ne soit trop tard.

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      - Une dernière chasse pour mon aïeul Abraham et pour maman. Vous serez vengé pour l’affront qui vous a été fait, je vous le promets. Dracula sera bientôt enfermé pour ses crimes, même si je dois mourir pour ça.

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      - Ne sois pas stupide Isa. Tu ne peux pas mourir. Myria et Lorenz ont besoin de moi. Ils sont encore trop jeunes pour se débrouiller tout seul. J’espère que je n’ai pas fait une bêtise en les laissant livrés à eux-mêmes à la maison. Il faut que je m’assure qu’ils vont bien.

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      - Allez, décroche Myri…

      Appartement des Van Helsing, Amsterdam, Pays-Bas

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      - (sonnerie)
      - Alors, si je mélange le chlorure de potassium avec…
      - (sonnerie)
      - Oui oui, deux secondes. Il faut que je finisse mon expérience.
      - (sonnerie)

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      - (s’éclaircit la gorge) Monsieur Lorenz Van Hellsing à l’appareil. A qui ais-je l’honneur ?
      - Lorenz ? Tu devrais être couché à l’heure qu’il est… Où est Myria ? Et c’est quoi cette voix de lover que tu viens de prendre ?

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      - Ahhhh, salut Isa ! Quelle surprise…
      - J’imagine oui… Tu profites déjà que j’aie le dos tourné pour ne pas te coucher à l’heure.
      - Mais je n’ai même pas école demain.
      - Ce n’est pas une raison ! Tu n’as que 9 ans. Tu es au moins douché et en pyjama j’espère ?
      - Euh… non…
      - Lorenz !
      - Ce n’est pas juste ! Myri, elle peut sortir avec son mec et moi, je suis coincé dans mon lit avec un pyjama ridicule, c’est ça ?
      - Donc, Myria est sortie et t’a laissé tout seul.
      - Je ne suis pas tout seul. Je suis avec Frimousse.
      - C’est un chat Lorenz ! Comment veux-tu qu’il te défende si tu te fais attaquer ?
      - Qui voudrais-tu qui m’attaque ? Je vois mal un vampire venir chercher les Van Helsing. Sauf s’ils sont fous ou débiles… voire les deux…
      - Je savais que j’aurais dû vous prendre avec moi en voyage.

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      - Mais non, on se débrouille très bien tout seuls. Profite de tes vacances sans nous.
      - Je ne suis pas en vacances ! Je traque Dracula.
      - Si tu le dis. N’empêche, tu voyages au frais de la princesse. J’espère que je pourrai voir du paysage aussi plus tard.
      - Lorenz, je fais un dernier boulot et puis, on arrête tout ! Ce travail a tué papa et maman. Je ne veux pas vous perdre pour une querelle entre vampires et humains.
      - Bof, si ça se trouve, en faisant un mauvais mélange, je risque de mourir en explosant l’appartement là, maintenant, tout de suite.
      - Explos… Lorenz ! Ne me dis pas que tu fais une expérience !
      - Ah ? Je ne vais pas te le dire alors. Mais t’inquiète, je gère. Tu vas le retrouver entier l’appart’. N’oublie pas que je suis le petit génie des sciences. Il y en a dans ma belle caboche.
      - Ne commence pas à te vanter s’il te plaît.
      - Je n’y peux rien si je suis beau et intelligent à la fois !

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      - (soupir) On verra si tu seras toujours aussi beau avec de l’acné plein ta face dans quelques années.
      - Ahhhh, mais tu sors d’où ?
      - Je viens de rentrer.
      - Tu es pire que Frimousse. Je ne t’entends jamais arriver.
      - J’adore te surprendre.
      - Toi aussi tu risques d’être surprise. Dis bonjour à Isa.
      - Elle est… rentrée ?
      - Non, je suis au téléphone ! Mais ça ne m’empêchera pas de te crier dessus !
      - Ohla, si c’est pour ça, moi je repars dans l’autre sens. Traquer Dracula te met d’une humeur.

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      - C’est plutôt l’Ordre qui m’a mise de mauvaise humeur. Cette Audrey Huntington est une sale gosse capricieuse. Je n’avais qu’une envie : la décapiter avec mon katana pour qu’elle la boucle… Et je ne parle même pas de son fils qui m’a dragué comme un gros lourdaud.
      - En même temps, tu es belle Isa. C’est normal que les mecs te draguent. Et puis, moi j’aimerais bien avoir un beau-frère. Je me sentirais moins seul. Je suis le seul mec depuis la mort de papa.
      - Crois-moi, tu ne voudrais pas d’un beau-frère comme ça. Ces Huntington sentent la traîtrise à plein nez. Elle a menacé de vous faire du mal si je ne faisais pas ce qu’elle me demande. Je devais traquer Dracula et me voilà mercenaire à la botte de l’Ordre.
      - C’est pour ça que le quartier est surveillé par l’Ordre des chasseurs ?
      - Quoi ?
      - Tu es sûre de toi Myri ? Moi je n’ai rien vu.
      - Parce que tu ne remarques jamais rien Lolo, à part ton nombril.
      - Hey, il est très beau mon nombril !

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      - J’ai fait semblant de rien pour ne pas éveiller les soupçons mais… Tu es certaine que ce n’est pas toi qui a demandé une protection rapprochée ?
      - Pas du tout ! Je sais que vous pourriez vous défendre s’il le fallait. Papa vous a bien entraîné et Lorenz a l’avantage de ses inventions et autres bidules bizarres pour se sortir d’affaire.
      - C’est de la chimie Isa ! De la CHI-MI-E ! Si ce n’est pas toi qui a demandé, alors pourquoi ils sont autour de l’appart ?
      - Soit un vampire s’apprête à nous attaquer en l’absence d’Isa…
      - Soit Oméga travaille de concert avec l’Ordre des chasseurs pour que je m’abaisse à faire le job qu’elle m’a demandé. Les traîtres ! Moi qui pensais qu’on pouvait avoir confiance envers nos semblables. Tu parles ! On ne peut faire confiance qu’à nous-même… Papa avait raison.
      - Isa, je sais qu’on n’a pas du tout la même opinion là-dessus, mais je pense que tu devrais parler à Dracula dès que tu le trouveras. Ça vaut la peine d’avoir sa version des faits.
      - On a déjà discuté de tout ça. Tu connais ma position.
      - Qui te dit que l’Ordre des chasseurs nous a dit la vérité sur la mort d’Abraham, notre aïeul ? Ou même sur la mort de maman ? J’ai toujours senti qu’il y avait quelque chose de pas clair là-dedans.
      - Dracula a mis la honte sur notre famille, point. Et il a tué maman !
      - Si Papa t’a mis en garde et qu’il voulait qu’on sorte de l’ordre des chasseurs, c’est qu’il y a une raison Isa. A papa, on peut faire confiance !

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      - Promets-moi d’au moins repenser à ce qu’a dit papa.
      - (soupir) D’accord, mais tu sais que ça ne changera pas mes projets.
      - Et nous, on fait quoi de notre côté ? J’ai l’impression d’être gardée à résidence, et ça ne me plaît pas du tout.
      - Jolie façon détournée pour dire qu’on est prisonnier Myri. J’avais compris tu sais ! Je n’ai que 9 ans, mais je ne suis pas débile…
      - Il va falloir trouver un moment pour que vous quittiez l’appartement. Vous allez semer les chasseurs chacun avec vos talents. Toi Myria, avec la dissimulation. Lorenz, en faisant un joli cocktail explosif.
      - Je peux ?
      - Oui, pour une fois, tu as la permission.
      - Ouais ! J’ai toujours rêvé de faire un joli feu d’artifice en plein cœur d’Amsterdam !
      - Ensuite, vous irez vous planquer à l’endroit convenu.
      - Tu veux qu’on laisse notre héritage ? Papa et maman adorent cet appartement !
      - Myria, je refuse que quiconque vous fasse du mal. Vous ferez ce que je vous dis. Ensuite, vous prendrez des faux-papiers que j’ai fait préparer, ainsi que deux billets d’avion pour San Myshuno. Je les avais réservé au cas où. Je pense que vous serez plus en sécurité avec moi que seuls. Et en attendant, je ferai ce que me demande cette mégère d’Huntington. Ça vous laissera de la marge.
      - Mais…
      - Je sais que vous avez tous vos amis et toi ton petit copain ici, mais nous serons plus forts tous les trois ensemble.
      - Je le ferai, mais à une condition Isa.
      - Myria, tu fais ce que je te dis et tu ne discutes pas.
      - Je suis assez grande pour commencer à prendre mes propres décisions. Soit tu acceptes mon deal, soit je reste ici avec Lorenz.
      - (soupir) Qu’est-ce que tu veux exactement ?
      - Tu me laisses faire ma première traque avec toi et quand on aura Dracula, tu me laisseras lui parler. Après, s’il s’avère qu’il a réellement tué maman et Abraham, on fera ce qu’il faudra pour laver l’honneur de la famille.
      - Myria, la chasse de vampires, ce n’est pas un jeu !
      - Je sais tout ça.
      - Tu n’es pas préparée pour ça !
      - Papa et maman m’entraînent à ça depuis que je suis toute petite. Si tu ne me laisses pas venir, je ferai cavalier seul de toute façon. A toi de voir…
      - (soupir) Tu commences à attraper mon caractère.
      - Ah non hein ! Ça suffit d’avoir une sœur insupportable sur le dos. Alors deux… Si c’est ça, je change de famille !

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      - Tu as pensé à prendre un billet d’avion pour Frimousse au moins ?
      - Pour Frim… Mais non !
      - Il fait comment pour nous accompagner ?
      - Débrouillez-vous pour lui trouver une autre famille.
      - Ah non, je n’abandonne pas Frifri ! Soit il vient avec nous, soit je reste ici.
      - Vous vous êtes donné le mot ma parole ! Bientôt Myria va me dire qu’elle veut emmener son mec avec elle.
      - Bof, c’est bon. Je me trouverai bien un autre petit copain aux États-Unis.
      - Ah, c’est pour ça que tu es rentrée si tôt. Tu t’es fait larguer comme une vieille chaussette.
      - C’est moi qui l’ai planté comme une vieille chaussette. Je ne perds rien, c’était un petit con…
      - S’il t’embête, je peux le faire exploser si tu veux. Comme ça, ça fera un con de moins sur terre.
      - On ne fait exploser personne.
      - Je lui ai déjà explosé le nez avec mon poing de toute façon… Il a essayé de me peloter. Il a dû croire que j’étais une fille facile. Manque de bol pour lui, il est tombé sur une Van Helsing.
      - Note pour moi-même pour plus tard. Faire attention si la fille en face de moi est une chasseuse de vampires avant de tenter quoique ce soit avec elle.

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      - Faites attention à vous et tenez-moi au courant dès que vous serez à la planque. Je vous aime.
      - Nous aussi on t’aime Isa.
      - Ouais ouais…
      - ça t’aurait écorché de dire à Isa que tu l’aimes ? Ça ne m’étonne pas que ton mec t’a largué…
      - JE l’ai largué ! J’ai du mal avec les sentiments… Ce n’est pas mon truc.
      - Du coup, on fait comment pour se barrer d’ici avec Frimousse ?
      - Tu comptes vraiment l’emmener ?
      - Bien sûr que oui. C’est mon chat. Hors de question que je l’abandonne. Il serait triste sans nous. Il est de notre famille.
      - Hmm, on va finir notre année scolaire. Après tout, il nous reste moins d’un mois. Et chaque soir, après l’école, on préparera la liste du strict nécessaire pour partir. Par contre, pour Frimousse, ça va être tendu… Comment l’emmener sans être ralenti et semer les chasseurs ? Ce ne sont pas des débutants. S’ils traquent des vampires, on va avoir bien du mal à les semer.
      - ça craint d’être un Van Helsing. Déjà que ça craint d’être différent…
      - Pourquoi tu dis ça ?
      - Au fond de moi, je sens que je suis spécial. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais c’est comme une évidence. Comme si à un moment donné de ma vie, j’allais déclencher quelque chose qui est en moi.
      - Tu réfléchis trop Lorenz. Je crois que tu devrais dormir.
      - Je crois qu’après tout ce qu’Isa nous a dit, je ne vais pas trouver le sommeil.
      - Alors viens regarder un film avec moi. Je l’ai piqué dans la médiathèque de l’ordre des chasseurs.
      - Faut que tu arrêtes de voler Myri, ce n’est pas bien.
      - Ce n’est qu’un dvd. Ils ne vont pas mourir parce qu’il est manquant, si ?
      - Je suppose que tu as raison.

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      - Mais… c’est quoi ?
      - ça Lolo, c’est un film qui explique la traque et l’annihilation d’un vampire mineur.
      - Mais où tu as eu ça ? Ouais, ne dis rien, tu me l’as déjà expliqué… Le maître des chasseurs va t’envoyer une hurlante s’il se rend compte de ton petit « emprunt ».
      - A vrai dire… j’ai piqué plusieurs dvds.
      - Je me disais aussi…
      - Je suis une Van Helsing, je fais ce que je veux. S’il n’est pas content, c’est encore pareil.
      - Ouais, si tu le dis…

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      - Finalement, je crois que je vais aller me coucher. Euh non, réflexion faite, je ne pourrai plus jamais dormir de ma vie du tout !!! C’est horrible !

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      - N’est-ce pas…
      - Comment tu fais pour continuer à regarder ? Rien que d’entendre ce vampire hurler, ça me donne froid dans le dos. Je…
      - Tu es triste pour lui, je me trompe ?
      - Oui… Désolé d’être faible mais…
      - Tu n’es pas faible. Tu as ce qu’on appelle du discernement. C’est normal d’avoir de la compassion pour lui. Quand je regarde ça, ça me rappelle à quel point nous sommes différents des vampires que l’on traque.
      - Tu veux dire quoi par là ?
      - Les vampires chassent les hommes pour survivre et les tuent parfois. Alors que nous les chasseurs, tout comme l’inquisition, sommes des monstres déguisés en Saints. On se cache derrière l’argument de la gloire de Dieu pour torturer et tuer par plaisir. Et tu sais quoi Lorenz ? Ça me rend malade !
      - C’est pour ça que tu veux parler à Dracula ? Pour mieux le comprendre ?
      - Non, pour avoir enfin la preuve que c’est l’ordre des chasseurs qui a supprimé nos parents. Et si Dracula confirme mes soupçons, je ferai tout pour détruire cette institution qui nous a pris nos parents ! Foi de Myria Van Helsing !

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    • 25.1 Traîtrise (1)

      Maison des Faust, Windenburg

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      - Ah tu es là. J’ai frappé à la porte, mais personne ne répondait.
      - Agnès… Je t’ai déjà dit que tu pouvais entrer comme tu voulais à la maison. Pas besoin de frapper.
      - Tu devrais faire gaffe. Un jour, tu auras des sbires de l’Ordre qui entreront sans s’annoncer.
      - Qu’ils essaient. Ils vont se retrouver propulsés sur le bas-côté de la route, ils ne vont rien comprendre. Seules les personnes amicales peuvent entrer ici.
      - J’espère que tes sceaux sont solides.
      - Depuis que j’ai vu Victor Chandor, je peux te dire que je les ai renforcés avec l’aide de mon fils. Dire qu’il a 15 ans et qu’il est déjà dix fois plus doué que moi. Mon garçon ira loin, je te le dis.
      - Je n’en doute pas. Il paraît insouciant, mais c’est un bosseur.
      - Disons qu’il utilise ses temps d’insomnies à bon escient.

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      - Tu lis quoi ?
      - Un bouquin de physique quantique. D’ailleurs, tu pourras le prêter à Vladimir. Je suis certain que ça lui plaira.
      - Si tu veux. Dis-moi, ça n’a pas l’air d’aller.
      - Muraad nous a gentiment mis à la porte de chez lui.
      - ça t’étonne ? Et pour Dominic, ça a donné quoi ? Il est tout de même moins borné que le père Massouf.
      - Il nous a appris qu’il déménage pour Brindleton Bay avec sa fille.
      - Il choisit son moment pour partir.
      - Notre groupe est éclaté et c’est ma faute.
      - Comment ça pourrait être de ta seule faute Meinhard ?
      - Je suis un mauvais médium, voilà pourquoi.
      - Si j’avais été d’humeur, je t’en aurais collé une pour dire des âneries pareilles.

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      - Ah, mauvaise journée pour toi aussi.
      - …
      - Oh non Agnès. Tu ne vas pas pleurer ? Je ne sais jamais quoi faire quand je vois une femme dans cet état.
      - Ne fais rien !
      - Ok… Je dois me taire aussi ?
      - Fais ce que tu veux !
      - Faut savoir. Je dois faire quelque chose ou ne rien faire ? Je suis perdu là.
      - Tu m’énerves !
      - (soupir) C’est vraiment moi le problème ?
      - Vladimir me déteste !
      - Mais non voyons…
      - Si ! Je me suis fait traiter de mégère et de sang cœur, par mon propre neveu !

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      - Vladimir ne te déteste pas.
      - Comment tu pourrais le savoir ?
      - Je suis également parent d’un adolescent. Vladimir a exactement le même âge que mon fils. Ils en veulent un peu à la terre entière à cet âge-là.
      - Albrecht n’est pas comme Vladimir.
      - Tu crois vraiment que je n’ai pas connu la crise d’adolescence ? Je l’ai juste eu deux ans plus tôt. Al était totalement ingérable à 13 ans. Il voulait tout faire comme Charles, son grand modèle. Je ne compte même plus le nombre de fois où il m’a fait le mur pour sortir jusqu’à pas d’heures… Sans compter la fois où il est revenu complètement éméché. Mais ça, je crois qu’il a compris la leçon. Il ne le fera plus jamais. Je ne l’ai plus jamais vu retoucher à une seule goutte d’alcool depuis qu’il a vécu un Very Bad Trip.
      - Tu t’en es sorti comment ?
      - Maintenant, je le laisse faire tout comme un grand. Depuis, il reste tranquille à la maison en semaine et je le laisse partir avec Charles le week-end. De toute façon, même si je le lui interdis, il sortira quand même. Comment veux-tu que j’empêche un veilleur de se barrer de la maison ? Ce n’est pas comme s’il était en danger avec Lilith et Caleb autour de lui de toute façon.
      - L’évoquer pourrait être la solution, tu ne crois pas ?
      - Pour ça, encore faudrait-il que j’aie son nom de veilleur. Il ne me l’a jamais donné. Je crois que seul mon père le sait. De toute façon, ce ne serait pas une solution. Si je devais contraindre mon propre fils pour qu’il obéisse, je serais vraiment un mauvais père.

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      - Cornélia et moi, on ne sait plus quoi faire.
      - De quoi vous vous plaignez exactement ? Vladimir m’a l’air d’être un garçon particulièrement calme et studieux.
      - Le problème, c’est Sonia.
      - Ah ça, c’est lui qui choisit avec qui il veut passer une partie de sa vie.
      - Il est surtout parti pour la vie entière. Il a donné la bague de fiançailles de la mère de Gunther à Sonia. Ils comptent se marier dès qu’ils le peuvent.
      - Et c’est une mauvaise chose tu crois ?
      - Je ne sais pas. Il mérite tellement mieux que d’être enchaîné avec une autre éveillée. Si ça ne tenait qu’à moi, je ferais en sorte qu’il ne soit pas obligé de se marier.
      - Si ça ne tenait qu’à moi, je ferais en sorte que ça n’arrive pas à mon fils non plus. De toute façon, Al a déjà pris sa décision. Il préfère vivre en hors-la-loi plutôt que d’être forcé au mariage.
      - Il est au courant qu’il finira enfermé par l’Ordre s’il ne veut pas suivre les règles ?
      - Oui, mais il s’en tape je crois. Mon fils a toujours été têtu.

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      - D’ailleurs, en parlant de mariage,…
      - Meinhard, je me suis mariée bien trop de fois pour accepter une quelconque demande. Crois-moi, tu ne veux pas devenir le prochain défunt mari sur ma liste.
      - J’ai déjà donné avec Sybille. Le mariage, ce n’est vraiment pas mon truc.
      - Alors pourquoi tu me parles mariage ?
      - Dans moins d’un mois, c’est celui de Charles.
      - En quoi ça me concerne ?
      - Tu crois vraiment que je vais y aller non accompagné ?
      - Tu vas le proposer à qui ?
      - Agnès, tu veux vraiment m’obliger à te le demander en bonne et due forme ?

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      - Tu veux que je t’accompagne ? Tu n’es pas sérieux.
      - Je suis plus que sérieux. Tu veux que je le demande à qui de toute façon ? A une de mes anciennes conquêtes ? La première qui va remarquer les crocs de Caleb, elle va tomber dans les pommes. Après, bonjour pour la réanimer et lui effacer la mémoire.
      - Qui te dit que je vais t’accompagner ?
      - C’est comme tu veux, je ne te force pas.
      - Donc, si je dis non, tu iras avec quelqu’un d’autre. Goujat.
      - Je n’ai pas dit ça non plus… Tu veux vraiment que je te supplie, en me mettant à genoux et en t’offrant une rose de mon jardin ?
      - Ce serait bienvenu oui.
      - Tu m’as pris pour mon fils ou quoi ? Si tu veux du romantisme, tu as choisi le mauvais Faust.
      - Je n’ai pas choisi, je m’amuse.
      - Pour quelqu’un qui s’amuse, tu viens un peu trop souvent. Avoue que tu m’aimes bien.
      - Meinhard, si on va ensemble au mariage, ça officialise notre… je ne sais même pas comment appeler ça…
      - ça s’appelle une relation. Et ce serait mal ? On s’entend bien, autant intellectuellement que physiquement, nos familles se sont toujours appréciées, ton neveu et mon fils sont meilleurs amis,… Et, ce qui ne gâche rien, mon fils et toi, vous vous aimez bien.
      - Moi, aimer Albrecht ? Ce gamin insupportable ? Sûrement pas !
      - Avoue que tu l’aimes bien.
      - Il passe son temps à me vanner.
      - Parce qu’il t’adore. Voilà pourquoi. Al n’a jamais vraiment eu de mère, même si Lilith a essayé de prendre ce rôle. Je pense que tu lui fais du bien. Et si jamais je devais mourir, j’aimerais…
      - Oh non, ne me parle pas de l’argument « si je meurs, promets-moi de veiller sur mon fils. Il aura besoin de toi ».
      - Comment tu as deviné que j’allais dire ça ?
      - Misère…
      - Bon, tu viens à ce mariage avec moi, oui ou non ? Autant que tu me dises oui, on sera de toute façon invité tous les deux. Même si tu n’as pas envie d’officialiser, vois le côté pratique de la chose.

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      - Mon fils, tu me désespères. Mais elle crève d’envie d’aller à ce mariage à tes bras. Elle est juste trop fière pour te le dire, c’est tout.
      - Papa !
      - Papa ? Cornélius est là ?
      - Euh… non…
      - Tu mens très mal en plus. C’est mort, maintenant, elle sait que je suis là. Bon, tu attends quoi pour la demander en mariage Agnès ? Je l’ai toujours bien aimée. Qu’est-ce qu’elle paraît plus jeune que toi, alors qu’elle est plus vieille. Être vampire psychique, ça conserve, mieux que le botox. C’est avec elle que tu aurais dû te marier finalement à l’époque. Vladimir et Albrecht aurait été cousins. En plus, Albrech aurait bien besoin d’une belle-mère. Elle a assez de poigne pour le recadrer. Vu que toi, tu n’en es pas capable…

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      - Je veux bien t’y voir avec un fils veilleur ! Dis tout de suite que tu aurais fait mieux.
      - J’ai fait mieux. Tu n’as jamais fait un seul pas de côté.
      - Parce que j’avais peur de toi ! Et que tu étais toujours sur mon dos ! D’ailleurs, il faut encore que tu viennes me pourrir la vie, même mort. J’ai toujours dit que ça craignait d’être médium.
      - Dis tout de suite que je dérange !
      - Oui ! J’aimerais vivre tranquille ! Mais non, depuis qu’Albrecht a développé un nouveau pouvoir, tu as décidé de prendre la maison pour une auberge.
      - Je suis bien obligé de pourvoir à son éducation magique, vu que tu ne le fais pas !
      - Je me débrouille très bien. Al est un magicien très doué !
      - Il ne doit pas être doué Méni. Il doit être parfait ! Sa condition de médium et de veilleur lui donne un désavantage par rapport à Jamal ou Charles. Il se doit d’être excellent en tout pour être à leur niveau. Ses pouvoirs passifs ne lui permettent pas de se défendre ou d’attaquer.
      - Mais il est excellent ! Tu vas finir par me le tuer à le faire étudier comme un forcené.
      - De toute façon, pour ce qu’il dort… Autant qu’il utilise ce temps-là pour étudier, tu ne crois pas ?
      - Il a autre chose à faire. Il a une petite amie maintenant ! Il peut faire autre chose que dormir. Laisse-le profiter un peu.
      - Pour qu’il profite, encore faudrait-il que cette fille ne soit pas aussi timide et farouche… Quelle idée de la vouloir pour belle-fille. Elle n’a rien d’une madame Faust !
      - La petite Luna est très bien !
      - C’est moi ou tu te disputes avec ton père ?
      - (en chœur) on ne se dispute pas, on discute !

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      - D’ailleurs, on va très vite parler du cas Luna ! Conseil de guerre avec Mimsy et tout de suite !
      - Avec Mimsy ? Et pourquoi donc ?
      - Mimsy ? C’est… ?
      - Mon arrière- grand-mère et grand-mère de mon père… Papa, j’ai autre chose à faire que de recevoir Mimsy à la maison. J’aimerais être seul avec Agnès tu vois…
      - Je lui ai déjà demandé de venir, alors ne discute pas. Si je n’étais pas mort, je vous jure que je vous collerais deux paires de baffes pour avoir fait n’importe quoi !
      - Je ne te suis pas là…
      - Mimsy ! J’ai dit « conseil de guerre ».

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      - J’ai entendu. Je ne suis pas sourde Cornélius ! Par contre, tu vas vite arrêter de me parler sur ce ton. Je suis ton aïeule !
      - Tu me connais quand même. J’ai été ton petit-fils.
      - Oui, tu as toujours été tyrannique et fourbe. Ce n’est pas pour rien que Vladislaus ne t’a jamais choisi comme chef, alors que tu avais toutes les qualités requises. Quel gâchis. Tout ça, c’est la faute de Livia.
      - Ah, ne commence pas avec maman ! Elle est très bien.
      - Ambrosius était un bon garçon. Ton caractère ne peut s’expliquer que par les gênes de ta mère.
      - Et Johann Georg Faust, on en parle ? Parce que lui, niveau fourberie et « je maudis tous mes descendants pour être ultra puissant », on se pose là…
      - Mais…
      - J’ai tort ?
      - (soupir) Je pourrais savoir pourquoi tu es en colère contre Méni et moi ?

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      - Parce qu’il y a des règles en tant que médium et que vous n’êtes même pas fichu de les suivre ! Surtout toi Mimsy…
      - Mais…
      - Qui c’est qui a fait se rencontrer Méni et Élise ?
      - Mais ils étaient tellement mignons ensemble !
      - Qu’ils soient mignons ou pas, Élise devait être avec Jacques !
      - Merci bien. Tu adorais Élise papa.
      - Bien entendu, qui ne l’aurait pas aimée ? Mais elle devait être la maman de Charles, point. Au final, elle a failli nous faire un petit Faust.
      - Qui était Albrecht… Je suis au courant papa…
      - Ah… Elle te l’a dit ?
      - Disons que la seule fois où elle est venue me voir, elle a gaffé.
      - Dans tous les cas, il faut toujours que vous vous mêliez de vie amoureuse, vous me gonflez, pour reprendre les termes de mon petit-fils.
      - Papa, je n’ai pas gaffé. J’ai entendu pleins de fois le nom Luna pour Albrecht.
      - Du coup, la première Luna qui débarque, vous en déduisez que c’est celle-là et que c’est la prochaine madame Faust. Je vous félicite, parce qu’à cause de vous, c’est le cas maintenant ! Alors que ce n’est pas la bonne !

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      - Mais… c’est qui alors ?
      - Lucy Westenra.
      - Lucy Westenra ? Mais elle ne s’appelle pas Luna enfin.
      - Si ! Son père voulait l’appeler Luna, mais sa mère trouvait que ce n’était pas un prénom convenable pour une anglaise de la haute société. Du coup, il a choisi le prénom Lucy par dépit. Son nom complet est Lucy Jean Luna Westenra.
      - Oups...
      - Comme tu dis.
      - J’en ai mal à la tête. Et qui te dit que tu as raison et que c’est elle la fille qui lui est destinée.
      - Parce qu’il est tombé amoureux d’elle au premier regard, et elle de même. Ils sont destinés à être ensemble. Ce sont des flammes jumelles.
      - Des flammes jumelles ? Ah la galère.
      - J’ai du mal à te suivre, mais j’ai bien entendu le nom de la fille de Vlad. Pourquoi vous parlez d’elle ?
      - Je me disais bien que j’avais entendu ce prénom quelque part. Mais papa, c’est un vampire !
      - Je le sais bien et tout à fait charmante en plus. Je l’ai vue lundi, avec Albrecht. Elle ressemble à ta mère. Je suis certain que tu l’aimerais.
      - Il était à Londres chez elle ?
      - Il ne te l’a pas dit je parie. C’est bien, ça veut dire que je ne me suis pas trompé. Il culpabilise, parce qu’il est tombé amoureux.
      - Pourquoi vous parlez de Lucy et Albrecht, je ne comprends pas.
      - Papa dit que Lucy et Albrecht sont flammes jumelles. Apparemment, ils se sont rencontrés lundi, lors de sa projection de conscience. Je suis content de l’apprendre… Moi qui pensais qu’on se disait tout…
      - Oh, Albrecht va avoir de gros problèmes… Vlad ne voudra jamais qu’il touche à sa fille. Il a érigé une prison dorée autour d’elle pour ne pas qu’elle souffre.
      - Qu’il le veuille ou pas, ce n’est pas lui qui décide de ça… Et pour la souffrance, il faudra dire merci à vous deux pour ça !
      - Mais papa, si Al se met avec Lucy, je n’aurai jamais de petits-enfants !
      - Grâce à toi, tu vas en avoir une de petite fille… Et alors là, je plains déjà les parents… Tu crois Albrecht ingérable ? Attends de voir Ulrike… Al, c’est un ange à côté.
      - Ulrike ? Papa, faut que tu arrêtes de fumer de l’autre côté… C’est un prénom de garçon.
      - Que ce soit un prénom de garçon ou pas, ce sera son prénom. Elle l’a choisi. On choisit toujours son identité avant l’incarnation, ne l’oublie pas.
      - Je sais… Je sais…

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      - Quoiqu’il en soit, je ne vous félicite pas. Mon petit-fils va être malheureux comme les pierres de votre faute !
      - Malheureux ? Luna Villareal est une jeune fille respectable et tout à fait charmante !
      - Elle est ennuyeuse à mourir oui !
      - Je suis d’accord avec mémé Mimsy. Elle est mignonne Luna et tellement adorable. Al est quand même tombé amoureux d’elle.
      - Parce que tu n’as pas arrêté de lui rabâcher depuis qu’il a l’âge de 8 ans que c’est sa future femme, parce que tu l’as vu.
      - Bah euh… la petite a toujours été attirée par Al.
      - Sûrement et c’est normal. C’est mon petit-fils et un Faust. Il a mon charme.
      - Euh, ça va les chevilles ?
      - Tu n’as toujours pas répondu à ma question Méni !
      - Bah… Non, c’est assez récent. Je crois que ça doit faire à peu près un an qui lui fait la cour. Je n’y croyais plus d’ailleurs.
      - Je ne vois pas pourquoi on discute de ça. Cette petite est adorable.
      - Elle est adorable maintenant, à 15 ans. Vous verrez si elle sera toujours aussi mignonne et adorable adulte… Al a besoin de quelqu’un d’enfantin et qui pétille en permanence pour contrebalancer ses ténèbres. Votre Luna, je vous garantis que dans quelques années, elle va s’assombrir et ça va être la catastrophe pour leur couple.
      - Pourquoi j’ai l’impression d’avoir fait une grosse bêtise d’un coup…
      - Hmpf, je reste sur mes impressions. C’est la bonne Luna… La preuve, elle lui donnera une fille. Le nom des Faust doit être perpétué.
      - Et il le sera. Bien joué. Vous avez de la chance que son besoin d’être père sera plus fort que tout l’amour qu’il porte à Lucy. Ils vont être malheureux, et tous les quatre en plus. Luna Villareal finira par remarquer que son mari en aime une autre. Quant à Ulrike, elle en souffrira également. Si vous aviez suivi le plan, cette petite aurait dû naître dans une autre famille et être adoptée par Albrecht et Lucy plus tard ! Et on aurait eu une jolie famille heureuse et unie. Mais non, vous avez tout fichu en l’air !
      - Puisque tu le prends comme ça… Je m’en vais !

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      - Bravo papa. Mimsy est partie furax.
      - De toute façon, quand les choses ne vont pas comme elle le souhaite, elle part toujours furax… Notre responsabilité en tant que médium est de ne pas interférer avec le destin.
      - ça veut dire que tu savais pour Élise, comme Lucien te l’a reproché ?
      - Oui, je le savais d’une certaine façon, mais j’ignorais quand et comment ça allait se passer. Ne m’en veux pas Méni. Si j’avais interféré, Albrecht serait à l’heure actuelle Aymeric et élevé par Jacques. Il aurait ressemblé tant à Élise que tu n’aurais jamais vu que c’était ton fils. Tout le monde l’aurait remarqué une fois que tu serais mort et qu’il aurait dû fusionner avec Méphistophélès.
      - C’est pour ça que Lucien et toi, vous avez été en froid sur la fin.
      - Si ça peut te rassurer, nous sommes réconciliés. On voit les choses autrement quand on arrive de l’autre côté. La médiumnité implique des sacrifices et j’aimerais que tu apprennes ça à ton fils avant qu’il ne fasse les mêmes bourdes que toi.
      - Mais…
      - Dans tous les cas, que ce soit toi ou lui, je ne vous lâche pas ! Il est temps que quelqu’un vienne remettre de l’ordre dans cette maison. Sur ce, profite de ton après-midi avec Agnès. Tu l’as bien mérité. Je vais voir comment s’en sort Albrecht avec la « future » femme que Mimsy et toi vous lui avez collé dans les pattes.

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      - Meinhard, ça va ? Tu es tout pâle.
      - Je viens de me faire remonter les bretelles par mon père comme jamais. Dire que je pensais être tranquille une fois qu’il serait mort. Tu parles…
      - Si tu pouvais prévenir que ton père passe la prochaine fois, histoire que je sois présentable.
      - Présentable ?
      - Tu as vu comment je suis fagotée aujourd’hui ?
      - Tu es très belle Agnès, comme toujours. Je ne vois pas pourquoi tu t’inquiètes de ça.
      - Parce que ton père m’impressionne.
      - Voilà autre chose… Même mort, il me piquerait une femme, je n’y crois pas… Attention, maman risque de te hanter si tu lorgnes trop sur mon père.
      - Parce que ta mère est dans le coin ?
      - Ah ça non, et malheureusement. Je n’ai jamais vraiment fait le deuil de maman, alors c’est un peu interdit pour elle et moi d’entrer en contact. Seul Al a vu sa grand-mère. Bon, et si on oubliait les morts pour profiter de notre vie un peu.

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      - Et tu penses à quoi ?
      - Je dois te faire un dessin ? J’ai besoin de me défouler.
      - Ah non, ce n’est pas possible. Et si ton père … regardait ?
      - Voilà autre chose. Il m’empêche même de consommer maintenant. Papa, je te HAIS !

      Villa des Huntington, Windenburg

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      -J’espère que ce que vous avez à nous dire en vaut la peine monsieur Massouf. Nous avons annulé toutes nos obligations de la journée pour vous rencontrer.
      - Croyez-moi, je ne vous ai pas fait déplacer pour rien. Par contre, avant de vous donner des informations, je veux être certain que ma famille sera à l’abri.
      - C’est-à-dire ?
      - Je demande protection pour ma femme et mes enfants.
      - Même votre fils monsieur Massouf ?
      - Oui… Ils comptent tous beaucoup pour moi.
      - Vous ne demandez pas protection pour vous-même ?
      - Je n’en ai pas besoin. Je sais me défendre tout seul monsieur Huntington. Je ne vous conseille pas de vous attaquer à moi. Conseil d’ami.
      - Qu’en penses-tu chéri ?
      - Hmpf… Je vais peut-être le regretter, mais c’est accordé. Vous avez notre parole. Nous vous écoutons. J’espère que la présence de monsieur Chandor ne vous mettra pas mal à l’aise. Je puis d’ors et déjà vous assurer que c’est quelqu’un d’intègre.
      - ça ne changera rien à ce que j’ai à dire. Je pense que ça peut même l’intéresser.

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      - Par quoi commencer ? Que savez-vous des Faust ?
      - Que ce sont de vulgaires médiums insignifiants.
      - Je dirais, pour ma part, que ce sont de très bons ritualistes. Puis-je donner des informations sur nos projets monsieur Huntington ?
      - (soupir) allez-y. Autant le mettre au courant.
      - Nous avons tenté de récupérer Luna Villareal, qui était partie se réfugier chez les Faust, afin qu’elle puisse reprendre le flambeau de son père. Les exorcistes sous ma direction ont fait chou blanc. La maison est en permanence sous un sceau de protection, particulièrement bien élaboré. Je parie que même votre femme aurait du mal à le lever.
      - Comment savez-vous que ma femme excelle dans les rituels ?
      - Parce que son pouvoir ne lui permet pas de se défendre. Elle a compensé très vite en s’intéressant aux charmes et protections.
      - Vous êtes en train de vous renseigner sur nous tous ?
      - A peu près. Nous savons, par exemple, que Jacques Beaumont souffre d’un cancer et qu’il n’en a plus pour longtemps. Tout comme Gunther Gothik qui a déjà préparé sa succession.
      - Vous en savez plus que moi. Alors pourquoi penser que les Faust sont insignifiants ? Vous êtes très loin du compte.

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      - Et que devons-nous craindre de médiums ? Qu’une armée d’esprits viennent nous hanter peut-être ?
      - Connaissez-vous le livre de Goethe madame Huntington ?
      - Ce conte à dormir debout ?
      - Ce n’est pas un conte. C’est une histoire vraie. Johann Georg Faust est le premier éveillé de la famille Faust. C’était un érudit, professeur d’Université, et un médium de surcroît. Mais cet ancêtre des Faust en voulait toujours plus. Il avait soif de connaissance et de pouvoir. Je ne vous raconte pas la suite, vous la connaissez si vous avez lu le livre.
      - Je ne vous suis pas.
      - Vous voulez nous dire que les Faust tiennent leur pouvoir de Méphistophélès ?
      - Les Faust sont, depuis cet ancêtre, possédé par le veilleur Méphistophélès. Ils sont maudits. Chaque premier né mâle vivant se fait posséder par le veilleur en échange du don de prophétie. Cette possession est très douloureuse dans les premiers temps et gourmande en énergie. Ce qui explique pourquoi Meinhard est aussi maigre.

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      - Meinhard Faust est lié à Méphistophélès ? Je… Je l’ignorais.
      - Et il le sera jusqu’à ce qu’il meure et passe la malédiction à son fils Albrecht.
      - Ce gamin insupportable, possédé par Méphistophélès ? C’est une catastrophe chéri ! Il faut empêcher ça.
      - Je ne vois qu’un moyen Audrey. Il faut se débarrasser du fils et du père en même temps.
      - J’ai dit qu’on ne touchait pas à Meinhard Faust ! Je veux les Beaumont d’abord ! Par contre, le jeune Albrecht, ça m’arrange qu’il meure dans d’atroces souffrances.
      - A votre place, je ferais attention. Le fils est beaucoup plus à craindre que le père.
      - Ce n’est qu’un gamin insupportable de 15 ans.

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      - Vous pensez mal. Ce gamin est un veilleur.
      - Pardon ?
      - C’est impossible monsieur Massouf. Les veilleurs vivent dans le bas-astral. Pour exister sur ce plan, ça lui demanderait une somme d’énergie considérable. Il devrait déjà être mort.
      - Je ne vous raconte pas d’histoire. Je l’ai vu sous forme sombre il y a deux semaines de ça. Il s’est attaqué à la plus grande de mes filles, Latifah.
      - Vous êtes certains que ce n’est pas plutôt un vampire ?
      - Meinhard Faust a dû tout nous avouer. Albrecht est le fils du veilleur Méphistophélès et de Sybille Faust. En plus d’être un veilleur, c’est un médium très doué et un ritualiste hors pair. Je le tiens de ma femme elle-même. Sans compter qu’il a développé très récemment un nouveau pouvoir.
      - Lequel ?
      - La projection de conscience, comme son grand-père Cornélius Faust.
      - Cornélius Faust… J’ai toujours détesté le père de Meinhard… Il me mettait toujours des D aux interros de chimie.
      - Parce que tu as eu le père de Meinhard Faust comme professeur ?
      - Malheureusement… J’ai toujours senti que ce gamin tenait de son grand-père.
      - Il doit certainement être en contact constant avec lui, d’autant plus depuis qu’il a développé ce pouvoir. C’est lui qui a dû ramener Albrecht. Vladislaus en a parlé à ma femme.
      - Votre femme sait beaucoup de choses dites-moi.
      - Elle a toujours été très proche de Vladislaus, ainsi que des Faust et des Beaumont. Ils ont grandi ensemble.

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      - Victor. Il faut me tuer ce gamin sur le champ !
      - Vous n’y pensez pas madame Huntington. Si vous faites ça, Albrecht Faust aura contact avec tous ses pouvoirs de veilleur en devenant un veilleur à part entière dans le bas astral.
      - Ce qui veut dire ?
      - Ce qui veut dire qu’en tant que fils de Méphistophélès, un des princes du bas astral, nous aurons affaire à un veilleur très puissant. Le groupe n’hésitera pas à l’évoquer en cas de souci et on risque très gros.
      - Vous nous avez dit que vous étiez versé en goétie Victor.
      - Si je n’ai pas son nom de veilleur, je ne pourrai rien faire…
      - Quelqu’un doit bien le connaître ? Monsieur Massouf ?
      - Peut-être son père, je ne sais pas à vrai dire… Je peux vous assurer qu’aucun de nous n’est au courant dans ma famille. Mon fils n’aurait pas manqué de lâcher l’information, il ne sait pas tenir un secret.
      - C’est très mauvais pour nous. Surtout s’ils utilisent le même procédé que Mélisandre avec Lucifer. Seuls eux pourront l’évoquer et l’envoyer nous attaquer. Sans son nom de veilleur, je ne pourrai strictement rien faire.
      - Victor, je vous en conjure. Trouvez-moi comment m’en débarrasser ! Sinon, j’irai chercher un nouveau chef des exorcistes. Ai-je été claire ?
      - Plutôt claire… Je ne vous garantis rien. Il me faudra du temps pour trouver une solution.

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      - J’avais également des informations sur Caleb Vatore.
      - Si vous avez des informations, nous sommes toute ouïe. Nous nous doutons que Vladislaus avait ses raisons pour le transformer, lui et sa soeur. Or, nous ignorons à l’heure actuelle pourquoi. Je suppose qu’il vous dit tout à ce sujet. Ou à votre femme peut-être.
      - Sur ça, je vais vous décevoir. Nous ignorons même jusqu’à son vrai nom. Même ses enfants ne savent pas qui il a été de son vivant. Il ne fait confiance à personne. Et il se permet de cacher un veilleur, ainsi qu’un hors-la-loi en son manoir.
      - vous parlez de Dracula je suppose. Bien joué Victor, vous aviez bien deviné.
      - Pour moi, Vladislaus est devenu un danger pour ma communauté. J’aimerais qu’un autre originel soit nommé pour prendre sa suite.
      - Vous êtes au courant que les originels ne courent pas les rues ? Il n’y en aura jamais assez pour s’occuper de tous les éveillés du monde. C’est bien pour ça que certains d’entre-vous êtes sous la juridiction de l’ordre, et non d’un vampire originel.
      - Je préfère encore être sous votre juridiction que sous les ordres d’un vampire qui prend des décisions sans consulter ses éveillés.
      - Vous parlez de la nomination du jeune Charles Beaumont, ainsi que d’Elizabeth Vatore, à la tête du groupe.
      - C’est du favoritisme. Charles Beaumont est l’amant de la fille du comte.
      - Tiens donc…
      - Je savais que ce vilain personnage était fou, mais pas au point de prendre un vampire comme maîtresse.
      - Ce qui veut dire que Charles Beaumont est le talon d’Achille de mademoiselle Vatore. Nous pourrions utiliser cette information à notre avantage le jour où elle fera un pas de côté.
      - Très bien, qu’il fricote avec elle seulement, elle finira certainement par le tuer… Le contrôle mental ne lui saura d’aucune utilité si elle veut se nourrir sur lui.
      - Oui, mais la télékinésie,si.
      - Pardon ?
      - Il s’avère que Charles a un pouvoir latent. Vladislaus l’a vu utiliser la télékinésie de façon inconsciente.

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      - Mais… c’est une catastrophe ! J’ai l’impression de voir la réincarnation de Lucien et Cornélius en même temps. C’était les plus grands sorciers de leur temps et leurs petits-fils respectifs prennent leur suite !
      - D’autant plus qu’Albrecht et Charles sont très proches.
      - C’est pire que ce que je pensais ! Et qu’en est-il de Caleb Vatore ? Vous allez me dire que c’est l’arrière-petit-fils d’un grand sorcier ?
      - Caleb nous a attaqué ma famille et moi, alors qu’il était en forme sombre. Il est incontrôlable quand il est sous cette forme. Dracula a eu beaucoup de mal à l’arrêter. Il s’est pris une sacrée correction d’après ce que Vladislaus a confié à ma femme. Personne n’est censé battre un vampire originel.
      - Voilà pourquoi il est connu pour ne jamais l’utiliser. Je comprends mieux. Il a peur de faire du mal aux éveillés qu’il a sous sa protection.
      - Pour moi, Caleb est dangereux pour la communauté. Il doit être enfermé, au même titre qu’Albrecht Faust… Si jamais il rentre à nouveau en forme sombre, il finira par tuer quelqu’un du groupe, voire venir attaquer l’Ordre.
      - Vous voulez donc leur perte ?
      - Non, je souhaite juste que justice soit faite.
      - Alors, nous pensons pareil monsieur Massouf. Nous ne voulons que votre bien, croyez-nous. Nous nous voulons être les garants du traité de paix.
      - Ce n’est donc pas vous qui avez tué Jacques Villareal et créé une goule ?
      - Bien sûr que non. Quelle sotte idée ! Qui pense ces inepties ?
      - Vladislaus.
      - Croyez-nous monsieur Massouf. C’est certainement lui ou Dracula qui a créé cette goule. Ils vous mentent !

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      - Voilà ce que nous vous proposons monsieur Massouf. Nous nous occuperons de remettre de l’ordre dans cette circonscription. Pour ça, nous avons besoin que vous soyez nos yeux et nos oreilles auprès de Vladislaus.
      - C’est impossible. Je ne parle plus à Vladislaus, ni aux autres éveillés. Je leur ai bien fait comprendre ma position sur ce qu’il se passe là-bas.
      - Eh bien, revenez dessus.
      - Vous voulez que je m’excuse auprès d’eux ?
      - Sans informations supplémentaires, nous n’aurons pas l’avantage face à ce qui nous pose problème. Nous sommes des humains lambdas monsieur Massouf. Nous partons avec un désavantage certain en cas de conflit.
      - Je me doute bien…
      - Alors, vous irez vous excuser, dire que vous avez été aveuglé, je ne sais pas moi… par la colère ? Et renouer vos liens avec votre groupe.
      - (soupir) S’il le faut.
      - Je vous assure que nous ferons par la suite tout ce qu’il faut pour vous mettre à l’abri, vous et votre famille. Contre un petit service…
      - Lequel ?

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      - Nous aurions besoin d’un petit charme de votre femme pour que Charles Beaumont fasse un enfant à sa future épouse.
      - Vous voulez aider les Beaumont à avoir une descendance ? Vous êtes sérieux ?
      - Il s’avère que la famille Beaumont est liée d’une façon ou d’une autre au veilleur Lucifer. Nous cherchons un moyen d’annihiler un sort posé sur une bague d’évocation. Rien de plus, rien de moins.
      - Nous cherchons simplement un moyen pour éviter à cette famille d’évoquer le roi du bas-astral. Je vous assure que nos intentions sont nobles.
      - Mais pourquoi vouloir un enfant ? Je ne comprends pas.
      - Parce que cet enfant naîtra à l’hôpital et que monsieur Plénozas pourra très facilement récupérer du sang sur l’enfant, ce qui nous permettra de rompre le sort sans éveiller les soupçons de la famille.
      - Hmm, je vous crois. Vous avez l’air sincère. Mais… Je ne suis pas versé dans les charmes et ma femme ne voudra jamais le faire.
      - Débrouillez-vous monsieur Massouf. La sécurité de votre famille en dépend.
      - Sur ce, je crois que nous en avons fini. Vous voudrez bien raccompagner monsieur Massouf Victor ?
      - Bien sûr madame Huntington.

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      - Chérie, je pense que nous devrions arrêter. Ça semble plus mal parti que nous le pensions.
      - Jamais ! Nous avons un très bon exorciste et un chasseur de vampire hors-pair à disposition. Nous serons gagnants, je te le garantis.
      - Et pour les Massouf, on fait quoi ?
      - On s’en débarrassera, au même titre que les autres. Nous sommes en guerre John, ne l’oublie pas. Le pape veut la perte de tous les éveillés et leur protecteur. Et je tiens à lui donner satisfaction avant tous les autres inquisiteurs. L’honneur de la famille Huntington en dépend.

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    • 24.4 Le loup dans la bergerie (4)

      Appartement de Charles Beaumont, Quartiers des Arts, San Myshuno

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      - Ohlala, c’est tellement coloré.
      - Eh ouais, ça change du domaine.
      - C’est chez Charles ici ? On ne dirait vraiment pas le même monde.
      - Tu pensais tomber dans un appartement pompeux sorti tout droit de Versailles ?
      - A peu près.
      - Oh regardez, il a même une caméra de surveillance.
      - Ce n’est pas à lui, mais à la coopérative de l’immeuble. Là, en fait, on n’est pas encore passé dans son appartement.
      - Pourtant, je vois le même type de décoration.
      - C’est parce que Charlie a décoré le palier.
      - Tu veux me faire croire que c’est lui qui a décoré tout ça ?
      - Va vraiment falloir que tu oublies toutes tes impressions sur Charles pour vraiment apprendre à le connaître. Sinon, tu le verras toujours comme un caniche hargneux.
      - Tu vas vouloir me faire croire aussi qu’il s’occupe de garder propre son appart’ tout seul ?
      - Tu serais tellement étonnée.

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      - Bon, par contre, tu t’es bien préparée à prendre une hurlante j’espère.
      - Pourquoi ?
      - Tu es marrante, tu me demandes pourquoi. Tu n’as pas une toute petite idée ?
      - De toute façon, il est tout le temps de mauvais poil.
      - Ah sur ça, je ne peux pas te contredire, mais tu as fait le truc qu’il ne supporte pas. Tu vas en entendre parler durant des mois maintenant.
      - Euh, et j’ai fait quoi ?
      - Tu lui as raccroché au nez. Leçon n°1 du guide de survie avec Charlie : ne jamais lui raccrocher au nez. Leçon n°2 : ne pas lui couper la parole quand il parle. Leçon n°3 : Toujours écouter ce qu’il dit et le retenir surtout, parce qu’il déteste se répéter. Leçon n°4 : te tenir assez loin de lui pour qu’il ne t’envoie pas valser de la terrasse de son immeuble. Je crois que je n’oublie rien. Avec ça, tu es parée.

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      - Sur le dernier point, je ne risque rien. Il ne peut pas utiliser ses pouvoirs sur moi.
      - La chance… Dire que je vais devoir me tenir à carreau maintenant qu’il a un nouveau pouvoir.
      - Tu ne faisais pas attention déjà auparavant ? Moi j’aurais peur qu’il use du contrôle mental sur moi.
      - Comment dire… Il peut toujours essayer. Mon côté veilleur fait que je ne peux pas être hypnotisé ni contrôlé… Sauf si on m’évoque dans un triangle de confinement. Et pour ça, bonne chance. Il faudrait avoir mon nom de veilleur.
      - Et c’est quoi ?
      - Bien essayé ma petite lune, mais j’ai beau t’aimer très fort, je ne te le dirai jamais. Personne ne le sait, même pas mon père…
      - Tu ne me le dirais pas à moi ?
      - Non…
      - Mais…
      - Ce n’est pas contre toi, ok ? Je tiens à ma liberté, c’est tout.
      - Tu ne me fais pas confiance ?
      - Bien sûr que si. Si ce n’était pas le cas, on ne sortirait même pas ensemble. Je t’ai dit que je tenais juste à ma liberté. Point barre. Au pire, tu pourrais demander à mon grand-père. Seul lui le sait. Mais comme tu ne fais pas d’effort pour accepter ton don de médium.
      - Mais… je…
      - Ah, tu as voulu que je sois dur avec toi pour t’entraîner à la magie, fallait pas le demander. Maintenant, c’est cash. Tu sais à quoi t’en tenir.
      - (au loin) Et si au lieu de bavarder sur MON palier, tu tapais le code et invitait les demoiselles à rentrer. Tu es en retard d’une minute !

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      - Effectivement, il est en mode caniche hargneux.
      - (au loin) J’AI TOUT ENTENDU !
      - Je sens que la journée va être longue…
      - Ah ça, préparez-vous les filles. Hmm et… Luna ?
      - Oui ?
      - Je suis désolé. Je n’aurais pas dû te parler comme je l’ai fait à l’instant.
      - Oh, ce n’est pas grave. C’est moi qui ai insisté. J’ai dû mal à comprendre mais j’accepte que tu ne veuilles pas me confier ça.
      - Je n’aurais quand même pas dû te dire que tu ne faisais pas d’effort. Accepter d’être médium, ce n’est pas facile. Ça fait peur. J’espère juste, qu’un jour, à force d’être rassurée par p’pa et moi, tu pourras apprendre à développer ton don.

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      - Et voilà mesdemoiselles. Voici l’antre de monsieur Beaumont. Salut Charlie.
      - Tu as une minute de retard.
      - C’est fou comme il peut être à cheval sur les principes.
      - Non, il cherche juste un moyen de se friter. C’est tout. Charlie n’a pas de principes.
      - Je n’aime pas qu’on me fasse attendre. Selon mes calculs, tu avais largement le temps de prendre le tram d’avant.
      - Ouais, sauf que tes calculs ne prennent pas en compte l’absence de base de données de ton père pour sa bibliothèque.
      - Tu as emprunté des bouquins à père ?
      - Ouais. Mon grand-père m’a donné une liste de truc à potasser.
      - Ah… Je n’ai jamais compris pourquoi il n’a jamais recensé tous ses livres. Et ça va, il n’a pas trop crisé de se retrouver avec deux ou trois précieux livres en moins ?
      - Bah écoute, il n’a rien dit. Il était même plutôt de bonne humeur quand je lui ai demandé au téléphone ce matin.
      - Mon père, de bonne humeur ? Je vais préparer l’imper alors, parce que ça veut dire qu’il va pleuvoir…

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      - Je pense qu’Ana doit avoir une bonne influence sur lui.
      - Hmm…
      - Disons qu’après sa grande crise quand je suis entrée dans sa bibliothèque, il s’est particulièrement radouci. Je crois qu’il s’en est voulu de se fâcher sur moi.
      - …
      - Tu as un joli appartement en tout cas. Je suis assez surprise à vrai dire. Je m’attendais à tout sauf à ça.
      - …
      - Tu as perdu ta langue ?
      - Moi je crois surtout que ça va gueuler dans 3, 2, 1…

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      - PLUS JAMAIS TU NE ME RACCROCHES AU NEZ, C’EST CLAIR ?
      - Et voilà…
      - Comment tu as su ?
      - ça fait 15 ans que je pratique l’animal. Je commence à le connaître à force. C’est de la déduction pure. On peut avoir tous les pouvoirs de monde ma petite lune, la meilleure chose sur laquelle on peut se baser, c’est sur son intuition. L’intuition, ça peut sauver la vie.
      - Comme quand elle nous dit qu’il ne faut pas prendre un avion parce qu’il va se crasher ?
      - Voilà, tu as tout compris.

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      - La prochaine fois que tu me raccroches au nez Blondie, je fais le chemin jusqu’au domaine, je prends le téléphone et je te fais bouffer le combiné. C’est clair ?
      - Tu n’es pas un peu extrême là ?
      - Je ne supporte pas qu’on me coupe la parole. Et encore moins quand on ne répond pas quand je rappelle.
      - Parce qu’en plus de lui raccrocher au nez, tu as ignoré les autres appels ? Han Ana, ce n’est pas bien.
      - Mais il me vannait !
      - Si on ne peut même plus rigoler.
      - Si tu as le droit de rigoler, moi, j’ai le droit de raccrocher.
      - Je… toi… Tu… Rha, tu m’énerves Blondie !

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      - Ne fais pas cette tête. Tu veux que je t’aide à faire quelque chose.
      - Ne touche surtout pas à ce flan à la noix de coco. C’est fragile !
      - Tu l’as acheté où ?
      - Je l’ai fait…
      - Tu veux me faire croire que tu cuisines aussi ?
      - Non, mais tu es abrutie des fois. Les hommes, ça peut cuisiner tu sais. Tu crois que je me nourris comment ?
      - En mangeant dans tous les restos du coin ?
      - ça me reviendrait une fortune. Que je n’ai pas !
      - Mais ton père te paie tout !
      - Non. Je paie mes charges et la bouffe avec mon job. Oui, parce que je travaille moi madame !

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      - Pff, ça me blase les engueulades…
      - Tu n’as pas l’air d’aimer ça.
      - Nan, et pourtant, ça me permet de me nourrir d’ondes négatives, mais je suis déjà assez sombre comme ça. Je préfère m’entourer de calme et de sérénité.
      - Avec Charles, ça semble raté je crois. Oh, regarde la vue Al ! C’est magnifique.
      - Bah, je sais. Vas-y, tu peux aller admirer. Je vais tenter de calmer l’animal avant qu’on aille vadrouiller en ville.

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      - Grrr, il m’énerve ! Il n’y pas moyen de parler avec lui sans que ça finisse en dispute.
      - C’est tellement beau.
      - J’avoue. Jolie vue, joli logement. Même si je trouve qu’il n’est pas vraiment à son image. J’aurais plus vu Albrecht vivre ici.
      - Tu dis ça parce que tu n’as pas vu sa chambre. Al, son truc, c’est les têtes de mort et les trucs morbides.
      - Ah oui ? Je n’aurais jamais pensé.
      - Moi non plus, mais passé la surprise de la découverte, finalement oui, sa chambre lui ressemble. Et voilà que je suis arrivée là-dedans comme un cheveu dans la soupe avec mes affaires…
      - Pourquoi tu dis ça ?
      - Parce que je vois bien qu’il déteste mes peluches, mais il ne dit rien pour ne pas me vexer. Pareil pour Moustache.
      - Moustache ?
      - Oui, j’ai trouvé un petit chaton il y a une semaine. Tu verrais, il est trop mignon.
      - Et c’est quoi le problème entre Al et le chat ?
      - Je ne sais pas. Meinhard m’a dit qu’il était allergique.
      - Et ce n’est pas vrai.
      - Si. Al n’arrête pas d’éternuer et de se moucher à longueur de journée dès qu’on est à la maison. C’est dommage. Surtout que Moustache l’adore. Il est toujours dans ses pattes. C’est tellement mignon de voir ça.

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      - Je suis d’avis d’offrir aussi un chaton à Charles. Ça le dériderait peut-être un peu…
      - Al m’a dit qu’il n’aimait pas trop les animaux.
      - Pourquoi ça ne m’étonne pas… En même temps, il n’aime pas grand-monde. Ni les gens, ni les animaux. A part lui, je ne vois pas trop qui il aime.
      - Ana, je m’inquiète pour toi. Tu veux tout de même te marier à quelqu’un que tu n’apprécies pas ?
      - (soupir) Ce n’est pas que je ne l’apprécie pas… J’ai vu de bons côtés de lui, j’ai même été surprise plus d’une fois, mais… c’est juste qu’il est tellement énervant ! Comment fait Lilith pour le supporter ?
      - Elle a plus de 500 ans et une patience à toute épreuve ?
      - ça doit être ça…

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      - Al, ton accord !
      - Je l’ai bien fait.
      - Tu as vu la position de tes doigts ? Qu’est-ce que je t’ai appris ! Si c’est pour t’expliquer un truc et que tu fasses le contraire, ce n’est pas la peine.
      - Tu ne vas pas te mettre à être relou comme mon grand-père. Ça va bien deux secondes là…

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      - Depuis quand tu fais ton Charlie à être susceptible ?
      - Depuis que ça craint d’avoir un deuxième pouvoir… J’ai déjà du mal à tenir en énergie avec la médiumnité et mes capacités de veilleur, alors avec la projection de conscience en plus…
      - Si tu as reçu ce pouvoir, c’est que tu es capable de le gérer. Tu vas y arriver. En plus, tu as ton grand-père pour t’épauler.
      - J’en aurais été ravi si, à la maison, ce n’était pas tendu entre p’pa et lui…
      - Parrain et Cornélius ne s’entendent pas ?
      - On va dire ça comme ça. Disons que mon grand-père a toujours été sur son dos.
      - Je n’ai pas ce souvenir-là. Enfin, en même temps, j’étais petit. Tout ce dont je me souviens, c’est que ton grand-père et le mien formait limite un couple tellement ils étaient proches, jusqu’à…
      - … la mort de ta maman et la m… euh celle de ton frère ?
      - Oui. Pépé Lulu lui en voulait de ne pas les avoir prévenu que ça pourrait arriver… En même temps, je ne vois pas trop comment il aurait pu faire éviter ça.

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      - Si ça peut te consoler, ils se sont réconciliés une fois de l’autre côté. D’ailleurs,…
      - Tu as vu pépé Lulu ?
      - Non. Mais pépé m’a passé un message de lui pour toi.
      - Hein ? T’es sérieux là ?
      - Apparemment, tu dois faire attention à ta santé.
      - Il a craqué ou quoi ?
      - C’est ce que j’ai dit à mon grand-père avant qu’il ne me fasse son regard sévère et qu’il me dise que j’avais intérêt à faire mon job de médium.
      - Non mais de toutes les choses que pépé Lulu pourraient me dire, il choisit « hey, mon gars, dors, arrête de fumer et de boire comme un trou ! », alors qu’il n’a pas fait mieux que moi au même âge.
      - Disons qu’il aimerait que tu ne meures pas d’un cancer comme Agathe et… comme Agathe…

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      - Tu allais dire comme mon père.
      - Moi ? Nan.
      - Je suis au courant tu sais. J’ai surpris mon père dire à tonton Vlad qu’il était condamné à mort…
      - Ah… Bon bah, comme ton père.
      - Tu dissimules très mal Al.
      - Si, je dissimule très bien. C’est juste que tu me connais trop bien.
      - Oui, d’ailleurs, c’est parce que je te connais trop bien que je sais qu’il y a quelque chose qui te chiffonne. Ça se voit à ton regard et à ta mine encore plus pâlichonne que d’ordinaire.

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      - (soupir)
      - Tu veux m’en parler ou pas ?
      - Je ne peux pas, même si je voulais.
      - Pourquoi ?
      - (chuchote) parce que Luna est là…
      - Ah, ça concerne Luna et toi.
      - On va dire ça.
      - Écoute, elles sont occupées à papoter. Je pense que tu peux m’en parler sans que ça fuite.

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      - (soupir) ça concerne mon voyage de lundi…
      - Quel rapport entre ton nouveau pouvoir et Luna ? Tu as fait une projection de conscience quand elle était nue dans ta salle de bain et tu t’es enfin rendu compte qu’elle était plate comme une planche et que ça ne te convient pas ?
      - Hey, t’es dur Bro. Lilith aussi est plate comme une planche !
      - Elle a plus de nibards que Luna mon gars. Ta nana, elle n’a rien. Que dalle. Nada. Et je n’ai pas besoin de la déshabiller pour le savoir.
      - Ouais, bon, en fait, je ne vois même pas pourquoi je parle avec toi.
      - Oh, ça va. Je te taquine. Viens-en au fait direct…
      - J’ai été à Londres.
      - A Londres ? Mais qu’est-ce que tu fichais là-bas ? Et surtout, pourquoi tu as voyagé si loin ? Tu avais envie de rencontrer ton copain Jack l’éventreur en train de hanter les rues de Londres ou quoi ?
      - Ah ouais, je n’ai jamais pensé à demander à le rencontrer. C’est mon idole.
      - Tu es sérieux là ?
      - Bah ouais. Un grand psychopathe qui a réussi à ne jamais se faire prendre, moi je veux bien savoir comment il a fait. C’est un génie le mec.
      - Tu fais peur Al… ça ne me dit toujours pas ce que tu fichais à Londres.

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      - J’ai rencontré Mina Murray.
      - La nana de Dracula ? Elle est comment ?
      - Très jolie. Grande, les cheveux bruns bouclés coupés courts. Un peu pitbull sur les bords. Je suis sûre que tu la kifferais. Tout à fait ton genre.
      - C’est-à-dire ?
      - Dans le genre de Lilith. Un poil garçon manqué, toussa toussa.
      - Qui t’a dit que j’aimais les garçons manqués ?
      - J’ai tort ?
      - En même temps, ce n’est pas étonnant. Elle doit recevoir la goule chez elle. Normal que tu te sois projeté là-bas… Pourquoi j’ai l’impression que tu ne me dis pas tout…
      - Moi ? Oh, j’ai peut-être oublié un ou deux petits d…
      - Bah tant qu’on y est. Je suis curieux. Tu n’aurais pas vu la fameuse Lucy dont tous les hommes tomberaient amoureux des fois ? Parce que je trouve que Dracula se vante un peu trop à mettre sa fifille en avant comme ça.

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      - Oh non Al. Non seulement tu l’as vue, mais en plus, tu la kiffes ! Tu as les yeux qui ont brillé dès que j’ai évoqué son nom. Elle est si belle que ça ?
      - Han, si tu savais seulement…
      - Elle ressemble à quoi ?
      - C’est la réplique parfaite de mémé Céleste.
      - Nan ? Elle est rousse ? Oh mec, tu es dans la mouise totale là.
      - Je ne te le fais pas dire. En plus, elle est toute petite, toute fragile, toute mignonnette, toute enfantine, toute pétillante, avec sa petite voix cristalline. On dirait une petite luciole qui brille dans la nuit, éclairant les ténèbres sur son passage.
      - Par l’Univers. Tu es gravement atteint là. Et Luna ?
      - C’est là que ça se complique gravement. C’est que c’est toujours ma petite pleine lune qui éclaire les ténèbres. J’ai toujours autant envie de la choyer. Seulement, je n’arrive pas à me sortir Miss Westenra de la tête. Tu as une recette pour ça ?
      - Ah non… Tu demandes à la mauvaise personne là. Je n’ai jamais été fou amoureux comme ça.
      - Tu veux rire j’espère. Tu es grave mordu de Lilith.
      - Je l’aime peut-être, mais je reste lucide mon gars. Les épanchements de sentiments, le romantisme, l’amour qui fait perdre la tête, ça n’a jamais été mon truc. Toujours garder la tête froide, c’est mon crédo. A la limite, tu devrais en parler à Cal. Lui, il saura peut-être te conseiller.

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      - Si tu en parles à Cal ou à Jamal, je te jure que tu vas passer un sale quart d’heure…
      - Non, mais tu me menaces là ? Tu crois qu’il va se passer quoi quand on va évoquer le nom de Lucy et que Cal’ va ressentir « kaboum kaboum » dans ta poitrine. Réfléchis deux secondes.
      - Tu ne leur dis rien ! Sinon, ils vont se moquer. Surtout Cal’
      - Ah ça, c’est le risque. En même temps, j’avoue que c’est bien fait pour ta pomme avec tes « moi, je n’aurai qu’une femme dans ma vie et c’est Luna, blablabla ». Tu parles.
      - Toi …
      - Hey, arrête. Mais aïe ! La force que tu as.
      - Être veilleur m’a donné quelques avantages… que je vais utiliser sur toi !
      - Mais aïe !
       
      Sous l’église de la Sainte-Trinité, San Myshuno

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      - C’est fini depuis un moment chéri. Tu peux lâcher ce micro…
      - Dieu merci, cette réunion est finie. J’ai l’impression que ça a duré une journée entière. J’en ai mal à la tête.
      - Moi, ce qui me donne mal à la tête, c’est les piques incessantes entre Lily et Nancy. Si elles ne nous étaient pas aussi utiles, j’avoue que j’irais les donner en pâture aux vampires qui croupissent dans nos geôles.
      - Si seulement… Je crois qu’on va faire ça la prochaine fois. Les questions de Nancy m’ont usé aussi. « Et pourquoi ci ? Et pourquoi ça ? ».
      - J’avoue qu’elle pose trop de questions. C’est mauvais.

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      - Elle pose trop de questions, mais vous avez besoin de ses financements. Faites l’effort de l’inclure plus dans les décisions. Je suis certain que ça la calmera.
      - Si on fait ça, on va devoir faire participer plus Lily également. Elle ne supportera pas d’en savoir moins qu’elle.
      - ça change quelque chose sincèrement ? Vous vous confiez déjà à madame Feng.
      - Et vos projets à vous, ils donnent quoi Chandor ?
      - Ils avancent bien. J’ai une très bonne nouvelle et… à la fois une mauvaise nouvelle.

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      - Nous avons fouillé au crible l’ordinateur de Jacques Villareal. Et à force de bidouillage informatique, nous avons pu mettre la main sur une chose très intéressante.
      - Laquelle ?
      - Il avait en sa possession la copie des journaux de Anne de Beaumes.
      - C'est qui ?
      - C’est la première éveillée de la famille Beaumont. C’est avec elle que la lignée des Beaumont a commencé. Il s’avère que dame Anne s’est mariée à Hughes de Beaumes, un noble. Elle était une humaine tout à fait normale, heureuse avec son mari et ses trois filles, jusqu’à ce qu’elle devienne une éveillée et donne naissance à des jumelles : Mélisandre et Mahault. Cette dernière est morte enfant, des suites d’une grave maladie.
      - Une chance. Avec une jumelle de valide en plus, on aurait eu d’autres Beaumont sur la surface de cette terre à l’heure actuelle…
      - Laisse Victor finir chéri.
      - Anne était daraco.
      - C’est-à-dire ?
      - Elle était liée à l’esprit d’un dragon et pouvait fusionner avec… elle. Elle parle d’une certaine Nelya dans ses textes. Sa fille Mélisandre, par contre, était intéressée par la goétie. Celle-ci était, par je ne sais quel miracle, en possession d’une bague lui permettant d’évoquer Lucifer. A savoir comment elle l’a fabriqué ou obtenu, mystère.
      - Vous allez nous dire que les Beaumont ont cette bague en leur possession ?
      - Non. Nous sommes en possession de cet anneau.
      - Vraiment ? Mais c’est merveilleux ! Allons évoquer Lucifer.
      - C’est là que ça se complique. Nous avons déjà essayé, vous pensez bien… Nous n’arrivons à rien. On a beau faire. Aucun Lucifer ne pointe le bout de son nez. J’ai l’impression que pour utiliser la bague, il faut quelque chose que nous n’avons pas.
      - Le sang d’un Beaumont peut-être ?
      - Il faudrait tester, mais je doute que Jacques ou Charles ne nous donnent leur sang de bonne grâce.
      - Et c’est quoi la mauvaise nouvelle ?
      - La mauvaise, c’est que les journaux d’Anne et d’un certain Arthur le brave, un chevalier de l’ordre du temple, sont certainement aux mains de Vladislaus et toute sa clique à l’heure où je vous parle.

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      - Mais ils n’ont pas la fameuse bague !
      - Certes, mais si nous ne pouvons pas l’utiliser, ça ne nous sert pas à grand-chose. Si ça se trouve, ni Jacques ni Charles ne pourront l’utiliser non plus. La bague est peut-être liée à l’âme de Mélisandre.
      - Seule cette âme pourrait donc utiliser la bague selon toi.
      - Si c’est le cas, oui…
      - ça m’embête. Ça va me forcer à changer tous mes plans. Moi qui voulais me débarrasser de Charles…
      - Vous pensez à quoi ?
      - On va le laisser faire un enfant avec sa jolie future épouse et puis, une fois qu’elle sera enceinte, on le supprimera. Et bien sûr sa femme par la même occasion une fois qu’elle aura donné naissance au bébé. Avec un peu de chance, ce sera la réincarnation de Mélisandre.
      - Je ne veux pas gâcher tes plans ma chérie, mais ce gamin prétentieux ne compte pas avoir de gamin.
      - S’il ne consomme pas son mariage tout seul comme un grand, on n’aura qu’à le forcer. N’est-ce pas Victor ?
      - Les charmes sont en dehors de mes compétences, désolé.
      - Alors, trouvez-moi quelqu’un pour le faire ou je me passerai de vos services, je vous le garantis.
      - Je suppose que j’arriverai à me débrouiller…

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      - Salut les parents. Ça gaze ? Victor…
      - Chéri, enfin ! Qu’est-ce que tu fais ici ?
      - Je me pose la même question que ta mère…
      - J’étais entrain de me promener dans le coin, et je me suis dit : et si j’allais m’incruster à la réunion ? Vu que vous ne m’invitez jamais.
      - Ôte-moi d’un doute… Tu n’as pas emmené ton copain Wolfgang j’espère. Il ignore tout des éveillés et de l’Ordre et j’aimerais qu’il en reste ainsi.
      - Je suis seul maman… Tu me prends pour un débile ou quoi ?
      - Non, mais je m’inquiète que tu traînes avec ce blondinet insipide.
      - Je ne comprends pas pourquoi vous ne voulez pas de lui ici. Je parie qu’il ferait un très bon soldat.
      - J’ai dit non Junior !

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      - Invitez-moi au moins à participer aux réunions alors.
      - Junior, je t’ai dit non. Tu viendras quand tu seras majeur.
      - Pff, mais j’ai déjà 18 ans ! Je peux conduire une voiture, mais je ne peux pas venir aux réunions de l’Ordre. Cherchez l’erreur…
      - Tu es trop jeune pour tout ça. Tu participeras quand tu auras pris de la maturité. En attendant, profite de ta jeunesse.
      - Mais je veux m’occuper du cas de Faust ! Ce con prétentieux se met à me narguer de plus en plus, comme s’il prenait la confiance. Laissez-moi me charger de lui.
      - Non.
      - Papa !
      - Ta mère a dit non. Si tu allais plutôt faire un truc utile, comme essayer de récupérer Luna Villareal. C’est avec toi qu’elle était censée sortir, je te le rappelle. On ne pourra jamais vous marier si tu la laisses à ce blanc bec d’Albrecht Faust. Maintenant, du balai.
      - (soupir) Oui papa…

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      - Bon, où en étions-nous Victor ?
      - Hmm, d’un moyen d’avoir un héritier chez les Beaumont. Il faut que j’y réfléchisse. Sinon, la formation des exorcistes commence à porter ses fruits.
      - Je suis heureux de l’entendre.
      - Maman ?
      - Quoi encore ? Tu ne vois pas que nous sommes occupés ?
      - Je peux sortir à l’Outre-Tombe avec Wolfgang ce soir ?
      - Tu sors où tu veux chéri tant que tu me laisses tranquille… Maintenant !

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      - Oh, hellow…
      - …
      - Tu n’as pas l’air très bavarde. Je m’appelle John. John Huntington IIIième du nom.
      - Huntington hein… Je cherche une certaine Audrey Huntington. Je suppose que tu la connais.
      - C’est ma mère. Et toi, c’est quoi ton petit nom ?

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      - Je ne vois pas en quoi cela t’intéresse.
      - J’ai une règle : toujours obtenir le prénom d’une jolie jeune femme.
      - Je suis là pour parler avec Audrey Huntington. Alors, sois gentil et va jouer ailleurs gamin.
      - Arrête de prendre tes grands airs. Les femmes comme toi, je les connais.
      - J’aurais bien poussé la curiosité de savoir le fond de ta pensée, mais j’ai autre chose à faire. Si tu veux bien m’excuser.
      - Tu ne passes pas tant que je n’ai pas ton prénom.
      - Bon sang, où je suis tombée encore… (soupir) Isadora. Ça te va, tu l’as eu mon prénom. Tu es content ?
      - Isadora Van Helsing ?
      - Je vois qu’on t’a parlé de moi. Alors, tu sauras que si tu ne bouges pas tes fesses de là dans deux secondes, je vais me charger de ton cas.
      - Waw, quelle femme !

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      - Dis-moi Isa. Tu permets que je t’appelle Isa ?
      - Seuls ma petite sœur et mon petit frère ont droit de me donner des petits surnoms…
      - Eh bien, ils vont partager. Je sors ce soir à l’Outre-Tombe, une boîte de nuit hyper branchée dans une crypte abandonnée, avec un pote ce soir. Tu veux venir ?
      - Non mais… tu as compris ce que je t’ai dit avant ? Vire de là…
      - Sinon, tu vas me frapper ?
      - Tu vois quand tu veux.
      - Je ne me bouge pas tant que tu n’as pas dit oui. Allez, ça sera marrant. On fera connaissance et… plus si affinités.

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      - (rire) parce que tu penses vraiment qu’il peut y avoir un toi et un moi ?
      - Pourquoi pas. Je suis le meilleur parti de tout San Myshuno.
      - Rien que ça. Eh bien, si tu es le meilleur coup de la ville, les autres mecs ne doivent pas être fameux… Écoute gamin…
      - Hey, j’ai 18 ans.
      - Non sans blague ?
      - Écoute, je te promets une sortie et une nuit à deux mémorable si tu acceptes.
      - J’en doute fortement. Reviens… je ne sais pas moi… quand tu auras du poil au menton et que tu seras devenu un homme. C’est-à-dire jamais…

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      - Mais…
      - Bye l’affreux.
      - Comme je me suis fait déchirer par cette gonzesse. Je n’y crois pas. Sale pimbêche, elle va me le payer ! Ou je ne m’appelle plus John.

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      - C'est vous Audrey ? Vous direz à votre fils d’arrêter d’être lourd avec les femmes. C’est lassant de se faire draguer par des énergumènes pareils. On est en 2017 quand même… pas au Moyen âge…
      - Pardon, mais qui êtes-vous pour venir interrompre notre réunion ? Hmm et par une gamine en plus. Allez, va jouer ailleurs petite et laisse les grands travailler tranquille.
      - Chérie, c'est...
      - Madame Huntington, c’est…
      - Je m’en fiche de qui elle est. Elle vire !

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      - Hey, tu vas te calmer ma grande. J’ai peut-être 18 ans, mais je suis le meilleur chasseur de vampire du monde à l’heure actuelle. Vous m’avez demandé, je suis venue. Maintenant, si vous préférez que je vire, faut le dire tout de suite. J’ai autre chose à faire que de me faire manquer de respect par un chihuahua sur deux pattes.
      - Comme elle me parle !
      - Madame Huntington, je vous présente Isadora Van Helsing.
      - Cette gamine, c’est Isadora ?
      - ça vous laisse bouche-bée. Tant mieux, parce que quand vous parlez, vous braillez pour pas grand-chose. Je vois mieux de qui tient votre fils maintenant… Bon, vous m’avez fait venir pour m’occuper d’un vampire. Alors, on parle boulot vite-fait et honoraires.
      - Honoraires ? Vous m’avez pris pour Crésus ma chère ?
      - Et moi, vous pensiez que j’allais travailler gratuitement ? La chasse de vampires, c’est mon métier madame Huntington. J’ai été formée toute mon enfance pour ça.
      - Moi qui pensais que c’était une vocation.
      - On a une entreprise familiale à faire tourner. Alors, un peu de compréhension. Dites-moi tout de suite ce que vous pouvez m’offrir ou je pars sans me retourner. Et vous pourrez toujours courir pour que je revienne.

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      - Ce que je vous offre ? Dracula ma chère.
      - Pardon ? Vous rigolez j’espère.
      - Non. Il est ici, sur le continent, très probablement dans le manoir de Vladislaus Straud, qui est le vampire originel du coin.
      - Vous êtes sûre de vous ?
      - Je peux vous le garantir mademoiselle Van Helsing. J’ai moi-même accompagné monsieur Huntington chez monsieur Straud et il s’avère que monsieur Beaumont avait utilisé son pouvoir d’illusion pour dissimiler quelqu’un, voire plusieurs personnes. L’une d’elle avait une énergie dense. Certainement un vampire. Le comte Straud et Dracula sont connus pour être amis.
      - Je le sais ça… Je connais tous les vampires sur le marché. Même ceux que l’on ne peut pas toucher car ils suivent les règles de l’Ordre.
      - Vous devez donc connaître également…
      - Les Vatore. Oui ma petite dame. Ce sont des vampires qui n’ont jamais fait de vagues, comme le comte Straud, qui se tient tranquille depuis un très long moment. Enfin, vous êtes bien gentille, mais si Dracula est chez le comte, je me vois mal aller le chasser là-bas. Ce serait rompre le traité…
      - Oh non. Dracula est un hors-la-loi et l’accueillant chez lui, le comte Straud se met lui-même hors-la-loi. Je me suis bien fait comprendre ?
      - Ah, je vois… En gros, vous voulez que je vous débarrasse du ciment des éveillés du coin en même temps que je m’occupe de Dracula.
      - Vous avez tout compris.

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      - Désolée, mais c’est non. Je ne suis pas votre petit soldat. Débrouillez-vous. Moi, tout ce que je veux, c’est Dracula. Une fois que ce sera fait, je me range et je m’occupe de mon frère et de ma sœur.
      - Chérie, surtout, du calme.
      - Vous pouvez me fusiller du regard si vous voulez, ça ne changera rien à ma décision.
      - Vous ferez ce que je dis Isadora et même bien plus. Ne me poussez pas à m’occuper du cas de Myria et Lorenz.
      - Vous oseriez faire du mal à la famille qu’il me reste ?
      - Oh que oui. Vous ne savez pas de quoi je suis capable.

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      - Vous voyez mademoiselle Van Hellsing. Vous vous trouvez dans une situation bien délicate depuis la mort de votre père. Ce serait malheureux que vous le rejoigniez et que Myria et Lorenz doivent être placés en orphelinat, où ils se retrouveront immanquablement séparés…
      - Vous croyez vraiment pouvoir me tuer ? Alors, vous ne connaissez rien des chasseurs de vampire.
      - Oh non, mais je le ferai croire et j’éclaterai votre famille en morceaux.
      - Aud… enfin, je veux dire, madame Huntington. (chuchote) vous êtes certaine d’utiliser la bonne méthode. Vous allez la liguer contre nous !
      - Ne vous inquiétez pas Victor. Je sais ce que je fais.
      - En gros, je suis tombée dans un traquenard.
      - Oh non, si vous aviez été coopérative tout de suite, tout se serait passé à merveille.
      - (soupir) et je dois faire quoi au juste ?
      - Si vous voulez atteindre Dracula, il va vous falloir gagner la confiance des éveillés du coin. Vous vous inscrirez au lycée où est mon fils et je vous somme de vous rapprocher d’un certain Albrecht Faust.
      - Et qu’est-ce qui vous fait croire que ce garçon me fera confiance ?
      - C’est un petit con prétentieux et stupide. Il ne vous verra pas venir. En plus, il n’a aucun ami à l’école. Il vous suffit de vous rapprocher de lui, de faire la bonne copine, et plus si affinité et vous remporterez le jack-pot : le sésame pour entrer dans les petits souliers de Straud.
      - Pourquoi ce garçon m’introduirait dans leur monde exactement ?
      - Parce que ce suppôt de Satan crie à qui veut bien l’entendre qu’il est médium. C’est une fierté pour lui d’être un éveillé.
      - Pourquoi j’ai l’impression que votre plan est bancal… Dans quoi je suis tombée moi encore…
      - Et après ça, vous me ferez tomber le comte Straud et Dracula. En bonus, je vous laisse les Vatore. Ce sont des vampires majeurs. Vous devriez pouvoir les tuer, au contraire des vampires originels que nous devrons faire enfermer.

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      - Je vais être très claire avec vous. Vos petites guerres d’influence ne m’intéressent pas. Si je travaille pour vous, c’est uniquement pour venger mon aïeul et protéger mon frère et ma sœur.
      - Tant que vous faites ce que je vous demande, ça me va.
      - Méfiez-vous quand même. Si vous me trahissez, c’est vous qui finirez avec mon katana en travers de la gorge. Je vous le garantis. On en a fini ?
      - Oui.
      - Alors, ne m’en voulez pas. Je prends congé.

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      - Cette petite a du caractère. Elle me plaît bien.
      - Pas à moi. Justement, c’est mauvais… Plus ils ont de la personnalité, plus on a de chance qu’ils nous trahissent pour rejoindre les éveillés. Je veux que vous la surveilliez étroitement Victor. Au moindre pas de côté, on se débarrasse d’elle.
      - Comme vous voudrez madame Huntington.

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      - Oh non, encore toi ? Ne me dis pas que tu vas revenir à la charge.
      - Écoute, j’ai un deal à te proposer.
      - (soupir) Décidément… Allez, accouche, qu’on en finisse.
      - J’ai entendu ma mère te demander de te rapprocher de Faust. Or, je veux la peau de ce mec.
      - Oui et ?

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      - Le deal est simple. Tu viens à l’Outre-Tombe ce soir. Je m’occupe de Faust pour que tu ais le champ libre pour chasser Dracula. Avec un peu de chance, ton vampire sera là-bas ce soir.
      - Pourquoi il y serait ?
      - Dracula est connu pour être séducteur non ? Il ne pourra pas résister à chasser là où il pourra trouver une proie. Les Vatore chassent dans cette boîte tout le temps.

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      - Tu en sais des choses sur eux.
      - Je les croise souvent. Ils ne se cachent même pas pour se nourrir. La sœur passe d’ailleurs son temps à se balader au vu et au su de tous en forme sombre. Comme si c’était normal.
      - D’accord, je t’accompagne.
      - Oui ! Tu ne le regretteras pas !
      - Je l’espère pour toi. Parce que si je me rends compte que c’est un rencard déguisé, et qu’en plus Dracula ne vient pas, tu finis avec mon poing dans ta tronche.
      - (chuchote) Ah, je crois que je risque de finir défiguré ce soir. Mais je m’en fiche. J’aurai eu la peau de Faust. Ce sera ma satisfaction.

      Au même moment, chez les Huntington, Windenburg

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      - Oui monsieur ?
      - Bonjour. Je suis venu voir monsieur Huntington.
      - Monsieur et Madame ne sont pas là. Ils sont en déplacement ce matin. Mais je peux prendre un message pour eux. Vous êtes ?

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      - Monsieur Massouf. J’aimerais que vous les appeliez de suite. J’ai des messages de la plus haute importance à leur transmettre.
      - Mais monsi…
      - Ne discutez pas. Dites-leur que j’ai des informations de la plus haute importance sur les Faust et Caleb Vatore. Je suis certain que votre patron sera très intéressé par ce que j’ai à dire…

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