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Oyé Oyé chers lecteurs. Voici l'épisode 2 de ma partie découverte sur le pack. Si vous souhaitez compléter, sachez que j'ai sorti également une série de vidéo découverte sur ma chaîne Youtube. D'ailleurs, un épisode 2 sort également en même temps que celui du blog (du moins, pas longtemps après, le temps qu'il upload). De quoi prolonger le plaisir si vous aimez la famille Faust-Little. Sur ce, je vous laisse avec votre lecture du jour et je passe le relais à Merlin.
Cela faisait un mois que nous étions arrivé à Henford-on-Bagley et j'aimais toujours autant cette nouvelle vie. Le printemps, ma saison préférée, rendait le paysage encore plus enchanteur. Les bourgeons commençaient à donner leurs premières feuilles et fleurs. On pouvait dire au revoir au paysage désolé de l'hiver. Désolé pour mon papa qui adore l'hiver, mais clairement, le printemps est largement plus joli !
Qui dit printemps, dit retour des abeilles. Et quel retour. Un samedi, alors qu'on profitait de manger dehors lors des premiers beaux jours, on a entendu un bruit assourdissant et quand on a vu ce que c'était, c'est une maman en panique et un papa toujours aussi zen qui nous ont demandé de rentrer vite fait à la maison. Ce bruit était un essaim d'abeilles qui cherchaient un refuge. Papa nous a expliqué que leur habitat avait dû être menacé et qu'elles cherchaient certainement un nouvel endroit sûr. Elles se sont réfugiées dans le bac à compost qui venait d'être installé. Ni une ni deux, mes parents ont appelé un apiculteur du coin qui a encouragé mes parents à installer une ruche pour elles sur notre terrain. "Pour protéger la bio-diversité" Je sais pas trop ce que c'est, mais j'ai compris que c'était un geste pour la nature et ça, c'est important de prendre soin de Gaïa (traduisez la planète terre, mais papa l'a toujours appelé Gaïa et en parle comme si c'était une entité vivante). Du coup, en plus d'avoir un lama, on a des abeilles. Nous demandez pas des noms par contre, parce qu'elles sont beaucoup trop pour qu'on les nomme.
- Hey regardez les enfants, on va avoir du miel.
- Ouais, j'adore ça !
- Déjà ?
- Apparement, c'est leur façon de nous remercier de les avoir accueillies chez nous.
- Euh chéri... tu ne devrais pas mettre une combinaison ?
- Pff, mais non... Les abeilles ne sont pas agressives. Je ne risque rien.
Parfois, je me demandais si mon papa était trop confiant, un peu bêta ou inconscient...
Ah mais, faut que je vous dise. On n'a pas qu'un lama et des abeilles à la maison. Nous avons aussi un poulailler. Enfin, ce qui ressemblera à notre futur poulailler si Lucifer veut bien faire des bébés à Céleste. Oui... ce sont les noms qu'on a donné à nos volailles. Je vous dis pas la tête des voisins quand on crie "Lucifer, reviens ici !" quand notre coq part en exploration en dehors de son enclos.
Au début, j'avoue que j'en avais un peu peur. Après tout, les poules, c'est un peu les descendants des vélociraptors. Mais si c'est vrai... Si je vous le dis ! Mais à l'élevage où papa est allé les chercher, il s'est avéré que notre poulette blanche était câline et super adorable. Je viens souvent avec papa et Cam' leur donner à manger et chercher des œufs pour nos repas et les gâteaux maisons.
Et pour finir, on a accueilli une vache. Sisi... On l'a appelée Milka, comme le chocolat ! Elle a très vite conquis le cœur de toute la famille par sa tranquillité et sa douceur. On ne connaît pas l'âge de Milka, car elle a été placée dans un refuge. Elle a été trouvée dans une ferme où les animaux avaient été maltraité. Papa voulait lui offrir une nouvelle vie heureuse, entourée de bienveillance et d'amour.
N'empêche, très vite, on a compris pourquoi Lucifer se faisait la malle et où il allait... car Céleste a fini par le suivre. Un jour, on a retrouvé nos piou-pious dans l'enclos de Milka. Et ce cirque recommençait tous les jours. Du coup, papa a déménagé le poulailler avec l'aide de maman et maintenant, Milka, Lucifer et Céleste se partagent l'enclos. Depuis, Lucifer ne se barre plus et reste tranquille. Je crois que eux aussi ils sont tombés amoureux de Milka.
Papa et maman dans tout ça ? C'est sûr qu'avec autant d'animaux ramenés à la maison, on aurait pu croire que maman allait faire ses valises et quitter papa. Mais en fait non. Depuis l'épisode Léon, papa a compris qu'il fallait se concerter avec maman. Mais évidemment, maman finit toujours par dire oui quand papa lui fait ses yeux de chien battu. Il faudra que je lui demande de m'apprendre à faire ça... Enfin moi, ça me rassure, parce que j'adore mes parents autant l'un que l'autre et je préfère les voir amoureux que fâchés... D'ailleurs, ils sont encore plus amoureux et je me demande bien comment c'est possible, car c'était déjà le grand amour avant.
Après ça me gêne pas de les voir comme ça, parce que papa et maman restaient assez pudiques dans leurs démonstrations. 'Fin, j'ai jamais vu papa rouler une pelle à maman. Juste l'enlacer très souvent et lui poser un bisou tout tendre sur la joue, le nez ou l'épaule. C'était le seul homme de mon entourage à faire ça et je ne savais pas si la façon de faire de mon papa était la norme... ou si je devais plutôt prendre en exemple tonton Charlie qui envoie bouler tout le monde et est toujours hyper désagréable avec Lilith... Mais à la réflexion, du haut de mes 6 ans, je me suis dit que papa était un meilleur exemple quand même.
Bref, la relation de papa et maman était au beau fixe. Même les terreurs nocturnes de Camille ne sont pas arrivés à les diviser. Par contre, Cam' a réussi à diviser ma nuit en deux... et je me retrouve déjà avec des cernes six pieds sous terre digne de la famille Faust.
- (pleure) MAMAN !!! PAPA !!! Graou dans la chambre !
- Pff... Cam' nous fait encore sa pleureuse. Hey, Merlin, tu dors ?
- (met sous coussin sur la tête) Hmm... laissez-moi dormir...
- Fallait te coucher plus tôt...
- Va dire ça à Pépé Bernie qui voulait venir se plaindre de mémé Mimsy à 1h du mat' !
- J'ai rien entendu moi...
- C'est parce que tu n'es pas clairaudiente, voilà pourquoi !
- Pff, pas juste. Tiens, on entend plus Cam'. Je parie qu'elle doit dormir entre papa et maman. Tss, petite manipulatrice. Hey, Pinpin, tu dors ?
- (ronfle)
Je peux vous dire que le lendemain matin, l'état de mes cernes naissantes ne s'était pas amélioré. Enfin, celui qui était le plus à plaindre, c'était quand même papa, avec des auréoles violettes en accord avec sa tenue du jour.
- Hou, Pancakes !
- Tu es déjà levé ?
- Pff, je dors jamais bien longtemps.
- Tu as mangé Camille ?
- Mademoiselle boude dans sa chambre
- Mais pourquoi ?
- Peut-être parce que je l'ai reposée dans son lit cette nuit. J'ai eu droit au regard noir et à "papa méchant"
- Ah...
- Par contre, elle a dit "je veux maman"
- Ah bon ?
- (sourit) Allez, profite qu'elle se décolle de moi un peu
- Faut pas me le dire deux fois.
- (sourit) Bien dormi ma grande ?
- (mâche) Hmm...
- Tu ne prends pas de pancakes ce matin ?
- Non, ça fait grossir...
- (rit) je pense que mes pancakes sont moins bourrés de sucre que tes céréales.
- Hmm...
- Tu n'as que ça à dire ce matin ? Pour une fois qu'on prend le petit-déjeuner ensemble. D'habitude, tu n'avales rien.
- Ok... je crois qu'il n'y a rien à tirer de toi ce matin.
- Tu veux que je te dise quoi ? On vit ensemble tout le temps.
- Maman et moi, on est tout le temps ensemble et on se parle tout le temps.
- Tu veux dire que tu monologues et que maman hoche la tête.
- Cette humeur. Je sais pas de qui tu tiens ça.
- De maman. Comme elle, j'aime avoir ma tranquillité le matin.
- Avec maman, je peux discuter et rigoler le matin.
- Je vais laisser mademoiselle la lunatique finir son paquet de sucres.
- Arrête de m'embêter papa !
- Allez mange. Après, c'est devoir. Comme ça, vous serez libre toute l'ap...
- (tente de passer en catimini)
- (attrape par l'oreille) Salut toi
- Aïe p'pa !
- Tu pensais vraiment que je t'entendrais pas ?
- Bah la nuit, Lune se lève et t'entends rien.
- Ah oui ? Comme c'est intéressant.
- Pinpin raconte n'importe quoi !
- Mais ! Je m'appelle Merlin ! Et même qu'elle cache une lampe de poche pour lire la nuit !
- Ça va se payer ça !
- (soupire) Lune, mange. Et toi, tu vas te changer avant que maman ne voie ça... Tu as été où pour être rempli de terre comme ça ?
- J'ai été voir Léon...
- Tu n'écoutes jamais, c'est incroyable ça. J'espère que ça t'aura servi de leçon.
- Oui... plus jamais aller dans l'enclos sans papa ou maman...
- C'est bien. Allez, file te changer et te débarbouiller. Et après, je t'apprendrai à faire tes lessives tout seul... ça t'apprendra à te salir tout le temps.
- Pff...
- Alors ma puce, tu voulais maman ?
- Papa vilain...
- Ma puce, pour l'instant, le lit de papa et maman est étroit. Imagine si on t'écrabouille pendant notre sommeil.
- Camille peur de Graou cette nuit. Câlin maman.
- (renifle) Oh ma puce.
- Maman pleure ?
- Je suis tellement contente. Tu veux toujours papa d'habitude.
- Hihi, il y a un éléphant dans les escaliers.
- Non, ça c'est Merlin.
- Mais ! Je suis pas un éléphant...
- (hurle) Merlin ! C'est quoi ça ?
- (penaud) Rien... je me suis sali.
- Tu as vu l'état de tes habits ? Comment je vais ravoir ça ? Je vais...
- ... finir par m'apprendre à faire mes lessives. Papa vient de me dire ça...
- File te changer tout de suite avant que je ne m'énerve...
- Pinpin était tout cracra maman !
- Oh ça oui...
- Alors, mademoiselle Camille ne boude plus...
- Camille n'écoute pas papa...
- Ah bah j'ai la cote avec les filles ce matin.
- Elle ne te fera pas la tête très longtemps.
- Miam ! Confiture !
- Merci de l'avoir préparé chéri.
- De rien.
- (repousse l'assiette) Camille veut pas...
- Comme tu veux, papa le mangera et Camille va mourir de faim.
- Nan, touche pas à ma tatine !
- Ça y est p'pa. Je suis changé...
- Prenez chacun vos cahiers, on va se mettre dehors.
- Camille veut venir !
- Camille va finir de manger.
- Nan, je veux venir !
- Si tu veux devenir géante comme papa, il va falloir manger ta tartine et puis, rester sage pendant que Lune et Merlin travaille.
J'ai toujours été épaté par la facilité qu'avait papa de se faire écouter sans avoir à crier. De mémoire, je l'avais jamais entendu crier d'ailleurs... Maman, à côté, était souvent en galère et devait s'énerver pour qu'on se calme. Après son repas, Camille est resté tranquillement dans le fauteuil avec un livre d'images pendant que maman faisait un peu de ménage. Comme ça, on l'avait pas dans les pattes pour faire les leçons avec papa. Déjà que tout seul, j'avais du mal à me concentrer, mais avec Camille qui gesticulait dans tous les sens et criait sans cesse "Et pourquoi ?" "Et ça, c'est quoi ?" c'était mission impossible d'apprendre quoique ce soit pour moi.
Enfin, l'accalmie fut de courte durée. Camille s'est vite ennuyée de son livre et est venue près de nous. Il a fallu que papa fasse ses yeux de tueurs pour qu'elle aille se mettre à jouer tranquille là où on avait posé sa tente et ses jouets. Mais même comme ça, j'ai pas pu rester concentré sur ma feuille. Je me suis mis à mâchouiller mon crayon, à fixer vers Camille le regard dans le vague et à imaginer Camille vivre des aventures folles entourées de licornes et autres créatures merveilleuses.
- Merlin... Merlin !
- Hmm ? Oui ?
- Ça fait une demi-heure que tu es sur la même page.
- Euh... pff... Je sais plus où j'en suis.
- Le son U
- Ah oui...
- J'ai fini papa.
- Hein, tu as déjà fini ?
- Il me faudra un autre cahier. J'ai tout fait.
- Hein ? Mais...
- (narquoise) c'est ça d'être née intelligente.
- Mais ! Je suis intelligent !
- La preuve que non... Tu es lent Pinpin.
- Mais !
- Lune, tu arrêtes ça tout de suite.
- Je ne fais que dire la vérité.
- Tout le monde n'a pas le même rythme et c'est très bien comme ça. D'ailleurs, tu vas me passer ton cahier que je vérifie.
- C'est tout vu, j'ai tout bien fait !
- On parie quoi si je trouve une seule faute dans les pages que tu viens de faire...
- J'ai pas envie de parier.
- Comme c'est dommage...
- Pourquoi tu es dur avec moi alors que Merlin est plus lent... c'est injuste !
- Je ne suis pas dur, mais exigeant. Et là, j'exige que tu respectes ton frère.
- Avec Merlin, tu ne l'es pas.
- Je n'ai pas besoin de l'être car il est respecte les autres.
- Pourquoi c'est lui le chouchou ?
- Maman et moi n'avons pas de chouchou. On vous aime tous les trois de la même façon.
- C'est ça oui...
- (sévère) Tu arrêtes de me répondre... Et tu vas me corriger ce que j'ai souligné en rouge. C'est bien de travailler rapidement. Encore faudrait-il le faire correctement.
- Mais... j'ai pas fait de fautes ! Tu inventes !
- Ose me dire que c'est bien fait.
- Ohlala, j'ai juste pas tracé ma ligne droite.
- Si tu t'appliquais, je n'aurais pas eu à te dire de recommencer.
- (lève les yeux au ciel)
- Quand tu auras un diplôme de science de l'éducation comme moi, tu pourras me dire que mes corrections ne sont pas justes.
- Voilà maître, c'est fait.
- Tu arrêtes avec cette attitude.
- Lune... j'ai pas envie de voir papa fâché...
- (sourit) Je peux aider Merlin si tu veux mon petit papa chéri.
- On s'en passera...
- (sourit) Moi au moins, je peux déjà aller jouer.
- Tss, vire que papa a dit !
- (soupire) Mais... moi aussi je veux jouer...
- Termine ta page et ce sera tout pour aujourd'hui. Tu as bien travaillé fiston.
- Tu veux rire ? Lune, elle finit un cahier, pendant que moi, j'ai fait même pas le quart...
- Oui mais au moins, c'est bien fait.
- Mais je retiens rien... Elle a raison, je suis bête...
- (sourit) Depuis quand tu écoutes ta sœur ? Elle dit ça exprès pour te fâcher et toi, tu fonces dedans.
- Hmm...
- Tu sais quoi ? On va laisser tomber les cahiers pour toi. Et on va faire autrement.
- Mais comment ? Avec les animaux, tu n'as pas le temps...
- Maman s'occupe aussi de Léon et Milka maintenant. Ça me laisse plus de temps pour faire une promenade et découvrir des choses dans la nature.
- Voilà, j'ai fini la page... pff... J'aimerais quand même finir le cahier p'pa.
- Tu n'auras qu'à le donner à ta soeur. Crois-moi, elle aurait bien besoin de refaire certains exercices.
- Pff, tu parles. Elle est plus intelligente que moi.
- Ce qu'il ne faut pas entendre. Vous êtes différent et c'est très bien comme ça. Crois-moi, j'ai beau l'aimer plus grand que l'univers, je ne veux pas d'une deuxième Lunelle. Allez, range tout ça et viens voir Léon avec moi.
- Salut mon pote. Bah dis donc, tu es dans un état. Pire que celui de Merlin ce matin. Vous vous êtes battus tous les deux ou quoi ?
- (penaud) Oh ça va... j'ai promis que je le ferais plus de venir tout seul...
- (caresse) Alors comme ça on roule les petits garçons pas sage dans la boue. Ça c'est un bon lama.
- Papa !
- Ohlala, je rigole... Attrape !
- C'est pour quoi faire cette brosse ?
- Pendant que je nettoie l'enclos, tu vas brosser Léon.
- C'est vrai ? Je peux ? Chouette !
- Dis papa. Tu crois que Léon, il va rester longtemps avec nous ?
- Je compte pas l'abandonner. Ceux qui abandonnent les animaux méritent d'être torturé pour l'éternité dans le bas-astral.
- Non mais je veux dire. Il a quel âge Léon ?
- Il doit avoir 2 ans.
- Oh ça va, il en a pour un moment avant de rejoindre l'autre côté. Surtout s'il vit 20 ans.
- Tu as retenu ça ?
- Elle était trop bien l'émission qu'on a regardé sur Culture Monde.
- Voilà ce que je devrais faire. Te mettre devant des documentaires.
- Bah ça dépend sur quoi... L'autre truc sur l'histoire de France, c'était ennuyant...
- Au fait, il faudra garder l'oeil sur le courrier. On devrait recevoir des trucs qu'on a commandé pour Lune, Cam' et toi.
- Vrai ? Des vêtements ?
- Nop.
- Des livres ?
- Oui mais pas que.
- Hmm... bah je sais pas.
- On a choisi des kits d'activités et je t'ai pris une surprise pour ta console.
- Oh c'est vrai ? Chouette !
- Oh merci ! Un nouveau jeu ! C'est celui que je voulais ?
- Tu verras bien...
- Tu es le meilleur papa.
- Tu iras faire un câlin à maman aussi.
- Je lui en fais tout le temps des câlins à maman.
- Oui d'ailleurs, mollo avec maman. C'est mon amoureuse je te rappelle
- Pff, t'es bête p'pa..
- Ahhhhhhhh, courrieeeeeer !
- Perlinpinpin va où ?
- Voir si on a du courrier !
- (yeux ronds) Pinpin rigolo... Ohhhhhh, c'est quoi ça ? 'Garde petite poupée. Il y a un livre. Pff, sans images. C'est nul... Hihi, Camille va montrer ça à papa !
- Non mais mon frangin est dingue de sautiller devant le postier.
- Lune. Papa est où ?
- Je viens de le voir passer au potager. Pourquoi ?
- Camille veut parler à papa.
- Papa est occupé.
- Camille veut ! Dans la maison, il y a un livre !
- ... Cam'... papa et maman ont une maison qui croule littéralement sous les livres.
- Même dans la maison de poupée ? Hiii, toboggan ! Youhou ! Je vais voir papa !
- Dans la maison de poupée ? Oh non non non non non !!!
- Papa ?
- Ohlala... Je l'ai défié en plus tout à l'heure, alors s'il voit que j'ai pris un de ses livres sans sa permission, je suis bonne pour le bas-astral ! Vite, il faut que je le remette à sa place. Comme ça, la petite va passer pour une menteuse.
- Papa ! T'es là !
- Tiens, tu ne me boudes plus ?
- Camille ne boude jamais.
- à peine.
- Tu fais quoi ?
- J'arrose les plantes
- Pourquoi ?
- Parce qu'elles ont besoin de boire comme nous
- Camille doit dire quelque chose à papa
- Oh super, j'adore parler. Alors, t'as quoi d'intéressant à me dire ?
- Camille, elle jouait avec Mim'
- Mim'...
- Ma poupée papa. Suis un peu ! Comme la sorcière dans Perlinpinpin !
- Ah oui c'est vrai. Et donc ?
- Et ... ohhhhh, c'est quoi ça ? (montre du doigts)
- Des plants de citrouille.
- Une c'trouille ?
- Citrouille. Tu sais, c'est tout rond et tout orange. Et on peut sculpter des têtes qui font peur pour Halloween.
- Oh, quand on se déguise ! Hihi, il y a des insectes rigolos !
- Moins rigolo pour le plant. Il va falloir que je m'occupe de ça. Sinon on aura pas de citrouille à sculpter.
- Zou les insectes. Sinon vous allez tuer c'trouille ! Allez ! Zou ! Hiiiii papa, les insectes m'attaquent.
- Pff, mais non.
- Siiiiiii, hiiiii
- T'es prête ? Papa va t'envoyer sur maman.
- Oh oui, vite papa. J'aime pas les insectes.
- Prête ? Trois... Deux...
- (crie) Un !
- Ahhhhh
- Hihi, maman !
- Mais vous voulez me tuer d'une crise cardiaque ou quoi ?
- (rigole) Encore téléporter ! Encore !
- J'adore son cri trop mignon...
- (crie) et ça te fait rire !
- Oh oui...
- Héhé, maman a eu peur !
- Hou, c'est quoi ce sourire diabolique que tu me fais là.
- Camille fera comme papa plus tard. Quand je serai grande, je ferai peur !
- C'est ça oui. Pour ça, faudrait déjà pas avoir peur des insectes, coquine.
- Petite coquine
- Hihi maman. Je veux encore que papa me fasse voler.
- Là, tu vas voler dans le bain demoiselle. Tu es toute cracra.
- Regarde-moi ça. Mais où tu es allée traîner ?
- Camille a touché au c'trouille.
- Je vois. On va finir par t'acheter un costume de mini jardinière.
- Avec des outils ?
- Tu as déjà des outils puce.
- Ils sont tout mâchouillés.
- Si tu arrêtais de mettre tout en bouche aussi.
- Oh, j'ai oublié de dire à papa ?
- Tu avais un truc à dire à papa ?
- Cam', elle jouait avec Mim' et ...
- Mim' ?
- Oui, madame Mim'
- Faut que ton frère arrête de regarder Merlin l'enchanteur...
- Hihi rigolo quand Madame Mim se transforme en dragon ! Je veux faire pareil.
- Arrête, tu en mets partout là.
- Oh oui, It takes Two. Trop bien ! Merci P'pa. Je m'amuse beaucoup !
- Pour être honnête, on l'a aussi acheté pour nous. Ça nous fera un truc à faire le soir avec maman.
- Bah vous regardez pas des séries ?
- Moi oui. Ta mère non. Elle s'endort sur moi à la moitié du premier épisode.
- Pff, j'y arrive pas. C'est dur p'pa.
- C'est pas dur. Il faut juste réfléchir et avoir des réflexes.
- Bah j'ai ni l'un ni l'autre.
- Tu as 6 ans Merlin. Laisse-toi le temps de grandir un peu.
- Mais... pourquoi j'y arrive pas.
- Si au lieu de t'énerver, tu étais patient ? A force de refaire le passage, tu vas y arriver.
- Pff, je veux y arriver tout de suite...
- Va mettre ton pyjama. On va faire ta lampe si tu veux.
- Oh oui, chouette !
- Pff, Merlin... toujours aussi discret dans les escaliers... Bon, j'en étais où...
- (ouvre la porte à la volée) Coucou Lune. Bah tu fais quoi ?
- Je m'amuse avec mon jeu.
- Oh tu fais le volcan. Pff, t'aurais pu attendre et qu'on le fasse ensemble.
- C'est pour les grands qui savent lire et faire leur devoir, c'est marqué sur la boîte.
- Méchante.
- Moi aussi je t'aime Pinpin.
- ... M'en fiche, je mets mon pyjama et je vais faire MON activité rien qu'à moi.
- Si tu veux... mais, m'envoie pas tes habits à la figure.
- A tal' petite soeur.
- Hey, c'est moi qui suis née la première !
- Oui, mais c'est moi le plus grand (tire la langue)
- Lune ne voulait pas venir avec nous ?
- Elle fait son activité de chimie toute seule...
- Elle me désespère à rester tout le temps seule. Même maman n'est pas aussi ermite. Je me demande de qui elle tient ça. Alors, on a tout ?
- Pff attend, j'arrive pas à déchiffrer. Pff, c'est écrit petit.
- On a le temps Merlin. On est pas obligé de finir ça ce soir.
- Oh si, je veux ma lampe pour mettre dans ma chambre !
- J'ai tout sorti de la boîte, ça devrait être bon.
- Oh mais attends, y'a des schémas à la fin.
- J'espère que tu es meilleur que moi de tes mains, parce que sinon on est pas rendu fiston.
- Tss, tu dessines et sculptes super bien p'pa.
- Oui, mais pour tout ce qui est bricolage, je passe mon tour. C'est papy qui m'aidait pour les projets de science quand j'étais à l'école. Crois-moi que s'il m'avait pas aidé, j'aurais eu des zéros pointés. Surtout pour le projet d'électronique... j'ai RIEN compris.
- Mais papa arrête. T'es doué pour tout.
- J'espère bien ne pas être doué pour tout. Sinon je serais un dieu vivant.
- Tu es un Néphilim p'pa. Tu es un dieu...
- C'était une expression Merlin. Et non, je ne suis pas doué pour tout. Regarde, je sais pas cuisiner. Tout ce qui se mange finit dans mon estomac avant même d'être cuisiné.
- Mais...
- Quoi ?
- Bah il faut mettre les lumières au centre, mais ça va faire comment pour se voir ?
- Montre-moi le plan ?
- Tiens.
- Hmm... faut percer comme ça et insérer les leds.
- Ahhhh, j'ai compris.
- Tu veux modeler quelle planète et peindre quelle planète ?
- Je te laisse la lune. Moi, je prends Saturne. C'est ma planète rien qu'à moi ! La plus belle de tout l'univers.
- (rire) Oh oui sûrement, pour la vision qu'on a de l'univers
- Elle est trop belle avec ses anneaux. Ça doit être joli à voir de l'espace.
- Je peux pas te dire. J'y suis jamais allé.
- Papa ?
- Hmm ?
- Comment elles font les planètes pour tourner comme ça ?
- Honnêtement, j'ai eu beau lire tous les livres de science de la famille, ça reste un mystère.
- L'espace, tu crois que c'est un terrain de jeu magique pour les veilleurs et gardiens ?
- (rire) Peut-être. Tant qu'ils jouent pas à celui qui explose une planète le premier, ils peuvent jouer comme ils veulent.
- On devrait peut-être attendre maman pour continuer.
- Je crois que maman est occupée avec Camille ce soir.
- Pff...
- Allez hop, au dodo mademoiselle
- Camille pas sommeil !
- Oh moi je crois que oui.
- Nan !
- Si toi tu n'es pas fatiguée, moi si. Tout le monde va dormir. On a tous besoin de sommeil pour faire pleins de choses demain.
- Tu veux quelle histoire ?
- Dinosaure !
- Lequel ?
- Celui avec Petit Pied !
- Ah, j'aimais beaucoup aussi quand j'étais petite.
- Tu es toujours petite maman.
- C'est sûr qu'à côté de papa, je suis minuscule... vu sous cet angle...
- C'est mieux les livres avec les images. J'ai pas aimé le livre que j'ai vu toute à l'heure.
- Quel livre ?
- Je jouais avec Mim' et dans la maison de poupée, il y avait un livre.
- A quoi il ressemblait ?
- Il était gros et tout vieux. Avec une couverture rouge.
- Tu es sûre de toi ?
- Oh oui, Camille voulait le dire à papa. Puis pouf, j'ai oublié...
- Oh oui, ça s'allume !
- Bien joué fiston. Tu vois que tu es doué pour quelque chose.
- Bah on l'a fait à deux. J'y serais pas arrivé tout seul.
- (sourit) Quelle leçon tu en tires ?
- Euh... que je suis obligé de demander de l'aide sinon j'y arrive pas tout seul ?
- (lui tapote la tête) c'est toujours mieux de faire les choses à deux. Ça s'appelle faire équipe.
- Regarde maman ! J'ai fait équipe avec papa !
- Oh oui, c'est joli. Chéri, faudrait que je te parle de quelque chose.
- Houla, la dernière fois que tu as eu cet air sérieux, tu m'as annoncé qu'on allait avoir Camille.
- Je ne suis pas enceinte.
- Zut... J'aurais bien aimé un quatrième.
- Même pas en rêve monsieur Faust.
- (sourit) moi je veux bien d'une autre petite sœur, tant qu'elle est plus gentille que Lunelle.
- Arrêtez de dire des bêtises monsieur Merlin. Il est l'heure du dodo.
- Oui m'dame !
- (bruits dans les escaliers)
- Oh zut, revoilà Merlin. Faut que je cache ça ! Alors, Minuit... Pleine Lune... Sang humain... Le mien fera l'affaire... Ok, je crois que j'ai tout.
- (ouvre la porte à la volée) Coucou, c'est moi !
- Quelle surprise...
- Pff, t'as même pas eu peur ?
- Oh si, très... Aussi peur que l'éléphant que j'ai entendu dans l'escalier. Pour faire peur, faudrait apprendre la discrétion.
- Tu fais quoi ?
- Je dose les produits pour créer une éruption volcanique.
- La demoiselle va arrêter ses mélanges et dormir comme son frère.
- Oui papa
- Regarde Lune. P'pa et moi, on a fait ça !
- Tu comptes pas le laisser allumer toute la nuit j'espère...
- Bah si, c'est joli. Regarde, quand on éteint, ça fait des étoiles au plafond !
- Papa, je peux avoir une chambre toute seule ?
- On verra. Range ton bazar et mets-toi au lit.
- C'était trop cool... Faudrait refaire... un autre...
- Ah bah, déjà fâtigué.
- Il a mal dormi la nuit passée.
- Comment ça ? Ah, Camille c'est vrai.
- Non. Il m'a dit que Pépé Bernie était venu le réveiller vers 1h du matin.
- Mon pauvre fiston. C'est relou d'entendre des voix. Je comprends... (le borde) Dors bien mon grand.
- Dis papa. Pourquoi Merlin est beaucoup plus grand que moi ?
- Euh... je sais pas... C'est la génétique.
- La génétique est mal faite...
- Crois-moi, tu veux pas être grande comme moi plus tard.
- Je veux juste être plus grande que Merlin.
- Ça, je crois que ça va pas être possible. Il est parti pour tenter de me rattraper en taille.
- Allez Miss, au dodo.
- Papa...
- Oui ?
- Je suis désolée pour ce matin.
- Hmm... ça t'empêchera pas de recommencer, pas vrai ?
- (fais la moue) Pinpin bouge trop quand il dort. J'en ai marre de me prendre des coups la nuit.
- Vous aurez vos lits séparés, ne t'inquiète pas.
- Bonne nuit papa.
- Bonne nuit Lune
- Oh non p'pa, pas de bisou.
- (sourit) Ok... bonne nuit. Je t'aime plus grand que l'univers.
- Hmm... moi aussi...
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Et voilà, on y était... Qui dit nouveau pack pour les sims dit nouvelles expérimentations pour mon père. A chaque fois, il était excité comme une puce, ne tenant plus en place. Entre les non-dits pour amener maman à prendre des vacances (pour Strangerville, à l'époque où ils n'étaient pas encore ensemble), son sort pour l'emmener avec tonton Charlie à Batuu, leur vie dans un manoir délabré à retaper, je savais que les ennuis n'étaient pas loin quand j'ai vu papa, l'étincelle dans les yeux, après la diffusion d'une publicité touristique pour Henford-on-Bagley. Petit souci... maman et la vie en plein air, ça fait mille.
Mais qu'à celle ne tienne. Même s'il savait que maman serait furax, il n'a pas pu s'empêcher de mettre toutes leurs économies pour acheter un cottage dans ce village. Papa est toutefois malin. Il a pris les meilleurs arguments pour la convaincre. Quand maman a vu les photos de la bourgade, elle était plutôt contente. Ça ressemblait un peu à l'ambiance de Windenburg, avec le petit côté anglais en plus qu'elle apprécie tant. Papa a démissionné de son poste de prof, passé la gérance du magasin ésotérique à tonton Caleb et hop, direction la campagne. Sauf que... lorsqu'elle a vu que le bien acquis par papa se trouvait perdu au milieu de nulle part à Old New Henford plutôt que dans le bourg, j'ai jamais vu autant les casseroles voler autour de la tête à papa, qui a tout esquivé comme un pro. C'est donc une famille de ... ouais, je dirais plutôt un seul adulte, parce que papa avait beau être un mari agréable et un super papa que tout le monde voudrait avoir, il était toujours un grand enfant dans sa tête. Donc maman se retrouvait avec 4 gosses à gérer au milieu de nulle part, entourée de champs, de bestioles, d'une famille zarb' de médiums/sorciers mais sans fantôme cette fois. Enfin... chut, c'est ce qu'on essaie de lui faire croire.
Oh mais, je ne me suis pas présenté. Moi, c'est Merlin. Et elle, c'est ma sœur jumelle, Lunelle. Après une soirée bien jus-de-fruitisée, maman et papa ont découvert qu'ils allaient devenir parents, alors qu'ils étaient en plein travaux du manoir de Windenburg. Nous avons 6 ans et rentrerons à l'école en septembre. En attendant, c'est papa qui nous instruit, le temps qu'on trouve tous nos marques dans notre nouveau chez nous.
Ma sœur et moi, nous étions très différents. Déjà, on était de faux jumeau. Lunelle ressemble plus à maman physiquement ; et moi, j'ai "tout la bouille des Faust" comme dirait maman. Je suis plutôt sociable, mais rassurez-vous. Largement moins bavard que mon père. J'ai par contre hérité de l'humour des Faust et de leur amour pour le grand air et la nature. J'adore camper et pécher avec papa et papy Méni.
Lunelle, quant à elle, vit dans sa bulle, entourée de ses livres. Papa lui a appris à lire dès qu'il a remarqué qu'elle avait commencé à se débrouiller toute seule. Elle aime l'école (moi, j'aime pas trop ça... papa se demande d'ailleurs comment ça se fait, parce que chez les Faust, c'était tous des têtes fana de sciences, professeurs émérites... et maman était plutôt bonne élève aussi). Par contre, ne vous faites pas avoir... ma sœur est une petite chipie. Elle a le chic de faire des trucs en douce, dans le dos de papa et maman. Surtout piquer les livres de magie dans le bureau de papa pour faire des expériences.
Elle et moi ne sommes pas vraiment l'exemple des jumeaux fusionnels. On s'adore, mais on se jalouse tout le temps l'attention de maman en se chamaillant. On ne s'entend bien que lorsqu'on monte un coup en douce ensemble. Je crois qu'on a des caractères trop opposés pour être fusionnels. Elle aimerait faire l'acrobate comme moi, y'aurait pas eu de problèmes. Mais rester sans bouger comme elle pour dessiner ou la tête plongé dans les bouquins, c'est pas pour moi. Du coup, on ne partage pas vraiment de passions ensemble.
Maman s'en serait bien arrêté à nous deux, car élever des jumeaux, apparemment, ça n'a pas été une mince affaire. Mais Camille, 3 ans, a pointé le bout de son nez, pour le plus grand bonheur de papa qui a toujours voulu une grande famille. Physiquement, elle a tout de papa : les cheveux noirs corbeaux et les yeux de la famille. Je l'aime bien ma petite sœur. Je trouve qu'elle est mignonne. Mais Lunelle me dit qu'elle fait la petite fille douce pour mieux faire des bêtises. Moi, je crois qu'elle ne le fait pas exprès. Je pense que c'est plus de la curiosité et de la maladresse qu'autre chose. Et j'espère bien avoir raison. Ça clouera un peu le bec à ma frangine demoiselle je sais tout.
C'est donc au printemps que nous commencions à faire notre nid dans ce cottage que maman et papa ont entrepris de redécorer petit à petit au goût de la famille. Ils ont déjà commencé à repeindre les volets et quelques fenêtres, et fait une chambre de petit lutin pour Cam'. Son papier-peint était rempli de lapinoux, son animal préféré. Mais aujourd'hui, ce n'est pas un lapin qu'on a croisé dehors, devant chez nous, mais autre chose...
- Oh p'pa, 'garde ! Là !
- Oh tiens, salut toi.
- Peur ! C'est un graou !
- Tss, c'est un renard. Et on ne dit pas Graou, mais Loup-garou...
- Oh c'est bon Lune... tu ne vas pas commencer à faire ta petite cheffe intello...
- Je n'y peux rien si ce qu'elle a dit n'est pas correct. En tant que grande soeur, c'est mon devoir de la corriger.
- Elle a 3 ans... alors arrête !
- Je dis et fais ce que je veux môsieur Pinpin...
- Je m'appelle Merlin !!!
- (soupir) vous n'allez pas commencer tous les deux... Merlin, fais attention. On ne fonce pas comme ça sur un animal sauvage.
- (tend la main) Si tu veux approcher un animal, il faut tendre la main comme ça et attendre. Je crois que c'est bon Mémé. Il n'a pas l'air agressif.
- On peut lui laisser une gamelle pour qu'il revienne papa ?
- On verra
- Peur... Camille veut qu'il parte... Peur du graou.
- Ce n'est pas un graou, mais un renard. Comme toi, il aime manger des œufs.
- Ça ne mangera pas Camille ?
- Pas du tout. Allez, viens avec moi. On va rendre une petite visite à notre nouveau pensionnaire. On va voir s'il se plaît dans son nouvel enclos.
- Ce sera sans moi... Tu as voulu d'un lama, c'est toi qui t'en occupe.
- Je crois que j'ai compris... tu n'arrêtes pas de me le dire depuis hier...
- (chuchote) Oh, je crois que maman est encore fâchée à cause de ce qu'a fait papa.
- (chuchote) Ouais, je crois aussi... (paniqué) Oh non, je veux pas qu'il divorce ! Je les aime tous les deux.
-(chuchote) mais ils ne vont pas divorcer. Ils s'aiment trop, t'es bête comme tes pieds
- Mais ! C'est pas vrai !
- Au lieu de faire des messes basses que j'entends..., vous venez ? Ou vous préférez rester avec maman ?
- Ouais, trop chouet...
- Non, désolée papa. Merlin et moi, on a des trucs à faire ensemble.
- Hein, toi et moi ?
- Oui... tu sais... t'aider pour les devoirs de vacances, toussa toussa.
- Moi, faire des devoirs ? T'as rêv...
- (coup de coude)
- Awww, euhhhh oui, Lune et moi, on a des trucs à faire.
- (sourire en coin) comme vous voulez. Ne faites pas trop de bêtises. Sinon je vais entendre maman hurler.
- (en chœur) On sera TRÈS sages papa.
- Tss, t'es vraiment pas futé
- Hey, tu ne m'as même pas prévenu. Comment j'aurais pu savoir que tu avais prévu qu'on fasse un truc.
- Ah mais je n'ai absolument rien prévu avec toi. J'occupe bien mon temps toute seule.
- Bah, t'as pas besoin de moi alors. Je peux aller avec p'pa et Cam'
- J'ai besoin de toi comme serviteur.
- Tu m'as bien regardé là ?
- Oui, tu as un air de benêt...
- Mais ! C'est pas vrai !
- Je veux que tu détournes l'attention des parents. Donc sois encore plus clown que tu ne l'es habituellement, si c'est possible pour toi.
- Mais je ne suis pas un clown !
- Regarde ce que j'ai pris chez papa.
- Un livre sur les veilleurs ? Mais papa nous a dit qu'on était trop jeune !
- Tss. Il n'y a pas de sujet trop difficile pour mon intelligence supérieure.
- (tremble) Si tu te fais prendre, c'est pas maman qui va hurler, mais papa qui va rentrer en colère froid. Il fait peur quand il est comme ça !
- ça ira... Y'a rien de mal à apprendre à mieux connaître tout ce qui touche à mon cher papa chéri.
- Mouais... pourquoi j'ai l'impression que tu vas faire un truc qui va mal tourner...
- Si tu veux un truc qui tourne mal, faut rester près de Cam'. C'est elle la génie du mal.
- Pff, même pas vrai... Et je gagne quoi à faire ce que tu me dis ?
- Tu veux une contre-partie ?
- Un contrat entre humain et veilleur, c'est donnant-donnant. Je te rends service si tu me donnes quelque chose...
- T'es pas un veilleur Pinpin...
- C'est Merlin !!!
- (sourire narquois) Hmm... je vais jouer le jeu, puisque pour une fois, tu te comportes comme un vrai Faust.
- Je suis un vrai Faust... Du coup, j'ai droit à quoi ?
- Je te donne mon dessert de ce soir.
- Dessert tu as dit ? Marché conclu ! Je vais de ce pas courir de partout pour attirer l'attention !
- Pff, papa et lui, ils sont pareils. Il suffit de parler de manger et on peut obtenir tout ce qu'on veut... Trop facile...
- Salut toi. Alors, t'as bien dormi ?
- Lama parle pas p'pa.
- Ahah, bien vu. Mais même s'ils sont dépourvus de parole, les animaux savent bien se faire comprendre. Tu veux lui donner à manger ?
- Oui
- Viens, donne-moi ta main, et tu lui tends comme ça.
- Oh, comme les chevaux avec papy ?
- Exactement.
- (rire) ça chatouille. Hihi, Lama m'a léché le nez.
- Je crois qu'il t'aime bien.
- C'est une fille ou un garçon p'pa ?
- Notre Lama est un monsieur Lama.
- On aura une fille aussi ?
- Euh... j'ai déjà fini sur le canapé cette nuit pour avoir acheté un lama dans le dos de maman... si j'en prends un deuxième, c'est les papiers du divorce que je vais signer...
- Di... quoi ?
- Nan rien, oublie pitchoune.
- Tu as une idée de prénom ?
- C'est quoi un prénom ?
- Eh bien, toi, ton prénom, c'est Camille.
- Oh, comme Perlinpinpin et Lune ?
- Tu as tout compris. Je voulais que les deux lascars choisissent avec toi, mais comme ils ont décidé de faire autre chose... Alors, il a une tête à avoir quel prénom ?
- (réfléchis) moi je m'appelle Camille et il m'aime !
- Euh oui...
- Léon. Parce que pépé Camille et mamy Léonie s'aimaient très forts.
- Hmm pourquoi pas. Maman aimera bien je crois.
- Alors, t'en dis quoi bro ? On t'appelle Léon
- (hoche la tête)
- Eh bien adjugé. Ce sera Léon.
- C'est quoi que tu as en main papa ?
- L'éleveur à qui j'ai acheté Léon m'a dit qu'il faudrait le tondre au plus vite.
- Tondre ?
- Papa va jouer au coiffeur avec Léon. Tu vois, c'est comme lorsque maman te coupe les cheveux. On va lui retirer ce qui le gêne.
- Hey mon bras ! Léon... fais gaffe à ce que tu fais. Crois-moi, je suis plus fort que toi.
- Léon, il veut pas qu'on lui coupe les cheveux.
- (grognement)
- Mais c'est que tu ferais peur en plus. C'te caractère...
- Mais ! La tondeuse Léon
- (grommelle et crache par terre)
- Léon pas content p'pa
- L'éleveur va faire un petit tour dans le bas-astral... "ce lama est exceptionnel, vous verrez". C'est ça oui... Exceptionnellement soupe au lait il voulait dire...
- Léon voulait pas d'une coupe papa. Peut-être qu'il préfère maman comme moi.
- Tu me feras plaisir. Pas un mot de tout ça à maman. Sinon, elle va avoir peur de Léon.
- Je dois mentir ?
- Non, tu dis rien. Si tu ne dis rien, tu ne devras pas mentir. Technique éprouvée par papa depuis tout petit.
- (réfléchis) Rien dire, c'est se taire ?
- Oui voilà...
- Se taire devant maman ?
- Oui... pourquoi je sens que ça ne va pas être possible... C'est de ta faute ça Léon... Tu vas m'envoyer valser la brosse aussi ? Ahah ça non, tu aimes bien apparemment. Je vais te faire tout beau. Je vais tenter de te mettre la tenue qu'a tricoté ma petite femme pour toi. Un petit cadeau de notre part pour te dire bienvenue dans la famille.
- Moi aussi je veux brosser Léon p'pa !
- Pour l'instant, c'est non. On va attendre de l'apprivoiser.
- Je veux ! Maintenant !
- J'ai dit non Camille. Regarde le bras à papa.
- P'pa a mal ?
- Non, mais ça aurait pu être plus grave. Tant que Léon n'a pas compris qu'il ne peut pas faire ça, seul papa va s'occuper de le laver et le tondre.
- Je voulais...
- Je sais. Alors, comment je vais te mettre ce truc... Tu veux bien au moins ?
- ahah, t'as la classe Léon.
- Léon rigolo comme ça !
- Un vrai Faust. Bienvenue dans la famille bro'
- Camille, tu fais quoi là ?
- Je veux monter sur Leon !
- Mais pourquoi faire ?
- Promener !
- (amusé) ce n'est pas un cheval. Je ne suis pas certain qu'il aime être monté.
- Je veux !
- Demoiselle Camille va arrêter de vouloir et elle va aller jouer dans le jardin. On va laisser Léon faire sa vie tranquille.
- Je veux promener.
- On a déjà fait une promenade tout à l'heure. Camille va être sage et jouer tranquille près de Merlin et Lunelle, pendant que papa essaie de se faire pardonner auprès de maman.
- C'est parce que tu as fait une bêtise ?
- Oui...
- C'est pas bien p'pa
- Je sais, mais je peux pas m'en empêcher. Je crois toujours bien faire... Papa lui est très heureux peu importe où il est, tant que les autres sont heureux. Et papa a le tort de penser que tout le monde pense et fonctionne comme lui.
- Je veux jouer avec Perlinpinpin
- (soupir) pourquoi aucune de mes frangines ne dit mon nom correctement ? Hey stop, tu vas te faire mal ! T'es trop petite pour monter ici.
- (boude) je veux jouer avec Perlinpinpin et... elle est où Lune ?
- Euh...
- (amusé) vous avez déjà fini vos devoirs ?
- Oh oui, Lune m'a tellement tout bien expliqué que j'ai fait ça super vite !
- Je verrai ça lundi...
- (sourire forcé) tu seras fier papa !
- Je n'en doute pas.
- Oh, ton téléphone sonne. C'est qui ?
- Devine.
- Hmm... vu que tu ne réponds pas, je dirais que c'est papy Méni.
- Gagné ! Tu auras droit à double dessert ce soir.
- Oh chic ! Ça me fera trois dessert en tout !
- Comment ça trois ?
- Bah euh... je suis sûr que Lunelle, elle voudra pas encore du sien et que je devrai le finir.
- (surpris) Papy dit qu'il viendra nous voir cet été.
- Oh chic !!! On pourra aller pêcher et camper dans la forêt de Bramblewood tous les trois !
- Camille contente. Camille aime papy !
- Il va venir avec Agnès ?
- Euh ça, je ne sais pas...
- Oh, ce serait cool qu'elle vienne ! J'adore Agnès !
- Agnès est comme maman. Elle n'aime pas la campagne.
- Bah venir s'aérer à la campagne, ça ferait pas de mal. Ohhhh, j'y pense, ce serait cool que tonton Vladimir vienne avec Cass'
- Tiens, bonne idée. Mais je pense pas que Sonia viendra.
- Pff, c'est pas une grande perte. Je l'aime pas l'amoureuse à tonton Vladimir.
- Merlin...
- Bah quoi ! Oh et on pourrait nous aussi retourner là-bas, comme ça on verra tout le monde !
- De toute façon, c'est prévu pour l'automne. On garde le manoir de Windenburg pour y passer les vacances.
- Oh chic !!! Guidry me manque papa.
- Guidry, gentil hihi.
- Je sais, mais je lui ai fait promettre de garder le manoir en notre absence. Sinon, tu penses bien que je lui dirais de venir ici quand il veut.
- Je peux aller voir le lama ?
- Lama s'appelle Léon !
- Ah ? Vous lui avez donné un nom ?
- C'est Cam' qui a choisi.
- Hmm.. ouais c'est pas mal. Je peux p'pa ?
- Oui, mais tu feras attention. Il m'a pincé le bras tout à l'heure.
- Ça, c'est parce que tu dis trop de bêtises p'pa.
- Très drôle...
- Ahah, de rien.
- Hey coucou Léon. Ahah, p'pa a pas pu s'empêcher de te grimer. Il est dingue.
- (baisse la tête)
- Il dit n'importe quoi. T'es super mignon. Si tu as accepté d'être grimé comme ça, c'est que tu es un vrai Faust. Bienvenue dans cette famille de dingue. Tu verras, il se passe toujours des trucs bizarres dans notre famille.
- Tu es si doux... ça me donne envie d'enfouir ma tête dans ton pelage. Tu sais Leon, je suis trop content d'être venu vivre ici. J'adore la nature et tout est cool ici ! J'ai hâte de me faire des copains. Tu sais s'il y a des enfants de mon âge par ici ? J'aimerais me faire des amis, parce que ma sœur, je l'adore, mais elle me tape sur le système parfois. A faire sa petite cheffe.
- En attendant, ce sera toi mon ami. Toi et moi, on sera ami... pour toujours ! Je te connais pas trop, mais je t'aime déjà plus grand que l'univers Léon !
- (au loin) Merlin !
- Oh, c'est maman !!!
- A plus tard Léon ! Je reviendrai te faire un bisou ce soir avant le dodo ! (crie) Ouuuuui mamaaaaan, j'arriiiiiiiiiiiiiiiiiive !!!
Maman et moi, on avait nos petits rituels tous les deux. Lunelle restait toujours dans son coin toute seule. Alors, quand maman faisait des gâteaux quand on était petits, c'était toujours moi qui mettait le bazar dans la cuisine pour aider maman. J'ai toujours adoré ces moments rien qu'à deux. Et cuisiner est devenu notre rituel de tous les jours. Maman est pas une cuisinière très douée, mais elle se débrouille, on mange bien et elle m'apprend quelques trucs. J'adore mettre la main dans les pâtes, malaxer, créer quelque chose qui se mange avec mes mains. Surtout quand c'est sucré !
- Ce soir, c'est croque-monsieur.
- Ouuuuui ! Avec un œuf pour moi maman !
- Ça marche gentilhomme. Je t'ai laissé la pâte à brioche sur la planche.
- Ouais, de la brioche !!! Tu as refait la même recette ?
- Oui, mais cette fois, je n'ai pas oublié de mettre le sel...
- Oh, c'était pas grave m'man, elle était bonne quand même la brioche.
- Tu as bientôt fini la salade Al ?
- Ouais... Pff, je suis vraiment obligé d'aider en cuisine...
- Ça ne va pas te tuer de couper quelques tomates et mettre quelques feuilles de salade dans un plat.
- Je pourrais me couper je te ferais dire !
- Comme ça ? Ohhhh nooooon, je n'ai plus de main. P'pa, m'man, au secoooooours.
- Merlin...
- Je ne pourrais pas toujours cuisiner pour tout le monde. Ce serait bien que tu le fasses de temps en temps.
- Demande plutôt à Merlin. Il apprend mieux que moi...
- On ne peut vraiment rien te demander...
- Quoi ? Je lance des lessives, je sors les poubelles, je plie le linge, je repasse MES vêtements, je fais le bain à Camille. Ne dis pas que je ne fais rien !
- Je n'ai pas dit ça...
- Ce que maman veut dire, c'est qu'au lieu de remplir ton estomac, tu pourrais regarder et manipuler la nourriture sans la manger. Comme ça !
- Merlin !
- Oh, je rigole... Pff, t'es pas drôle ce soir. C'est parce que papy t'a dit qu'il venait cet été ?
- Comment ça ton père vient cet été ?
- Merci Merlin... j'attendais d'en parler tranquille ce soir à maman.
- Oups...
- Tu comptais me le dire quand ?
- Je viens d'avoir un message. Je dois le rappeler pour savoir ce qu'il en est figure-toi. Tu vas m'en vouloir longtemps d'avoir acheté ce lama ?
- Cette maison... Le lama... puis ce qui va venir après... Apparemment, mon avis et bien-être ne compte pas.
- Tu sais très bien que ce n'est pas vrai !
- J'adore ton père, mais il est envahissant. Si tu le laisses venir, il va se ramener avec ses valises.
- Mais non...
- Si !
- Mémé...
- Si !
- Oh, c'est bon, je me casse !
- (se mort les lèvres)
- Maman, ne pleure pas. Papa va se calmer, tu le connais.
- Hmm...
- Tu lui reproches pleins de trucs depuis qu'on est arrivé ici. Et lui, il ne comprends pas pourquoi. Il ne pense pas à mal. il voulait que toute la famille soit bien, ensemble.
- Tu défends ton père maintenant.
- Je vous aime tous les deux. J'ai pas envie de choisir.
- Tu as fini de pétrir la brioche.
- (tout fier) je l'ai même tressée !
- Super. Tu feras un bon boulanger plus tard.
- Au moins je suis doué pour quelque chose... Parce que pour l'école, c'est mort... Je suis bête maman.
- Tu n'es pas bête Merlin. Tu as besoin d'apprendre les choses de manière pratique, c'est différent.
- Lune dit que je suis crétin...
- Arrête de l'écouter. Tu t'en fiches de ce qu'elle dit. L'important, c'est que toi, tu sois heureux dans ce que tu auras choisi de faire. Allez hop, emmène-moi le plat à table.
- Oui m'dame ! Tout de suite !
Le repas ne s'est pas spécialement bien passé. Papa ne parlait pas du tout et a décidé de s'isoler dans un fauteuil (oui, parce qu'il avait beau faire la tête, il allait pas se passer de manger. Faut pas déconner non plus). Maman avait les larmes aux yeux. Camille fichait le bazar en mangeant avec ses mains, mais sans babiller bizarrement. Et Lunelle était murée dans le silence, un livre à la main, la fourchette de l'autre.
- Fais calme ce soir...
- (en chœur) Hmm...
- Pff...
- Perlinpimpin triste ? Camille veut bien partager si tu veux.
- Erf, nan c'est bon, j'ai assez... euh... Lune ? Tu prends ton dessert ?
- Non. Je n'ai plus faim. Sers-toi.
- Camille plus faim non plus.
- Tu m'étonnes... tu en as fait de la bouillie de ton croque (soupir) je vais faire la vaisselle et puis, au bain.
- C'est bon, je vais l'emmener au bain et la coucher.
- Hmm...
- Oh euh maman, va te reposer. Je suis grand. Je vais faire la vaisselle tout seul si tu veux !
- Merlin ?
- Oui ?
- Tu as fait une bêtise ?
- Pas du tout ! Je suis juste bien élevé par mes supers parents.
- (sourit) ok, mais tu ne casses rien, d'accord ?
- Ok m'dame !
- Tss, ce fayot que tu es Pinpin
- Je m'appelle Merlin !!! Et je ne suis pas un fayot !
- Allez zou mini artiste. Le bain et dodo.
- Tu as vu papa. Camille a été sage et n'a rien dit !
- Rien dit de quoi ?
- Vilaine enfant rapporteuse...
- Ne pas dire quoi ?
- Léon a pas aimé que papa joue au coiffeur et pouf, il a mis son bras en bouche.
- (blêmit) Tu n'as rien ?
- Nan c'est bon. Il a juste pincé mon bras. C'est ma faute. Il n'est pas encore habitué à nous et j'ai voulu le tondre.
- Maman pas fâchée tu vois.
- Mouais... Au bain la rapporteuse (chuchote) va falloir que papa te réexplique le concept de l'omission
- Omi quoi ?
- Tais-toi chipie.
- Allez hop, au lit maintenant que tu es propre.
- Camille a fait une bêtise ?
- (surpris) non. Pourquoi ?
- Papa et maman sont fâchés. C'est que j'ai fait une bêtise. Puis, tu as dit que Camille était une vilaine rap... machin...
- (soupire) Papa n'aurait pas dû dire ça. C'est papa qui a fait une bêtise. Du coup, maman est fâchée contre moi.
- Perlinpimpin et Lune, quand ils font une bêtise, eh bien maman... maman, elle... elle est fâchée, mais après pas.
- (rire) je vois ce que tu veux dire.
- Camille veut voir Papy Méni. Camille aime papy.
- T'inquiète. Tu le verras. Papy est le pire pot de colle que je connaisse.
- Alors jolie demoiselle. Quelle histoire souhaitez-vous ce soir ?
- Une histoire où la princesse, elle fait un bisou au chevalier.
- Ahah, moi aussi j'aimais ce genre d'histoire à ton âge.
- Tu as été petit toi aussi ?
- Bah oui. Ça t'étonne ?
- Mais tu es un géant papa ! Tu crois que Camille sera géante quand je serai adulte ?
- (sourit) ah ça, j'en sais rien. T'es prête pour ton histoire ?
En tout cas, Cam', elle avait raison. Maman, on a beau lui en faire voir de toutes les couleurs, elle ne restait pas fâchée très longtemps. Papa a bien voulu admettre qu'il avait dépassé les bornes et il a entrepris de reconquérir le cœur de maman. Il s'est donc isolé avec Léon, mais maman a finalement pris les devants, l'inquiétude ayant pris le pas sur sa colère.
- Tu es sûr que ton bras, ça va ?
- Mais oui, regarde. Il en faut plus pour blesser un néphilim.
- Ce n'est pas drôle !
- J'ai juste pas fait attention.
- Mais si cet animal était dangereux ?
- Mais regarde-le avec son col que tu as tricoté et ses lunettes. Tu le trouves dangereux, sincèrement ?
- (renifle)
- Mémé, ne pleure pas. Tu sais comment je suis... Je me rends pas compte. Je suis mes envies, en me disant que ça va être cool pour tout le monde. Et j'ai pas tenu compte que ça serait pas cool pour toi... Si tu veux, on garde cette maison comme maison de vacances pour venir avec les potes et on retourne à Windenburg.
- Dans une maison hantée ? Pff... Puis, les enfants ont l'air de se plaire ici.
- Vois le bon côte des choses. On est loin de mon père
- (rire) je l'adore, mais avoue qu'il est collant. Tu crois qu'on sera envahissant comme ça avec les nôtres ?
- Nan. On sera content qu'ils fassent leur vie loin de nous. On aura du temps libre pour faire tout ce qu'on veut rien que tous les deux. Enfin, si Merlin ne prend pas ma place d'ici là.
- Très drôle...
- Tu as vu comment Léon est bien installé ?
- Euh oui...
- Viens voir...
- C'est une étable Al... Y'a rien d'extraordinaire.
- (l'air coquin) Viens je dis.
- Mais... le lama nous regarde.
- Bah il peut regarder. Il prendra des notes comme ça, si jamais je lui prends une copine.
- Merlin à Lunelle. Papa et maman sont réconciliés. Je répète...
- Oh ça va Merlin. J'avais compris... Papa et maman ne sont pas très discrets.
- Je continue à faire le guet ?
- Je veux bien. Comme ça, je peux continuer de lire le livre.
- Hein, tu l'as caché dans la maison de poupée ? Mais Cam' aurait pu tomber dessus !
- Elle ne sait pas lire banane...
- C'est pas le problème ! Elle va rendre le livre à papa et IL saura que tu l'as pris.
- Pff, même pas peur.
En tout cas, avec maman et papa réconciliés (ils sont revenus pleins de foin sur les habits et cheveux. Je me demande ce qu'ils ont fait... nettoyer l'enclos de Léon sûrement), nous avons pu nous endormir apaisé pour la première fois dans cette nouvelle maison.
Enfin... Endormis paisiblement... c'était mon cas, mais pas celui de ma sœur...
- Papa est occupé à serrer maman contre lui comme un doudou cette nuit. Je suis donc tranquille (sors sa lampe de poche) je vais continuer ma lecture. Alors, où j'en étais ? Voyons comment faire pour appeler Dominion !
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ÉPISODE 7 Ce n'est qu'un au revoir
Vous voyez cette expression malicieuse ? Ça, c'était le signe que quelque chose était en préparation. J'avais très vite appris à décrypter les expressions faciales de mon chéri. Avec Al, c'était limite une question de survie. En fonction de ça, je savais si je pouvais moi aussi le taquiner, lui tenir tête ou faire profil bas en lui laissant son espace. Quand il était mélancolique, submergé par une émotion, entrain de réfléchir ou particulièrement fier du coup qu'il prépare (comme ici), il avait une lueur singulière dans le regard.
Par contre, si un jour, vous le voyez avec le regard fixe et dénué d'expression... un conseil: fuyez et le plus loin possible. Parce que ça signifie deux choses. Soit il est en colère (team colère froide) et il cherche tous les moyens disponibles pour vous punir pour vos méfaits. Ça passe par la torture généralement, et je peux vous assurer qu'il est sacrément créatif. Croyez-moi, vous ne voulez pas vous faire hanter à vie par Faust le hanteur et sa clique d'esprit et de veilleurs. Soit vous faites partie des gens considérés comme insignifiants (traduisez "que tu existes ou pas, ça m'importe peu") et il se mettra à rêver à toutes les façons possibles de vous tuer... sans se mouiller, car c'est tellement plus simple de laisser quelqu'un d'autre faire le sale boulot. Je crois qu'un jour, je le mettrai baron du crime. Ça lui irait tellement bien.
Enfin, la prochaine fois que je vois son air malicieux, je crois que je vais prendre l'option fuite. Clairement, je n'étais pas prête à ce qui allait m'arriver lors de cette séance de spiritisme.
- Al... chéri... il y a des choses bizarres qui se passent.
- T'inquiète. Je gère.
- Je n'en doute pas, mais... (paniquée) Tu lévites, c'est normal ?
- Chut et laisse-toi porter un peu. Ce soir, je vais tenter un truc hyper méga cool.
- "hyper méga cool" ? Qui dit encore ça aujourd'hui ? Tu vis à quelle époque ?
- La mienne. C'est la meilleure. Celle dans laquelle tout le monde devrait vivre.
- Tss, idéaliste toi-même.
- (ricane) on se ressemble. C'est pour ça qu'on a matché direct tous les deux. Tu es prête pour une expérience paranormale ?
- Comment ça ? Ah mais non !
- Au lieu de paniquer, ferme les yeux je te dis. Inspire, expire et relax.
- C'est bien parce que c'est toi...
- Tu sais que tu peux me faire confiance.
- Euh... c'est une question piège ?
- Tu me fais confiance ou pas ?
- (soupir) oui mais... hiiiiiii, chéri !
- Chut...
- Tu es transparent !!!
- J'ai réussi ! Youhou !
- Ah non, pas de youhou. Tu es mort Albrecht ! Je vais faire quoi moi sans toi ?
- Vivant ou mort, tu crois vraiment que je te laisserais ? Désolé de te le dire, mais maintenant que je t'ai, je ne te lâche plus d'une semelle, mort ou vif.
- Il est mort et ça le fait rire. Tu es complètement dérangé.
- C'est pour ça que tu m'aimes avoue.
- Non, pas vraiment...
- Relax, on est pas mort. Je me suis souvenu des explications de p'pa sur la physique quantique. J'ai cogité dessus et je me suis dit qu'il était certainement possible d'hausser assez nos vibrations pour nous rendre impalpable temporairement. C'est trop cool ! La magie, c'est de la science en fait.
- Comment ça "on" ?
- Hmm ?
- "on est pas mort"
- Je ! Je voulais dire "je"
- Albrecht Merlin Faust ! Tu m'as transformée en esprit ! Je te...
- C'est ultra cool hein
- ...DÉTESTE !!!
- Ah non, pas la boule de cristal. Elle m'a coûté une blinde !
- Mais... Rha !
- Ahah, tu ne peux pas l'attraper !
- Tu m'énerves ! Quand on redeviendra matériel, je te jure que je l'utiliserai comme projectile. J'espère que tu esquives bien.
- J'espère que tu as appris à lancer entre-temps, je dis ça...
- Si c'est comme ça, je m'en vais !
- Lamé, reviens...
- Charlie a raison. Tu n'es qu'un... une sale fouine, voilà !
- J'étais obligé de te cacher ce rituel.
- Obligé ? Ben voyons.
- Si je te l'avais dit, tu aurais stressé comme une dingue et seul moi me serait retrouvé spectral. Tu n'aurais pas pu profiter de cette expérience.
- La notion de consentement, tu connais ?
- Bien sûr que je la connais ! On a bien failli ne jamais se mettre ensemble tellement j'attendais le feu vert pour t'embrasser.
- Pour te donner la permission, il aurait fallu que je sache que c'était toi qui m'envoyait des lettres d'amour anonymes.
- Oui... bon... j'avoue que j'ai été un poil trop subtil.
- Non, tu crois ? Une chance que de mon côté, j'ai fini par être un peu moins subtile.
- (sourire béat) Je m'en souviens encore...
- Comment un homme comme toi peut être à la fois mature et aussi gamin sur certains trucs, ça me dépasse.
- Faut bien que le gardien et le veilleur en moi s'expriment à parts égales.
- La bonne excuse.
- Allez, reviens. Je vais inverser le rituel tout de suite si tu veux. Je n'ai pas envie que tu sois fâchée contre moi.
- Et pour me faire pardonner, je vais t'emmener ce week-end à Del Sol Valley.
- Comment tu as fait ?
- Je te dis, j'ai quelques sous de côté. J'ai économisé comme un malade. Je peux me permettre de te faire des surprises.
- Non... là, pour la rose. Comment tu fais pour la prendre ?
- Je ne vais pas te le dire, sinon je risque de me recevoir la boule de cristal en plein sur mon pif. Déjà qu'il n'est pas très gracieux... j'aimerais éviter que tu me le casses, en cas de lancer gagnant.
- ...
- Mais où tu vas ?
- CHEZ CALEB !!!
- Mais qu'est-ce que j'ai dit encore ? Je l'invite en week-end, je lui offre une rose et elle est toujours fâchée. Je ne comprendrai jamais rien aux femmes Guidry.
- Je crois, mon jeune ami, que tu ne comprends rien à la nature humaine tout court.
Pour une fois, Al m'a laissé extérioriser ma frustration à l'extérieur de cette maison de malheur. Mais une gaffe de sa part ne venant jamais seule... Al, penaud, avait vite inversé le rituel pour moi. Ma grande asperge était intelligent, drôle et certainement l'occultiste le plus doué de sa génération, mais... il avait un grand souci avec le timing... je me suis retrouvée, en chair et en os, en plein milieu de Forgotten Hollow, pile à côté de Vladislaus. Je crois que je n'ai jamais couru aussi vite de toute mon existence. Et j'ai failli courir dans le sens inverse, sous les crocs de Vladislaus, quand j'ai vu Al faire joujou avec tous les objets de la maison. Je lui en ai à moitié voulu, car j'ai pu remarquer que je pouvais utiliser ça pour simuler la télékinésie pour Charlie dans les âmes immortelles. Pour une fois que les expérimentations magiques de mon veilleur sont utiles...
Pour se faire pardonner, il m'a emmené en week-end dans un motel à Del Sol Valley, l'endroit où tous les sims VIP se retrouvent. Et ce que j'avais prévu qu'il arriverait arriva. Je crois que je devrais me reconvertir médium. Voyez-vous, Al en imposait. 1m97... bon... 75kg tout habillé, mais une carrure assez large, une voix et une attitude qui lui donnait beaucoup de présence. Et avec son look, Al ne passe jamais inaperçu. Mais il avait un côté midinette refoulé qui ressortait parfois. Surtout quand il croisait des stars d'antan. Alors, imaginez l'état de mon chéri quand il s'est retrouvé en présence de Brittany Cho, grande actrice des années 70.
Il y a quelques semaines, nous avions déjà eu la chance de rencontrer Judith Ward lors d'une sortie à San Myshuno. Il s'avère que la grande Judith avait rendez-vous ce soir là avec... Vladislaus. C'était tellement improbable qu'Albrecht est resté sans voix durant de longues minutes. Honnêtement, on était loin de s'imaginer que Vladislaus, vampire austère et plutôt posé, ait des rencards avec des actrices, et pas la plus moche en plus.
Judith Ward était connue pour être une diva inaccessible et Albrecht était bien déterminé à profiter de ses relations avec le comte vampire pour obtenir un souvenir. Judith a refusé l'autographe malgré tout, mais il a eu droit à des photos, ainsi qu'une longue conversation avec elle. Enfin, c'est plutôt elle qui a dû supporter les longs monologues de mon chéri.
- Alors, si vous pouviez prendre cette pose, comme ça. Génial Judith, ne bougez plus, vous êtes parfaite !
- Bien entendu que je suis parfaite. Quelle évidence !
- Maintenant que je sais votre secret, je comprends comment vous êtes restée belle aussi longtemps. Moi qui croyait à de la chirurgie esthétique.
- (chuchote) et c'est quoi son secret ?
- Avoir dans ses amants un vampire.
- (interloquée) De quoi ?
- Nan rien... et voilà, c'est parfait.
- Vladislaus, mon cher, votre petit protégé a intérêt à être aussi bon que vous me l'avez vanté.
- Albrecht a un don pour la photographie mon amie.
- J'ai fait ce que j'ai pu avec mon portable, mais ça rend pas si mal. Garanti sans filtre.
- Mais c'est incroyable ! Quel talent vous avez.
- Imaginez ce que je peux faire avec mon matos habituel. Une séance en studio un de ces quatre, ça vous dit ?
- Si vous êtes capable de me rendre encore plus belle que je ne le suis là, ce sera avec plaisir.
- Albrecht, je t'apprécie grandement mon garçon, mais...
- Oh oui, j'ai compris. Je m'en voudrais de gâcher une soirée romantique.
- Enfin chéri...
- Oh, ça va. Si je ne peux plus taquiner mon tonton adoré.
- J'ai été ravie de faire votre connaissance.
- Mais moi de même Judith.
- Si tous les jeunes hommes étaient aussi cultivés et de bon goût que vous. Vous avez de la chance d'avoir un mari aussi délicieux.
- Je vous le prête une semaine et vous me direz si vous me trouvez encore chanceuse à ce moment-là.
Cet épisode à San Myshuno m'avait montré les talents de charmeur de mon homme, mais ici... avec Brittany Cho, je le voyais sous un tout autre angle. Une véritable groupie. Sur le moment, j'avais peur qu'il soit déçu. Ici, il n'y avait pas Vladislaus pour nous présenter. Mais à ma grande surprise, madame Cho était totalement accessible et profondément sympathique. Non seulement ils ont énormément parlé ensemble, mais en plus, il a eu droit à un autographe.
Et en prime, un selfie. Je commençais par croire que mon mari était né avec une sacrée bonne étoile au-dessus de son berceau. Parce que là, ce n'était plus du hasard, mais de la chance insolente. Bref, le week-end commençait superbement bien. Voir Al sourire réellement, avec cœur, et non pour faire "comme si", ça n'avait pas de prix.
Et une bonne nouvelle ne venant jamais seule...
- J'y crois pas ! Elle m'a signé un autographe. Regarde !
- Jolie photo. Elle est encore plus belle en vrai ceci-dit.
- Ça, on l'encadre en rentrant et on l'accroche au mur !
- Dommage que Judith ait refusé la dernière fois.
- T'inquiète. J'arriverai bien à la faire céder, contre quelques photos la faisant paraître 20 ans de moins.
- Tu as un contrat avec elle ?
- Nop, par contre...
- Quoi ?
- Devine qui a eu son certificat d'enquêteur paranormal.
- Tu... ce n'est pas une blague j'espère ?
- Guidry et moi, on voulait te faire la surprise (sors le papier) je suis officiellement diplômé médium.
- C'est génial ! Je suis si fière de toi. Je suis certaine que ton père sera ravi de la nouvelle.
- Hmm...
- J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?
- Non... ça va...
- Je connais cette lueur toute triste.
- (soupir) J'aimerais que ma maman soit fière de moi.
- Elle est fière de toi. Elle t'aime énormément tu sais.
- Hmm...
- Qui pourrait ne pas t'aimer ?
- Je peux te faire une liste longue comme le bras si tu veux.
- Oui, enfin si tu me listes tous les sales rats sans lesquels le monde se porterait mieux aussi... Ceux-là, ils ne comptent pas dans le décompte.
- Je lui en veux d'être partie alors que j'avais besoin de ma maman.
- Je sais...
- Je sais que ce n'est pas pareil, mais moi, je suis fière de toi.
- Tu crois que nos enfants le seront aussi ?
- Euh... comment ça nos enfants ?
- Si on fonde une famille, on ne va pas faire les choses à moitié. Il faut au moins 3 ou 4 Faust de plus dans ce monde.
- Un, ce sera déjà bien. De toute façon, hors de question de faire des enfants dans une bicoque hantée.
- Vu que tu en parles... on va pouvoir ressortir les cartons.
- Al, qu'est-ce que tu as manigancé encore ?
- J'ai juste pris quelques rendez-vous pour visiter des locations à San Myshuno. Tu vois, j'ai retenu ce que tu m'as dit sur le consentement.
- (rire) je râle souvent, mais j'irais n'importe où avec toi.
- Même dans la jungle tropicale, avec les serpents ?
- Oui bon... presque n'importe où.
En attendant de pouvoir acheter un bien, c'était à San Myshuno que nous allions vivre une vie relativement paisible. En tout cas, elle sera certainement mieux que celle qu'on s'est coltiné des semaines à Forgotten Hollow.
Après quelques visites, nous avons arrêté notre choix sur un appartement dans le quartier des épices. C'était le coin le plus animé, avec un marché sur la place et des brocantes tous les premiers dimanche du mois. L'appartement était plutôt bien agencé, malgré les souris et cafards qu'il faudrait déloger, et les soucis de conformité. Mais on savait qu'on ne resterait pas bien longtemps ici. Enfin, moi je le savais. Albrecht était profondément attaché à Windenburg, mais surtout à Meinhard et Agnès.
Il était temps de laisser cette vieille bicoque hantée faire sa vie sans nous. Guidry nous manquerait, mais quelque chose me disait que ce n'était juste qu'un au revoir. Un jour, il ferait à nouveau partie de notre vie. Que serait une famille Faust sans son fantôme attitré ?
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ÉPISODE 6 : CRISE DE COUPLE
Depuis cette magnifique déclaration au festival de l'amour, je voyais la vie en rose. Au point d'être comme un poisson dans l'eau à Forgotten Hollow et d'avoir fait copine-copine avec la plante vampire carnivore que mon chéri avait planté sur le terrain. Enfin... valait mieux que ce soit moi qui m'en occupe vu que Albrecht se nourrit inconsciemment en énergie sur les plantes dès qu'il les touche. Ce qui les amène à dépérir très vite. Bref, la vie était belle..
Non mais qui je crois leurrer là ? Vivre à Forgotten Hollow, je vous jure, c'est uniquement bien quand vous y jouez sur votre ordinateur en faisant vivre vos petits sims. Quand c'est vous qui y êtes, vous vous rendez compte à quel point vous avez torturé vos pauvres petits bouts de pixels. J'étais un monstre ! Je me suis dis que le karma s'était largement chargé de rééquilibrer la balance. Entre Caleb qui me faisait peur avec ses crocs (et pourtant, ce sim est une véritable pépite de gentillesse et de prévenance), la menace du terrible comte Straud (parce que ma version relookée, je peux vous dire qu'elle fiche la trouille quand on la croise...), sans compter les fantômes de la maison. C'était le pompon. Et puis, il a fallu que je rencontre un de mes personnages qui est venu chambouler toutes mes certitudes.
- Hey, copine ! Lamé !
- Hmm ? Oh euh...
- Tu te souviens de moi quand même.
- Qui pourrait oublier Queen Latifah.
- Cache ta joie de me voir...
- Ce n'est pas ça, c'est que...
- C'est pour Faust, c'est ça ? Tss, tu crois vraiment que ça me fait quelque chose ? Ce n'est pas comme si j'en avais été amoureuse de toute façon.
- (chuchote) Ben voyons
- Vu la tête que tu tires, je suis même très heureuse qu'on ne soit jamais sorti ensemble. Je savais qu'il était horrible à vivre.
- Oh non, Albrecht est très bien. Gentil, prévenant, il fait sa part à la maison, bref tout roule. Faut juste un peu composer avec son côté taquin.
- Alors, je ne comprends pas...
- C'est ici, là, ce lieu !
- Tu n'arrêtes pas de dire que Forgotten Hollow est ta ville préférée du jeu.
- Oui, elle l'est, mais pas pour y vivre figure-toi. A l'avenir, je n'installerai que des vampires ou des êtres surnaturels ici. Ça fiche les jetons. Al et moi, on a beau avoir des pouvoirs, ça ne me rassure pas pour aut...
- Des pouvoirs tu as dit ?
- Oui. On a été à Glimmerbr...
- Dis-moi pas que c'est pas vrai s'il te plaît...
- Bah si. Pour découvrir la compétence médium, c'était plus rapide pour moi de mettre Al sorcier.
- Je comprends mieux pourquoi tu aimes Faust à la folie. Tu es aussi dingue que lui. Tu as donné des pouvoirs à Faust !
- Je ne vois pas le problème...
- De VRAIS pouvoirs. Qu'il peut utiliser sur tout le monde. Tu n'en as pas donné au gourou du contrôle mental au moins ?
- Non... C'est vrai ça, faudra que...
- Nooooon surtout pas ! Tu veux tuer tous les sims de ta partie ? Avec Faust, ça suffira, crois-moi.
- Al est à moitié gardien. Il ne tuera p... oh oh... oh non...
- Oh si...
Je me suis rendue compte que j'avais fait une énorme bêtise. Que ce soit pour vivre dans cette maison hantée alors que j'étais une flipette, mais aussi d'avoir donné à l'idée à Albrecht de devenir sorcier... tout ça pour faciliter la montée d'une compétence. Pour les pouvoirs, j'ai fini par me rassurer. Je savais qu'avec tout mon amour et ma patience, Albrecht ferait toujours en sorte de ne pas exagérer et éviter de faire du mal aux autres sims. Du moins ceux qui étaient bienveillants. Pour les autres... ça allait être difficile de l'empêcher de partir en vendetta et de les punir.
Par contre, pour le reste...
- Ah, cette petite sieste m'a fait le plus grand bien.
- Hmm...
- Bah, ça ne va pas ?
- (se lève)
- Mais... Mémé ?
- Ne m'appelle PLUS jamais Mémé.
- Mais... qu'est-ce que j'ai fait ? Mais... Lamé !
- Bon... Je suis grand, si tu as un truc à me dire, tu sais que tu peux le dire. Je ne vais pas me fâcher.
- Ah non, ne commence pas à me regarder comme ça.
- Comme quoi ?
- Avec l'air innocent que savent prendre les hommes de ta famille. Ton père fait la même !
- Tu ne vas pas me reprocher d'être son portrait craché quand même ?
- Je te reproche surtout de m'amadouer pour que je reste dans cette fichue maison.
- C'est moi qui ai halluciné, ou c'est toi qui est rentrée toute seule ici, de ton plein gré, en pleine nuit ?
- Parce que je n'en peux plus de camper. Je déteste ça.
- Si tu veux, on peut faire une chambre ici. On n'a pas besoin d'un salon.
- Ah non !
- En attendant qu'on puisse déménager, c'est soit ça... soit tu dors dans la tente.
- Avec ton serpent que tu as caché délibérément ?
- Euh... je peux t'expliquer...
- C'est ça oui ! C'est donc ça que tu avais ramené de Glimmerbrook l'autre jour. J'ai dû appeler Caleb en catastrophe pour qu'il me vire cette chose d'ici. Tu sais que j'ai la phobie de ces bestioles.
- Rho, mais ce n'est qu'une toute petite couleuvre inoffensive.
- Petite ? Tu as vu sa taille ! Et s'il n'y avait que ça, tu veux qu'on en parle de Tempérance ?
Vous vous souvenez de l'esprit que Al avait collé quelques temps au bas-astral ? Eh bien, moi je m'en souviens très bien. Après une semaine ou deux, Albrecht avait décidé de la sortir de là, pensant qu'elle aurait compris la leçon. Elle est surtout revenue enragée, parce qu'une semaine ou deux dans le bas-astral équivalent à largement plus de temps que sur terre. Elle était bien décidée à investir cette maison pour se venger. Tout y passait : ampoules qui éclatent, tentures qui bougent, air froid sur la peau, main dans les cheveux quand tu ne t'y attends pas, ... Bref, la totale... comme je l'avais prédit. Comme quoi, moi aussi je peux être une grande médium comme mon chéri.
Albrecht, qui n'a évidemment peur de rien, a décidé de l'ignorer, voire d'en rire. Eh bien moi, je peux vous dire que je ne rigolais pas. Elle me faisait clairement peur, surtout quand elle arrivait à sentir quand j'étais haute en vibration pour m'apparaître comme je peux vous voir vous. Entre Guidry et elle, j'étais servie. Mon petit cœur allait finir par me lâcher.
- Tu te rends compte que la dernière fois, son visage est apparu à ça de moi !
- C'est hyper cool ma petite étoile ! Ça veut dire que ton don évolue.
- J'ai atteint le point de non-retour Albrecht ! Soit on quitte cette maison très vite, soit je te retourne comme une crêpe avec ma baguette magique ! C'est clair !
- Tss, sois sérieuse un peu. L'autre jour, je t'ai éclatée au sol avec mes pouvoirs.
- Je peux très bien y arriver !
- Faudra t'entraîner énormément pour ça...
- Rhaaaaa !
- Mais Aïe, ça fait mal ça ! Mais... chérie, tu peux arrêter de me taper s'il te plaît ?
- Il n'y a pas de chérie qui tienne pour ce soir. Je vais dormir chez Lilith et Caleb !
- Comment ça chez Caleb ? Je ne suis pas d'accord ! Reviens ici.
- (claque la porte)
- Dispute d'amoureux ? Si je puis me permettre, ...
- Quoique tu allais dire Guidry, ta gueule...
Le lendemain, dès la première heure, Al est venu me rechercher chez Caleb, mais j'étais déjà partie faire un tour avec Lilith hors de Forgotten Hollow pour me changer les idées. J'avais pleuré toute la nuit et j'avais un peu honte de revoir mon chéri après lui avoir fait une scène digne de grandes représentations... Avec mon hypersensibilité, j'étais clairement une drama queen qui s'ignorait.
Par contre, ma scène d'hier allait mettre ce pauvre Caleb dans une mauvaise posture.
- (froidement) A ton tour...
- ça va être vite réglé. Les échecs, ce n'est pas vraiment mon truc.
- Tu te fous de moi ? T'es assez intelligent pour me battre.
- Tu aurais dû demander à Dracula si tu voulais du challenge.
- Lamé ne l'a pas installé dans cette partie.
- Dommage... j'aurais pu en profiter pour essayer de décrocher une nuit avec lui.
- Arrête avec ça tu veux ? Il est avec Mina. C'est moche ce que tu fais.
- Tu veux bien arrêter d'être désagréable gamin.
- Hey, je ne suis plus un gamin.
- Tu seras toujours un gamin pour moi avec notre demi-siècle de différence.
- Je suis peut-être un gamin, mais moi au moins, je ne pique pas la femme des autres !
- Dracula est un homme, hétérosexuel qui plus est... Si tu me laissais rêver un peu à l'homme que je n'aurai jamais.
- (boude) La tromperie c'est moche.
- Si tu me disais clairement ce que tu me reproches, ça irait plus vite.
- J'en ai marre que tu t'accapares ma femme !
- Nous y voilà. Déjà, c'est toi qui accapares Lamé, nuance.
- Genre !
- Elle ne voit que par toi. Arrête de flipper comme ça.
- Tu pourrais très bien me la piquer.
- Je ne suis pas son genre.
- Physiquement peut-être, mais tu es ultra gentil et tendre. Lamé, c'est ça dont elle a besoin dans une relation. Un homme prévenant et posé.
- Vu que tu lui donnes de la tendresse, je ne vois pas pourquoi elle irait en chercher chez moi.
- (rumine)
- Pour ta gouverne, elle était très mal hier. Lilith a eu du mal à lui remonter le moral.
- Je le sais bien qu'elle était très mal ! Je taf comme un malade pour décrocher le certificat d'enquêteur paranormal, mais Guidry se fait un malin plaisir de ne pas me le donner. A croire qu'il le fait exprès.
- Et le serpent par contre, tu m'expliques pourquoi ? Ta femme est ophiophobe. Tu as quoi dans le crâne ?
- C'est que... il était tout mignon avec sa petite tête. Je n'ai pas réfléchi.
- (soupir) Lamé est mariée avec un gosse...
- Mais !
- Tu as raison finalement. Tu aurais dû me la laisser. Je suis adulte moi au moins.
- T'es un vieux schnock déguisé en bellâtre oui !
- Si tu veux que Lamé revienne, il faudra bouger de cette maison et très vite.
- Je cherche déjà un appart' figure-toi. Je fais le tour des annonces avant d'aller en visiter avec elle et la petite.
- La petite ?
- Ouais... Lamé et moi, on a croisé une petite fille à San Myshuno. J'ai fait mes recherches et il s'avère qu'elle a été prise en charge par la protection de l'enfance. Elle vit dans un foyer compliqué.
- Compliqué comme ?
- Comme Jamal a vécu avec son père.
- Violence conjugale, je vois... Et la mère de la petite ?
- Elle est un peu paumée, donc ils comptent placer la gamine. Va savoir où elle va tomber...
- Je ne peux pas te contredire sur tes craintes, vu ce que Lilith et moi avons vécu à l'époque. Sans compter Anastasia à son orphelinat et les nombreux témoignages de gamins placés chez des gens douteux.
- Je suis désolé.
- Désolé de ?
- Je t'ai rappelé tes parents.
- Mes parents adoptifs me manquent c'est sûr. Ils sont morts d'une horrible façon, mais c'est ainsi. S'ils avaient profité plus de leurs privilèges de noble, ils ne seraient jamais morts de la peste. Leur bonté les a perdu.
- Tu en veux à tes vrais parents de vous avoir abandonnés ?
- Du tout. J'ai toujours compris pourquoi ils l'avaient fait. Pour moi, ce n'était pas un abandon, mais un sacrifice. Je sais à quel point ça a été dur pour eux. Par contre, c'est un sujet très sensible pour Lilith. Évite d'en reparler devant elle s'il te plaît.
- Comme c'est un sujet sensible pour ta fille adoptive ?
- J'essaie de rattraper mes erreurs avec Myria et Lorenz.
- Tu t'en sors très bien.
- Mouais... je suis comme Charlie. Moi et les gamins, ça fait deux. J'ai toujours peur de mal m'y prendre. Al ?
- Ouais ?
- Écoute mon conseil et vire vite de Forgotten Hollow. Ce n'est pas un endroit pour une humaine, qu'elle ait des pouvoirs ou non.
Al avait médité sur le conseil de son ami et il m'avait emmenée quelques jours à San Myshuno. On aurait très bien pu s'inviter chez Charlie, mais Al avait préféré utiliser le peu d'argent de côté qu'il avait pour qu'on aille dormir à l'hôtel. Je lui avais pourtant assuré que ce n'était pas nécessaire et que je ne lui en voulais pas du tout. En bonne naïve que j'étais, je pensais qu'il voulait me faire plaisir, ignorant tout des démarches qu'Albrecht faisait dans mon dos pour un appart' et pour devenir famille d'accueil pour la petite Corinna.
- ça te dit qu'on mange ici ce midi ?
- Tu es certain qu'on peut se le permettre ?
- Mais oui. De toute façon, tu ne peux pas cuisiner à l'hôtel.
- Pas faux...
- C'est agréable d'être en ville.
- Dis celui qui a vécu toute sa jeunesse dans la bourgade de Windenburg
- Je me sens bien partout. Je n'ai pas de préférence pour la ville ou la campagne. Tant que je m'amuse.
- Je préfère clairement la ville. Avoir tout à portée, je trouve ça mieux. Les kilomètres en voiture, non merci. Ça me gonfle.
- Tu as déjà une idée où tu voudrais qu'on loue une fois que j'aurai mon certificat d'enquêteur ?
- Je ne sais pas. J'aime la ville, mais Windenburg me plairait bien. On a tout ce qu'il faut et la ville est jolie. Puis, comme ça, tu serais près de ton père.
- Ouais, on va attendre un peu avant de me rapprocher de p'pa. Sinon, tu vas le voir débarquer tous les jours à la maison.
- De toute façon, pour déménager, encore faudrait-il que tu l'aies un jour ce certificat.
- Tss... dis tout de suite que je suis nul comme médium.
- J'aime te taquiner.
- Hmm... sinon, ça te dérange que je te laisse un peu cet après-midi ? J'ai donné rendez-vous à quelqu'un.
- Monsieur Faust me ferait des infidélités ?
- Avec une gamine de 7 ans ? Sois sérieuse un peu. Si j'étais aussi cringe, divorce direct et colle-moi en prison s'te plaît.
- Donc, tu as réussi à avoir contact avec la petite fille qu'on a croisé l'autre fois.
- Disons que j'ai mené mon enquête.
- C'est policier ou détective que tu devrais être, pas enquêteur paranormal.
- Tss, hors de question de me voir avec cet horrible uniforme bleu.
- Je suis certaine que ça t'irait très bien.
- Uniquement si je porte un costard comme dans les polars. ça c'est la grande classe.
En attendant, c'est son costume de sportif que mon veilleur a mis pour passer l'après-midi avec la petite. En fait, il n'était pas certain à 100% de tomber sur Corinna mais l'Univers lui a finalement été favorable. La petite avait très certainement réussi à fausser compagnie à la protection de l'enfance pour venir seule en ville. Al a profité de l'occasion pour l'inviter innocemment à une partie de basket avant de la ramener là où elle devrait être pour sa sécurité. Il aurait été totalement irresponsable de laisser une petite de cet âge seule en ville, proie facile si une personne malveillante venait à passer par là.
- Et hop, tu tentes de feinter l'adversaire, comme ça.
- Waw, tu es doué au basket.
- Je me débrouille. Mon ami Jamal est plus doué que moi. Mon truc, c'est l'escalade.
- Tu grimpes partout comme Spiderman ?
- Si seulement. Ce serait tellement cool. Un jour, je grimperai le mont Komorebi avec mes amis.
- Je pourrai venir ?
- Mets déjà un ballon dans le panier avant de tenter les sports extrêmes.
- Si je réussis, je pourrai venir ?
- Si tu réussis, je t'offre une glace avant de te ramener là où tu devrais être surtout.
- Mais...
- J'ai mené ma petite enquête. C'est dangereux d'être dehors seule en ville. Tu sais qu'il y a des détraqués dehors ? Je pourrais être un détraqué.
- Pff, mais non. Ça se voit tout de suite que tu es gentil.
- (chuchote) si tu savais...
- (triste) je n'ai pas envie d'y retourner
- Je sais que c'est difficile, mais ils font ça pour ton bien. Je ferai mon possible pour que tu viennes en accueil chez nous. Ta maman pourra venir te voir si elle veut.
- Ta copine ne sera jamais d'accord.
- Pourquoi ?
- Bah, elle ne dit pas grand-chose. Je pense pas qu'elle m'aimera.
- Elle est comme ça quand elle ne connaît pas les gens. Mais je t'assure qu'elle est sympa et très drôle une fois qu'on la connaît super bien. Bon, tu me le mets ce panier ?
- Oui, j'ai réussi ! Tu as vu ?
- Bravo Riko.
- (fait la moue) Hmm...
- Tu n'as pas l'air contente. C'est quoi le problème ?
- Je n'arrive pas à mettre les mains comme toi avant de le lancer.
- Ça viendra, t'inquiète. Tu es encore petite.
- Je suis très grande ! J'ai 7 ans quand même !
- Oh oui... Assez grande pour avoir droit à une glace.
- Avant que tu me ramènes, on peut encore faire quelques paniers ?
- Riko...
- Allez, s'il te plaît. Il est tôt encore.
- (soupir) Si tu veux.
- Tu sais, je suis contente que tu m'appelles par mon surnom. Je n'aime pas mon prénom. Tu as un surnom toi ?
- J'en ai même plusieurs... Ceux qui m'aiment bien m'appellent Al.
- Et pour les autres ?
- Ceux que j'énerve ou qui me haïssent m'appelle Faust.
- C'est stylé pourtant !
- Je suis bien d'accord.
- Oh... c'est quoi ça ?
- On dirait qu'il neige, c'est trop joli.
- En automne, je trouve ça étrange quand même. Oh, voilà qui est intéressant.
- Qu'il neige en automne ?
- Non... Là-bas, je vois qu'il y a un appartement à louer.
- Tu veux déménager ?
- C'est en projet. Pour l'instant, on habite une maison hantée.
- (rire) Les fantômes, c'est comme les vampires. Ça n'existe pas.
- Tu serais surprise... Allez, on file se mettre à l'abri. Je vais appeler l'agence de location pendant que tu manges ta glace. Je suis certain que Lamé appréciera la surprise si j'arrive à décrocher une visite.
(A suivre)
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ÉPISODE 5 : PLUS QUE LE NUTELLA
La vie dans la maison hantée suivait son cours... et je trouvais ça long. D'autant plus long que j'ai fait la bêtise de sortir mon alter ego et son chéri certains soirs. Autant vous prévenir, si vous faites comme moi, ça vous rallonge le délai des 7 jours dans la maison hantée pour obtenir votre récompense. Il faut absolument être présent dans la maison à 21h tapante, sinon vous pouvez toujours attendre que les fantômes viennent vous chatouiller les pieds. Enfin, celle qui me chatouille pour le moment, c'est "Bonnie". Clairement, elle commence à se faire trop présente et j'étais sur le qui-vive en permanence. Quand elle a tenté de mettre la dose d'absinthe dans mon thé, Al a dû se rendre à l'évidence...
- Bonnie, tu n'aurais pas un truc me dire ?
- (penaude) Hmm, non...
- Je sais que tu as mis le flacon d'absinthe dans le thé de Mémé...
- Ce n'est pas moi, je le jure maître.
- Hé ho, je suis un psychopathe refoulé. Je sais reconnaître un meurtrier quand j'en vois un. Et niveau discrétion, tu repasseras. Tu portes les traces de ton crime.
- (soupirs) Bon d'accord c'est moi. Mais ça ne l'aurait pas tué maître. Je le jure.
- Plus jamais tu ne refais ça, je te préviens. Je tiens à Lamé.
- Plus qu'à l'ancienne maîtresse ?
- Bien plus !
- Le maître me pardonne ?
- Si tu vas t'excuser tout de suite...
- Pff... d'accord...
Autant je savais que Bonehilda ne ferait strictement rien à son maître chéri, autant pour Coco Couette... j'ai commencé à avoir des doutes... Doute balayé très vite par Al qui me dit que je vois le mal partout, que les esprits l'ont toujours kiffé, et que de toute façon, ils ne pouvaient pas lui faire grand-chose. Bref, Al adorait Coco mais depuis le coup de la serpillière, il était clair pour moi que ce petit spectre taquin préparait un coup en douce.
- Hey Coco, viens, j'ai un truc pour toi.
- Un cadeau. Coco aime les cadeaux !
- Ce sont des brownies faits par mon père. Tu vas voir, ils sont super bons.
- Oui, du chocolat ! Moi aussi, j'ai quelque chose pour le maître.
- Ah bon ?
- Coco a trouvé ça. Je pense que le maître va aimer.
- Oh un cupcake ! Il a l'air trop bon. Merci Coco ! Mon père refuse toujours de m'en faire.
- (ricane) De rien maître.
- (sort de la tente) Mais... tu manges quoi là ?
- Un cupcake !
- Depuis quand ton père en fait ? Il me semblait qu'il détestait ça...
- C'est Coco qui me l'a donné.
- Coco ? Arr...
- A l'attaque !
- (rire) C'était tellement bon ! J'en veux encore !
- Moi, à ta place, je ne mangerais plus rien venant de Coco...
- (rire) pourquoi ? Ahah, je me sens trop bien.
- Tu ris comme une hyène Al. Tu sais ce qui est arrivé aux hyènes dans le film "Qui veut la peau de Roger Rabbit ?"
- Bah, elles sont mortes. Faut dire que (rire) elles étaient un peu con quand même.
- S'il n'y avait que le rire de hyène... Tu ressembles à Clochette.
- Comment ça à Clochette ?
- Tu scintilles en rose flash et vert... Enfin, vérifie par toi-même.
- (horrifié) Rose tu as dit ? (fonce dans la maison)
- Je parie qu'il va hurler dans 3... 2...
- AHHHHHHHHH ! Je suis tout rose. Ahhhh mais quelle horreur ! Coco, viens ici tout de suite !
- (rire) Le maître a aimé ma petite farce ?
- Je hais le rose ! Reviens ici tout de suite !!!
Entre les tentatives de meurtre de Bonehilda et Coco, Al et moi avons décidé de passer une nuit très loin de notre logement en allant au festival de l'amour. Je n'ai pas pu m'empêcher de vérifier plusieurs fois ce qu'il y avait dans mon thé. Mais j'étais tranquille ici. Ce thé aux fleurs de Sakura était super bon, doux et sucré. J'aurais pu en boire des litres ! Al, de son côté, a cherché un bon café Latte après m'avoir dit que le thé, c'était pour les vieilles mamy. Quand il a vu que la vieille mamy allait lui coller son thé dans la tronche, il a fui vite fait...
En attendant son retour, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller voir le gourou de l'amour. Je me suis dis sur le coup que ce serait rigolo, mais en fait, la séance a tourné d'une étrange façon.
- Bonjour ma... mademoiselle ?
- J'aurais bien aimé, mais c'est Madame.
- Ah, vous êtes mariée.
- Disons qu'un grand rigolo a réussi me faire changer d'avis sur le mariage.
- Qu'avez-vous envie de savoir mon enfant ?
- Hmm.. je ne sais pas trop. J'étais un peu venue par curiosité. Juste savoir mon avenir sentimental, ce qui va se passer dans les prochains temps... histoire d'être rassurée. J'ai eu un passé sentimental compliqué avant mon mari.
- Je vois. Je ressens que... oh mon dieu !
- Quoi ? Je devrais divorcer avant de souffrir, c'est ça ?
- Votre mari. Il est sombre. Je ressens beaucoup de noirceur.
- (rassurée) Ah, ça c'est normal. C'est le fils de Lucifer.
- (étonné) Pardon ?
- Oui enfin, c'est compliqué. Lors de sa conception, un gardien et un veilleur ont mis leur essence respective sur les parents biologiques de mon amoureux. Ce qui fait qu'il est à la fois gardien et veilleur.
- Gard... quoi ?
- Il est mi-ange, mi-démon si vous préférez. Mais pourquoi je vous ai dit tout ça moi ?
- Je... oui, hmm... je vois qu'il vous fera une surprise très bientôt. Je dirais même une surprise ce soir-même.
- Oh, je n'en doute pas. Albrecht est un homme surprenant.
Évidemment, cet entretien avec le gourou de l'amour avait réveillé chez moi des choses que j'aurais préféré oublier...
- Alors, la petite vieille a bu sa verveine ?
- Hmm ? Oui...
- Houla, cet air tout triste. Mais qu'est-ce qui se passe ? Je t'ai vraiment blessé avec ma vanne pourrie ?
- Non, ne t'inquiète pas. Je suis allée voir le gourou de l'amour.
- Oh, laisse-moi deviner : "Je vois... que vous êtes avec un mauvais garçon et qu'il vous laissera le coeur en miettes, après vous avoir utilisée"
- Oh non, il a juste dit que tu étais sombre.
- C'te scoop. C'est pas comme si je te l'avais caché.
- Non mais, j'aurais pas dû aller le voir. En fait, je comptais être rassurée... mais je pense que je suis la seule à pouvoir me rassurer sur... l'amour en général.
- Figure-toi que moi aussi je suis allé le voir.
- Tu voulais savoir si tu avais bien fait de changer de partenaire ?
- Très drôle. Par contre, je suis certain que ce qu'il a dit va te rendre le sourire.
- Essaie pour voir.
- Il a dit que tu venais de la troisième étoile après Sirius.
- (petit sourire) J'ai toujours su que j'étais née sur la mauvaise planète.
- Tu es un être interstellaire ma Lamé. Je trouve ça trop mignon. D'ailleurs, j'ai un petit truc pour toi.
- Je sais.
- Comment ça tu sais ? Je suis très discret quand je veux... Me faire préparer une surprise, c'est le seul moyen pour me faire taire d'ailleurs.
- Non mais, c'est le gourou de l'amour. Il m'a dit que tu allais me faire une surprise.
- Tss, il l'a gâchée du coup.
- Alors, attends. Rha, ça ne veut pas sortir de ma poche.
- Tu as écrit tout ça ?
- Bah oui... Je sais que j'ai une bonne mémoire. Mais quand même.
- Tu es certain de pouvoir te relire avec tes pattes de mouche ?
- Tss, tais-toi et profite un peu. Tu as eu beaucoup d'hommes qui t'ont écrit une déclaration d'amour ?
- Hmm... non, tu es le seul.
- Ah, tu vois. (s'éclaircit la gorge) Lamé, ma petite étoile interstellaire... bon, le interstellaire, je viens de le rajouter.
- (sourit) Tu vas commenter chaque phrase ?
- Chut... Lamé, ma petite étoile, depuis que je suis enfant, j'ai toujours rêvé de rencontrer LA personne avec qui faire toute ma vie. J'ai cherché longtemps... j'ai cru trouver, pour me rendre compte que je m'étais trompé. Il me manquait toujours quelque chose... ce petit truc qui me faisait dire à l'intérieur de moi que j'étais complet et enfin bien. Et puis, un jour, nos routes se sont croisées.
- (essuie une petite larme)
- Ah mais non, pleure pas. Je pensais que ça te rendrait ta bonne humeur.
- Je suis juste émue abruti. Continue.
- J'ai mis longtemps à admettre que tu étais la personne dont mon âme avait besoin. Lamé, sache que je t'aime plus grand que l'univers... plus grand que l'infini... et bien plus que mon pot de Nutella. Si je devais aller sur une île déserte, je serais capable d'oublier ma friandise préférée car ma friandise préférée c'est toi. Tu es l'addiction dont je ne pourrais plus jamais me passer.
- (perplexe) Je... plus que ton pot de Nutella ?
- Bah quoi. C'est un compliment j'te ferais dire.
- J'ai été comparée à un pot d'huile et de sucre.
- J'y suis accroc à ce combo d'huile et de sucre figure-toi.
- Tu es impayable. Il y a bien que toi pour réussir à caser une vanne dans une déclaration d'amour.
- Ce n'était pas une vanne mais un avant-goût de ce qui t'attend ce soir. (sourire en coin) Je compte mixer ensemble mes deux addictions.
- Avec Bonnie et Coco couette en embuscade pour nous assassiner dès qu'on sortira de la tente. Désolée, mais non.
Oh, s'il n'y a que ça (sors une clé)
- (surexcitée) On déménage ?
- Euh non, j'ai juste pris une chambre d'hôtel pour cette nuit.
- Tout sauf me retrouver dans cette fichue maison hantée.
- Oh, moi qui voulait t'emmener faire le tour des châteaux hantés en Ecosse.
- Avec un protecteur tel que toi, j'irais partout.
- Bah là, c'est pas ultra romantique, mais ce sera direction San Myshuno, quartier des arts.
- Ce sera très bien. Tu es adorable.
- Je sais.
- (chuchote) Oh, tiens. Ça fait longtemps.
- Salut vous deux.
- Hey Momo. Arf, le rose, c'est fadasse sur toi.
- Ouais je sais... Mais j'avais envie de changer. Je fais peur aux mecs avec mes fringues dark.
- T'es vilain Al. Ça lui va pas si mal.
- Merci Lamé, c'est gentil. Ça va vous deux ?
- (timidement) Euh oui... Je...
- Relax Lamé. Franchement, Luna et moi, on n'a jamais été copines. Ça me gêne pas que vous soyez ensemble perso.
- Oui mais... j'ai des remords quand même.
- Tss, j'étais déjà séparé de Luna de toute façon. Arrête avec ça.
- Je suis contente que Faust ait retrouvé quelqu'un. Ce grand rigolo a besoin qu'on prenne soin de lui.
- Tss... et toi, qui prends soin de toi ?
- Pas Caleb en tout cas. Il est tombé en panne d'énergie en plein milieu du festival.
- Ah, c'est bête ça. Il a dû chopper quelque chose.
- Oh non... Al...
- (petite voix) Oui ?
- La façon dont tu l'as dit t'a trahi...
- (rire) D'accord, c'est toi. Je vous laisse. Je vais chercher un autre mec pour profiter de ma soirée. Salut les amoureux.
- Bye Momo.
- Tu ne peux pas t'en empêcher. Tu es incroyable.
- Au moins, il ne s'est pas mis entre-nous cette fois-ci. A Strangerville, il le faisait tout le temps. C'était terriblement agaçant.
- Monsieur Faust, si vous voulez profiter de notre nuit à l'hôtel, vous allez lui rendre ce que vous lui avez pris et tout de suite. Et je te vois venir. Tu lui rends tout...
- Je peux en garder juste un tout petit peu... allez...
- Non. Quand je dis tout, c'est tout.
- Pff...
- Voilà, c'est fait...
- Tu es sûr que tu as tout rendu ?
- Tu vas bien devoir me faire confiance.
- Je suis certaine que tu en as gardé. Ton sourire en coin te trahit.
- Tss, faut que je travaille ça. Ma bouche parle pour moi.
- Et les yeux aussi.
- Je peux bien mentir quand je veux.
- Nop... quand tu bluffes, tu as les yeux fixes et froids.
- Tu me connais trop bien. J'ai bien fait de t'épouser.
- Oh, tu es trop mign...
- Houla, avant d'être émue, j'allais dire que ça m'évitait de devoir te supprimer.
- (rire) J'en peux plus de toi.
- Ah mais je ne rigole pas. Tu es percé un de mes secrets. J'aurais été obligé de te faire taire.
- (rire) Il y en a pas deux comme toi.
- Oh... je peux toujours me dédoubler avec mon pouvoir si tu veux.
- Je retire ce que j'ai dit. Un seul Al me suffira pour ce soir.
- Tu as vu qu'on était près d'une arche de mariage ?
- Blanc et rose oui.
- Il pourrait être plus joli, mais c'est un détail ça (sort quelque chose de sa poche)
- Mais...
- Je sais que tu as déjà une bague, mais par contre, pas ces boucles d'oreilles.
- Oh elles sont trop belles ! Je les voulais tellement ! Comment tu as su ?
- J'ai mes petits secrets.
- Tu me stalkes sur les réseaux... tu devrais avoir honte chéri.
- Si ça me permet de te faire de jolis cadeaux, je continuerai à faire l'espion.
- Joyeuse Saint-Valentin ma Lamé
- Oh tu es trop adorable. Je n'ai pas prévu de cadeau...
- J'en ai déjà eu hier, c'est bon. Je vais pas être fêté deux jours de suite. Puis... je t'ai toi.
- Tu es trop mignon.
- Tu me rediras ça quand je t'aurai parlé de mes dernières manigances.
- Hein ?
- Je t'expliquerai tout ça en temps et en heures. En attendant, profitons ensemble de cette bulle temporelle rien qu'à nous.
( à suivre )
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