18. Les présentations sont faites
Manoir de Vladislaus Straud – Forgotten Hollow
- Nous sommes les premiers on dirait. Tu vois qu’on avait le temps pour un autre round.
- Les premiers ? On a vu la voiture de ton père.
- Sa caisse est toujours là. A croire qu’il crèche chez tonton Vlad. C’est suspect …
- Je t’assure qu’il rentre chez lui. Qui voudrait dormir dans les chambres glauques du manoir ?
- Je veux bien le croire. Quoiqu’il en soit, la présence de père ne compte pas. Donc, j’avais raison : nous sommes les premiers.
- La mauvaise foi incarnée, doublée d’une envie certaine de mettre fin à ses jours.
- Moi ? Sûrement pas.
- Vu comment tu fonces sur l’autoroute, permets-moi d’en douter chéri.
- Chéri … Tu sais à qui tu me fais penser quand tu m’appelles comme ça ?
- Je ne suis pas forte pour les devinettes Charlie. Je ne vois pas du tout.
- A ma mère ! Alors s’il te plaît, évite les chéris, tu me feras grandement plaisir.
- Il faudra t’y faire. J’appelle tous ceux que j’aime comme ça. Tu demanderas à Al. Je lui sors du « chéri » tout le temps.
- Ah, parce que tu aimes Al maintenant ...
- Bien entendu. Mais pas de la même façon que toi.
- J'espère bien. Quoiqu'il en soit, évite les chéris, ça me donne la très grosse impression de me faire ma mère. Si je voulais sortir avec quelqu’un comme elle, je sortirais avec … Luna par exemple !
- Luna ne ressemble pas à ta mère.
- Elles ont exactement le même côté bisounours.
- Tu fais ce que tu veux, mais tu risques de gros problèmes. Ça m’étonnerait que Al soit ravi de voir un autre mec tourner autour de sa bien aimée.
- Moi avec Luna ? Pitié Lilith. Elle est mignonne, tout ce que tu veux, mais le genre petite fille qui s’extasie devant le dernier Disney, non merci. A bien y réfléchir, Al doit avoir un sacré sens de l’abnégation pour supporter tout ça. Comment il fait ?
- Il y a un lien entre eux que tu ne peux pas comprendre Charlie.
- Ça, je l’avais bien remarqué, merci pour l’information Watson. Ce qui est certain, c’est que je ne comprendrai jamais ce qu’est l’amour.
- Lilith ? Qu’est-ce que tu as ?
- Rien ...
- Oh, laisse-moi deviner … Ce n’est pas parce que je ne comprends rien à l’amour que je ne peux pas le vivre Lilith. Il faut vraiment que tu me laisses le temps d’intégrer l’idée d’amour, sentiment, couple … Ce n’est pas naturel pour moi.
- Pourtant, tu as vécu avec des parents unis.
- Mouais …
- Ton père aimait énormément ta mère. Et de son côté, elle avait beaucoup de respect et d’amitié pour lui.
- C’est pour ça que maman a conçu mon frère avec parrain et qu’elle voulait quitter mon père pour retourner avec son premier amour.
- Quoi ?
- Ah, ça t’en bouche un coin. Voilà ce que j’ai appris en laissant traîner mes oreilles en compagnie d’Anastasia hier soir.
- Si je m’attendais … ça veut dire que Al et toi, vous auriez eu un frère en commun. Finalement, on dirait bien que Cornélius avait raison.
- Il disait quoi ?
- Il tenait un journal avec ses flashs et visions. Il m’avait confié qu’il avait vu que la famille Beaumont serait liée à un moment donné aux Faust et aux Massouf.
- Liées ? Comment ça ?
- Écoute, c’est tout ce que je sais. Si ça trouve, Cornélius lui-même ne savait pas de quoi il retournait. Les visions qu’ils ont peuvent parfois être obscures.
- Et il y avait quoi d’autres écrits dans son journal ?
- Je ne sais pas. Demande à Méni ou à Al. A priori, l’un ou l’autre a dû en hériter.
- Bof, connaître l’avenir, je ne vois pas à quoi ça va m’avancer.
- Ça peut aider parfois.
- Hmm, aurais-tu été mise au courant de ce qui se passe entre nous maintenant ?
- Pas le moins du monde. Et si j’avais su, je crois que je me serais exilée très loin.
- Tu aurais quitté ton père et ton frère sérieusement ?
- Non tu as raison. Je n’ai jamais pu me séparer de l’un et l’autre. C’est …
- Ta famille ?
- Exactement. Vladislaus a fait un excellent père de remplacement.
- Il était comment ton père ? Le vrai je veux dire.
- Je l’aimais de tout mon cœur, tout comme ma mère. C’était des gens de bien, qui donnaient de leur argent et de leur temps pour aider les plus démunis. Ça a fini par les tuer …
- Je vois …
- Alors Cal et toi, vous honorez leur mémoire comme il se doit. Vous êtes des personnes biens également. Par contre, tu as intérêt à ne pas mourir. Fais-moi plaisir. J’ai déjà eu ma dose en perdant ma maman.
- C’est promis, je ferai attention.
- Allez, viens, on rentre, on sera mieux au frais.
- Mais qu’est-ce que c’est que ce bazar !!!
- Bon sang, ça, ça ne m’avait pas manqué …
- C’est Honorine qui crie comme ça ?
- On dirait bien oui. Je me demande pourquoi …
- Monsieur Vladislaus, c’est INADMISSIBLE !
- Mais …
- Il n’y a pas de MAIS ! Comment peut-on vivre dans un environnement aussi …
- Poussiéreux ?
- Merci monsieur Jacques. Poussiéreux, c’était le mot que je cherchais.
- Depuis combien de temps le ménage n’a pas été fait ici ?
- Vous m’offensez Honorine. La maison est très bien tenue.
- Vous avez vu le nombre de toiles d’araignée ? Et la taille de … cette CHOSE !
- Cette chose s’appelle Arachné Honorine.
- Arachné … Depuis quand vous donnez des noms aux araignées ? Ce ne sont pas des animaux de compagnie.
- Peut-être, mais elles sont très utiles. Elles tuent les insectes nuisibles.
- Oui et elle ferait certainement de très vilaines morsures si quelqu’un ici se faisait mordre. Vous avez bien de la chance que plus aucun enfant ne traîne par ici constamment, sinon je vous jure que je vous tirais les oreilles sur le champ.
- J’aimerais bien voir ça …
- Non Vladislaus, ça, c’était une très mauvaise réponse. Moi, à ta place, je me boucherais les oreilles.
- NE VOUS MOQUEZ PAS DE MOI !
- Pas la peine de crier. J’entends très bien Honorine.
- Je t’avais prévenu. Quand elle crie, elle ne fait pas semblant.
- Moi qui vous croyais adorable.
- Je le suis monsieur Vladislaus. Mais voir cette cuisine dans cet état me met hors de moi. Il faut que … il faut que je nettoie.
- Ah ça non !
- Je vous en prie. Je ne peux pas laisser ça dans cet état.
- J’ai dit non. Vous êtes mon invitée Honorine. Pas ma femme de ménage.
- Je vous conseillerai alors de vous occuper de cette pièce ou alors d’engager quelqu’un pour le faire.
- Bah alors Honorine. On teste l’insonorisation du manoir ?
- Monsieur Charles, mon petit. Mademoiselle Lilith, vous êtes rayonnante.
- Merci. Vous êtes très belle aussi dans cette robe. Le rouge vous va à ravir.
- C’est moi où … vous êtes très proches tous les deux ? Vous me cacheriez quelque chose monsieur Charles ?
- Moi ? Non voyons …
- Les regards et les sourires ne trompent pas. On dirait qu’il y a du nouveau couple dans l’air.
- Ça se voit tant que ça tonton ?
- Un peu oui …
- Ah … Par contre, évite le mot « couple », ça me donne des boutons.
- Tiens, pour une fois, on sera en accord sur quelque chose … ça me donne des boutons à moi aussi.
- Voyons Jacques. Tu pourrais te réjouir un petit peu. C’est beau l’amour. Après les enfants, c’est ce que je préfère : les mariages.
- Mariage ? Il ne faut pas exagérer non plus. On vient de se mettre ensemble …
- Tout ce que je vois, c’est que je peux faire une croix sur la perpétuation du nom des Beaumont.
- Eh bien, il était temps de nous ramener une fille monsieur Charles. Je n’ai rien contre Mademoiselle Lilith, mais je suis d’accord avec votre père. Vous auriez pu choisir une mortelle quand même. J’aurais bien aimé pouponner avant de partir rejoindre le paradis.
- Le paradis n’existe pas Honorine.
- Laissez-moi rêver un petit peu mon garçon. Eh bien, ça fait un de nos petits casés.
- Ne dis pas ce mot s’il te plaît …
- Ah non, vous comptez mal. On en a deux de casés.
- Deux, comment ça ?
- Al sort avec Luna.
- C’est sûr que ça couvait depuis un moment.
- Et ça vous réjouit Vladislaus ? C’est une inquisitrice je vous signale. Al et vous êtes vraiment à mettre dans le même panier. Entre vous qui courrez après une vampire et Faust Junior qui se prend pour Roméo …
- Casé … Mais il est tout petit !
- Le petit Al, comme tu dis, fait bien 1m90 et a 15 ans maintenant Honorine. Je crois que tu vas avoir un choc quand tu vas le voir tout à l’heure.
- Dire que je ne l’ai plus vu depuis …
- Depuis que j’ai quitté le domaine pour faire mes études à San Myshuno. Donc, ça doit bien faire 7 ans maintenant.
- Ça ne me rajeunit pas tout ça.
- A qui le dites-vous Honorine. Je les vois encore se balader Jamal et Charles enfants, avec Al, toujours sur leurs talons tellement il était en admiration devant son modèle.
- Son modèle ?
- Je crois que père parle de toi chéri.
- Modèle, faut pas exagérer. Je pense qu’il adule plus son père que moi.
- Tout le monde adule toujours Faust de toute façon …
- Père, tu ne vas pas commencer …
- Au moins, on peut dire que cette conversation a réussi à calmer les esprits.
- Ça crie toujours dans ce manoir de toute façon.
- Il faut absolument que je fasse faire un rituel de purification par Meinhard. Cette bâtisse doit être maudite.
- Je dirais que nous sommes juste barrés tous autant que nous sommes. Rien à voir avec une malédiction tonton. Faudra que tu nous uses comme ça.
- Si la cuisine pouvait arrêter de s’user par contre …
- Je crois que mon père a compris Honorine. Nous veillerons à faire un effort.
- J’espère bien. Il ne faut pas laisser votre père vivre dans … je n’ai pas de mot. Et avec un monstre dans la cuisine en plus.
- Ah … elle a vu Arachné père ?
- Oui …
- J’en suis bouche bée.
- Je crois que c’est normal pour des vampires Honorine. Tu te fais du mal pour rien.
- Ça ne m’empêchera pas de penser que cette cuisine et la maison, en général, ait besoin de plus de lumière et de soin. Si ça vous pèse de vous occuper de ça, autant prendre une employée.
- C’est marrant qu’Honorine en parle. Je me faisais justement cette réflexion.
- Ahhhhhh !
- Cal, il faut vraiment que tu arrêtes de débarquer de nulle part. Tu vas finir par tuer quelqu’un par crise cardiaque.
- Ce serait ma journée alors, parce que j’ai réussi à faire s’évanouir une demoiselle.
- Qui ça ?
- La maman du petit Romain. Vous savez, le petit qui était avec Sorena hier.
- De mieux en mieux. Tant que vous y êtes, allez dire à tout le monde que les éveillés, les loups garous et les vampires existent, histoire qu’on se fasse tous disséquer.
- Père …
- En tout cas, Jamal a eu fort à faire pour la ranimer. Enfin, comme ça au moins, je lui ai mâché une partie du travail pour qu’il la séduise.
- La séduire ? Jamal est à fond sur une copine de collège. Comment elle s’appelle déjà ? Euh … Ah oui, « Stéphanie ».
- Tu retiens les prénoms toi maintenant ?
- Ça m’arrive parfois.
- Bah c’est elle.
- Hein ? Stéphanie est la maman de Romain ?
- Tu as l’air choqué chéri.
- Mais … elle a l’âge de Jamal et … Ah la vache. J’ignorais qu’elle avait eu un gamin alors qu’elle était encore adolescente.
- Si tu pouvais enlever ce sourire crispé de ton visage, on t’en sera gré Charlie. Tu fais peur …
- Désolé, mais je suis scié …
- Et elle faisait quoi chez toi exactement ?
- Disons que le petit voulait me remercier pour lui avoir sauvé la mise hier et … comment dire. De fil en aiguille, je lui ai dit que j’étais un vampire.
- Tu as fait quoi ? Je crois avoir très mal entendu …
- Ohoh, on dirait que mon frangin chéri va avoir des problèmes …
- CALEB VATORE ! Sinistre crétin !
- Non mais avant de te fâcher, …
- Qu’est-ce qui t’a pris de lui balancer ça à cette jeune femme ! Non … ne me dis pas que c’était pour draguer …
- Pff, comme si j’avais besoin de ça pour draguer, sincèrement … Je t’assure que c’était parti d’une bonne intention. En parlant avec elle et Jamal, on a appris qu’elle avait de gros problèmes avec son ex-employeur. Vous ne devinerez jamais qui c’est !
- Vu que ni parrain ni Al ne sont là, vas-y, balance.
- Les Huntington …
- Tu n’es pas sérieux là ?
- Je ne rigole pas. Je me suis permis de chercher dans les souvenirs de Stéphanie et il s’avère que madame Huntington a proféré des menaces à son encontre. Elle lui a dit qu’elle ne la laisserait pas partir comme ça alors qu’elle en sait trop sur eux.
- Pauvre petite.
- Et elle sait quoi au juste ?
- Rien … je crois que la femme et le mari sont aussi pourris l’un que l’autre.
- De mieux en mieux …
- Tu n’as que cette phrase à la bouche aujourd’hui.
- Désolé ne pas parler le «Djeun’s » comme Faust avec des « Génial » « La vache » et j’en passe.
- Arrête un peu de te comparer à lui tu veux. Vous êtes radicalement différent.
- Ton cher grand-père me l’a assez rabâché oui …
- Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit ! Si tu pouvais un peu te dérider, tu me ferais grandement plaisir. Tu tires une tête de 3 mètres de long.
- Je m’inquiète figurez-vous. J’ai déjà vu Audrey Huntington. Cette femme est un véritable poison. Si elle est alliée à son mari, nous allons au-devant de gros problèmes. On a l’alliance parfaite entre le cerveau et la méchanceté gratuite.
- Je ne comprends toujours pas pourquoi tu lui as dit que tu étais un vampire.
- Je lui ai proposé un emploi de femme de ménage chez toi.
- QUOI !
- Ça tombe à pic monsieur Vladislaus. Moi à votre place, je dirais oui. Au moins, la cuisine retrouverait visage humain.
- Tu vois, même Honorine pense que c’est une bonne idée.
- Ce n’est pas une bonne idée du tout ! Je suis un vampire Caleb !
- ça, elle le sait bien maintenant.
- Tu es vraiment un crétin. J’aurais dû le savoir avant de te transformer que tu m’apporterais du souci.
- Écoute, au moins, elle sera en sécurité avec toi. Et puis, tu auras Romain ici. Tu aimes bien voir des enfants rôder dans les parages.
- Tu es au courant qu’on a une goule au sous-sol pour le moment ? J’attends toujours la réponse de Dracula à mon e-mail pour savoir quoi en faire. Son silence est suspect d’ailleurs. Ça veut dire qu’il n’est toujours pas rentré dans son château dans les Carpates.
- Il est peut-être allé voir Lucy et Mina à Londres.
- Vu les rapports de Dracula avec son ex-amante, je ne pense pas non. C’est toujours Lucy qui se déplace pour voir son père, pas le contraire.
- Comme Lucy Westenra et Mina Murray ? Sérieux ?
- Je suis très sérieux Charles.
- Faudra vraiment que tu nous le présentes un jour. Ce vampire m’intrigue.
- Je ne doute pas que vous allez vous étriper si vous vous rencontrez …
- Pourquoi ?
- Vous avez une personnalité similaire.
- Et vous avez déjà vu les filles ?
- Charles …
- Quoi ? J’ai le droit de demander quand même.
- Je suis le seul à les avoir vues. Elles sont très charmantes. Mais j’espère qu’elles ne viendront jamais ici. Surtout Lucy …
- Pourquoi ?
- Si elle vient, elle va mettre le bazar. Je n’ai vu aucun homme lui résister.
- Autant qu’elle reste où elle est … On peut dire que les femmes ne nous ont pas réussi à Faust et moi …
- Père … Vous êtes trop vieux pour vous maquer de toute façon.
- Je vous remercie Charles …
- De rien, c’était cadeau.
- Vous rigolerez moins quand mademoiselle Westenra viendra mettre fin à votre amitié avec Faust Junior parce que vous vous battrez pour séduire la même femme et que vous n’aurez plus que vos yeux pour pleurer parce que Al aura réussi à l’avoir et pas vous.
- N’importe quoi … Non mais … Lucy … Elle est plus belle que Lilith ? Non, ça c’est impossible.
- Pas plus belle, mais … Disons qu’elles possèdent des charmes différents.
- Et qui il a d’autres comme enfant ? Si ce n’est pas indiscret.
- Juste ces deux-là et je crois que ça lui suffit amplement. Lucy vaut au moins trois vampires à elle seule. Elle est pire que Caleb.
- Merci père … Je vais finir par croire que je suis une catastrophe ambulante.
- Je n’en suis pas loin, parce que je sens une odeur ici que je ne connais pas. Donc, tu m’as ramené cette jeune femme au manoir sans ma permission. Mieux … Je la vois !
- Il fallait bien que je vous présente.
- Je n’ai pas dit oui Caleb …
- Mais tu vas dire oui. Tu sais très bien que tu ne peux rien me refuser.
- Par l’Univers ! Si j’avais su, je serais resté un vampire solitaire.
- Voyons père, tu te serais ennuyé comme un rat mort sans nous deux.
- Alors c’est oui ?
- (soupir)
- Je savais que tu dirais oui ! Par contre, si tu pouvais virer totalement ta forme sombre, ce ser….
- Hors de question ! Si elle veut travailler ici, elle fera avec ma nature de vampire, ou je ne prends personne. Ai-je été clair ?
- Euh oui … J’espère juste qu’elle ne va pas nous faire une crise cardiaque cette fois-ci.
- Tu n’auras qu’à lui faire un massage cardiaque frangin. Je parie que tu en rêves …
- Ça c’était vache Lilith ! ça va se payer, je te préviens !
- J’ai hâte.
- Alors c’est ici que vit le comte Vladislaus ? C’est …
- Lugubre ?
- J’allais dire autre chose pour être polie, mais oui, c’est lugubre. Ça lui arrive de voir un rayon de soleil par ici ?
- Non pas vraiment. Les vampires aiment l’obscurité. Ils ont tendance à vivre la nuit.
- J’imagine.
- Moi je trouve ça trop cool maman ! Tu te rends compte. Ce sont des supers héros.
- Il faut que tu arrêtes avec les supers héros mon ange.
- Et donc, toi, tu as des pouvoirs.
- Oui.
- Ça fait longtemps ?
- Je suis né comme ça.
- D’accord … Je l’ignorais. Tu parais tellement …
- Trop bête pour être spécial ?
- Non, j’allais dire « normal » et … ce n’était pas pour être polie. Je ne te trouve pas bête du tout.
- C’est vrai ?
- Bien sûr.
- J’ai dit quelque chose qui t’a blessé Jamal ? Tu as l’air fermé.
- Non du tout. Je suis juste un peu nerveux.
- Crois-moi, je le suis plus que toi. Qu’est-ce qui a pris à ton ami de me dire qu’il était un vampire ?
- Ça te gêne que l’on soit différent ?
- Non, pas du tout ! Ne te méprends pas. Disons que c’était un peu … soudain pour moi. Dans mon esprit, tout ça, ça n’existait pas. Et d’un coup, je vois mon regard sur le monde changer.
- J’avoue que je suis hyper soulagé que tu sois au courant … du moins pour moi.
- Pourquoi ?
- Parce que … enfin … je trouve ça important de dire à quelqu’un qu’on …
- Oui ?
- Pff, mais pourquoi je n’y arrive pas … Je suis vraiment bête.
- Tu es timide. C’est mignon tout plein.
- Ah oui ?
- Tu sais, je ne mords pas.
- Mouais … Sauf si Caleb s’occupe de te faire transformer.
- Pourquoi je voudrais ça ?
- Bah je crois qu’il te plaît. Tu l’as invité à dîner.
- Pas du tout. Je l’ai invité pour faire plaisir à Romain. Il a l’air de l’aduler.
- Alors … il … enfin …
- Oui ?
- Salut Stéphanie. Ça faisait longtemps.
- Charles ? Toi ici ? ça veut dire que tu es … spécial toi aussi ?
- On peut dire ça. Elle a l’air de le prendre bien on dirait. C’est donc toi la maman du petit fugueur.
- On dirait bien.
- Charlie …
- J’aurais mieux fait de me taire, c’est ça ?
- Si tu pouvais virer, ça m’arrangerait !
- Sûrement pas. Je suis venu te sauver figure-toi. Tu bafouillais comme un abruti.
- Enfoiré !
- Moi aussi je t’aime Jamal.
- Vous êtes toujours amis depuis tout ce temps tous les deux ?
- Inséparables.
- Je me souviens que vous faisiez les quatre cents coups à l’époque.
- On ne s’est toujours pas calmé depuis.
- Je vais faire ce que tu me demandes mon fils. Mais tu me devras une faveur.
- Ça marche.
- C’est elle ?
- Oui.
- Je comprends mieux. Tout à fait ton genre.
- Bonjour monsieur le comte.
- Bonjour mon petit. Bien dormi malgré ta rencontre inopportune avec Siobahn ?
- Oui, plutôt bien même. Je n’ai pas eu si peur que ça.
- Tu me présentes à ta maman ?
- J’espère pour vous qu’elle ne va pas s’évanouir en vous voyant comme ça.
- Trop tard, c’est déjà fait …
- O mon dieu !
- Ça va Stéphanie ? Tu es toute pâle.
- Ah, je crois comprendre.
- Ah non, tu ne vas pas t’évanouir à nouveau.
- Une petite réanimation par Jamal peut-être ?
- Enfoiré, je te retiens !
- Bah quoi, je te rends service.
- Non, ça ira. Je vais bien. Enfin, je crois.
- Je crois que je vais faire les présentations. Parce que tonton est trop timide aussi.
- Stéphanie. Je te présente le célèbre comte Vladislaus Straud.