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8.2 Faces cachées (2)
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8.2 Faces cachées (2)
Maison des Vatore, Forgotten Hollow
- Fini de jouer maintenant. Tu vas te servir de ta forme sombre.
- Mais père ! Vous savez ce que ça donne quand je le fais. Je refuse de céder à l’ombre.
- Tu ne dois pas y céder, mais justement faire corps avec elle. J’ai besoin d’un vampire au maximum de ses capacités. Sans ça, tu es inutile. Et dans ce cas, je me verrai dans l’obligation de revenir sur ma décision de te transformer. Ai-je été clair ?
- Oui père, c’est très clair. Mais je ne peux pas. J’ai beau savoir que tu me supprimeras si la vie des éveillés devaient être en danger à cause de moi … J’en suis totalement incapable. La dernière fois que j’ai utilisé ma forme sombre, ça a été la catastrophe. Jamais père n’aurait dû me transformer ! Seule Lilith avait l’étoffe de devenir un vampire.
- Caleb, ressaisis-toi ! Une chance que ma sœur ne soit pas là pour m’entendre débiter des âneries. Elle m’aurait déjà mis une bonne raclée pour me remettre les idées en place. Si père m’a proposé la transformation, c’est qu’il jugeait que mes capacités d’éveillé étaient utiles. Je suis vraiment un abruti ! Depuis plus d’un demi-millénaire, je passe plus mon temps à jouer au sorcier avec ma maîtrise des charmes, plutôt qu’à apprendre à utiliser ma forme sombre. Mais qu’est-ce qui cloche chez moi ? Avec mes hésitations, j’ai perdu la face contre Siobahn.
- Tu m’as pris de court la louve et tu m’as ridiculisé devant une belle femme que je convoite. Mais je te jure que ça ne se reproduira pas deux fois. Ma vie et mon honneur en dépendent. La prochaine fois, je prendrai plaisir à lui faire mordre la poussière et je rendrai fier mon père.
- Pourquoi attendre que l’occasion se représente ? Je pourrais retourner au donjon et la tuer tout de suite. De toute façon, … à quoi nous serviraient ces cabots sans leur alpha ? Autant mettre fin à leur calvaire tout de suite.
- Oh non, ça recommence ! Il faut absolument que je me contrôle.
- C’était moins une. Encore un peu et j’aurais eu un meurtre sur les bras.
- Je suis dans les ennuis jusqu’au cou. Comment faire pour utiliser ma forme sombre sans être un danger pour les autres ? Lilith et père ont déjà tout tenté lors des entraînements. Univers, j’ai besoin d’un signe, mais surtout d’aide. Envoyez-moi quelqu’un pour m’enseigner à accepter ma part d’ombre.
Manoir de Vladislaus Straud, Forgotten Hollow
- Ça commence à faire long. Je vais rejoindre Vladislaus pour les aider. J’aurais déjà dû le faire bien avant.
- Ne t’inquiète pas. S’il y a le moindre problème, notre maître vampire interviendra. Mais je gage que Charles aura réussi à sortir Sorena et son ami du pétrin. Mon garçon commence à devenir un sorcier très puissant. Il ferait la fierté de son grand-père Lucien.
- Pourquoi tu ne lui dis pas que tu es fier de lui ? Ton fils n’attend que ça. Mais à la place, tu le rabaisses sans arrêt.
- Si je l’avais mis sur un piédestal, il n’aurait jamais fait autant d’effort pour s’améliorer avec son pouvoir.
- Tu es certain que c’est la seule raison ?
- Bon d’accord. Je suis trop fier pour admettre devant lui que je l’aime.
- Tel père, tel fils. Charles te ressemble tellement.
- Tu sais Muraad … C’est très douloureux pour moi d’être en présence de Charles parce que … quand je le regarde, je vois Élise. Il tient beaucoup plus d’elle qu’il ne le laisse paraître. Elle me manque.
- Elle nous manque à tous.
- Ah c’est bon ! Ne me rappelle pas à quel point je dois partager mon deuil avec Faust !
- Votre querelle commence à devenir ridicule. Ça fait maintenant 20 ans qu’elle est morte. Pourquoi tu continues à lui en vouloir ? Meinhard l’aimait autant que toi. Il en souffre horriblement.
- Je lui en veux, parce que lui, il a eu son amour inconditionnel. Parce que, durant toutes ces années où j’étais marié avec elle, ils continuaient à se voir. Et surtout, parce qu’il peut continuer à lui parler alors que moi, je ne peux pas !
- Tu te trompes Jacques. Il n’a jamais vu Élise une seule fois depuis son décès. Il m’en a déjà parlé. Il n’a même pas pu établir contact avec votre fils décédé d’ailleurs.
- Leur fils tu veux dire. Et là, ne me reprends pas. Élise et moi n’avions plus aucune relation à l’époque où elle est tombée enceinte. Avant de mourir, elle voulait divorcer et retourner avec Faust. J’avais accepté qu’elle parte tellement je l’aimais … Elle était si malheureuse sans lui.
- Écoute Jacques, tout ça ne me regarde pas. Mais je crois qu’il serait bon d’en parler avec Meinhard et de régler ça définitivement. Si nous unissions nos forces tous les trois, nous pourrions donner un meilleur exemple aux jeunes. Tu ne crois pas ?
- Unir nos forces ? Vous vous fichez de moi ? Vous aviez déjà tous pris la décision de former les enfants sans m’en parler ! Vous parlez d’une famille ...
- Jacques, ne le prends pas comme ça.
- D’ailleurs, il s’en sort comment le fils à Faust avec Jahia lors des entraînements ?
- Jahia entraîne uniquement Jamal, Latifah et Sorena. Crois-moi, elle a déjà assez de boulot avec eux trois. Ils sont insupportables.
- Qui entraîne Albrecht alors ?
- Son père j’imagine.
- Je suis un homme trop fier et obtus, mais je ne suis pas stupide Muraad. Qui entraîne Al ?
- Je te l’ai dit. Ça doit être Meinhard.
- Tu as hésité avant de me répondre. Donc, je sais déjà que ce n’est pas le cas. Je suis certain que c’est Vladislaus qui s’occupe de ce gamin. Il a toujours traîné au manoir et ce, depuis qu’il est né.
- Ils traînent tous au manoir Jacques. Vladislaus adore passer du temps avec les enfants.
- Non Muraad, c’était différent pour Al. Il était constamment ici. Vous me cachez quoi exactement sur ce gamin ?
- Rien, je t’assure.
- Tu ne mens pas. On dirait que toi aussi, tu n’es pas au courant. Je suis certain que tonton Vlad et son cher chouchou Meinhard sont entrain de nous faire des cachotteries à propos d’Albrecht. Ou je ne m’appelle plus Jacques Beaumont !
- Tu t’imagines des choses.
- Crois-moi, j’ai du flair pour les embrouilles. Tu n’as jamais rien senti de bizarre dans l’énergie de ce petit ?
- Maintenant que tu le dis. Elle est plutôt dense pour un éveillé. Il a une énergie semblable à celle de nos vampires. Ça doit être dû à son don de médium. J’ai déjà ressenti ça chez Meinhard quand il a trop d’entités autour de lui ou qu’il est en fusion avec son veilleur.
- Je l’avais donc bien senti. Je ne suis pas fou.
- Al est jeune et contrôle certainement très mal son pouvoir. Ça ne m’étonnerait pas qu’il ait des entités du bas astral collés à lui en permanence. Sorena m’a confié qu’il n’y avait pas un seul jour sans fantômes ni manifestations à l’école.
- Je parie qu’il s’amuse avec son pouvoir pour faire peur aux autres.
- Tu crois ? Si c’est le cas, je trouve que c’est impressionnant. Aucun Faust n’a jamais réussi à faire ça. Mais ça m’étonnerait beaucoup d’un garçon aussi calme et gentillet.
- Gentillet ? Ce gamin m’a toujours fait froid dans le dos. Quand tu le regardes dans les yeux, tu as l’impression … il a le même regard perçant que Lilith et Vladislaus. Je suis certain qu’il y a quelque chose qu’on ignore sur lui et je peux te dire que je vais cuisiner notre vampire pour le découvrir.
- En parlant du loup, ... revoilà la cavalerie.
- On dirait que Vladislaus n’est pas content du tout.
- ça s’est passé comment ?
- Charles et Anastasia se sont occupés du problème. D’ailleurs, Muraad, pas la peine de disputer Sorena plus avant. Charles s’en est déjà occupé.
- Et pour répondre à ta constatation, je suis extrêmement mécontent Muraad.
- Tu as dû intervenir ?
- Encore un peu et je devais m’interposer pour qu’ils ne se fassent pas tuer. Caleb s’est fait maîtriser par Siobahn et Jamal a été incapable de relancer un bouclier. Une belle démonstration de faiblesse.
- Vos fils sont nuls. C’est affligeant.
- Je te prierai d’arrêter de rire. C’est très loin d’être drôle au vu de notre situation. Parce que si la vision que Meinhard a reçue de Méphistophélès est juste, nous allons devoir lutter pour nos vies.
- Entraînement intensifié pour tout le monde. Les vieux comme les plus jeunes. Il faut absolument que Caleb et Jamal soient au point. Parce qu’on ne peut pas se passer de leurs atouts. Lilith et moi tenterons d’aider Caleb à maîtriser sa forme sombre. Pour Jamal … Je ne sais pas … Je ne sais plus ! J’ai l’impression que c’est peine perdue, buté comme il est. Il n’a pas l’air de comprendre la gravité de la situation.
- Pourquoi il ne s’entraînerait pas avec Jacques ?
- Moi ? Entraîner ton fils ? Pour une fois, je vais être d’accord avec Faust. Je ne vais pas prendre de gant et je vais le décourager.
- On peut essayer. Muraad n’a pas tort. Je crois que Jamal a besoin d’un sacré coup de pied aux fesses. Sinon, il n’évoluera jamais.
- Comme vous voulez, mais je vous aurai prévenu. Que Faust ne vienne pas m’engueuler parce que Jamal sera allé pleurer dans ses jupons. C’est toujours à lui qu’ils vont se plaindre quand « je suis méchant ».
- Charles viendra s’entraîner avec moi désormais. Je sais qu’il étudie beaucoup seul ou avec Lilith, mais là, j’ai besoin qu’il aille encore plus loin. Le point faible de son pouvoir commence à poser problème. Sans contact visuel, il ne peut quasi rien faire.
- On a tous une faiblesse à nos pouvoirs. Il m’est impossible de manier l’ombre dans des lieux aux vibrations élevées.
- Et moi je ne peux pas me déplacer une fois que j’ai lancé une illusion de moi-même ou que je me suis rendu invisible.
- Je sais les enfants, mais il va falloir apprendre à amoindrir nos points faibles, sinon l’assassin de Jacques Villareal risque de les retourner contre nous. En parlant de choses à retourner contre nous. Jacques, tu me feras le plaisir de régler les différends que tu as, que ce soit avec Charles ou Meinhard.
- ça ne me plaît pas, mais d’accord, je ferai un effort.
- Troisième chose : Il est temps que Sorena et Latifah arrêtent de se mettre à l’écart des autres.
- Je ferai de mon mieux pour raisonner mes filles, mais je ne promets rien.
- Enfin, on a un dernier problème. On va avoir un alpha à retrouver. Sinon Siobahn et Dominic ne nous seront d’aucune utilité les nuits de pleine lune.
- Romain, viens p’tit gars. Personne ne va te manger ici.
- Waw. J’en apprends des choses. Je ne savais pas que le grand avocat Jacques Beaumont était un sorcier.
- Si tu le répètes, on va grandement regretter de t’avoir accordé de garder les souvenirs de cette soirée.
- Si vous m’aviez écouté, il aurait tout oublié.
- Hey So’, tu vas arrêter de faire la tête comme ça.
- Je ne regarde plus ce vilain ! Il est méchant !
- Hey ma grande. Tu n’as eu que ce que tu as mérité. Et crois-moi, si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais fait plus que te tirer l’oreille tout le chemin. La prochaine fois que tu fais un pas de côté, tu verras ce que c’est quand je suis méchant.
- Tu es vraiment horrible avec les enfants. La douceur, tu connais ?
- Je peux être très doux quand je veux ! Tu me prends pour qui ?
- On ne dirait pas quand on te regarde.
- Tiens, dans tes dents. Elle, elle est gentille au moins. D’ailleurs, tu es qui toi ?
- Je m’appelle Anastasia et toi ?
- Sorena. Tu habitais où avant ?
- Je viens de Pologne.
- Tu vivais en Europe ? Mais pourquoi tu es ici ?
- Pour épouser Charles.
- Houla ma pauvre. Bah bonne chance, parce qu’il a sacrément mauvais caractère.
- J’avais cru remarquer.
- Vous êtes au courant que je suis à côté et que je vous entends ?
- Tu ne veux pas plutôt te marier avec mon frère ? Comme ça, j’aurais une gentille belle-sœur !
- Je n’aime pas les blondes So’ !
- Tu oublies de dire que ta grande sœur est vraiment super vilaine.
- Peut-être qu’elle s’entendrait avec Anastasia qui sait ?
- Faites-moi rire ! Latifah n’aime que son reflet dans le miroir.
- Je suis d’accord avec le grand sorcier. Elle est imbuvable.
- Imbuvable. C’est exactement le terme qui lui convient. Je l’adore ce gamin.
- Sinon, tu as quel âge Ana ?
- J’ai bientôt 18 ans.
- Vous devriez vous entendre quand même. Ma sœur a 17 ans aussi. Vous pourrez parler shopping, garçons, toussa toussa. Mais par contre, tu es vraiment trop jeune pour Charles et Jamal. Ils auraient plutôt dû te maquer avec Al. Il est plutôt mignon en plus.
- So, tu sors Al de ta tête tout de suite !
- Bah quoi ! Il est mignon, drôle, gentil, …
- Tu oublies ! Sinon je serai obligé de taper un de mes meilleurs potes pour oser approcher ma sœur.
- Parce que tu crois vraiment que la terreur lui plaît ? Il sera marié et aura une ribambelle de gosses avec Luna avant que Sorena soit assez grande pour le séduire si tu veux mon avis.
- Bon, pas que je m’ennuie avec vous, mais je me rentre. J’ai de la route.
- Pourquoi tu ne prendrais pas Anastasia avec toi ? Tu lui ferais visiter ton appart’ comme ça et la ville.
- Bonne idée Jamal. De toute façon, je ne vais pas dormir. Je n’ai pas sommeil. Tu veux venir Blondie ? Je te ramènerai avec moi demain soir pour la réunion. Je te prêterai ma chambre. Je dormirai sur le canapé.
- Ahah, sur ton lit tu veux dire ? Tu t’endors toujours sur ce canap’ comme une grosse larve.
- Pas faux. Allez, prends des affaires. Je t’embarque.
- Non merci.
- Comme tu veux. Je ne te force pas.
- Je viendrai le jour où tu m’appelleras Anastasia ! Et que tu te seras excusé d’avoir été un gros goujat misogyne !
- Non mais vous avez quoi toutes aujourd’hui ?
- Comment ça toutes ?
- Entre toi qui veux que je m’excuse et que j’apprenne un prénom, et Lilith qui refuse de sortir avec moi tant que je ne lui aurai pas fait une grande déclaration d’amour digne d’un film romantique … à croire qu’elle m’a pris pour Al …
- Toi et la vampire, vous êtes ensemble ?
- ça se pourrait oui.
- Mais qu’est-ce qu’elle te trouve ?
- Mais je suis très bien !
- Dans un monde parallèle peut-être. Ton père est gonflé de me faire venir ici pour me marier avec toi alors que tu as déjà quelqu’un !
- Tu vois ça avec lui ! Je n’étais même pas au courant qu’il voulait me marier je te signale ! Et puis, j’ai omis de lui dire que j’avais déjà quelqu’un en vue. Lui et moi, on n’est pas vraiment proches tu vois.
- Je te préviens, je dis non pour un ménage à trois !
- Ah bon, tu es sûre ?
- Toi, je … Rha, tu m’énerves !
- Oh, si je ne peux même plus rigoler …
- Hola, Charles. Mais tu te disputes avec toutes les filles aujourd’hui ou quoi ?
- Je me dispute uniquement avec les filles pénibles.
- J’en ai assez entendu pour aujourd’hui. Je vais appeler Vlad Tepes et retourner d’où je viens. Personne ne veut de moi ici de toute façon. Bonne nuit et adieu !
- Blondie, reviens ! Oh, je te taquinais ! Pff, aucun humour.
- Faut toujours que tu fasses le cynique.
- Jamal, là, tu m'impressionnes. Tu as retenu un mot compliqué.
- Très drôle. Vu comment tu me l'as matraqué ce mot, je ne risquais pas de l'oublier.
- Bon, il se fait tard. Je vais ramener les enfants et Romain chez son père. A demain.
- A demain Muraad.
- Tu veux que je te ramène Jacques ?
- Non c’est bon. J’ai encore quelques trucs à voir avec Vladislaus pour demain.
- Comme tu veux.
- Les enfants, on y va. Je vous rappelle que vous avez école demain.
- Pff, je n’arriverai jamais à me lever.
- Il fallait y penser avant de faire le mur ma fille. Tu as intérêt à te lever, ou je t’envoie un loa pour te tirer du lit.
- Mec, à demain. Ne veille pas trop tard. Sinon, je vais devoir te tirer du lit avec Honorine encore une fois.
- T’inquiète. Je ne raterais pour rien au monde la tête du vieux Huntington quand il va voir le comité d’accueil. De toute façon, je vous accompagne. Je crois que je vais rentrer aussi.
- Tu n’irais pas voir Anastasia avant ?
- Et pourquoi donc ?
- Elle pleurait quand elle est montée.
- Ah non, pas ça. Je déteste voir une fille pleurer. Ça me fend le cœur à chaque fois. T’es gentil, mais tu veux que je fasse quoi exactement ?
- La consoler peut-être ?
- Moi consoler quelqu’un ? Tu m’as déjà bien regardé ? Pff, ok, c’est bon, j’y vais, j’y vais …
- Bon courage Charlie.
- C’est ça, marre-toi ! -
- Pourquoi c’est toujours à moi de faire le sale boulot ! Je suis incapable de consoler qui que ce soit ! Je suis nul pour les relations humaines. Enfin, Jamal a raison … On va avoir besoin d’elle, donc je dois lui donner envie de rester. Avec Caleb et Jamal qui m’ont fait les gros nuls tout à l’heure, si jamais l’ordre se remet à la chasse aux sorciers, on est mal. Bon … quelle chambre t’a donné tonton Vlad ? Certainement la suite. Bingo, je sens ton énergie. Blondie ? Tu es là ? Pas de réponse super … soit elle m’ignore, soit elle dort. Pff, je m’en fous, je rentre. Je n’ai pas que ça à faire.
- Ah bah tu es là. Ça ne sert à rien de m’ignorer tu sais. Si je veux rentrer, je rentre.
- Tu es toujours aussi direct ?
- Oui, c’est ma marque de fabrique.
- J’ai cru remarquer. Tu me veux quoi exactement ? J’ai besoin d’être seule là tu vois.
- Jamal a raison. Tu as pleuré !
- Moi ? Non.
- Si ça se voit ! Quelle idée franchement. Il n’y a aucune raison de pleurer.
- Vous êtes tous horribles ici ! Je préfère encore rentrer d’où je viens.
- Oh non Blondie, s’il te plaît … Bah voilà, je l’ai fait pleurer à nouveau. Cal a omis de me dire qu’en plus de faire peur aux gens, je les faisais pleurer. Hey Blondie, regarde–moi. Je suis désolé, d’accord ? Quand je ne connais pas les gens, je suis plutôt distant. Je suis comme ça, ce n’est pas méchant. Pff, je deviens comme mon papy Lulu en fait, c’est déprimant.
- Je suis perdue ici. Je ne connais personne. Je débarque ici et directement, ton père me jette comme ça dans l’arène.
- C’est sûr que pour ça, il n’a pas été très fin.
- Vous vous connaissez tous. J’ai pu remarquer à quel point tu étais proche d’Albrecht, très gentil au demeurant, et Jamal. Et je ne vois pas comment je vais m’intégrer là-dedans. En plus, la vampire me hait.
- Mais non.
- Si ! Je l’ai vu à son regard.
- Elle a toujours ce regard perçant. Il faudra t’y faire avec Lilith. Mais tu verras, elle est adorable. Si tu veux, je lui parlerai d’accord ?
- Quoi ? Qu’est-ce que tu as ? On dirait que tu réfléchis ?
- C’est quoi ce bleu ?
- Quoi, ma robe de nuit ? Tu n’aimes pas le bleu ? C’est trop « angélique » pour toi je parie …
- Non, je ne parlais pas de la couleur de ta robe. Tu pourrais porter du jaune avec du rose fluo, je m’en ficherais comme de l’an quarante. Je parlais de cette marque sur ta peau.
- Ce n’est rien !
- Bien sûr que si ! Qui t’as fait ça ?
- Rien, je me suis cognée.
- A d’autres ! S’il y a une chose que tu dois retenir sur moi, c’est que je suis malin et observateur. Et j’ai bien remarqué ta réaction. Tu veux cacher tes marques.
- Je parie que si j’enlève ta robe, tu as des hématomes partout.
- Ne me touche surtout pas !
- Non mais tu me prends pour qui au juste ? Je ne suis pas un monstre non plus. Je ne force jamais les femmes. Question d’honneur. Par contre, je te jure que je reviens sur mon code d’honneur et je t’enlève tout pour constater mon hypothèse si tu ne me dis pas tout de suite qui t’a fait ça.
- J’étais battue à l’orphelinat et … Enfin je ne vais pas te faire un dessin sur le reste …
- C’est donc pour ça que tu as accepté, sans réfléchir, de te marier avec moi ?
- Oui.
- Tu sais que tu aurais pu tomber sur un homme qui t’aurait battue et forcée également ?
- Je n’y ai pas réfléchi sur le coup. Je voulais me sortir de là.
- Je comprends mieux maintenant.
- Comment tu pourrais comprendre ce que j’ai vécu ! Toi, tu as eu une vie dorée.
- Une vie dorée … avec un père qui ne me regarde plus depuis la mort de ma mère …
- Pauvre chou. Tu sais ce que c’est de se faire battre sans relâche ? D’être violée ? Tu ne sais pas ce que c’est que de souffrir !
- Crois-moi, je le sais bien. J’ai vu ma mère et mon petit frère se faire assassiner sous mes yeux alors que j’avais 5 ans.
- Quoi ? Je … Elle a été tuée ?
- Oui, par un loup-garou complètement taré. Il n’y a pas un seul jour où je n’y repense pas. J’aurais dû mourir aussi ce jour-là. Après s’être occupé de ma mère et de mon petit frère, qui aurait dû naître deux semaines plus tard … le loup-garou est venu sur moi. Je l’ai regardé dans les yeux, terrifié. La seule chose que j’ai trouvé à dire, c’était de me laisser tranquille et de partir. Et il l’a fait … Depuis ce jour, mon père me regarde à peine et est encore plus dur avec moi qu’il ne l’était déjà lorsque j’étais enfant. Je pense qu’il m’en veut. Pour lui, c’est de ma faute si maman est morte. Tout ça parce que je n’étais pas assez fort.
- De toute façon, je ne peux pas lui donner tort. Je m’en voudrai toute ma vie pour ce qu’il s’est passé.
- Voyons, ce n’était pas ta faute.
- Bien sûr que si !
- Je suis vraiment désolée … J’ai été stupide ! Je ne savais pas …
- Ce n’est pas ta faute. Tu ne pouvais pas savoir.
- Depuis, j’essaie toujours d’honorer une promesse que j’ai faite à ma mère. Prendre soin des autres, comme elle le faisait avec son pouvoir.
- Elle avait quel pouvoir ta maman ?
- Elle était magnétiseuse.
- Une guérisseuse alors ?
- Oui. Quoiqu’il en soit, tu restes avec nous Blondie. Jamais tu ne remettras les pieds là-bas, même si c’est pour seulement quelques mois. On trouvera une solution pour te garder avec nous, je te le garantis.
- Ton père a déjà dit que je rentrais chez moi si je refusais le mariage avec toi.
- Quel con celui-là … J’irai lui parler. Je ne veux pas te forcer à te marier avec moi, d’accord ? De toutes les façons, tu restes. Je vais être direct. J’ai besoin de toi et de ton pouvoir ici.
- A cause de l’assassinat de cet homme ? Vous pensez qu’il va y avoir des problèmes ?
- Si mon parrain a raison avec sa vision, ce dont je ne doute pas vu qu’il ne s’est jamais trompé jusqu’ici, je pense que la chasse aux sorcières va recommencer. Alors, tu es prête à t’embarquer avec nous dans la mouise Blondie ?
- Je crois bien. De toute façon, je n’ai nulle part d’autre où aller.
- Je dois reconnaître que Caleb avait raison à ton sujet.
- Qu’est-ce que le beau vampire t’a dit sur moi ?
- Que si on se donnait la peine de te connaître, on se rendait compte de tes qualités.
- Il a oublié de te dire que j’avais d’horribles défauts aussi.
- ça, j’avais déjà cru remarquer.
- C’est bien Blondie, tu as de l’humour. On va bien s’entendre finalement.
- Chut …
- Quoi ?
- On dirait que mon père et tonton Vlad tapent la discute.
- Mais tu fais quoi là ?
- Je vais espionner.
- Non mais ça ne va pas la tête ! Et si on se fait prendre !
- Pff, mais non. On aura qu’à faire comme si on papotait sur le balcon si jamais ils nous remarquent.
- Qu’est-ce que tu as à faire cette tête Jacques ? On dirait Charles quand il boude.
- Je ne boude pas. Je suis juste très contrarié d’être mis à l’écart.
- Tout ce qu’il ne faut pas entendre. Tu n’es pas mis à l’écart.
- Ah bon ? Pourquoi personne ne m’a rien dit pour l’entraînement des petits alors ?
- Écoute Jacques. Là, ce n’est pas le moment de relancer une polémique. J’ai autre chose à faire. Comme chasser ce soir. J’avoue avoir un petit creux depuis autant de mois sans me nourrir.
- Si tu crois que je vais te laisser tranquille, tu rêves !
- Tel père, tel fils … Bon, vas-y et abrège s’il te plaît. Parce que là, si ça dure, c’est toi que je mords Jacques, tu es prévenu.
- La durée de l’entretien ne dépend que de toi. Qui entraîne Albrecht ?
- Albrecht ? Et en quoi son entraînement t’intéresse ? Tu as peur que le fils de ton rival soit plus fort que le tien ?
- Rien à voir. Qui entraîne ce gamin ?
- Si tu me poses la question, c’est que tu as déjà cuisiné Muraad à ce sujet. C’est Meinhard qui entraîne son fils.
- Ne me prends pas pour un débile ! Je sais qu’il vient ici très souvent. Je suis certain que c’est toi qui l’entraîne. Mais pourquoi ? C’est ça que j’aimerais comprendre.
- Je n’entraîne que Lilith et Caleb.
- Ne me prends pas pour un abruti s’il te plaît.
- Jacques …
- Pourquoi ce gamin a été élevé ici ?
- …
- Je réitère ma question. Pourquoi Al a été élevé ici ?
- Tu sais très bien pourquoi. Sybille était en dépression et refusait de s’occuper de son fils. Sans compter que Meinhard ne contrôlait pas du tout les moments de fusion avec Méphistophélès. De plus, ce petit a toujours été très fragile. Je m’occupais de sa santé.
- Fragile ? Il est squelettique, mais plutôt bien bâti. Vous ne me ferez pas croire ça. J’aurais très bien pu m’occuper de Al lorsqu’il était petit pour soulager Faust et Sybille.
- Tu veux rire j’espère ? Tu refusais déjà de t’occuper de ton propre fils. J’ai dû te forcer la main pour le garder à l’époque, lorsqu’il était adolescent. Meinhard étant incapable, vu son état, de continuer à l’avoir avec lui.
- Je suis certain que tu as insisté pour que je reprenne Charles parce que vous cachiez un truc sur Al. Vous l’avez isolé durant un long moment. Je sens que Faust et toi, vous nous cachez un truc sur lui. Son énergie est différente de la nôtre. Et ça, ce n’est pas normal Vladislaus. Je suis le chef du groupe et je refuse qu’il y ait le moindre secret dans les circonstances présentes. Je veux bien faire des efforts pour faire la paix avec Charles et Meinhard, mais ça doit aller dans les deux sens.
- Très bien. Tu as gagné. Je suis entièrement d’accord avec ton raisonnement. Le temps des secrets est révolu. Mais par contre, ce sera à Al à dire à tous ce qu’il se passe. Ce n’est pas à moi à le faire.
- Du moins, si son père le permet.
- Voilà autre chose. Depuis quand Faust arrive à tenir en laisse son fils ?
- Il ne le tient pas en laisse, il fait son rôle de père Jacques. Il a ses raisons. Il souhaite protéger son fils, mais aussi le groupe. Il a vu de la trahison dans ses visions. Il préfère être prudent.
- Je sais que lui est moi, nous nous détestons, mais jamais je ne trahirais ma famille !
- Je le sais bien et lui aussi, crois-moi. Ne lui en veux pas s’il te plaît.
- J’en ai mal à la tête.
- Et moi aussi, si tu savais. Vous me fatiguez tous. De toute façon, vous ne me fatiguerez pas bien longtemps. Je vais nommer Lilith à ma succession. Il est temps que je la forme en cas de pépin. Parce que si les événements d’ici se répercutent à l’ensemble du monde, on va avoir besoin de mes services autre part. Les vampires originels ne sont pas légions …
- Et d’ailleurs, Jacques …
- Tu veux nommer Charles à la tête des éveillés, c’est ça ?
- Oui.
- Je m’en doutais. De toute façon, je voulais te le proposer. J’aimerais te dire quelque chose, mais par contre, ça, j’aimerais que ça reste secret.
- C’est-à-dire ?
- Je suis malade Vladislaus.
- Comment ça ?
- J’ai un cancer.
- Quoi ? Tu as eu un pronostic ?
- Ils ne savent pas me dire exactement. Je peux tenir quelques mois, comme une ou deux années.
- C’est incurable ?
- Je refuse les soins. Traitement ou non, la finalité sera la même. J’irai de toute façon un jour de l’autre côté. J’ai 59 ans, j’ai déjà bien assez vécu. Je lègue à Charles un joli patrimoine, ainsi que le domaine. Et je suis certain qu’il prendra soin d’Honorine à ma mort. J’ai déjà accompli tout ce que j’avais à accomplir dans cette vie je pense.
- Je ne sais pas quoi dire. Tu as réussi à me couper l’appétit.
- Désolé Vladislaus. Ce n’était pas le but. Mais tu es le seul à qui j’avais envie d’en parler.
- Tu l’as dit à Charles ?
- Non. Même Honorine n’est pas au courant. Elle serait capable de m’obliger à faire de la chimio. De toute façon, Charles serait capable de se réjouir et je ne pourrai pas l’en blâmer. J’ai toujours été horrible avec lui. Tu sais, j’ai tellement peu reçu d’amour avec mes parents que je n’ai jamais su comment faire avec lui. Élise savait comment le câliner, le rassurer, l’endormir. Moi, je faisais toujours tout de travers. J’ai tout fait de travers.
- Promets-moi de protéger mon fils lorsque je serai de l’autre côté.
- C’est promis. Crois-moi, je n’aurai pas besoin de le faire. Lilith s’en charge déjà.
- Dis-moi … C’est sérieux entre ta fille et mon fils ?
- Je crois bien oui. Mais d’un autre côté … vu la situation … Je ne sais plus quoi faire. Jacques Villareal voulait abolir l’obligation de mariage. Mais là, avec monsieur Huntington aux commandes, cette règle restera dans le code. Et ça m’étonnerait beaucoup qu’ils accordent à un vampire et un éveillé de se marier.
- Vladislaus, je ne l’oblige pas à se marier de gaité de cœur. Je suis bien placé pour voir ce que les mariages forcés ont fait comme dégâts. Regarde ce qu’il s’est passé pour Élise, Faust et moi.
- Je sais et je m’en veux tous les jours que l’univers fait pour ça. Et crois-moi, il y a eu bien plus de dégâts que tu ne le crois. Enfin, tu seras au courant de tout demain … Si après ça, tu continues à rester fâché avec Meinhard, je n’y comprend plus rien.
- Du coup, on fait quoi pour Charles ?
- Il est grand. Il prendra sa décision tout seul.
- D’un côté, j’aimerais qu’il soit heureux avec la femme qu’il aime. Mais de l’autre … j’aimerais tellement avoir la chance d’avoir des petits-enfants et de les voir avant de mourir.
- Écoute, ne parlons pas de ça. Tu es encore là pour nous enquiquiner un moment.
- Je crois bien oui. On ne se débarrasse pas d’un Beaumont comme ça. Il est tard. Je vais rentrer. Je connais Honorine. Elle est capable de veiller pour m’attendre.
- Tu es certain de ne pas vouloir rester ? J’ai encore une chambre libre.
- Non merci. Je préfère veiller sur Honorine. S’il lui arrivait quelque chose, je ne me le pardonnerais jamais. Et Charles ne s’en remettrait pas après tout ce qu’il a vécu. Il la considère comme sa grand-mère. Bonne nuit mon ami.
- Bonne nuit. Sois prudent et appelle-moi dès que tu es rentré. Ça me rassurera.
- Promis.
- Tu vas être le nouveau chef du groupe. Félicitations.
- Moi, tout ce que j’ai retenu, c’est que mon père avait des sentiments. Par l’univers, je suis choqué !
- Bon sang, il est gravement malade. Je devrais me réjouir … mais non, j’ai envie de pleurer là.
- ça va ?
- Non pas vraiment. Je vais me retrouver orphelin alors que j’ai juste atteint le petit quart de siècle. Ça craint.
- Je suis désolée.
- Tu es adorable en fait. Je suis rassurée. Tu ne finiras pas dans le bas astral finalement. Tu as un cœur on dirait.
- Ah toi Blondie, ne la ramène pas s’il te plaît ! Sinon ! Zut, je ne peux même pas te faire valser du balcon. Pff … Tu ne pouvais pas avoir un autre pouvoir que je puisse me débarrasser de toi ?
- Par contre, tu as toujours autant mauvais caractère. Je plains ta petite amie en fait.
- Oh non, ne dis pas ce mot !
- Lequel ?
- « Petite amie ». Ça me donne envie de me barrer en courant.
- Elle fait comment pour te supporter ?
- Elle médite …
- Ah, je comprends mieux maintenant.
- Bon, tu fais ce que tu veux, mais moi, je vais dormir. J’ai besoin de recharger mes batteries après avoir utilisé mon pouvoir. J’avoue que votre loup-garou m’a un peu remué.
- Tu m’étonnes. Enfin, réjouis-toi. Elle va regretter durant au moins une semaine sa petite escapade dehors avec ce que je lui ai ordonné de faire.
- Et tu lui as ordonné quoi d’autre que le fait de s’enchaîner exactement ?
- Ahah, tu verras ça demain soir, à la réunion. On va se marrer.
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