• La genèse d’une rivalité (1)


    Le 1er juillet 1966

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    Il a suffi d’une envie pour aller au-delà de sa timidité. Du haut de ses huit ans, le jeune Jacques Beaumont est un artiste. Depuis tout petit, il tient ses crayons comme un chef et s’installait sur sa petite table pour dessiner tout d’abord des traits … ensuite, des formes … rond, carré, triangle, … les objets du monde qui l’entourait ont fini par prendre vie sous ses mains … nuage, soleil, lune, maison, … Une passion dévorante qui ne faisait que croître au fil des années. Il le savait : un jour, lui aussi serait artiste. Une passion que moi, son futur fils, Charles, je partageais avec lui sans le savoir.

    Ce jour, à Magnolia Promenade, pendant que mon grand-père était occupé avec le libraire du coin pour récupérer un livre dont Tonton Vlad avait besoin, mon père a osé faire un truc fou pour la première fois de sa vie … Il a vu un artiste de rue. Vous savez ? Comme on peut en rencontrer à Montmartre, au Sacré-Cœur, à Paris. Malgré sa timidité, il est allé lui parler et il lui a demandé s’il pouvait lui prêter des peintures. « Je veux faire comme vous » lui a-t-il. Le peintre lui a tout prêté de bon cœur, touché par sa demande. Mon père se disait qu’il trouverait bien un moyen de laisser sa marque sur le monde. Il n’était pas éloquent, ni charmeur, ni tête brûlée, au contraire. Seul l’art lui permettait d’exprimer ses émotions et son monde bien à lui. Oui, un jour, il serait artiste et il commencerait son art, ici et maintenant. Mais … vous commencez à connaître ma famille, n’est-ce pas ? On est obtus chez les Beaumont. Il était donc à prévoir que cet engouement pour l’art ne serait pas perçu de la même manière par tout un chacun … notamment mon grand-papy Lulu.

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    - Mais enfin, Jacques ! Il suffit que je tourne le dos quelques minutes …
    - Père, ça fait au moins une demi-heure que vous étiez là-bas.
    - Ne me coupez pas ! Je tourne le dos quelques minutes et je vous vois mettre le bazar en pleine rue. Où avez-vous eu ces pots de peinture ?

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    - Je les ai demandés à cet artiste qui peints les passants de Magnolia. Et je ne mets pas le bazar. Je fais de l’art ! De l’action painting pour être plus précis.
    - De … Je ne comprends rien à ce que vous me dites.
    - Jackson Pollock … Père, vous n’avez aucune culture !
    - L’art ne m’intéresse pas et vous me ferez le plaisir d’arrêter aussi ! Dois-je vous rappeler que ce sera à vous de reprendre le cabinet de votre grand-père ?
    - Je sais …
    - Allez ramener votre attirail à votre artiste de rue et … je vous aurais bien dit de nettoyer, mais là, ça risque d’être impossible. Nous n’avons pas ce qu’il faut. Qu’attendez-vous Jacques ? Exécution.
    - Oui père …

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    - Voilà père, j’ai fait ce que vous m’avez demandé. Père ?
    - Ah euh … oui c’est bien.
    - Vous allez l’air triste. C’est à cause du musicien, c’est ça ?

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    - Vous savez, il n’est pas trop tard si vous voulez apprendre à jouer de la guitare.
    - Je vous remercie de votre sollicitude, mais je n’ai aucunement envie d’apprendre.
    - Pourquoi vous mentez ? Mamy m’a dit que vous rêviez d’apprendre le saxophone et monter un groupe de jazz. J’ai du mal à comprendre pourquoi vous ne l’avez pas fait si vous en aviez envie.
    - Parce que votre grand-père Antoine a jugé bon de me l’interdire, comme j’aurais dû le faire pour vous et vos pinceaux …
    - Mais j’aime bien peindre moi.
    - Tant que ça reste un hobby, vous faites ce que vous voulez. Ça me chagrinerait de vous priver de votre seul moyen d’expression. Par contre, j’ai promis à votre grand-père que le cabinet serait toujours tenu par un Beaumont et vous me ferez le plaisir de faire pareil. Promettez-le-moi.
    - Mais …
    - Jacques …
    - C’est promis père …
    - Et vous le ferez promettre à votre fils plus tard.
    - Mais … (marmonne) Bien père …
    - Venez, on va rentrer tout doucement. Votre mère nous attendra au parc à Windenburg. Il ne manquerait plus que l’on soit en retard.
    - Au parc, mais pourquoi ?
    - Pour vous sortir un peu de votre tanière, voilà pourquoi. Ça vous fera du bien de jouer avec d’autres enfants de votre âge.

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    - Dites père. Regardez les fleurs, elles sont belles. On pourrait en prendre pour en offrir à mère.
    - Des fleurs ? A votre mère ? Vous êtes tombé sur la tête ?
    - Les femmes aiment les fleurs non ?
    - Je ne suis pas certain que votre mère aime ça.
    - C’est bizarre. Je ne vous ai jamais vu lui en offrir. Tonton Cornélius, il en offre tout le temps à Tata Céleste.
    - C’est parce que votre tante aime bien ça, voilà pourquoi.
    - Moi, je pense plutôt que c’est parce qu’ils sont vraiment amoureux, alors que …
    - Jacques … Si vous dites un mot de plus sur nos relations à votre mère et moi, vous serez puni durant des lustres. Qu’est-ce qu’il vous prend de parler autant aujourd’hui ? Vous êtes malade ? D’habitude, on entend à peine le son de votre voix.

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    - C’est parce que c’est le début des vacances scolaires. Ça me rend tout content.
    - C’est sûr que vous et l’école, ça fait deux … Au vu de vos résultats scolaires …
    - Je n’ai pas si mal travaillé. J’ai eu un B.
    - Vous devez atteindre l’excellence pour devenir un grand avocat plus tard.
    - Promis, je travaillerai plus pour avoir un A l’année prochaine. Là, c’est l’été. J’aime l’été et je compte bien en profiter un peu.
    - Je vois ça … Je comprends mieux pourquoi vous êtes pipelette aujourd’hui. Quoique, je ne vais pas m’en plaindre. C’est toujours mieux que de parler à un mur, comme on doit le faire habituellement.
    - Oh regardez père ! J’aurais trop envie d’aller voir ça.
    - De quel film vous parlez ?
    - De celui-ci. « Chantons sous la pluie ». J’aime bien le titre. Il doit être trop bien !
    - C’est vieux Jacques. Il est sorti en 1956, avant que vous ne naissiez.
    - Oui, mais ça a l’air bien, avec du chant … de la danse.

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    - Si vous le dites … Vous m’étonnez chaque jour. Je vous imaginais plus voir des westerns, vous qui aimez l’aventure.
    - Oh non, moi je préfère les histoires de pirates, comme dans l’île au trésor ! Vous croyez qu’un jour, on verra des films de pirates.
    - Qui sait.
    - Vous m’emmènerez le voir alors ?
    - Il n’y a pas de films de pirates Jacques.
    - Non, je parlais de « Chantons sous la pluie ». J’aimerais aller le voir au cinéma.
    - Écoutez fils, je n’ai pas le temps vous savez bien.

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    - Oh …
    - Vous demanderez à votre tonton s’il veut bien vous accompagner au cinéma en plein air. Il sera tout l’été en vacances.
    - Oui mais …
    - ça ne vous fait pas plaisir de passer du temps avec lui ?
    - Si, mais …
    - D’ailleurs, vous irez un peu chez tonton Cornélius pendant les vacances. Avec tout le travail que j’ai au cabinet et votre mère occupée par le sien, je préfère que vous ne restiez pas seul à la maison. Et ça vous changera de la compagnie de Vladislaus.
    - Je suis grand. J’ai 8 ans maintenant. Et puis, j’aime bien tonton Vlad.
    - Hors de question que vous restiez seul. De plus, traîner constamment chez un vampire ne vous sied pas. Vous devenez aussi loup solitaire que lui. Vous irez chez Cornélius et Céleste, un point c’est tout. Vous pourrez jouer avec le petit Meinhard.
    - Oui .. super … youhou … le super mignon et intelligent Meinhard.
    - Ne soyez pas sarcastique …

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    - Je le savais. Ces boucles-d’oreilles te vont à ravir ma Céleste.
    - Tu ne devrais pas faire des folies comme ça, surtout avec tout l’argent que l’on a investi dans la boutique. On est un peu juste niveau budget.
    - Mais non voyons. Je gagne un bon salaire et puis, tu vas faire un malheur avec tes livres de magie et tes cristaux.
    - Si tu le dis.
    - De toute façon, rien n’est trop beau pour mon petit univers étoilé.

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    - Chéri … Tu n’aurais pas un truc à te faire pardonner par hasard ?
    - Moi ? Non voyons …
    - Ne me fais pas ce regard charmeur. Ça ne marche pas. Tu es certain ?

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    - A vrai dire … oui tu as raison … j’ai une chose HORRIBLE à me faire pardonner.
    - Qu’est-ce que tu as fait encore ?
    - Comment ça encore ?
    - Laisse-moi deviner … Tu as décidé que tu ne voulais plus que j’ouvre cette boutique ?
    - Pff, mais non. Tu fais ce que tu veux ma douce. Si ça t’épanouit, c’est le principal.
    - Hmm … ta langue aurait encore fourché auprès d’une de nos connaissances ? Caleb ne pourra pas toujours rattraper tes bourdes chéri.
    - Je ne fais JAMAIS de bourdes. Non, en fait …

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    - … Je ne me pardonnerai jamais d’avoir mis autant de temps à découvrir que tu étais une femme exceptionnelle. Madame, tenez. Pour la rose.
    - Mais comment …
    - Comment mon mari a fait ? Il est un peu magicien sur les bords.
    - Je comprends mieux. Magicien et romantique. Vous en avez de la chance.
    - On va dire ça … Je n’ai rien à te pardonner. On a été marié du jour au lendemain et on ne se connaissait pas. On a juste mis du temps à s’apprivoiser.
    - Je t’aime plus grand que l’univers ma Céleste.
    - Et moi plus grand que l’infini.
    - C’est pareil chérie …
    - Je sais, mais c’est plus original que de dire bêtement, « moi aussi ». (chuchote) Chéri, il faut que tu arrêtes avec tes tours de passe-passe. La fleuriste en est encore toute abasourdie.
    - Je n’aurais pas été obligé d’apprendre mes tours de roublard si j’avais eu un pouvoir qui claquait comme mon grand copain Lulu.

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    - Comme si tu ne t’amusais déjà pas assez à tout savoir sur tout.
    - Ah ça, oui, j’en suis très content. Tu es bien trop sérieuse aujourd’hui. D’habitude, tu te marres en me voyant m’amuser.
    - Désolée, je suis un peu à cran avec l’ouverture prochaine du magasin. Si ça se trouve, …
    - Tout ira bien, d’accord ? Et s’il ne rapporte rien, tant pis. Tu auras essayé.
    - Disons que nous paraissons déjà bien étranges aux yeux des voisins. Alors, que madame Faust ouvre une boutique New Age …
    - Ne t’inquiète pas de ça. On a toujours été barré dans ma famille. Alors, des ragots de plus ou de moins.
    - ça m’embête quand même que tes parents aient investi dans le magasin.
    - C’est parce qu’ils savent que tu vas gérer. Au pire, je viendrai faire mes tours pour amuser la galerie. Ça amènera du monde, tu vas voir.
    - Tes tours de magie ou tes tours de charmes ?
    - Les deux. Vivement que je puisse apprendre tout ça à Méni.

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    - Je crois que pour ça, c’est déjà fait. Ton fils sait déjà comment me faire craquer avec ses jolis yeux verts.
    - Ah ça, c’est de famille.
    - Oui … mais il a le don de maquiller ses bêtises comme ça.
    - Le charme, ça sert à filouter, c’est bien connu.
    - Enfin, je préfère quand même ça à toute la période qui a suivi sa naissance, où il pleurait constamment. S’il avait continué comme ça, je crois que je n’aurais pas tenu le coup.
    - Ah ça, nos parents nous avaient prévenu que ce serait dur. C’est ça d’avoir un enfant médium. Ils ne comprennent pas ce qui leur arrive. Ni qui sont toutes ces personnes qui viennent les voir, surtout la nuit.
    - Dire que notre petit chéri va rentrer à l’école en septembre. J’espère que ça ira. N’est-ce pas mon chena… Oh non, Méni ! Où est-il ?
    - Ne t’inquiète pas. Il ne doit certainement pas être très loin de sa maman chérie.

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    - Soldes sur de nombreux ouvrages. Profitez-en !
    - Bonjour monsieur. Je veux une tite histoire.
    - Mais … tu es bien petit pour te balader tout seul.
    - Je m’appelle Meinhard et j’ai 3 ans !
    - Quel drôle de prénom. Tu es perdu ?
    - (montre du doigt) Non. Papa offre des fleurs à Maman, là !
    - Tu devrais retourner avec tes parents mon petit. Ça peut être dangereux de parler aux étrangers.
    - Ah … Je ne dois plus parler aux morts ?
    - Quoi ?

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    - Méni, laisse le monsieur tranquille.
    - Tonton Lulu !!!
    - Ah, vous connaissez le petit. Il est un peu …
    - Il a juste beaucoup d’imagination. Vous connaissez les enfants. Allez viens là.
    - Moi, j’aurais plutôt dit qu’il était abruti père …
    - Jacques, suffit ! Vous vous excusez auprès de Meinhard.
    - Mais …
    - Jacques …
    - « je suis désolé Meinhard » … pff …

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    - Pourquoi tu n’es pas resté près de tes parents ?
    - Je voulais une tite histoire. Et Monsieur, il a des livres, beaucoup de livres.
    - Qu’est-ce qui t’a pris de dire que tu parlais aux morts … Bon sang …
    - Pourquoi je ne dois pas dire ?

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    - Allez, viens-là. Écoute Méni. A tes parents et à tante Agathe et moi, tu peux le dire. Mais aux autres, non. Ils ne comprendraient pas.
    - Pourquoi ?
    - (soupir) ça peut être dangereux. Les gens ne sont pas tous gentils. Certains pourraient se moquer ou te faire du mal pour ça. Promets-moi de faire plus attention, d’accord ?
    - D’accord, je le frai plus.

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    - Méni !!!
    - Il est là Céleste.
    - Oh mon dieu, je suis désolée. Cornélius et moi, on l’a perdu de vue quelques secondes et … oh je m’en veux tellement. Ne me refais plus jamais ça petit chenapan !
    - Pardon Maman.

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    - Il n’était pas bien loin. Il était parti demander une histoire au libraire.
    - ça ne m’étonne pas. Il adore les histoires.
    - Par contre, il lui a raconté qu’il parlait aux morts …
    - Ahah, il a dû devenir pâle quand mon fils lui a dit ça. Bravo Méni.
    - Chéri ne l’encourage pas ! Qu’est-ce qu’on t’a déjà expliqué ? Ne pas …
    - … parler des pouvoirs.
    - (soupir) Je crois qu’il est vraiment trop petit pour comprendre.
    - Sûrement oui. C’est insouciant à cet âge-là. Profitons avant qu’il ne devienne aussi sérieux que notre petit Jacques.
    - Je ne suis pas sérieux. Et je ne suis plus petit. J’ai 8 ans !
    - Bien sûr que si. Alors ces vacances ?
    - ça pourrait aller mieux. Père ne veut pas m’emmener voir « Chantons sous la pluie ».

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    - Ah bon ? Je t’y emmènerai si tu veux.
    - C’est vrai ? Oh merci tonton, tu es le meilleur !
    - Je sais.
    - Arrête de te vanter Cornélius. Tu vas avoir les chevilles qui enflent à force.

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    - Je ne me vante pas. Je dis la vérité, c’est tout. N’est-ce pas ma chérie ?
    - J’hésite à te contredire mon amour pour le bijou et les fleurs que tu m’as offertes il n’y a même pas quelques minutes.
    - Dites … pourquoi tonton et tata, vous vous appelez « mon chéri », « ma chérie » ou « mon amour » ?
    - C’est parce qu’on s’aime très fort, voilà pourquoi.
    - Oui, aimer !
    - Il est vraiment mignon votre fiston.
    - ça veut dire que moi, je ne suis pas mignon ?
    - Voyons Jacques.
    - Parce que moi, vous ne me prenez jamais dans les bras.
    - Ahah, je crois que Jacques est dans sa période jalousie et rébellion.
    - Non, je constate. Et je constate donc que Père et Mère ne s’aiment pas.
    - Bien sûr que si !
    - (chuchote) hou le vilain menteur.
    - Alors pourquoi vous appelez mère « Agathe » tout simplement ? Je ne vous ai jamais entendu vous dire un seul petit surnom.

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    - Écoutez Jacques, c’est parce que, contrairement à votre oncle et votre tante, votre mère et moi sommes très à cheval sur une étiquette à respecter. C’est pour ça que l’on se vouvoie et que l’on s’appelle par nos prénoms.
    - Je vois bien que vous mentez. Je ne suis pas bête père …
    - Vu vos résultats scolaires, permettez-moi d’en douter.
    - Mais …
    - Prenez exemple sur le petit Méni. A 3 ans, il est déjà sociable et il parle à tout le monde. Alors que vous, vous passez votre temps seul à rêvasser.
    - Je ne suis pas Meinhard !
    - C’est bien dommage.
    - Puisque c’est comme ça, vous n’avez qu’à changer de fils ! J’irai vivre avec tonton et tata !
    - Jacques … Vous vous excusez tout de suite.
    - Non ! Et je retourne à la voiture !


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    - Euh … Lulu … Doucement avec ton fils quand même … C’est un petit homme sensible.
    - Je sais … Très loin de la dureté des Beaumont. Moi, je m’y suis fait, mais mon père en est dépité.
    - Tu te rends compte de ce que tu lui as dit ?
    - C’est pour le bouger un petit peu que je fais ça. Sinon, il n’évoluera jamais.
    - Mais tu ne peux pas le comparer à notre fils. Céleste ne travaillait pas, contrairement à Agathe. Elle lui parlait tout le temps, alors que Jacques a été chez tonton Vlad qui … même si je l’adore … est taiseux au pas possible. Pas étonnant que Jacques soit devenu aussi secret et rêveur.
    - Écoute Cornélius, je t’adore, mais concernant l’éducation de Jacques, tu n’interfères pas.
    - Je comprends … ça va beaucoup me coûter de faire ça, mais je me tais.
    - Allons rattraper ce petit jeune homme tout triste.
    - Bonne idée. Sinon, je risque d’être en retard pour retrouver Agathe au parc. On pensait aérer Jacques un petit peu. Si on ne le faisait pas, il resterait enfermé avec ses livres d’aventures et son nécessaire de peinture.
    - On te suit. Ça nous fera du bien aussi de sortir un peu. Et puis, ce sera l’occasion de voir Agathe.

     


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  • La genèse d'une rivalité (2)


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    - On dirait que ma maman n’a pas encore fini au travail.
    - Elle a dû avoir bien plus de patients que prévu au cabinet.
    - Mouais … Elle préfère son travail de médecin que moi …
    - Jacques. Ce n'est pas parce que ta maman travaille dur qu'elle ne t'aime pas.
    - On se demande pourquoi elle travaille autant. Père peut l’entretenir. J’aurais préféré qu’elle reste avec moi.
    - Oui, mais ce n’est pas possible. Ta maman a un travail qu’elle aime beaucoup. Elle aide les gens.
    - Oui, mais toi tata Céleste, tu t’occupes bien de Meinhard.
    - C’était mon choix et les choses vont bientôt changer. Je vais ouvrir le magasin chéri.
    - Oui …
    - Allez, venez les garçons. Jouez un petit peu. Surtout toi Jacques. Ça t’évitera de broyer du noir.
    - Maman ! A bras !
    - Non Méni, tu marches. A l’école, la maîtresse ne te portera pas. Alors, fais un effort.

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    - (chuchote) ahah, vous avez vu les copains. Il y a le benêt qui s’est décidé à sortir au parc.
    - (chuchote) en plus, il est trop étrange. Il apparaît et disparaît plus vite que son ombre. Vous croyez que c’est un magicien ?
    - (chuchote) tu as trop d’imagination Alma.
    - J’entends très bien vous savez … Faites comme si je n’étais pas là … Ce n’est pas comme si je n’avais pas l’habitude …
    - Des copains à Jacques ?
    - Non … Je n’ai pas de copains.
    - Pourquoi ?
    - Parce qu’ils sentent que je suis différend.
    - Pourquoi ?
    - Tu n’en as pas marre avec tes « pourquoi » ? Et qu’est-ce que tu as à me suivre tout le temps comme ça ?
    - Je peux jouer avec toi ?
    - Non …

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    - Pourquoi Jacques veut pas jouer avec moi ?
    - Tu es bien trop petit, voilà pourquoi. Je n’ai pas envie de m’encombrer.
    - Jacques … Sois gentil et joue un peu avec lui. Tu serais peut-être surpris de voir que vous pourriez vous amuser ensemble.
    - Certainement pas ! Et ne me fais pas ces yeux-là toi ! Ton numéro de charme ne marchera pas !
    - (soupir) Dire que vos pères s’entendent si bien. Je suppose que ça ira mieux quand Méni aura grandi …
    - Certainement pas ! Je suis fils unique, ce n’est pas pour m’encombrer d’un pseudo cousin collant.
    - (soupir) Univers, si vous m’entendez. Faites que ça change.
    - Arrête de me fixer comme ça. Tu m’énerves ! C’est quoi ton problème ?

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    - Oh, il y a une dame aux cheveux orange à côté de toi !
    - Et voilà qu’il me fait le coup des fantômes … Tu m’énerves à te moquer de moi.
    - (montre du doigt) Mais si, regarde là. Maman, pourquoi Jacques ne la voit pas ?
    - Méni, arrête … Tu parleras de ça quand on sera entre-nous à la maison.
    - D’accord … Elle est triste la madame. Je peux lui demander pourquoi ?
    - Tu arrêtes avec ça tu veux ? Je te jure que si tu n’arrêtes pas je … tu … Mais pourquoi je n’ai pas le même pouvoir que mon père, c’est injuste !

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    - Hou, Jacques utilises les pouvoirs à l’école. Pas bien. C’est non que papa et maman ont dit.
    - De quoi je me mêle ! Si j’ai envie de disparaître pour avoir la paix, je fais encore bien ce que je veux.
    - Jacques … Vous utilisez vos tours à l’école ? Nous allons avoir une petite discussion tous les deux.
    - Oh non … mère …
    - Hou, Jacques va être puni.
    - Toi …
    - Jacques … Soyez poli avec le petit Meinhard s’il vous plaît.
    - J’ai envie soudainement de disparaître.
    - Je vous le déconseille … Et votre politesse monsieur Beaumont ?
    - Bonjour Mère …
    - Ohlala, ta maman, pas contente.
    - (chuchote) je vais le tuer lui un jour, je le jure. Je m’entraînerai très fort, je changerai de pouvoir et je deviendrai un grand télékinésiste comme père. Tu vas voir !

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    - Enfin, Jacques, votre père n’est pas là. Vous pouvez m’appeler maman. Combien de fois dois-je vous le dire ?
    - Il faudrait savoir. Quand père est là, vous me disputez parce que je suis familier. Quand il n’est pas là, vous me disputez parce que je suis distant. Je ne fais jamais rien de bien apparemment …
    - Je n’ai pas dit ça. N’interprétez pas. Faites-moi plaisir et jouez un peu ensemble.
    - Non ! Je ne l’aime pas ! C’est clair dit comme ça ?
    - Enfin Jacques …
    - Il me prend mon père !
    - (soupir)
    - En plus, il n’arrête pas de se moquer de moi !
    - Il est petit. Ce n’est pas méchant de sa part.

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    - Je lui dis depuis tout à l’heure, mais ton fils ne veut rien entendre Agathe. Monsieur fait sa mauvaise tête aujourd’hui.
    - Certainement pas !
    - Faites attention. On dirait bien que votre garçon grandit trop vite et souhaite s’émanciper avant l’âge.
    - Jacques rigolo quand il fait la tête !
    - Je ne fais pas la tête !

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    - Ce que j’aimerais, c’est que vous soyez gentil avec Meinhard. Il est petit et il y a encore des choses qu’il ne comprend pas. Ce serait tellement bien si vous aviez la même relation que vos pères.
    - Vous pouvez toujours courir !
    - Jacques …
    - Je vais jouer ! J’aurai la paix au moins un peu !
    - (soupir) effectivement, mon fils a l’air bien remonté.
    - Oui … Lucien a eu le malheur de le comparer à Méni et depuis, il a pris le petit en grippe.
    - (soupir) pas un pour rattraper l’autre … Où est Lucien d’ailleurs ?
    - En pleine partie d’échecs avec Cornélius.
    - On va les laisser entre hommes.
    - Je me demande parfois s’ils ne seraient pas mis en couple si on n’avait pas été là, tellement ils sont fusionnels ces deux-là.
    - Très spirituel Céleste … J’ai une image en tête maintenant. Je vais en rire durant des jours.
    - Oh, tu me connais. J’aime bien blaguer. Viens, on va s’installer là-bas pour les surveiller pendant qu’ils jouent.

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    - Lucien … Tu veux bien arrêter de déplacer tes pions avec ton esprit ?
    - Et encore quoi. Je peux faire tout bouger sans lever le petit doigt depuis la maternelle. Tu crois que je vais m’en priver ?
    - Quelqu’un va finir par te surprendre à faire ça un jour.
    - Aucun risque. Je fais toujours attention. Ce qui n’est pas ton cas avec ta langue bien pendue.
    - Ah mais moi, je le fais exprès. Ça me fait marrer de lâcher des trucs et puis de faire l’innocent. Là, ce qui me fait marrer, c’est que tu t’obstines à vouloir me battre aux échecs alors que tu devrais savoir que je suis un maître des pions.
    - Un jour, j’y arriverai.
    - J’adore ta détermination. Allez, bouge-moi ce pion-là.
    - Et encore quoi ? Fais-le toi-même.
    - Allez Lulu. Tu pourrais m’en bouger avec ton esprit de temps à autre.

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    - Tu as l’air soucieux Lulu.
    - ça se voit tant que ça à ma tête ou tu as eu des infos ?
    - Les deux à vrai dire. Mais même sans être médium, ça se voit.
    - Oh … C’est ce qu’a dit Jacques sur Agathe et moi.
    - Ah … Tu sais, Agathe est une femme bien.
    - Je le sais bien, mais … nous sommes trop différents. Je n’arrive pas à …
    - Vas-y, tu peux parler sans crainte. Ta femme est occupée à parler avec la mienne.
    - Je n’arrive pas à l’aimer. Je la respecte, mais ça s’arrête là. Fichu mariage arrangé … Quelle idée ont eu les éveillés et vampires de l’époque d’accepter ça dans le traité de paix.
    - Je suppose que l’ordre veut limiter les éveillés. Imagine si chaque éveillé faisait un enfant à chaque fois avec un non-éveillé. On aurait plus que ça dans le monde. Avoir un pouvoir deviendrait la norme et ça risquerait d’être un sacré foutoir. Surtout si on n’a que des Lulu Beaumont.
    - Moque-toi. De toute façon, si ça n’avait tenu qu’à moi … je n’aurais pas eu d’enfant, vu la femme dont je suis amoureux. C'est elle que je veux et pas une autre.

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    - Lulu … A un moment donné, ce serait bien que tu lâches prise.
    - Je ne peux pas. Elizabeth est tellement belle. Avec ses yeux violets perçants et mystérieux.
    - Lulu … Elle ne t’aime pas du tout. Tu es au courant au moins ?
    - Oui … mais je n’arrive pas à me la sortir de l’esprit.
    - C’est une habitude chez vous les Beaumont d’aimer les vampires. Pauvre Lilith … Comme je la plains …
    - Normal que tous les Beaumont la courtisent. Belle comme elle est.
    - Je parie que s’il y avait une autre vampire dans le coin, tu tenterais de la séduire aussi. Ce n’est pas Lilith qui t’intéresse, mais le danger qu’elle représente.

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    - Je sais ce que je ressens Cornélius ! Je l’aime !
    - Comme tu veux … Continue à t’entêter et à ne pas voir la femme qui est à tes côtés. Le jour où tu ouvriras les yeux, il sera certainement trop tard.
    - Facile à dire pour toi. Tu as vu ta femme à côté de la mienne ?
    - Agathe n’est pas si mal. Elle a un beau physique quand même.
    - Tu serais tombé amoureux d’Agathe si c’était toi qui t’étais marié avec elle ?
    - Euh … je ne pense pas. Elle est bien trop sérieuse pour moi. Chez les Faust, il faut avoir le sens de l’humour ou la joie de vivre, sinon on finit par s’ennuyer et voir ailleurs.
    - Ta mère n’est pas vraiment comme ça. Ton père doit s’ennuyer ferme alors.

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    - Attention à ce que tu dis sur maman ! Elle est charmante j’te ferais dire.
    - Ahlala mon ami. Moi, je suis peut-être têtu, mais toi, tu as du mal à couper le cordon avec ta mère.
    - Je ne vois pas ce que tu veux dire par là.
    - Même pas un peu ? Ça ne doit pas être facile tous les jours pour Céleste.
    - Maman est très gentille avec elle, ce qui n’est pas spécialement le cas de mes beaux-parents qui ont du mal avec mon caractère.
    - Je peux comprendre. Tu es passablement énervant à toujours te marrer de tout. Enfin, vous ne vous disputez pas à ce sujet avec ta femme ?
    - Non pourquoi ?
    - Si je faisais la moitié de ce que tu fais avec ma propre mère, Agathe me ferait dormir sur le canapé. Tu es tous les jours chez ta mère. « Oh désolé chérie, j’ai mangé avec maman » « et maman est passée me voir au boulot pour m’apporter un gâteau », ...
    - Bah quoi …
    - Avoue-le. Chez les Faust, vous avez souvent tendance à vous accrocher à un de vos parents.
    - Qui t’a dit ça ?
    - Vladislaus. Il pense même qu’un jour, ce lien fusionnel pourrait poser problème.
    - Il n’y a aucun mal à aimer ses parents. Et j’aime beaucoup mon père également.
    - Oui, mais ce n’est pas pareil Cornélius. Avoue que tu serais plus chagriné par la perte de ta mère.

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    - Certes, mais si mon père venait à mourir, je peux te dire que je n’en mènerais pas large … Car ce serait à moi d’être possédé par le veilleur … ça ne m’enchante pas trop …
    - Pourquoi ? Ton père a l’air de bien le vivre et ta mère aussi d’ailleurs.
    - Peut-être pour eux, mais je sais déjà que Céleste risque de le vivre très mal …
    - Tu crois ?
    - Je le sais déjà … Je ne te l’ai jamais raconté mais … Un jour, elle est allée chez mes parents alors que j’étais au travail. Pile au moment où le veilleur avait décidé de posséder mon père. Elle a vu l’état où se trouvait mon père durant la fusion. Ma mère est venue me chercher au travail. Céleste s’était enfermée dans une chambre de leur maison et elle refusait d’en sortir. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé exactement ... si Méphistophélès lui a parlé ou pas, mais elle était terrifiée. Elle n'a jamais rien voulu me dire.
    - Ah … Je ne savais pas.
    - Enfin, je peux dire merci à ce cher Méphistophélès, parce que ce jour-là, j’ai pris Céleste dans mes bras et on s’est embrassé pour la première fois. Elle était tellement fragile. Posée ainsi dans mes bras contre moi, j’avais l’impression que je pourrais la protéger de tout. Ce jour-là, je me suis rendu compte que j’étais tombé amoureux d’elle.
    - C’est beau. Et puis, Meinhard est arrivé.
    - Oui, assez vite d’ailleurs. Tu sais, c’était impossible pour moi de toucher Céleste si elle ne le voulait pas. Jamais je ne l’aurais forcée ou fait du mal.
    - Je n’ai jamais forcé Agathe tu sais.
    - Je sais, ne t’inquiète pas. Mais vous les Beaumont, vous arrivez à vous astreindre au poids des traditions, ce qui n’est pas le cas des Faust. Si on pouvait se débarrasser de cette malédiction une bonne fois pour toute… ça m’angoisse tellement de savoir que Méni va devoir vivre ça probablement un jour.
    - Sauf s’il meurt avant toi.
    - Ne parle pas de malheur Lulu. Aucun parent ne devrait voir mourir son enfant.

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    - Un jour, je sais que tout se terminera.
    - Tu l’as vu ?
    - Non, mais au fond de moi, je le sais. Il suffit qu’il n’y ait que des filles au lieu d’un garçon ou même … là, ça me chagrinerait que le nom des Faust s’arrête comme ça, mais qu’un héritier soit stérile.
    - Vladislaus essaie de trouver un moyen avec Jahia. Elle est tellement douée avec la théorie et les rituels. Elle trouvera peut-être une solution.
    - J’en doute, mais c’est déjà gentil à eux d’essayer. J’aimerais tellement que mon père en soit libéré et qu’il puisse vivre ses dernières années parmi nous tranquille.
    - Ton père est encore là avec nous pour un moment je crois. Il est plutôt tenace.
    - Oh ça oui. Mais moi … Je sais que je ne tiendrai pas le coup Lulu. Le jour où ça m’arrivera … Je pense que ça finira par me tuer. Si je tiens 10 ans comme ça, ça tiendra du miracle.
    - Je n’aimerais pas être à votre place.
    - Jamais, crois-moi. Je ne souhaite ça à personne, même à mon pire ennemi ou à la plus vile des personnes.

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    - Tu ne joues plus Méni ?
    - Fatigué maman.
    - Mon petit cœur. Repose-toi un peu. Tu vois Jacques ? C’était drôle de jouer avec Méni, non ?

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    - Certainement pas.
    - Bon … Ce n’est pas gagné pour les rapprocher tous les deux.
    - Jacques … Tête de mule, comme son père.
    - Je ne suis pas père !
    - Vous me redirez ça à la maison. On va tout doucement y aller. Il se fait tard.

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    - Oh une voiturrrrre !
    - Tu es obligé d’accentuer les R comme ça ?
    - Jacques. Le petit parle allemand en plus de l'anglais. Vous l’avez oublié ?
    - Non, je ne risque pas. « Jacques, regardez comme ce petit parle bien allemand déjà. Prenez exemple pour parler français comme il se doit ». Il faut toujours que tu me fasses de l’ombre. Je te déteste !

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    - Pourquoi Jacques pas gentil ?
    - Eh oui, je ne suis pas gentil.
    - Meinhard aime Jacques pourtant.
    - Moi pas !
    - On va faire la paix et jouer à la voiturrrrre. On va partager.
    - Certainement pas ! Garde cette vilaine voiture pour toi, tu me feras plaisir …
    - Hou, petite voiturrrrre, regarde comme il est vilain.

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    - La journée m’a semblé si courte. Dire que je reprends au cabinet médical demain …
    - Tu devrais penser à te reposer un peu.
    - Non, les gens ont besoin de moi. Il manque déjà tellement de médecin en ville. Et puis, ça m’évite d’être à la maison et de croiser Lucien.
    - Dis-moi, ça te dirait de venir manger un bout à la maison ? Les hommes pourraient continuer à jouer les frères siamois, pendant que nous, on discutera entre filles. Et … (chuchote) surtout d’un moyen pour réconcilier Jacques avec Méni.
    - Pour ça, il faudrait que son père arrête de jouer les comparaisons pour piquer sa fierté. Mon fils est trop jeune pour comprendre que ton fils n’y est pour rien. Il passe sa rancœur sur lui.
    - Je sais …
    - Oh et puis, tu as raison. Je dis oui pour le dîner. Ça me fera du bien de penser à autre chose. Jacques, allez chercher votre père. Nous sommes invités chez tonton Cornélius et Tata Céleste pour manger.

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    - Tu vas venir jouer à la maison. Meinhard est content.
    - Moi pas. Ecoute-moi bien. Toi et moi, on ne sera jamais amis, compris ?
    - Pourquoi ?
    - Parce que je ne t’aime pas. Jamais, tu entends ? J’ai un conseil à te donner pour l’avenir. Chacun fait sa vie. Je t’évite et tu m’évites.
    - J’ai pas comprrrrris.
    - Ne t’inquiète pas. Chaque jour, semaine, mois et année qui passent, je me ferai un devoir de te le rappeler. Jusqu’au jour où tu auras bien imprimé que je ne pourrai jamais te voir.

     

     


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  • Coup de foudre à Windenburg


    Etablissement scolaire Von Haunt, Windenburg

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    - Il est 7h15 et il n’est pas encore arrivé ? Ce n’est pas possible ça. Il vient toujours avec son père à 7h. Depuis le temps que je l’espionne, je le sais bien. Il n’oserait pas se planquer quand même ? Me faire ça, à MOI ! Déjà qu’il m’a fait le coup de partir 2 mois entiers en vacances avec papa et maman, alors qu’on aurait pu se la couler douce en amoureux. Je hais ses parents. Surtout son père … Oser me donner une sale note en chimie, alors que je sors avec son fils. Je devrais avoir droit à des privilèges !

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    - Hmm … ça fait quand même déjà plusieurs fois qu’il tente de rompre, mais jusqu’ici, j’ai toujours réussi à le manipuler en tirant parti de sa gentillesse. Maintenant, il va essayer de m’éviter, c’est son dernier recours. Mais là, mon petit gars, si tu crois que je vais te laisser me filer entre les doigts, tu te goures. Hors de question qu’une autre greluche mette les mains sur mon beau gosse. Puisque c’est comme ça, je vais le chercher. Même si je dois me perdre dans ce fichu labyrinthe. Réfléchissons bien, mais réfléchissons peu. Je le connais bien. J’ai noté tous ses faits et gestes avant que je ne sorte avec lui. Mais oui, il doit être là-bas !

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    - Ah la tranquillité. J’aime bien arriver tôt le matin. C’est calme, il n’y a personne et aucun risque d’avoir un flot d’images incessant dans la tête. Je ne peux pas faire un pas sans avoir une info sur toutes les personnes que je croise. Ça me fatigue à force. Là, il n’y a rien que moi et la nature, sans amis, sans ennemis et sans harpie encombrante.

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    - Minou ? Miiiiiiiiiiiinou ?

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    - Oh non, pas elle ! J’ai parlé trop vite. Je suis maudit ou quoi ?

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    - Bon, je fais quoi ? Soit je l’affronte encore une fois et … oh non, je vais la faire pleurer et elle va encore me faire le coup du chantage affectif. Et faible comme je suis, je vais me faire avoir … Ou … Bon, c’est lâche, ça ne me ressemble pas du tout, mais là, je vais l’éviter. Ça fait quand même trois mois que je lui dis clairement que c’est fini et qu’elle ne veut rien entendre. A un moment donné, j’en ai ma claque. Univers, si vous m’entendez, je vous le dis : moi et les filles, c’est t-e-r-m-i-n-é.

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    - Minou ? Hmm … J’étais pourtant sûre qu’il était là …
    - Je l’ai échappé belle. Bon, il faut que je me trouve une autre planque. Elle va certainement chercher tout autour de l’établissement. Je devrais être tranquille si je me dirige vers l’école.

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    - Coucou Méni ?
    - AHHHHHH, mais … Mimsy, tu m’as fait peur !
    - Ah bon ? Tu as pourtant l’habitude de voir des esprits. Depuis le temps. Tu étais à peine né que tu en percevais déjà.
    - Disons que j’étais concentré sur autre chose …

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    - Oh je vois. Tu essaies d’éviter une certaine demoiselle Bury.
    - Tout juste.
    - Que t’avais-je dis Méni … De ne …
    - … pas sortir avec elle. Oh ça va, c’est bon. J’ai compris maintenant.
    - Un peu tard jeune homme. Ce n’était pas faute de t’avoir prévenu. Mais non, monsieur n’a écouté que ses hormones.
    - Si je ne peux même plus m’amuser et prendre du bon temps.
    - On peut prendre du bon temps avec la bonne personne mon petit chéri.
    - Pff, moi ? Me caser ? J’aime trop séduire pour ça.

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    - Oh que si. Tu vas tomber très amoureux et même plus tôt que tu ne le crois.
    - Mais bien sûr. Je me casserai quand je devrai me marier lors de mes 25 ans. D’ici là, je compte bien profiter. Parce qu’une fois marié, je devrai passer le reste de ma vie avec une seule et même femme. Que je n’aimerai certainement pas mais je m’y suis préparé, c’est comme ça.
    - Hmm … Tu verras bien ce que l’avenir te réserve.

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    - Avec le don que je me paie, je peux te dire que mon avenir est bien noir déjà.
    - Ne dis pas ça. Être médium, c’est un don précieux de l’Univers. Tu es le messager entre lui et les êtres de ce plan.
    - Ouais ouais … C’est ce que mon père me dit tout le temps.
    - Et ce qu’Ambrosius, ton grand-père lui répète encore et ce que mon cher Bernard a dit à son fils à son tour.
    - En parlant de Bernie … Tu ne chercherais pas à l’éviter par hasard ?
    - Moi ? Mais … mais non !
    - Je vois bien que si.
    - Cette expression sur le visage … Tel père, tel fils.
    - Je ne ressemble pas tant que ça à mon père pourtant.
    - Je ne parlais pas de Cornélius mais de ton f… Non rien … Tu verras dans une bonne trentaine d’années …
    - Ne change pas de sujet s’il te plaît. Tu l’évites ou non ?

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    - Pour tout t’avouer … oui. Il m’énerve, mais il m’énerve !
    - Tu exagères. Il est gentil Bernie.
    - C’est un imbécile fini oui ! Heureusement qu’Ambrosius tenait plus de moi que de son père. Et qu’aucun de vous n’a pris de mon boulet de mari. Si je pouvais divorcer de l’autre côté, je le ferais !
    - Tu dis ça, mais tu l’aimes Mimsy.
    - Pff … oui. Je me demande bien pourquoi d’ailleurs.
    - Ah ça. L’amour est un grand mystère.

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    - Minou ?
    - Oh non … Euh … Mimsy, il faut que je file.
    - Ne t’inquiète pas. Cours mon garçon. Je te couvre. Euh non, pas par-là Méni.
    - Mais elle ne me trouvera jamais dans le labyrinthe.
    - Hmm … Si j’étais toi, j’irais plutôt du côté du kiosque. Enfin … Je dis ça, je dis rien …
    - Euh d’accord.

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    - Minou ? Oh mais je pensais bien l’avoir entendu pourtant … J’ai dû rêver.
    - Eh bien, il court vite le petit Méni. Je crois que je n’ai jamais vu un Faust courir aussi vite de sa vie. Comme je le comprends.

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    - A nous deux ma grande. J’espère que son esprit est malléable. Si tu cherches ton amoureux, il est dans le labyrinthe. Le … la … by … rin … the.
    - Hmm … Il aurait osé aller dans le labyrinthe ? C’est vrai qu’il a dû y passer du temps depuis qu’il est petit. Son père est prof ici … Bon, quand il faut y aller …
    - Voilà, c’est bien. Joli travail Mimsy. Maintenant, il n’y a plus qu’à laisser faire le destin. Je l’ai un peu forcé quelques minutes à l’avance, mais c’est pour la bonne cause.

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    - Ah … la … vache ! Je … ahhhh je vais mourir ! Je n’ai jamais couru aussi vite de toute ma vie. Il faut vraiment que je réfléchisse à un moyen de la larguer définitivement. Parce que là, je n’en peux plus ! Elle va me tuer à force.

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    - Tiens, mais … Qui c’est qui joue du piano à cette heure ? Chopin ? Euh … Mimsy n’en joue pas, ni Bernie d’ailleurs. Du moins, je ne crois pas. Qui alors ?

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    Chopin – Grande Valse brillante opus 18

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    - Bravo, tu joues très bien. C’était superbe.

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    - Euh … merci …
    - Je t’ai fait peur ? Je suis désolé. Je passais par-là et j’ai entendu jouer. Je devais absolument voir qui c’était.
    - J’avoue, tu m’as surprise, mais … C’est surtout que je préfère jouer quand il n’y a personne. Je me croyais seule.

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    - Tu ne joues jamais pour personne ?
    - Le moins possible. Je n’aime pas ça du tout.
    - C’est dommage. Tu as beaucoup de talent.
    - Merci. Tu en joues toi ?
    - Je pianote un peu. Mon truc, c’est la guitare. On pourra jouer ensemble à l’occasion. Ce serait marrant.
    - Oui …

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    - C’est bizarre mais … Tu es très belle. Je me souviendrais de toi si je t’avais déjà vue. Tu es nouvelle ?
    - Oui. Mes parents et moi, on a déménagé cet été. Nous venons de Hidden Springs.
    - Je me disais aussi. Pff, je suis con, je ne me suis même pas présenté. Meinhard Faust. Mais tout le monde m’appelle Méni … Euh quoique, on m’appelle très souvent Faust … Comme si les gens pensaient que c’était mon prénom. Et toi ?
    - Élise. Élise Shepard.
    - Tu entres en quelle année ?

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    - En terminale.
    - Ah bon ? Comme moi. Je te pensais plus jeune. Tu fais un peu … enfin … plus jeune quoi.
    - Non mais vas-y. Tu peux le dire que je fais fifille. Je le sais bien.
    - Ah mais non, enfin … Hmm … Et tu as pris quelle option toi ?
    - Science.
    - Science ?

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    - Oui, pourquoi ?
    - C’est marrant, moi aussi. Ça m’étonne.
    - Pourquoi ? Les filles ne peuvent pas faire des maths et des sciences, c’est ça ?
    - Ah mais non, je n’allais pas dire ça. C’est juste que … enfin … Tu vois, d’habitude, les filles qui choisissent cette option, elles sont plutôt … enfin …
    - Moches ?
    - Non, euh … Je crois qu’on va arrêter là, je vais m’enfoncer sinon.
    - Je pense oui.

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    - Hey mais … Attends voir une minute. Alors, ça c’est extraordinaire. C’est la première fois que je rencontre par hasard quelqu’un comme moi.
    - C’est-à-dire ?
    - Attends, je regarde s’il n’y a personne. C’est bon. Tu es une éveillée toi aussi.

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    - Oui. Comment tu sais ça ?
    - Je l’ai senti. Pas toi ?
    - J’avoue que j’avais comme une grosse impression de te connaître, mais de ne pas savoir d’où. Tu dois être doué pour reconnaître un autre éveillé au premier coup d’œil.
    - Pff non. J’ai juste un pouvoir qui me facilite la tâche. Je suis médium.
    - Je vois. Du genre énervant, qui sait toujours tout sur tout ?
    - A peu près oui. Mais c’est plutôt moi que ça énerve. Je m’en passerais bien. Et toi, c’est quoi ton pouvoir ?

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    - Je suis magnétiseuse. Je peux sentir les énergies avec mes mains et déterminer d’où viennent les maux sur le corps d’une personne. Ça me permet de soigner en quelque sorte. Même si je ne remplace pas un médecin à 100% bien sûr. Je peux juste rééquilibrer les chakras et les méridiens dans le corps.
    - ça a l’air vachement cool.
    - Pas vraiment … Tu connais beaucoup de personne qui se laisserait manipuler par une rebouteuse ?
    - Aussi belle que toi ? Moi je signe à deux mains tout de suite.

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    - Je vois … tu es plutôt du genre direct.
    - C’est de famille j’ai envie de dire. Moi par contre, j’avoue que je te croyais timide, mais finalement, non pas vraiment. Tu as l’air plutôt franche.
    - Disons que je suis un peu réservée, quand je ne connais pas bien les gens. Après, ça va mieux. Mais tu as raison. Je n’ai pas ma langue dans ma poche. Mentir n’est pas vraiment dans mes cordes. Ça se voit tout de suite à ma tête ce que je pense de toute façon. Alors autant le dire.
    - Tes parents sont au courant qu’il y a d’autres éveillés dans le coin ?
    - Oui, mais ils ne voulaient pas vous rencontrer tout de suite. On a pris le temps de s’installer tranquillement avant. Vous êtes beaucoup ?

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    - Plutôt oui. Nous avons trois vampires, dont un originel déjà.
    - Ah quand même. Je n’en ai encore jamais vu. Ils sont assez rares.
    - D’originel ? Ou de vampires tout court ?
    - Jamais de vampires. Tu n’as pas peur d’eux ?
    - Pff, non. Je les connais depuis que je galope à quatre pattes. Enfants, on a tous été chez « tonton Vlad ». Et ses enfants, Lilith et Caleb sont vraiment sympa. Enfin … n’approche pas trop de Caleb. Il est charmeur.
    - Comme toi ?
    - Hmm … en pire. Sinon, on a deux loups-garou. Et chez les éveillés, il y a Lucien et son fils Jacques Beaumont ; Muraad Massouf qui est venu faire ses études d’économie à San Myshuno. Dans la ville d’à côté, on a les Gothik et les Ladentelle avec leurs filles Cornélia et Agnès et puis … euh il y a mes parents, mon grand-père et moi.
    - Ah oui, ça fait beaucoup quand même. Vous vous entendez tous bien ?
    - Euh … Joker …
    - Ah, tu n’aimes pas certain d’entre-eux ?
    - Disons que Jacques et moi, on ne s’entend pas du tout. Peut-être la différence d’âge … Il a 5 ans de plus que moi. Et puis, on est très différent. Je crois qu’on ne se comprend pas vraiment.

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    - Je vais te laisser, tu as un appel.
    - Non c’est bon reste. Je vais éteindre mon téléphone. Je serai tranquille comme ça.
    - Ah. Quelqu’un que tu n’as pas envie d’entendre ?
    - Oui et je n’ai pas envie qu’elle me trouve. Elle a enfin pensé à faire sonner mon portable pour me repérer au bruit. Elle est trop intelligente …
    - Ah … tu as une petite amie …

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    - Disons que c’est plus compliqué que ça …
    - Ta fiancée ?
    - Certainement pas. Disons que c’est une fille avec qui je suis sorti comme ça et dont je n’arrive pas à me dépêtrer depuis.
    - Je vois …

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    - Ah mais non … enfin, si je me suis un peu … oui j’avoue, je voulais m’amuser avec elle, mais enfin …
    - Non mais quand je dis « je vois », c’est que je vois qui c’est. Elle ne serait pas brune, les cheveux coupés au carré par hasard ? Avec un t-shirt bordeaux ?
    - Oh non … Elle arrive …

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    - On dirait bien qu’elle est accro. Bonne chance pour t’en défaire … Meinhard ? Houhou, ça va ?
    - Hmm ? Désolée, j’étais perdu dans … rien …
    - Je dis ça, je dis rien, mais moi, à ta place, si je voulais fuir, ce serait maintenant.
    - Ah ça, j’aurais dû fuir depuis longtemps. J’ai plongé dans tes beaux yeux, je suis foutu.
    - Tu es toujours comme ça ?
    - Minou ?
    - Minou … C’est ton petit surnom ? C’est mignon tout plein dis donc.
    - Ne te moque pas s’il te plaît ! C’est ridicule tu veux dire !

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    - Pas que je m’ennuie avec toi, mais il faut que je file. En tout cas, j’ai été très heureux de faire ta connaissance Élise.
    - On dirait que tu dis ça comme si tu n’allais plus jamais me revoir. Tu es au courant qu’on va se voir tous les jours en cours ? Genre pas plus tard que tout à l’heure.
    - C’est vrai. J’ai hâte. Je te présenterai aux autres … enfin, de loin parce qu’on ne peut pas dire que je sois apprécié.
    - Parce que tu piques toutes les copines de tes potes ?
    - Non, parce que je suis une tête et le premier de la classe. Et que j’ai la langue trop bien pendue.

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    - Minou ?
    - Bon, il est temps que Meinhard Faust s’éclipse. Mademoiselle Lizzy … A plus tard.
    - Mais …

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    - A tout à l’heure … Dis donc, il court vite. Lizzy ? C’est mignon, personne ne m’a jamais appelée comme ça.
    - Minou ?
    - Ah … Je crois que c’est moi qui vais devoir me coltiner cette fille du coup. Super …

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    - Hmm … bonjour.
    - T’es qui toi ? Je ne t’ai jamais vue.
    - ok, pas de bonjour … Je m’appelle Élise. Je suis nouvelle en ville. Et toi ?
    - …
    - D’accord … Je dois deviner ton prénom ou tu vas daigner me le dire ?

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    - Je m’appelle Audrey et tu oublies de suite mon prénom. J’ai autre chose à faire que de parler avec une gamine.
    - J’ai 17 ans …
    - Toi, 17 ans ? Fais-moi rire ! On dirait une gamine de 14 ans. Tu ne peux pas être plus vieille que moi, c’est impossible. J’ai la classe alors que toi, on dirait que tu es sortie du couvent des bonnes sœurs.

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    - Tous les gens de cette école sont aussi antipathiques que toi ?
    - Oh mais on dirait que tu as de la répartie. Tu as l’air d’ignorer à qui tu parles.
    - Tu pourrais encore être Miss Univers que je te répondrais pareil. Tu n’as pas à me manquer de respect. Tu ne me connais pas. Alors tes jugements à deux balles, tu te les gardes.
    - Tu vas regretter amèrement de ne pas t’être abaissée devant moi. Je vais te faire une réputation d’enfer dans toute l’école.
    - Ne te gêne pas. Je m’en fiche royalement. Je n’ai plus qu’un an à tirer avant d’aller à l’université de toute façon. Et ce que les autres pensent, je m’en tape comme de l’an quarante.

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    - Je vais mettre les choses au point avec toi. Personne, je dis bien PERSONNE n’approche à moins de cinq mètres de mon Minou.
    - Tu parles de ton chat ? Je n’en ai pas vu pourtant.
    - Non ! Tu sais très bien de quoi je parle.
    - Désolée, mais je n’aime pas les filles. Alors je ne risque pas d’approcher de ton « Minou » comme tu dis.
    - Elle … a … osé … Ne te fiche pas de moi ! Je t’ai vu au loin avec mon petit copain. Tu as osé te coller à lui.
    - Techniquement, c’est lui qui m’a fait le baisemain. Tu as de la chance. Il est très courtois comme garçon.
    - Oui, je sais et personne ne me le pique, ok ? Surtout pas une fille sortie de je ne sais quel patelin paumé ! C’est mon futur mari et le père de mes enfants.

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    - Ah bon ? Il n’a pas l’air au courant je crois.
    - … Bon, reprenons. Je veux bien revenir sur mes jugements et être copine avec toi si tu me dis où il est parti.
    - Hmm … désolée mais non. De toute façon, je ne le sais pas. Et même si je le savais, je ne te dirais rien. Débrouille-toi avec lui. C’est ton mec, pas le mien.
    - Je vois … Sale petite peste …
    - Enfin, si tu veux, je veux bien être gentille et lui délivrer un message venant de ta part quand je le verrai en cours.
    - Comment ça ? Minou est en science ma grande.
    - Figure-toi que moi aussi.

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    - Hmm … Ça me rassure. Il ne risque pas de sortir avec une binoclarde. Ce n’est pas son genre.
    - Parce que son genre, ce sont les filles comme toi, c’est ça ?
    - Tu entends quoi par-là ?
    - A toi de deviner.
    - Je m’occuperai de ton cas plus tard. Là, je dois chercher mon Minou. J’aimerais avoir mon bisou avant d’aller en cours.
    - C’est ça. Bon courage car je crois qu’il n’a pas envie d’être trouvé.

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    - Minou ?
    - Pff … Bon, de toute façon, ça ne me ressemble pas de me barrer. Autant l’affronter une bonne fois pour toutes. Cette comédie a assez duré. Je suis patient et gentil, mais il y a des limites. Il est temps que je me libère. Sans compter que … je crois que …

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    - (en chœur) … j’ai vécu le coup de foudre.
    - Je suis trop séducteur pour elle.
    - Je fais trop petite fille pour lui.
    - (en choeur) ... je ne lui plairai jamais ...


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  • Jamais de la vie


    Manoir de Vladislaus Straud, Forgotten Hollow

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    - Hey soeurette ! Déjà debout ?
    - Je pourrais te poser la même question. Quand je me suis réveillée, tu étais déjà parti. Je me suis dit que je te trouverais chez père.
    - Tout juste.
    - Depuis quand tu admires les statues ? Tu manques tellement de conquête que tu en viens à reluquer la plastique de la première originelle ?
    - Moque-toi. Non, je me demandais si … enfin, Lilith est la première éveillée, devenue par la suite vampire originelle. Mais on ne l’a jamais vue.

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    - Super … Tu entres encore dans une période de questions existentielles … Faut que tu arrêtes avec ça Cal …
    - Bah quoi, j’ai le droit de me demander comment ça se fait qu’un humain devienne comme ça, paf, un vampire. C'est bizarre quand même.
    - Tu n’as qu’à poser la question à père. Il en est un lui.
    - Je me demande si la vraie Lilith te ressemble …
    - Tu en poses des questions aujourd’hui.
    - Écoute. Père t’a très vite surnommée Lilith depuis que tu es enfant. Ce qui est peu commun pour le prénom que tu portes. Peut-être parce que tu es comme elle.
    - J’espère bien que non.
    - J’aimerais bien rencontrer d’autres vampires. A part Dracula, je n’ai vu personne d’autre.
    - Moi encore moins que toi. Je n’ai que Père et toi et vous me suffisez amplement.
    - C’est pour ça que tu évites Dracula quand il vient rendre visite à Père ?
    - Tout juste … Père m’a prévenue en plus pour son penchant pour la séduction. Vu qu’il est immortel, je préférerais ne pas l’avoir sur le dos pour l’éternité.
    - Crois-moi, il n’y a pas de risques. Comme père, il a plutôt un penchant pour les jeunes filles pures et innocentes. Tu crois que c’est un truc d’originel ? Nous, on a d’autres … enfin …
    - Oui, toi et moi, on aime chasser les personnes bisexuelles. Que veux-tu ? Ça doit être notre truc de jumeaux. Si ça se trouve, on rencontrera un jour un vampire qui … je ne sais pas moi … aimera mordre des rousses parce que, de son vivant, il les aimait déjà.
    - Mouais. Mais je …
    - Non Cal … Tais-toi … Stop avec les questions. Sinon, je repars faire une sieste en attendant la nuit.

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    - Bonjour père.
    - Ma Lilith. Bien dormi ?
    - Plutôt oui, mais j’y retournerais bien. Cal vient de me plomber la journée.
    - Dis-moi père, tu as déjà rencontré Lilith ? Enfin, je veux dire LA Lilith.
    - Oui pourquoi ?
    - Cal nous refait sa période de questions existentielles …

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    - Ne fais pas ta jalouse.
    - Je ne jalouse personne, tu devrais le savoir depuis longtemps.
    - Mouais mouais … mademoiselle Vatore qui ne traîne jamais avec les autres femmes. Sauf pour les mordre bien entendu.
    - Ce n’est pas vrai !
    - Ah oui ? Tu parles à Céleste, la femme de Cornélius ?
    - Je …
    - Non bien entendu. Tu l’évites comme la peste, et pourtant, elle est charmante. Pareil pour Agathe, la femme de Lucien. Jamais tu ne lui as adressé la parole de son vivant.
    - Dois-je te rappeler qu’Agathe ne pouvait pas me voir. Et tu sais très bien pourquoi !
    - Caleb n’a pas tort Lilith. Il serait temps que tu te fasses une amie, tu ne penses pas ?
    - Mais j’ai des amis !
    - Oui … des hommes … Tu traînes toujours avec Meinhard. D’ailleurs, rassure-nous. Il ne se passe rien entre vous ?

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    - Ce qu’il ne faut pas entendre …
    - En même temps, il est charmant. Je comprendrais qu’il te plaise ma fille.
    - Tu ne vas pas t’y mettre père … Depuis le temps, vous devriez savoir qu’il n’est pas mon genre. Je préfère les hommes qui ont plus de …
    - Plus mauvais caractère c’est ça ? Je me souviens encore du dernier en date … Il était imbuvable.
    - Ah ne me regarde pas comme ça ma fille. Tu te débrouilles avec ton frère.
    - J’allais dire que je préférais les hommes plus masculins. Meinhard est un peu trop efféminé pour moi. Et puis, il est petit. J’aime les grands.
    - Si tu veux un conseil, tu devrais changer de genre justement. Les mecs d’avant ne t’ont pas vraiment réussi. Un homme gentleman, ça, ça te changerait.
    - Méni est peut-être un gentleman, mais c’est une graine d’homme à femmes surtout. Non merci. J’aime les relations exclusives. Puisque tu sembles être lancé sur les conquêtes amoureuses, tu veux qu’on parle des tiennes peut-être ? Toutes plus opportunistes les unes que les autres. Si tu veux mon avis, tombe amoureux d’un mec la prochaine fois, ça vaudrait mieux. La prochaine que tu demandes à transformer parce qu’elle te menace de te quitter si elle n’en devient pas un, je te jure que je te la tue direct.
    - Ah non, pas de disputes, c’est bon. J’ai ma dose avec Jacques et Meinhard. Ils se sont encore pris la tête au manoir ce week-end. Rien que d’y repenser, je vais muter vers ma forme la plus sombre.

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    - Père voyons. Cal et moi, on ne se dispute pas. On discute. Tu devrais le savoir depuis le temps.
    - Tu nous as déjà vus nous étriper ? Même lorsqu’on était humains ?
    - J’avoue que vous étiez plutôt … vous êtes toujours trop fusionnels. Je ne sais pas comment vous faites pour vous supporter au quotidien. Ça me dépasse.
    - Tu veux dire par là qu’on te saoule c’est ça ?
    - Non, du tout. Mais je ne pourrais pas vous avoir au manoir H24. Déjà que c’est un moulin pour éveillés ici … D’ailleurs, je crois qu’il y en a deux qui arrivent.
    - Ah bon ? Zut alors. Moi qui voulais m’entraîner avec mon frère chéri.
    - Un petit combat ?

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    - Allez viens, je t’attends !
    - Tu ne prends pas ta forme sombre ? Erreur mon cher.
    - Pas besoin. Je vais gagner haut la main.

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    - Ah oui ? Voyons voir ce que tu vaux face à un vampire qui fait entièrement corps avec sa part d’ombre.
    - Pff, trop facile.

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    - Mon fils … Si j’étais toi, je prendrais ma forme sombre …
    - Certainement pas. Vous savez ce que ça donne quand je le fais.
    - Je suis là pour t’arrêter si besoin.
    - Avec Cornélius et Lucien dehors ? Si tu veux qu’ils restent vivants, autant que je reste sous ma forme humaine.
    - (soupir) comme tu veux.

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    - Hey Lulu, je t’attendais.
    - Comment tu savais que j’allais venir ? Non c’est bon, … Tu sais que tu es énervant à tout prévoir ?
    - Oui, on me le dit tout le temps depuis quoi … pfiou … bah 47 ans. Vu que j’ai ce don depuis que je suis né.
    - Ton père va bien ?
    - Bof, ça va. Il commence à en avoir sa claque de se coltiner Méphisto. Il bat tous les records des Faust, du moins jusqu’ici. Je gage qu’un de mes descendants fera mieux encore.
    - Tu crois ?
    - Oh que oui. Je le plains déjà le pauvre. Il aura une vie bien gratinée celui-là. Je me demande si je vivrai assez longtemps pour le connaître. Rien qu’à le voir dans ma tête, il me plaît bien. Et puis, j’adorerais tellement connaître mon petit-fils.
    - Tu l’as dit à ton fils qu’il aurait un fils lui aussi.
    - Non. Une règle chez nous. On ne se donne pas d’info sur nos vies amoureuses, ni nos futures épouses, ni nos futurs enfants. Histoire d’interférer le moins possible avec ce qui est prévu. Déjà que Mimsy fait des entorses à la règle parce que madame aime les histoires d’amour et les mariages …
    - Tu sais que je t’envie avec ton pouvoir. Si tu veux, on fait un rituel pour échanger les nôtres. Ça te dit un peu de télékinésie ?
    - Ah non, pas d’échange. Je l’aime bien. Ça permet de jouer au concierge qui connaît tous les ragots du quartier. Dommage que Méni ne voie pas les choses de la même façon que moi.
    - Tu es sûr ? Tu pourrais déshabiller ta femme rien que par le pouvoir de la pensée. Je peux te dire que c’est pratique.
    - Mouais … mais non, c’est bon. Échange avec mon fils plutôt, il sera ravi.
    - Tu crois qu'il a déjà déshabillé une fille ?
    - Houla, bien plus d'une si tu veux mon avis.

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    - Dire qu’on est obligé de passer chez Vladislaus pour passer du temps ensemble, c’est dingue ça. Nos conversations me manquent.
    - On se téléphone tout le temps Lulu.
    - Je sais, mais ce n’est pas pareil.
    - En même temps, vu comment nos fils ne savent pas s’encadrer …
    - Je me demande ce qu’on a raté avec eux pour qu’ils se détestent comme ça.
    - Tu veux l’avis d’un médium ou je ferme ma gueule ?
    - Vas-y lâche ce que tu as à dire.
    - Tu me promets de ne pas m’envoyer valser dans les airs si ce que je te dis ne te plaît pas hein …
    - Ok, c’est bon …
    - Non mais je préfère prendre les devants. Disons que si tu arrêtais de t’extasier sur mon fils et que tu étais un peu plus … comment dire … câlin avec le tien, je crois que Jacques serait moins jaloux de Méni.
    - Comment ça ?
    - « Méni est si intelligent. Tu ne seras jamais un grand avocat si tu n’as pas de bons résultats scolaires comme lui » « Regarde, Méni, il ramène des filles à la maison lui au moins. Mais ce n’est pas de ta faute. C’est vrai que tu es moins gâté par la nature ».
    - J’ai dit ça moi ?
    - Je confirme.
    - Mais en fait … tu espionnes avec ton pouvoir, ce n’est pas possible autrement.
    - Oh juste un tout … mais un tout petit peu. Ça t’écorcherait d’être un peu moins distant avec ton fils. Un enfant, ça a besoin de câlin et d’attention. Combien de fois je te l’ai dit.
    - Oh ça va, c’est bon. Si je ne faisais pas ça, il se contenterait du minimum pour réussir. Je ne fais que le pousser c’est tout.
    - Ahlala, tu me désespères. Tu es un Beaumont, vrai de vrai.
    - Ah ça, on faisait une belle équipe au lycée. Tu te souviens ? Comment tu rabattais le caquet de certains en leur sortant tous leurs petits secrets.
    - Ahah oui. Et toi, il suffisait que tu apparaisses pour faire peur à tout le monde. Quoique, tu fais toujours peur, ça ne change pas ça.

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    - Je crois qu’on ferait mieux de faire comme avant et de continuer à faire nos dîners. Nos conversations me manquent. On ne peut pas continuer à s’empêcher de se voir juste pour éviter qu’ils ne se sautent à la gorge.
    - Ah moi je veux bien. Mais j’ai beau être patient … au prochain écart de Méni et Jacques, je prends l’un pour taper sur l’autre, je te préviens.
    - C’est sûr qu’avec sa dernière année de droit, Jacques est revenu tout le temps à la maison pour le moment. Et tu ne sors jamais sans ta femme et ton fils, donc …
    - Ils seraient obligés de se voir, c’est sûr. Jacques est en stage dans ton cabinet je suppose ?
    - Tout juste. Je préfère l’avoir avec moi, plutôt que dans un cabinet d’avocats véreux … pas envie qu’on lui apprenne à devenir malhonnête et défendre des malfrats. Ce n’est pas le genre de la maison.
    - Tu m’étonnes.
    - Et le tien ? Tu sais déjà ce qu’il va faire ?
    - Je crois qu’il est parti pour suivre mes traces aussi. Prof. Mais je crois qu’on pourra laisser tomber la chimie. Son truc, c’est plus la physique quantique.
    - C’est vraiment une tête ton garçon.
    - A se demander comment c’est possible. Je me souviens de grand-papy Bernie … Par l’univers, mais qu’il était bête lui. Et complètement barré. Heureusement, on a tout pris de mémé Mimsy.
    - A bien y réfléchir, je crois que tu as pris de ton grand-père.
    - Ah bon ? Et quoi exactement ?
    - Le côté barré. Mais c’est pour ça que je t’aime Cornélius.

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    - J’espère que nos fils vont finir par être raisonnable et s’entendre en prenant de l’âge.
    - Si tu veux mon avis, ce n’est pas prêt d’arriver. Surtout avec l’arrivée de la famille Shepard chez nous.
    - Ah bon ? Pourquoi ?
    - Oh … moi j’ai bien ma petite idée sur la question. Je te laisse la surprise.
    - ça me désespère. Ils sont partis pour se détester à vie ou quoi ?
    - Je crois bien oui. Je les vois bien se prendre la tête même une fois de l’autre côté. Si c’est le cas, je me réincarne direct pour ne pas devoir les supporter une minute de plus.
    - Pareil …
    - Bon, on rentre voir tonton Vlad ?
    - J’espère qu’on ne le dérange pas.
    - Mais non. Tu sais qu’il aime bien nous voir.

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    - Mais aïe, mes cheveux ! Sale tricheur !
    - C’est ce que font les filles quand elles se battent.
    - Je ne suis pas …
    - Quoi une fille ? Ah si et regarde, il y en a deux qui arrivent et qui peuvent confirmer.
    - Je … suis … un vampire !
    - Mais aïe, tu me griffes.
    - Tu voulais te battre comme une fille, bah tu vas être servi.
    - Doucement les enfants …
    - Chic alors, on arrive juste à temps pour voir Cal se prendre une raclée.
    - Tu crois ?
    - C’est un peu comme ça que ça se passe à chaque fois.

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    - Mauvaise langue.
    - Mais il a raison, tu vas perdre frangin.
    - Certainement pas ! J’ai une réputation à tenir. C’est moi l’homme ici.
    - Ne commence pas à faire ton macho. ça me met hors de moi !
    - Les enfants ! Non … pas le piano !
    - Je suis content de ne pas avoir des enfants vampire.
    - Moi non plus. Imagine le travail qu’aurait Honorine en plus pour ranger tout le bazar dans la maison après ça.
    - Hola … ça doit faire mal ça. On dirait qu’on arrive au mauvais moment tonton.
    - Oh non … C’est habituel pour le moment. Ils sont en manque de sensations fortes depuis que Dominic est parti habiter temporairement une autre ville avec Siobahn.
    - Cal n’en a pas marre de se faire battre à chaque fois ?
    - A croire que non … Il est têtu comme une mule celui-là. Je m’étais promis de ne pas intervenir, mais là, mon fils commence à m’énerver.

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    - Caleb. Entre en forme sombre bon sang.
    - Non ! Faut que je le dise comment pour que ça soit clair !
    - Ce qui est clair c’est que tu ne battras jamais ta sœur en restant sous ta forme humaine. Tu limites tes capacités de vampire.
    - Pff, mais non.
    - Arrête de me faire ta tête de mule. Je sais ce que je dis. Je vis depuis 2500 ans quand même. Tu crois que Lilith et moi, nous restons constamment en forme sombre pour faire joli ?
    - Pff, Lilith le fait parce que comme ça, elle a enfin de beaux yeux. Sinon, elle a de vulgaires yeux bruns.
    - Tu me prends pour une fille superficielle ou quoi ?

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    - Lilith … tu m’étr…angles !
    - Alors, c’est qui la plus forte ? C’est qui ?
    - Li…. Ah mais lâche mon cou, je ne peux plus respirer !!!
    - Tss, non tu le dis et puis, je te lâche.
    - C’est Lilith la plus forte. Ça te va ? Tu me lâches maintenant !!!
    - Non ! Tu t’excuses pour m’avoir traité de fille superficielle !
    - Ah ça, plutôt mourir ! Je ne retirerai pas ce que j’ai dit. Ahhhh non, c’est bon, je m’excuse.

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    - Je … n’en … peux … plus.
    - ça irait mieux si …
    - Tais-toi père. Tu sais que c’est impossible pour moi. Je vais tuer tout le monde sinon. Et vous devrez encore me faire hiberner le temps que je me calme. Je n’en ai pas envie.

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    - Cal ? ça va ?
    - Oui … c’est bon …
    - Tu es sûr ?
    - Oui …

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    - Fils … Tu limites tes capacités.
    - Je devrais pouvoir vous égaler tous les deux sans ma forme sombre.
    - Écoute, tu ne peux pas. C’est justement notre lien avec l’ombre qui nous rend plus fort. Si tu pouvais écouter ton vieux père pour une fois.
    - Dire que Lilith se retient en plus.
    - Ah d’accord … Ma propre sœur me croît trop faible pour gérer sa véritable force …
    - Cornélius … Si tu ne veux pas que je te morde, tu ferais mieux de te taire.
    - Oups, je pensais qu’il le savait moi.
    - Caleb, je suis là pour t’arrêter. C’est mon rôle de père de t’enseigner ça. Pourquoi tu ne me laisses pas faire ? Tu restes sur tes échecs, mais ils doivent justement te faire évoluer.

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    - Lilith devient vraiment très forte. Je parierais même que Vladislaus aurait dû mal face à elle.
    - Qu’est-ce qu’elle est belle surtout. Regarde-moi ça. Elle est … parfaite. J’ai bien envie de retirer son haut pour voir en entier son tatouage dans le dos.

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    - Après tous les râteaux que tu as pris, tu es encore à fond sur elle ?
    - Un Beaumont ne baisse jamais les bras.
    - Ce n’est plus de la détermination là, c’est de l’entêtement. Ça ferait longtemps que j’aurais laissé tomber moi. Quoique, si j’avais voulu …
    - Tu crois que tu aurais eu tes chances peut-être ?
    - Ce qu'un Faust veut, il l’obtient mon cher. Depuis le temps qu’on se connaît, tu devrais le savoir.
    - Alors pourquoi tu n’as jamais tenté ta chance ?
    - De un, parce que mon meilleur ami lui courait après et ça ne se fait pas de court-circuiter un pote. De deux, parce que … les vampires, non merci. Mais faut croire que vous les Beaumont, ça vous titille les vampires et les veilleurs.
    - Un veilleur ? Non merci. J’ai toujours aimé les femmes.
    - Oui, mais là, je parlais des femmes de votre famille …
    - On en a plus eu depuis Anne et Mélisandre. Ça remonte quand même.
    - Ah moi, je te dis ce que je perçois. Tu en fais ce que tu veux après. Ah tiens, on dirait qu’ils ont fini de discuter en famille.

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    - Salut Lilith.
    - Bonjour Cornélius et … oh non …
    - Elizabeth …
    - Lucien … Bon euh, père, je crois que je vais retourner chez moi.
    - Ma fille, j’ai encore besoin de toi ici. J’ai des trucs à voir avec toi.
    - Tu es certain que ça ne peut pas attendre ?
    - Non …

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    - Salut Cal. Alors, cette dérouillée. Tu en tires quoi ?
    - Si tu pouvais te taire, je t’en serais reconnaissant. Pourquoi vous êtes tous comme ça chez les Faust.
    - Prépare-toi, parce que le prochain qui va arriver dans la famille, il va être pire que Méni et moi réunit.
    - J’en suis ravi. Meinhard pourrait, je ne sais pas moi, ne pas avoir d’enfant ? ça m’arrangerait.
    - Hmm … Tu es très en beauté aujourd’hui.
    - Pourquoi ? Parce que je suis moche d’habitude, c’est ça ?
    - Non, ce n’est pas ça que je voulais dire. Enfin …
    - Ah, qu’est-ce que j’aime le voir galérer avec ma sœur.
    - Il a sale caractère, mais sa détermination rattrape tout.

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    - Hmm … dis-moi, j’aurais dit ou fait quelque chose qui te rende triste ?
    - (chuchote) Rien que ta présence suffit à mon malheur …
    - Ma fille, voyons !
    - Je sais ce qui te remonterait le moral. Un bon dîner à la maison, fait par Honorine. Elle cuisine comme un chef. Je comptais justement inviter Cornélius et Céleste, c’est l’occasion pour tous se voir.
    - Je ne mange pas …
    - Un petit opéra ?
    - Je déteste ça …
    - Un ballet ?
    - …
    - Sinon, …
    - Lulu, moi à ta place, j’éviterais …
    - Un petit moment à deux pour se remonter le moral mutuellement.
    - Bien joué Lucien. Tu as été … subtil pour une fois.

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    - J’ai peur de comprendre où tu veux en venir …
    - Ah nous, je crois qu’on a tous bien compris.
    - Cornélius …
    - Hmm, désolé.
    - Eh bien, on pourrait se prendre du bon temps. Ça fait un moment que je rêve de poser mes yeux sur ce joli tatouage.
    - Ah ça, c’est moins subtil déjà.
    - ça commence à devenir embarrassant … Bon moi, je vais m’isoler dans mon caveau …
    - Non père, c’est bon, je vais régler ça de suite.

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    - Tu ne me laisses pas le choix Lucien. Vu que tu ne comprends pas avec la manière douce, je vais t’expliquer clairement. Il n’y aura pas de toi et moi, c’est clair ?
    - Tu pourrais essayer au moins. Je suis certain que ça se passerait très bien.
    - J’en doute fortement.
    - Tu rates quelque chose. Je suis un très bon coup.
    - ça va père ?
    - Je crois qu’en 2500 ans, j’aurai tout entendu …
    - Que tu en sois un ou pas, je m’en fiche !
    - Pour le peu de temps qu’il me reste, tu n’aurais pas à me supporter longtemps tu sais.
    - Même un mois, ce serait trop ! Tu es … imbuvable !

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    - Pourtant, tu les aimes bien comme ça d’habitude …
    - Toi Cal, tu la fermes !
    - Ah ! Pour une fois que ce n’est pas moi qui l’ouvre.
    - Moi imbuvable ? Tu es gonflée ! Tu t’es regardée !
    - ça y est … ils se disputent … Je vais finir par croire qu’on a jeté un sort sur mon manoir qui déclenchent les guerres ouvertes …Je parie que c'est Dracula le responsable ...
    - Je me préfère largement. Je ne suis pas une insensible moi au moins !
    - Je ne suis pas insensible !
    - Oh que si. Tu passes ton temps à ignorer ton propre fils et ça, ça me mets hors de moi. Tu as la chance de pouvoir avoir des enfants et tu fiches tout en l’air !
    - Ah ne me cherche pas. Sinon, je t’envoie valser à travers la pièce.
    - Tu vois, tu as sale caractère !
    - Si tu veux Jacques, je te le donne bien volontiers ! Il est insupportable !
    - C’est de ta faute ! Il t’en fait voir parce qu’il cherche ton attention !
    - ça ne m’étonne pas que tu restes constamment seule. Tu fais ta difficile alors que tu pourrais être avec quelqu’un d’exception.
    - Ce qu’il ne faut pas entendre … tu es d’une prétention. Je vais être claire Lucien. JAMAIS, je dis bien JAMAIS un Beaumont ne mettra les mains sur moi. C’est clair dis comme ça ?
    - Hmm … si tu veux l’avis d’un médium …
    - Ah toi Cornélius, je te jure que je fais de toi mon garde-manger si tu ajoutes quelque chose.

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    - Dire que Jacques aurait pu être différend si Agathe et toi, vous l’aviez aimé plus. Mais non, dans votre famille, vous répétez les mêmes erreurs de génération en génération.
    - J’aime mon fils ! Tu es mal placée pour parler. Tu n’as jamais eu d’enfants !
    - …

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    - Elizabeth … ce n’est pas ce que je voulais dire …
    - Ah bah bravo Lulu, champion du monde.
    - Ne rajoute rien … Je m’en veux déjà assez bien comme ça … Je parie que je l’ai fait pleurer …
    - Ma sœur, pleurer ? De mémoire, je crois que je ne l’ai jamais vue verser une seule larme.

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    - Vous les Beaumont, vous me fatiguez … Dire que je me les coltine depuis plus de 700 ans … Je devais vraiment beaucoup aimer Mélisandre pour continuer à prendre soin de vous. Méli était tellement douce. Comment ça se fait qu’elle a donné des asticots tels que vous ?
    - Mais je peux être très doux quand je veux !
    - Mouais …
    - Moi je crois que ton ancêtre, elle a dû un peu trop fricoter avec son veilleur. Ça expliquerait bien des choses.
    - Arrête de dire des c*onneries toi …
    - Non mais pour une fois, je me demande s’il n’a pas raison … J’ai toujours eu des doutes …
    - Bientôt tu vas nous dire qu’on a du sang de veilleur dans les veines tant que tu y es !
    - Bien sûr que non. Mais … Enfin bref, c’est une autre histoire et je n’ai pas envie de me rappeler des souvenirs douloureux.
    - Moi ce qui me fait mal, c’est que je ne pourrai jamais avoir la femme que j’aime.
    - Ne t’inquiète pas. Ton petit-fils va s’en charger à ta place.

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    - Mon petit-fils ?
    - Cornélius …

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    - Oups … Je crois que ma langue a fourché.
    - C’est une habitude chez vous les Faust ou bien ?
    - Hey, avec tout le flot d’images que je reçois, je n’ai pas toujours envie de garder ça pour moi. Et puis, ça concerne Jacques après tout. Tant qu’on ne lui révèle rien, c’est bon.

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    - Encore un Beaumont ? Vous ne pouvez pas nous faire des filles pour changer ?
    - Ne pleurez pas après. On aura que ça limite les générations suivantes. Et vous allez bien morfler croyez-moi. Elles vont être pire que nous.
    - C’est hallucinant. Tu es le premier Faust à aller aussi loin avec son don.
    - Bof, il y aura mieux après moi. Préparez-vous, parce qu’avec mon petit-fils, plus le sien, ça va être rock’n’roll. Ils m’ont bien l’air barré tous les deux. Vous allez regretter qu’ils s’entendent comme larron en foire. En plus, houla, mais vous allez vous les coltiner longtemps ces deux-là. Surtout l'un largement plus que l'autre.
    - Ce sera toujours mieux que les conflits. Parce que ça, ça me donne envie d’hiberner.
    - Moi ce qui me déprime c’est que c’est lui qui va profiter de la belle vampire.
    - Oui et longtemps en plus.
    - Je suis dégoûté de la vie. Je crois que je le déteste déjà avant qu’il ne naisse ….
    - Mais n’importe quoi.
    - Et sinon … je vais avoir la chance de le connaître de mon vivant ?
    - Ah ça, je ne dirai rien là-dessus … Je ne le sais déjà pas pour mon propre petit-fils alors … on sera à égalité comme ça.
    - Pff, encore faudrait-il que Jacques se case et ça, ce n’est pas près d’arriver.
    - Bof, moi je ne m’en ferais pas.

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    - Ah bon ? S’il pouvait se trouver une gentille femme … parce que la mienne, elle était plutôt du genre acariâtre …
    - Pour ça, tu seras exaucé. Crois-moi. Dommage que tout ça va créer un beau foutoir …
    - Pourquoi ?
    - Bof, je vous laisse la surprise. Et puis, je m’interdis d’interférer. Sans ça, on risque de ne pas voir naître la génération suivante et je m’en voudrais.

     


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  • Succession (1)


    Magasin des Faust, Windenburg

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    - Jahia ! Toi ici ? Tu me sauves la vie !
    - A ce point ? Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?
    - Me tenir compagnie. Avec ce temps couvert, il n’y a pas un chat dans les rues de Windenburg. Je commence à m’ennuyer.
    - (rire) Moi qui pensais t’être plus utile que ça.
    - Voyons… Tu sais que je suis ravie de te voir.

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    - Ton magasin est superbe comme ça. C’est tellement bien rangé.
    - Ah ça, c’est grâce à Cornélius. Tu sais à quel point il est ordonné. Et encore, j’ai réussi à trouver un compromis, avec les livres, posés ça et là, un peu de manière anarchique. Trop rangé… hmm non, ça ne serait définitivement pas moi.
    - Les charmes que je t’apporte se vendent bien ?
    - Comme des petits pains. Le bouche-à-oreille fait des merveilles. Les clientes sont très contentes.
    - Tant mieux.
    - Sans compter que j’ai sympathisé avec la fleuriste qui s’est installée juste à côté. Je lui en avais filé un gratuitement pour la prospérité de sa boutique. Du coup, je fais sa publicité et elle fait la mienne, tellement elle est contente du charme.
    - Très malin. Je te reconnais bien là.
    - D’ailleurs, en parlant d’entraide, tiens c’est pour toi.

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    - Pourquoi tu me donnes ce chèque ?
    - C’est l’argent de tous les charmes que j’ai vendu. Il te revient.
    - Céleste, je te les ai donné de bon cœur. Je ne veux pas d’argent.
    - Sur ça, Cornélius et moi, nous sommes d’accord. C’est toi qui as gagné cet argent. Tu mérites de l’avoir.
    - Je ne peux pas accepter.

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    - (soupir) Comme tu veux… Mais tu connais Cornélius. Quand il a une idée dans la tête… Il ne te lâchera pas jusqu’à ce que tu prennes l’argent. Ça vous aiderait Muraad et toi. Le temps que son affaire se lance.
    - Muraad ne souhaite pas que je travaille. Il veut que l’on fonde une famille.
    - La question, c’est « qu’est-ce que tu veux toi ». Il n’y a pas que son avis qui compte. C’est une mauvaise habitude que tu lui donnes. Un jour, ça vous posera problème.
    - Tout fonctionne bien comme c’est maintenant. Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi tu donnes ton avis. Ça ne regarde que mon mari et moi.
    - Je suis désolée si je t’ai blessée. J’ai tendance de me mêler de ce qui ne me regarde pas. C’est juste que… je m’inquiète pour toi.
    - Il n’y a aucune raison de s’inquiéter. Tout va bien.
    - Si tu le dis…

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    - Bonjour mesdames.
    - Ah enfin un client cet après-midi. Si vous saviez comme je suis ravie de vous voir Laura. Vous allez bien ?
    - Ça irait beaucoup mieux si la pluie voulait bien s’arrêter. Nous avions un temps si radieux ce matin que j’en ai oublié de prendre mon imperméable.
    - Vous n’êtes pas la seule je crois.
    - Mila, dépêche-toi de fermer cette porte.
    - Oui maman…

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    - Mila, ne reste pas plantée là à l’entrée voyons ! Dis bonjour.
    - Mais j’ai dit bonjour.
    - Plus fort alors ! Je sais que tu es timide, mais tout de même…
    - Monsieur Faust ne trouve pas votre activité… euh… surréaliste ?
    - Mila voyons !
    - (rire) Ce n’est rien Laura. Cornélius et moi, nous avons l’habitude. Et pour répondre à ta question, mon mari m’a même encouragé à ouvrir cette boutique. Il m’aide même souvent ici… trop souvent à mon goût…


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    - Ta rentrée s’est bien passé Mila ?
    - Euh… oui…
    - Tu entres en quelle année ?
    - En seconde…
    - C’est qui ton titulaire ?
    - Monsieur Faust justement.

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    - Je te souhaite bon courage ma grande. Je sais à quel point mon mari peut être pénible.
    - Oh mais… il n’est pas pénible du tout !
    - Tu as de la chance alors. A la maison, il est pénible.
    - Oh mais… j’aime bien monsieur Faust. On apprend tellement de choses avec lui, même s’il fait peur.
    - Peur ? Ma chérie voyons. Tu devrais être contente d’avoir un professeur aussi beau. Les autres sont tous des vieux croûtons, vous verriez ça.

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    - Je vois très bien oui.
    - Excusez-moi, mais… votre mari est si charmant. Je n’aimerais pas que vous pensiez que… Enfin…
    - Oh, vous n’êtes pas la première à admirer mon mari. J’ai l’habitude. Si vous voulez, je vous le prête durant une semaine. Vous me direz s’il est toujours aussi charmant.
    - J’aurais trop peur que monsieur Munch ne revienne jamais. Il se plairait sûrement avec vous. Hmm… Sinon… La rentrée de votre petit garçon s’est bien passé ?
    - Je suppose que oui. Il n’est pas encore revenu. Il doit traîner avec une nouvelle conquête.
    - Déjà des petites amies ? ça ne vous inquiète pas, aussi jeune ?
    - Ce n’est plus un petit garçon vous savez. L’année prochaine, il entre en fac de sciences.
    - Déjà ? ça fait tellement longtemps que je ne l’ai plus croisé.
    - Aucun risque là-dessus. Il est aussi vif et furtif qu’un petit furet. Je suppose que vous n’êtes pas venue discuter mondanité. Je peux faire quelque chose pour vous Laura ?
    - Hmm oui. Mila ? Tu… Regarde les livres de ton côté. Je dois parler affaire avec madame Faust.
    - Euh, si tu veux…

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    - L’astrologie à travers l’histoire… Histoire de la magie d’Eliphas Levi… Les charmes d’amour… J’ignorais que maman aimait tout ce ramassis de mensonges new age… Je me demande ce qu’il y a dans cette boîte…
    - Salut !

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    - (sursaute) Oh euh…
    - Oh mince, je ne voulais pas te faire peur. Je suis désolé. Mila, c’est ça ?
    - Euh… tu… tu sais qui je suis ?
    - Prix de science et meilleur élève de l’école l’an passé. Mon père n’arrêtait pas de parler de toi à la maison. Ça va ? Tu es toute rouge d’un coup. Tu es devenue muette ?

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    - C’est juste que… tu me parles…
    - Pourquoi je ne te parlerais pas ?
    - Personne ne me parle à l’école.
    - Ah bon ? Pourquoi ?
    - Parce que je suis moi… euh … enfin je veux dire… Et puis… je ne suis pas très bavarde.
    - Je parlerai pour deux. Moi je parle tout le temps. Ce qui agace plutôt les gens d’habitude… Tu vois, on s’équilibre. Toi tu fais fuir les gens parce que tu es taciturne. Et moi, parce que je leur casse les pieds.
    - Oui.
    - Ah un sourire, j’aime mieux ça. A un moment donné, j’ai vraiment cru que j’avais bousillé ta journée.
    - Non non…

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    - Mila, quoique les autres pensent de toi, il faut que tu te répètes une chose dans ta tête tous les jours.
    - Quoi exactement ?
    - « Je suis belle ».
    - Pourquoi tu me dis ça ?
    - Parce qu’un esp.. euh… Parce que je pense que ça te ferait du bien de l’entendre. Il ne faut pas attendre que quelqu’un te le dise. La première personne qui doit t’aimer, c’est toi-même.
    - Euh je…
    - On se verra à l’école. Passe une bonne soirée.
    - Euh… Oui… merci…

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    - Salut Jahia. Bonjour madame.
    - Ah mon chéri, tu es là. Ça tombe bien, j’ai besoin de toi.
    - C’est Meinhard ? Oh mon dieu, plus il … j’allais dire grandi, mais le terme vieilli est plus approprié…
    - Merci de me rappeler que je suis petit… Je suppose que je dois remercier les gênes de maman pour ça…
    - Il…
    - Oh non, ne lui dites surtout pas ça Laura…
    - … ressemble à votre mari. Qu’est-ce qu’il est charmant.
    - Je ne ressemble pas à mon père enfin ! Faut arrêter avec ça !
    - Oh que si. Croyez-moi, je m’y connais en homme charmant !
    - Ça se voit que vous en connaissez pas bien mon père alors…
    - Tu dois en faire tourner des têtes.
    - Oh pas tant que ça… J’ai plus tendance à énerver les gens. C’est ma spécialité. Tu veux que je fasse quoi maman ?
    - Poussin, j’ai besoin de toi pour m’aider avec cette machine diabolique.

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    - Maman !
    - Quoi ? Qu’est-ce que j’ai dit ?
    - Ne m’appelle pas poussin devant tout le monde enfin ! C’est gênant.
    - Tu es mon petit poussin.
    - Maman ! Tu recommences !
    - Ohlala, monsieur est susceptible à ce que je vois. Mauvaise journée pour cette rentrée ?
    - J’hésite entre dire qu’elle a été catastrophique ou… magique…
    - Magique ? Ah je me disais bien que si tu arrivais en retard, il y avait une fille dans l’affaire.
    - Maman !
    - Tu m’aideras avec l’ordinateur ?
    - Il me semblait que papa te l’avait programmé.
    - Si mais… Je crois que j’ai dû faire une bêtise.
    - Tu vas devoir lui dire maman… Parce que je doute pouvoir y faire quoique ce soit.
    - Zut… Je crois que je n’ai pas fini de l’entendre râler…
    - Je crois aussi… Bonne chance maman.

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    - Je vois que vous avez de l’occupation. Je reviendrai chercher ce que je vous ai commandé.
    - Je vous appellerai dès que tout sera prêt.
    - Vous remettrez mes amitiés à votre charmant mari.
    - Je n’y manquerai pas.
    - Je vais faire de même. Muraad doit certainement m’attendre.
    - Tu es sûre ?
    - Oui. Tu ne seras pas seule. Ton fils est là.
    - Bonne soirée Jahia. Repense à ce que je t’ai dit.
    - Allez Mila, ne traîne pas. On s’en va.
    - Euh oui maman.
    - Salut Mila. A demain !
    - Euh oui, à dem… demain…

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    - Je suis fière de toi poussin.
    - Pourquoi ? J’ai fait quoi ?
    - Tu as été gentil avec Mila.
    - Je me suis comporté normalement avec elle.
    - Ce serait bien si tu parlais avec elle à l’école. Je crois que ça lui ferait du bien d’avoir de la compagnie.
    - Pourquoi ? Elle n’a pas d’ami ? Pourtant, elle n’est pas bizarre comme moi.
    - Tu n’es pas bizarre Méni.
    - Je parle tout le temps à tort et à travers, et tout seul en plus.
    - Pas tout seul.
    - Tu sais ce que je veux dire maman.
    - Alors dis-le correctement.

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    - Arrête de me tirer cette tête Méni.
    - Tu ne me regardes même pas. Comment tu peux savoir la tête que je tire…
    - Tu es mon fils. Une mère sait ces choses-là. Tu devrais être content de ressembler à ton père. Il est bel homme, intelligent, drôle,…
    - Tu oublies de dire qu’il est menteur, manipulateur et qu’il passe son temps à me rabaisser constamment ! Il est tout le temps sur mon dos…
    - Ce n’est pas méchant de sa part poussin.
    - Maman ! Arrête avec les poussins ! Comment veux-tu que les autres me prennent au sérieux si tu m’appelles poussin… Déjà que je suis petit, alors…
    - Ohlala, tu es bien susceptible aujourd’hui. On dirait un Beaumont, c’est drôle.
    - Ce n’est pas drôle maman…

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    - Bon, où j’en étais moi. Pff, je ne sais même plus ce que j’ai fait de mon carnet… Ton père a raison. Je n’ai aucun sens de l’ordre.
    - Tu n’auras qu’à lui rétorquer que lui, il est maniaque.
    - Pour que l’on se dispute durant des heures et qu’au final, je capitule parce qu’il veut toujours avoir raison ? Non merci.
    - Pourquoi tu tires les cartes maman ? Tu n’en as pas besoin.
    - Si j’en ai besoin. Je ne suis pas aussi douée que ton père ou toi avec mon don de médium. J’ai toujours eu besoin d’un support. Ça me permet de me concentrer et de ne pas m’éparpiller.

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    - Ça n’a pas l’air d’aller poussin. Tu veux en parler ?
    - Arrête de m’appeler comme ça !
    - Comme tu veux…
    - (soupir) j’ai rompu avec Audrey. Autant que je te le dise avant que tu ne demandes de l’autre côté… ou en lisant tes cartes là.
    - Ce n’était pas déjà le cas il y a deux mois ?
    - Disons qu’elle a un peu de mal à comprendre figure-toi. Plus je lui échappe, et plus elle s’attache à moi comme une sangsue. Je déteste ça. J’aime ma liberté.
    - Je sais. On peut aimer quelqu’un tout en gardant sa liberté mon chéri. Il suffit juste de rencontrer quelqu’un qui aura le même besoin de liberté que toi.
    - Mouais…
    - Tu ne dois pas culpabiliser.
    - Il faut que tu arrêtes d’être dans ma tête…
    - Je te connais bien, c’est tout. Tu es mon fils.
    - J’ai l’impression d’être quelqu’un d’horrible.
    - Tout ce qu’il ne faut pas entendre. Il n’y a pas plus gentil que toi.
    - Mouais… Je ne suis pas sûr d’être vraiment gentil… Surtout avec les filles. Je crois qu’elle m’aime vraiment et ça m’embête de lui faire de la peine.
    - Si elle t’aimait vraiment Méni, Audrey serait à l’heure où je te parle entrain de pleurer, pas à faire du chantage sentimental ou à élaborer des stratégies pour te faire culpabiliser. Tu mérites bien mieux qu’elle.
    - Si tu le dis…
    - Je n’ai jamais aimé cette fille de toute façon.
    - Parce que je suis ton fils maman…
    - Je ne vois pas le rapport.
    - Tu n’aimeras jamais aucun de mes copines, parce que je suis ton fils unique adoré et que tu ne veux pas me voir partir de la maison.
    - Je ne l’aime pas, parce que je n’ai pas un bon feeling avec elle. Ton père ne l’aime pas non plus.
    - Papa n’aime personne à part lui … et toi... et Lucien…
    - Ton père t’aime. Et contrairement à ce que tu penses, nous serions ravis d’avoir une belle fille. D’ailleurs, c’est qui ta nouvelle conquête ?
    - Maman !
    - D’accord, je n’insiste pas.

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    - (marmonne) Marre de vivre dans une famille de médium. On ne peut avoir aucun jardin secret.
    - J’ai entendu...
    - Oh ça va, ne me lance pas ce regard. Je suis désolé maman…
    - Je t’assure que je n’ai rien demandé. J’ai deviné c’est tout.
    - Mouais…
    - A toi de voir si tu veux m’en parler ou pas. Tu sais que je suis disponible si tu as besoin.

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    - Au fait, ne prévois rien avec ta nouvelle conquête samedi. Nous sommes invités chez Lulu.
    - Ça faisait un moment. J’ai même fini par croire que papa et lui étaient fâchés.
    - Fâchés ? Ils passent leur vie au téléphone. Si l’un d’eux s’était incarné en femme, je suis quasi certaine qu’ils seraient mariés à l’heure où je te parle.
    - Merci maman. Maintenant, j’ai une image qui me hante.
    - Avoue que c’est drôle.
    - Oui, c’est vrai. J’imagine surtout la tête d’Antoine quand il va nous voir. Chaque fois que je vois ce vieux aigri, je comprends mieux de qui tient Jacques…
    - Tu exagères. D’ailleurs en parlant de Jacques… Tu me ferais très plaisir si tu étais mignon avec lui lors du dîner.

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    - Jacques sera là ?
    - Bien sûr, il vit là-bas à ce que je sache.
    - Il pourrait très bien passer son samedi avec une nana, comme tout mec célibataire qui se respecte. Moi c’est ce que j’aurais prévu de faire. Et vu le fric que possède les Beaumont, il pourrait même se payer le luxe de les inviter à l’hôtel. Ce que moi je ne peux pas faire par contre…
    - Tu sais comment est Jacques. C’est un romantique qui croît au grand amour.
    - Bah justement, il devrait se lâcher un peu. En plus, quoiqu’il en pense, il est plutôt bel homme. Ça ne doit pas être les filles qui manquent pour lui tourner autour.
    - Quoiqu’il en soit, il ne passera pas son samedi en galante compagnie, mais avec nous, chez lui.
    - Mais maman ! Tu sais que lui et moi, on ne peut pas se voir !
    - Fais un effort.
    - Mais j’en ai fait plein des efforts ! Depuis que je suis tout petit, j’essaie de sympathiser avec lui. Je me suis toujours pris des vents. A un moment donné, j’en ai marre de faire des efforts tu vois.
    - Je comprends. Promets-moi juste que tu n’iras pas le chercher…

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    - Oh non, je connais ce regard. Méni…
    - Je ne vois absolument pas de quoi tu parles.
    - Promets-moi d’être mignon…
    - Oui, maman, c’est promis… Je suis toujours mignon de toute façon…
    - Sans croiser les doigts sous la table…
    - Moi, faire ça ?
    - Arrête avec ce sourire satisfait. Va plutôt m’aider à faire l’inventaire des marchandises arrivées aujourd’hui.

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    - Maman ?
    - Oui mon amour ?
    - Elle s’appelle Élise…
    - C’est sérieux cette fois-c i ?
    - Je crois bien oui…

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