• 23.4 Sous le charme (4)

      Domaine Beaumont, 20 ans plus tôt…

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      - MAMAN !!! MAMAN !!!
      - Mon dieu, monsieur Charles. Il a dû arriver quelque chose à Madame Élise et au bébé.

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      - Charlie, Charlie… Où vas-tu comme ça ? Tu comptais vraiment te barricader dans ta chambre ? Je suis plus fort et plus rapide que tu ne le seras jamais. Personne ne peut échapper à un loup garou. Personne.

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      - Pourquoi tu fais ça Finch ? Pourquoi tu as fait du mal à maman et au bébé ?
      - Tu les as vus mourir, mais tu ne pleures pas. Tu ne sembles pas avoir peur. Tu as même le culot de me faire la causette. Tu as toujours été dur. Un Beaumont vrai de vrai.
      - Mourir ? C’est quoi mourir ?
      - Rejoindre l’autre côté.
      - Non, maman n’est pas morte… Je ne te crois pas !
      - Elle a rejoint l’autre côté et ton petit frère avec elle. Oh, ne t’inquiète pas. Aucun des deux n’a souffert. J’ai fait en sorte que ça se passe vite. J’aimais bien ta mère.
      - Tu mens ! On ne fait pas du mal aux gens que l’on aime ! Pourquoi tu fais ça ? Mes parents et toi, vous vous connaissiez. Ils te faisaient confiance.
      - Je l’ai fait parce qu’on me l’a demandé. Et aussi parce que ta maman me faisait de l’œil depuis quelques mois. J’aime particulièrement m’attaquer aux femmes enceintes si on m’en laisse l’occasion.
      - Qui t’a demandé de lui faire du mal ?
      - En quoi ça t’intéresse ?
      - Pour que je fasse souffrir un jour celui qui a voulu faire du mal à ma maman !
      - Tu parles comme si tu allais t’en sortir.

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      - Je suis un éveillé !
      - Mais c’est que tu y crois vraiment en plus. Mais tu n’as aucun pouvoir.
      - Si, j’en ai un ! Et… Si tu ne pars pas tout de suite, je te détruirai !
      - Si tu avais le moindre pouvoir, ton grand-père s’en serait déjà vanté auprès de Vladislaus et des autres. Il est tellement fier de son petit-fils. Et même si tu en avais un… Entre une maman guérisseuse et un père illusionniste… Je ne risque pas grand-chose… J’ai déjà perdu assez de temps avec toi gamin.
      - Je ne suis pas un gamin ! J’ai 5 ans et demi !

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      - Non, n’approche pas.
      - Désolé petit.
      - J’AI DIT… N’APPROCHE PAS ! LAISSE-NOUS TRANQUILLE !
      - Qu’est … Qu’est-ce que tu m’as fait gamin ! Je ne peux pas t’approcher.
      - Va-t’en et ne reviens jamais !
      - Rha, qu’est-ce que tu m’as fait ! Je dois te tuer. Elle me l’a ordonné. Pourquoi tu compliques les choses ?
      - Qui ça elle ?
      - Tant pis. Si je tarde, je risque de tomber sur Lucien et ça, je préfère l’éviter. A la prochaine pleine lune, barricade-toi bien gamin… Je reviendrai finir ce que j’ai commencé.

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      - Madame Élise… Mon dieu ! C’est… Oh non, où est Charles ? Monsieur Charles !
      - Non Honorine, pars ! Ne reste pas ici ! Je vais bien !
      - On dirait que je vais pouvoir quand même m’amuser un peu avant de partir…
      - Non, ne touche pas à Honorine !

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      - Allez Charlie… S’il ne t’a pas attaqué, c’est que tu as un pouvoir. Concentre-toi… Ne touche pas à Honorine… Ne touche pas à Honorine…

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      - Seigneur Dieu !
      - SALE GAMIN ! Arrête de faire ça !!!
      - Mais… Qu’est-ce que vous êtes ?
      - Tu ne me reconnais pas ?
      - Monsieur… Finch ?
      - Tu as de la chance on dirait. Ce gamin ne m’avait pas menti. Il a réellement un pouvoir.
      - Un pouvoir ?
      - Tu ne sais donc rien de la famille que tu sers ? Tu demanderas à Lucien de t’expliquer tout ça…
      - MAINTENANT, VA-T-EN !!!
      - Qu’est-ce que vous avez fait à Madame Élise ?
      - Madame Élise n’est plus. Tu n’auras plus qu’à servir ce sale gosse prétentieux jusqu’à ce que je vienne m’occuper de vous deux et du reste de la famille. Si vous dites à qui que ce soit ce que j’ai fait, vous mourrez avant la prochaine pleine lune, je vous le garantis.

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      - Il est parti ? Mamy Rine, tu n’as rien ?
      - Ne descendez pas monsieur Charles ! Quelle horreur… Jamais je n’aurais cru voir ça un jour…
      - Je veux voir maman !
      - Vous allez m’écoutez et ne pas descendre. Nous allons monter à l’étage et appeler votre père et votre grand-père. Et les secours… même si ça semble vain… Je n’aurais jamais dû m’absenter ce soir. J’ai été bête. J’aurais pu vous perdre vous aussi.

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      - Je veux descendre… Je pourrais peut-être réussir à donner de l’énergie à maman pour qu’elle se soigne et revienne de l’autre côté… Et pour qu’elle arrive à régénérer le bébé…
      - Qu’est-ce que vous racontez ?
      - Oh, mamy Rine… maman ! J’ai tout vu !
      - Seigneur Dieu… Pourquoi a-t-il fallu que le Seigneur vous fasse subir ça ?
      - Maman…
      - Allez-y mon petit garçon. Pleurez.
      - Non … Pleurer, c’est pour les faibles ! Et je ne suis pas un faible. Je suis un Beaumont.

      Domaine Beaumont, dans le présent…

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      - Nous sommes où ?
      - Chez le pape…
      - Ah bon ?
      - S’il te plaît… fais mentir les préjugés sur les blondes et fais preuve de jugeote. Tu crois que je n’ai que ça à faire de m’arrêter chez quelqu’un d’autre ?
      - C’est chez toi ?
      - Bravo pour la déduction. Je te félicite.
      - Arrête de la taquiner chéri. C’est normal d’être impressionné quand on arrive ici.
      - Ce n’est pas une maison, mais un château ! Vous êtes si riches que ça ?

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      - N’exagère pas non plus. C’est juste une vieille bicoque. Pas de quoi en faire tout un plat.
      - Il est sérieux là Lilith ?
      - Très sérieux. Il a toujours vécu là. Il doit croire que c’est normal de vivre dans le luxe.
      - C’est ça. Liguez-vous toutes les deux pour vous moquer de moi.
      - J’avais donc raison. Tu es un fils à papa.
      - Retire tout de suite ce que tu as dit ! J’ai mon propre appartement depuis que j’ai 18 ans !

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      - Appartement payé par Jacques au passage. De même pour la voiture. Anastasia a raison. Tu t’en défends, mais tu es un fils à papa. Jacques doit quand même beaucoup t’aimer pour te gâter comme ça.
      - Toi, tu cherches les ennuis quand on va rentrer à l’appart’.
      - C’est fou comme tu prends la mouche tout de suite.
      - Tu trouves aussi ? Le pire, c’est qu’il est encore plus mignon quand il fait la tête.
      - Oui, comme un mignon petit chien qui aboie, mais ne mords pas.
      - Ah je vois. Depuis quand vous êtes copines toutes les deux ?
      - Nous ne sommes pas encore copines.
      - Je vais souffrir quand Blondie aura réussi à passer ta réserve. Je vais vous avoir toutes les deux sur le dos. Je suis ravi… Bon et si au lieu de me faire le jeu de la solidarité féminine, on allait voir Honorine. Viens Blondie, c’est par là.

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      - Oui, entrez mes petits !
      - Comment tu sais que c’est nous ?
      - Monsieur Meinhard m’a un peu passé de son don de médium.
      - Super. Je vois que toutes les dames taquinent ce soir. Je suis servi.
      - Je n’attendais que vous mon garçon. Ce n’était pas bien difficile à deviner.

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      - Venez mademoiselle Anastasia. Ne restez pas derrière.
      - C’est chez toi maintenant. Je te le rappelle.
      - Disons qu’il faut que je m’habitue.
      - Si tu veux, on fait demi-tour et tu retournes chez tonton Vlad.
      - Non, c’est bon.
      - Vous avez fait bonne route ?
      - Oh oui, si on aime les rallyes automobiles. N’est-ce pas chéri ?
      - Mon petit garçon. Quand est-ce que vous allez rouler doucement ?
      - Mais je roulais doucement ! Je n’étais qu’à 150 !
      - Incorrigible.
      - Il faudra m’user comme ça Honorine.
      - Je crois aussi. Ne restez pas là les enfants. Venez vous asseoir.

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      - C’est joli ici. C’est comme ça dans toute la demeure ? Je n’imaginais pas ton père vivre dans un environnement comme ça.
      - Oh non, ça ce sont mes quartiers. Monsieur Lucien me les a fait construire quand j’ai souhaité rester ici et me mettre à leur service. Je suis nourrie, logée, blanchie contre l’entretien d’une partie du domaine.
      - Anastasia a raison. C’est sympa Honorine. Tu as changé pleins de trucs. Ça fait plus moderne. Beaucoup moins pompeux que le reste.
      - J’ai repeint mes meubles en gris et j’ai fait de la récup’ sur les brocantes, même les poubelles. C’est fou le nombre de choses que jettent les gens et qui peuvent encore servir.
      - Tu récupères alors que père peut t’acheter tout ce que tu veux ?
      - Je préfère me débrouiller monsieur Charles.

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      - Il faut vraiment que tu arrêtes avec les « monsieur ». Ça me donne un de ces coups de vieux en plus.
      - C’est comme ça, vous le savez bien.
      - Je te jure que le jour où le domaine est à moi, j’abolis cette manie du vouvoiement et des « messieurs, madame » et tout le tralala.
      - En attendant, le domaine est toujours à votre père.
      - Et il le restera. A sa mort, je ne veux pas entendre de reprendre cette maison.
      - Vous n’y pensez pas mon garçon ! C’est votre héritage.
      - Si je me suis barré dès que j’ai pu, ce n’est pas pour y revenir.

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      - Il faudra bien que tu y reviennes si on se marie.
      - Hein ? Ah mais on ne s’est pas compris. Une fois marié, tu restes ici avec Honorine et père tandis que moi, je reste dans mon appartement à San Myshuno. En plus, j’habite juste à côté de mon lieu de travail. Je ne vais pas passer mon temps à faire les allers retours tous les jours.
      - Alors, je m’installe à ton appartement.
      - Ah ça non ! Déjà que Lilith, c’est limite…
      - Merci chéri…
      - Tu sais très bien ce que je veux dire ! J’aime ma tranquillité. De toute façon, tu seras mieux ici.
      - Et le jour où ton père meurt, on se retrouve où Honorine et moi ?
      - Il y a assez d’argent en banque pour faire vivre la famille sur des générations. Alors, vous pourrez rester dedans. Je m’en fiche moi, tant que je n’y vis pas !
      - Si au lieu de râler, vous faisiez visiter la maison à mademoiselle Anastasia.

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      - Lui faire visiter ? Elle a 17 ans Honorine ! Elle est grande. Tu ne veux pas que je la tienne par la main non plus.
      - (soupir) vous entendre râler me manquait tellement.
      - Mais je ne connais rien chez toi. Je vais me perdre.
      - Trouve-toi un autre guide !
      - Tu es gonflé quand même.
      - On dirait un frère et une sœur qui se chamaille.
      - Je ne vous le fais pas dire mademoiselle Lilith. Je vois ce que nous avons raté avec le petit Aymeric. Deux Beaumont qui se chamaillent, je suis certaine que ça aurait valu le détour.

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      - Oh je… je suis désolée monsieur Charles. Je n’aurais pas dû parler de ça.
      - Parler de quoi ? Il n’y a rien à en dire. Le passé, c’est le passé.
      - C’était bête de ma part.
      - J’ai dit que c’était bon Honorine. Je vais chercher les affaires de Blondie et lui monter dans sa chambre.
      - Votre père lui a préparé la chambre d’amis.
      - Il est certain de ne pas vouloir lui donner ma chambre ?
      - C’était votre chambre à l’origine.
      - Je préfère ne pas m’en rappeler. Bon, puisqu’il en a décidé ainsi, allons-y pour la chambre d’amis.

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      - Charles a l’air tout triste. Qu’est-ce qu’il a ?
      - Le genre de blessures qui ne se refermera jamais. J’ai été bête d’évoquer son frère. Ça lui rappelle tellement de mauvais souvenirs.
      - On ne va pas le laisser tout seul.
      - Tu te sens d’aller consoler Charlie ? Je te le déconseille. Il vaut mieux le laisser tranquille quand il est comme ça. Si tu tentes d’aller vers lui dans ces moments-là, il peut en devenir méchant.
      - ça sent le vécu.
      - Oh que oui. Il a souvent des idées noires depuis…
      - Le drame. Je me rappellerai aussi de ce jour toute ma vie. Si j’avais été là, ça aurait été différent.
      - Si vous aviez été là, vous ne seriez plus là pour en parler. On vous l’a déjà dit et répété. On préfère vous savoir en vie avec nous.

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      - Bon, je crois que se changer les idées s’imposent. Et si je te faisais visiter Anastasia ?
      - Oui, si tu veux. Tu connais bien la maison.
      - Comme ma poche.
      - Merci mademoiselle Lilith. Je vais finir de préparer le dîner. Vous mangerez avec moi ce soir. Monsieur Jacques reste tard au cabinet, comme à son habitude.
      - D’accord.
      - Tu viens ? Attends-toi à être éblouie !

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      - Et ça, c’est le salon.
      - C’est trop beau !
      - N’est-ce pas. Je me suis toujours demandée qui avait décidé de la décoration. Je le trouve tellement beau. J’y passerais mes journées sans problème.
      - Mais c’est énorme ! Honorine doit avoir beaucoup de travail.
      - Oh pas tant que ça. Jacques engage du personnel pour s’occuper du nettoyage. Comme ça, elle n’a que la cuisine et le linge à faire. Ce qui est déjà beaucoup mine de rien.

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      - On dirait qu’ils aiment bien Honorine tous les deux.
      - Jacques a en quelque sorte grandi avec elle. Honorine est orpheline. Elle a été trimballée dans plusieurs familles d’accueil. A une époque, Agathe regrettait de ne pas avoir eu un deuxième enfant pour tenir compagnie à Jacques. Alors, Lucien et elle ont fait les démarches pour être famille d’accueil. Honorine est arrivée et elle n’est plus jamais repartie d’ici.
      - Je n’imaginais pas les Beaumont si généreux.
      - Oh si, ils le sont. Râleurs, certes. Mais loyaux et le cœur sur la main.
      - Donc, tu as connu Honorine enfant.
      - Non euh… C’est compliqué. Honorine ne savait rien de nous jusqu’au décès d’Élise, la mère de Charles.
      - Ah… Ils ont dû lui en parler après ce qu’il s’est passé j’imagine.
      - Ils y ont été obligés. Elle était tombée nez à nez avec le loup-garou.

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      - Tu dois m’en vouloir à mort.
      - Pardon ?
      - C’est toi qui devrait vivre ici, pas moi. Ça se voit que tu aimes cette maison.
      - Oui, elle me plaît. Et après ?
      - C’est toi qui devrait te marier avec Charles.
      - Même si tu n’étais pas là, Charles ne m’aurait jamais demandé en mariage. Ce n’est pas son truc. Je ne sais même pas si notre histoire a un avenir, alors me marier. Et puis, j’ai déjà été mariée. Tu vois cette bague que je porte ? Ce sont mes bagues : celle de fiançailles et celle de mariage.
      - Mariage malheureux ?
      - A partir du moment où tu vois la personne que tu aimes mourir, oui…
      - Tu ne m’en veux pas alors ?
      - Je t’ai déjà dit que non. (soupir) on va discuter. Je vais te donner le guide de compréhension de Lilith Vatore. Ce n’est pas parce que je suis distante que je ne t’aime pas Anastasia. Je suis comme ça, c’est tout.

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      - Mais c’est lourd ! Elle a mis quoi là-dedans ? Du plomb ma parole ! A croire qu’elle m’a pris pour Musclor. Et il a fallu qu’elle emprunte une tonne de bouquins à Vladislaus alors que la maison en est pleine à craquer. Elle se fiche de ma tronche, pas possible autrement. Je me vengerai !

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      - Bonsoir maman… Je… Je ne sais pas si tu vois ce qu’il se passe depuis l’autre côté, mais… je vais me marier. Eh ouais… Pas avec une femme que j’aime malheureusement. Je crois que c’est Lilith que j’aime. Pff, je ne sais même pas si je suis amoureux. Si ça se trouve, je suis un handicapé du sentiment et je suis incapable d’aimer qui que ce soit. J’essaie aussi de prendre soin de papa en ton absence. Mais tu le connais. C’est un vieux ronchon qui ne fait pas d’efforts, alors ça se passe mal entre-nous. Ouais, je sais. Je ne fais pas d’efforts non plus. Touché maman. J’espère que tu es fière de moi malgré mon mauvais caractère et mes erreurs. Pff, j’ai l’air con à parler tout seul. Je ferais mieux d’arrêter de parler tout court. Je ne dis que des conneries.

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      - Oh mais, qui c’est qui joue du piano ?
      - Charles. Ce n’est pas son instrument de prédilection, mais il se débrouille pas mal.
      - « Pas mal » ? C’est carrément beau ! J’ignorais qu’il avait du talent pour la musique. Moi aussi je joue ! Par contre, je ne reconnais pas le compositeur.
      - C’est une chanson française très connue, chantée par Daniel Balavoine. Charlie aime bien les interpréter à sa façon au piano ou à la guitare.
      - Je ne connaissais pas du tout.
      - C’est sa chanson préférée. Je l’entends la jouer souvent.
      - Il parle français ?
      - Tous les Beaumont parlent français. J’ai vécu en France avec la famille avant de venir ici, aux États-Unis avec père, Caleb et Antoine, l’arrière-grand-père de Charles. Lucien était encore jeune quand on est arrivé ici.
      - Il faut que j’aille voir.
      - Il vaut mieux le laisser je crois. Ana ! Et elle n’écoute rien…

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      - Maman… Est-ce qu’un jour j’arriverai à trouver ma place dans cette incarnation ? Parfois, je me demande pourquoi je suis là et pourquoi je me bats. La vie m’ennuie tellement… Je me sens coincé, comme si on attendait des choses de moi que je ne peux pas donner…

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      - (chuchote) Oh Charlie chéri… Comme je comprends ce sentiment pour l’avoir vécu quand j’étais mortelle.

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      - Bravo ! C’est vraiment beau. Tu joues tellement bien ! C’est marrant. Moi aussi je sais jouer du piano.
      - Mais qu’est-ce que tu fiches là toi ?
      - C’est que… Je t’ai entendu jouer et…
      - J’étais avec ma mère là tu vois. Tu déranges.
      - Elle est là ? Je ne savais pas que tu étais médium.
      - Tu es abrutie des fois… Je suis un éveillé, pas un surhomme. Tu me vois avec deux pouvoirs ? Moi non. Ma mère est là, dans mon cœur. Je lui parle tout le temps. Si je ne peux pas la voir, elle peut au moins m’entendre. C’est déjà ça de pris. La prochaine fois que tu m’entends jouer, tu dégages. J’ai été clair ?

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      - Oui… Je suis désolée.
      - (soupir) c’est moi qui suis désolé. Tu ne pouvais pas savoir. Je préfère qu’on me laisse tranquille quand je joue, surtout du piano. C’était l’instrument de ma mère. C’est comme si je me mettais en communion avec elle quand j’en joue.
      - D’accord.
      - Allez, ne fais pas cette tête. Je ne t’en veux pas. Quand tu auras vraiment intégré que j’ai sale caractère, ça te touchera moins. Enfin, je l’espère.

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      - Pour me faire pardonner, tu n’auras qu’à demander les partitions de ma mère. Je parie que père doit les avoir rangé quelque part en sûreté.
      - ça ne te dérange pas ?
      - Pas du tout. Au moins, ils arrêteront de pourrir dans un tiroir ou dans la bibliothèque de père. Je te les donne. Ils sont pour toi.
      - Merci.
      - J’espère que tu aimes Chopin par contre. C’était son compositeur préféré.
      - J’adore Chopin.
      - Tant mieux.

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      - Bon. Tu as visité un peu ?
      - Finalement, on s’est arrêtées dans le salon avec Lilith et on a papoté.
      - Ah, vous vous entendez bien ? C’est bien.
      - Je lui ai surtout appris des choses sur la maison, les occupants, … Le guide de survie pour supporter les Beaumont.
      - Toi, tu vas vraiment avoir des ennuis quand on va rentrer à l’appart’ ce soir.
      - J’ai hâte chéri.
      - Alors, pour te repérer. Ici, c’est l’entrée. A gauche, c’est la bibliothèque où se terre mon père. Mais tu peux y entrer. Il ne dira rien. Tant que tu le laisses tranquille, tu peux te servir et prendre n’importe quel livre.
      - D’accord.
      - Et les escaliers mènent à l’étage. Ta chambre, c’est la première porte à droite. Ça ira ? Je vais te monter tes affaires parce qu’avec tes petits bras, tu n’y arriveras jamais. C’est du plomb que tu as mis là-dedans ou quoi ? … Blondie ? Blondie !
      - Hmm ?
      - Tu rêvasses là. Tu as écouté ce que je t’ai dit ?
      - Oui oui. Donc, ma chambre c’est …
      - La première porte à droite…
      - Je peux aller voir ?
      - Je t’ai dit que tu étais chez toi. Donc oui, tu peux.

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      - Oh non, ce n’est pas vrai. Comment veux-tu que je fasse l’effort de me lier d’amitié avec elle si elle en pince pour toi.
      - Tu en dis des inepties toi. Blondie n’en pince pas pour moi voyons.
      - A peine… Au lieu de t’écouter, elle a passé son temps à t’admirer.
      - Qu’est-ce que j’y peux si je suis beau moi ? Va te plaindre à père et ma mère, je t’en prie.
      - Tu ne pouvais pas attendre pour faire ton numéro de virtuose. Tu m’énerves !
      - Non mais… tu es jalouse ?

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      - Pas du tout ! Enfin, peut-être un peu pour être honnête.
      - Comment tu peux être jalouse ? Blondie n’est absolument pas mon genre.
      - Ah, parce que tu avais un genre avant moi ?
      - Ne commence pas à parler comme père. Tu me feras plaisir. Ça me fatigue. J’ai compris. Je vais dire à Anastasia que l’on ne se marie pas.
      - Non, surtout pas. Tu as raison. On a besoin d’elle et c’est le moyen le plus rapide de la garder avec nous.
      - Tu es certaine ? Parce qu’il ne faudra pas me faire des crises de jalousie toutes les 3 secondes, que ce soit avant, pendant et après le mariage.
      - Je suis désolée. Je suis un peu à cran depuis que je suis séparée de mon frère. Je me sens un peu perdue.
      - Je crois que nous sommes tous fatigués. Je suis même trop crevé pour monter les affaires de Blondie, c’est pour dire. Si seulement je pouvais le faire par magie. Ce serait pratique tu ne trouves pas ?

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      - Père ne m’avait pas menti.
      - Mais de quoi tu parles ?
      - Chéri… Tu…
      - Quoi ?

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      - Ah mais… Euh, merci Lilith ! Je ne savais pas que les vampires pouvaient amener les affaires par télékinésie. Ça doit être super d’être vampire en fait. Ils ont pleins de pouvoirs.

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      - Je ne sais pas si je dois avoir peur ou me réjouir. Chéri, c’est… extraordinaire !
      - Mais de quoi tu parles enfin.
      - Tu as bougé les affaires d’Anastasia avec ta pensée.
      - Ah tiens, tu les as montées ? Merci vampirette. J’avoue que je n’avais aucune envie de mettre les pieds sur le palier. Ça me rappelle trop de mauvais souvenirs…
      - Ce n’est pas moi !
      - Tu m’as bien dit que tu pouvais les dématérialiser.
      - Je te jure que si je l’avais fait, tu aurais entendu hurler Anastasia parce que sa valise aurait atterri sur elle. Je suis nulle pour la dématérialisation. La preuve, j’ai atterri juste devant le nez de Luna il y a quelques jours et je lui ai fait peur, alors que je voulais juste me téléporter devant la porte de sa chambre.
      - Arrête ton char. Tu es douée pour tout Lilith.
      - Mais je t’assure que c’est vrai !

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      - (baille) Je ne sais pas ce que j’ai. Je me sens vidé, mais d’une force.
      - C’est un peu normal. Tu viens d’utiliser la télékinésie.
      - Mais tu vas arrêter avec ça un peu. Là, regarde. Je veux te déshabiller par la pensée. Ça marche ? Non. Donc, je ne suis pas télékinésiste. Vous allez tous arrêter avec ça et me laisser tranquille un peu. Je vais appeler Al parce que la plaisanterie a assez duré. Il va m’entendre ce petit con.
      - Al n’a rien fait.
      - A d’autres ! Il est toujours coupable de quelque chose ! C’est toujours lui qui initie les magouilles et les blagues. Je le vois venir à force.
      - Mais…
      - Écoute. Le seul éveillé qui a eu un deuxième pouvoir, c’était Cornélius. Il était médium et il savait projeter sa conscience. Depuis, plus personne. Et ça n’arrivera pas de sitôt si tu veux mon avis.

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      - Mais…
      - Il n’y a pas de MAIS ! Tu vas vraiment manger, non seulement à l’appart’, mais durant tout le trajet en voiture. Là, tu m’as gonflé !!!
      - Je me demande si finalement, je ne vais pas dormir ici…
      - Si tu veux. Tu n’auras qu’à faire une soirée pyjama avec Blondie. Je suis sûre qu’elle kifferait.

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      - Anastasia. On lève le camp ! Si tu ne descends pas dans les 5 minutes, je te préviens. On est parti !
      - D’accord. … Il a vraiment mauvais caractère. Mais j’ai découvert un autre Charles aujourd’hui. Je me suis surprise à être… fascinée. Retire-toi ça de la tête Anastasia. Un homme comme ça n’aimera jamais personne. Lilith devrait s’enfuir en courant et trouver quelqu’un de gentil pour prendre soin d’elle.

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      - Oh non, mon collier ! Je pensais l’avoir autour du cou. Je l’ai peut-être perdu dans la voiture. Vite, avant qu’ils ne soient parti ! Je ne peux pas le perdre !

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      - Attendez !!!
      - Bah oui, on t’attendait. J’ai mauvais caractère, mais je suis poli tu sais. Si tu n’étais pas descendue, je serais monté. En râlant certes, mais je l’aurais fait.
      - Ce n’est pas ce que je voulais dire. Je…
      - Inspire, expire. Non mais… tu as couru ? Mais quelle idée saugrenue.
      - Mon collier !
      - Moui ?
      - J’avais mon collier autour du cou et je me suis rendue compte que je ne l’avais plus.

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      - tu saoules Blondie. On va devoir chercher partout maintenant. Tu aurais pu le perdre n’importe où dans cette immense maison !
      - Oh non, pas n’importe où.
      - Tu sais où il est Lilith ?
      - Non, mais avant qu’on ne parte de chez Père, je suis certaine que tu n’avais rien autour du cou. Donc, il doit être resté là-bas.
      - Super… C’est super !
      - S’il te plaît, j’y tiens beaucoup. C’est le seul souvenir que j’aie de mes parents.
      - Je ne vais pas retourner à Forgotten Hollow pour te le chercher. Tu as vu l’heure ? Je veux bien être gentil, mais je travaille demain.
      - Oh mais… ça peut attendre.

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      - Avec un peu de chance, Al est encore là-bas. Gentleman comme il est, il se fera un plaisir de te le retrouver.
      - Tu crois ? Je ne veux pas le déranger.
      - Oh, on ne le dérange jamais. Il ne dort pas la majeure partie du temps.
      - C’est vrai ?
      - Je confirme. Al est insomniaque depuis qu’il est tout petit.
      - Ah.
      - Je le reconnais bien là. Il répond comme l’éclair. « No souci bro. Dis à Ana que je lui trouve son triple pendentif… »
      - Dis-lui merc…
      - « …de rien Ana. »
      - Mais comment il fait ?
      - Je crois qu’en dehors de son don de médium, il connaît bien les gens.

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      - Mais… Al ne conduit pas. Je fais comment pour récupérer mon collier ?
      - Je le vois samedi prochain, comme à notre habitude, au cimetière.
      - Oh, j’ai une idée chéri. On n’a qu’à faire une virée samedi tous ensemble. Comme ça, on fera visiter la ville et on montrera ton appartement à Anastasia.
      - Ouais, je suis partant. Ça te dit Blondie ?
      - Oui, pourquoi pas.
      - Et on finira par te montrer la boîte où on sort souvent : l’outre-tombe ! Et on dormira tous chez Caleb et moi. Comme ça, tu visiteras chez nous.
      - ça m’a l’air sympa. Mais je n’ai rien à me mettre.
      - Mais si. Je parie qu’il y a ce qu’il faut. Au pire, je te prête mes habits. On doit faire à peu près la même taille toutes les deux.
      - Je viens d’avoir une vision paradisiaque.
      - Ne la dis surtout pas chéri.
      - ça ne vous dit pas… toi, Blondie, moi… Dormir… enfin pas vraiment dormir… Parce que tant qu’à être marié ensemble, on pourrait peut-être au moins en profiter une petite fois.

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      - Je n’y crois pas !
      - Mais…
      - En plus d’être un goujat mysogyne, tu es un obsédé !
      - Mais non ! Je propose c’est tout. Vous faites ce que vous voulez après.
      - Plus jamais tu ne me proposes ça, tu entends !
      - Je te jure que si tu me gifles, je t’en recolle une.
      - Essaie pour voir !
      - Hey, vous les nanas, vous avez voulu l’égalité des sexes, alors assumez jusqu’au bout. Si tu me cognes, je te cogne.
      - Tu m’énerves !
      - Aïe !
      - On dirait vraiment un frère et une sœur qui se chamaillent. Je crois que finalement, cette fille va me plaire.

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