• 23.4 Sous le charme (4)

  
  Domaine Beaumont, 20 ans plus tôt…
  
  
  
  - MAMAN !!! MAMAN !!!
  - Mon dieu, monsieur Charles. Il a dû arriver quelque chose à Madame Élise et au bébé.
  
  

  
  
  
  - Charlie, Charlie… Où vas-tu comme ça ? Tu comptais vraiment te barricader dans ta chambre ? Je suis plus fort et plus rapide que tu ne le seras jamais. Personne ne peut échapper à un loup garou. Personne.
  
  
  
  - Pourquoi tu fais ça Finch ? Pourquoi tu as fait du mal à maman et au bébé ?
  - Tu les as vus mourir, mais tu ne pleures pas. Tu ne sembles pas avoir peur. Tu as même le culot de me faire la causette. Tu as toujours été dur. Un Beaumont vrai de vrai.
  - Mourir ? C’est quoi mourir ?
  - Rejoindre l’autre côté.
  - Non, maman n’est pas morte… Je ne te crois pas !
  - Elle a rejoint l’autre côté et ton petit frère avec elle. Oh, ne t’inquiète pas. Aucun des deux n’a souffert. J’ai fait en sorte que ça se passe vite. J’aimais bien ta mère.
  - Tu mens ! On ne fait pas du mal aux gens que l’on aime ! Pourquoi tu fais ça ? Mes parents et toi, vous vous connaissiez. Ils te faisaient confiance.
  - Je l’ai fait parce qu’on me l’a demandé. Et aussi parce que ta maman me faisait de l’œil depuis quelques mois. J’aime particulièrement m’attaquer aux femmes enceintes si on m’en laisse l’occasion.
  - Qui t’a demandé de lui faire du mal ?
  - En quoi ça t’intéresse ?
  - Pour que je fasse souffrir un jour celui qui a voulu faire du mal à ma maman !
  - Tu parles comme si tu allais t’en sortir.
  
  
  
  - Je suis un éveillé !
  - Mais c’est que tu y crois vraiment en plus. Mais tu n’as aucun pouvoir.
  - Si, j’en ai un ! Et… Si tu ne pars pas tout de suite, je te détruirai !
  - Si tu avais le moindre pouvoir, ton grand-père s’en serait déjà vanté auprès de Vladislaus et des autres. Il est tellement fier de son petit-fils. Et même si tu en avais un… Entre une maman guérisseuse et un père illusionniste… Je ne risque pas grand-chose… J’ai déjà perdu assez de temps avec toi gamin.
  - Je ne suis pas un gamin ! J’ai 5 ans et demi !
  
  
  
  - Non, n’approche pas.
  - Désolé petit.
  - J’AI DIT… N’APPROCHE PAS ! LAISSE-NOUS TRANQUILLE !
  - Qu’est … Qu’est-ce que tu m’as fait gamin ! Je ne peux pas t’approcher.
  - Va-t’en et ne reviens jamais !
  - Rha, qu’est-ce que tu m’as fait ! Je dois te tuer. Elle me l’a ordonné. Pourquoi tu compliques les choses ?
  - Qui ça elle ?
  - Tant pis. Si je tarde, je risque de tomber sur Lucien et ça, je préfère l’éviter. A la prochaine pleine lune, barricade-toi bien gamin… Je reviendrai finir ce que j’ai commencé.
  
  

  
  
  
  - Madame Élise… Mon dieu ! C’est… Oh non, où est Charles ? Monsieur Charles !
  - Non Honorine, pars ! Ne reste pas ici ! Je vais bien !
  - On dirait que je vais pouvoir quand même m’amuser un peu avant de partir…
  - Non, ne touche pas à Honorine !
  
  
  
  - Allez Charlie… S’il ne t’a pas attaqué, c’est que tu as un pouvoir. Concentre-toi… Ne touche pas à Honorine… Ne touche pas à Honorine…
  
  
  
  - Seigneur Dieu !
  - SALE GAMIN ! Arrête de faire ça !!!
  - Mais… Qu’est-ce que vous êtes ?
  - Tu ne me reconnais pas ?
  - Monsieur… Finch ?
  - Tu as de la chance on dirait. Ce gamin ne m’avait pas menti. Il a réellement un pouvoir.
  - Un pouvoir ?
  - Tu ne sais donc rien de la famille que tu sers ? Tu demanderas à Lucien de t’expliquer tout ça…
  - MAINTENANT, VA-T-EN !!!
  - Qu’est-ce que vous avez fait à Madame Élise ?
  - Madame Élise n’est plus. Tu n’auras plus qu’à servir ce sale gosse prétentieux jusqu’à ce que je vienne m’occuper de vous deux et du reste de la famille. Si vous dites à qui que ce soit ce que j’ai fait, vous mourrez avant la prochaine pleine lune, je vous le garantis.
  
  
  
  - Il est parti ? Mamy Rine, tu n’as rien ?
  - Ne descendez pas monsieur Charles ! Quelle horreur… Jamais je n’aurais cru voir ça un jour…
  - Je veux voir maman !
  - Vous allez m’écoutez et ne pas descendre. Nous allons monter à l’étage et appeler votre père et votre grand-père. Et les secours… même si ça semble vain… Je n’aurais jamais dû m’absenter ce soir. J’ai été bête. J’aurais pu vous perdre vous aussi.
  
  
  
  - Je veux descendre… Je pourrais peut-être réussir à donner de l’énergie à maman pour qu’elle se soigne et revienne de l’autre côté… Et pour qu’elle arrive à régénérer le bébé…
  - Qu’est-ce que vous racontez ?
  - Oh, mamy Rine… maman ! J’ai tout vu !
  - Seigneur Dieu… Pourquoi a-t-il fallu que le Seigneur vous fasse subir ça ?
  - Maman…
  - Allez-y mon petit garçon. Pleurez.
  - Non … Pleurer, c’est pour les faibles ! Et je ne suis pas un faible. Je suis un Beaumont.
  
  Domaine Beaumont, dans le présent…
  
  

  
  
  
  - Nous sommes où ?
  - Chez le pape…
  - Ah bon ?
  - S’il te plaît… fais mentir les préjugés sur les blondes et fais preuve de jugeote. Tu crois que je n’ai que ça à faire de m’arrêter chez quelqu’un d’autre ?
  - C’est chez toi ?
  - Bravo pour la déduction. Je te félicite.
  - Arrête de la taquiner chéri. C’est normal d’être impressionné quand on arrive ici.
  - Ce n’est pas une maison, mais un château ! Vous êtes si riches que ça ?
  
  
  
  - N’exagère pas non plus. C’est juste une vieille bicoque. Pas de quoi en faire tout un plat.
  - Il est sérieux là Lilith ?
  - Très sérieux. Il a toujours vécu là. Il doit croire que c’est normal de vivre dans le luxe.
  - C’est ça. Liguez-vous toutes les deux pour vous moquer de moi.
  - J’avais donc raison. Tu es un fils à papa.
  - Retire tout de suite ce que tu as dit ! J’ai mon propre appartement depuis que j’ai 18 ans !
  
  
  
  - Appartement payé par Jacques au passage. De même pour la voiture. Anastasia a raison. Tu t’en défends, mais tu es un fils à papa. Jacques doit quand même beaucoup t’aimer pour te gâter comme ça.
  - Toi, tu cherches les ennuis quand on va rentrer à l’appart’.
  - C’est fou comme tu prends la mouche tout de suite.
  - Tu trouves aussi ? Le pire, c’est qu’il est encore plus mignon quand il fait la tête.
  - Oui, comme un mignon petit chien qui aboie, mais ne mords pas.
  - Ah je vois. Depuis quand vous êtes copines toutes les deux ?
  - Nous ne sommes pas encore copines.
  - Je vais souffrir quand Blondie aura réussi à passer ta réserve. Je vais vous avoir toutes les deux sur le dos. Je suis ravi… Bon et si au lieu de me faire le jeu de la solidarité féminine, on allait voir Honorine. Viens Blondie, c’est par là.
  
  
  
  - Oui, entrez mes petits !
  - Comment tu sais que c’est nous ?
  - Monsieur Meinhard m’a un peu passé de son don de médium.
  - Super. Je vois que toutes les dames taquinent ce soir. Je suis servi.
  - Je n’attendais que vous mon garçon. Ce n’était pas bien difficile à deviner.
  
  
  
  - Venez mademoiselle Anastasia. Ne restez pas derrière.
  - C’est chez toi maintenant. Je te le rappelle.
  - Disons qu’il faut que je m’habitue.
  - Si tu veux, on fait demi-tour et tu retournes chez tonton Vlad.
  - Non, c’est bon.
  - Vous avez fait bonne route ?
  - Oh oui, si on aime les rallyes automobiles. N’est-ce pas chéri ?
  - Mon petit garçon. Quand est-ce que vous allez rouler doucement ?
  - Mais je roulais doucement ! Je n’étais qu’à 150 !
  - Incorrigible.
  - Il faudra m’user comme ça Honorine.
  - Je crois aussi. Ne restez pas là les enfants. Venez vous asseoir.
  
  
  
  - C’est joli ici. C’est comme ça dans toute la demeure ? Je n’imaginais pas ton père vivre dans un environnement comme ça.
  - Oh non, ça ce sont mes quartiers. Monsieur Lucien me les a fait construire quand j’ai souhaité rester ici et me mettre à leur service. Je suis nourrie, logée, blanchie contre l’entretien d’une partie du domaine.
  - Anastasia a raison. C’est sympa Honorine. Tu as changé pleins de trucs. Ça fait plus moderne. Beaucoup moins pompeux que le reste.
  - J’ai repeint mes meubles en gris et j’ai fait de la récup’ sur les brocantes, même les poubelles. C’est fou le nombre de choses que jettent les gens et qui peuvent encore servir.
  - Tu récupères alors que père peut t’acheter tout ce que tu veux ?
  - Je préfère me débrouiller monsieur Charles.
  
  
  
  - Il faut vraiment que tu arrêtes avec les « monsieur ». Ça me donne un de ces coups de vieux en plus.
  - C’est comme ça, vous le savez bien.
  - Je te jure que le jour où le domaine est à moi, j’abolis cette manie du vouvoiement et des « messieurs, madame » et tout le tralala.
  - En attendant, le domaine est toujours à votre père.
  - Et il le restera. A sa mort, je ne veux pas entendre de reprendre cette maison.
  - Vous n’y pensez pas mon garçon ! C’est votre héritage.
  - Si je me suis barré dès que j’ai pu, ce n’est pas pour y revenir.
  
  
  
  - Il faudra bien que tu y reviennes si on se marie.
  - Hein ? Ah mais on ne s’est pas compris. Une fois marié, tu restes ici avec Honorine et père tandis que moi, je reste dans mon appartement à San Myshuno. En plus, j’habite juste à côté de mon lieu de travail. Je ne vais pas passer mon temps à faire les allers retours tous les jours.
  - Alors, je m’installe à ton appartement.
  - Ah ça non ! Déjà que Lilith, c’est limite…
  - Merci chéri…
  - Tu sais très bien ce que je veux dire ! J’aime ma tranquillité. De toute façon, tu seras mieux ici.
  - Et le jour où ton père meurt, on se retrouve où Honorine et moi ?
  - Il y a assez d’argent en banque pour faire vivre la famille sur des générations. Alors, vous pourrez rester dedans. Je m’en fiche moi, tant que je n’y vis pas !
  - Si au lieu de râler, vous faisiez visiter la maison à mademoiselle Anastasia.
  
  
  
  - Lui faire visiter ? Elle a 17 ans Honorine ! Elle est grande. Tu ne veux pas que je la tienne par la main non plus.
  - (soupir) vous entendre râler me manquait tellement.
  - Mais je ne connais rien chez toi. Je vais me perdre.
  - Trouve-toi un autre guide !
  - Tu es gonflé quand même.
  - On dirait un frère et une sœur qui se chamaille.
  - Je ne vous le fais pas dire mademoiselle Lilith. Je vois ce que nous avons raté avec le petit Aymeric. Deux Beaumont qui se chamaillent, je suis certaine que ça aurait valu le détour.
  
  

  
  
  
  - Oh je… je suis désolée monsieur Charles. Je n’aurais pas dû parler de ça.
  - Parler de quoi ? Il n’y a rien à en dire. Le passé, c’est le passé.
  - C’était bête de ma part.
  - J’ai dit que c’était bon Honorine. Je vais chercher les affaires de Blondie et lui monter dans sa chambre.
  - Votre père lui a préparé la chambre d’amis.
  - Il est certain de ne pas vouloir lui donner ma chambre ?
  - C’était votre chambre à l’origine.
  - Je préfère ne pas m’en rappeler. Bon, puisqu’il en a décidé ainsi, allons-y pour la chambre d’amis.
  
  

  
  
  
  - Charles a l’air tout triste. Qu’est-ce qu’il a ?
  - Le genre de blessures qui ne se refermera jamais. J’ai été bête d’évoquer son frère. Ça lui rappelle tellement de mauvais souvenirs.
  - On ne va pas le laisser tout seul.
  - Tu te sens d’aller consoler Charlie ? Je te le déconseille. Il vaut mieux le laisser tranquille quand il est comme ça. Si tu tentes d’aller vers lui dans ces moments-là, il peut en devenir méchant.
  - ça sent le vécu.
  - Oh que oui. Il a souvent des idées noires depuis…
  - Le drame. Je me rappellerai aussi de ce jour toute ma vie. Si j’avais été là, ça aurait été différent.
  - Si vous aviez été là, vous ne seriez plus là pour en parler. On vous l’a déjà dit et répété. On préfère vous savoir en vie avec nous.
  
  

  
  
  
  - Bon, je crois que se changer les idées s’imposent. Et si je te faisais visiter Anastasia ?
  - Oui, si tu veux. Tu connais bien la maison.
  - Comme ma poche.
  - Merci mademoiselle Lilith. Je vais finir de préparer le dîner. Vous mangerez avec moi ce soir. Monsieur Jacques reste tard au cabinet, comme à son habitude.
  - D’accord.
  - Tu viens ? Attends-toi à être éblouie !
  
  

  
  
  
  - Et ça, c’est le salon.
  - C’est trop beau !
  - N’est-ce pas. Je me suis toujours demandée qui avait décidé de la décoration. Je le trouve tellement beau. J’y passerais mes journées sans problème.
  - Mais c’est énorme ! Honorine doit avoir beaucoup de travail.
  - Oh pas tant que ça. Jacques engage du personnel pour s’occuper du nettoyage. Comme ça, elle n’a que la cuisine et le linge à faire. Ce qui est déjà beaucoup mine de rien.
  
  
  
  - On dirait qu’ils aiment bien Honorine tous les deux.
  - Jacques a en quelque sorte grandi avec elle. Honorine est orpheline. Elle a été trimballée dans plusieurs familles d’accueil. A une époque, Agathe regrettait de ne pas avoir eu un deuxième enfant pour tenir compagnie à Jacques. Alors, Lucien et elle ont fait les démarches pour être famille d’accueil. Honorine est arrivée et elle n’est plus jamais repartie d’ici.
  - Je n’imaginais pas les Beaumont si généreux.
  - Oh si, ils le sont. Râleurs, certes. Mais loyaux et le cœur sur la main.
  - Donc, tu as connu Honorine enfant.
  - Non euh… C’est compliqué. Honorine ne savait rien de nous jusqu’au décès d’Élise, la mère de Charles.
  - Ah… Ils ont dû lui en parler après ce qu’il s’est passé j’imagine.
  - Ils y ont été obligés. Elle était tombée nez à nez avec le loup-garou.
  
  

  
  
  
  - Tu dois m’en vouloir à mort.
  - Pardon ?
  - C’est toi qui devrait vivre ici, pas moi. Ça se voit que tu aimes cette maison.
  - Oui, elle me plaît. Et après ?
  - C’est toi qui devrait te marier avec Charles.
  - Même si tu n’étais pas là, Charles ne m’aurait jamais demandé en mariage. Ce n’est pas son truc. Je ne sais même pas si notre histoire a un avenir, alors me marier. Et puis, j’ai déjà été mariée. Tu vois cette bague que je porte ? Ce sont mes bagues : celle de fiançailles et celle de mariage.
  - Mariage malheureux ?
  - A partir du moment où tu vois la personne que tu aimes mourir, oui…
  - Tu ne m’en veux pas alors ?
  - Je t’ai déjà dit que non. (soupir) on va discuter. Je vais te donner le guide de compréhension de Lilith Vatore. Ce n’est pas parce que je suis distante que je ne t’aime pas Anastasia. Je suis comme ça, c’est tout.
  
  
  
  - Mais c’est lourd ! Elle a mis quoi là-dedans ? Du plomb ma parole ! A croire qu’elle m’a pris pour Musclor. Et il a fallu qu’elle emprunte une tonne de bouquins à Vladislaus alors que la maison en est pleine à craquer. Elle se fiche de ma tronche, pas possible autrement. Je me vengerai !
  
  

  
  

  
  

  
  
  
  - Bonsoir maman… Je… Je ne sais pas si tu vois ce qu’il se passe depuis l’autre côté, mais… je vais me marier. Eh ouais… Pas avec une femme que j’aime malheureusement. Je crois que c’est Lilith que j’aime. Pff, je ne sais même pas si je suis amoureux. Si ça se trouve, je suis un handicapé du sentiment et je suis incapable d’aimer qui que ce soit. J’essaie aussi de prendre soin de papa en ton absence. Mais tu le connais. C’est un vieux ronchon qui ne fait pas d’efforts, alors ça se passe mal entre-nous. Ouais, je sais. Je ne fais pas d’efforts non plus. Touché maman. J’espère que tu es fière de moi malgré mon mauvais caractère et mes erreurs. Pff, j’ai l’air con à parler tout seul. Je ferais mieux d’arrêter de parler tout court. Je ne dis que des conneries.
  
  

  
  

  
  

  
  

  SOS d’un terrien en détresse, Daniel Balavoine – Piano

  
  
  
  - Oh mais, qui c’est qui joue du piano ?
  - Charles. Ce n’est pas son instrument de prédilection, mais il se débrouille pas mal.
  - « Pas mal » ? C’est carrément beau ! J’ignorais qu’il avait du talent pour la musique. Moi aussi je joue ! Par contre, je ne reconnais pas le compositeur.
  - C’est une chanson française très connue, chantée par Daniel Balavoine. Charlie aime bien les interpréter à sa façon au piano ou à la guitare.
  - Je ne connaissais pas du tout.
  - C’est sa chanson préférée. Je l’entends la jouer souvent.
  - Il parle français ?
  - Tous les Beaumont parlent français. J’ai vécu en France avec la famille avant de venir ici, aux États-Unis avec père, Caleb et Antoine, l’arrière-grand-père de Charles. Lucien était encore jeune quand on est arrivé ici.
  - Il faut que j’aille voir.
  - Il vaut mieux le laisser je crois. Ana ! Et elle n’écoute rien…
  
  
  
  - Maman… Est-ce qu’un jour j’arriverai à trouver ma place dans cette incarnation ? Parfois, je me demande pourquoi je suis là et pourquoi je me bats. La vie m’ennuie tellement… Je me sens coincé, comme si on attendait des choses de moi que je ne peux pas donner…
  
  
  
  - (chuchote) Oh Charlie chéri… Comme je comprends ce sentiment pour l’avoir vécu quand j’étais mortelle.
  
  

  
  
  
  - Bravo ! C’est vraiment beau. Tu joues tellement bien ! C’est marrant. Moi aussi je sais jouer du piano.
  - Mais qu’est-ce que tu fiches là toi ?
  - C’est que… Je t’ai entendu jouer et…
  - J’étais avec ma mère là tu vois. Tu déranges.
  - Elle est là ? Je ne savais pas que tu étais médium.
  - Tu es abrutie des fois… Je suis un éveillé, pas un surhomme. Tu me vois avec deux pouvoirs ? Moi non. Ma mère est là, dans mon cœur. Je lui parle tout le temps. Si je ne peux pas la voir, elle peut au moins m’entendre. C’est déjà ça de pris. La prochaine fois que tu m’entends jouer, tu dégages. J’ai été clair ?
  
  
  
  - Oui… Je suis désolée.
  - (soupir) c’est moi qui suis désolé. Tu ne pouvais pas savoir. Je préfère qu’on me laisse tranquille quand je joue, surtout du piano. C’était l’instrument de ma mère. C’est comme si je me mettais en communion avec elle quand j’en joue.
  - D’accord.
  - Allez, ne fais pas cette tête. Je ne t’en veux pas. Quand tu auras vraiment intégré que j’ai sale caractère, ça te touchera moins. Enfin, je l’espère.
  
  
  
  - Pour me faire pardonner, tu n’auras qu’à demander les partitions de ma mère. Je parie que père doit les avoir rangé quelque part en sûreté.
  - ça ne te dérange pas ?
  - Pas du tout. Au moins, ils arrêteront de pourrir dans un tiroir ou dans la bibliothèque de père. Je te les donne. Ils sont pour toi.
  - Merci.
  - J’espère que tu aimes Chopin par contre. C’était son compositeur préféré.
  - J’adore Chopin.
  - Tant mieux.
  
  

  
  
  
  - Bon. Tu as visité un peu ?
  - Finalement, on s’est arrêtées dans le salon avec Lilith et on a papoté.
  - Ah, vous vous entendez bien ? C’est bien.
  - Je lui ai surtout appris des choses sur la maison, les occupants, … Le guide de survie pour supporter les Beaumont.
  - Toi, tu vas vraiment avoir des ennuis quand on va rentrer à l’appart’ ce soir.
  - J’ai hâte chéri.
  - Alors, pour te repérer. Ici, c’est l’entrée. A gauche, c’est la bibliothèque où se terre mon père. Mais tu peux y entrer. Il ne dira rien. Tant que tu le laisses tranquille, tu peux te servir et prendre n’importe quel livre.
  - D’accord.
  - Et les escaliers mènent à l’étage. Ta chambre, c’est la première porte à droite. Ça ira ? Je vais te monter tes affaires parce qu’avec tes petits bras, tu n’y arriveras jamais. C’est du plomb que tu as mis là-dedans ou quoi ? … Blondie ? Blondie !
  - Hmm ?
  - Tu rêvasses là. Tu as écouté ce que je t’ai dit ?
  - Oui oui. Donc, ma chambre c’est …
  - La première porte à droite…
  - Je peux aller voir ?
  - Je t’ai dit que tu étais chez toi. Donc oui, tu peux.
  
  
  
  - Oh non, ce n’est pas vrai. Comment veux-tu que je fasse l’effort de me lier d’amitié avec elle si elle en pince pour toi.
  - Tu en dis des inepties toi. Blondie n’en pince pas pour moi voyons.
  - A peine… Au lieu de t’écouter, elle a passé son temps à t’admirer.
  - Qu’est-ce que j’y peux si je suis beau moi ? Va te plaindre à père et ma mère, je t’en prie.
  - Tu ne pouvais pas attendre pour faire ton numéro de virtuose. Tu m’énerves !
  - Non mais… tu es jalouse ?
  
  
  
  - Pas du tout ! Enfin, peut-être un peu pour être honnête.
  - Comment tu peux être jalouse ? Blondie n’est absolument pas mon genre.
  - Ah, parce que tu avais un genre avant moi ?
  - Ne commence pas à parler comme père. Tu me feras plaisir. Ça me fatigue. J’ai compris. Je vais dire à Anastasia que l’on ne se marie pas.
  - Non, surtout pas. Tu as raison. On a besoin d’elle et c’est le moyen le plus rapide de la garder avec nous.
  - Tu es certaine ? Parce qu’il ne faudra pas me faire des crises de jalousie toutes les 3 secondes, que ce soit avant, pendant et après le mariage.
  - Je suis désolée. Je suis un peu à cran depuis que je suis séparée de mon frère. Je me sens un peu perdue.
  - Je crois que nous sommes tous fatigués. Je suis même trop crevé pour monter les affaires de Blondie, c’est pour dire. Si seulement je pouvais le faire par magie. Ce serait pratique tu ne trouves pas ?
  
  

  
  
  
  - Père ne m’avait pas menti.
  - Mais de quoi tu parles ?
  - Chéri… Tu…
  - Quoi ?
  
  

  
  
  
  - Ah mais… Euh, merci Lilith ! Je ne savais pas que les vampires pouvaient amener les affaires par télékinésie. Ça doit être super d’être vampire en fait. Ils ont pleins de pouvoirs.
  
  
  
  - Je ne sais pas si je dois avoir peur ou me réjouir. Chéri, c’est… extraordinaire !
  - Mais de quoi tu parles enfin.
  - Tu as bougé les affaires d’Anastasia avec ta pensée.
  - Ah tiens, tu les as montées ? Merci vampirette. J’avoue que je n’avais aucune envie de mettre les pieds sur le palier. Ça me rappelle trop de mauvais souvenirs…
  - Ce n’est pas moi !
  - Tu m’as bien dit que tu pouvais les dématérialiser.
  - Je te jure que si je l’avais fait, tu aurais entendu hurler Anastasia parce que sa valise aurait atterri sur elle. Je suis nulle pour la dématérialisation. La preuve, j’ai atterri juste devant le nez de Luna il y a quelques jours et je lui ai fait peur, alors que je voulais juste me téléporter devant la porte de sa chambre.
  - Arrête ton char. Tu es douée pour tout Lilith.
  - Mais je t’assure que c’est vrai !
  
  
  
  - (baille) Je ne sais pas ce que j’ai. Je me sens vidé, mais d’une force.
  - C’est un peu normal. Tu viens d’utiliser la télékinésie.
  - Mais tu vas arrêter avec ça un peu. Là, regarde. Je veux te déshabiller par la pensée. Ça marche ? Non. Donc, je ne suis pas télékinésiste. Vous allez tous arrêter avec ça et me laisser tranquille un peu. Je vais appeler Al parce que la plaisanterie a assez duré. Il va m’entendre ce petit con.
  - Al n’a rien fait.
  - A d’autres ! Il est toujours coupable de quelque chose ! C’est toujours lui qui initie les magouilles et les blagues. Je le vois venir à force.
  - Mais…
  - Écoute. Le seul éveillé qui a eu un deuxième pouvoir, c’était Cornélius. Il était médium et il savait projeter sa conscience. Depuis, plus personne. Et ça n’arrivera pas de sitôt si tu veux mon avis.
  
  
  
  - Mais…
  - Il n’y a pas de MAIS ! Tu vas vraiment manger, non seulement à l’appart’, mais durant tout le trajet en voiture. Là, tu m’as gonflé !!!
  - Je me demande si finalement, je ne vais pas dormir ici…
  - Si tu veux. Tu n’auras qu’à faire une soirée pyjama avec Blondie. Je suis sûre qu’elle kifferait.
  
  
  
  - Anastasia. On lève le camp ! Si tu ne descends pas dans les 5 minutes, je te préviens. On est parti !
  - D’accord. … Il a vraiment mauvais caractère. Mais j’ai découvert un autre Charles aujourd’hui. Je me suis surprise à être… fascinée. Retire-toi ça de la tête Anastasia. Un homme comme ça n’aimera jamais personne. Lilith devrait s’enfuir en courant et trouver quelqu’un de gentil pour prendre soin d’elle.
  
  
  
  - Oh non, mon collier ! Je pensais l’avoir autour du cou. Je l’ai peut-être perdu dans la voiture. Vite, avant qu’ils ne soient parti ! Je ne peux pas le perdre !
  
  
  
  - Attendez !!!
  - Bah oui, on t’attendait. J’ai mauvais caractère, mais je suis poli tu sais. Si tu n’étais pas descendue, je serais monté. En râlant certes, mais je l’aurais fait.
  - Ce n’est pas ce que je voulais dire. Je…
  - Inspire, expire. Non mais… tu as couru ? Mais quelle idée saugrenue.
  - Mon collier !
  - Moui ?
  - J’avais mon collier autour du cou et je me suis rendue compte que je ne l’avais plus.
  
  
  
  - tu saoules Blondie. On va devoir chercher partout maintenant. Tu aurais pu le perdre n’importe où dans cette immense maison !
  - Oh non, pas n’importe où.
  - Tu sais où il est Lilith ?
  - Non, mais avant qu’on ne parte de chez Père, je suis certaine que tu n’avais rien autour du cou. Donc, il doit être resté là-bas.
  - Super… C’est super !
  - S’il te plaît, j’y tiens beaucoup. C’est le seul souvenir que j’aie de mes parents.
  - Je ne vais pas retourner à Forgotten Hollow pour te le chercher. Tu as vu l’heure ? Je veux bien être gentil, mais je travaille demain.
  - Oh mais… ça peut attendre.
  
  
  
  - Avec un peu de chance, Al est encore là-bas. Gentleman comme il est, il se fera un plaisir de te le retrouver.
  - Tu crois ? Je ne veux pas le déranger.
  - Oh, on ne le dérange jamais. Il ne dort pas la majeure partie du temps.
  - C’est vrai ?
  - Je confirme. Al est insomniaque depuis qu’il est tout petit.
  - Ah.
  - Je le reconnais bien là. Il répond comme l’éclair. « No souci bro. Dis à Ana que je lui trouve son triple pendentif… »
  - Dis-lui merc…
  - « …de rien Ana. »
  - Mais comment il fait ?
  - Je crois qu’en dehors de son don de médium, il connaît bien les gens.
  
  
  
  - Mais… Al ne conduit pas. Je fais comment pour récupérer mon collier ?
  - Je le vois samedi prochain, comme à notre habitude, au cimetière.
  - Oh, j’ai une idée chéri. On n’a qu’à faire une virée samedi tous ensemble. Comme ça, on fera visiter la ville et on montrera ton appartement à Anastasia.
  - Ouais, je suis partant. Ça te dit Blondie ?
  - Oui, pourquoi pas.
  - Et on finira par te montrer la boîte où on sort souvent : l’outre-tombe ! Et on dormira tous chez Caleb et moi. Comme ça, tu visiteras chez nous.
  - ça m’a l’air sympa. Mais je n’ai rien à me mettre.
  - Mais si. Je parie qu’il y a ce qu’il faut. Au pire, je te prête mes habits. On doit faire à peu près la même taille toutes les deux.
  - Je viens d’avoir une vision paradisiaque.
  - Ne la dis surtout pas chéri.
  - ça ne vous dit pas… toi, Blondie, moi… Dormir… enfin pas vraiment dormir… Parce que tant qu’à être marié ensemble, on pourrait peut-être au moins en profiter une petite fois.
  
  
  
  - Je n’y crois pas !
  - Mais…
  - En plus d’être un goujat mysogyne, tu es un obsédé !
  - Mais non ! Je propose c’est tout. Vous faites ce que vous voulez après.
  - Plus jamais tu ne me proposes ça, tu entends !
  - Je te jure que si tu me gifles, je t’en recolle une.
  - Essaie pour voir !
  - Hey, vous les nanas, vous avez voulu l’égalité des sexes, alors assumez jusqu’au bout. Si tu me cognes, je te cogne.
  - Tu m’énerves !
  - Aïe !
  - On dirait vraiment un frère et une sœur qui se chamaillent. Je crois que finalement, cette fille va me plaire.

Café « Le Harry’s », Windenburg



- Mais qu’est-ce qu’elle fiche ma mère ?
- Roro, il me semblait que tu ne voulais pas qu’ils se voient.
- Oui, mais là, nous sommes en filature agent Soso ! Et elle me fait attendre aussi … Je déteste attendre.
- C’est ce que font les femmes quand …
- Ne dis surtout pas le reste de ta phrase !
- … quand elles se font désirer.
- Tu l’as dit … Tu te fiches de moi !
- Je n’aime pas qu’on me dise quoi faire Roro. J’espère juste qu’on ne va pas se faire prendre. Déjà que j’ai dû soudoyer Lati pour qu’elle nous couvre et retarde le moment où papa viendra nous chercher à l’école. Normalement, elle a déjà fini son cours de danse africaine.



- En plus, là, si on ne fait pas demi-tour, on va être grave à la bourre Roro.
- Un policier n’abandonne jamais sa mission agent Soso.
- Oui, mais là, avec l’épisode Loup-garou et puis, ce qu’il s’est passé au manoir mercredi passé, mon père n’est vraiment pas d’humeur. Je risque d’être punie pour 1000 ans si j’ai encore fait le mur.
- On n’a pas fait le mur Soso. On n’aura qu’à dire qu’on s’est baladé en ville en attendant ta sœur.
- Mouais … je doute qu’il le croie dans l’état d’esprit où il se trouve actuellement.



- Écoute Soso. Si on ne surveille pas ma mère et ton frère, on prend des risques encore plus grands.
- Genre quoi ?
- S’ils se mettent ensemble, tu imagines ce que ça va donner ?
- ça sera cool ! Ça voudra dire qu’on fera toutes les fêtes ensemble. On se verra encore plus qu’avant !
- Non Soso ! Ce n’est pas bien.
- Tu n’aimes pas traîner avec moi ?
- Bien sûr que si. Tu es ma meilleure amie. Il ne t’est pas venu à l’idée que s’ils sortent ensemble, qu'ils finissent par se marier et avoir des enfants, on va être de la même famille ? Moi, je deviendrai grand-frère et toi, tata ...
- Oh non, je n’avais pas réfléchi à ça !!! Mais c’est affreux ! Il faut que j’empêche ça, sinon …



- Sinon quoi ?
- Si on est de la même famille, tu ne m’inviteras jamais pour nos 15 ans au cinéma et je n’aurai jamais de bisous. Je vais finir vieille fille. Voilà ce qu’il y a !
- Qui t’as mis des idées pareilles en tête ?
- Albrecht.
- Euh, c’est qui lui ?
- Le grand mec au chapeau, aux allures de zombie, qui erre dans les couloirs de l’école en parlant tout seul. C’est le fils de directeur.
- Ahhhh, celui que tout le monde appelle Faust ? C’est vrai qu’il a l’air zarb’. Il fiche la trouille.
- Il n’est pas zarb Roro. Il est médium. Il parle aux morts. Et en plus, c’est un GRAND veilleur, attention ! Il a trop mis la pâtée à Lati mercredi. Tu aurais vu ça !
- Tu dis ça comme si tu étais trop en admiration, avec les étoiles plein les yeux. Soso est amoureuse !
- Non !
- Si, « elle est amoureuse nanana ».
- Hey, arrête ! Ou je t’envoie une boule de feu à la tronche. Tu es prévenu Roro !
- Chut, ma mère arrive !



- Jamal, je suis là !
- Ah ouf, j’avais peur que …
- Oui ?
- Je vais paraître bêta, mais j’ai cru que tu avais eu un empêchement ou qu’il t’était arrivé un ennui.
- J’étais dans les embouteillages … chez le coiffeur ! Ils prennent sans rendez-vous, mais le monde qu’il y avait ! Il ne risque pas de faire faillite.
- Ah oui, tu as fait un truc à tes cheveux. C’est joli.
- Oh, c’est toujours joli une fois qu’on sort de là. Une fois retournée « à la vie normale », je crois que ça ne ressemblera plus à ça.
- Tu profites bien de tes vacances à ce que je vois. Oh, j’suis con … Tu n’es pas en vacances … tu n’as plus de boulot. Quand je te dis que je suis bêta …
- Mais non. Et puis, tu as raison. Ça fait longtemps que je n’avais pas pris du temps pour moi et profité de ma journée. Bon, on se le boit ce café ?



- Oh, Jamal ! Quelle surprise !
- Salut Gheeta. Tu vas bien ?
- Comme quelqu’un qui n’est plus très loin de la retraite. J’y serais déjà partie si je n’avais pas peur de laisser mon fils seul aux commandes du Harry’s. Tu es venu sans Charlie et Al ?
- Ils avaient à faire.
- En semaine, c’est vrai que je ne vois que monsieur le chapeauté avec sa copine Luna le midi. J’en suis bien contente, car c’est un bon client, vu ce qu’il dévore. Enfin … Je vois que c’est à ton tour d’être en compagnie galante.
- Je te présente mon amie, Stéphanie.
- Bonjour madame.
- Appelle-moi Gheeta. Les amis de Jamal et Charlie sont mes amis.
- C’est gentil Gheeta. Je ne savais pas que tu nous aimais autant.
- Depuis le jour où Charlie a réussi à faire fuir des voleurs, je vous dois beaucoup. Je me demande d’ailleurs toujours comment il a fait. A peine leur a-t-il parlé qu’ils ont fui comme des lapins. J’ai toujours trouvé ça bizarre …



- Euh …
- C’est parce que les Beaumont font peur je crois.
- Avec le père avocat, j’imagine ma belle. Alors, ça sera quoi pour vous ? Comme d’habitude Jamal ?
- Oh oui, j’aurais bien besoin d’un expresso.
- Avec un sandwich ?
- Non, ça ira. Pas de fringale pour une fois.
- Et pour toi Stéphanie?
- Hmm … Je prendrais bien un café au caramel. Ça a l’air bon.
- ça marche.
- (chuchote) Eh bien, je t’en dois une. Je ne savais pas quoi lui dire sur l’épisode Charlie et les 2 voleurs.
- (chuchote) D’ailleurs, il faut que tu m’expliques ça. Ça a l’air passionnant.
- Voilà vos cafés les enfants.
- Merci. Viens, on va s’asseoir là-bas.



- ça va Jamal ? Tu as l’air stressé. Tu trembles.
- Oui oui, ça va.
- Alors, cette histoire de voleurs. J’ai bien envie de savoir.
- Bah, ça s’est passé l’an passé. Al nous attendait devant le café et il y a deux gars armés et cagoulés qui étaient rentrés pour voler la caisse. Al avait été prévenu par un esprit. Du coup, il n’était pas rentré et attendait tranquille qu’on arrive. Quand il nous a expliqué ça, Charlie est rentré mine de rien dans le café. Un des gars lui a pointé une arme et il n’a même pas sourcillé. Moi, j’étais à deux doigts d’envoyer un bouclier depuis dehors … Je te dis pas comment je flippais.
- C’est normal. J’aurais eu très peur aussi.
- Pff, tu parles. Je suis juste un trouillard.
- Mais non. Charles aurait pu se faire tuer.
- Justement, lui, il n’avait pas l’air d’avoir peur. Le gars armé lui a dit « Hey, t’es qui toi. A terre. » Et là, Charlie a sorti « Je suis Charles Beaumont » tranquille et les gars ont fui en criant comme des fillettes.
- Il leur a juste dit ça et ils ont fui ? Il a fait comment ?
- Ah oui, tu ne connais pas son pouvoir. Son truc, c’est le contrôle mental. Il regarde les gens dans les yeux et il leur ordonne mentalement de faire des trucs.
- Il l’utilise souvent ?
- Il en use et abuse tu veux dire. C’est comme ça qu’il avait de bons résultats scolaires. Ça le saoulait tellement d’étudier. Il préférait être plongé dans ses ouvrages de magie. De toute façon, il n’a jamais eu besoin d’étudier cet enfoiré. Il suffisait qu’il écoute au cours et il pouvait te ressortir ça au contrôle les yeux fermés.



- Caleb n’était pas avec vous ce jour-là ?
- Non. Il sort rarement la journée.
- Ah oui, j’oubliais que c’était un vampire.
- Ah mais non, il peut sortir le jour. Oublie les trucs que tu as lus ou vus dans des films.
- Ah, je ne savais pas du tout. Il va bien ?
- Euh … Comment dire … Pas trop. Je ne sais pas si je peux t’expliquer tout ça.
- Dis toujours.
- Disons que … bon, mercredi, après que tu sois partie, ça a été plutôt mouvementé au manoir. Ton ancien boss est passé pour nous menacer, Lati et Al se sont battus, mon père a pété un câble quand il a appris que Al était un veilleur, et …
- Un veilleur ? C’est quoi ? Un protecteur ?
- Euh … pour te simplifier ça, il est à moitié humain et moitié démon. Mais nous, on les nomme par leur vraie appellation : veilleur.
- Ah … ok … Et pour Caleb ?
- Bah, mon père a pété son câble, il m’a interdit de remettre les pieds à la maison car je n’étais pas d’accord avec lui, il a dit que Al devrait mourir et là, bah … ça a été le drame. Al était mal en point et triste et Caleb, qui est empathe, bah a tout pris et il s’est mis sous forme sombre. Et Caleb en forme sombre, bah ce n’est pas beau à voir du tout. Tu as l’air choquée Stèph. Ça va ?
- Ton père t’a mis dehors ?
- Euh ouais … Depuis, on ne se parle plus … et ma mère se retrouve entre nous deux. Je ne te dis pas l’ambiance. Enfin, ça, ce n’est rien. Chez tonton Vlad, c’est tendu. Ils ont dû enfermer Caleb dans un cercueil pour qu’il évite de … enfin … de tuer des gens. Surtout mon père.
- …
- Là, tu es encore plus choquée.
- ça lui arrive souvent ?
- Non pas vraiment. Il n’a plus été dans cet état depuis des décennies.



- Mon fils est en danger avec lui ?
- Avec qui ?
- Avec Caleb. Est-ce que mon fils serait en danger avec lui ?
- Pas du tout. J’ai grandi en le voyant très souvent. Mes parents nous ont souvent laissé seuls avec Lilith et Caleb. Et ils ont toujours été gentils.
- Et il arrivera quoi si Caleb devient dangereux en présence de Romain. Tu peux m’assurer qu’il ne lui fera rien ?
- Je ne pense pas.
- Tu ne penses pas ou tu es sûr ? Je suis maman Jamal. La sécurité de mon fils doit passer avant tout le reste. Si je dois travailler pour monsieur Straud, il faut que je sache si Romain sera en sécurité ou si je dois l’éloigner de … tout ça …



- Je comprends … ça veut dire que … qu’on ne se verra plus ?
- Bien sûr que non. Je sais bien que tu ne nous feras jamais de tort. Je te connais depuis longtemps.
- Je ne sais pas ce que ma parole vaut, mais je connais Caleb depuis 24 ans et je me suis toujours senti bien et en confiance. Il est même devenu un ami.
- Bien … Je crois que je vais dire oui au comte Straud. J’ai eu des entretiens ce matin, mais les Huntington m’ont apparemment fait mauvaise presse.
- Je suis désolé.
- Oh, ce n’est pas ta faute. C’est moi qui ai décidé de démissionner. J’ai bien fait. S’ils trempent dans des trucs louches et qu’ils font du mal à des gens, qu’ils soient spéciaux ou non, je ne pourrais plus me regarder dans une glace après ça. J’aurais l’impression d’être coupable moi aussi.

- Ne te retourne surtout pas Stèph.
- Laisse-moi deviner. Monsieur ou Madame Huntington, voire les deux sont là.
- La dame est là. Waw, comment tu as deviné ? Tu serais médium ?
- Tu étais mal à l’aise, donc ça ne pouvait être qu’un des deux.
- Tu veux qu’on aille ailleurs ?
- Sûrement pas. Ça lui ferait bien trop plaisir que je m’abaisse devant elle. Je ne lui ferai pas ce plaisir. Si elle croît que je vais rester terrée à Newcrest, elle se fourre le doigt dans l’œil.

- Waaaa la vache. C’est une réunion d’inquisiteur ou quoi ?
- Des … inquisiteurs ?
- Ah ouais, c’est vrai que tu n’es pas au courant. Madame Huntington est mariée au président de l’ordre Oméga. C’est un ordre qui a chassé dans le passé les êtres surnaturels. Jusqu’à un traité de … euh je ne sais plus quelle année, mais ça fait très longtemps. Une sorte de traité de paix avec des règles de conduite et des obligations que doivent tenir les éveillés, les vampires et les garous. Sous peine de se retrouver emprisonnés, voire supprimés.
- Qui sont ces gens ?
- Euh … Attends que je me souvienne … Le mec en noir, c’est monsieur Feng. Et la dame qui tente de faire sexy et djeun’s c’est madame Plénozas.
- Plénozas … Ah oui, son mari est chirurgien à l’hôpital de Sim City. Je l’ai vu une seule fois. Il est d’ailleurs très gentil et simple. A se demander comment il peut traîner avec les Huntington.
- Les Plénozas sont hyper friqués ! Tu verrais la baraque qu’ils ont achetée via l’agence de mon père. On pourrait y loger les 101 dalmatiens. Leur fils a d’ailleurs fait une année de fac avec Charlie, avant qu’il ne change d’orientation pour faire art dans le dos de Jacques. Un gros fils à papa et maman, complètement abruti. Plus que moi, pour te dire le niveau ! On le croise souvent en boîte le week-end. Tu ne les a jamais vus à la villa ?
- Non, pas du tout. Très peu d’entre-eux en tout cas. Quoique … maintenant ça me revient. Le lendemain de ma démission, ils étaient tous invités. Va savoir ce qu’ils devaient faire.



- Il faudra que tu dises ça à tonton Vlad et (chuchote) à Dracula. Ça les intéressera certainement.
- (chuchote) Dra… cula ?
- Ouais, il est venu s’installer avec tonton Vlad. Bah mercredi soir d’ailleurs. Tu l’as raté de peu. Il a l’air vachement cool.
- Pourquoi tu chuchotes son nom ?
- C’est que … il est hors-la-loi parce qu’il ne suit pas les règles du traité. Il n’en a un peu rien à carrer. C’est pour ça que je le trouve cool. Je pense qu’on devrait tous faire comme lui et redevenir libre.
- C’est si contraignant que ça ?
- Bah … les vampires ne peuvent pas transformer sans permission, même les originels. Ils doivent motiver leur décision de transformer quelqu’un en vampire. Autant dire que toutes demandes doivent être refusées … Les loups garous doivent s’enchaîner les nuits de pleine lune, même si leur alpha est là pour les apaiser.
- Un alpha ?
- C’est une sorte de chef de meute. Les alphas ont été des humains qui ont muté en loup-garou suite à un traumatisme important. Apparemment, ils restent conscients de leur nature humaine et sont moins dangereux qu’un garou lambda. Un alpha est le seul qui peut transformer un humain en garou via morsure ou griffures.
- Par le traité ?
- Euh non, maintenant c’est interdit … Je voulais dire par là qu’un garou lambda n’a pas cette capacité de passer la mutation. S’il te mord, bah t’auras juste une belle morsure, mais voilà quoi. Tu resteras normale.
- Et … vous les sorciers, vous l’êtes à la naissance alors ?
- Seulement si un de nos parents l’est. Sinon, n’importe quel humain qui se développe spirituellement peut devenir du jour au lendemain un éveillé. Un sorcier n’est d’ailleurs pas automatiquement un éveillé. N’importe qui peut apprendre à évoquer un veilleur, à faire de la magie cérémonielle ou du voodoo par exemple. Il y a même des gens qui sont médiums mais qui ne sont pas des éveillés comme Al et son père.
- N’empêche, tu dois être fier d’avoir un tel don.



- J’en serais fier si je ne devais pas me marier à une de mes « semblables » à mes 25 ans.
- C’est obligé ?
- Ouais … La galère. Tu me vois marié dans moins d’un an toi ? Moi pas …
- Tu n’es pas pour le mariage ?
- Crois-moi, je ne serais pas un cadeau comme époux. Je suis bordélique et beaucoup trop gamin dans ma tête. Je pense encore qu’à m’amuser sans me prendre la tête. Alors, la vie d’homme marié et père de famille, très peu pour moi.
- Si on met ça de côté, ça doit être sympa d’avoir un don qui sort de l’ordinaire.
- Mouais … Un don que je lance n’importe comment et surtout n’importe quand. Je crois qu’il n’est pas fait pour moi.
- Pourquoi tu dis ça ?
- J’sais pas. J’suis un foufou qui a la bougeotte tout le temps, alors je pensais que j’aurais hérité … j’sais pas moi. D’une super vitesse ou d’une super force. Comme Flash ou … Hulk.
- C’est pourtant sympa de lancer des boucliers. Tu peux protéger les autres.
- Je protège que dalle ouais … J’suis nul comme éveillé … Comme pour tout le reste d’ailleurs …



- Je te trouve dur envers toi-même. Je ne t’ai jamais trouvé nul.
- Pourtant, j’étais le cancre de la classe … Qui a redoublé … et qui a fini placé en mécanique car mon père en avait marre que je fasse honte à l’intelligence de la famille …
- Tout le monde n’est pas fait pour les études Jamal.
- Ouais, c’est ce que Charlie me dit … mais lui, il a facile … Il a toujours été axé culture et super intelligent …
- Toi aussi tu l’es. Au collège, je me souviens que tu défendais toujours les faibles et tu étais sympathique avec tout le monde. Tu ne jugeais jamais. Tu as l’intelligence du cœur et ça, ça prévaut sur tout le reste.



- Ouais, c’est vrai que j’ai toujours été sympa, sauf avec les gros connards qui s’en prenaient aux faibles et aux minorités. Ça, ça m’a toujours gonflé.
- Tu vois. Finalement, tu n’as pas reçu ton pouvoir par hasard. C’est parce que tu aimes prendre soin des autres.
- Houla, crois-moi, il ne vaut mieux pas que je prenne soin des autres. Petit, je disais à mon père que je voulais être médecin. Plus tard, il me l’a rappelé et m’a dit : « Jamal, contente-toi de bricoler les objets et les voitures, c’est moins risqué ».
- Tu es drôle Jamal.
- Hé ouais. Jamal le boute-en-train, c’est moi.
- Oui … Oh non, il se fait tard. Il faut que je récupère Romain chez tes parents.
- Et si je téléphonais à ma mère pour qu’il reste dormir là-bas. Comme ça, on ira manger un bout et je t’emmène avec moi chez tonton Vlad pour que tu lui donnes ta réponse. Je retourne justement ce soir à Forgotten Hollow.



- Si tu veux … Enfin, si ça ne dérange pas ta maman surtout.
- Tu penses ! Elle adore avoir du monde à la maison et puis, ça lui remontera le moral. Et celui de ma petite sœur aussi. Ce n’est pas trop la fête pour le moment. So adore traîner avec Romain, alors je suis certain qu’elle serait ravie qu’il dorme avec elle.
- ça marche. Mais … Ce n’est pas trop dangereux que je vienne dans l’état où est Caleb ?
- Mais non. Il avait l’air de bien t’aimer, alors je ne pense pas qu’il serait méchant avec toi. Et puis, ho. Si jamais il sort de son cercueil, je te mettrai dans un bouclier. Et le tour est joué.
- J’avoue que tu as réussi à me convaincre. On mange où ?
- Bah j’sais pas … J’aurais bien dit Kebab, mais ça ne fait pas trop … Enfin …
- J’adore manger ça.
- Ah bah tant mieux ! Moi, j’en mangerais des tonnes ! D’ailleurs, je crois que je vais en manger des tonnes, j’ai la dalle.
- J’avoue que moi aussi.
- Alors, c’est parti. Je t’emmène en sécurité avec moi, loin de ces vautours. Enfin, si tu te sens en sécurité avec un gros balourd pas doué.
- Je me suis toujours sentie en sécurité avec toi. Toujours.

Manoir de Vladislaus Straud, Forgotten Hollow

- Anastasia ?



- (soupir) Tant pis, j’entre. Anastasia ?
- …
- « Oui, bonjour Lilith … Tu vas bien ? » « Oui, très bien. Et toi ? »
- …
- (soupir) Dépêche-toi de préparer tes affaires. Si nous ne sommes pas prêtes quand Charlie arrive, il va encore nous piquer sa crise. Il n’est pas connu pour sa patience.



- Anastasia ?
- Ah … bonjour Lilith. Désolée, j’étais entrain de … Non rien …
- (soupir) Tu as de la chance. Je vais faire un effort aujourd’hui.
- Celui que tu fais tous les jours ?
- C’est-à-dire ?
- Celui d’éviter de me tuer.
- Très spirituel … Je parlais de faire un effort pour parler.
- Rien ne t’y oblige, si tu n’en as pas envie.
- Caleb n’arrête pas de me dire que je ne traîne qu’avec des hommes. Alors, s’il te plaît, faisons genre que je peux aussi me faire des copines pour que je lui cloue le clapet une fois pour toute. Alors, tu pensais à quoi ?



- C’est que … Je regardais toutes ces personnes sur les tableaux. Je me demandais …
- … si c’était des personnes et des lieux importants pour mon père, vu qu’il y a peu de tableaux pour la grandeur de cette demeure ?
- Ah … j’avais oublié que vous les vampires, vous lisiez dans les pensées.
- Je n’ai pas lu dans tes pensées. J’évite de le faire la plupart du temps. J’ai toujours l’impression de violer l’intimité de la personne.
- Ce petit garçon, en bas à gauche … Il ressemble étrangement à Charles.
- La plupart des tableaux représentent la famille Beaumont. Mon père s’occupe d’eux depuis des siècles maintenant. Alors, il a gardé quelques souvenirs. Je suppose qu’il en garde pleins d’autres, plus intime, qu’il n’a pas envie de montrer au vu et au su de tous.



- Comme des tableaux de Caleb et toi à l’époque ?
- ça se pourrait. Je ne suis pas du genre à fouiner dans les affaires de mon père, ni à lui demander des comptes.
- Et … la statue de femme en bas, c’est … ?
- Tu as encore beaucoup de questions comme ça ? Parce que ça me fatigue …



- Un « je n’ai pas envie de te répondre » aurait suffi.
- ça n’a rien à voir avec ça. C’est juste que ça me rappelle une conversation que j’ai eue avec mon frère il y a quelques décennies. Si tu veux tout savoir, c’est Lilith. La première originelle. Mon père me parle très peu d’elle et je ne l’ai jamais vue.
- Mais il y a très peu d’originels ? Comment ils font pour se rencontrer au milieu de milliard d’habitants ?
- Je ne sais pas. Ça doit être un truc d’originel. Comme s’ils avaient un lien qui leur permette de se retrouver. Enfin, je suppose. Je ne suis pas une originelle, alors difficile de te répondre.
- Ton père t’appelle Lilith également. Ça a un rapport avec elle ?
- Tu as décidé de faire ton Caleb aujourd’hui. Tu es particulièrement agaçante.



- Je … Désolée … je sais que tu ne m’aimes pas.
- Quoi ? Non, ça n’a rien à voir.
- Tu peux me le dire tu sais. Je peux très bien le comprendre. Je vais me marier à ton … enfin … avec l’homme que tu aimes. Je ne sais pas si le terme « petit copain » est vraiment approprié avec Charles.
- Écoute Anastasia. Je n’ai jamais été à l’aise avec les femmes. J’étais très proche de mon père et mon frère enfant. Je me suis toujours sentie en décalage avec les autres femmes. Même si le décalage est largement moins grand à cette époque qu’à celle où j’ai vécu et grandi.
- Tu ressentais quoi comme décalage ?
- En tant que née « femme », on s’attendait de moi que je sois une jeune fille de bonne famille, polie, douée pour les arts et qui n’aurait eu qu’autre fonction de se marier très jeune avec un riche époux pour faire prospérer la demeure familiale et faire des enfants, les élever, … Ce n’était pas du tout ce que je voulais. Je voulais être libre, choisir avec qui j’aimerais me marier et voyager partout dans le monde. Pour moi, ma vie de mortelle, c’était une prison de laquelle je ne voyais pas comment me sortir … Devenir vampire a été une libération.
- Je suppose que Caleb vivait mieux sa condition d’homme.
- Au contraire … Sa prison à lui, c’était son pouvoir. Être empathe le détruisait littéralement. Il était reclus dans son monde, à l’écart des autres. Sans compter sa santé qui ne faisait qu’empirer d’année en année. Il était très loin du Caleb séducteur que tu connais maintenant. Malgré ce que père en dit, mon frère a énormément changé en quelques siècles et je suppose qu’il finira par se trouver. Ce qu’il est actuellement n’est qu’une façade.
- Comme celle de Charles ? Ou encore d’Albrecht ?
- On parle de Caleb et moi, et on passe à Charlie et Al ? Quel rapport ?
- Eux aussi, ils portent un masque. Tout le monde me dit que Charles est « un gars génial », mais je ne vois que son sale caractère et son côté misogyne.



- Charlie n’est pas misogyne.
- Désolée si je t’ai froissé, mais tu n’es pas objective.
- Tu ne m’as pas froissée. Je te dis simplement qu’il ne l’est pas. Je suis tout à fait objective. Charlie a beaucoup plus de respect pour les femmes que tu ne le crois. Et pour Al, quel masque il porte ? Pour que je rigole …
- En écoutant les conversations, il dit qu’il n’est pas comme son père mais … On sent bien qu’il a un côté … charmeur ?
- Il n’en a pas conscience. Il est vraiment mal à l’aise dans son corps et dans sa tête. On n’arrête pas de lui rabâcher que c’est un Faust. Alors, on s’attend de lui qu’il collectionne les filles comme son grand-père et son père … Al ressemble bien plus à Ambrosius de ce côté-là. A préférer s’attacher qu’à une petite poignée de femmes. Enfin, tout ça pour dire que Al ne porte pas de masque … sauf peut-être celui de devoir cacher sa véritable nature. En même temps, il n’a pas trop le choix.
- Je persiste à dire que Luna sera malheureuse avec lui. Quand il se sentira mieux dans son corps et dans sa tête et qu’il verra le pouvoir de séduction qu’il possède …
- C’est eux que ça regarde. Ni moi, ni toi … même si tu as l’air d’être devenue très copine avec elle. On dirait que c’est ton truc de juger à tout va par contre …
- Je … Désolée, si c’est l’impression que je donne …



- Hmm … Je te donne bien des impressions moi aussi. Alors, on n’aura qu’à dire que nous sommes quittes pour le moment.
- J’imagine …
- Je sais que tu n’as pas un mauvais fond. La plupart des gens portent un masque. Se montrer à nu est une chose bien difficile. Ça ne fait pas d’eux des gens fourbes ou mauvais.
- Je connais pourtant deux personnes qui ne portent pas de masques.
- Ah bon ? Et qui ça ?
- Dracula et ton père.
- Crois-moi … Ils portent également des choses en eux qu’ils ne montrent pas. Même moi qui pensait tout connaître de mon père, j’ai été étonnée de découvrir certaines choses dont il ne nous avait jamais parlé. Être originel ne les met pas à l’abri de la nature humaine.



- En parlant du loup … ça t’arrive de frapper avant d’entrer ?
- Bonjour monsieur le comte.
- Si moi, j’ai fait genre que je pouvais parler avec toi, tu pourrais au moins faire l’effort de tenir avec moi contre son incursion … La solidarité féminine, ça te dit quelque chose ?
- Oh, ce n’est pas vraiment ma chambre de toute façon. Ce n’est pas comme s’il m’avait dérangé en plein sommeil.
- (soupir) tu me désespères chérie. J’espère que les Beaumont et Honorine vont réussir à te forger le caractère.

- Mademoiselle Assinov … Mademoiselle Vatore …
- Lilith, ça ira très bien. Ne commence pas avec les formulations pompeuses.
- Tu es de bonne humeur à ce que je vois.
- Je suis égale à moi-même … ni de bonne, ni de mauvaise humeur.
- On dirait que tu ne m’aimes pas beaucoup.
- C’est juste qu’on ne se connaît pas …
- C’est donc pour ça que tu me jauges du regard. On dirait que tu essaies de me percer à jour.
- Tu as l’air d’en faire tout autant …
- Bon, … je vais vous laisser … Je vais dire aurevoir à Vladislaus et Caleb.



- Non tu n’iras pas Anastasia.
- Mais je dois remercier Vladislaus pour son hospitalité.
- Vladislaus, aucun problème. Mais tu n’approches pas le jeune Vatore. Tu me feras plaisir Anastasia.
- Pourquoi ?
- Parce qu’il est dangereux dans l’état où il est.
- Il s’est calmé ! On ne l’entend plus crier et il nous parle normalement.
- C’est ce qu’il veut te faire croire. Tant qu’un des Faust n’est pas venu pour nous confirmer qu’il est redevenu lui-même, tu ne l’approches plus. Ai-je été clair ?



- …
- Anastasia, reviens ….
- Bravo monsieur le comte … Tu l’as froissée ! Qu’est-ce que ça peut te faire qu’elle aille dire aurevoir à Caleb, sincèrement ?
- Je veux simplement la protéger.
- Elle est capable de se protéger toute seule. Je ne pense pas qu’elle souhaite être considérée comme une femme frêle et fragile.
- Sûrement, mais si ton frère sort de son cercueil, c’est toi qui va l’arrêter peut-être ?
- Père le fera.
- J’en doute fort. J’ai dû lui voler de l’énergie psychiquement pour le mettre K.O. Même si Vladislaus est très fort vu son âge, il n’arrivera pas à le contenir et ton cher jumeau ira nous tuer Muraad Massouf et je ne sais quel autre mortel qui passera dans la rue juste pour son amusement personnel !
- Par amusement ? Mon frère n’est pas comme ça ! Il a juste du mal à faire corps avec l’ombre.
- En plus de 500 ans, il n’y arrive toujours pas. Il serait temps qu’il se bouge.



- Il y arrivera. Je suis certaine qu’il finira par y arriver.
- Je l’espère Lilith. Je ne comprends pas pourquoi Vladislaus a laissé le problème prendre autant d’importance.
- A qui aurais-tu voulu qu’il demande de l’aide ?
- J’aurais très bien pu l’aider s’il me l’avait demandé.
- Vraiment ? Vous passez chacun votre temps à cacher les enfants de l’un à l’autre.
- Vladislaus connaît mes filles. Lui par contre, il n’a jamais voulu que je vous approche. Je comprends mieux pourquoi à présent.



- Oh laisse-moi deviner … Parce que Caleb et moi sommes tellement nuls comparés à Lucy et Mina … Blablabla …
- Pas du tout … Caleb est un être très puissant et je ne doute pas que tu sois son égale. Vladislaus ne vous a pas choisis par hasard.
- Ne dis surtout pas le reste de ta pensée …
- Ah … tant pis … parce que je t’aurais dit que s’il vous avait caché, c’est parce que tu es très belle.
- Je t’avais prévenu de ne pas l’ouvrir … Je ne suis pas qu’une coquille ! Quand tu pourras parler à une femme d’égale à égale, sans la prendre pour une potiche, tu me feras signe.



- Eh bien, quel caractère … Elle n’a pas l’air facile à apprivoiser. Agnès, je te retiens. Ce n’est pas un défi que tu m’as lancé. C’est limite mission impossible. Bof … je me rabattrai sur la jeune Luna une fois qu’elle sera majeure. C’est plus dans mes cordes. Marre des femmes de caractère comme Mina. Ça ne me réussit pas. Bon, et si on égayait un peu cette chambre avec mes tableaux. Je vais en profiter pour envoyer les affaires d’Anastasia en bas. Le terrible Charles n’aura plus qu’à les porter. Enfin, s’il est du genre à porter les valises pour une femme, ce dont je doute fort …



- Mina, tu iras là. (soupir) Et toi Lucy … Où je pourrais te mettre ? Si ça ne tenait qu’à moi, je t’accrocherais dans le salon de Vladislaus pour rendre hommage à ta joie et ta lumière, mais il est hors de question que l’un d’entre-eux pose ses yeux sur toi.



- J’espère pouvoir protéger ton cœur bien mieux que je ne l’ai fait de ton vivant. Te protéger tout court … Avec les événements actuels, je devrais ignorer les souhaits de Vladislaus et vous faire venir près de moi toutes les deux. J’espère que vos vies ne sont pas en danger à Londres …



- Tonton Vlad, c’est moi. Ah … pas de tonton Vlad, mais une vampirette toute triste. Décidément, ça devient une habitude.
- Je vais très bien, ne t’inquiète pas.
- ça se voit … Mais …



- Quoi ?
- Tu as coupé tes cheveux !
- Je le fais tous les jours chéri …
- Ah bon ?
- Moi qui pensais que tu ne le remarquerais même pas.
- Merci bien ...
- Ne t’inquiète pas, mes cheveux seront revenus « à la normale » dès demain. Je ne pensais pas que cette coupe te déplairait …
- Ah non, c’est très bien. C’est juste que je n’ai pas l’habitude de te voir coiffée et habillée comme ça. Ça change.
- Oui, je fais très négligée. Je sais. Mais je préfère m’habiller comme ça, plutôt que de mettre mon attirail de femme fatale.



- Je pensais pas ça du tout … tu me crois si superficiel, sérieusement ?
- Je ne sais pas. Quand un homme me parle de moi, il ne fait que me dire « tu es tellement belle ». Comme si je me limitais à mon physique …
- D’accord, je vois le problème. L’autre vieux vampire a voulu t’emballer et tu l’as envoyé bouler.
- Je ne peux rien te cacher.
- Pour t’avoir côtoyée durant à peu près 25 ans, ce serait malheureux que je ne te connaisse pas bien. Et si tu te sens mieux comme ça, tu devrais rester comme ça. C’est ton corps. C’est toi qui en dispose.



- Bon, elle est où Anastasia ? Ne me dit pas qu’elle n’a pas fait ses valises. Euh … C’est moi qui ait la berlue où ses valises ont fait « pouf » dès que j’y ai pensé ?
- Ah, il suffit que tu en parles pour que Vlad nous les envoie.
- Vous pouvez faire ça ?
- Euh … Comment dire … oui ?



- Tu peux envoyer des affaires par dématérialisation et on s’est fait chier à emmener tous mes meubles et mes cartons dans mon appart avec Jamal et Al, alors que toi tu regardais ? Je te retiens !
- Pour ma défense, je suis très mauvaise pour la dématérialisation. Il faut bien que j’aie une faiblesse. Et Al trichait tout petit en dématérialisant tes cartons d’ailleurs. Tu pensais réellement qu’il avait assez de force pour porter ça du haut de ses 8 ans ?
- Non mais je rêve. Et si pour te faire pardonner, tu allais me chercher ta grande copine blondie et qu’on prenait la voiture. Je n’ai pas que ça à faire ! Je travaille au musée demain au cas où ça t’échapperait …
- Elle est partie dire aurevoir à père et Caleb.
- Caleb ? Non mais cette inconsciente ! Il va finir par arriver à ses fins et vous ne voyez rien venir tonton Vlad et toi. Vous me faites halluciner.
- Comment ça ?
- Il essaie qu’elle approche assez du cercueil pour que son pouvoir annule ton charme. Voilà ce qui se passe !
- Tu crois que mon frère pourrait vraiment faire ça ?
- En mode Mister Hyde ? Bien sûr que oui. On n’a plus qu’à foncer pour stopper le massacre.



- Bonjour monsieur le comte. Il fait calme … ça change des derniers jours.
- Je savoure effectivement le silence retrouvé.
- ça veut certainement dire qu’il a quitté sa forme sombre.
- Je ne sais pas Anastasia. Je l’espère.



- Il y a quelque chose qui vous tracasse ?
- A vrai dire, bien des choses me tracassent pour le moment. Jusqu’ici, il s’avère que j’ai pris de mauvaises décisions.
- Je ne sais plus où j’ai entendu ça, mais il paraît que nous ne prenons ni de bonnes ou de mauvaises décisions. Nous prenons juste des décisions qui influencent notre vie, d’une façon ou d’une autre. C’est notre manière de voir les choses qui rendent ça bon ou mauvais.
- Philosophie très intéressante. Merci de l’avoir partagée.



- Je ne vous remercierai jamais assez pour votre hospitalité.
- Cela m’a fait plaisir. J’espère que tu te plairas chez Jacques. Tu verras … C’est un homme exquis. Il ne faut pas se laisser leurrer par son caractère taciturne. Il mérite plus que jamais que l’on s’intéresse à lui.
- J’essaierai de m’acclimater.
- Je ne doute pas que tu y arriveras. Je te remercie à mon tour pour le soutien que tu as amené à mon fils durant son hibernation forcée.
- C’est normal. Il a été si accueillant avec moi. Je venais d’ailleurs lui parler avant mon départ.

- Caleb ?
- Tiens, la jolie blonde vient me voir. J’ai de la chance dis donc.
- Tu es plutôt enjoué pour quelqu’un enfermé dans un cercueil .
- Ce n’est pas comme si je risquais d’en mourir.
- Tu disais ?
- Ah désolé. J’ai tendance à oublier que tu n’es pas dotée de la même ouïe que moi.



- Alors comme ça, tu vas t’installer chez Jacques ?
- Oui …
- Bon courage pour le supporter. Tu auras plus de chance à parler avec Honorine qu’avec lui. Mon père est près de toi je suppose.
- Euh …
- Oui, je suis là.
- Comment tu peux la laisser se marier à Charles et vivre au domaine en sachant ce qui arrive chaque fois aux femmes des Beaumont … Tu me déçois père.
- Comment ça « ce qui leur arrive » ?



- Recule d’un pas Anastasia. Evite d’approcher le cercueil.
- Pourquoi ?
- Mon frère essaie de t’embobiner, voilà ce qu’il y a !
- Je suis revenu dans mon état normal ! Sortez-moi de ce fichu cercueil et de suite !
- Sûrement pas mon pote. Le Caleb que je connais aurait attendu sagement que parrain ou Al vienne nous confirmer que tu es sorti de ta forme sombre car notre sécurité passe avant tout pour lui. Nous sommes bien obligé de faire ça puisque la dernière fois que tu as fait une hibernation, tu as trouvé le truc pour dissimuler ton énergie … Bien joué ceci-dit.
- SORTEZ-MOI DE LA ! VOUS M’ENTENDEZ !!!
- Non Cal …
- Toi, ne me parle pas. Et tu me feras le plaisir de virer tes affaires pour vivre chez ton Jules de pacotille. Comme ça, j’aurais le plaisir de te voir ramper vers moi quand il t’aura viré une fois qu’il aura fini de s’amuser avec toi. Lâcheuse !
- Charmant vraiment … Enfin, au moins, vu ta réaction, on n’a même pas besoin de demander à Al si on doit te sortir de là ou pas.



- Et toi, je te jure que si tu jettes ma sœur comme une malpropre, je prendrai plaisir à te torturer Beaumont !
- Je ne compte pas jeter Lilith … Et d’où tu m’appelles par mon nom de famille, vampire de pacotille !
- Tu as passé ta vie à ne t’attacher à personne. Les autres sont un poids pour toi. Fais comme ton père : vis reclus dans ton atelier de peinture et laisse les commandes du groupe à quelqu’un qui s’intéresse vraiment aux gens.
- A toi peut-être ?
- Je suis bien trop égocentrique pour ça. Sur ça, on se ressemble tous les deux. Je pensais à Meinhard. Je ne vois même pas pourquoi père n’a pas pensé à le nommer comme chef aux côtés de Jacques.
- Je lui ai proposé et Meinhard ne l’a pas souhaité. Il se trouve trop âgé.
- Je dirais plutôt qu’il travaille à mettre son cher fiston comme leader suprême. Il est même plutôt bien parti pour. Il est largement plus charismatique que Charles, … il arrive bien à faire semblant d’être sympathique et en plus de ça, il est surpuissant. Médium/veilleur. Ça doit bien faire chier notre gourou du contrôle mental.
- Hey, il n’y a que Latifah pour m’appeler comme ça. Et encore … Et non, ça ne me fait pas chier comme tu dis. Al est mon petit frère !
- Erreur ! Ton petit frère, tu l’as laissé crever comme une pauvre merde. Ça t’arrangeait bien ceci-dit … Tu as toujours détesté l’idée de devenir grand frère. Tu étais imbuvable durant toute la grossesse d’Élise. Tu as toujours été un sale gosse pourri gâté ...



- N’importe quoi …
- Hmm … sur ça, je ne peux pas lui donner tort chéri. Tu criais haut et fort « plutôt mourir que de devenir grand frère ».
- J’avais 5 ans et j’étais con ok ? Je ne vois même pas pourquoi je t’écoute. Vire Mister Hyde pour qu’on retrouve le docteur Jeckyll …
- Tu as ici le vrai Caleb « mon pote ». Il en a marre de dissimuler tout ce qu’il pense pour éviter de faire mal aux autres … marre de passer pour le pleurnicheur faiblard.
- Personne ne pense ça de toi mon fils.
- Laisse-moi sortir père. Je t’en prie. Je promets de seulement torturer Muraad. Après je vous le rends.
- Non Caleb. Ta mission est de protéger les éveillés.
- Croyez-moi, c’est exactement mon intention. Il vaut mieux s’en débarrasser avant qu’il n’aille faire sa balance. Je ne suis pas médium, mais je parie tout ce que vous voulez qu’il ira voir Oméga pour vendre la mèche sur Al !
- Il ne fera jamais ça. Il tient trop à sa famille.
- Il tient tellement à sa famille qu’il a foutu Jamal à la rue.



- Bon, Lilith et Blondie, on y va. On reviendra quand monsieur aura décidé de redevenir raisonnable.
- Je suis raisonnable !
- Blondie !!! J’ai dit « on y va » ! Et … soyons clair. Il est hors de question que je porte la valise et la pile de livres que tu as emprunté à tonton Vlad. Tu vois ça avec Lilith …
- J’arrive …
- Moi à ta place, je n’irais pas là-bas Anastasia. A partir du moment où tu y mettras les pieds, « tic tac … tic tac … BOUM »
- Je ne comprends pas.
- Personne ne t’a rien dit ? Il est arrivé malheur à toutes les femmes Beaumont … toutes, sans exception. Moi à ta place, j’y réfléchirais à deux fois avant de lier mon destin à la famille la plus poisseuse de tout l’Univers …

Lundi 29 mai, Etablissement scolaire Von Haunt, Windenburg



- Salut Mimsy ! Ça faisait longtemps. Je ne t’ai pas vu ce matin.
- Qu’est-ce que je t’avais dit ? De ne pas tirer sur la corde, mais tu n’écoutes jamais.
- Je n’écoute que p’pa.
- Et encore … Cornélius nous a tenu au courant de ta petite crise d’adolescence mercredi.
- Ah, il était là ?
- Il sait se faire discret quand il veut. Il aime bien garder un œil sur son petit-fils.
- Qu’il passe vraiment me dire bonjour la prochaine fois. Ça fait un moment qu’on ne s’est pas tapé la discut’ lui et moi. En plus, j’ai encore des trucs que j’aimerais qu’il m’apprenne.
- Je lui dirai. Mais … Méni n’avait pas menti. Tu as coupé tes cheveux !
- Ouais … J’ai perdu un pari mercredi dernier.



- Que tu es beau garçon !
- Oh non, tu ne vas pas t’y mettre. J’ai eu ma dose aujourd’hui avec ça …
- Pourquoi ?
- Fais genre que tu ne sais pas ! Dès mon arrivée à l’école, j’ai vu des furies arriver vers moi. Elles ont toutes hurlé quand elles ont remarqué que c’était vers « Faust le pestiféré » qu’elles accouraient … Elles ne m’avaient pas reconnu …
- En même temps, avec cette coupe et puis ce look classe … Tu emmènes Luna quelque part ce soir ?
- Non. Je vais au manoir de tonton Vlad avec Agnès et Vladimir. Je dois faire une vidéo à envoyer à Mina et Lucy. Vladi et moi, on doit leur expliquer le rituel, comment ça va se dérouler, quand on pourrait le faire et surtout, il me faut de la place pour tracer le sceau que Lucy devra reproduire.



- Tu envoies une vidéo à des jolies demoiselles. Je comprends mieux.
- Je ne veux pas faire tâche à côté de Vladi, c’est tout.
- C’est cela oui. Elles sont très belles ceci-dit. Je comprends que tu ais envie de tester un peu tes charmes.
- Un mot de plus et je te colle quelques heures dans le bas-astral. J’te préviens …
- Holala, comme tu peux avoir mauvais caractère ! On dirait Charles !
- Je n’ai pas mauvais caractère. Je suis gentil au contraire. Je ne pensais t’y mettre que quelques heures. Mais là, je suis à deux doigts de changer d’avis.
- ça se passe comment quand tu es méchant ?
- Tu le sais très bien. Bon, ce n’est pas tout ça, mais je vais devoir rentrer. Agnès et Vladi doivent m’attendre à la maison à l’heure qu’il est.



- Al, tu n’oublies pas ton saxophone ?
- Non. Je le laisse dans le bureau de p’pa. Histoire d’avoir un truc à faire pendant que j’attends Luna quand elle ira à ses cours de danse.
- Oh c’est dommage. Tu pourrais lui en jouer. Je parie qu’elle ne sait même pas que tu en fais. Tu joues de mieux en mieux en plus.
- Je savais bien que tu m’avais observé aujourd’hui.
- Ah non, ce n’est pas moi, mais Lucien, le grand-père de Charles.
- Bah c’est du joli. Vous faites souvent des réunions entre esprits comme ça ? Cornélius, Lucien … Ne me dis pas que m’man était là aussi ?
- Sybille ? Non.
- Je parlais d’Élise … Je m’en fiche de l’autre qui me sert de mère.
- Al, tu pourrais être poli en parlant d’elle quand même.
- Non …
- Al, tu … ne te retourne pas surtout.



- Pourquoi ? Ma « mère » est là, c’est ça ? Tant mieux, je pourrai l’envoyer payer son karma … Enfin, si j’avais le pouvoir de le faire …
- C’est plutôt une jeune fille, tout ce qui a de plus vivante.
- Oh non, pas Latifah … Pitié ! J’ai réussi à l’éviter toute la journée, alors ça me gonflerait qu’elle soit encore dans le coin.
- 3 mots : blonde, jupette, jolie.
- Ah … Zaza … Super …
- Al, si tu pouvais parler dans ta tête plutôt. Ça marche pareil tu sais.
- Ouais, mais j’aime bien passer pour un barge à parler tout seul.



- Salut Al.
- Salut Zaza … Depuis quand tu m’appelles Al à la place de Faust ? C’est nouveau, ça vient de sortir ?
- C’est que … enfin … moi, en tout cas, j’ai toujours trouvé ça stupide que tout le monde t’appelle comme ça.
- Oui, mais tu le fait quand même. Comme le petit mouton que tu es.
- Mais non … Enfin …
- Je ne sais pas ce que toi et tes copines vous avez aujourd’hui, mais tu leur diras de continuer à m’appeler Faust. Marre qu’on se fiche de ma tronche …
- Oh Al, mon petit. Je ne crois pas qu’elles se fichent de toi.



- Tu parles à qui exactement ? Je ne vois personne …
- A mon arrière-arrière-grand-mère, Mimsy Faust. Pourquoi ?
- …
- Quoi, tu ne parles jamais à tes ancêtres toi ? Tu devrais pourtant. Ils viennent te voir très souvent. Ta grand-mère adorerait te voir aller dans le mannequinat, mais comme tu n’as pas la taille requise, pas de chance.
- Al, je crois qu’elle est toute pâle.
- C’était le but recherché.



- Tu es vraiment étrange comme garçon.
- Je sais, on me le dit tout le temps. C’est cool d’être étrange. Moi, ça me va si on parle de moi comme ça.
- Hmm, sinon … Tu fais quelque chose samedi prochain ?
- Je vais flâner au cimetière de San Myshuno avec mon pote, puis on sort avec le reste de la bande le soir.
- Tu as des amis ?
- Aussi peu probable que ça te paraisse, oui …
- C’est dommage. C’est que … Je fêtais mon anniversaire et je me suis dit « tiens, pourquoi je n’inviterais pas Al pour m’accompagner comme cavalier ».



- Comme « cavalier » ? J’ai peur de comprendre …
- Je crois que la demoiselle aimerait sortir avec toi. Tu lui plais beaucoup. Comme à toutes les autres filles de l’école d’ailleurs.
- Merci pour la traduction Mimsy, je crois que j’avais compris. Je suis choqué !
- Tu aimerais bien ?
- Non ! Mimsy, c’est une catastrophe ! Je veux qu’on me rende ma coupe de cheveux d’avant ! Je ne veux pas d’une tonne de filles qui me courent après !
- Mais à qui tu parles ? Enfin, … tu aimerais ravoir ta coupe de cheveux ringarde ?
- Ils étaient très bien mes cheveux !
- Elle a raison. C’était ringard et on ne voyait pas comme tu es beau. Tu me fais tellement penser à mon petit-fils Cornélius.



- Pff, vous n’y connaissez rien en mode.
- Tu t’habilles bien, mais le style capillaire … ça te cachait tout le visage. Au moins là, on peut t’admirer.
- M’admirer ? Ah non, sors-toi ça de la tête et de suite !
- Et ça y est … Je le savais que ça arriverait. Faust qui a acquis une basse-cour. Je devrais abandonner mes rêves de styliste et ouvrir un cabinet de voyante. Je ferais fortune. Si elle croît qu’elle va le coller cette blondasse …



- Hey, la cow girl ! Laisse Faust tranquille. Il t’a dit non.
- De quoi tu te mêles !
- Je suis copine avec Luna et tu essaies de lui voler son petit ami.
- Tu sors avec Luna Villareal ?
- Ouais, pourquoi ?
- Pourquoi tu n’as rien dit ?
- Ma vie privée ne regarde que moi.
- Tu vas te faire tuer par John Huntington ! Ça fait un moment qu’il veut sortir avec elle.
- Ah ça, je le sais bien, mais c’est Luna qui choisit. Faudra qu’il aille se plaindre à elle, pas à moi.
- Mais tu lui trouves quoi à cette fille ?



- Hey, parle autrement de ma copine ! Elle est très bien Luna !
- Dans le genre timide et bonne sœur …
- Tu t’es regardée ?
- Je suis très belle ! Tous les garçons veulent sortir avec moi.
- La preuve que non. Tu t’es fait jeter par Faust.
- Pff, parce qu’il a un grain dans le cerveau, c’est pour ça !
- Hey, je suis là, je vous entends … Tu sais quoi Mimsy ? Les filles, ça me gonfle … Si je n’avais pas rencontré Luna, je crois que j’aurais fini moine. Ouais, moine, c’est très bien.
- Je ne pense pas si tu veux mon avis. Tu aurais fini par rencontrer une autre jolie et gentille jeune femme.



- Si tu trouves qu’il est taré, pourquoi tu l’invites à sortir ?
- Parce que … parce qu’il est beau voilà ! Ça mérite de creuser et puis, un mec, s’il ne convient pas, on peut le changer.
- Avec un mec complètement débile, c’est jouable. Bien que Faust soit taré, il n’est pas débile … Tout ce que tu veux, c’est un faire-valoir je parie. Mon ami n’est pas un faire-valoir !
- Euh, Latifah. Depuis quand on est pote toi et moi ?
- Depuis … aujourd’hui, voilà ! Ne me cherche pas ! Je te défends, tu pourrais être reconnaissant quand même !
- Par l’Univers … Charlie avait raison ! Les filles, ce sont des furies ! Bon bah, moi je me casse. Je vous laisse vous étriper tranquillement. Albrecht Faust vous salue bien bas.

Maison des Faust, Windenburg



- Et voilà, j’ai tout pris. Il faut vraiment que je trouve un moyen de remercier Lilith. Elle a été adorable de me ramener quelques-unes de mes affaires. Je vais demander à Charles ce que je pourrais lui offrir. Bon, je ne vais pas traîner. Je ramène tout ça, je les installe et je vais aider Meinhard à faire le repas de ce soir, vu qu’on sera en tête à tête tous les deux. J’espère qu’Al ne va pas rentrer trop tard.

- Miou !
- Oh mais … Un petit chaton ? Mais qu’est-ce que tu fais ici toi ? Tu es perdu, pauvre chou. Tu n’as pas l’air bien vieux. Tu as quoi … Trois mois à tout casser. Elle est où ta maman petit chou ?



- Miou !
- Viens-là. Comme tu ronronnes fort. Ohhhh, tu es tellement mignon ! Je craque ! On dirait un chat gentleman avec ta moustache. Tu me fais penser à … Al ! Oh mais tu dois avoir faim ! Ou soif ! Ou besoin d’un coin douillet pour dormir ! Hmm … Que faire … Je ne suis pas vraiment chez moi, mais … je ne peux pas laisser un petit animal perdu tout seul dehors.



- J’ai fini de vider le coffre avec mes affaires. Je t’ai mis les clés sur la petite table à l’entrée.
- Tu as très bien fait. Merci Luna. Tu veux que je t’aide à monter les affaires ?
- Non, ça ira. Ce n’est pas bien lourd. Tu lis quoi ?
- Un traité de magie rituelle. J’ai besoin de me rafraîchir la mémoire, histoire de ne pas faire d’erreur de débutant … Quand Al n’est pas à la maison, il faut que les protections soient solides.
- Miou !
- … c’est moi où j’ai entendu miauler ?



- J’ai découvert ce petit chaton près de la voiture. Il est tout seul et tout perdu.
- Un chaton ? Par l’univers !
- Tu n’aimes pas les chats ? Regarde comme il est adorable !
- Si, j’aime bien les animaux. Sysy et moi, on a même eu un chat qui s’appelait Fifi ... que Al a bien failli nous tuer plusieurs fois d’ailleurs …
- Oh mais Al est grand maintenant. Il ne ferait aucun mal à cette boule de poil innocente.
- Si tu le dis … Luna, viens t’asseoir près de moi. Il faut qu’on parle.



- J’ai dit ou fait quelque chose qu’il ne fallait pas ?
- Non, quelle idée !
- Ah, je croyais.
- Je voulais juste être certain que tu avais bien compris comment était Al.
- Il est adorable, gentleman, toujours au petit soin. C’est une crème.
- Ah … là, il y a un problème. Luna, il faut que tu fasses attention. C’est un Faust et un veilleur de surcroît. Il peut très bien te montrer son plus doux visage pour mieux te … enfin … je ne pense pas qu’il ferait ça avec toi, parce qu’il t’aime, mais …
- Oui ?
- Te manipuler, voilà ! C’est mon fils, je l’aime de tout mon cœur, mais ce n’est pas un enfant de chœur. Il faut que tu te retires de la tête qu’il est gentil. Il a une façon de penser neutre. Il n’a pas de notion du bien et du mal. Il fonctionne selon son propre code.
- Et c’est mal ?
- Non, je n’ai pas dit ça, mais j’ai peur que tu l’idéalises et que … Ouais, en fait, je crois que je suis entrain de mêler de ce qui ne me regarde pas. Fais juste attention et … Affirme-toi surtout.



- Euh … Sinon … Je …
- Tu as quelque chose à me demander ?
- C’est que … ça m’embête, parce que Al et toi, vous m’avez accueillie si chaleureusement et j’ai déjà l’impression d’être de trop et d’abuser de l’hospitalité.
- Luna … Ne tourne pas autour du pot.
- Je peux garder le petit chat ?
- Houla … C’est que … Enfin …

- Oh non, ne me fais pas ces yeux-là … Trop tard, je suis mort. Je vais devoir dire oui.
- Oh merci !
- Par contre, je te conseille vivement de faire le même regard triste et mignon à Al en rentrant, si tu veux vraiment avoir ce chaton chez nous.
- Oh, Moustache est si mignon. Dès que je le lui montrerai, je suis certaine qu’il va tomber amoureux !
- Moustache ?
- Oui, c’est un petit mâle. Regarde. Ça lui va bien je trouve.
- Peut-être … Ah … Tu peux ouvrir Agnès, c’est ouvert.



- Je frappe tout de même. C’est la moindre des politesses. Surtout que je viens avec Vladimir et … Sonia …
- Ah, bonjour Sonia. Ça va bien ?
- Oh oui monsieur Faust. Je suis toute excitée à l’idée de retourner au manoir !
- Mon convalescent s’est bien tenu aujourd’hui à l’école ?
- Plutôt. Et je pense qu’il devait être bien en forme. Il n’y a pas eu un seul cas de hantise de la journée.
- Je lui ai dit qu’il pouvait s’amuser s’il voulait. Ça a l’air de lui faire tellement plaisir en plus.
- Oui enfin, à force, je risque de perdre mon boulot si les parents mettent tous leurs enfants ailleurs parce que l’école est « hantée ».



- Miou !
- J’ignorais que tu avais un chat Meinhard.
- C’est nouveau. Luna l’a trouvé il y a quelques minutes.
- Ah … Bonne chance. J’espère pour vous qu’il n’est pas comme Lucifer, le chat de Vladimir.
- Lucifer est très bien !
- Oh oui, il fait ses griffes partout sur les meubles anciens … Tu verras quand tu devras payer l’entretien. Tu regarderas ton chat autrement.
- Oh, je parie qu’il a faim.
- Prends une boîte de thon dans l’armoire.
- Merci. Ensuite, je vais monter mes affaires et les installer.



- Meinhard … tu as dit oui pour le chat à cette petite ? Tu es au courant que les chats absorbent et transforment l’énergie négative et que ça fera une source de repas en moins pour ton fils ?
- Oui, je sais mais … Elle m’a fait ses yeux de chien battus et j’ai craqué.
- Meinhard …
- Oui bon, ça va. Je suis faible devant les armes des femmes.
- Al aime les chats au moins ?
- Non … En plus, il est allergique … On va être fixé sur l’espérance de vie de ce chat dans pas longtemps. Il arrive bientôt.
- Tu sais que c’est moi qui vais devoir supporter ton fils tout le trajet et durant la soirée ? Il va être de mauvais poil ! Ça va se payer Meinhard !
- Au lit ?
- Certainement pas !
- Ah, dommage …



- P’pa, j’suis rentré. Oh bah, vous êtes déjà là. Vous en tirez tous une tête.
- Tu es en retard jeune homme !
- Je t’aime moi aussi Agnès.
- C’est cela …
- Hey, mais il y a Sonia.
- Tu es très beau comme ça ! Tu vois Vladichou, on peut être classe, mais moderne à la fois. Prends exemple sur ton ami.
- Al … Je te retiens …



- Bah si tu veux, on échange. Moi, je veux bien porter ton costard, il est class … Atchoum ! Han non, je deviens allergique au pollen aussi ou quoi ?
- Je crois que tu devrais lui dire Meinhard. Sinon, il va tomber par surprise sur tu sais quoi !
- Bon, Al … Tu te souviens de Fifi ?
- Pourquoi tu … d’ailleurs, pourquoi les affaires de Fifi sont sorties ?
- Euh …
- P’pa … Tu veux me dire quoi ?

- Mais … C’est quoi qui se frotte à mes jambes ?
- Miou !
- Un chat !!!
- Houla, ça va barder sévère …
- Bon, Meinhard, j’aimais bien Luna, mais je crois que là, c’est un sujet de rupture.
- N’exagère pas non plus.
- Un chat, p’pa …



- P’pa … Si je ne t’aimais pas autant, mais … Je t’aurais tué pour ça ! Pourquoi tu reprends un chat ! Je détestais Fifi.
- Disons que Fifi, tu le détestais sûrement parce que c’était le chat de ta mère ?
- J’ai essayé de le tuer des milliers de fois, mais apparemment, les chats ont bien neuf vies ! Il était pire qu’un parasite, à me coller en plus. Je te jure que si … Moustache ? Qui l’a appelé comme ça ?
- Luna.  C’est elle qui l’a ramené.
- Mais pourquoi tu n’as rien dit ?
- Parce qu’elle m’a demandé si elle pouvait le garder, qu’elle m’a fait son regard tout triste et que je n’ai pas pu dire non.



- Tu n’as pas pu dire non ? Tu es si faible que ça avec les femmes, sérieusement ?
- Apparemment oui. Je serais bien tentée d’essayer mes charmes si je n’étais pas totalement indifférente à ce genre de futilité ...
- P’pa, tu me déçois là. C’est ta maison, pas la mienne. Ni celle de Luna.
- Bien sûr que c’est la vôtre ! J’espère bien que vous ne me laisserez pas tout seul ici pour aller à la fac … Je vais m’ennuyer sinon … Et, tu viendras me faire des leçons sur ma faiblesse si tu arrives à résister à son petit regard triste. Je parie tout ce que tu veux que ce chat va rester ici. La preuve, j’ai déjà sorti les vieilles affaires de Fifi. Avant même que Luna le trouve, je savais qu'il y aurait un chat ..
- Ce chat vire ou je le tue !
- Vas-le dire à ta petite amie, je t’en prie.
- Tout de suite si tu veux !



- Non mais sérieusement un chat ! Je t’aime ma petite Lune, mais ça, ce n’est juste pas possible. Je hais Les chats ! Ma petite Lune, je suis rentré …
- ça s’est bien passé au cours de musique ?
- Oui oui … Ma petite Lune, faut qu’on parle …

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHH !
- Ah … Je crois que Luna a dû installer quelques peluches et trucs un peu trop roses dans la chambre.
- ça, plus le chat. Moi, je dis qu’il y a bien motif à rupture.
- Je vous trouve bien négative Agnès. Quand on s’aime, on fait des concessions. N’est-ce pas mon Vladichou ?
- Bien sûr mon amour.
- Ah … la jeunesse … L’innocence … Attendez de grandir et de vivre ensemble. On en reparlera.



- Ça ne va pas Al ? Chouchou ? Tu es tout pâle.
- Ahhhhh, qu’est-ce que c’est ce truc à côté de Teddy ?
- Ma licorne ! Elle est mignonne hein.
- Ahhhhhh, je vais mourir … Et ce truc rose … Non, ne dis surtout pas le petit nom de ta peluche, je ne veux pas savoir …
- Tu as vu, j’ai accroché le dessin de Cracotte aussi.
- Ouais … Du côté de mon autel …
- Ah … Mais je le mets où alors ?



- J’ai fait quelque chose qu’il ne fallait pas ?
- Luna, le chat …
- Oh, tu as vu …
- Moustache oui … Luna, je …
- Je l’ai vu près de la maison. Il était tout perdu et puis, quand il m’a regardé, il m’a fait penser à toi. Il avait le même joli regard tout doux. Alors, j’ai craqué. Ton papa a dit qu’on pouvait le garder. Ça ne te dérange pas ?
- Je … Mais … Oh non, ne me regarde pas comme ça !
- Alors, c’est oui ?



- (soupir) Je suis faible … Je suis la honte des veilleurs … Ils doivent bien rigoler dans le bas astral …
- Pourquoi tu dis ça ?
- Parce que je vais céder et te dire oui pour le chat, alors que je suis allergique et … non rien …
- Tu vas voir, il est chou.
- Je l’ai déjà vu … Il s’est frotté à mes jambes …
- Tu vois, il t’aime déjà !
- Ouais, super …



- Oh mon chouchou. Moustache, c’est notre premier bébé !
- J’aurais largement préféré avoir un enfant …
- Ne dis pas de bêtises. Nous sommes trop jeunes pour ça.
- Je vais y aller ma petite Lune. Je reviendrai tard ce soir. Tu restes bien avec papa à la maison et … (soupir) si tu as peur des esprits, dors avec le chat. Tu ne seras pas embêtée normalement. Les chats sont de bons gardiens.
- Je suis si contente ! Je t’aime Al.
- Moi aussi ma petite Lune ... Plus grand que l'univers ...

Chez Lucy Westenra et Mina Murray – Quelque part à Londres



- Encore toi ? Je t’ai dit que je ne voulais plus jamais te parler de toute l’éternité !
- Mina, ça ne nous concerne pas …
- Si c’est pour t’entendre parler d’une conquête, non merci. Au revoir !
- Mais Min….
- Et voilà, j’ai raccroché. Non mais … Désolée madame Pickett, vous me disiez ?



- La coopérative de l’immeuble aimerait beaucoup faire voter l’installation d’un ascenseur dans le bâtiment. J’ose espérer que vous serez favorable à cet avis.
- Écoutez madame Pickett, je n’y ai pas encore réfléchi avec ma colocataire. Si vous m’expliquiez plutôt pour quels symptômes vous êtes venus me voir …
- Des symptômes ? Mais je vais très bien !
- Pourquoi êtes-vous venu si tôt à mon cabinet alors ? Si je vous ai prise avant mes rendez-vous, c’est parce que vous êtes la concierge de notre immeuble et que je vous ai fait une faveur. Si vous souhaitez uniquement me parler de gérance, il me semble que ça peut attendre que je sois rentrée à l’appartement. Ou alors, vous en parlez à Lucy …

- Parler à cette enfant du démon ? Certainement pas !
- « enfant du démon » ? Vous pouvez m’expliquer ça plus avant ?
- Je ne vais pas vous faire un dessin Miss Murray. Votre colocataire a le feu aux fesses.
- Pardon ? J’avoue ne pas vous suivre …
- Elle ramène toujours pleins d’hommes et de femmes chez vous !
- Ce sont des collègues du théâtre madame Pickett … Que nous invitons à la maison après la représentation.
- Je suis certaine qu’il se passe des choses innommables dans sa chambre rose bonbon.
- Comment vous savez qu’elle est rose bonbon ? Vous êtes venue dans notre appartement lorsque nous étions absentes ?
- Il faut bien ! J’aurai les preuves pour faire arrêter cette petite sotte prétentieuse ! Je vous le garantis ! Elle doit bien cacher des stupéfiants ou je ne sais quoi … Ça expliquerait pourquoi elle vit dans le monde de Casimir tout le temps.
- Casimir ?
- Oh … Vous ne connaissez peut-être pas. C’était un vieux dessin animé pour enfants. Quoiqu’il en soit, vous ne me ferez pas croire qu’elle ne fréquente pas d’hommes.
- Non, pas que je sache. De toute façon, ça la regarde.



- D’ailleurs, sans vouloir vous manquer de respect … Ce que nous faisons Lucy et moi dans notre appartement ne vous regarde pas non plus …
- Je suis désolée si je vous ai froissée Miss Murray. C’est que … vous êtes une sainte qui faites tellement pour la communauté avec votre travail. Je ne comprends pas pourquoi vous vivez avec cette folle.
- Attention à ce que vous dites sur mon amie madame Pickett … Sinon, c’est la porte …
- J’ai du mal à comprendre pourquoi vous êtes amies.
- Si nous le sommes, c’est que Lucy est une jeune femme très bien. Elle est pleine de qualités. Soyez en sûre.
- Hmpf …



- Pensez-y pour l’ascenseur. J’attends votre réponse très vite. Je vais vous laisser travailler.
- Oh, mais vous allez me laisser travailler en restant bien assise madame Pickett. Ça fait combien de temps que vous n’avez plus fait un bilan de santé ? Hmm ? Comme ça, vous ne serez pas venue en consultation pour rien …



- Oh non, je … C’est que …
- Le paravent est juste derrière. Vous pouvez vous déshabiller pendant que je me lave les mains.
- Me déshabiller ? Doux Jésus …
- Vous préférez que je vous inscrive pour une consultation avec mon collègue monsieur Stanley ?
- Auscultée par un homme ? Vous n’y pensez pas. D’accord, j’ai compris … Mais je vous préviens, je garde mes sous-vêtements.
- Il ne pouvait en être autrement madame Pickett. (télépathie) Lucy, ma copine, je vais te venger à ma manière … Tu peux aller faire une sieste tranquille.



- (télépathie) Merci Mimi mais tu crois vraiment que je peux dormir après ça ? Sale vieille peau !
- (télépathie) une chance qu’on ne dort pas dans un cercueil, sinon on était mal … J’espère qu’elle n’a pas réussi à forcer la porte de mon labo par contre … Ni qu’elle a ouvert le frigo … sinon elle aurait vu qu’il était vide … C’est une véritable fouine. Madame Spencer me manque …
- (télépathie) C’est sûr. Madame Spencer était adorable. Ses scones, accompagné de Lemon Curd et de thé noir me manquent aussi …
- (télépathie) tu devrais arrêter de manger de la nourriture humaine Lucy …
- (télépathie) et puis quoi encore ! D’ailleurs, je vais vider mon bocal à bonbons. J’ai besoin d’un remontant.
- (télépathie) Je coupe la communication. Je dois m’occuper de notre concierge … Je vais avoir du travail … A croire qu’elle n’a jamais vu un médecin de sa vie …
- (télépathie) Fais-moi plaisir. Vide-la de son sang ... Comme ça, on sera tranquille !
- (télépathie) Me nourrir sur elle ? Tu veux ma mort ou quoi ?



- Mina a raison Mister Cuddles. On risquerait l’indigestion en se nourrissant sur elle. Quelle vilaine femme que c’est … Je n’aime pas les vilaines filles … Tu te rends compte Mister Cuddles ? Elle ose dire que je suis une fille de mauvaise vie. Je ne sais même pas pourquoi d'ailleurs ! A part mon abruti de mari Arthur, avec qui je n’ai même pas consommé ma nuit de noces d’ailleurs parce que je me mourrais à cause de mon anémie chronique, je n’en ai connu aucun ! Le prochain, ce sera le bon et puis c’est tout … Univers, si tu m’entends, mène-moi vers l’homme de ma vie. Je le mérite bien avec tout ce que j’ai vécu.
- Mraou ?
- Mais oui Mister Cuddles, personne ne pourra te remplacer. Tu es mon minou adoré d’amour.



- Oh, Mister Cuddles … Tu es si mignon et ton pelage est tout doux ! Je prendrai soin de toi durant toute ta vie sur ce plan. Tu viendras me dire bonjour quand tu seras de l’autre côté ?
- Mraou !
- Ne te débats pas voyons. Je te fais des câlins. Oh oui, un homme pour moi … Rien que pour moi … Je l’imagine grand, très grand ! Parce que moi, je suis très petite et comme ça, je me sentirai protégée ! Il aura de beaux yeux ! Et puis, du style ! Il sera romantique, me dira des mots d’amour et à quel point je suis belle. Il sera doux et aimera me faire pleins de câlins. Il m’appellera sa petite Luciole et il me dira qu’il m’aime GRAND comme l’univers ! Et moi je lui répondrai que je l’aime grand comme l’infini ! J’ai toute l’éternité devant moi pour le trouver. Je finirai bien par y arriver quand même. Et quand je l’aurai trouvé, je demanderai à papa de me le transformer. Comme ça, on sera toute l’éternité ensemble !



- Ah, mon téléphone sonne. Dire que j’ai oublié de couper cette horrible machine … Si tu veux mon avis Mister Cuddles, l’humain qui a inventé ça n’était pas très intelligent … ou alors, il était misanthrope. Tout le monde est constamment vautré sur son téléphone portable, coupé dans son propre monde … C’est triste …
- Mraou !
- Oui, c’est bon, je vais répondre. Je sais que tu détestes la sonnerie.



- Ohhhh, mais c’est papa !
- Mraou !
- Oh, toi aussi tu veux l’entendre ? C’est vrai qu’il a une belle voix. Voilà, je te mets le haut-parleur. Comme ça, tu pourras écouter aussi.



- Ah enfin quelqu’un qui décroche. Lucy, c’est moi.
- Papa !
- Ne m’appelle pas comme ça … Je ne suis pas ton père …
- Bien sûr que si ! Depuis très longtemps d’ailleurs. Je t’avais choisi pour remplacer mon papa qui était mort lorsque j’étais enfant. Dès que je t’ai vu, je savais que ce serait toi mon nouveau papa.
- Dès qu’on s’est vu, j’aurais dû fuir à toutes jambes d’ailleurs … ça m’aurait évité de m’attacher à toi et de te transformer quand tu étais mourante … A cause de moi, tu as fini le cœur brisé …
- Avoue que tu t’ennuierais encore plus sans moi petit papa chéri.
- C’est sûr … Tu diras à Mina de ne plus me raccrocher au nez … ça commence à sérieusement m’agacer.



- Si elle te raccroche au nez, c’est parce qu’elle t’a surpris à faire la cour à une blonde. Je ne sais pas si tu te rappelles …
- Je n’ai pas fait la c…
- Tu as pensé à lui envoyer des fleurs pour te faire pardonner ?
- C’est déjà fait, tu penses … J’avais choisi une jolie rose comme elle les aime.
- Ahhhh, c’était donc ton bouquet que j’ai trouvé à la poubelle l’autre fois …
- Écoute Lucy, je n’ai pas le temps pour des conseils matrimoniaux. Il se passe des choses graves.



- Graves ? Du genre ? Attends, ne me dis rien … Ordre, Assassinat … oh, Goule … Hmm … Oh, Isadora Van Helsing ? Tu es dans la mouise papa.
- Je l’ai toujours été. Ça ne me change pas. Je dirais plutôt que je vais pouvoir enfin m’amuser.
- Un jour, tu vas te faire enfermer dans un cercueil, comme madame Báthory ! Je fais mes valises, je viens !
- Non, surtout pas !
- Tu ne veux pas me voir, c’est ça ?
- Bien sûr que si, mais Vladislaus a demandé que tu restes bien sagement où tu es …
- Pourquoi ça ?
- Et elle me demande pourquoi … Tu sais très bien pourquoi ! Tu vas griller le cerveau des sorciers du coin.
- Ils sont jolis garçon ?
- C’est à moi que tu demandes ? J’aime les femmes Lucy ! Ils sont tous casés de toute façon et le seul célibataire, c’est le fils à Vladislaus je crois. Et ça ma fille, c’est non ! C’est un coureur de jupons. Et puis, même s’ils étaient tous célibataires, c’est non pour tous ! Entre le bourru imbu de lui-même, le peureux au bouclier et le veilleur incarné psychopathe …
- Awww, ils ont un veilleur ?
- Oui, mais …
- Mais il faut que j’aille voir ça !
- NON ! Dans tous les cas, tu restes où tu es ! Ton père te l’ordonne !
- Pff, vous êtes vilains Vladislaus et toi. Je m’ennuie ici à Londres … Mina n’est pas rigolote en plus. Elle travaille tout le temps et on ne sort jamais …

- En parlant de Mina, tu vas me la chercher tout de suite. J’ai besoin de lui parler. J’ai une goule à vous envoyer.
- ça veut dire que tu viens à Londres ?
- Non … Elle va être transportée par un moyen magique grâce au pouvoir du neveu d’Agnès. Sur ce coup-là, je vais avoir besoin de tes compétences d’éveillée. D’ailleurs, regarde bien tes e-mails, tu me feras plaisir. Un jeune homme du nom d’Albrecht Faust va t’envoyer une vidéo explicative avec le sceau que tu auras à reproduire.
- Pff, papa, je déteste les ordinateurs et la technologie.
- Je sais, mais là, tu n’as pas le choix. Ne me force pas à te l’ordonner jeune fille !
- Oh c’est bon, je le ferai, j’ai compris …
- Et dernière chose : tu vas me chercher Mina sur le champ et lui dire de me rappeler ! Ça, par contre, c’est un ordre.
- Mais … Maintenant ? Elle est en pleine consultation là …
- Je m’en fiche.
- Mais papa, je suis en pyjama.
- Et bien, tu te rhabilles.
- Tu n’y penses pas ! J’allais dormir. Je ne vais pas me rhabiller quand même.
- Tu files chercher Mina et tout de suite ! Merci ma Lucy. Papa t’aime.
- Euh … moi aussi … Oh non, pff … oh et puis zut !



- Oh attention monsieur. Regardez la route, sinon vous allez avoir un accid… et voilà, je lui avais dit. Mais personne ne me croît jamais …



- Peter, mon chéri, ne regarde pas la dame. Elle est indécente.
- Ohhhhh, vite, il faut que j’envoie ça sur insta et twitter ! Mes abonnés ne vont pas en revenir ! Ça va faire le buzz !
- Mais … miss …
- Quoi ? Vous n’avez jamais vu une femme en pyjama ? C’est bon, vous allez vous en remettre. Ne faites pas attention à moi. Je ne fais que passer. Je viens voir le docteur Murray. C’est ma colocataire.



- Bon, Mina, je dois te parler, c’est urgent …
- ça ne pouvait pas attendre que j’aie fini avec madame Pickett. Et tu aurais pu … je ne sais pas moi. T’habiller ?
- Ah … euh non. Bonjour Madame Pickett. Alors, ce bilan de santé ?
- Miss Westenra … Toujours aussi insolente et indécente …
- Oui, sûrement … Bon, Mina, pap… enfin je veux dire Vlad a appelé … Il a essayé de te joindre tout à l’heure, mais tu lui as raccroché au nez.
- J’étais en consultation …
- Oui, mais c’est urgent là tu vois.
- Urgent genre …
- Genre qu’il est chez son copain monsieur Straud et qu’ils ont des chass… euh … des prêtres aux trousses.
- Ce que vous dites est incompréhensible jeune fille. Vous êtes certaine d’être sobre ?



- Bien sûr que je suis sobre ! Non mais pour qui elle me prend cette vieille peau là ! Ce n’est pas parce que je suis actrice et que je me ballade en rue en pyjama que je suis une débauchée !
- Si vous le dites …
- C’est moche d’avoir des préjugés comme ça. Qu’est-ce que vous êtes aigrie ohlala. Faut apprendre à vous amuser un peu. Enfin, si vous étiez venue soigner votre arthrite plus tôt et si vous vous trouviez un mari qui vous ferait faire houplaboum comme feu votre mari John, je suis certaine que ça vous rendrait le sourire.



- Mais … Comment vous savez que mon mari s’appelait John ?
- Un hasard madame Pickett. Il y a tellement d’hommes qui s’appellent John.
- Rho, c’est bon. On peut lui dire. Madame Pickett, je le sais, parce que je parle aux morts depuis que je suis toute toute petite. Bien que … je sois toujours aussi petite petite avec mon 1m55 ...
- Jésus, Marie, Joseph !
- Lucy !
- Ah non, ne commence pas à me crier dessus. C’est moi qui devrais crier, à ne pas répondre à ton fiancé au téléphone !



- Vous êtes fiancée Miss Murray ? Je l’ignorais …
- Comment dire …
- Oh ça fait un moment vous savez. Ils seraient mariés depuis près d’un siècle s’ils ne passaient pas leur temps à se disputer pour des broutilles …
- Et comment s’appelle ce monsieur ?
- Euh …
- Basarab … Vlad Basarab. C’est un noble de Roumanie.
- Un roumain ? Doux Jésus ! Vous ne pouviez pas choisir un anglais ?
- Elle a déjà testé un anglais vous voyez, mais son ex-mari était d’un ennui mortel … Ils ont bien fait de divorcer si vous voulez mon avis …

- Divorcée … Je vois … Quel blasphème ! Je suis déçue Miss Murray. Le mariage est un saint sacrement. Quand on se lie devant Dieu, c’est pour le meilleur et pour le pire.
- Allez dire ça aux femmes battues madame Pickett. Je crois que la consultation est finie.
- Je suis bien d’accord.



- Et quant à vous Miss Westenra, faites bien attention que je ne trouve jamais rien sur vous. Un jour, je trouverai comment vous incriminer, je vous le garantis !
- Elle me menace là Mina ?
- Vous voir pourrir dans une prison serait encore trop doux. J’espère vous voir pourrir en enfer.
- Ah mais oui … Elle me menace … Malheureuse …
- Non Lucy …
- Allez, laisse-moi m'amuser !
- J'ai dit non ... Bon, Madame Pickett, nous en avons fini. Il vaut mieux que vous sortiez. Je vous appellerai pour vos résultats d’analyse.
- Il ne faudra pas me le dire deux fois.



- Bravo Lucy … Vraiment …
- Quoi ? Qu’est-ce que j’ai encore fait ?
- Ce que tu as fait ? Tu es venue en tenue que tu savais indécente pour l’enrager …
- Mais non …
- Si ! Je te connais ! Tu as fait ton tour de médium/sorcière et en plus, … mais pourquoi tu lui as dit que j’avais été mariée ? Encore un peu et tu lui donnais son prénom ! Madame Pickett est une fouine. Si tu viens jamais à dire le nom de Jonathan Harker, elle va faire le rapprochement !
- Pff, si ça se trouve, elle a déjà remarqué nos dents. Ce qui expliquerait pourquoi elle ne m’aime pas beaucoup …
- Lucy … J’adore cet appartement et mon cabinet de médecin. Je n’ai pas envie de déménager à cause de cette nouvelle concierge ! Tu te rends compte qu’on va l’avoir sur le dos tout le temps ?
- Au pire, on aura qu’à lui effacer la mémoire si tu veux …
- Ah non, on ne fera rien de tout ça ! Vlad nous le déconseille. D’ailleurs, qu’est-ce qu’il me veut le séducteur patenté …



- Comme je tentais de te l’expliquer, il est passé chez Vladislaus et celui-ci a de très gros ennuis avec ses sorciers.
- Qu’est-ce que Vlad t’a dit ?
- Que celui qui devait être réélu probablement président a été assassiné avec toute sa famille et qu’à sa place, il y avait quelqu’un qui était favorable au retour de l’inquisition … Ces sales vieux rats ont créés une goule avec l’aide de la science et ils veulent nous l’envoyer ici.
- Une goule ? Mais il veut que je la mette où exactement ?
- Tu vois ça avec lui. Je n’en sais rien, mais ils ne peuvent pas la garder là-bas. Papa voudrait que tu étudies la goule pour comprendre comment elle a pu être créée sans intervention d’un vampire. Et enfin, … papa a sur le dos Isadora Van Helsing …
- Ce n’est pas nouveau Lucy … Des chasseurs essaient constamment de le tuer …
- Oui, mais là, … Papa nous a dit de faire attention à nous. Il a peur que ce qui se passe là-bas se répercutent ailleurs dans le monde. Han, si ça se trouve, cette vieille peau, c’est une exorciste ! Et elle a pris la place de la délicieuse madame Spencer pour nous surveiller et nous supprimer !
- Je ne pense pas, sinon on l’aurait senti. Tu as beaucoup trop d’imagination …



- Bon, moi, je pars faire une petite sieste avant de partir en shopping. J’ai besoin d’une nouvelle tenue vintage !
- Fais-moi plaisir … Ne te venge pas sur Madame Pickett.
- Non non …
- Lucy …
- Ohlala, si je ne peux même plus m’amuser … Et toi, tu me feras le plaisir d’appeler ton amoureux sur le champ.
- Si tu veux, mais ce n’est plus mon amoureux. Plus jamais de la vie !
- Si tu le dis … Bonne journée Mimi.
- Merci …

- Appeler Vlad … S’il le faut vraiment … Dire que quoiqu’il arrive entre-nous, nous sommes liés pour l’éternité …