• 24.3 Le loup dans la bergerie (3)

      Maison des Massouf, Newcrest

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      - Je n’arrive pas à croire que tu ais refusé d’écouter ce que Meinhard avait à te dire. Qu’est-ce qui t’a pris ?
      - Je n’ai plus rien à faire avec ce menteur.
      - Meinhard n’a jamais été un menteur. Ne le confonds pas avec son père s’il te plaît…
      - Il a caché la nature de son fils, enfin celui qu’il dit être son fils.
      - Tu ne vas pas recommencer avec ça ! Il a pris la peine de venir jusqu’ici avec Jacques pour te parler. Tu aurais pu avoir la politesse de l’écouter.
      - S’il est venu avec Jacques, c’est qu’il a quelque chose à se reprocher. A moins que Jacques cache aussi quelque chose sur Charles pour que celui-ci ait autant de pouvoirs ! Je ne serais pas étonné que ce garnement ait hérité de sang de démon dans les veines lui aussi.

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      - Tu écoutes mes conversations téléphoniques maintenant ?
      - Je suis bien obligé. Tu t’obstines à comploter dans mon dos !
      - De mieux en mieux. Je ne complote pas Muraad. Je fais ce que je dois faire pour le bien du groupe.
      - Comme ce rituel mis sur pied par un gamin de 15 ans ?
      - Il a peut-être 15 ans, mais il est très doué. Comme je l’étais au même âge. J’ai donné mon aval pour ce rituel parce que je sais qu’il va fonctionner. Je ne mettrais jamais la vie des autres en danger.
      - Il n’en reste pas moins que le groupe est en danger avec Charles à sa tête.
      - Ne dis pas n’importe quoi.
      - C’est un Beaumont !
      - Il y a beaucoup d’Élise en lui.
      - Cette traînée qui passait son temps avec Meinhard alors qu’elle a juré fidélité à Jacques ? Si ça se trouve, Charles n’est même pas le fils de Jacques.
      - Comment oses-tu parler d’elle ainsi ! Je ne te reconnais plus… La colère t’aveugle et te fais dire n’importe quoi… ça se voit que Charles et Jacques se ressemblent.

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      - Arrête de t’entêter et de chercher des arguments là où il n’y en a pas pour alimenter ta colère.
      - Ce que j’aimerais, c’est que ma femme fasse ce que je lui demande.
      - Tu ne penses pas que j’ai fait la femme docile durant assez longtemps ? Dois-je te rappeler que mon amitié avec Agnès est morte à cause de toi ?
      - Elle aurait fini par te vider de ton énergie et te tuer !
      - Elle ne le fait pas exprès Muraad. Et c’est de bon cœur que je lui passais un peu de mon énergie quand on se voyait. Être vampire psychique est à la fois un fardeau et un don précieux. Pourquoi la rejeter parce que tu ne comprends pas son pouvoir ? C’est ça ton problème chéri. Tu préfères rester dans l’ignorance plutôt que d’échanger avec les autres.
      - Ce qui est clair, c’est que plus jamais je n’échangerai quoique ce soit avec Vladislaus et toute sa clique !

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      - Tu ne veux plus échanger, mais tu écoutes nos conversations privées… Tu dois donc être au courant que ton fils peut lever les sortilèges avec ses boucliers maintenant. Il a même évoqué deux boucliers à la fois.
      - Et ?
      - Pourrais-tu être fier de ton fils ne serait-ce qu’au moins une fois dans ta vie ? A un moment donné, il va falloir arrêter de lui reprocher de ne pas avoir le même pouvoir que toi. Il ne l’a pas choisi.
      - Il a hérité du bouclier, parce que c’est un froussard. Il n’a jamais eu la carrure pour manier l’ombre et il ne l’aura jamais.
      - Il a hérité de son pouvoir parce qu’il aime protéger les autres.
      - Protéger ? (rire) il a peur en voyant une minuscule araignée. De toute façon, s’il est aussi mou et peureux, c’est de ta faute.

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      - De ma faute ? Comment ça pourrait être ma faute ?
      - Tu as passé ton temps à le couver !
      - Comment tu peux me reprocher ça ! Il était prématuré et demandait beaucoup d’attention.
      - C’est toi qui utilise des excuses. Tu as toujours couvé les enfants. Trop d’amour, de mièvrerie. On voit ce que ça donne. Ils nous marchent dessus.
      - Non Muraad. Tu te fais marcher dessus ! Tu as toujours fais des différences entre Jamal et les filles. Tu les as toujours élevées au rang de princesses. Tu leur passes tout, alors que Jamal s’est toujours pris les brimades.
      - Il n’avait qu’à manier l’ombre, un point c’est tout.
      - Je ne vois même pas pourquoi je discute avec toi. C’est peine perdue.
      - Puisque mon avis ne compte pas, je préfère encore aller faire un tour.
      - Mais chéri…
      - Je reviens ce soir.

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      - On dirait que ton père va prendre l’air. Soso ?
      - …
      - Soso, hey !

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      - ça ne va pas ?
      - Je suis désolée que tu ais entendu tout ça.
      - Ce n’est pas grave. Les grands, ça se dispute souvent. Enfin, je crois. Mon papa et ma maman n’ont jamais vécu ensemble. Alors, c’est difficile de savoir si c’est la norme ou pas. J’ai toujours entendu que les gens qui s’aiment se faisaient souvent mal.
      - Quand on s’aime, on devrait se soutenir.
      - Tu penses que ta maman devrait tenir avec ton père ?
      - Je ne sais pas… C’est invivable à la maison depuis deux semaines. Papa fait son petit chef. Avant, on ne l’entendait pas et on ne le voyait jamais.
      - C’est pour ça que vous êtes invivables avec lui Latifah et toi ?
      - Je crois bien oui. On essaie d’avoir de l’attention, mais la seule chose qu’on obtient, c’est qu’il lâche la carte bleue. Du coup, on en profite mais… je préférerais passer du temps avec lui. Il travaille tout le temps.

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      - Le mien, il ne travaille pas, mais je ne le vois pas pour autant. Encore moins depuis qu’il ne m’a pas surveillé la dernière fois. Maman ne veut plus en entendre parler.
      - Tu en penses quoi toi ?
      - Je ne lui en veux pas. Il est tout jeune. Il est à peine plus vieux que ton frère, alors je suppose qu’il doit penser qu’à s’amuser avec ses potes, comme n’importe quel mec de son âge, au lieu de devoir s’occuper d’un gamin de 10 ans.
      - Tu penses comme un vieux Roro.
      - Tu as raison. On va jouer plutôt. Ça, c’est une activité de notre âge et puis, ça nous changera les idées.

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      - Tu crois que maman est en sécurité chez monsieur Straud ?
      - Mais oui. Regarde. J’ai 10 ans. 10 ans qu’il me connaît et il ne m’a jamais rien fait. Il est gentil tonton Vlad.
      - (soupir) J’espère que je n’ai pas mis maman en danger. Mais je voulais tellement le revoir.
      - De qui tu parles ?
      - De Caleb. Je ne sais pas pourquoi. Mais je me sens relié à lui, comme si… on était de la même famille. C’est bizarre.
      - Si tu étais de la même famille, tu aurais des pouvoirs Roro. Je ne sais pas beaucoup de choses de son passé, mais j’ai entendu mon frère et Charles dire que Lilith et Caleb avaient été des éveillés de leur vivant. Enfin… peut-être que tu l’as connu dans une ancienne vie. Qui sait ? C’est peut-être pour ça que tu te sens proche de lui.
      - Oui, peut-être…

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      - Dis-moi pas que c’est pas vrai… Ils se disputent encore. Je suis désolée.
      - Ne le sois pas. Tu n’y peux rien. On dirait que ton père a vraiment mal pris ce qu’il s’est passé lors de la grande réunion la dernière fois. La haine qu’il a contre Albrecht, c’est incroyable.
      - Non, ce n’est pas de la haine. C’est sa fierté qui en a pris un coup. Il n’a pas vu le truc venir et il préfère se mettre en colère plutôt que de remettre ses compétences de sorcier en question. Moi non plus, je n’avais rien senti.
      - C’est normal Lati. Tu es encore jeune.
      - Maman a toujours senti les énergies depuis qu’elle est enfant.
      - Si tu veux un conseil de garou qui a déjà vécu bien longtemps, ça ne sert à rien de faire le jeu des comparaisons. Une personne n’est pas l’autre.

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      - Ton père, il l’a pris comment de son côté ?
      - Oh ça va. Il n’est pas vraiment fâché.
      - Tu crois que les pères de Faust et du grand gourou vont aller le voir.
      - Je ne sais pas. Je suppose que oui. Enfin, quoiqu’ils aient à dire, ça ne changera rien à sa décision…

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      - De quoi tu parles ?
      - Je…
      - Chouchoute, tu en as dit trop ou pas assez là !
      - Je ne sais pas comment t’annoncer ça.
      - Vas-y, accouche. Ma vie ne pourra pas être plus pourrie qu’elle ne l’est déjà de toute façon.

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      - Nous partons dès la semaine prochaine pour Brindleton Bay.
      - Tu pars en vacances ? C’est bien.
      - Non Lati. Je ne pars pas en vacances. Je déménage…
      - Quoi ? Tu… Mais… Tu vas me laisser ?
      - Je ne te laisse pas. Mon père et moi partons à la recherche de notre alpha. Nous allons revenir.
      - Mais quand ?
      - Je ne sais pas.
      - Mais copine ! J’entre à l’Université en septembre. On devrait se prendre un appart’ ensemble et se faire des virées à San Myshuno.
      - Je sais…
      - Ma vie est vraiment pourrie.

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      - Mais qu’est-ce que je vais faire sans toi ?
      - Oh, ne pleure pas. Je vais revenir. C’est juste le temps de retrouver notre alpha. Et puis, il y a le téléphone, internet, skype. On pourra garder le contact.
      - Je vais être toute seule !
      - Tu n’es pas seule. Tu t’entends bien avec Luna. Tu peux faire connaissance avec Anastasia.
      - Avec la petite blondinette parfaite ? Plutôt mourir !
      - Et puis, il y a Albrecht.
      - Mais il ne peut pas m’encadrer !
      - C’est un peu de ta faute.
      - Oh, ça va. Ne me rappelle pas mes bourdes, s’il te plaît.
      - ça peut toujours s’arranger. Pourquoi tu n’irais pas t’excuser auprès de lui pour toutes ces années à le chercher.
      - Moi, m’excuser ? Plutôt mourir !
      - Si tu n’y mets pas du tien non plus…

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      - Le problème, c’est vraiment ta fierté ou le fait que tu l’aimes bien ?
      - Ne dis pas ça s’il te plaît !
      - J’avais donc bien raison. Tu l’aimes bien. Je me disais aussi que si tu le cherchais, c’était parce qu’il y avait quelque chose derrière. Tu as une drôle de façon de séduire quand même… Il ne reste plus qu’une chose à faire. Lui dire.
      - Non mais ça ne va pas la tête ?
      - Au moins, tu serais fixée.
      - Je suis déjà fixée. Il est avec Luna.
      - Ils sortent depuis à peine deux semaines ensemble. Ils ne sont pas mariés à ce que je sache.
      - S’il sort avec Luna, je ne suis pas son genre, point.
      - Si ça se trouve, tu es totalement à côté de la plaque et il kiffe les blacks.
      - Il y a plus de chance qu’il adule les petites rousses à couette.
      - On dirait que tu décris Céleste, les couettes mis à part.
      - Il a toujours été en admiration devant sa grand-mère. Il a une photo de ses grands-parents en permanence sur lui et fait pleins de dessins d’elle dans son journal. Voilà pourquoi je le dis.
      - Son journal hein… Tu l’espionnes depuis combien de temps ?
      - Je ne répondrai pas à cette question. Même sous la torture !
      - Je vois… (soupir) Une chance que l’Université n’est pas loin. Ça te permettra de sortir et de rencontrer un autre mec.

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      - D’ailleurs, pourquoi attendre l’Université ? J’ai une idée. Ce soir, on sort toi et moi !
      - Sortir ? Tu es au courant que mon père joue les caporals pour le moment ? Il y a peu de chance qu’il me laisse sortir.
      - Même si tu dis venir dormir à la maison ?
      - Ton père mentirait ?
      - Il ne mentira pas si tu viens vraiment dormir à la maison. Je suis certaine que sortir te ferait du bien.
      - Mouais, tu n’as pas tort… Il est temps que Queen Latifah se remette en selle.
      - Voilà ce que j’avais envie d’entendre !

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      - Tu es la meilleure Siobhan.
      - Moi aussi je t’aime Latifah.
      - Tu vas me manquer. Tellement me manquer…
      - Je sais… Mais tu ne seras pas seule. Il est temps de montrer aux autres tous les trésors que tu as en toi.
      - Jamais… Plutôt mourir.
      - Arrête de dire ça. Tu vas finir par amener le mauvais œil sur toi. Je serais capable d’écorcher vif celui qui osera te faire du mal.

      Chez les Gothik, Villa Ophélia, Willow Creek

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      - Ah mais ce n’est pas vrai. Mes affaires sont toutes froissées maintenant. Je vais devoir me changer.
      - Vladichou… Personne ne va remarquer les plis imaginaires sur ta chemise…
      - Si, ma mère va le remarquer. J’en mettrais ma main à couper. Elle saura ce qu’on fait dans ma chambre au lieu d’étudier. D’ailleurs, il faut vraiment qu’on étudie Sonia. Je ne vais pas toujours pouvoir rattraper mon retard la nuit.
      - Dis tout de suite que tu n’as pas aimé.
      - Bien sûr que si. Seulement, il y a un moment pour l’amusement et un pour être sérieux. Si je veux devenir un grand physicien, il faut que je sois excellent. De toute façon, mes parents ne me laissent pas vraiment le choix… Si je ramène autre chose qu’un A, je suis un homme mort !
      - Je ramène tout le temps des C à la maison et ce n’est pas la mer à boire tu sais.
      - Tu as la chance d’avoir des parents qui te lâchent la grappe.
      - Il me lâche la grappe surtout parce qu’ils me croient stupides.

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      - Ah voilà. C’est bien mieux. Ma chérie, tes parents ne pensent pas que tu es stupide.
      - Mouais. Même ta tante le pense de toute façon. Je l’ai entendu dire à Albrecht que j’étais une écervelée. Heureusement que ton ami m’a défendue d’ailleurs.
      - Tu vois. Il y a au moins deux personnes qui ne te croient pas stupides. Al et moi. C’est déjà bien.
      - Si tu le dis…
      - Enfin, si tu préfères passer pour l’intello zarb’ à l’école plutôt que pour la pompom girl populaire, on peut échanger de place si tu veux.
      - Je n’en ai rien à faire d’être populaire. Si c’était le cas, je ne serais pas avec toi.
      - Je suis ravi de savoir que je te fais honte.
      - Je n’ai pas dit ça… Mais tu sais qu’à l’école, on ne mélange généralement pas les losers avec les footballeurs et les pompom girls.
      - Je sais tout ça. Si je pouvais d’ailleurs coller mon poing à tous ces musculeux qui t’invitent à sortir, je le ferais avec grand plaisir. Ça me démange depuis un moment. Enfin qu’ils se méfient. Un jour, il y en a un qui va faire un voyage dans le temps ou dans un monde parallèle, il ne va rien comprendre à la vie.
      - Laisse-moi les gérer.
      - C’est ce que je fais. Et tu le fais très bien. Je te fais confiance. Tu le sais ça ?

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      - Ta famille ne me fait pas confiance. Ils me tolèrent uniquement parce que je suis une éveillée et qu’on est forcé de se marier entre-nous. Ils me considèrent comme une jeune femme vénale qui n’est avec leur fils que pour son fric. Comme si j’en avais quelque chose à faire…
      - Peu importe, je sais bien que ce n’est pas le cas. Je suis amoureux, mais pas aveugle. De plus, s’il y avait eu quoique ce soit de suspect chez toi, Al m’en aurait déjà parlé.
      - Tu lui as demandé des informations sur moi ?
      - Non, je n’en ai pas besoin. Je sais juste qu’il est assez proche de moi et honnête pour me dire son ressenti s’il y avait de la tromperie dans ton comportement. La seule chose qu’il m’a dit, c’est que je ne devais pas être jaloux car tu as un besoin de séduire. Mais que je ne devais pas m’inquiéter, car ça n’ira jamais plus loin. Du coup, je l’ai écouté et je m’en porte beaucoup mieux maintenant.
      - Tu as de la chance d’avoir un ami sur qui compter. Moi, je n’ai aucune vraie amie à qui me confier.
      - Tu pourrais faire connaissance avec Luna.
      - Mouais…

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      - Si tu ne fais pas d’effort non plus… Luna a l’air très gentille.
      - Elle a l’air banale surtout.
      - Tout le monde ne peut pas être original Sonia. Ça ne retire rien de la belle personne qu’elle semble être.
      - Pourquoi faut-il toujours que tu voies le positif chez tout le monde ?
      - Comme ça je me distincte de ma famille qui a tendance à voir le mal partout. C’est ma façon d’être rebelle.

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      - Rebelle ? Tu sais que j’aime quand tu parles comme ça Vladichou.
      - Non Sonia… Arrête… Je vais devoir encore me changer après.
      - On s’en fiche, tes parents ne sont même pas là.
      - Tu sais toujours sur quel bouton appuyer. Comment tu fais ?
      - Je te connais par cœur, c’est tout…

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      - Oh non non non non !!! Pas maintenant !
      - Mais… tes parents n’étaient pas partis pour la journée à Oasis Spring ?
      - Ce ne sont pas mes parents… C’est ma tante ! Je reconnaitrais le claquement de ses talons entre mille ! Moi qui croyais que je serais tranquille maintenant qu’elle fricote avec le père d’Al.
      - Elle sort avec le père d’Albrecht ?
      - Ouais.
      - Comment il fait pour supporter une mégère pareille ?
      - Il a de l’entraînement d’après ce que Al m’a dit. Son père est sorti avec Audrey Huntington.
      - Non ?
      - Si, je t’assure.

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      - Albrecht et moi, on aura une petite discussion quand je serai de retour à Windenburg.
      - Je crois que ta tante a tout entendu.
      - D’ailleurs, Sonia a intérêt à rester tranquille dans ta chambre jusqu’à ce que ses parents viennent la rechercher, sinon la mégère se fera un plaisir de lui refiler l’équivalent d’une belle mononucléose…
      - Ah, ça aussi elle l’a entendu.
      - Mais…
      - Bon, tu sors de là ou tu attends la chute des feuilles ? Je n’ai pas toute la journée. Meinhard m’attend chez lui cet après-midi et j’ai de la route à faire…
      - Pff… Souhaite-moi bonne chance Sonia.
      - Bonne chance mon amour.

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      - Hmm… Oui ?
      - Arrête de trembler Vladimir. Je vais finir par croire que tu es un enfant battu. Si tu t’envoies en l’air avec Sonia, sois un homme et assume un peu.
      - Mais…
      - Tu crois vraiment que je ne le saurais jamais ? J’ai été jeune avant toi…
      - Ah bon ? Tu as été jeune ?
      - Ne te moque pas de moi jeune homme…
      - Tu vas le dire à papa et maman ?
      - Je devrais tu crois ? Ou vaudrait-il mieux que je leur dise que tu as donné la bague de fiançailles familiale à Sonia ?

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      - … Je… Moi qui croyais que je pouvais lui faire confiance.
      - Albrecht ne m’a rien dit. Je l’ai entendu au manoir, au même titre que pour tes séances d’anatomie avec ta petite copine.
      - (soupir) Je suis grand, je fais ce que je veux.
      - Certes.

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      - Une minute jeune homme. Je n’ai pas fini. Ça ne sert à rien de te réfugier sur ton piano. Est-ce que tu te protèges au moins ?
      - Tata, c’est gênant là !
      - Si tu trouves le sujet « gênant », alors tu es loin d’être prêt pour l’amour Vladimir. Il n’y a rien de gênant là-dedans.
      - Qu’est-ce que tu en sais ?
      - En plus de mégère, je vais me faire traiter de vieille fille maintenant ?
      - Je fais ce qu’il faut. Ça te va ?
      - Tant que Sonia et toi ne fichez pas votre avenir en l’air en ayant un enfant trop tôt, oui ça me va. Se protéger est autant ta responsabilité que la sienne. Ne l’oublie jamais.
      - C’est bon, j’ai compris. La leçon est finie ?

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      - Pour toi, c’est une leçon ? Je me préoccupe de toi Vladimir.
      - A d’autres. Tu n’aimes personne…
      - C’est vraiment là ce que tu penses de moi ?
      - …
      - Je préfère encore m’en aller que d’entendre ça…

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      - Je… Attends, tata. Reviens ! Je… Je ne voulais pas dire ça…

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      - Qu’est-ce que je vais pouvoir faire en attendant que Vladimir discute avec sa tante ? Hmm… Qui c’est qui tente de joindre mon Vladimir sur skype à cette heure ? Lucy Westenra… C’est qui cette greluche ? Il est hors de question qu’une fille quelconque touche à mon futur mari. Et je vais bien te le faire comprendre. Non mais…

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      - N’empêche, son nom me dit quelque chose… Mais oui ! On a étudié Bram Stocker cette année en cours. C’était une victime du comte Dracula. Se pourrait-il qu’elle soit une vampire ? Bon, voyons voir « Tu es une enfant de Dracula ? »
      - « Tu dois déjà le savoir. Ta tante et mon papa sont amis depuis très longtemps »
      - « Je ne suis pas Vladimir. Mais sa petite amie, Sonia ».
      - « Enchantée Sonia. Miss Westenra. Lucy Westenra. Je voulais parler à Vladimir. J’ai besoin d’une information importante »
      - « Si c’est le numéro de mon petit copain, tu peux toujours courir »
      - « Je cherchais plutôt les coordonnées d’Albrecht Faust. J’en ai besoin pour parler du rituel. Il y a des choses que je n’ai pas vraiment comprises. Seulement, mon père refuse qu’on soit mis en contact. Je ne sais même pas pourquoi… »

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      - « Attends, je vais chercher ça pour toi dans l’ordinateur de Vladimir ».
      - « Oh merci ! Je te revaudrai ça. Tu pourras me demander tout ce que tu veux ! Sauf une transformation en vampire. Ça, je ne peux pas. Papa me l’a interdit »
      - « Tu ne me dois rien. Alors, voilà son numéro de portable. Ça, c’est le numéro de téléphone de sa maison. Et ça, c’est son e-mail et son skype ».
      - « Merci Sonia. Tu auras bien mérité ton joli mariage dans ta belle robe rouge plus tard ! Pensez à m’inviter Vladimir et toi. J’aime bien les mariages »
      - « Comment tu sais que je veux me marier dans une robe rouge ? »
      - « Parce que je l’ai vu. Je suis médium »
      - « Vladimir et moi, on aura des enfants ? »
      - « Là-dessus, je ne dirai rien. C’est une règle de médium. On ne parle pas de maladie, de mort ou d’amour. Afin d’éviter d’interférer et de faire des bourdes sur les plans prévus par l’Univers. Tu verras bien ce que l’avenir vous réserve. Encore merci Sonia. Je te laisse. Je dois retourner sur les planches. Bye Bye ! »

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      - Tiens, après skype, un texto maintenant. Oh Vladichou, tu aimes tellement Lucifer que tu as une coque avec lui dessus. Je suppose que cette teigne doit être entrain de terroriser les autres chats du voisinage comme il est là. Bon, voyons voir qui c’est.

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      - « Hey Bro, c’est moi. Ce soir, on sort avec la bande à l’Outre-Tombe à Forgotten Hollow. Pour une fois, laisse tomber tes théories sur les trous de ver et vient te marrer avec nous. Ça te fera du bien. Emmène Sonia. PS : D’ailleurs, Sonia, je sais que tu liras ce message avant Vladi re PS : dis bien à ton mec qu’il décide de faire le gentil fiston ou de sortir, l’équation sera la même. Il finira par faire un tour à l’Outre-Tombe ce soir » Comment il pouvait savoir que j’allais lire le texto. J’ai compris la … euh attend « Hé oui Sonia, c’est moche de lire les messages destinés à autrui ». Brr, ce garçon est très charmant, mais il fait flipper. J’espère pour Luna qu’il vaut le coup au lit, parce qu’il est vraiment étrange, même pour un éveillé.

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      - Une sortie en boîte ? Oh oui, j’en rêve ! Mais… Vladimir ne prendra jamais le risque de sortir au nez et à la barbe de ses parents. Il est bien trop élevé pour ça. Hmm… Tant pis, je sortirai sans lui. Il est temps de sortir ma jolie robe rouge fétiche et de tester mes pouvoirs.

      L’éruption solaire, Oasis Spring

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      - Oh Gunther. C’est magnifique.
      - C’est juste un petit restaurant de province ma douce.
      - Tu veux rire ? Ça fait tellement longtemps qu’on n’avait plus fait une sortie rien que tous les deux. Même un petit bouiboui au fin fond de Selvadorada me paraîtrait luxueux tant que je suis avec toi.
      - Ah Selvadorada. Que de souvenirs dans cette jungle hostile.
      - Dommage que nous soyons trop vieux pour y retourner.
      - Je me suis dit que ça nous ferait du bien de prendre du temps pour nous et de profiter après cette journée à l’hôpital… Meinhard m’a assuré que cet établissement valait le coup.

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      - Tu prends des conseils chez Meinhard toi maintenant ?
      - Il est normal que je m’intéresse au nouvel homme de ta sœur. Je suis assez surpris qu’elle ait porté son choix sur lui.
      - Je ne pense pas qu’elle ait choisi. De toute façon, ma sœur a toujours été sensible au charme des Faust. Enfant, elle était amoureuse de Cornélius. Je la taquinais souvent là-dessus. Elle ne jurait que par lui.
      - Je l’ignorais.
      - En même temps, ma sœur est très secrète sur sa vie amoureuse. Quoiqu’il en soit, ce restaurant est parfait. Sauf pour ton régime mon amour.
      - Mon régime ira se faire voir un moment.

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      - Si j’avais su, je me serais habillée chic.
      - Tu es toujours chic ma chérie. En toute circonstance. C’est ce qui m’a plu au premier regard chez toi.
      - Nous avons eu la chance de faire un mariage d’amour. J’espère que notre fils est parti pour en faire autant.
      - C’est un homme maintenant. Il sait ce qu’il fait Cornélia. Ne t’inquiète pas outre-mesure pour lui.
      - Je suis sa mère. C’est normal que je m’inquiète. Et je m’inquièterai jusqu’à mon dernier souffle.
      - Oui et aucune fille sur terre ne sera jamais assez bien pour lui. Quoiqu’elle fasse ou dise.
      - C’est pour me faire la morale sur mes relations avec Sonia qui tu m’as emmenée au restaurant ?

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      - Faut-il avoir besoin de discuter pour t’emmener quelque part ?
      - Je t’aime Gunther et je t’aimerai toujours, malgré que tu ne sois pas le plus attentionné et démonstratif des hommes. Je sais donc que tu as une idée derrière la tête. La preuve : le restaurant est vide. Alors soit c’est un restaurant piteux où on risque de ressortir avec une intoxication alimentaire, soit tu as payé pour avoir le restaurant pour nous tout seul un moment.
      - Je… A vrai dire, j’avais besoin de parler tranquillement de certaines choses avec toi, loin de la maison et des oreilles indiscrètes.
      - Tu te méfies de ma sœur et de ton fils ?
      - Pas du tout, mais il y a des choses que j’aimerais dire à ma femme, et à elle seule.
      - Je t’écoute…
      - J’ai pris contact récemment avec Jacques Beaumont pour qu’il me mette en relation avec le meilleur notaire de la région.
      - Un notaire ? Tu veux… vendre la villa Ophélia ?
      - Non, pas du tout. C’est l’héritage de Vladimir. Il en fera ce qu’il voudra plus tard, quand la demeure lui appartiendra. Si j’ai appelé le notaire, c’est pour régler les derniers points de mon testament.

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      - Oh non chéri. Je t’ai déjà dit que je ne voulais pas parler d’un sujet aussi morbide.
      - Nous sommes nécromanciens ma douce. Le morbide fait partie de notre vie.
      - Ce n’est pas pareil. Notre don peut permettre autant de maudire que de guérir.
      - Alors, tu dois savoir que la mort sera bientôt une étape incontournable pour l’évolution de mon âme.
      - Gunther…
      - Cornélia. Je suis malade depuis longtemps… Bien trop longtemps. Mon foie va finir par me lâcher. Tu le sais très bien. Je souffre horriblement depuis des années. Ça ne peut plus continuer. Si ça ne tenait qu’à moi, j’en aurais déjà fini avec tout ça. Mais à chaque fois, je culpabilise en me disant que je ne peux pas vous laisser Vladimir et toi.

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      - Je suis égoïste de vouloir que tu restes près de moi.
      - Bien sûr que non. C’est humain Cornélia. On aimerait tous garder près de soi les gens que l’on aime. Je n’ai pas peur de la mort ma chérie. Ce n’est qu’un passage. Désagréable à passer certes, d’autant plus dans mon cas, mais j’ai des tâches qui vont m’attendre de l’autre côté. Je veillerai toujours sur Vladimir et toi. Au besoin, je laisserai un message à Meinhard ou à Albrecht. Je suis certain qu’ils se feront un plaisir de venir vous les rapporter.
      - Tu as prévu quoi dans ton testament ?
      - Rien de moins que ce dont on a déjà tenté de parler. Tu auras l’usufruit de la villa Ophélia jusqu’à la majorité de Vladimir. A ce moment-là, la villa lui revient, à condition seulement qu’il prenne soin de toi.
      - Pourquoi as-tu ajouté cette clause ? C’est évident non ?
      - Vu tes relations avec ton fils pour le moment, j’ai tout de même des craintes à ce niveau. Il faut que tu fasses des efforts ma douce. Il faut que tu laisses Vladimir vivre un peu.
      - C’est toi qui me dis ça.
      - Je me rends compte à présent qu’on lui en demande trop. C’est juste un jeune homme de 15 ans. On devrait parfois le laisser s’amuser et faire ses propres expériences, au lieu d’être toujours sur son dos comme on le fait.
      - (soupir) Pour moi, c’est encore mon petit garçon.
      - Il le sera toujours. Cependant, il n’a plus besoin de nous de la même manière.

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      - Gunther,… si tu n’es plus là, qui va nous défendre si l’Ordre se met à nous attaquer ?
      - Cornélia, tu es une incroyable nécromancienne. Je ne doute pas que tu ais les capacités pour te défendre. Et ta grande sœur se fera certainement un plaisir de veiller sur tes arrières, comme elle l’a toujours fait.
      - Et Vladimir. Il est incapable de…
      - Vladimir s’en sortira très bien avec son pouvoir.
      - Mais il ne peut pas se défendre avec ça !
      - Tout ira bien Cornélia. L’Ordre n’aura jamais la peau de la famille Gothik, je te le garantis. Mais pour ça, il va falloir faire confiance à Vladislaus. A ma mort, promets-moi que tu vas te rapprocher de lui et des autres éveillés.
      - Je…
      - Chérie, s’il te plaît. C’est en étant soudés que nous nous en sortirons. Pas en restant les uns et les autres chacun de notre côté.

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      - (sanglots) Je te le promets.
      - Cornélia… Je… Je ne sais pas quoi dire.
      - Alors, fais comme d’habitude et ne dis rien. Ne dis rien…

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  • Succession (2)

     

    Manoir de Vladislaus Straud, Forgotten Hollow

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    - Pourquoi nous as-tu fait venir Vladislaus ? J’ai du travail figure-toi.
    - Désolé de vous faire déplacer mes amis. Je pense qu’il est plus que temps de parler de certaines affaires.
    - Tu ne savais pas en parler à Lucien ce matin ? Je sais qu’il est passé chez toi avec son grand ami Cornélius… Il aurait pu me faire un rapport détaillé.
    - Disons que ces affaires ne les concernent pas directement. Je ne préfère pas les mettre au courant tout de suite.
    - Oh non… Tu en es encore à parler de succession ?
    - Pourquoi tu lui demandes son avis ? Tu sais comment ça a fini la dernière fois.

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    - Ambrosius… si tu ne veux pas rejoindre l’autre côté plus tôt que prévu, je te sommerai de ne rien dire sur mon fichu caractère.
    - Quand je disais que tu avais un côté médium. Je n’ai même pas eu besoin de parler. Tu as deviné tout seul.
    - Tu la vois ma main là…
    - Hmm oui, pourquoi ?
    - Puisque tu es médium, tu dois deviner qu’elle risque de s’abattre sur ta vieille gueule si tu n’apprends pas à la boucler !
    - Les années ne t’ont pas rendu moins susceptible à ce que je vois.
    - J’ai dit quoi !
    - Au fond de toi, tu sais que tu ne le feras pas. Tu m’aimes bien. Tu ne veux juste pas l’avouer.
    - Je peux toujours me contenter de te faire voler à travers la pièce si l’envie m’en prend.
    - Ah… Je préfère encore la gifle dis comme ça.

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    - Antoine, pour une fois dans ta longue vie, je te demanderai d’être raisonnable.
    - Quand est-ce que je n’ai pas été raisonnable Vladislaus ? Dis-moi… Tu as fait pression pour que je laisse le vignoble à mon jumeau, alors que je le méritais autant que lui. J’ai dû déménager aux États-Unis, parce que c’était la seule façon d’arrêter cette guerre stupide entre lui et moi. J’ai dû repartir de zéro au moment où ma femme m’a quitté pour rejoindre l’autre côté… Alors excuse-moi Vladislaus, mais s’il y a un Beaumont qui a été raisonnable, c’est bien moi. J’espère que cette pourriture d’Auguste est mort à l’heure qu’il est.
    - Antoine voyons…
    - De toute façon, si c’était le cas, je le sentirais. C’est mon jumeau. Il doit être comme moi. Une mauvaise herbe qui ne veut pas crever…

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    - On dirait que tu deviens de plus en plus sensé en vieillissant. Oh maintenant il fait la tête. Arrête, tu vas avoir encore plus de rides à force de te renfrogner comme ça.
    - Antoine… Tu es trop âgé et tu le sais. Pourquoi ne pas laisser la gestion du groupe et profiter de ta retraite avec ton fils et ton petit-fils.
    - Il serait encore plus sur le dos de Lucien et Jacques tu veux dire.
    - Toi, ta langue bien pendue n’a pas pris sa retraite à ce que je vois. J’ai beau te menacer, tu t’en fiches royalement. Tu continues…
    - J’ai toujours tenu ça de ma mère, paix à son âme. Ne me regarde pas comme ça, tu sais que c’est vrai. Tu es toujours sur leur dos.
    - Bien sûr ! J’ai bâti ce cabinet d’avocat de mes mains, avec la moitié de mon héritage. Si je n’étais pas là, ce serait déjà la faillite.
    - Tu exagères…
    - Bien sûr que non…
    - Et mauvaise foi en plus de ça. J’espère bien que tu seras le seul et unique Beaumont à être aussi imbuvable.
    - Je suis comme ça. Je pensais que vous vous étiez fait une raison depuis le temps. Ce n’est pas à mon vieil âge que je vais changer...

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    - Je suis curieux de savoir qui de Cornélius ou Lucien tu comptes mettre à ma place.
    - Aucun des deux.
    - Pardon ?
    - Je vois que seul Antoine a réagi. Tu n’es donc pas surpris Ambrosius.
    - Pas le moins du monde.
    - Je ne te suis pas Vladislaus.
    - Tu ne devines donc pas mon ami ?
    - Je me serais attendu à ce que tu proposes la charge aux Faust, mais à aucune des deux familles ? Là, j’avoue que je ne vois pas où tu veux en venir. Pourquoi ne pas choisir Cornélius ? Il est brillant et charismatique. Ça ne me gêne aucunement si cette charge incombe à une autre famille. Les Beaumont ne sont pas les maîtres du monde. J’ai peut-être mauvais caractère, mais pas au point de nier les qualités d’autrui.

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    - Si je ne me trompe pas dans mes impressions, Vladislaus le trouve trop fourbe.
    - Je suis désolé Ambrosius si ça te froisse.
    - Pas le moins du monde. Ce n’est que la juste réalité. Je sais comment est mon fils.
    - Et Lucien est trop impulsif… Si jamais on devait avoir une réunion avec l’ordre, je sais d’avance que ce serait une catastrophe. Il prend toujours tout au premier degré ou alors, il comprend ce qu’il veut bien comprendre. Résultat : il n’y a personne de capable pour prendre ma suite.

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    - Tu penses à la même chose que moi Ambrosius ?
    - Je vois très bien même. Par contre, je ne suis pas certain qu’Antoine soit prêt à l’entendre.
    - Ne me regardez pas comme ça… Allez-y, ne prenez pas de gant. Avec un peu de chance, l’annonce de Vladislaus me provoquera une crise cardiaque et je pourrai rejoindre de l’autre côté mon épouse morte trop tôt… Depuis le temps que j’attends…
    - Vladislaus ? Je te laisse le soin de lui annoncer ce que tu as en tête. Si c’est moi qui lui dis, je vais voler à travers la pièce.

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    - Antoine, j’aimerais donner la charge aux plus jeunes.
    - Meinhard ou Jacques ? Mais enfin, ce sont des gamins ! Tu es devenu complètement fou ma parole. Tu as besoin d’hiberner, et d’urgence, pour te remettre les idées en place.
    - Finalement, il l’a plutôt bien pris. Tu avais tort d’avoir peur.
    - Les plus jeunes… non mais j’aurai tout entendu. Ces deux gamins n’ont pas l’étoffe d’un chef.
    - Et Jahia et Agnès ?

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    - Des femmes à la tête de notre groupe ? Et encore quoi ! Je préfère encore retourner de l’autre côté plutôt que de voir ça !
    - Ce que tu peux être rétrograde. L’une et l’autre ont les qualités pour diriger le groupe.
    - J’ai déjà proposé cette tâche à Jahia, mais elle se trouve trop douce pour s’imposer. J’ai eu beau lui dire qu’il n’y avait aucune forte tête pour lui mettre des bâtons dans les roues, elle est restée sur sa position.
    - Hmm… parce que les fortes têtes ne sont pas encore nés tu veux dire… Ne me regardez pas comme ça. Je dis juste que les futurs garç… euh enfants vont être plutôt rebelles. Bon, oubliez. Faites comme si je n’avais rien dit. Tu peux continuer Vladislaus.
    - Quant à Agnès, ce n’est un secret pour personne qu’elle hait l’ordre et toutes les règles imposées par eux.
    - De toute façon, moi vivant, aucune femme ne me dirigera, je vous le garantis !

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    - Si vous voulez l’avis d’un médium, …
    - Justement, on ne le veut pas...
    - (silence)
    - Oui bon, vas-y…
    - Si vous voulez mon avis de médium, je vous dirais de choisir Jacques.
    - Tu pourrais parler en faveur de ton petit-fils et tu veux mettre le mien ? Jacques n’a pas la carrure ! Il n’a déjà pas la carrure pour être un Beaumont…
    - Et voilà qu’il recommence… Tu es dur avec lui.
    - Pas du tout ! C’est une larve ! Il est mou, toujours la tête dans la lune, à penser à ses pinceaux. En prime, il est romantique cet imbécile ! En deux mots, il est mièvre et pleurnichard.
    - Jacques est sensible, pas pleurnichard.
    - S’il est sensible, c’est un faible, point ! La vie ne fait pas de cadeaux aux gens sensibles.
    - Tu dis n’importe quoi. Au lieu de voir des défauts là où il n’y en a pas, concentre-toi plutôt sur ses qualités. C’est un bon illusionniste, il a une bonne culture magique et il a une espérance de vie supérieure à celle de mon petit-fils.
    - L’âge te fait délirer. Jacques est plus âgé. Et gentillet comme il est, il ne risque pas d’avoir mon espérance de vie.
    - Bien sûr qu’il est plus âgé, mais Meinhard va fusionner un jour avec Méphistophélès. Notre malédiction use notre corps. Meinhard est petit et chétif. Je ne sais pas combien d’années il tiendra, honnêtement.

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    - Tu me prends de cours Ambrosius. Je voulais choisir Meinhard.
    - Pourquoi ?
    - Il est intelligent, diplomate et avisé. C’est un excellent ritualiste de surcroît. Il a beaucoup à apporter au groupe.
    - Peut-être, mais être un éveillé est un poids pour lui. Lui donner une telle responsabilité ne serait pas lui rendre service. Sans compter que si tu lui donnes cette charge, il aurait encore plus son père sur le dos qu’il ne l’a déjà.
    - Je suis certain que tu pourrais raisonner ton fils.
    - Cornélius, se calmer ? Il a toujours été exigeant et il faudra l’user comme ça. Tout ce que je sais, c’est qu’il ne tient pas ça de moi, ni de Livia.
    - Tu as toujours été laxiste avec lui, voilà le problème. Et ta femme l’a trop couvé… C’est un fils à maman pourri gâté.

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    - Il serait plus juste de dire que c’était un expert en bêtises en tout genre, en couple avec ton fils.
    - Ne me rappelle pas à quel point j’ai honte de ma propre descendance. Lucien m’a fait peur à l’époque. J’ai cru qu’il était amoureux de Cornélius. Ça aurait été la honte suprême pour la famille Beaumont.
    - Arrête de dire n’importe quoi… ça te va mal.
    - Moi vivant, il n’y aura pas de fillette chez les Beaumont, je vous le garantis !
    - (soupir) Antoine. Je crois qu’il faut que je te dise quelque chose…
    - Oh non… Jacques ? Je le savais…
    - Pas du tout… Jacques aime les femmes. C’est juste qu’il veut trouver LA femme. Les autres ne comptent pas. Par contre, arrivé aux arrières-arrières petits enfants de Jacques, je te conseille de te réincarner loin de cette famille. Les mœurs changent.
    - Bon sang… ça me donne envie de pleurer rien que de savoir ça…
    - Mon fils et ma fille aiment les personnes des deux sexes et ça ne m’a jamais posé problème Antoine.
    - Tu veux rire Vladislaus ? Lilith t’a toujours ramené des gendres…
    - Certes, mais Caleb n’a jamais fait de distinction. Quand il aime, il ne fait pas attention si c’est un homme ou une femme. Tant qu’il est heureux, ça me convient aussi.
    - Grand bien t’en fasse Vladislaus… Tu es certainement plus sage que moi, et moi trop rétrograde.

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    - Écoutez, si je vous ai fait venir, c’est pour une question très simple. Je vous laisse un choix entre les deux propositions. Qui de Meinhard et Jacques doit mener les éveillés ?
    - Je t’ai dit ce que j’en pense et je reste sur ma position. Si j’étais toi, je choisirais Jacques.
    - Antoine ?

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    - Tu me demandes de choisir entre la peste et le choléra en gros…
    - …
    - (soupir) ça m’en donne mal à la tête. Faites comme vous voulez. Je m’en lave les mains. Ne venez pas pleurer si ça se passe mal. Je vous aurai prévenu…
    - Écoute Vladislaus, si tu choisis Jacques, ce sera tout bénéfice. Et pour lui, et pour mon petit-fils. Crois-moi. Ce choix finira un jour par les réconcilier tous les deux.

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    - Alors, je crois qu’on est tombé sur un accord. A partir de la prochaine réunion, Jacques deviendra le chef des éveillés.


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    •   24.2 Le loup dans la bergerie (2)

      Domaine Beaumont, Newcrest

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      - Et voilà ma petite Lune.
      - Oh, ce château est joli ! Tu as bien fait de nous faire descendre un arrêt plus tôt. Comment tu as deviné que j’aimerais bien ? Tu es un amour !
      - Nous sommes arrivés… C’est chez Jacques ici.
      - Mais c’est énorme !
      - Luna, tu habitais une villa avant de te retrouver chez moi ? On ne peut pas dire que ce soit petit non plus.
      - J’ai toujours aimé les grandes demeures. Mon rêve serait de vivre dans un château.
      - Ah… Tu aurais dû choisir Junior alors. Ce n’est pas avec mon futur salaire de prof que je pourrai acheter un château. Je peux t’offrir pleins de choses, sauf ça.
      - Ce n’est pas grave. Ce n'est qu’un rêve.
      - Quand on a des rêves ma petite lune, il faut travailler pour les réaliser. A défaut d’y arriver, ça rend la vie encore plus extraordinaire.

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      - C’est quoi ton rêve ?
      - Lequel ? J’en ai pleins.
      - Le plus grand de tous.
      - Je pense que le mien ne va pas t’intéresser.
      - Dis toujours.
      - Je veux vivre éternellement pour profiter chaque jour de la vie sur ce plan.
      - Tout le monde aimerait vivre éternellement chouchou.
      - Peut-être, mais la majorité des gens finiraient par vouloir mourir, rongés par l’ennui. Moi, je ne m’ennuie jamais ! J’ai toujours quelque chose à faire ou à apprendre.
      - Si c’est ce que tu veux, tu pourras toujours demander une transformation. Mais je t’avoue que l’idée d’avoir un petit ami vampire ne me…
      - Tu ne voudrais pas, c’est ça ?
      - Je ne sais pas.
      - L’ordre me le refuserait de toute façon. Tu les as déjà vus accepter une demande de mutation motivée ? Et toi, c’est quoi ton rêve ? En dehors de la vie de château.
      - J’aimerais devenir vétérinaire pour m’occuper des animaux.
      - C’est super ça. Je peux t’aider à avoir d’excellentes notes si tu veux dans les matières requises pour intégrer la meilleure école.

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      - Mais j’ai déjà des B partout.
      - Un B, ça ne suffit pas. Il faut des A pour intégrer les meilleures universités.
      - Je ne veux pas la meilleure. Je veux étudier là où toi tu iras.
      - S’il n’y avait pas de cursus vétérinaire à San Myshuno, tu aurais vraiment fait autre chose ?
      - Oui.
      - Et pourquoi ça ?
      - Parce que je t’aime et que je veux être tout le temps avec toi.
      - Luna, même par amour, tu ne devrais jamais sacrifier ce qui te fait vraiment envie.
      - De toute façon, nous ne sommes pas encore en terminale. J’ai le temps d’avoir de meilleures notes.
      - Plus tôt tu auras d’excellentes notes dans ton dossier, mieux ça sera.
      - Je ne savais pas que ton père était si exigeant avec toi.
      - Il ne l’est pas du tout, au contraire. C’est moi qui le suis envers moi-même, c’est différent. Et je n’en attends pas moins des autres.
      - Ah bon ? Mais… Tu as toujours été si adorable pendant nos cours de magie.

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      - Comment te dire ça sans que tu le prennes mal…
      - Prendre mal quoi ?
      - Tu risques de me faire la tête si je te dis la vérité.
      - Tu n’aurais pas osé me cacher que j’étais nulle quand même ?
      - Oh non, tu n’es pas nulle du tout. Sinon, je n’aurais même pas pris la peine d’enchaîner les cours, même si j’avoue que c’était bien pratique pour te faire la cour.
      - Tu m’as appris la magie juste pour me faire la cour ?
      - Ce n’est pas ce que j’ai d…
      - Tu es trop mignon ! Toujours à me faire plaisir. Je ferai des efforts pour ne plus être nulle.
      - Mais je n’ai pas dit que tu étais n…
      - Au prochain cours, je te demanderai de ne plus prendre de gants avec moi.
      - Tu es vraiment certaine ?
      - Oh oui. Tu es si mignon. Ça se passera très bien.
      - Tu l’auras voulu j’ai envie de dire. Si après ça, tu es encore avec moi, c’est que tu n’es pas courageuse, mais complètement barge.

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      - Bon allez, on va entrer. Si on traîne trop, on va rater le prochain tram pour San Myshuno.
      - Oh mais on a le temps. Il est tôt.
      - Le temps qu’Ana déjeune et que je passe chercher un truc dans la bibliothèque de Jacques, crois-moi, ça sera tout juste.
      - Tu vois ça aussi avec ton don ?
      - Non, ça, c’est du calcul. Si je me reposais uniquement sur mon don, autant dire que je n’irais pas loin. Le jour où j’entrerai dans la passe où je ne percevrai plus rien, je serai perdu après.
      - ça peut vous arriver de ne plus rien percevoir ?
      - Ça arrive à quasiment tous les médiums. Et ce n’est pas parce que je suis un éveillé que je suis à l’abri de ça.

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      - Honorine, on peut entrer ?
      - Mais bien sûr. Doux Jésus, Albrecht, mon petit !
      - Quoi ?
      - Qu’est-ce que tu es devenu grand !
      - Pas plus que la dernière fois où tu m’as vu.
      - Je ne m’y habituerai jamais. Pour moi, tu es encore un petit garçon.
      - Si c’était le cas, tu aurais un Charlie adolescent à gérer.
      - Ne me rappelle pas de mauvais souvenirs.
      - Tu vois. C’est très bien que je sois grand.
      - Vu sous cet angle.
      - Ana n’est pas encore levée ?
      - Je l’ai appelée pour prendre le petit-déjeuner. Elle va descendre.

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      - ça se passe bien pour Ana ici ?
      - Très bien. Quelle jeune fille délicieuse ! Monsieur Charles a tellement de chance de l’épouser. Dommage que ce ne soit pas par amour.
      - Ah ça, c’est l’histoire des éveillés. Ça changera peut-être un jour.
      - J’espère pour vous. Même si… ça va paraître égoïste, mais j’espère secrètement qu’ils finiront par s’aimer.
      - Il y a Lilith… C’est mort Honorine. Il l’aime vraiment.
      - (soupir) J’aurais tellement voulu voir un petit courir ici à nouveau. Les enfants amènent tellement de joie et d’amour.

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      - Charles ne veut pas de gamin. Pas faute de lui répéter qu’il serait super comme père, mais c’est une tête de mule.
      - C’est ce que je n’arrête pas de lui répéter aussi. Pas d’enfants ; Pas d’envie de reprendre le domaine à la mort de son père. Je me demande ce que cette bâtisse va devenir.
      - Au pire, je demanderai à Charlie de me la donner. Luna rêve de la vie de château.
      - Tu crois qu’il dirait oui ?
      - Ne rêve pas ma petite lune. Un jour, il finira par comprendre qu’il a un héritage dont il doit prendre soin.
      - J’espère que tu as raison Albrecht.
      - J’ai toujours raison.
      - Ne restez pas debout. Venez vous asseoir les enfants. Si vous avez faim, servez-vous.

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      - Ah, je crois que mademoiselle Anastasia descend.
      - Cool, comme ça, on ne sera pas en retard. Une raison de moins pour que Charlie râle.
      - ça a l’air délicieux Honorine.
      - Sers-toi Luna. C’est fait pour être mangé. Si vous avez soif, il y a du jus d’orange frais, du lait, du thé ou du café. Mademoiselle Anastasia ? Mademoiselle Luna et Monsieur Albrecht sont arrivés.
      - J’arrive.
      - Monsieur ? Han nan, je viens de me prendre un de ces coups de vieux.
      - Profite que tu n’aies pas encore la majorité. Parce qu’à partir de ce moment-là, ce sera toujours monsieur.
      - D’ici là, tu seras à la retraite et j’espère que Jacques ou Charlie auront réussi à te virer le vouvoiement. Je suis suranné, mais ça, c’est vraiment trop vieux jeu. Ça fout une distance entre les gens je trouve.

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      - Coucou Luna ! Bonjour Albrecht.
      - Tu peux m’appeler Al tu sais. Tout le monde m’appelle Al ou Faust. Au choix, selon leur degré de sympathie envers moi. J’espère que tu feras partie des rares personnes à m’appeler Al. Ça voudrait dire que tu m’aimes bien malgré que je sois barré et toi, tu auras une chance d’être dans la catégorie des gens que j’aime bien.
      - Il se passe quoi quand on fait partie de la catégorie des gens que tu n’aimes pas ?
      - Je ne déteste personne. Soit je t’aime bien, soit tu m’indiffères. Auquel cas, ta vie ou ta mort m’importe peu.
      - Et il se passerait quoi si tu détestais quelqu’un ?
      - Vous voulez vraiment que je réponde à ça ? Moi je veux bien, mais je crois que ça risque de plomber l’ambiance.

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      - Sinon, ça se passe comment chez les châtelains ?
      - ça va. Je passe mon temps en faisant du piano et en lisant.
      - Mademoiselle Anastasia joue très bien d’ailleurs. Un vrai régal. Monsieur Jacques en a même retrouvé un peu le sourire.
      - C’est bien ça. Jacques est bourru, mais sympa. Ça me fait plaisir que quelqu’un lui rende le sourire.
      - Pour être bourru, il l’est. Je vois mieux de qui Charles tient. Il m’a piqué une crise quand je suis venue le voir dans la bibliothèque. Je voulais juste lui demander si je pouvais avoir accès aux partitions de piano de sa femme. Et je ne parle même pas de Charles qui a passé son temps à me vanner au téléphone hier.
      - Quand il vanne, c’est qu’il accorde de l’importance à la personne. Tu devrais être contente.
      - Mouais…
      - Je sens que l’après-midi va être sport. Ah, tant que j’y pense, j’ai ceci pour toi !

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      - Tu l’as retrouvé ? Oh merci !
      - De rien. Maintenant, faut qu’on parle honoraires.
      - Tu veux que je te paie ?

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      - Il te fait une blague Ana, il n’est pas sérieux. Dis quelque chose Al. Tu me mets le doute.
      - Bah oui, tu ne me dois rien. C’est qu’elle marche en plein dedans. Ça va être trop marrant de te vanner, je le sens.
      - Il était où ?
      - En-dessous de l’oreiller, là où tu as dormi chez tonton Vlad.

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      - Dracula aurait pu te le rendre s’il avait bien voulu m’écouter. Mais il a préféré me snober. Quand je lui ai répondu qu’un Faust ne se trompait jamais, il a osé me dire un truc du genre « il faut une première à tout ».
      - ça peut arriver à tout le monde de se tromper chouchou.
      - Ah non ! Je ne me trompe jamais. La honte sur le nom des Faust ne passera pas par moi. J’ai une réputation de famille à tenir.
      - Tu crois réellement que ton père t’en voudrait ?
      - Non, mais moi oui. Ils m’ont tous accueilli à bras ouvert, grand-père et arrière-grand-père compris, malgré ma nature de veilleur. Je me dois de leur faire honneur.

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      - Tu peux m’aider à l’attacher Luna ?
      - Bien sûr.
      - Merci. Je me sens mieux. J’aurais été tellement triste de le perdre.
      - Il est joli ce collier. Qui te l’a offert ?
      - Il appartenait à ma maman.

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      - C’est le seul lien que j’aie avec mes parents. Le souvenir de leur visage s’efface au fil des années.
      - Mais les sentiments restent. Un jour, tu pourras léguer ce souvenir à tes descendants.
      - Je suis mal partie pour ça je crois.
      - Tu serais étonnée de ce que l’avenir réserve comme surprises.

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      - En parlant de surprises, Al a un nouveau pouvoir !
      - Ah bon ? Charles ne me l’a même pas dit hier soir.
      - Peut-être parce que vous lui avez raccroché au nez avant qu’il ait pu en parler mademoiselle Anastasia.
      - Tu lui as raccroché au nez ? Mais il a fait quoi ?
      - Il est passablement énervant, voilà pourquoi.
      - C’est bizarre, moi je le trouve gentil. Hein Al, qu’il est gentil Charles. Chouchou ?

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      - Je crois qu’on a perdu le petit.
      - Il a l’air complètement dans la lune. Tu lui as fait quoi Luna ?
      - Moi ? Mais rien du tout. Je ne comprends pas. Il est bizarre depuis quelques jours.
      - Albrecht ?
      - Hmm… Vous disiez ?

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      - Al. Tu peux me dire ce qu’il se passe depuis mardi ? Tu es bizarre.
      - Je suis tout à fait normal.
      - Tu es toujours la tête ailleurs et … regarde, il y a un petit-déj’ de roi à table. Et tu ne manges rien !
      - Je n’ai pas faim.
      - Mais tu dévores à chaque repas d’habitude. Ce matin, tu n’as rien avalé du tout !
      - Dans la lune… Pas faim… On dirait bien les symptômes d’un homme amoureux.
      - Mais je ne suis pas amoureux !
      - Tu es bien amoureux de Luna non ?
      - Oui mais… Arrêtez de me regarder comme ça toutes les trois !
      - Je te trouve bizarre. Tu es comme ça depuis que tu as ton nouveau pouvoir. Pourquoi tu ne veux pas me dire ce qu’il s’est passé ?
      - Peut-être parce qu’il ne s’est rien passé…
      - C’est quoi son pouvoir ?
      - Son père m’a dit que c’était de… la projection de conscience. Voilà, je m’en souviens maintenant.

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      - Ça doit être tellement bien.
      - Non ce n’est pas bien. Ce nouveau pouvoir me complique la vie.
      - Tu devrais être content.
      - Je ne le suis pas.
      - Mais pourquoi ? Tu adores être médium. Je pensais que tu aurais aimé ton nouveau pouvoir.
      - Ce que je n’aime pas, c’est que je ne contrôle rien de ce que je ressens. De toute façon, je ne vois pas pourquoi j’en parle avec vous, vous ne pouvez pas comprendre.
      - Mais…
      - Honorine, je peux aller à la bibliothèque de Jacques ? Il m’a permis de lui emprunter un ou deux livres.
      - Bien sûr. Tu connais le chemin.
      - Pendant ce temps, finissez votre petit-dèj’. Après, on décolle.

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      - A un moment donné, il m’a fait penser à Charles à faire son susceptible et à jouer au petit chef. Je ne sais pas pourquoi…
      - J’aimerais tellement savoir ce qui ne va pas.
      - Qu’est-ce qui te fait dire qu’il y a un problème ?
      - Il est muré dans le silence. Habituellement, c’est une véritable pipelette.
      - Il y a autre chose qui a changé ?
      - Non, il est toujours aussi câlin et prévenant. J’ai dû faire quelque chose…
      - Ne te mets pas martel en tête Luna. Les hommes ont souvent besoin de régler leur problème en s’isolant.
      - Mais j’aimerais tellement l’aider.
      - Tu l’aideras en le laissant tranquille. Quand il ira mieux, tu retrouveras le garçon que tu as toujours connu.
      - Je l’espère…

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      Marre de ces questions constantes sur mon nouveau pouvoir. Qu’est-ce que ça peut faire l’endroit où j’ai pu aller ? Tout le monde veut le savoir. Ça ne changera rien au tourment qui me dévore le cœur et l’esprit. Je n’ai même pas voulu en parler à mon père et pourtant, je lui dis tout … ou presque. Quand je triche ou magouille, je préfère le garder pour moi. Mon père serait trop déçu. S’il y a bien une chose que je ne veux pas, c’est décevoir ma famille. La seule chose qui importe, c’est être la fierté de celui qui a été mon père deux fois sans le vouloir… Celui qui m’a aimé malgré tout et élevé contre vents et marées… Celui à qui je dois le jeune homme que je suis devenu. J’ai toujours crié haut et fort que je ne ressemblais pas à mes aïeuls, mais en pensant à une autre femme que Luna, ne serais-je pas entrain de devenir le séducteur que l’on attend que je sois ? Est-ce que mon père avait le cœur qui explosait à chaque fois qu’il rencontrait une conquête ? J’avais la tête pleine de questions. Je ne savais pas quoi faire. Les rares fois où ça m’arrive, j’ai besoin de parler à la seule qui pourrait trouver les mots ou me comprendre sans me juger. Ma maman de toujours : Elise.

      - Depuis quand c’est interdit de ne pas avoir faim ou d’être ailleurs… J’te jure m’man. Les femmes, parfois, elles se prennent la tête pour des broutilles. Ouais, j’sais, tu n’aimes pas que je t’appelle maman, mais c’est plus fort que moi. Tu resteras toujours ma maman, quoiqu’il arrive. Ça ne te dérange pas que je m’assois à ta place ? (pianote) On dirait que Jacques prend soin de ton piano. Il est parfaitement accordé. Je suppose que ça doit te faire plaisir.

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      Finalement, je n’ai pas su trop quoi dire, à part quelque chose de tellement évident.

      - Tu nous manques maman. C’est tellement triste que tu sois partie de l’autre côté. Tout le monde t’aimait tellement. Je t’aime tellement. J’aurais bien voulu rendre le même amour à ma mère, si elle m’avait laissé ma chance…

      Voilà tout ce que j’ai pu dire. Tout revient toujours à ma mère, Sybille. Alors que ce que je ressentais au fond de moi depuis quelques jours, ça ne concernait que moi. Comme si je m’interdisais de penser à moi en me dévouant tout le temps aux autres. J’aurais voulu dire à Elise que je me sentais un peu zarb’ depuis lundi soir. Enfin, plus zarb’ que d’habitude. Que je n’arrête pas de penser à Miss Lucy Westenra. Je devrais culpabiliser vis-à-vis de Luna, mais, au contraire, je me sens léger comme une plume et la tête dans le haut-astral.

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      Je la vois tout le temps dans ma tête, surtout le souvenir de ses yeux magnifiques, dans lesquels semblent être imprimé l’univers tout entier. Lors de la rencontre, j’ai eu l’impression de récupérer une partie de moi qui me manquait. Le pire, dans tout ça, c’est que… je l’aime. Ça paraît tellement con dit comme ça, de quelqu’un qu’on a vu que quelques minutes. Et pour aller plus loin dans le drama, en analysant tout dans ma tête durant les derniers jours, c’est que j’aime Luna aussi. L’amitié devenue amour contre l’amour infini. Lucy représente en tout point ce que j’attendais d’une femme, du moins physiquement. Après intérieurement, je ne pouvais pas me positionner. J’avais décidé que je ne chercherais pas à le savoir. Ni à la revoir, dans la mesure du possible. J’étais un Faust. J’avais un nom à perpétuer et c’était impossible en aimant un vampire. Jamais Luna ne devait savoir qu’une autre femme était dans ma tête. Jamais. Parce qu’elle ne pourrait pas comprendre qu’il était possible de se donner à deux personnes avec le même amour et la même intensité.

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      - Arrête de rêver Faust. Tu ne l’auras jamais cette femme. Elle est tellement belle qu’elle doit avoir une cour de mecs plus beaux les uns que les autres à ses pieds. Hey, salut Titus. Ça gaze depuis l’autre côté ? Faudrait que tu penses à faire un coucou à Jacques quand même. Je parie qu’il te sentirait à côté de lui. Tu lui manques beaucoup, et à Charlie aussi, mais chut… ne lui dit pas que j’ai cafté, sinon il va se fâcher. Je fais moins le malin depuis que monsieur fait de la télékinésie.

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      - Mais c’est mon certificat de naissance !

      Pour être plus précis, c’était celui de mon incarnation précédente : Celui d’Aymeric Beaumont. Enfin, Aymeric « Faust » devrais-je dire. Ce que je trouve extraordinaire, c’est que Jacques en ait créé un, vu que techniquement, je ne suis jamais né. Je me demande s’il a su que je n’étais pas vraiment son fils. Je trouve ça mignon qu’il ait gardé ça. Jacques a toujours été bourru et taiseux, mais il a vraiment un côté sensible très touchant. J’avais beau être médium et avoir l’avantage de parler à qui je veux, je savais qu’il me manquerait. Le manque de contact physique avec les personnes aimées est toujours quelque chose de compliqué à combler. Et voilà que je me remettais à rêver à des considérations romantiques ou émotionnelles alors que j’avais un bouquin à chercher. Ce n’était pas Faust le hanteur que j’aurais dû choisir comme nom de veilleur, mais Faust, le gentleman émotif.

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      - Voyons voir si Jacques a fait une base de données de sa collection.

      J’aurais pu très facilement demander à un esprit. J’en ai toujours qui traînent autour de moi. Malgré tout, je ne voulais pas céder à la facilité. C’est un peu le piège du médium. Non pas celui de dépendre de leurs conseils ou informations, mais celui de se retrouver toujours dans le monde « des morts » et s’éloigner petit à petit du monde « des vivants ». Je n’avais surtout pas envie de tirer sur la corde. J’étais encore affaibli par ma bagarre avec Latifah.

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      - Un mec aussi carré et organisé que Jacques n’a même pas une base de données ? Ah bah, j’suis scié. Je le savais bien qu’on allait partir tout juste. J’ai sacrément bonne intuition mine de rien. Je vais devoir chercher par moi-même dans un bon millier de livres. Pff… Jacquot, tu abuses.
      - (murmure) Albrecht Faust…

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      Wow, c’était quoi ça ? Cette manifestation m’avait donné des frissons jusqu’à l’échine. Et je n’étais pourtant pas facile à impressionner. J’ai eu l’impression qu’on chuchotait directement à mon oreille, intimement, à sentir un souffle sur ma joue et pourtant, rien autour de moi. Juste la caresse du soleil et le souffle d’une brise d’été dans la pièce.

      - Je vais finir par croire que je suis trop fatigué et que j’imagine des choses. Pas l’ombre d’un esprit en vue. Je prends les livres et je me barre d’ici. J’suis peut-être un veilleur, mais ça, c’était flippant.

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      - Bon, ce n’était pas mon imagination. Ce qui est ici a fait tomber un livre par là-bas. Ok… j’ai compris. Je vais voir ce que c’est. Je ne me présente pas du coup, vu que tu sais mon nom. Enfin, si l’envie te prend de te montrer, n’hésite pas… Je ne mange personne.

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      - (souffle) Honorine, faut faire mieux la poussière que ça. « Encyclopedia Vampirica ».

      Si je vous dis que je n’étais pas étonné de trouver un tel ouvrage dans la bibliothèque des Beaumont, vous me croyez ? Les hommes de cette famille étaient connus pour leur amour des vampires, surtout celui de Lilith. Elle a fait tourner la tête de nombreux Beaumont. Ce qui n’était pas étonnant vu comment elle était belle. Enfin, si on aime ce genre là. Lilith était toute petite comme j’aime, mais elle était garçon manqué. C’était bien le truc qui me rebutait chez elle. Moi, j’ai toujours aimé les femmes au parfum d’enfance. Un goût d’innocence à savourer sans modération.

      - C’est gentil, mais ce n’est pas ce dont j’avais besoin. Ah, bah ils sont juste devant mon nez les autres. Allez, j’embarque celui-là en plus, ça me fera de la lecture. Je pense que Jacques ne m’en voudra pas pour un petit emprunt de plus.

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      - Je dois vraiment être crevé, voire limite mort. Je pensais avoir vu une silhouette, mais toujours rien.

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      - Houla, il est déjà cette heure-là. On va louper le tram si ça continue ! Si on arrive en retard chez Charlie, je vais en entendre parler durant des lustres.

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      - … Je ne sais pas qui tu es, mais merci pour les bouquins. Ça m’a évité de chercher. Par contre, la prochaine fois que tu m’épies comme ça, je te promets une chose. Je te chope et je te passerai l’envie de recommencer. C’est clair ? Sur ce, bonne journée.

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      - (rire) Au plaisir, Albrecht Faust.

     


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    •   24.1 Leloup dans la bergerie (1)

      Samedi 5 juin - Appartement de Mina Murray et Lucy Westenra, Londres

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      - Je suis content que tout se passe bien pour toi au cabinet. Votre appartement est magnifique, du peu que j’en vois.
      - Merci. On a fait au mieux pour faire cohabiter nos goûts.
      - Le quartier est bien ?
      - Il craint un peu, mais nous sommes des vampires. Autant dire que si des malfrats s’attaquent à nous, je crois que ça leur passera le goût de recommencer. Pour le moment, rien à signaler. On y a échappé par je ne sais quel miracle.
      - Avec la beauté de Lucy, ça tient du miracle, en effet. D’ailleurs, comment va ma petite étoile ?
      - Justement, c’est pour ça que je t’appelais…
      - Je me disais aussi que ce n’était pas de gaieté de cœur que tu viennes me parler après toutes ces années de silence. Quel est le problème ?
      - Lucy a disons eu un coup de foudre pour quelqu’un et j’ai peur qu’elle ne fasse une bêtise.
      - Un coup de foudre ? Qui est le mortel qui a osé approcher ma fille !
      - Tu n’es pas au courant ? J’aurais pensé pourtant.
      - Lucy ne me parle pas vraiment de ce genre de choses.
      - Tu devrais être au courant parce que son coup de foudre, c’est le jeune homme qui est apparu chez nous comme par magie lundi dernier.
      - Je ne te suis pas.
      - C’est un des éveillés de Vladislaus. Hmm… Ah oui, Albrecht Faust. Je me souviens maintenant.
      - QUOI ?!? Ah le sacripant !

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      - Le fieffé menteur ! Quand on lui a demandé ce qu’il avait vu durant sa projection, il nous a répondu qu’il avait été au cœur de l’Univers et qu’il en avait été bouleversé, le tout avec un air béat… avant de se renfermer comme une huître. Impossible de le faire parler plus avant.
      - Tu n’as pas lu ses pensées ?
      - J’ai bien essayé figure-toi ! Impossible de savoir ce qu’il y a dans sa tête. C’était totalement désagréable d’ailleurs. Je n’y ai trouvé que vide et noirceur. Plus jamais je ne recommencerai l’expérience. Ça s’est passé comment exactement quand il était chez vous ?
      - Il est apparu juste devant moi et je l’ai un tout petit peu…
      - Agressé ?
      - Oui… Je suis si prévisible que ça ?
      - Tu as toujours été sur la défensive. Il était comment ?
      - Plutôt avenant et bavard. Quand il me parlait, il n’y avait ni peur, ni timidité. Comme s’il me connaissait depuis un bail. Jusqu’à ce qu’il pose ses yeux sur Lucy.
      - Comment ça ?
      - Il en a perdu ses mots. Lucy aussi. C’est elle qui a brisé le silence en premier, tandis que lui est resté un moment impressionné. Depuis, Lucy a apprêté ses bagages pour te rejoindre aux États-Unis.
      - A ce point-là ?
      - Je t’avoue que ça me déboussole un peu. Je n’ai jamais vu Lucy changer ses habitudes ou faire quelque chose d’inconsidéré par amour. Enfin, comme je ne l’ai jamais vue amoureuse, je ne pourrais pas dire si c’est inhabituel ou la norme. Elle m’a dit que c’était l’homme de sa vie et qu’elle devait être avec lui. Et en plus, depuis cette rencontre, il y a le grand-père de ce garçon qui rôde à l’appartement régulièrement pour prendre le thé. Je ne le vois pas, mais c’est toujours aussi perturbant de voir Lucy parler « toute seule ».
      - Pourquoi de tous les hommes sur terre, et après toute une vie de mortelle et de vampire seule, a-t-il fallu qu’elle s’entiche de celui-là ? C’est une catastrophe !
      - Du coup, je fais quoi ? Parce qu’après le rituel pour réceptionner la goule chez nous, elle prend le premier avion pour te rejoindre. Elle m’a même dit « si tu ne viens pas, je pars sans toi, tant pis ».
      - C’est pire qu’une catastrophe. J’ai l’impression de devoir arrêter une apocalypse. Si elle a réussi à clouer le bec à ce gamin insupportable, elle va nous hypnotiser tous les autres ! Bon, je n’aime pas faire ça, mais c’est la seule solution.

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      - Tu vois où je veux en venir Mina ?
      - Tu es certain que c’est le seul moyen ?
      - Je n’ai pas trop le choix. C’est déjà bien assez compliqué pour Vladislaus en ce moment avec son groupe qui part en éclat. Je compte sur toi pour lui faire passer le message.
      - S’il le faut vraiment…
      - Je ne le fais vraiment pas de gaieté de cœur Mina. Tu sais que je n’ai jamais abusé de mon influence de créateur sur vous.
      - Je sais… ça me fend le cœur de devoir faire ça. Elle va m’en vouloir à mort.
      - ça lui passera très vite. A ta place, je ne m’inquièterais pas. Elle n’a jamais été rancunière.
      - Et toi, tu vas faire quoi de ton côté ?
      - Garder un œil sur ce veilleur durant le restant de ses jours ! Vu son tempérament, j’espère qu’il ne va pas quitter petite amie, père et amis pour Lucy. Par contre, ça risque d’être un sacré bras de fer pour l’en empêcher, parce que je n’ai aucune emprise à exercer sur lui. Ça ira de ton côté?
      - Oui.
      - Je retourne faire un rapport à Vladislaus sur la situation. Pas que les histoires de cœur le regardent, mais si jamais le jeune Albrecht veut faire une folie, lui seul le connaît suffisamment pour pouvoir le raisonner s’il le faut.
      - Tu passeras le bonjour à Vladislaus.
      - Je n’y manquerai pas. Faites surtout bien attention à vous deux. Je serais dévasté s’il vous arrivait quelque chose.
      - Si quelqu’un nous attaque, nous saurons nous défendre. Prends soin de toi aussi… (raccroche) Bon… je crois que je vais devoir faire un des choix les plus désagréables que j’ai eu à faire de toute mon existence…

      Manoir de Vladislaus Straud, Forgotten Hollow

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      - ça ne va pas Vlad ?
      - Non, pas vraiment. J’ai dû faire quelque chose qui va à l’encontre de mes principes. Et je crois que ma fille va me détester.
      - Pourquoi ?
      - Viens t’asseoir, il faut qu’on parle.
      - Je suis peut-être plusieurs fois millénaires, mais je sais ce que « il faut qu’on parle » signifie. Ça risque de ne pas me plaire.

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      - Devine où était votre veilleur l’autre soir lorsqu’il a utilisé son nouveau pouvoir ? Je ne sais même pas comment nous n’avions pas deviné. C’était si évident. A Londres, dans l’appartement de Mina et Lucy !
      - Mais pourquoi diable ? Et comment ça a pu arriver ?
      - Ce gamin était devant le tableau de Lucy. A toi de faire tes déductions.
      - C’est complètement incompréhensible. Il faut généralement une émotion forte pour qu’un pouvoir se déclenche.
      - Son déclencheur, c’était Lucy mon ami ! Mina m’a rapporté que lorsqu’ils se sont vus, ils ne pouvaient plus détacher les yeux l’un de l’autre. Le petit était même devenu muet. Muet !
      - Albrecht, muet ? C’est assez inhabituel en effet.
      - J’ai dû utiliser mon influence de créateur sur Lucy pour qu’elle ne quitte pas Londres. Elle n’a qu’une idée en tête : venir ici pour retrouver l’homme de sa vie.
      - Qui ça ?
      - Tu suis un peu ce que je te dis ? Albrecht et Lucy ont eu un coup de foudre ! Je m’escrime à te l’expliquer depuis tout à l’heure.
      - Impossible. C’est déjà un miracle que le jeune Albrecht ait développé des sentiments pour Luna. Meinhard a eu du mal à y croire quand il l’a vu commencer à lui faire la cour. Il a cru qu’il faisait une blague. Alors Lucy… Surtout sur un seul regard…
      - Tu en connais beaucoup des hommes qui lui résistent toi ?
      - Je dois bien avouer qu’ils sont assez rares. Mais… Albrecht ?

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      - Tu ne vas pas te mettre des œillères… Vu ce qu’il nous a dit lundi quand il est revenu, c’est clair qu’il est tombé amoureux. Je ne vais plus le lâcher jusqu’à la fin de sa vie. Je t’annonce donc que je m’installe pour une trés longue durée ici.
      - Non non non, Vlad. Que tu me tiennes compagnie pour le prochain siècle, passe encore. Mais tu laisses le petit tranquille. Tu vas te le mettre à dos.
      - C’est déjà fait de toute façon. Il n’a pas l’air de m’aimer beaucoup.
      - S’il y a une chose à savoir sur lui, c’est qu’il met les gens dans deux catégories : soit il aime quelqu’un, soit cette personne lui est indifférente. Au pire, tu seras dans cette catégorie. A moins que le fait de ne pas briller à ses yeux te pose un problème…
      - Je ne rigole pas Vladislaus. Je vais le surveiller. Hors de question que moi vivant, il touche à Lucy.
      - Donc, tu ne m’en voudras pas si c’est moi qui le transforme plus tard.
      - Ne rêve pas ! Justement, si je le transforme, ils deviendront frère et sœur et ça règlera le problème une bonne fois pour toute !
      - Tu tuerais un amour pur et sincère, décidé par l’Univers, par pur égoïsme ? Tu me déçois.
      - Je fais ça pour la protéger. Lucy a été malheureuse à cause d’un abruti. Hors de question que ça recommence.
      - Ne mélange pas tout. Dois-je te rappeler quel triste personnage était Arthur Holmwood et dans quelle circonstance elle a accepté ce mariage ? Albrecht n’est pas pareil. Malgré son statut de veilleur, c’est quelqu’un de bien. Je dirais même un être d’exception. Et personne au sein du groupe ne dira le contraire. Tout le monde y est extrêmement attaché.
      - Sauf Monsieur Massouf.
      - Oui bon, si tu vas me chercher l’exception aussi… Écoute, j’ai autre chose à faire que de discuter amour et famille avec toi. J’espère qu’avec le temps, tu laisseras enfin Lucy vivre sa vie sans interférer.
      - Parce que tu n’interfères pas dans celle de Lilith peut-être ? Tu as tout fait pour éviter que je ne la rencontre.
      - Sûrement, mais elle est tombée amoureuse de Charles depuis très longtemps et jamais je n’ai fait obstacle. Ni pour son mariage précédent, alors que je savais qu’elle finirait malheureuse. Ma fille fait ses choix et je les respecte. Je te conseille donc d’en faire de même pour Lucy, avant qu’elle ne finisse par faire une plus grosse bêtise pour te défier. De toute façon, si l’Univers a conspiré pour les faire se rencontrer, c’est qu’ils ont un avenir ensemble. Que tu le veuilles ou non. Tu devrais être content pour elle. Tu voulais pour elle un homme bien et qui prendrait soin d’elle, tu as été exaucé.
      - Tu te fiches de moi ? C’est un veilleur !
      - (soupir) Inutile que je discute avec toi plus avant. Tu sais quoi ? Je vais jouer à l’orgue et toi… Je ne sais pas ce que tu vas faire, mais fais en sorte d’aller loin de moi avant que l’on ne s’étripe tous les deux !

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      - A chaque fois, tu me fais le coup de l’orgue ! Mais je ne te laisserai pas en paix, tant que je ne saurai pas où habitent les Faust !
      - Tu es encore là avec ça ? Tu te doutes que je ne vais pas te répondre. Et comme tu ne peux pas lire mes pensées…
      - Je m’en fiche. Si tu ne me dis rien, je demanderai à Agnès ! D’ailleurs, à elle aussi, il faut que j’aille dire un petit mot. A toujours traîner avec Meinhard.
      - Serais-tu jaloux ? C’est fou comme tu es possessif et têtu.
      - Je ne suis pas têtu. Je suis déterminé. C’est une grande qualité.
      - Certes, mais une qualité peut devenir le plus gros défaut du monde quand il n’est pas tempéré.
      - Comment tu fais d’ailleurs pour être toujours dans la modération ?
      - J’ai eu plus de 2000 ans pour sonder mon âme et arriver à un équilibre. Ça n’a pas été facile, mais une fois que c’est fait, on atteint un état de sérénité tel qu’on approche le cœur de l’Univers. Laisse-toi encore le temps de mûrir.

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      - Vlad, mon ami. On dirait que de la visite approche…
      - Tu attendais quelqu’un ?
      - Oui. Ma future employée de maison. J’espère que Caleb n’aura pas à regretter de l’avoir mis à mon service.
      - Tu fais peur quand tu es aussi sombre mon ami.
      - Un vampire restera toujours un prédateur, quoiqu’il arrive. Toute personne au courant de notre existence devrait garder ça en tête en rentrant dans notre monde. Même les éveillés…

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      - Bonjour. J’ai frappé, mais comme personne ne répondait, je me suis permis d’entrer. Nous avions rendez-vous pour signer le contrat.

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      - Monsieur Straud ?
      - Nous sommes dans le salon Stéphanie. Je vous attendais…
      - « Nous » ? Si vous avez de la visite, je peux repasser un peu plus tard. J’irai voir Lilith et Caleb.
      - Je n’ai pas de visite, juste un invité de longue durée. Venez que je vous le présente.

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      - Bonjour Mademoiselle … ?
      - Stéphanie. Mademoiselle Chevalier. Bonjour. Vous êtes un vampire vous aussi ?
      - Il suffit de regarder mes yeux pour avoir votre réponse je pense.
      - Je ne vous avais pas encore vu. Vous êtes arrivé quand ?
      - ça fait un moment que je suis là.
      - Ah ? Euh… vous vivez ici ?
      - Disons que monsieur Basarab est mon invité de longue durée. Il est roumain.
      - Je vis en Transylvanie, dans les Carpathes.
      - Je pensais que seul un vampire de roman pouvait vivre dans un endroit pareil.
      - Peut-être parce que je suis ce même vampire.

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      - Vous êtes le comte Dracula ?!?
      - Évidemment, tu ne pouvais pas te taire… Il a fallu que tu mettes ton identité littéraire sur le tapis. Dis-lui qui tu as été de ton vivant tant que tu y es… Je suis certain qu’elle va être rassurée en ta présence après ça…
      - Ah ça, tu l’as déjà fait en donnant mon nom mon ami.
      - Je vous préviens. Si vous comptez me mordre, je fais demi-tour et je retourne galérer à trouver de l’emploi !
      - Elle a du caractère, c’est bien. Tu l’as trouvée où mon ami ?
      - La faute en revient à Caleb. Il n’a pas pu se taire et lui a lâché qu’il était un vampire. Je ne cherchais personne pour s’occuper de la maison.
      - Pourtant, elle en a bien besoin. Je dirais même que ton lieu de vie mériterait une meilleure déco.
      - Tu ne vas pas commencer comme Honorine. Et tu ne touches rien à la décoration ! Sinon, tu iras dormir dans le cimetière, je te préviens ! Ne faites pas attention à lui Stéphanie et venez avec moi dans la salle à manger pour parler affaire.

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      - Asseyez-vous, je vous en prie.
      - Vous êtes très galant monsieur Straud. Je vous avouerais que je ne suis pas du tout habituée.
      - Si ça peut vous rassurer, ce n’était pas le genre des hommes de l’époque et de l’endroit où j’ai vécu non plus. Selon moi, les hommes galants ne sont pas toujours les plus dignes de confiance.
      - Voulez-vous dire par là que je dois me méfier de vous ?
      - Toujours. C’est quelque chose que j’aimerais que vous gardiez en tête. Je vais être honnête avec vous. Je suis un vampire et un prédateur. Mon mets, c’est le sang des êtres humains. Je ne tue personne, ou du moins j’en ai très rarement tué durant ma très longue vie. Cependant, je ne suis pas à l’abri de le faire. Le seul conseil que je pourrais vous donner, c’est de toujours vous protéger et de garder une distance avec nous.
      - Vous parlez des… vampires ?
      - Vampires, loup-garous, notre jeune veilleur, et même les éveillés. Nous ne sommes jamais à l’abri de faire du mal à autrui, même si ce n’est pas voulu.
      - Alors, vous êtes comme les autres êtres humains. Nous pouvons tous faire du mal, même en partant des meilleures intentions du monde. Écoutez, je suis venue signer mon contrat et travailler tout simplement. Mais si vous ne souhaitez pas ma présence…
      - Je souhaitais juste vous mettre en garde. Maintenant que cela est fait, voici le contrat, ainsi que toutes les clauses que j’ai demandé à Jacques de rédiger.

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      - Cela inclut les tâches pour lesquels vous êtes engagée, votre salaire, vos conditions de travail, ainsi que mes engagements envers vous. Si jamais ils ne sont pas tenus, des dédommagements sont prévus dans les clauses du contrat. Prenez votre temps de bien tout lire.

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      - Monsieur le comte ?
      - Vous avez une question ?
      - Oui, sur le salaire.
      - Ce n’est pas assez ? Je peux l’augmenter si vous voulez.
      - J’aurais plutôt dit que c’était deux fois trop pour la fonction que je vais occuper.
      - Je ne transigerai pas sur la somme de départ. Faire le ménage est une tâche qui mérite, selon moi, un salaire bien meilleur que ce que l’on pourrait vous offrir autre part.
      - Des horaires libres ?
      - Vous venez et repartez quand il vous convient. Je demande à ce que vous soyez présente 5 jours par semaine, à raison de 4 heures minimum par jour. Vous pouvez prendre les week-ends ou votre congé en semaine, selon vos obligations familiales. Vous modulez votre travail comme vous le souhaitez. Du moment qu’il est fait, cela me convient.
      - ça va me changer de chez les Huntington, je peux vous le dire.
      - La seule chose que je vous interdis, c’est de venir dans le sous-sol lorsque je m’y repose. Je n’aime pas être surpris durant mon sommeil.
      - Très bien.

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      - Il y a un problème Stéphanie ?

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      - Non, tout est clair. Voilà, c’est signé…
      - Je vais prendre ma copie du contrat. La copie pour monsieur Beaumont et ça, c’est votre copie, ainsi que l’ensemble des clauses. Je vous invite à bien les relire au calme. Si vous voulez encore revenir sur votre signature, n’hésitez pas à me le dire.
      - Je ne reviendrai pas dessus. Je ne trouverai jamais ces conditions de travail autre part.
      - Vous commencez la semaine prochaine. Le jour et l’heure qui vous convient. Au vu de… l’état du manoir, n’ayez pas peur d’y aller par étapes. Je ne veux pas vous voir vous tuer à la tâche, ni faire plus de 8 heures par jour.
      - Alors, je vous vois lundi matin, après que j’aie déposé Romain à l’école.
      - Voici les clés du manoir. Bien que je dois vous avouer que je ne verrouille jamais la porte. Et mon numéro de téléphone pour me contacter si besoin.
      - Merci.
      - Je vais vous raccompagner.
      - Oh non, ce n’est pas nécessaire monsieur le comte. Je… je vais encore prendre le temps de lire le contrat et puis, je retournerai chez moi. Je connais le chemin.
      - Très bien. A lundi Stéphanie.

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      - Mais qu’est-ce qui m’a pris ? J’espère que je n’ai pas mis Romain en danger en signant et en liant nos vies à eux… Dorénavant, nos vies ne seront plus jamais pareilles…

      Chez les Vatore, Forgotten Hollow

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      - Ah, ça fait du bien de se défouler de bon matin. Rien de mieux que de se maintenir en forme. Par contre, j’aurais préféré profiter des rayons du soleil. Les montagnes autour de Forgotten Hollow le cachent. Il ne doit pas faire bien jour longtemps en hiver ici… Euh, qui c’est qui est levé ?

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      - Bweuh, c’est de l’aspirine ? Qui boit ça ici ?
      - (crie) c’est moi ! Je m’en suis préparé un. J’ai un de ces mal de crâne !
      - T’es un vampire mec. Tu as besoin de médocs ?
      - Quand tu te nourris sur un mec qui a le sang épais, ouais… ça va me fluidifier le sang, je devrais me sentir mieux après ça.
      - Rappelle-moi de ne jamais devenir vampire. Je déteste l’aspirine. Ça a un goût dégueux. Bon, moi, je vais prendre mon petit-dèj’. J’ai la dalle !

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      - Euh, tu te fais quoi à manger ?
      - Des flocons d’avoine.
      - ça n’a pas l’air très appétissant…

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      - Oh si, c’est très bon. Et pour une fois, je n’ai pas une sœur retorse pour me pourrir mon repas. Hmm, ça sent trop… bon…
      - Arrête ton char Jamal…
      - Ouais, ok, ça pue et je préférerais manger autre chose. Mais si je veux me maintenir en forme, il faut que je mange sainement.
      - En mangeant du porridge le matin et en te gavant de kebab plein de sauce la journée ?
      - Tu as tout compris !
      - Tu es un cas, mais c’est pour ça qu’on t’aime.

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      - J’en apprends des choses en tout cas. Je ne savais pas que tu étais matinal.
      - Et moi, j’ignorais que tu dormais la nuit. Voire dormir tout court.
      - Il faut bien qu’on se repose nous aussi. Sinon, on devrait vider un être humain entièrement par semaine pour tenir.
      - D’ailleurs, tu manges combien de fois, si ce n’est pas… indiscret.
      - Oh pas tant que ça. Lilith et moi, on en est à une fois par mois à peu près. Durant une semaine, on chasse ensemble et après, on est reparti pour un mois.
      - Et tonton Vlad ?
      - Ah lui, je crois qu’il tient largement plus que nous. Il peut tenir près d’une année sans rien avaler. Voire même plus.
      - Comment ça se fait ?
      - Question d’entraînement. Plus tu apprends à économiser ton énergie en usant des pouvoirs, moins tu as besoin de te nourrir.
      - Et euh… c’est bête, mais je viens de me poser la question. Vous devez… tuer ?
      - Je te rassure de suite. On ne tue personne. Ça nous est déjà arrivé Lilith et moi à nos débuts de vampire, quand on n’arrive pas à contrôler sa soif. Mais c’était rare. Père a veillé que ça n’arrive pas très souvent.
      - Ouais, donc tu ne tues personne, sauf quand tu es en forme sombre en gros.
      - Jamal, s’il te plaît. J’ai déjà assez honte comme ça. On peut parler d’autre chose ?
      - Ouais, désolé, ça m’avait échappé.

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      - (baille) salut les garçons.
      - Ah salut. On t’a réveillé ?
      - Un peu oui.
      - Désolé, on rigolait avec Jamal.
      - Cal, j’ignorais que tu avais ramené une fille chez toi ?

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      - Mais je n’ai pas ramené une fille !
      - Elle ressemble vachement à une fille quand même.
      - Tu es sérieux là ? Tu ne l’as pas reconnue ?
      - Bah non, je devrais ?
      - Tu es peut-être matinal, mais tu n’as pas les yeux en face des trous. C’est Lilith abruti !
      - Ah bon ???

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      - Houla, tu n’as pas l’air réveillée toi. Mal dormi ?
      - Trop peu dormi…
      - Charles t’a tenu la jambe au téléphone ?
      - Non pas vraiment. Mais une fois que j’ai eu fini avec lui, c’est Al qui m’a appelé. Il s’ennuyait durant sa nuit d’insomnie. Et tu le connais. Bavard comme il est, j’ai eu du mal à couper la conversation…
      - Il ne savait pas tenir plutôt la jambe à Luna ?
      - C’est ce que je lui ai dit, mais il voulait la laisser dormir. Moi, je dis qu’il y a du favoritisme… Il faudrait qu’il intègre que les vampires ont besoin de dormir parfois… et que Luna ne mourra pas pour une nuit blanche… Elle a 15 ans. On s’en remet vite à cet âge.
      - Ohlala ! Tes cheveux ? Tu as mis des extensions ?
      - Nos cheveux repoussent à vitesse éclair. On se les coupe tous les jours.
      - Naaaaaan !
      - Si tu veux voir Cal avec les cheveux longs, faut que tu fasses le guet à son réveil. Ça vaut le coup d’oeil.
      - Nan certainement pas ! Je suis bien mieux les cheveux courts.
      - Ah la vache, mais j’en ignorais des trucs sur vous ! Donc, euh, je vais paraître bête, mais pourquoi Lilth est brune et sans ses yeux violets ?
      - C’est parce qu’elle n’est pas en forme sombre….
      - Là, au moins, on voit que vous êtes frère et sœur. Je ne veux pas dire, mais habituellement, ça ne se voit pas du tout. Charlie t’a déjà vue comme ça ?

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      - Toi, tu cherches les problèmes Dja’.
      - Quoi, j’ai encore dit n’importe quoi ?
      - Si tu veux tout savoir, non, Charlie l’ignore. Il m’a déjà vue sans maquillage et c’est déjà bien assez. Je n’ai pas envie qu’il me voie comme ça ! Ou qu’il l’apprenne. Alors, tu as intérêt à te taire !
      - Jamal se taire ? Tu y crois sœurette ?
      - Je sais garder un secret !
      - (en chœur) c’est cela oui…
      - Vous êtes mauvais… Mais… sinon pourquoi tu ne veux pas qu’il le sache ? Je le connais. J’suis certain qu’il t’adorerait comme ça. Il a toujours kiffé les brunes.
      - Parce que la vraie Lilith, c’est celle en forme sombre point. Si je n’avais pas autant les crocs, tu n’aurais jamais su à quoi je ressemblais dans ma vie d’avant.

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      - D’ailleurs, il faut que je reprenne ma forme sombre de toute urgence. Moi aussi, je vais prendre mon petit-déjeuner… N’est-ce pas Caleb ?
      - Oh oui… J’ai besoin d’un petit en-cas moi aussi.
      - Pourquoi vous me regardez comme ça ?
      - (en chœur) Manger…
      - Ahhhh, mais vous êtes tarés !!! MAMAAAAAAAN !!!

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      - (rires en chœur)
      - Ce que j’adore avec lui, c’est que c’est tellement facile de le faire marcher.
      - J’avoue que je suis assez fière de mon coup.
      - Enfin, tu ne la feras pas à moi. Tu dois crever de faim dans l’état où tu es.
      - Oui, mais je sais me contrôler.
      - Ah ne commence pas à me rappeler les jours précédents comme Jamal… Tu es bien taquine aujourd’hui.
      - C’est parce que je suis de bonne humeur. Bon, je vais aller me connecter à la terre avant de vraiment me jeter sur Jamal.

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      - D’ailleurs, comment ça se fait que tu ais faim comme ça ?
      - J’ai peu dormi et j’ai utilisé beaucoup mes pouvoirs dernièrement. Notamment mes pouvoirs d’éveillées. Comme je n’avais plus l’habitude, ça m’a pompé bien plus d’énergie que je ne l’escomptais.
      - Va te nourrir alors.
      - Non, ça attendra ce soir.
      - Tu vas te nourrir à l’outre-tombe, avec Charlie dans les parages ? Tu n’as pas peur qu’il soit jaloux ?
      - Il ne remarquera même pas que j’ai mangé, ne t’inquiète pas. Ce sera du vite-fait, bien fait.
      - D’ailleurs, il fait quoi ton homme de la journée ?
      - Il va traîner à l’église de la sainte-trinité comme à son habitude, avec Al, Anastasia et Luna.
      - Tu n’as pas peur qu’à force de passer du temps ensemble, Ana et Charlie se rapprochent.
      - Peu importe.
      - Comment ça « peu importe » ? Mais tu l’aimes bon sang !
      - Oui et justement, c’est parce que je l’aime que je lui laisse la possibilité de faire sa vie de mortel. S’il finit par la choisir, je m’en remettrai tu sais… On guérit de tout. Le temps finit toujours par faire son œuvre…
      - Mouais.
      - De toute façon, j’ai d’autres problèmes en tête. Mon enquête est au point mort. Il faudrait vraiment que j’aille jusque chez les Huntington. Mais père me l’a interdit.
      - Mais enfin Lilith, tu as promis à père que tu resterais tranquille !
      - J’ai menti… Oh ça va, ne me regarde pas comme ça. Je ne peux pas m’en empêcher ! Tu sais comment je suis.
      - Une vraie maman poule, incroyable ça.
      - Écoute, si on ne fait rien, ils vont faire disparaître les preuves.
      - Si ce n’est déjà fait... Je pense que c’est trop tard.
      - Ce sont des humains, mortels de surcroît. Et donc, ils ne pensent pas à tout. Même les plus grands psychopathes finissent par se faire avoir. Ils ont certainement laissé des preuves quelque part…
      - Tu ne crois pas qu’on devrait plutôt aider père à maintenir la cohésion du groupe ?
      - Je laisse cette tâche à Méni et Jacques. Aujourd’hui, ils vont voir Muraad et Dominic pour tenter de réparer les pots cassés.
      - Ils vont y arriver ?
      - Je ne sais pas. Je l’espère. Parce que sans Muraad et Dominic, on va droit dans le mur.

      Dans les rues de Magnolia Promenade

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      - Bon bah, il est bien au magasin… J’espère qu’il ne va pas nous envoyer bouler comme Muraad tout à l’heure…
      - Tu t’attendais à quoi Faust… Sincèrement…
      - Qu’il nous écoute au moins.
      - Borné comme il est ?
      - Ce qui m’embête, c’est que la seule chose qu’on n’aura réussi à faire, c’est de provoquer une scène de ménage… Jahia avait l’air furax contre son mari.
      - C’est moi qui te remercie. Avec un peu de chance, Jahia va demander le divorce et venir à mon cabinet pour engager un de mes avocats. Je suis certain de gagner l’affaire et de me faire un max de pognon !
      - Tu es sérieux là ?
      - Détends-toi un peu Faust. Je rigolais.
      - Tu as un drôle de sens de l’humour quand même…

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      - Je préfère ça qu’être un poseur comme toi.
      - Moi, un poseur ?
      - Tu t’es vu avec ton look de djeun’s cool et tes lunettes de beau gosse ?
      - Hey, j’ai les yeux clairs j’te rappelle ! Le soleil me pète les yeux. C’est une question de pratique, pas de style.
      - Enfin pour le « je suis un Faust, j’ai un standing à tenir », tu es en plein dedans.
      - Tu es bien taquin aujourd’hui. Serais-tu de bonne humeur ? Hmm, on dirait que l’installation d’Anastasia a réussi à te dérider un peu.
      - Je ne vois pas de quoi tu parles.
      - Mouais…

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      - Bon, ne panique pas. Je crois que Dominic a fini par nous remarquer. Mais ne regarde pas vers lui bon sang !
      - On fait quoi ?
      - Souris ! Il faut qu’il croie qu’on se balade tranquillement à Magnolia, entre potes.
      - Il ne croira jamais qu’on est devenu amis. Il n’est pas débile.
      - On n’aura qu’à dire que tu as besoin de mon expertise pour trouver un costume pour le mariage de Charles. Ça, il le croira ! Souris, je te dis !
      - Comme ça ?
      - Hmm, contente-toi plutôt de mettre tes commissures légèrement vers le haut. Tu fais bien trop peur sinon.
      - Ne commence pas à me chercher, je te préviens.
      - Tu sais bien que j’ai du mal à m’en empêcher. Alors, ne gâche pas mon plaisir s’il te plaît.

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      - Erika ? Tu peux tenir le magasin quelques minutes ? Je dois m’absenter un petit moment.
      - Bien sûr Dominic.
      - Merci. Je reviens dès que je peux. (soupir) Voyons voir ce que me veulent ces deux clowns…

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      - Oh, Dominic, mais quelle surprise ! Ça boume par ce temps… euh… estival ?
      - « ça boume » ? Mais qui dit ça encore ? Non là Jacques, tu en as trop fait… L’impro, ce n’est pas ton truc. Tu as fait du théâtre gamin au moins ?
      - Seulement pour les kermesses de l’école, et j’étais très nul !
      - Je veux bien le croire.
      - Bon, vous me voulez quoi tous les deux ? Parce que vous ne me ferez pas croire que vous vous baladez en copains, un samedi, à Magnolia Promenade.
      - Je t’avais bien dit qu’il ne nous croirait jamais.
      - C’est parce que tu as fait n’importe quoi Jacques !
      - Ne commence pas à me chercher Faust. Bon, écoute Dominic. Si Faust et moi, nous sommes là, c’est pour discuter avec toi de ce qu’il s’est passé au manoir.
      - Disons qu’on trouve ça bête de rester fâchés…
      - Hmm, pour ça, je veux bien vous croire. Vous avez l’air sincère. Venez, on va discuter tranquillement assis.

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      - Je vous écoute. Moi, soyez bref, j’ai un nouveau magasin à faire tourner.
      - Bon, qui commence ?
      - Je dirais toi Faust. C’est toi qui dois t’excuser après tout.
      - Dominic, je m’excuse pour ce qu’il s’est passé au manoir.
      - C’est déjà ça. Il t’a fallu près de deux semaines pour ça ?
      - Je voulais le faire avant, mais j’ai eu d’autres trucs à gérer.
      - Comme quoi exactement ?
      - Écoute Dominic. Le petit a failli partir de l’autre côté. Tu es père comme Faust et moi. Je pense que tu peux comprendre qu’il ait fait passer le bien-être de son fils avant les excuses publiques.
      - Tu as engagé Jacques comme avocat ?
      - Non, mais j’avoue qu’il se débrouille assez bien pour plaider ma cause. Faut qu’on arrête ça. Ça commence à devenir gênant à force !
      - Tu n’es jamais content ma parole ! Tu préfères quoi ? Qu’on s’engueule ou qu’on fasse la paix ?
      - Je ne sais pas… J’avoue que depuis qu’on est d’accord tous les deux, je peux moins t’asticoter. Va falloir que je me trouve une autre victime du coup.
      - Va te faire voir Faust !

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      - Honnêtement, j’ai essayé de vous comprendre Vladislaus et toi, mais le mensonge, ça me dépasse.
      - Je n’ai pas menti. J’ai omis de parler de la particularité de mon fils.
      - Je ne vois pas pourquoi. Je suis un loup-garou Meinhard. Je sais ce que c’est d’avoir une bête menée par ses instincts à l’intérieur de soi. Qu’il ait été vampire, veilleur ou garou, ça ne fait pas de différence pour moi. Les autres ont plutôt réagi positivement en plus. Vous auriez dû nous le dire tout de suite. On aurait tous pu t’aider avec ton fils et éviter à Sybille le pire.
      - Pour ma défunte femme, je pense que tu n’aurais rien pu faire malheureusement…
      - Tu vas me ressortir le refrain sur le destin ?
      - Ouais, bon, pour une fois, je ne vais pas le dire. Mais je le pense très fort !
      - N’en veux pas à Vladislaus. Je pense qu’il a déjà assez de problèmes à gérer comme ça.
      - Je ne lui en veux pas. Je le lui ai dit au téléphone. J’avais juste besoin de prendre du recul. J’ai d’ailleurs pris une décision.
      - Laquelle ?

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      - Siobhan et moi allons quitter Windenburg.
      - Quoi ? Vous déménagez ?
      - Nous allons à Brindleton Bay. C’est là-bas que se perd la piste de notre alpha. Je vais donc m’y installer pour enquêter et tenter de le retrouver. En espérant qu’il soit encore en vie.
      - Tu nous… quittes ?
      - Alors là, si je m’attendais…
      - Tu es médium et tu ne l’as pas vu venir ? Il faut vraiment que tu arrêtes de fricoter avec Agnès. Tu te ramollis.
      - Oh ça va hein. Je suis médium, pas surhomme !
      - Écoutez. Vous préférez que ce soit Vladislaus qui s’en aille ? Même si Lilith est très qualifiée pour gérer le groupe, avec Caleb qui fait le yoyo pour le moment avec sa forme sombre, vous allez avoir besoin de lui.
      - Mais nous avons Dracula avec nous !
      - Parce que vous lui faites confiance ?
      - Si c’est l’ami de Vladislaus, je pense qu’il mérite notre amitié.
      - De toute façon, j’ai pris ma décision. J’ai déjà pris toutes mes dispositions pour mon départ.
      - Tu ne peux pas nous laisser ! On n’a besoin de toi !
      - Vous n’avez pas besoin de garous sans alpha. Si j’étais l’ordre, la première chose que je ferais, c’est d’attaquer une nuit de pleine lune. Vous seriez alors pris entre deux feux : l’ordre d’un côté et Siobhan et moi de l’autre… Croyez-moi, vous n’avez pas besoin de ça.
      - Mais…
      - Je ne reviendrai pas dessus. Ne m’en voulez pas, mais je clos ici la discussion. Je dois travailler au magasin. On reparlera de tout ça après ma journée.

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      - Dominic qui s’en va… ça m’a fichu un coup au moral…
      - A moi aussi. Je n’aime pas ça Jacques.
      - Honnêtement moi non plus. Notre groupe est disloqué Faust. Comment on va faire pour se protéger contre l’ordre ?
      - Je ne sais pas… On n’a plus qu’à espérer que les jeunes soient prêts à prendre la relève, avant que l’un de nous deux ne meure…
      - Ne dis pas ça…
      - Je suis au courant Jacques. Je sais que tu es malade. Al m’a tout dit tellement il était bouleversé. Je ne sais pas si tu vas me croire ou pas, parce qu’on s’est toujours disputé, mais je ne suis pas prêt à te voir partir. Alors, fais-moi plaisir. Fais-toi soigner et accroche-toi. Les petits vont avoir besoin de nous. Plutôt mourir en se sacrifiant pour eux que de céder face à cette fichue maladie !

      Appartement de Mina Murray et Lucy Westenra, Londres

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      - Qu’est-ce que je fais ? … Mina, qu’est-ce qui est le mieux actuellement à la fois pour Lucy et pour ces gens là-bas ? Je sens que je vais le regretter…

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      - Lucy ? Je peux entrer ?
      - ….
      - LUCY !
      - Hmm ? Oui, Mimi. Désolée, j’étais occupée. Je ne t’avais pas entendu.
      - Comment tu fais pour prendre autant de temps à te préparer ? Tu n’as pas besoin de ça. Tu es belle au naturel.
      - ça fait un moment que j’ai fini de me préparer pour le théâtre ce soir. J’étais en train d’étudier en attendant qu’un collègue passe me chercher en voiture.

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      - Étudier ? Attends une minute… Tu as encore regardé cette vidéo ?
      - Oui, pourquoi ?
      - Lucy. Ça devient ridicule ! Ça tourne à l’obsession.
      - Mais il faut bien que je mémorise correctement le rituel, sinon je ne lui ferai jamais bonne impression !
      - Lucy, tu as une mémoire extraordinaire. Ça fait un moment que tu as mémorisé ce sceau à reproduire. Et même si je suis une scientifique qui n’y connaît rien en magie, je sais que tu es versée là-dedans. Tout ira bien.
      - Oui, bon, j’avoue… C’est pour l’admirer encore… et encore… et encore ! Tiens, tu vas regarder avec moi. Regarde comme il est chou !
      - Je sais qu’il est chou Lucy. Je l’ai vu au moins dix fois ! Bon, écoute, il faut qu’on parle.

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      - « Il faut qu’on parle ». Non mais tu t’es entendue. On dirait une rabat-joie.
      - Je ne suis pas rabat-joie. Ce garçon débarque de je ne sais où, tu ne le connais même pas. Vous vous êtes vus quelques minutes et tu m’affirmes que c’est l’homme de ta vie. Il y a de quoi s’inquiéter quand même.
      - Je pensais que le jour où je rencontrerais quelqu’un, tu serais contente pour moi !
      - Bien sûr Lucy, mais… Ce garçon est tout jeune et en plus, il a déjà une petite copine.
      - C’est un détail ça. Je ne suis pas contre l’idée de le partager. Je ne suis pas jalouse.
      - Partager ?… non mais tu t’entends ?
      - Quoi ? Chaque être humain s’appartient. S’il en aime une autre, soit. Je ferai avec. Je sais qu’un jour, on sera ensemble lui et moi. Je ne sais pas pourquoi, mais je le sens. Et puis, monsieur Cornélius me l’a affirmé !
      - Malgré tout, je sais que tu finiras par être malheureuse ! Ça fait tellement longtemps que tu attends et … au final, tu vas encore devoir attendre.
      - C’est l’histoire de ma vie Mina. Il faut croire que mon sacrifice, c’est d’être malheureuse en amour un temps. De toute façon, que tu sois d’accord ou non, je pars dès que la goule est ici.
      - Oh que non…
      - Oh que si ! J’honorerai ma promesse. Je suis une femme de parole.

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      - Je suis désolée Lucy… (message) « Lucy, c’est moi. Ce n’est pas en père que je vais te parler, mais en tant que ton créateur. Je t’ordonne de rester à Londres. Tu ne bougeras pas de là tant que je ne t’aurai pas donné la permission de quitter cette ville. Ne m’en veux pas. C’est pour ton bien. Je t’aime ma petite étoile. Prends soin de toi ».
      - … Comment as-tu pu…
      - Je…
      - Tu aurais pu choisir d’effacer ce message ! Pourquoi tu m’as fait ça Mina ? Tu sais que je suis coincée ici maintenant qu’il me l’a ordonné !
      - Tu ne m’as pas laissé le choix ! Tu refuses de m’écouter. Tu parles de tout quitter pour un jeune homme que tu ne connais même pas.
      - Tu n’as pas à me dire ce que je dois faire !
      - C’est pour te protéger que je fais ça !
      - Arrêtez de me protéger. Laissez-moi diriger ma vie comme je l’entends. Je ne peux rien faire sans que vous n’interveniez tous les deux. J’en ai plus qu’assez !

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      - Sors de ma chambre, tout de suite…
      - Lucy, je suis vraiment désolée…
      - Je veux être seule.
      - Je comprends. J’espère que tu nous pardonneras.

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      - Mraou ?

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      - Oh Mister Cuddles, ne t’inquiète pas. Je leur ai déjà pardonné. Mais si je ne fais pas semblant de leur faire la tête un peu, ils ne comprendront jamais qu’ils sont allés trop loin. J’aimerais qu’ils me laissent enfin prendre mes décisions, comme une adulte. J’en ai assez qu’ils me prennent toujours pour cette jeune ingénue stupide de 19 ans. Tu me comprends toi, n’est-ce pas ? Oh oui, je sais que tu me comprends. On finira par faire entendre raison à papa et il nous permettra de le rejoindre. Parce que je ne partirai pas sans toi. Jamais… Jamais je ne t’abandonnerai…

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      -J’étais enfin heureuse de rencontrer quelqu’un et ils ont tout gâché… J’en ai assez de cette prison dorée. Assez !

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      - Miss Lucy Westenra a plus d’un tour dans son sac… Bon, voyons voir... J’ai l’e-mail de Vladimir Gothik. Il pourra peut-être me donner les informations que je recherche. Tu m’as interdit de venir aux États-Unis le retrouver ? Mais je peux toujours prendre contact avec lui. Il est temps pour l’enfant que je suis de m’émanciper.

     


    2 commentaires
    • 23.5 Sous le charme (5)

      Manoir de Vladislaus Straud, Forgotten Hollow

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      - Voilà, c’est bon. C’est envoyé.
      - Cool. Une bonne chose de faite. Tu as bien pensé à joindre le dessin que j’ai fait ?
      - Pour la millième fois, oui. Tu es lourd Al.
      - Hey, pour un rituel tel que celui-ci, il faut que tout soit parfait.
      - Tout se passera bien.
      - J’espère bien bro’. Parce que la réussite repose en grande partie sur tes épaules, je te le rappelle.

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      - Ne lui mets pas la pression Albrecht.
      - Je ne lui mets pas la pression. Je l’encourage.
      - Tu parles !
      - Tiens, ça faisait longtemps qu’on ne t’avait plus entendu Cal. Ça va bien dans ta boîte de conserve ?
      - Très drôle Al… J’écoutais. Impressionnant votre rituel. Mais vous vous donnez du mal pour rien. Votre plan est stupide ! Ça va mal tourner.
      - Tu me prends pour une bille, c’est ça ? Tu fais la gueule parce que tu n’as pas pu faire le paon sur la vidéo, avoue. Je t’assure que mon sceau déchire. Tu verrais ça. Ah mais j’allais oublier. Tu ne peux pas le voir. Tu es enfermé, suis-je bête.
      - Albrecht… Ne l’asticote pas s’il te plaît. Tu as la même sale manie que ton père.
      - Hmm, désolé tonton Vlad.
      - C’est ça, moque-toi le bellâtre ! Quand je vais sortir, tu vas déguster. Je te le garantis !
      - Qui ça moi ?
      - Non… Pourquoi faut-il toujours que monsieur le comte Dracula se retourne dès que l’on prononce le mot « beau » ? Je parlais d’Albrecht !
      - Tu as vraiment besoin de sortir de ton cercueil toi. Tu commences à délirer sévèrement.
      - Ah mais j’aimerais bien moi. Allez, s’il vous plaît, sortez-moi de là. Et je vous aide à réussir le rituel.
      - Ils le réussiront mon fils.
      - Tu parles !
      - Caleb, c’est moi qui ai décidé du rituel avec Jahia. Si cela échoue, ce sera de notre responsabilité.
      - Va dire ça à Dracula quand ses deux jolies vampires vont se retrouver avec la goule sur les bras. Vous voulez qu’elles en fassent quoi ?

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      - Merci de t’inquiéter pour elles, mais elles gèreront ça très bien.
      - Bof, je m’en fiche. Ce ne sera pas de ma faute si une goule finit par terroriser les rues de Londres.
      - Sur ce point, il n’a peut-être pas tout à fait tort. On fait quoi si Lucy n’arrive pas à reproduire le sceau correctement ?
      - La question est déjà de savoir si Vladimir va être capable d’utiliser son pouvoir correctement. Je dis ça, je dis rien…
      - Merci Caleb. Ravi de savoir que je ne vaux rien.
      - Ne l’écoute pas Vladi, il délire. Il est jaloux de toi parce que (chuchote) tu as une superbe petite amie et que lui, bah il n’a rien pécho depuis un bail.
      - Toi Al, tu la fermes ! Je suis un vampire. J’ai tout entendu ! Tu vas le payer !
      - Vous êtes certains qu’il ne risque pas de sortir de là ? J’ai comme un doute à l’entendre taper comme ça contre le cercueil.
      - Même s’il sortait Agnès, nous sommes deux vampires originels. On le remettra dans son cercueil comme il en sera sorti.
      - Si j’ai mis la pâtée à un originel, je ferai de même pour deux !
      - Han, comme il se vante trop.
      - Albrecht ! Si tu ne la boucles pas dans la seconde, je te gifle. C’est compris ?
      - Ça fait combien de fois que tu me menaces depuis que tu traînes à la maison ?
      - Je ne les compte plus…

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      - J’espère qu’elles l’ont bien reçu. Je n’ai pas l’accusé de réception.
      - Houla, on parle de Lucy. Elle aime se faire…
      - Désirer ?
      - Non, j’allais dire attendre. Si le jeune Albrecht doit la boucler, je serais d’avis que tu fasses pareil jeune Vatore.
      - ça ne nous arrange pas monsieur le comte. On fait comment pour savoir si elle a bien compris le rituel ?
      - Au pire, renvoie-lui un mail avec mon numéro de téléphone si elle a des questions. Je lui expliquerai de vive voix.
      - Hors de question…
      - Pourquoi ?
      - Parce que j’ai dit non.
      - Ah… au pire, mon e-mail.
      - Encore moins. Déjà Vladimir, je lui ai permis de communiquer avec elle en serrant les dents. Alors toi…
      - Pourquoi ?
      - Parce qu’il veut mettre sa fifille dans une prison dorée où aucun homme ne mettra la main dessus. C’est moche et tellement vieux jeu.
      - C’est peut-être vieux jeu Caleb, mais je veux la préserver. Déjà que je n’ai pas pu préserver Anastasia…
      - Oh, elle est bien chez les Beaumont. T’inquiète. Il aboie, mais c’est un gentil Charlie. En parlant du loup, je viens d’avoir un texto de lui. « Bien arrivé chez mon père. Anastasia s’installe @+ PS : Al, pourrais-tu chercher après un collier ? Anastasia l’a perdu. Elle y tient beaucoup. RE-PS : pense à dormir petite tête » Pff, rabat-joie Charlie.

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      - Un collier ? Je ne me souviens même pas l’avoir vue avec quelque chose autour du cou.
      - Vous n’êtes pas observateur monsieur le comte.
      - Disons que ce n’est pas le genre de détail que je note quand je regarde les gens.
      - Et vous regardez quoi exactement ?
      - Sonia, suffit…
      - Mais…
      - Le numéro de charme sur Vladislaus, tu vas arrêter de suite.
      - Je ne faisais pas du charme.
      - Bien sûr… Il ressemblait à quoi son collier Vlad ?
      - Alors, …
      - Triple pendentif… doré… Flèche… Pierre bleue… Un truc à la fois moderne, délicat et Boho.

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      - Waw Albrecht ! Je ne savais pas qu’en plus d’être charmant, tu étais fin observateur et connaisseur en mode.
      - Elle parle de qui là ?
      - De toi idiot !
      - Ah mais non, je ne suis pas observateur. J’ai eu une image dans ma petite tête.
      - Encore plus impressionnant !
      - Ouais, si tu le dis.
      - (chuchote) cette gamine écervelée m’énerve tellement. Pourquoi Vladimir s’est-il entiché d’elle ?
      - Tu es dure Agnès. Ils vont bien ensemble.
      - (soupir) Oui… Sûrement…

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      - On en a fini avec les préparatifs les garçons ?
      - Oui, c’est bon Agnès.
      - Alors, je suis d’avis de prendre la route pour rentrer. Il est tard et vous avez école demain.
      - Parce que tu crois qu’on se couche tôt le soir tata ?
      - Je me doute bien que non. Tu peux lire jusqu’à pas d’heures dans ta chambre si ça te chante, mais là, j’ai décidé qu’on rentrerait, alors on rentre.
      - Tu remettras mes amitiés à tes parents Vladimir.
      - Je n’y manquerai pas monsieur le comte.
      - On lève le camp les enfants.

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      - Ah non. Pas tant que je n’aurai pas retrouvé le fameux collier.
      - Tu te fiches de moi ?
      - Pas du tout. Charlie m’a demandé quelque chose et je le ferai, point.
      - Si tu n’es pas dans la voiture dans les cinq minutes, tu rentres à pied.
      - Chiche. Je parie que tu vas m’attendre.
      - Tu souhaites réellement m’embêter jusqu’au bout…
      - Moi aussi je t’aime Agnès.

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      - Petit bonhomme, si tu écoutais plutôt Agnès et que tu retournais chez toi. Pour… je ne sais pas moi… dormir un peu ?
      - Tu es au courant que je suis insomniaque ? Non bien entendu. Tu viens d’arriver. Comment pourrais-tu le savoir.
      - Tu ne fais pas beaucoup d’effort pour te reposer si tu veux mon avis.
      - Si tu le dis. Honnêtement, ce que tu penses, je m’en balance royalement.
      - Je chercherai le collier avec Vladislaus.
      - Et avec moi, que cela te plaise ou non.
      - Tu as la tête dure, mais tu ne m’impressionnes pas. Alors, sois gentil, donne-moi un indice sur l’endroit et je m’occuperai de ramener le bijou à Anastasia.
      - Il est dans la chambre qu’elle occupait.
      - Impossible. J’ai pris mes quartiers là-bas. Et je n’ai pas vu de collier. Tu te trompes.

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      - Je sais ce que j’ai vu. Un Faust ne se trompe jamais.
      - Et moi je te dis que, pour une fois, tu t’es trompé.
      - Toi, tu me cherches… Je vais être gentil… Je vais te laisser une longueur d’avance avec tonton Vlad pour jouer à Sherlock et Watson et j’attendrai que tu viennes me supplier de te rendre le collier. Et tu pourras toujours te brosser. Parce que c’est moi qui le ramènerai à Anastasia. C’est à moi qu’on l’a demandé. C’est moi qui m’en occupe. A bon entendeur… « Dracula ».
      - Tu es une forte tête, mais ça ne marche pas avec moi. Tu ne me fais pas peur.
      - Et toi, tu es une grande gueule… trop sûr de toi. Le problème, c’est qu’à force de penser que tu as toujours raison et ne jamais faire confiance aux autres, tu vas te prendre un jour un beau retour de bâton dans tes jolies canines.
      - Toi, le retour de bâton, tu vas te le prendre le jour où ton père va rejoindre l’autre côté.
      - Ma relation fusionnelle avec mon père ne regarde que lui et moi. Fais gaffe à ne pas me chercher plus avant, parce que des vérités dures à entendre, je peux t’en lâcher des tonnes. Ça te passera peut-être le goût de nous montrer à quel point tu nous as tellement bien jaugés. On ne va pas changer pour te faire plaisir. Tu nous prends comme nous sommes ou tu dégages. On a besoin d’un allié. Pas de quelqu’un qui pense être meilleur que nous. C’est clair ?

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      - Bon, et si vous alliez chercher ce fichu collier que mademoiselle Assinov a laissé. Je ne vais pas attendre Albrecht indéfiniment dans la voiture. Je vous préviens !
      - Ah non, tu attends. Sinon, c’est Vladislaus et moi qui allons devoir subir ce gamin insupportable.
      - Si tu ne veux pas me subir, cherche là où j’ai dit. Aussi têtu que moi, c’est dingue. J’ai une excuse : j’ai 15 ans. La tienne, c’est quoi ? Parce que tu as plus d’un demi-millénaire si je compte bien.
      - Vladislaus, mon ami. Je m’occupe du rez-de-chaussée avant de commettre un meurtre.
      - Han, comme il est susceptible. On dirait Charlie.
      - (soupir) Si tu veux Vlad. J’irai regarder dehors.
      - Vous êtes bouché ma parole. Tant pis pour vous.

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      - Je ne suis pas bouché Albrecht. Ça donnera simplement l’occasion de lui clouer le bec. Je sais que tu as vu juste. Le don des Faust n’est plus à prouver.
      - Ah, je me disais aussi. C’est vicieux ça tonton Vlad.
      - Que veux-tu. L’envie de m’amuser un peu malgré mon vieil âge.
      - D’ailleurs, tu as quel âge exactement ?
      - Ah moi, je peux te le dire. Je sais même son vrai prénom maintenant.
      - Nan, c’est vrai ? Allez, tonton Vlad. Je parie que ça claque.
      - Tu te tais Caleb. J’aimerais éviter de me faire chambrer. (soupir) je pars chercher de mon côté. Je te laisse la chambre je suppose.
      - Tout juste tonton Vlad. Je vais quand même vérifier autour de Caleb. Sait-on jamais que j’aurais fait honte à ma famille et que je me sois trompé.
      - Oh super. Tu vas me tenir un peu compagnie.
      - Je savais que tu allais kiffer.

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      - Père est parti ?
      - Ouaip.
      - Hey, tu veux vraiment savoir son prénom ?
      - Un peu ouais. Aucun esprit n’a jamais voulu me le dire. Et ce n’est pas faute d’avoir demandé, curieux comme je suis.
      - Je te le dis si tu me sors de là.
      - Bien joué Cal, mais non. Je trouve ça marrant que tu joues les sardines en boîte.
      - Marrant ?
      - Excuse-moi. Non, ce n’est pas marrant, mais autant en rire, tu ne crois pas ?
      - C’est un peu ta faute si je me retrouve là-dedans ! Je me suis pris un tsunami d’émotions en plein dans le cœur et le crâne.
      - Au moins, tu seras le témoin qu’un veilleur ressent des émotions.
      - Ressentir, c’est le moins que l’on puisse dire. Al… tu es comme moi. Tu me sors de là et on va se venger sur Muraad. Je parie qu’on ferait un tandem incroyable.
      - Hmm… C’est tentant.
      - Laisse-toi tenter pour une fois. Tu vas voir, ça sera marrant.
      - Oh oui, je crois que je vais pouvoir me marrer. Tu promets par contre de ne blesser personne d’autre. Sinon, je serai obligé de te faire manger la poussière.
      - Promis.

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      - Hey, ne pars pas ! Sors-moi de là.
      - Aucune patience. Je fais le guet pour m’assurer qu’il n’y a personne pour m’en empêcher.
      - Plus vite tu me libéreras, plus vite on pourra s’esquiver.
      - T’inquiète, je gère. Et voilà. Je crois que je vais vraiment pouvoir m’amuser maintenant.

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      - Alors voyons voir. Le charme de Lilith est assez simple à faire sauter en fait. Voilà le travail.
      - Merci… Mais tu es vraiment stupide Al.
      - Pas stupide, juste totalement déraisonnable.
      - Jamais tu n’aurais dû me laisser sortir.
      - Tu ne m’en voudras pas si je m’esquive alors.

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      - Enfin libre !
      - Non mais l’autre. Il dit ça comme s’il avait hiberné des siècles. Tu es là-dedans depuis 5 jours. Tu abuses Cal.
      - Moi, à ta place, je ne resterais pas dans le coin. Parce que si je te choppe, tu vas déguster.
      - Comme si tu pouvais prendre le dessus sur moi. Sois sérieux un peu.
      - Je suis plus rapide et fort que toi.
      - J’ai d’autres atouts dans ma manche.
      - Comme tes stupides sceaux à la craie ? Tu crois vraiment que la goule ne va pas te mettre en charpie en partageant le cercle avec toi, Vladimir et Jahia ? D’ailleurs, c’est quoi ce pentacle inachevé ?
      - Il n’est pas inachevé. Il est très bien fait j’te ferais dire. C’est pour mettre la goule dedans. Je suis fou, mais pas téméraire. Je tiens grandement à ma petite vie tranquille.
      - Il n’est même pas fini ton pentacle. Quand je disais que votre plan allait rater, je n’étais pas loin de la vérité. Assez discuté. Je te mets une raclée, on se casse et on va s’occuper du cas Muraad.
      - Moi, je serais d’avis de s’occuper directement de son cas, avant que tonton Vlad et l’inimitable Dracula ne te chopent. Enfin, c’est toi qui vois.

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      - Chopé !
      - Moi je dirais plutôt que c’est moi qui ai fait une bonne prise. Dernier trait et voilà le travail. Bonne chance pour sortir de là.
      - Non mais ce n’est pas vrai. Sale traître ! Tu m’as enfermé dans ce fichu pentacle. Il n’est même pas bien fait en plus.
      - Bouh, le mauvais joueur. Tu croyais vraiment que j’allais te laisser t’enfuir. Je pense comme toi. Je savais que tu me ferais un coup dans le dos. Alors j’ai fait pareil. Toujours avoir un coup d’avance Cal. Toujours.

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      - JE TE HAIS ALBRECHT FAUST !
      - Moi aussi je t’aime Cal. Tant d’amour, ça m’émeut si tu savais.
      - Mais qu’est-ce qu’il se passe ic… Albrecht ! Qu’est-ce que tu as fait !
      - Bah, j’avais envie de m’amuser un peu.
      - Tu as quoi à dire pour ta défense jeune imbécile ?

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      - Je suis désolé tonton Vlad. C’est que… j’ai tellement été sous pression ces derniers jours et puis, j’ai failli mourir alors j’avoue que j’avais besoin d’une dernière distraction au cas où je passerais de l’autre côté.
      - Arrête de faire l’innocent. Pire que Cornélius, c’est hallucinant !
      - Ah Cornélius… Lui et Lucien me manquent tellement. On ne s’ennuyait jamais avec eux.
      - Puisque je te rappelle mon pépé, tu ne m’en veux pas, hein ?
      - Arrête tes yeux de chiens battus, ça ne marche pas sur père. J’ai déjà essayé, tu penses…
      - (soupir) Albrecht, tu me promets de ne plus recommencer ça ?
      - Promis. La prochaine fois, je le laisserai dans sa boîte de conserve.
      - Je n’y crois pas ! Il te manipule avec son air innocent et toi, tu tombes dans le panneau !

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      - Manipulateur et traître ! On ne peut pas lui faire confiance père !
      - Moi traître ? Certainement pas !
      - Tu m’as dit que tu me ferais sortir !
      - C’est ce que j’ai fait. Tu es sorti du cercueil. Je n’ai jamais promis que je te laisserais sortir d’ici par contre.
      - Tu te fiches de moi là ?
      - Je n’oserais jamais.
      - Les garçons, s’il vous plaît, pas de dispute.
      - Je ne me dispute jamais moi. Je discute avec un ami. Hein Cal ?
      - C’est cela oui. Tu ne perds rien pour attendre.

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      - J’ai hâte, si tu savais.
      - Je vous garantis que je vais sortir de ce misérable pentacle.
      - Bof, tu peux toujours essayer. A moins que quelqu’un d’extérieur commence à l’effacer, tu peux toujours courir. Il est tout simple, mais très efficace. Les charmes les plus simples sont les meilleurs.
      - Je sortirai. Et j’étendrai un règne de terreur sur le monde ! J’anéantirai nos ennemis, je supprimerai l’ordre et nous pourrons asservir ces misérables humains décadents et pourris jusqu’à la moelle. Peu d’entre-eux méritent de vivre. Je ferai en sorte de faire le tri, comme le Christ venu mettre sa marque sur les fidèles lors du jugement dernier.
      - Il est marrant ce Caleb. On ne peut le garder tonton Vlad ?
      - (soupir) tu me désespères Albrecht.
      - Bah quoi, il est plus fun que l’autre.
      - Ce qu’il faudrait, c’est que les deux parties, ombre et lumière, fusionnent. C’est ce Caleb là que je veux revoir.
      - Bonne chance. Parce qu’il est sacrément atteint du syndrôme Docteur Jeckyll et Mister Hyde. J’ai une large préférence pour ce dernier ceci-dit.
      - Alors si tu veux le revoir mon garçon, il va falloir m’aider pour qu’il accepte sa part d’ombre et l’intègre en lui. Tu es un bon professeur Albrecht. Je suis certain que tu pourrais y arriver.
      - Hmm, je sais enseigner plein de choses, mais saurais-je enseigner ce qui est naturel pour moi depuis ma naissance ? C’est tout de même plus compliqué.
      - Promets-moi d’essayer. Si on s’y met à plusieurs, nous y arriverons. Je n’ai jamais demandé de l’aide jusqu’ici, mais là, j’ai vraiment besoin de vous tous.
      - J’essaierai. Bon, le temps est écoulé pour ton ami originel. Il est temps que j’aille lui rabattre son caquet en lui collant le collier sous les canines. Tu pourrais dire à Agnès que j’arrive dans pas longtemps ? J’avoue que je n’ai pas vraiment envie de rentrer à pieds.
      - Si tu veux mon garçon.
      - Salut Caleb. Amuse-toi bien dans ton cercle !

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      - Oh oui, je vais bien m’amuser. Dès que j’en aurai l’occasion, je sors d’ici. Ce que tu m’as dit n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Il suffit que je trouve quelqu’un pour m’effacer ce pentacle. Et je ne devrai même pas attendre longtemps pour ça.

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      - Bon, je file chercher ça et puis, je me rentre. Opération : me débarrasser du chat. Comment je vais m’y prendre sans que Luna ne s’en rende compte et faire passer ça pour un malheureux accident… Effectivement, le comte a vraiment pris ses quartiers. Il a ajouté des tableaux. C’est tonton Vlad qui va être content de voir sa jolie décoration sombre gâchée par des tableaux clinquants.

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      - Et voilà le travail. Qui c’est le meilleur ? C’est Faust bien évidemment. Efficace, de père en fils depuis des générations. Tout irait bien dans le meilleur des mondes si un imbécile du nom de Johann ne nous avait pas collé un veilleur aux basques. Merci pépé Jo, vraiment… Tout ça pour fanfaronner en plus. Allez, je me tire, sinon Agnès va encore me men…

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      - Ah la vache, qu’est-ce qu’elle est belle ! Je retire ce que j’ai dit : la décoration n’est pas gâchée, mais sublimée par une telle beauté. Si c’est Mina, Dracula a très bon goût. Les rouquines, c’est la vie ! Si c’est Lucy, je comprends qu’il la cache. Je crois que je pourrais regarder ce tableau pour l’éternité. Il y a tellement de douceur, de fragilité et de lumière qui s’en dégage. On a envie de la choyer comme si elle était l’être le plus précieux et fragile de tout l’Univers.

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      - Je donnerais cher pour l’admirer ne serait-ce qu’une fois…

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      - Tonton Vlad. C’est moi. Je suis venue avec Stéphanie. Euh, tonton ?
      - Il n’y a pas de tonton. Père est sorti. Bonsoir Stéphanie. Très en beauté à ce que je vois.
      - Merci. Tu vas bien ?
      - Comme quelqu’un qui a envie de tuer le monde entier.
      - Ne l’écoute pas. Il dit des conneries. Où est tonton Vlad ?
      - Chasser une jeune fille en fleur.
      - Il blague tu crois ?
      - Non, je ne blague pas Stéphanie. Je préfère que tu saches pour qui tu vas travailler. Histoire de choisir en connaissance de cause. Si j’étais toi, je chercherais un job ailleurs. Ça évitera à ton fils et toi de gros problèmes si je devais péter encore un plomb.
      - Cal, ça va aller mieux. Tu vas sortir de ta forme sombre et tout redeviendra comme avant.
      - Tu crois vraiment à ce que tu dis ? Dans la situation actuelle, il est plus que probable que je me retrouve plus d’une fois en forme sombre et vous ne pourrez pas me faire hiberner à chaque fois.
      - D’ailleurs, tu fais quoi en dehors du cercueil ?
      - Al a cru bon de me sortir de là et de m’enfermer à la place dans un pentacle. Ce gamin est encore plus vicieux que je ne le pensais. Mais je suis plus malin que lui, je sortirai de là. Et vous allez m’y aider. Après tout, on a toujours été proches toi et moi.

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      - Tu es mon pote Cal, mais tu ne bougeras pas de là tant que tu ne seras pas revenu à ton état normal.
      - Mais c’est mon état normal gros bêta. Je suis un vampire !
      - Non, le Cal que je connais, il est gentil. Tu as dit des horreurs à tout le monde depuis que tu es en forme sombre.
      - Parce que le Cal habituel se retient de les dire ces horreurs. C’est tout. Tellement il est mièvre et ne veux pas faire du mal aux autres. Moi au moins, j’ose et tant pis si ça ne vous plaît pas. C’est encore pareil.
      - Quoiqu’il en soit, tu ne bouges pas. Je suis peut-être un bêta, mais je ne mettrai pas en danger la vie de tout le monde.
      - Moi qui croyais qu’on était amis…
      - Justement, c’est parce que nous sommes amis et que tu comptes pour moi que tu resteras là.
      - Tu ne me laisses pas le choix alors. Stéphanie…

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      - Steph, tu fais quoi ?
      - Je vais le… libérer…
      - Cal, arrête de l’hypnotiser tout de suite ! Je suis un gros nounours, mais faut pas pousser !
      - Hey, tu ne veux pas me laisser sortir. J’use de mes pouvoirs et une fois qu’elle m’aura libéré, je me nourrirai un peu au passage. J’ai faim.
      - Ah ça non ! Steph, combats s’il te plaît. Tu peux vaincre l’hypnose. Ne le libère pas.
      - Je suis désolée Jamal…
      - Tu m'agaces Cal, j’te jure !

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      - Ah, où suis-je ?
      - Tu abuses Jamal…
      - Oh mais… J’étais à côté de Jamal. Je ne comprends plus rien.
      - Depuis quand tes boucliers lèvent les sortilèges ?
      - Euh… Bah, je n’en sais rien moi !
      - En même temps, on n’a jamais eu l’occasion de le savoir. Intéressant. Par contre… Vu que Stéphanie est dans le bouclier, je peux t’hypnotiser. Ça m’embête… On s’était toujours promis avec Charlie de ne jamais se faire ça entre potes.
      - Tu m’as hypnotisé ? Comment tu as osé ?
      - Je suis désolé Stéphanie. Disons que je voulais juste sortir. Je suis enfermé depuis 5 jours. Compatissez un petit peu. Bon, Jamal, lève le bouclier. Qu’elle vienne me sortir de là.
      - J’ai dit non ! Et non, c’est non. Tu sais comment je suis, alors inutile d’insister.

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      - Jamal, sois raisonnable. C’est impossible pour toi d’évoquer deux boucliers. Que tu sacrifies Stéphanie ou non, le résultat sera le même. Si je t’hypnotise, tu lâches ton bouclier sur Stéphanie et on connaît la suite.
      - Et quelle suite exactement ?
      - J’aurai l’occasion de planter mes canines dans ton joli cou.
      - Plutôt mourir !
      - Mais ça ne fait même pas mal… Et je ne compte pas te tuer. Je vous aime bien Romain et toi. Je ne pourrais plus me regarder dans une glace si je faisais ça.
      - Alors, reste gentiment dans ce pentacle Cal.
      - Tu l’auras voulu.
      - Jamais tu n’arriveras à m’hypnotiser, JAMAIS !

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      - Mais… Impossible !

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      - Je vais devoir me rendre à l’évidence… Ce gamin prétentieux avait certainement raison. Je suis certain qu’il va me narguer jusqu’à la fin des temps maintenant. Rebelle, malicieux et complètement insupportable. C’est le pire de tous ! Monsieur Faust doit avoir une patience à toute épreuve pour supporter son fils. Pas possible autrement. Pour me sauver la face, il faut que je mette la main sur ce collier avant lui… et m’excuser aussi pour ne pas l’avoir cru… Argh, m’excuser. Ça va être dur. Très dur. Mais si je ne le fais pas, je vais me mettre ce gamin à dos. Il n’a pas l’air de m’aimer beaucoup.

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      - Et zut, tu es déjà là… J’aurais dû le savoir. Bon, écoute. Je m’excuse pour ne pas t’avoir cru. Je suis borné parfois et j’ai tendance à faire cavalier seul. Je n’aime pas qu’on me dise ce que je dois faire. Je t’ai fait perdre du temps en plus. Tu as certainement besoin de te reposer malgré tout. Surtout après ce que tu as traversé mercredi… Albrecht ? Ah d’accord, même à distance, Lucy a réussi à lui griller son cerveau. Bien dommage, car le sien a l’air de bien fonctionner en plus. Ce serait bête de perdre un atout pareil juste pour une fille. Albrecht ? Bon ok, j’ai été indélicat, mais je me suis excusé. Pas la peine de m’ignorer !

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      - Tu es vraiment insupp… Bon sang. Il a regard vide et il est froid comme la glace. Comme s’il était parti dans l’astral. VLADISLAUS ! Je crois qu’on a un problème avec le p’tit.

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      - Père ? Il faut que tu viennes tout de suite !
      - Quoi encore ! Dracula est entrain de me demander en haut du manoir. Apparemment, il y a un problème avec Albrecht. Alors, j’espère que tu avais une bonne raison pour m’appeler fils.
      - Je suis désolée. C’est ma faute. Je me suis laissé hypnotiser. J’ai failli le sortir de sa…
      - Prison. Tu peux dire le mot prison. Techniquement, c’est de ma faute Stéphanie.
      - Ma vie ne sera jamais plus pareille je crois.
      - Ah, ça aussi, c’est ma faute.
      - On dirait que le vrai Caleb repointe doucement le bout de son nez. Bon, tu me dis ce qu’il se passe avant que je ne rentre en forme sombre et fasse encore plus peur à la demoiselle ?
      - Pour ça, il faut que tu te retournes. Je me disais qu’il ne fallait pas que tu loupes ça.

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      - Bon sang… Tu as lancé deux boucliers en simultané ?
      - Euh, bah…
      - Pas vraiment. Il a d’abord lancé un bouclier sur Stéphanie, parce que je l’avais hypnotisé. Alors, fait intéressant, quand il l’a enfermée dedans. Elle n’était plus hypnotisée.
      - Tes boucliers lèvent les sorts ?
      - Bah euh… J’sais pas moi !
      - Et puis, je l’ai menacé de l’hypnotiser lui et il m’a dit que je pouvais toujours courir. Il s’est concentré et il a lancé un second bouclier sur lui. Tranquille quoi.
      - Mais qu’est-ce qu’il se passe ? Charles qui fait de la télékinésie… Et toi qui lance un bouclier.
      - Hein, Charlie bouge les objets avec la pensée ? Oh non, je suis trop dégoûté ! Pourquoi c’est toujours lui qui a les pouvoirs qui claquent.
      - Tu me feras le plaisir de te taire Jamal Massouf, car Charles ne s’en est pas encore rendu compte. Il le fait de manière totalement inconsciente. On lui a dit, mais il ne veut pas nous croire.
      - Euh, monsieur Straud ?
      - Oui ?
      - Tonton Vlad, je crois qu’il y a un problème avec Cal.

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      - Père, je…
      - Qu’est-ce qu’il y a fils ?

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      - Tu as mal quelque part ?
      - Non, je… je ressens une grande chaleur dans mon cœur et j’ai l’impression qu’il va exploser… d’amour.
      - Comment ça ?
      - Comme si j’avais le cœur ouvert et que… je ressentais l’amour inconditionnel. C’est bizarre. C’est tellement beau.

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      - Je… Waw, c’était… Je n’ai pas de mot.
      - Cal, tu es revenu à toi ! C’est génial !
      - ça me rassure. J’avoue que je n’ai pas aimé le méchant vampire.
      - Désolé Stéphanie. Je suis vraiment désolé.
      - L’important, c’est que tu sois toi-même maintenant fils.
      - Euh oui…
      - Tu te souviens de tout ?
      - Oui… Je suis désolé père. Lilith va me détester. J’ai été particulièrement virulent avec elle.
      - Ne t’en fais pas. Elle te pardonnera.
      - VLADISLAUS !
      - Il m’énerve à hurler celui-là. Comme s’il ne savait pas gérer Albrecht. Va bien falloir qu’il apprenne s’il veut rester avec nous. Bon, Jamal, tu me sors Caleb de là pendant que je vais voir ce qui se passe.
      - Euh, j’aimerais bien, mais je ne sais pas comment retirer mes boucliers…
      - Bon sang… C’est la journée encore. Bon, ne bougez pas. Je reviens.
      - On ne risque pas de bouger, c’est sûr.

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      - Bon, qu’est-ce qu’il se passe ici ? Tu ne sais pas te débrouiller avec Albrecht ? Je vous préviens. Je ne jouerai pas les arbitres entre vous.
      - Ce n’est pas ça mon ami. Il y a un problème avec le fiston.
      - Quoi donc ?
      - Eh bien, je suis venu ici, parce que…
      - Parce qu’il avait raison.
      - Ma fierté a assez pris merci. Je l’ai trouvé figé devant le portrait de Lucy.
      - Comment ça figé ?
      - Il a le regard vide et il est froid comme la glace.
      - Mais… Comment c’est possible ?
      - A toi de me le dire. Il ne risque pas de mourir au moins ? Parce que si c’est le cas, il faut jouer à pile ou face pour savoir qui le transforme.
      - On n’en aura pas besoin. Il va revenir… Enfin, je l’espère.
      - Comment ça ?

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      - J’ai déjà vu ça mais ça remonte à loin. La dernière fois, c’était il y a 16 ans.
      - Je ne te suis pas.
      - Le seul que j’ai vu dans cet état, c’était Cornélius. Son grand-père. Cornélius était médium et faisait de la projection de conscience.
      - Ce qui veut dire...
      - Que Al se balade dans l’astral et qu’il a rejoint une autre destination quelque part. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi son pouvoir s’est déclenché en regardant ce tableau.
      - Charles, et puis lui ?
      - Et Jamal ! Il a réussi à améliorer son pouvoir et il ne sait même pas comment il a fait le bougre. Je ne comprends pas ce qu’il se passe. Caleb manque de te battre…
      - Merci de me le rappeler.
      - Non, je ne le disais pas dans ce sens-là Vlad. Caleb manque de te battre ; Charles développe la télékinésie, comme si c’était une extension de son contrôle mental ; Jamal peut lever les sortilèges avec les boucliers et en faire deux maintenant en simultané ; et Al se déplace, comme un esprit, à la destination de… bon, pas son choix pour ce premier voyage. Mais après, il pourra aller à volonté où il veut, et même carrément avoir consistance autre part, comme s’il s’était téléporté. C’est comme ça que Cornélius se déplaçait plus vieux.
      - Tu penses qu’il se passe quelque chose avec les éveillés de façon générale ?
      - Je ne sais pas… Il faut que j’appelle tout le monde. Que les anciens me disent s’ils ont ressenti une hausse de leur pouvoir et surveiller surtout les plus jeunes. On les a entraînés depuis petits. Je suppose que ça a eu des conséquences sur le développement de leur pouvoir.
      - On contacte les autres originels ?
      - Je crois qu’on n’aura pas le choix. On n’a besoin de savoir. De mon côté, je vais surveiller Lilith et toi, tu demandes à Mina de garder un œil sur Lucy. Si c’est général, il se pourrait que leur pouvoir d’éveillées augmente également.
      - En attendant, où est passé ce gamin ?
      - Je ne sais pas. Il faut que j’appelle Meinhard et qu’il contacte la personne la plus à même de le ramener avant que son corps ne s'épuise et qu'on ne manque encore de le perdre...

      Appartement de Mina Murray et Lucy Westenra, Londres

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      - Alors, de la farine… des œufs… du beurre… Ah oui, le chocolat ! Ne pas oublier le chocolat dans le placard.

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      - Hmm, ça sent trop bon ! On va se régaler pour le thé. J’espère que Mina daignera goûter cette fois. Une toute nouvelle recette de brownies. J’en salive d’avance. Si seulement les humains pouvaient avoir ce goût-là. Ce serait plus agréable que ce vilain goût de fer que certains ont. Tous devraient être bons et sucrés, comme un bon gros gâteau à la crème.

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      - Lucy ? Je suis rentrée.
      - Je sais. Je t’ai senti arriver.
      - Mais comment tu fais ?
      - Tu me demandes encore ça après plus d’un siècle d’amitié ?
      - Ah, tu as senti mon énergie. Toujours aussi astrale.
      - Et toi, toujours aussi rationnelle. Ah non !

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      - J’en ai mis partout !
      - Problème de vampire ?
      - Oui, j’y suis allée avec ma force de vampire, au lieu de continuer à jouer les mortelles. Ah quelle gourde je fais !
      - Pourquoi tu fais à manger aussi ? Ça fait un bail que nous avons changé de régime alimentaire.
      - Parle pour toi. J’explique comment à mes collègues du théâtre que je ne mange rien lors des dîners à l’extérieur ?
      - Que tu fais attention à ta ligne ou que tu as des troubles du comportement alimentaire ?

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      - D’ailleurs, tu sors travailler aujourd’hui ?
      - Non.
      - Alors, tu invites tes amis ici.
      - Non, pourquoi ?
      - Parce que tu es particulièrement en beauté.
      - Tu trouves ? Oh, ce n’est qu’une petite tenue casual.
      - Si tu le dis. Tu as rendez-vous ?
      - Non, mais je me tiens toujours parée au cas où l’amour frapperait à la porte de notre appartement.

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      - Lucy, il faut que tu arrêtes avec ça.
      - De toute façon, si mon rituel ne fonctionne pas, je le demanderai à papa Noël au pied du sapin mon amoureux. Je ne vois même pas comment je n’y ai pas pensé avant. Je suis vraiment gourde des fois.
      - Un rituel ?
      - Oui, pour trouver enfin ma flamme jumelle.
      - Oh non Lucy… Pourquoi tu as fait ça ? Si ce qui est dit sur ce sujet est vrai, tu vas être malheureuse avant d’être enfin réunie avec lui… ou elle...
      - Eh bien, on n’aura qu’à dire que je devrai passer l’épreuve et qu’une fois que ça sera fait, je serai trop heureuse.
      - Je l’espère pour toi ma chérie. Mais le premier qui te fait souffrir, je l’empoigne et je lui botte les fesses.
      - Bof, de toute façon, je crois que j’ai la poisse. J’aurais plus de chance de me marier avec Mister Cuddles que de rencontrer quelqu’un. Parfois, j’ai l’impression que c’est peine perdue. Bon, on le prend ce thé ?
      - Si tu veux.
      - Ouuuuui ! Je vais chercher Mister Cuddles !

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      - Je me sens tellement vaseux. Je ne sens plus mon corps en plus, comme si je n’avais aucune consistance.
      - Mais…
      - Haaaa, je suis où ? Ce n’est clairement pas chez tonton Vlad ça…

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      - Qu’est-ce que vous faites ici !
      - J’aimerais bien le savoir. Bonjour Albr…
      - Je m’en fiche de qui vous êtes ! Vous débarquez comme ça, dans notre appartement, sans vous annoncer. C’est un manque de savoir-vivre.

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      - Merci bien. Je le sais ça. Je ne l’ai pas fait exprès figure-toi !
      - Oh, un vampire mineur qui ne sait même pas se dématérialiser.
      - Hey, je ne suis pas un vampire ! Je suis un veilleur.
      - Un veilleur ? Vous n’avez pas l’air très doué…
      - Et toi, pas très polie. Je veux me présenter et tu m’agresses ! Pour le savoir-vivre, tu repasseras la grande perche !
      - Vous…
      - Bon, écoute. J’étais dans la chambre de Dr…
      - Sortez de chez nous ! Ou je vous vire par la peau des fesses !

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      - Ahhh, je vous ai passé au travers !
      - Super… Je suis mort… Et pépé Cornélius n’est même pas venu m’accueillir. Je suis dèg. D’ailleurs,… Je ne suis pas censé être chez les veilleurs plutôt ? C’est bizarre.
      - Ce qui est bizarre, c’est que je vous passe au travers.
      - Mais c’est qu’elle recommence en plus. Arrête de faire ça ! Tu es médium je suppose.
      - Euh non… Je suis un vampire. Par contre, mon amie est médium.
      - Ah, donc je ne suis pas mort, mais je suis autre part et on peut me passer au travers. Et je ne sais pas comment rentrer chez moi.

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      - Bon, reprenons tous les deux. Je me présente. Albrecht Faust. A qui ais-je l’honneur ?
      - Mina Murray.
      - … transformée par Dracula, c’est ça ?
      - Oui.
      - On se trouve dans quelle ville ?
      - A Londres, pourquoi ?
      - Londres ?!? Mais… Ah la vache, le voyage que j’ai fait.
      - Si vous m’expliquiez ce qu’il s’est passé, parce que je pense tout comme vous que vous n'êtes pas mort. Je ne suis pas médium du tout. Je suis même plutôt réfractaire à tout ça.
      - Bah tu ne devrais pas. Je suis moi-même médium et j’en ai vu des esprits. Ce que je ne comprends pas, c’est comment et pourquoi je me retrouve ici. J’étais dans la chambre d’invité de Vladislaus pour chercher un truc, j’ai vu le portrait de … bah euh … Lucy je crois du coup et je me suis retrouvé ici…
      - Ah… Ce qui va m’obliger à envoyer un texto à mon cher ex… Vous n’êtes presque pas exaspérant.
      - Nan, tu sais déjà que je le suis ? On se connaît à peine.
      - (soupir) On va chercher Lucy. Elle pourra peut-être faire quelque chose pour vous aider. Lucy ?
      - Oui ?
      - On a un invité à la maison.
      - Humain ou non humain ? Pour savoir s’il se mange ou pas.
      - Euh…
      - Disons que je suis à moitié mortel, moitié veilleur. Donc, la réponse à sa question est assez compliquée.
      - Hmm, humain, mais pas vraiment comestible. Si tu venais aussi que je t’explique.
      - Oh ça va, j’arrive. Je suis entrain de câliner mister Cuddles !
      - Mister … cuddles ?
      - C’est notre chat.
      - Un chat ? Oh non… Je suis maudit...

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      - Vous n’aimez pas les animaux ?
      - Si, mais pas les chats. Un truc de veilleur peut-être, je n’en sais rien. Par contre, tu es obligée de me vouvoyer, sérieusement ?
      - Je te préviens. Lucy est mignonne, mais un peu… perchée on va dire.
      - Oh ça, ce n’est rien. Chez les Faust, on est pas mal perché non plus.
      - …
      - Arrête de me fixer comme ça, tu fais peur. On dirait que tu vas me mordre.
      - tu as intérêt à être gentleman avec elle. Compris ?
      - Hey, je suis un gentleman. C’est toi qui t’es excitée sur moi comme un pitbull sans me laisser le temps de parler !
      - Désolée, je suis un peu à cran. Une mortelle s’est introduite dans notre appartement il y a quelques jours. Depuis, je suis très méfiante.
      - C’était qui ?
      - Notre nouvelle concierge. Madame Pickett.
      - Ah, elle avait les clés et a voulu faire sa curieuse ?
      - En quelque sorte.

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      - Me voilà ! Bon, qui prend le thé avec nous ?
      - Hmm … Disons qu’il ne pourra pas vraiment prendre le thé.
      - Ah bon ? Mais pourquoi ? Moi qui ai des brownies au four en plus.

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      - Je… Enfin… Je suis…
      - (soupir) il s’appelle Albrecht Faust et il s’est retrouvé comme par magie chez nous, alors qu’il vit aux États-Unis avec Vladislaus. Lucy ? Lucy !

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      - …
      - Lucy ?
      - Euh… Je… ohlala…

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      - Ah d’accord. Si je dérange, dites-le tout de suite…
      - …
      - Hé ho, je suis là !
      - Ah euh oui. Tu disais ?
      - Comme je te le disais, mais tu ne m’écoutais pas… il est apparu comme par magie dans notre salon.
      - Ah bon ?

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      - Oh mais… Je ne me suis pas présentée. Miss Westenra. Lucy Westenra.
      - Al..Albrecht Fau..Faust.
      - Lucy, je crois que tu nous l’as cassé.
      - Ah bon, pourquoi ?
      - Il parlait très bien avant que tu n’arrives. Comment tu fais ?
      - Faire quoi ?
      - Laisse-tomber…
      - Ohhhhh, mais on a une autre visite. Tu ne m'as pas dit qu'ils étaient deux !
      - Euh, je ne vois rien.
      - C’est fou comme vous vous ressemblez !

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      - …
      - Il a vraiment perdu sa voix on dirait.
      - Gracieuse… Lumineuse… Fragile… Céleste… Parfaite.
      - Ah non, finalement, il se remet à parler.
      - Ahhhhh, elle est petite et a les cheveux de feu, comme mémé Céleste… Je crois que j’ai touché le haut-astral.
      - Mémé Céleste ? C’est qui ?
      - S’il était fait de chair, je filerais l’ausculter au cabinet. Il va vraiment mal je crois.
      - Oh ça oui, il doit aller mal. Au point qu’il ne me sent même pas. En tout cas, je survalide fiston. Elle est superbe. (chuchote) digne d’une madame Faust.

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      - AHHHHH. Pépé ?
      - Ah ça y est, tu atterris.
      - On dirait toi, mais en plus vieux.
      - Ah ça, les gênes de ma mère sont tenaces.
      - Je te présente mon grand-père, Cornélius Faust. Et moi, Albrecht Faust.
      - Tu l’as déjà dit.
      - Ah euh…
      - Enchanté Miss Westenra.
      - Ne commence pas à draguer pépé…
      - T’inquiète. (chuchote) je ne risque pas de marcher sur tes plates bandes.
      - Ne raconte pas n’importe quoi s’il te plaît.

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      - Vous parlez à qui ?
      - Mon grand-père, pourquoi ?
      - Ah… je ne m’habituerai jamais à ça, même après un siècle avec une médium. Bon, je crois que je vais vous laisser entre médium/esprits et continuer mon travail.

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      - Je suis extrêmement heureux de te voir, mais tu fous quoi ici pépé ?
      - Figure-toi qu’au manoir, Vladislaus et Dracula s’inquiètent pour toi. Alors, ils ont appelé en catastrophe ton père et je suis venu à la rescousse. Je suis tellement fier de toi si tu savais !
      - J’ai fait quelque chose de bien ?
      - Tu as un nouveau pouvoir !
      - Hein ? Tu déconnes là.
      - Tu crois que tu es arrivé comment ici gros bêta…
      - Mais pépé, ce n’est pas possible. Pour déclencher un pouvoir, il faut un déclencheur.
      - Ah moi, je sais très bien ce qui a déclenché ça et je l’ai même sous les yeux.
      - Moi ?
      - … arrête de jouer à l’imbécile, ça te va très mal Albrecht !
      - Et j’ai quoi comme pouvoir ?
      - Le même que celui que j’avais : la projection de conscience.

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      - Tu peux répéter ?
      - Non mais qu’est-ce que ton père t’a appris toutes ces années ? Tu ne sais pas ce que c’est ?
      - Non pas vraiment.
      - La projection de conscience est un moyen de déplacement mais qui n’inclut que la conscience. Très différent de la sortie astrale où c’est l’ensemble du corps qui part en voyage.
      - Bravo Miss Westenra. Vous êtes cultivée.
      - Merci, c’est mon papa qui m’a tout appris.
      - Prends-en de la graine fiston. Toi, je te jure que je vais te coller comme de la glu pour t’enseigner ce qui te manque. Je me demande à quoi pense ton père. Je lui avais bien dit de faire ton éducation magique.
      - Il l’a fait. Je suis très doué avec les sceaux !
      - Sûrement, mais tu as encore des lacunes et tu me feras le plaisir de les combler. Tu ne peux pas te contenter d’être bon. Tu dois être excellent.
      - T’es dur pépé ! Je suis premier de classe, excellent saxophoniste, très bon médium et magicien. Et ça, sans tricher !
      - Sur ce dernier point, je vais être obligé de te contredire. Un filou reste un filou.
      - Tu cherches les problèmes toi.
      - La menace du bas astral, ça marche un temps tu sais. Je m’en fiche d’y faire un tour. Au pire, je reverrai Méphistophélès. On a passé quatre ans ensemble, alors quelques heures de plus…
      - Non mais, vous allez tous me tuer à force. Je peux vivre ma vie tranquille un peu, surtout que c’est la dernière.
      - De toute façon, c’est moi l’expert en projection de conscience, alors tu vas être obligé de prendre des cours avec moi. Et je ne te lâcherai pas, crois-moi.
      - Pff…

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      - Et le cours commence maintenant. Je vais t’aider en ramenant ta conscience dans ton corps. Il est temps de retourner chez Vladislaus. Agnès est en rogne, tu verrais ça.
      - Rentrer ? Oh non, j’avais complètement oublié !
      - Ah ça, je me doute que tu aimerais rester ici.
      - Luna !
      - C’est qui Luna ? Ton chat ?
      - Ahah, un chat. Elle est drôle, comme Céleste. J’adore.
      - Ne me parlez plus de chats… J’ai eu ma dose pour l’éternité là.
      - Si tu veux mon avis de med…
      - Non pépé, tu te tais…
      - C’est qui Luna alors ?
      - Ma petite amie.
      - Ah...

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      - Que tu ne veuilles pas mon avis de médium, de toute façon, tu vas l’entendre. J’en profite pour faire passer un message de Lulu.
      - Que me veux le grand-père de Charlie ?
      - Tu diras à Charles que son grand-père lui conseille d’arrêter de fumer et de mieux soigner son hygiène de vie. Et de faire des check-up réguliers surtout une fois passé la cinquantaine.
      - Bah, bonne chance hein.
      - C’est ça, où il risque de mourir d’un cancer avant l'heure, comme Agathe ou Jacques. Et ce Beaumont-là, on aimerait le garder un peu plus longtemps que ses ancêtres.
      - Jacques ? Il est malade ? Mais pourquoi je n’ai pas eu d’infos là-dessus ?
      - Parce que tu as des choses plus importantes à faire et que, c’est comme ça.
      - Il lui reste combien de temps ?
      - Un an, tout au plus. Son cancer est incurable. Ça va ?
      - Je suis un peu plombé.
      - C’est sûr. Si tu avais vécu ton incarnation précédente, il t’aurait élevé figure-toi.
      - Bah une chance que je sois mort finalement. Entre Charlie et moi, je crois qu’il aurait pété un câble.
      - Tu lui feras passer le message. Je compte sur toi. Bon, tu es prêt ?
      - Oui.
      - Dès que je t’ai ramené, je file secouer mon fils comme un prunier et passer une hurlante sur Mimsy. Ils me saoulent à mettre le bazar ces deux-là, j’te jure. Je suis d’avance désolé pour toi.
      - De quoi tu parles pépé ?
      - Tu verras bien en temps voulu va…

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      - Miss Westenra. Mes hommages. Vous passerez le message à votre amie Mina Murray. Même si elle ne me voit pas, je tenais à lui dire qu’elle est charmante.
      - Pépé… Si mémé t’entendait…
      - Bof, elle a l’habitude tu sais. Elle n'a jamais été jalouse, c'est ça qui était bien avec elle.
      - Bon bah, il est l’heure pour Albrecht Faust de rentrer.
      - Oh, c’est dommage. J’avais fait des brownies avec du thé Earl Grey.
      - Des Brownies ? Ahhhh, épouse-moi. Enfin, je veux dire. Bon, pépé, on se casse. Ça m’évitera de dire des conneries. Au revoir Miss Lucy.
      - Au revoir.

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      - Miss Westenra, je suis tellement désolé pour vous deux.
      - Je…
      - Promettez-moi de tout de même veiller sur mon petit-fils. Il va avoir besoin de vous, ne serait-ce que comme amie. Vous lui ferez beaucoup de bien, croyez-moi.
      - C’est promis, mais… Je vis à Londres vous savez.
      - (soupir) C’est vrai que vous ressemblez un peu à Céleste. Une petite lumière éclairant les ténèbres. Quoiqu’il arrive, restez lumineuse Lucy. C’est votre force en tant que vampire. Ah, et vous direz à Mina qu’elle aura beau faire tout ce qu’elle veut, elle retournera toujours vers celui qu’elle aime.
      - Ah ça, je lui ai déjà dit. Vous êtes adorable monsieur Faust. Vous me manquerez.
      - Oh s’il n’y a que ça, je reviendrai vous voir de temps à autre. Je ferai semblant de prendre le thé avec vous. On discutera magie. Et j’essaierai de vous éviter les ennuis avec madame Pickett. Méfiez-vous d’elle. Elle ne doit pas savoir qui vous êtes.
      - Ah, sur ce dernier point, je vais devoir vous dire que je ferai de mon mieux. Je ne suis pas diplomate et en plus, je suis très maladroite. Au revoir. Pensez à venir prendre le thé alors.
      - Je n'y manquerai Lucy Jean Luna Westenra.

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      - Il est tellement … Chou ! Tu ne trouves pas Mina ?
      - Hmm ? Qui ça ?
      - Albrecht Faust.
      - C’est vrai qu’il est plutôt beau garçon. Quoiqu’un peu étrange quand même.
      - Si gentleman. Al chou…
      - Hein ?

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      - Bon, je fais mes valises ! Je pars aux États-Unis !
      - Mais… Lucy, on a un rituel à effectuer !
      - Ah… Ah oui tiens. Bon eh bien, je fais le rituel et puis, j’irai aux États-Unis. Et tu viens avec moi d’ailleurs. Je ne pars pas sans toi.
      - Non mais ça ne va pas la tête ?
      - J’ai promis à monsieur Cornélius de veiller sur son petit-fils.
      - Mais tu le connais à peine cet esprit !
      - De toute façon, même sans ça, j’y serais allée. C’est lui Mina. C’est l’homme de ma vie !
      - Amoureuse d’un esprit, je crois que j’aurai tout entendu.
      - Mais non, pas lui. Je parle d’Al chou !
      - Ohla… Al ch... Oh non, je vais devoir appeler Vlad pour t’empêcher de faire une bêtise… Tu sais que tu es insupportable ?
      - Oui, mais avoue que tu m’aimes quand même.
      - Euh, ça ne sent pas le brûlé ?
      - Han nan ! Mes brownies. Quelle gourde !

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